Les choses commençait à sérieusement se gâter, et pas seulement parce que Décembre avait traînait dans son sillage hivernal assez de brûme et de neige pour fonder une station de ski.
Le toit du manoir dans lequel Hécate sa cachait, et au sein duquel elle avait rencontré Bellatrix Lestrange, commençait lentement à se transformer en congère de pierre et de verre teinté. Hécate tentait pitoyablement de réchauffer les lieux, sans y parvenir, et passait désormais le plus clair de son temps enfouie sous les couettes et draps qu'elle avait arrachés aux chambres voisines.
C'était comme un cocon. Dans ce cocon, le temps n'existait pas, pas plus que le froid, ou la faim, la perte ou le deuil.
Dans cette bulle de couvertures et de chaleur corporelle, elle avait la vie qu'elle avait toujours désiré, et pour laquelle elle s'était toujours battue:
Elle avait un petit frère et une adorable petite soeur, prête à rentrer en deuxième année à Poudlard. Elle était parvenue à les éduquer, tous les deux, à les aider à surmonter l'atroce divorce de leurs parents. Ils vivaient paisiblement au Royaume Uni. La guerre était finie. Elle habitait désormais avec Rabastan, et il était ce qu'il avait toujours été avec elle : patient, généreux, attentif, gentil. Tellement gentil.
Elle ne se battait plus, n'avait plus versé la moindre goutte de sang depuis plusieurs années. L'existence avait un sens infiniment plus profond qu'il ne l'avait jamais été. Et tout semblait se dérouler dans une lenteur ouatée, presque irréelle.
Presque irréelle, Hécate?
Oui. Presque. Parce que tout était réel. Bientôt, l'horloge allait indiquer huit heure et Rabastan allait venir la réveiller. Il dormait tellement peu qu'il était toujours prêt avant elle. Il se levait, préparait un café, et la laissait se reposer jusqu'au lever du soleil. Puis, il se glissait à ses côtés et l'embrassait sur la joue, juste assez doucement pour lui faire ouvrir les yeux.
"Hécate? Trésor? c'est l'heure"
Toujours les mêmes mots, à peine murmurés, capables de lui coller aux lèvres un sourire assez fort pour tenir la journée au ministère. Ils étaient policiers, tous les deux. Elle était d'ailleurs montée en grade peu de temps avant et gérait une partie de la brigade anti-criminalité de la justice magique, tandis que Rabastan continuait à tempêter dans son bureau contre tous les incapables d'Angleterre et du Pays de Galles. Policier. Auror? Est-ce qu'on disait Auror? impossible de mettre le doigt dessus. C'était en tout cas un emploi prenant, mais extraordinairement valorisant. Il y avait bien une époque où le pays avait connu l'angoisse tu terrorisme...mais Hécate était bien incapable de se souvenir précisément des tenants et aboutissants de ce phénomène. Ce dont elle était certaine, c'est qu'ils étaient des gens biens. Et qu'elle avait réussi à garder tout le monde en vie.
Elle avait réussi.
Une bourrasque de vent froid s'infiltra sous la couverture et fit frisonner la jeune femme, à qui la morsure de la bise hivernale parut aussi insupportable qu'un coup de poing dans côtes. La bulle de chaleur éclata et avec elle, toutes les pensées aux saveurs opiacées qui lui flottaient dans la tête.
Virgile était en famille d'acceuil. Létha était morte. Le pays était en ruine. Sa mère était lobotomisée. Son père psychotique. Rabastan était parti. Peut être même mort. Ils étaient des salauds.
Elle avait raté sa vie de A jusqu'à Z, avec la précision d'un champion de tir à l'arc et l'application d'un orfèvre.
Soudain, sa respiration se bloqua dans sa gorge. Son ventre se tordit sur lui même, ou du moins c'est exactement l'impression qu'elle eut. Sa respiration devint erratique et l'angoisse se déversa dans ses veines, la figeant sur place. Incapable de bouger. Incapable de réagir. Bloquée dans son propre esprit, Hécate prit conscience de l'endroit où elle se trouvait, et de l'état physique auquel elle était désormais réduite.
Fiévreuse, elle écarta les couvertures de quelques centimètres, juste pour le replacer immédiatement au dessus de son corps, incapable de supporter le froid de l'air ambiant. Pour une jeune femme telle qu'Hécate, dont le cuir avait été tanné par la violence du monde et des hommes, ne pas supporter les intempéries prenait l'air d'une réelle disgrâce. D'une déchéance. Mais la honte ne parvint pas à tirer la sorcière hors de son nid de fortune. La fièvre avait gagné du terrain. Le mal être également. Et la première n'était qu'une prédatrice de seconde zone face aux ravages commis par le second.
Pourquoi continuer à brûler de vie quand plus rien n'alimentait les braises?
Excellente question, à laquelle Hécate n'était plus en mesure de répondre. Elle se replia sur elle même, comme elle le faisait lorsqu'elle était enfant, et cherchait à échapper à sa grand mère. Les genoux repliés sur la poitrine, elle croisa les bras autour de ses jambes, les lèvres entrouvertes, le souffle long et tremblant. L'angoisse se refermait sur elle comme le sas d'un sous-marin moldu, l'enfermant dans les profondeurs, l'écrasant entre quatre murs de métal. Les bruits les plus infimes de la chambre se mirent à prendre des proportions intolérables et lorsqu'elle entendit du bruit au rez-de-chaussée, elle se dit qu'elle perdait la raison.
Ou que Bellatrix Lestrange, pour une raison qui échappait à son entendement, était revenue. Pour discuter? peu probable. Pour la tuer? peut-être. Et alors après tout? quelle importance? Hécate eut presque un sourire en constatant qu'elle n'avait aucune intention de se battre, pas le moindre début d'envie de se révolter. Elle qui s'était accrochée à la vie avec les ongles et les dents se laissait désormais doucement glisser vers l'abysse. Une éducation entière, destinée à stimuler son instinct de survie, n'avait finalement eu qu'une utilité passagère, un simple vernis facilement écaillé et désormais réduit à néant.
Il y eut des pas dans l'escalier. Et Hécate referma les yeux.
La pendule indiquerait bientôt huit heures. Et bientôt, Rabastan viendrait la réveiller. Tout irait bien.
Throw it all away Let's lose ourselves 'Cause there's no one left for us to blame It's a shame we're all dying And do you think you deserve your freedom How could you send us so far away from home When you know damn well that this is wrong I would still lay down my life for you And do you think you deserve your freedom No I don't think you do There's no justice in the world There's no justice in the world And there never was - soldier's poem, muse
Jusqu'où peut-on pardonner aux gens. Quelle est la limite à la rédemption. Ce n’était pas à Fred d’en décider et pourtant, cela trottait dans sa tête depuis quelques temps déjà. Depuis qu’elle lui en avait parlé.
Nord de L’angleterre. Ici l’air était beaucoup plus mordant qu’à Londres, faisant regretter amèrement à Fred l’époque où sa mère était encore assez saine d’esprit pour ordonner à ses fils d’enfiler un pull supplémentaire et une écharpe avant de les laisser sortir jouer au Quidditch, dans la prairie bordant leur maison. Pourtant il adorait le froid de l’hiver et les batailles de neiges, autant qu’il aimait les chauds étés passés loin de l’école à lancer des bombes à eaux sur les gnomes et sur ses frères. Le doux temps de l'ignorance.
*****
« Tu as demandé à me voir ? » entre ses doigts un parchemin circulaire où l'invitation était écrite puis signée par l'homme en face de lui. Kingsley était devenu en quelque sorte un ami, avec les années. L'âme sage qui l’avait guidé lorsque tout allait au plus mal, qui l’a forcé à revenir dans le droit chemin. Fred n'était pas au bout de ses peines. L’alcool restait une dangereuse tentation, particulièrement en ce mois de décembre où il coulait plus généreusement malgré le prix des choses. Cet instant coïncide avec les premiers pas de Fred dans la vie ordinaire seul, autant dire que ce n'était pas tous les jours une réussite, loin de là. Le travail restait la seule activité qui l'empêchait de réfléchir de trop, noyant non pas ses neurones dans de l’alcool salvateur mais dans des expériences au divers résultats. Tout ça, Kingsley était au courant, servant d’oreille attentive et profitant des conseils de Fred sur les nouvelles lois créées par le gouvernement provisoire. Fred déglutit, le pieds tambourinant sans pitié sur le carrelage vert.Se tenir entre ces murs n'était pas vraiment confortable pour lui, ça ne l’avait jamais été. « Exact. J’aurais un service à te demander. Dit-il en se levant. Elle t’as parlé d'Hécate, Letha. N’est-ce pas ? » À l'évocation de ce nom, Fred se fige quelques secondes. Évidemment que Kingsley allait lui parler de sa -ses- cousine, pourquoi être si surpris lorsque son nom retentit. La gêne lui reprend, faisant remonter le rouge jusqu’à ses joues constellées de taches rousses qui alors, disparaissait presque. « On. On parle pas plus que ça. Mais, euh. Oui. Elle m’a dit qu’elle l’a retrouvé.» Il marque une courte pause, avant de comprendre. « Tu veux que j’aille le faire aussi, c’est ça ? » Fred était loin d'être un idiot, on ne lui parle pas de quelque chose sans attendre quelque chose en retour. On ne le convoque pas dans un bureau du ministère pour lui demander le temps qu’il faisait dehors. Il avait touché dans le mille puisque l’expression de l'homme change, alors qu’il posé les yeux sur lui. « Ce n’est pas une mauvaise âme…, soupire-t-il, et je suis bloqué ici. Tente au moins de lui parler. Essaie de la convaincre de faire ce qui est juste. » haussement d'épaules.
Fred n'avait croisé Hecate qu’à quelques reprises, durant tout ce temps. Pourtant il en avait entendu énormément parlé. Cette sorcière au destin brisée. Une enfant soldat venue avec les siens en Grande Bretagne. La sœur aînée d’une petite fille fauchée pour rien. Pour elle c'était à cause d’eux, les résistants. Leur faute si le destin lui avait été si défavorable. Elle st alors aller contre les principes de ses cousins, contre Kingsley et Letha pour embrasser la cause mangemort et faire payer le sort de la fillette. Leur chemin avait beau avoir diverger Fred s’identifiait à elle, un peu. Elle a perdu ce qui comptait le plus à ses yeux et est tombée dans les bras ouverts des ténèbres envahissant le monde. Fred, lui, s’etait laissé couler dans ces eaux brumeuses. Devenu cet être violent et désagréable, taché par la douleur. Son coeur s’etait assombris considérablement, baigné dans la boisson et ses larmes, sa colère et sa soif de vengeance. Pourtant il était resté fidèle à son camp, tout simplement parce que George était mort de la main de ces monstres, en face. Ceux qu’ils combattaient depuis le début. Ceux qui étaient responsable de tout cela. Si Percy aurait pu sauver leur frère, cela ne suffisait pas à tourner le dos à sa famille. Trop fidèle pour cela, trop entêté par l'idée qu’il fallait rester unis malgré tout. Cette guerre lui avait au final même permis de retrouver son frère, de se rapprocher de lui, malgré la violence, malgré la colère. Il lui fallait encore s'excuser de tout ce qu’il avait pu lui faire subir durant tout ce temps, maison sorcier ne s’en sentait pas encore capable. Non pas par honte, mais simplement incapable de parler de ce qu’il pouvait ressentir sans se sentir craquer. Et il ne fallait plus qu’il le fasse. Il sert les poings sur le parchemin. Il ne fallait plus être faible. Il avait une mission.
Du temps de la résistance cela avait été le rôle de Fred à plusieurs reprises, voyager, représenter ce mouvement anti-gouvernemental soutenant les actions du garçon qui a survécu. Exemple des martyrs de la guerre et des sang-purs progressifs, on lui avait trouvé des capacités de négociateur, même si son charisme avait souffert de la guerre. « D’accord. » dit-il, sans plus réfléchir. Occuper son esprit était et demeurait le meilleur moyen pour lui d’avancer. « J’ai préparé un portoloin.» « Déjà ? » dit-il, étonné. « Je savais que tu allais dire oui. » « Je suis devenu prévisible, c’est mauvais signe ça. » marmonne-t-il, les sourcils froncés. Il s’acharne sur un bout de parchemin dépassant de la pile, pliant le papier sur lui-même dans les deux sens possibles. Il n’a jamais aimé recevoir des ordres et envoyait valser la plupart d’entre eux s'il les jugeait inutiles ou mauvais. Bien entendu ce n'était pas le cas aujourd'hui, mais une partie de lui refusait encore cette autorité, même venant de l’homme qui avait sauvé sa vie. Sa main vient de poser sur l'épaule du rouquin, qui ne peut s'empêcher de détourner les yeux pour voir la voir, là. Il avait perdu depuis longtemps l’habitude de contact des autres, lui qui y était si habitué par le passé et cherchait même après eux. Il lui tapote légèrement la-dite épaule, concluant par ce qui devait être la devise familiale cachée, ou l’un de ses principes fondamentaux. « Tu es juste un Weasley. Toujours près à aider les autres. » Il repasse devant son bureau non sans ébouriffé les cheveux du gamin qui avait trop grandi. Le sourire aux lèvres, l’homme semblait avoir repris le cours normal de sa vie. Un peu plus et Fred aurait pu croire qu’il avait été convoqué au ministère pour une de ses inventions trop dangereuses ou un brevet sorcier à déposer au département approprié. Que Kingsley l’avait invité à patienter autour d’un thé et d’un peu de whiskey en attendant que son père ne les rejoigne, totalement fasciné par les nouveaux téléphones utilisés par les mordus, ceux avec des clapets de toutes les couleurs. La pensée du se traverser à l’esprit du vainqueur de guerre puisque le sourire se fade. Peut-être qu’Arthur Weasley lui manquait aussi. Ou ce n'était que l’imagination de Fred qui travaillait trop. « Ce n’est pas un mal ces temps-ci. Comme tu le sais. » conclut-il, avant de se rasseoir. « Tu le trouveras là. Il te transportera au nord du pays. » Le sorcier lui tend un nouveau morceau de parchemin où une description d’un endroit dans un parc londonien était écrit, lieu iù l’attendait l’objet ensorcelé. Il prend soin de le ranger dans sa poche alors que les conseils fusent, stupides, d'après lui. « Fais attention à ce qu’il y a autour de toi. Je doute qu’elle soit la seule dans les parages à se cacher. » avant qu’il ne continue, Fred l’interrompt. « J’ai survécu à la guerre, je pense que je sais ce genre de truc Kingsley. » Malheureusement pour lui, oui, il était encore vivant et il s’en serait bien passé. Mais ça, ce n'était un secret pour personne, surtout pas pour son interlocuteur qui le regarde se lever. « Fred ? Merci. » « Ne t’y habitues pastrop grand-père, j’ai du travail maintenant. » Un faible ritus s’affiche sur ses lèvres avant qu’il ne reprenne son chemin. Lorsque le dos est tourné, le sourire disparaît et le masque tombe. Il était temps de faire des efforts. Il était temps de revivre, peut-être. Doucement.
*****
C’est comme cela qu’il s'était retrouvé ici, dans le nord du pays à vagabonder sur une route enneigée au petit matin. Il avait dû passer la nuit dans un bed and breakfast moldu à quelques kilomètres tout simplement parce que la dire neige tombée à grand flocon dans la nuit avait rendu ses déplacements impossible dans la pénombre. Au bout de l'allée, un manoir aux toits parsemés de poudreuse aveuglante. D'après leurs informations c’est ici que se réfugiait la sorcière recherchée alors que son compagnon lui, attendait son sort au ministère. Les lieux ressemblaient à ces autres manoirs abandonnés par leurs propriétaires, que Percy et lui avait vidés de tout ce qui pouvait être utile à la résistance. En ouvrant la porte, il pu constaté qu’ils n’étaient pas passés par là. Dans l’entrée deux miroirs gigantesques ornaient encore les deux murs - ils ne seraient jamais partis sans eux - , d’une part et d’autre de la porte, le laissant avec l’étrange sensation de voir son reflet se tenir à côté de lui. Ce qu’il pouvait détester ces bouts de verres réfléchissants le monde. ls avaient le don de le déstabiliser, toujours. Comme si il n’avait toujours pas l’habitude de se voir. C’était sûrement cela. Sa réaction suivante est de sortir sa baguette magique de sa poche. Malgré le jour frappant la neige avec violence à l’extérieur, l’intérieur de du manoir lui était plongé dans la pénombre, les volets fermés et calfeutrés en étaient la raison. Pas un bruit ne se faisait entendre. Personne ne semblait réveillé. Du moins, c’est ce qu’il pensait. D’un mouvement du poignet la baguette émet une lumière brillante éclairant son chemin. Tout était encore vide au rez-de-chaussée, ne lui laissant plus que l’étage à explorer, où l’on accédait par un énorme escalier qui devait être resplendissant, lorsqu’il était encore entretenu. Aujourd’hui le pieds à peine posé sur la quatrième marche que l’escalier se mettait déjà à grincer, ce qui cessa une fois qu’il fut arrivé en haut de ceux-ci. Il explore les pièces, souvenirs de vies pleines de richesses matérielles qu’il enviait malgré lui, malgré la décomposition des murs et l’abandon général des lieux. Fut un temps il aurait donné cher pour vivre ici, plutôt que dans les camps de guerre. Il entre dans une nouvelle pièce lorsqu’enfin, il la trouve. Ou en tout cas il avait trouvé quelqu’un, silhouette approximative enfouit sous un monticule de couverture. Fred s’approche, discret, jusqu’à voir si il s’agissait bien de la sorcière ou d’une autre personne, morte ou vivante. La respiration faisant monter et descendre la forme allongée confirmait qu’il s’agissait d’un être vivant, puis, le visage lui apporte toute confirmation nécessaire. C’était bien Shacklebolt. « Hecate, réveille-toi. » Il la secoua légèrement avant de reculer, sa baguette pointée dans sa direction, on ne savait jamais. « Fred Weasley. Je ne suis pas là pour te faire du mal. » ajoute-t-il dans l’espoir de calmer la sorcière connue pour ses sautes d’humeurs et ses capacités de guerrière. C’était pas la guerre qu’il était venu chercher, mais plutôt la paix. La paix, pour tout apaiser.
Elle essaya de s'extraire des limbes dans lesquelles elle flottait depuis maintenant. Combien d'heures? il faisait jour combien d'heures en hiver? Et en même temps, il avcait fait nuit? donc combien de temps? Un jour, deux jours? trop long non? il fallait compter en repas, et en réveils, Quand Rabastan était-il venu la dernière fois?
Un jour? Plus. Ou moins. Il faisait froid.
Il venait la réveiller pour la deuxième fois de la semaine on était donc surement un mardi...sauf que... La voix. Non. Il y avait un problème. Quelque chose n'allait pas. La personne qui venait de la réveiller avait une voix plus aigue que celle qu'elle attribuait à rabastan parfum très différent de celui que ce dernier portait au quotidien. Ni ambre, ni cèdre. Un mélange de...poudre...de sciure et de café. Une fragrance presque douce pour la jeune femme, habituée à sentir la terre et la moisissure depuis maintenant plusieurs semaines.
« Fred Weasley. Je ne suis pas là pour te faire du mal. »
Fred Weasley? qui était Fred Weasley?
Souviens toi Hécate. La seconde partie d'une même pièce. L'homme sans reflet.
Le jumeau qui avait survécu, quand l'autre avait péri.
Pourquoi ses hallucinations prenaient-elles la forme de Fred Weasley? excellente question à laquelle Hécate n'avait pas le moindre début de réponse. Mais son contact sur son épaule était étonamment réel pour un produit de son imagination fiévreuse. Elle ouvrit des yeux luisants et parvint à lever les yeux vers l'intrus.
Il faisait si....
réel.
Si réel qu'elle tendit la main et que la pointe de ses doigts graciles effleurèrent sa pommette, juste pour constater qu'il dégageait une chaleur bien humaine. Elle se força à rassembler ses pensées juste le temps d'analyser les paroles du jeune homme et parvint à articuler:
-Pas...pour...me faire du m-mal? P-pourquoi alors?
Il avait été très rare dans la vie d'Hécate qu'on vienne la trouver lorsqu'elle était au plus bas pour une autre raison que lui faire du mal. Le premier kidnapping à son encontre avait d'ailleurs été commis quand elle souffrait d'une sévère grippe, collée au fond de son lit, à l'âge de 6 ans. Ca ne s'inventait pas, ce genre de karma.
Qui avait dit à cet homme où elle se trouvait? Létha? Ca devait être Létha. Avant la guerre, avant que toute cette folie ne démarre sur les chapeaux de roues, sa cousine avait parfois mentionné dans ses lettres les jumeaux Weasley, Hécate faisant semblant de faire la différence entre les deux lorsque Létha les mentionnait quand en réalité, cela n'était pour elle que bonnet blanc et blanc bonnet.
Alors ça devait forcément être Létha. Qui d'autre. Qui d'autre la connaissait assez bien pour mettre qui que ce soit sur sa route?
La panique se fit soudain intolérable, et Hécate sentit ses tripes faire un double saut-périlleux à l'idée qu'en dehors de la pièce, au rez-de-chaussées, ou dehors dans le jardin, des hommes soient prêts à lui faire subir un incarcerem, puis à la juger comme les autres. A la mettre en prison. A la battre puis à lui faire s... Qu'est ce qu'on faisait aux criminels déjà? Quelque chose avec un baiser. C'était ça, n'est ce pas? Mais un aspect du baiser manquait. Quelque chose de terrible. Et qu'elle ne voulait pas vivre, sous aucun prétexte. Elle avait suffisamment été trimballée, incarcérée et fichue en l'air pour les intérêts des autres. Elle ne mourrait pas ici. Elle ne voulait pas mourir ici. Toute seule. Dans le froid. Sans personne.
-Je...f-froid et...f-aim..quel..j-jour...et...
Elle dut reprendre sa respiration plusieurs fois avant de finir:
-O-où...et..q...
Humiliée de ne pas réussir à aligner deux mots de suite sans bégayer comme une enfant, elle enfonça ses ongles dans la paume de sa main. Les dents serrées, elle siffla:
#EVENTS & #MISSIONS. NE MANQUEZ PAS LA WIZPRIDE (rp et hrp) !#SCRYNEWS. refonte du ministère (plus d'infos) & nouveaux procès de guerre (plus d'infos)#FORUMATHON.