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sujet; the weight of us (draco)
MessageSujet: the weight of us (draco)   the weight of us (draco) EmptyDim 19 Oct 2014 - 20:40

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there's a cold heart, burried beneath. and warm blood, running deep.
secrets are mine to keep. protected by silent sleep

En créant le groupe de musique Rotten Apple avec Cersei, jamais Nephtys n'aurait imaginé qu'il soit un jour utilisé par le gouvernement à des fins quasiment militaires. Elle était restée silencieuse quand elle avait été mise au courant. Nephtys avait bel et bien compris que cela ne servait à rien de s'énerver et de prendre parti, surtout quand la vie de ses parents était en jeu. Alors elle avait accueillit la nouvelle sans montrer la moindre parcelle d'émotion. La jeune femme était restée presque stoïque alors qu'au fond, elle fulminait de rage. A la base, son rêve avait été de partager avec le monde sa passion pour la musique. Au final, les concerts que le groupe donnait depuis quelques temps servaient à attraper les nés moldus et les traîtres assez fous pour oser s'y aventurer. La sorcière gardait donc tout le temps ses yeux rivés sur  le dos de Cersei ou tout autre détail l'empêchant de voir les mangemorts parcourir la foule et arrêter des sorciers à l'aide de la magie. Il était évident qu'elle n'était pas en accord avec l'idée du Magister mais elle n'avait pas d'autre choix. Nephtys suivait donc Cersei lors des enregistrements, supervisés par des sorciers chargés de glisser quelques incantations dans les chansons. Elle n'avait même pas pris la peine de demander plus de détails sur ce projet. Nephtys était loin d'être stupide et elle avait vite compris que les fameuses incantations allaient servir à débusquer les ennemis du Magister d'une manière ou d'une autre. Sa présence n'était pas obligatoire mais la jeune femme refusait de laisser son amie seule, qu'elle soit soumise à l'imperium ou non. Ainsi, elle restait dans un coin de la pièce et observait chaque personne présente. Une habitude chez elle qui ne gênait personne jusqu'à présent. D'ordinaire, les séances se passaient de façon normale et Nephtys ne prêtait pas vraiment attention à ce qui se disait. Pourtant, ce fut différent aujourd'hui. Autant dire qu'elle ne l'avait pas vu venir, cette vision. Elle n'était pas sensée s'endormir non plus durant une session d'enregistrement mais elle était tellement fatiguée ces derniers temps qu'elle avait du s'assoupir sans s'en rendre compte. Tous ses sens étaient concentrés sur ce à quoi elle assistait, et même si quelques détails restaient flous, elle revint à la réalité avec une forte impression. Déstabilisée, elle fit de son mieux pour ne pas alerter les personnes autour d'elle. Cherchant aussitôt du regard un jeune homme blond dont elle avait perçu le nom dans sa vision, elle fut confrontée à un véritable dilemme. Ce à quoi elle avait assisté était cruel et elle pouvait l'éviter en donnant une simple indication à ce sorcier. Le problème était qu'elle n'avait aucune envie de crier sur tous les toits qu'elle avait le troisième oeil. De plus, elle se doutait bien qu'elle ne pouvait tout simplement pas annoncer à Draco Malfoy qu'elle avait vu sa mère se faire torturer le soir-même s'il faisait l'erreur de se pointer à un endroit précis. Réfléchissant à la meilleure façon d'agir à la fois pour elle et pour le sorcier, la brune sursauta en voyant tout le monde quitter la pièce. Rassurée de voir que Malfoy était toujours là, elle patienta suffisamment longtemps pour qu'il ne reste plus qu'elle ainsi que quelques sorciers dont Draco. S'approchant en silence, elle croisa les bras contre sa poitrine et s'arrangea pour rester impassible. « Serait-il possible d'avoir un entretien privé avec Monsieur Malfoy ? J'ai eu quelques idées concernant les paroles et j'aimerais lui en faire part d'abord. » déclara-t-elle en essayant de se montrer convaincante. Ce n'était pas bien difficile puisqu'elle était l'une des fondatrices du groupe mais elle craignait qu'ils trouvent sa demande étrange. Souriant de façon polie, elle fut soulagée de les voir quitter la pièce, visiblement confiants. Patientant jusqu'à ce que la porte soit fermée, Nephtys se dirigea vers une des tables et prit place tout en se demandant comment elle allait bien pouvoir informer Draco de sa vision sans le brusquer ou se faire démasquer. « J'ai rencontré ta mère une fois. Une femme des plus charmantes. Et ce serait pour son bien si tu ne te rendais pas au Chemin de Traverse ce soir. Je suppose qu'elle  en serait heureuse. »  Nephtys devait lui paraître soit folle, soit menaçante mais elle avait essayé tant bien que mal de faire passer le message de façon innocente et amicale. En tant que Shafiq, elle ne mentait pas en disant avoir rencontré Narcissa Malfoy. C'était plutôt commun entre familles de sang pur. Ainsi, elle avait été révulsée en assistant à sa torture future. Conséquence d'une simple erreur d'inattention de la part de Draco, injustement payée par sa propre mère. Ou du moins c'était ce qu'elle avait compris. Nephtys  ne connaissait pas toute l'histoire du sorcier mais elle se doutait qu'il devait sûrement faire quelques concessions si la vie de sa mère dépendait de lui. Elle aurait pu être réconfortée par l'idée qu'elle n'était pas la seule à se "sacrifier" pour ses proches mais ce n'était pas le cas. Cela l'attristait de constater qu'il existait d'autres personnes comme elle. Osant à peine regarder son interlocuteur, elle préféra ne pas trop approfondir le sujet avec lui. A sa place, elle n'aurait pas apprécié que quelqu'un ose se mêler de sa vie en posant toutes sortes de questions plutôt personnelles. «  Mes parents sont aussi très reconnaissants envers moi. Même si on ne se voit pas souvent. » murmura-t-elle à contre-coeur. Elle ne souhaitait pas raconter sa vie au premier venu et encore moins se plaindre mais Nephtys avait pensé qu'il serait peut-être moins réticent envers elle si elle parlait aussi de ses parents. D'une certaine manière, cela rendait sa remarque concernant Narcissa moins agressive et intrusive. Le regard fixé à la table, elle fut inquiète du silence ambiant. Nephtys comprenait tout à fait Draco qui devait trouver la situation perturbante. La jeune femme ne savait même pas comment il allait réagir à ses propos. Mal à l'aise, elle envisagea de partir et de le laisser réfléchir à ses paroles mais elle craignait qu'il ne l'écoute pas. Or elle ne tenait pas à ce que Narcissa Malfoy perde une main.  
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MessageSujet: Re: the weight of us (draco)   the weight of us (draco) EmptyLun 3 Nov 2014 - 5:30

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14278
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
the weight of us (draco) 489546spea
Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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• I'm not ready for the weight of all of us (Draphtys) •

There's a cold heart, burried beneath,
And warm blood, running deep.

A l’origine, l’idée de travailler avec Rotten Apple avait semblé alléchante. Côtoyer les coqueluches de l’Angleterre sorcière n’était, après tout, pas la plus désagréable des tâches ; et quitte à subir toutes sortes de missions déplaisantes, Draco avait pris le parti de tirer quelque avantage de la situation, assigné à la demande de son père à l’équipe chargée d’encadrer les enregistrements du groupe. L’idée d’approcher les membres du groupe pour des intérêts bien plus personnels et égoïstes que son rôle avait pourtant rapidement tourné court : contre toute attente, ils n’étaient pas les adhérents discrets auxquels les activités du trio l’avaient laissé penser. La célèbre Lilith s’avérait être un pantin manipulé par Imperium durant chaque intervention gouvernementale, Absolem était loin de porter les mangemorts dans son cœur et Nepthys, bien que clairement de mèche avec la milice du Lord, était glaciale – comme contrainte à accepter son sort sans rebuffade. Soumise à quel chantage ? Malfoy n’aurait su le dire et ne tenait guère à l’apprendre : la curiosité pouvait, dans certaines situations, coûter bien trop cher.

C’était donc en professionnel qu’il se comportait lorsque sa présence était requise en studio, le rythme des heures cadencé par la voix de Lilith, qui déclamait d’un timbre monocorde une ébauche des précisions requises pour améliorer le rendement du travail des mangemorts et collaborateurs occupés à truffer de sortilèges ces enregistrements que s’arrachait la foule. De fait, sa surprise fut de taille le jour où Nepthys, d’ordinaire distante voire fuyante, réclama à lui faire personnellement part de ses réflexions, comme s’ils avaient partagé un quelconque lien de confiance. La suite… fut un mystère. Avalanche de mots cachant ce qui pouvait être compris soit comme une menace nébuleuse, soit comme les élucubrations d’une illuminée.

J’ai rencontré ta mère une fois. Une femme des plus charmantes. Et ce serait pour son bien si tu ne te rendais pas au Chemin de Traverse ce soir. Je suppose qu'elle  en serait heureuse.

―――――――――-―――――――-―• THE NEXT DAY •―――――――-―――――――――-―

Une chape de plomb semblait peser sur les épaules de Malfoy et il lui fallut rassembler tout ce qu’il possédait d’énergie disparate, pour parvenir à déplier sa carcasse pétrie de courbatures. Ses phalanges en enserraient fermement d’autres et l’odeur d’onguent et de potions était puissante à lui en faire tourner la tête. Déphasé d’abord, il parvint à replacer la scène en avisant les couettes épaisses et le bois somptueux du lit, les baldaquins drapés de soie et le corps frêle perdu entre les draps. Un haut-le-cœur le prit par surprise
lorsqu’il avisa, bien malgré lui, les creux suspects qui remplaçaient les courbes habituelles d’un corps intact. Entier. Ce triste spectacle était ce qu’il restait désormais de Narcissa Malfoy, dont le sommeil entrecoupé tout au long de la nuit avait fini par se prolonger ; elle avait sombré, apaisée par les murmures rassurants de son fils, mais une sueur moite tapissait désormais son front blafard et elle gémissait de façon irrégulière, sa tête tournant frénétiquement sur l’axe de sa nuque, sous l’effet d’un cauchemar. Draco combattit la nausée qui refluait à présent que les derniers évènements lui revenaient en vrac, se bousculant dans son esprit tourmenté jusqu’à lui donner le vertige. Allée de Traverse. Embuscade de petite envergure. Appel du Maître. Départ rendu impossible par la hargne des Insurgés. Les réminiscences entrecoupées tels les battements d’un cœur meurtri, défilèrent en rafale pour aboutir sur la colère du Lord lorsqu’il était parvenu à se rendre, trop longtemps après l’appel, au quartier général.

C’était la faille tant espérée. La première erreur, le premier faux-pas imprudemment esquissé en au moins trois mois. Son Maître l’avait mis à genoux, exigeant de la pointe de sa baguette, de la pression de ses sorts, plutôt que par des mots. Et puis il l’avait fait emmener – Cissy – et le jeune homme avait senti son palpitant sombrer dans sa poitrine drainée de toute once d’oxygène. Au diable la maîtrise : il avait supplié, juré, hurlé ; il avait lancée de folles menaces dont il n’avait pas gardé le moindre souvenir, probablement parce que la douleur et la peur l’avaient enveloppé de leurs détestables nuances pour faire basculer son esprit. Rien n’avait empêché le monstre d’écailles et d’anneaux d’onduler jusqu’au corps déjà bien trop meurtri, de caresser l’épiderme privé de soleil depuis une éternité, puis d’engloutir presque amoureusement une main à sa portée. Bruits de succion, sifflements et cris d’agonie s’étaient étroitement entremêlés en une cacophonie cruelle et inharmonique, surmontée par les éclats de rire sadiques du magister. Ce n’était pas toujours si poussé : parfois, l’animal n’arrachait qu’un morceau de chair plutôt qu’un membre entier. Mais ce soir-là…

Malade, étreint d’une envie violente de s’endormir pour ne plus jamais se réveiller, Malfoy serra les paupières pour se reprendre, puis rouvrit les yeux sur la sordide réalité. Sa main se coula dans les mèches blondes trempées d’une sueur nerveuse il se baissa tout près de l’oreille de sa génitrice, pour lui souffler des mots qu’il n’avait jamais su lui offrir dans ses phases d’éveil – et moins encore lorsque tout allait bien, à des siècles de ça. Des « Tout ira bien » absolument mensongers, des « Je prendrai soin de toi, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir… » vibrant d’honnêteté et des « Je t’aime » brisés par les  rouages incontrôlables de leur non-vie. Il aurait voulu rentrer Manoir et serrer fermement Scorpius contre son cœur, dans un élan d’émotivité que seules causaient les inqualifiables moments de perte. Ou peut-être aurait-il souhaité se réfugier contre le corps chaud, rassurant de normalité, de Pansy, et prétendre oublier ce que c’était que d’endurer son existence.

Mais peu importait ce qu’il voulait : ce nouveau jour, non réservé au travail, était dédié au Lord. Une haine violente le fit chanceler et il lui fallut s’adonner à un exercice d’Occlumencie pour reprendre ses esprits, se rappeler qu’un nouvel écart comme celui de la veille serait fatal, ordonner ses pensées et refouler le ressentiment. Lui donner un autre nom, l’attribuer à une autre cible. A cet Insurgés encapuchonné, par exemple, qui l’avait retardé. Coupable idéale – plus tard, il pourrait extirper le souvenir de l’altercation de sa mémoire et le confier à sa Pensine, puis l’étudier jusqu’à discerner un indice sur l’identité de son bouc-émissaire. Mettre un visage sur l’ombre, puis un nom sur ledit visage, et enfin réclamer le prix de cette main perdue ; celle-là même qui avait signé durant son adolescence les colis de sucreries que tous lui enviaient à Poudlard. L’estomac au bord des lèvres, il s’accorda un passage chez lui pour se préparer correctement. Que les apparences soient belles, car on ne juge que par elles, mantra qu’il suivit à la lettre pour cacher au public son effondrement intérieur.

Dépassé en dépit de ses airs austères et maîtrisés, il ne fit aucun lien entre l’étrange conseil de Nephtys lorsqu’il pénétra dans la bâtisse grouillant d’employés stressés par les délais, budgets et autres exigences en tous genres, liées à leur rôle dans l’engrenage qu’était la période intense des enregistrements. Aucun lien non plus lorsqu’il s’offrit un breakfast tea corsé, sa deuxième tasse de la journée, grâce à laquelle préparer son esprit à affronter les heures à venir. Aucun non plus lorsque des éclats de voix l’arrêtèrent et que, oscillant entre la tentation et ses résolutions concernant le fait de rester à sa place, il surpris dans l’entrebâillement  la voix menaçante de Rabastan et un spectacle étrange. Une fiole ingurgitée de force, des mots saccadés exprimant une prémonition forcée mais sans intérêt. La recommandation lui revint à l’esprit, d’un coup, et il manqua d’en lâcher sa tasse. Mais la chaleur diffusée à travers le verre épais lui brûlait la paume, l’obligeant à garder les pieds sur terre. Heureusement d’ailleurs, puisqu’il put ainsi s’éclipser sans alerter quiconque lorsque la pièce fut ouverte et la collaboratrice forcée, expédiée dans le corridor d’une main dure, sans autre forme de procès.

Les questions ornaient chaque case de l’esprit de Draco, lorsque Nephtys arriva dans l’habituelle salle d’enregistrement, avec Lilith la talonnant sans que sa volonté propre ne tente une percée dans les méandres créés par l’Impardonnable. Le blond darda la jeune femme aux origines égyptiennes d’un regard inquisiteur, occupé à assembler en pensée les détails relevés pour donner un sens au tableau d’ensemble. « Tu savais pour ma mère », lâcha-t-il de but en blanc, trop troublé pour se permettre de tourner des heures autour du sujet avant de tailler dans le vif. « Tu l’avais Vue. » Inflexion du dernier terme, référence à une vision plutôt qu’au fait d’être simplement témoin d’une scène lambda. Ils avaient des cousines en commun – les jumelles Carrow ; savaient-elles que Nephtys avait le Troisième Œil ? Si oui, pourquoi ne pas l’avoir prévenu plus tôt, alors même qu’ils s’accordaient une profonde confiance mutuelle ? Sans doute pour protéger l’autre parti, lui souffla une voix raisonnable qu’il ne voulait pas entendre. Parce que le simili don des Shafiq s’apparentait plutôt à une malédiction attisant des convoitises destructrices. Appuyé sur ses paumes posées à plat sur la surface de la table, il la regarda sans vraiment la voir installer précautionneusement la Marionnette-Lilith dans un fauteuil confortable, avant de darder sur lui ses yeux perçants. « Tu as tenté de me prévenir, mais je n’ai pas compris. Je n’ai pas… » La façade s’effondrait dans ce huis-clos seulement protégé par un battant de bois, et si l’idée révulsait une partie de lui encore alerte, le souvenir du quasi-cadavre amputé qu’était Narcissa le rongeait tel un puissant acide. Destructeur. Le souffle court, Draco se laissa tomber sur un siège, les tempes serrées entre ses mains crispées, assailli par le dégoût de lui-même. Et puis un rire déplacé, jaune, désabusé, lui tordit les entrailles. « Vous autres voyants êtes décidément incapables de rendre vos prévisions accessibles au commun des mortels », assena-t-il, expression d’une colère qui pourtant s’adressait à lui plus qu’à elle. Pourquoi n’avait-il pas cerné à temps l’obscur avertissement ?
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