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sujet; (LUTOR) + fracture lines |
HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10416
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| viktor heidelbergAll that is gold does not glitter, Not all those who wander are lost; The old that is strong does not wither, Deep roots are not reached by the frost. From the ashes a fire shall be woken, A light from the shadows shall spring; Renewed shall be blade that was broken, The crownless again shall be king. Dans la pénombre, Luna sursaute, une fois encore. L'un de ses camarades de chambrée, un stentor du ronflement, vient de s'arrêter de respirer. La future mère se redresse et tend l'oreille, décomptant minutieusement les secondes de silence. Un, deux, trois, quatre... lorsqu'elle en arrive à quinze, Luna repousse son petit établi de bois sur ses couvertures et commence à s'en extirper, bien déterminée à intervenir. Son esprit semble pourtant aller bien plus vite que son corps endolori: à peine est-elle parvenue au rebord du lit que les ronflements reprennent, aussi brusquement qu'ils ne s'étaient arrêtés. Luna soupire de soulagement mais cette drôle d'interlude provoque un trouble d'un tout autre genre, en elle. Et de bien plus insidieux que la simple panique. Peut-être devrait-elle chercher Susan, lui décrire l'apnée rythmant le sommeil du sorcier endormi. Elle se mordille la lèvre puis siffle entre ses dents, incapable de se décider. Il s'écoule plusieurs secondes avant qu'elle ne se ravise: c'est la fatigue qui fait ça, juste la fatigue. Tous les médicomages du château ne peuvent rien contre ça, pour le moment. Ils ne peuvent rien faire tant qu'ils seront toujours en guerre.
Deux pointes douloureuses viennent la paralyser soudainement. L'une dans son cœur, l'autre dans son ventre. Ce genres de scrupules sont stupides et la rendent folle, à mesure que les jours passent. Pire: elle déteste penser ainsi. C'est une culpabilité maladive qui la ronge en silence et Luna n'a rien trouvé de mieux que d'aider le professeur Snape à préparer ses potions, gérer les stocks de Neville en son absence et panser les plaies des blessés pour seulement restreindre l'étendue des dégâts. Luna Lovegood n'est pas sur le champ de bataille, celui qu'elle a tant espéré durant toutes ces années de privations et de survie, parce qu'une nuit de pleine lune lui a fait prendre conscience qu'elle n'est plus la seule à subir les conséquences de ses choix. Elle s'en veut terriblement d'avoir eu à faire à des Acromentules enragées et des loup-garous sanguinaires pour seulement s'en rendre compte. Un, deux, trois, quatre... C'est sa douleur qu'elle décompte, désormais. Elle n'a pas à attendre longtemps. Comme toujours, huit secondes suffisent pour que les crampes s'arrêtent et rendent à Luna sa liberté de mouvements. La blonde passe ses mains sur son visage, tente d'effacer ses traits tirés par la fatigue et la douleur, en vain. Elle a besoin de prendre l'air. Une caresse tendre contre son ventre et Luna se décide: tant qu'à faire, elle pouvait mettre à profit cette balade nocturne pour retrouver son stock de perles, rangé dans les serres, plutôt que de laisser l'insomnie hanter ses heures de repos. Elle aurait nettement préféré retourner dans la Grande Salle, aider les soigneurs, mais la vague impression de se faire renvoyer manu-militari dès lors qu'on la verrait passer le seuil l'empêche de tenter sa chance. Tout plutôt que de se laisser envahir plus longtemps par des divagations sombres. « Une promenade, ça te dit? » demande-t-elle en direction de son nombril, tendant l'oreille comme pour en écouter la réponse. Si aucun son n'est audible, Luna se met à sourire tendrement, avant de rire. Elle rit d'une répartie qu'elle est la seule à comprendre: deux petits coups au cœur de ses entrailles lui suffisent pour commencer à se préparer. Elle aussi préfère sortir des dortoirs, tout plutôt que de rester là, à se morfondre sur une situation qu'elles ne peuvent pas contrôler. « Et on passera par les cuisines, c'est promis. Accroche-toi bien, d'accord? »
Luna ne sait pas trop combien de temps s'est écoulé depuis qu'elle s'est extirpée de la chaleur rassurante de son dortoir. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle en a passé beaucoup trop à regarder le ciel, là où Pré-au-Lard s'élevait fièrement autrefois. Ce n'est qu'en se focalisant sur le couloir qu'elle s'aperçoit de la présence d'un autre sorcier, non loin d'elle, et sa silhouette reste parfaitement immobile malgré son approche imminente. L'ancienne Serdaigle fronce des sourcils, enserre son ventre proéminent d'une étreinte rassurante avant de le rejoindre. Rares sont les âmes à s'aventurer de ce côté-ci du château, à cette heure-ci. C'est la simple curiosité qui la fait s'arrêter près de lui. Et c'est de l'inquiétude pure qui la pousse à troubler son silence. « On dirait des feux d'artifices, non? C'est... triste. De devoir se souvenir que là-bas, il n'y a plus rien qui ressemble à de la joie. » Des talons, Luna pivote vers l'inconnu après une longue minute de silence. « Je peux vous aider? » Le 'tout va bien?' ne franchit jamais ses lèvres car elle sait que rien ne va, pour l'instant, pour tout le monde. Elle ne demande plus non plus quel Joncheruine envahit les sorciers, dorénavant: depuis la bataille perdue de Poudlard, Luna s'est faite à l'idée que les Joncheruines n'étaient pas assez nombreux pour infester autant de monde. Imaginer seulement que tout allait bien est devenu une pure perte de temps. « On s'est souvent croisés, je crois? Je ne me rappelle pas vous avoir jamais vu aussi... perdu. Vous voulez de l'aide? » |
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| luna lovegoodAll that is gold does not glitter, Not all those who wander are lost; The old that is strong does not wither, Deep roots are not reached by the frost. From the ashes a fire shall be woken, A light from the shadows shall spring; Renewed shall be blade that was broken, The crownless again shall be king.fin novembre • Adele lui manque. C'est ridicule, de passer des années, presque deux dizaines, sans elle, et qu'elle lui manque maintenant. Cela fait deux mois qu'il est là, dans le sang et les blessés, à soigner comme il peut ces victimes de la guerre. Il est fatigué. Il soigne, il panse, il guérit, mais il reste toujours inutile. Lorsqu'il a expliqué à Susan qu'il avait eu cinq ans de formation en médicomagie il ne lui a pas dit à quel point il les avait raté. Cinq ans, oui, c'est cela. Cinq ans à sécher, à tricher, à implorer l'aide d'Adèle venu le temps des épreuves. Cinq ans à multiplier les tatouages, les fêtes, à finir par se traverstir, encore, encore, encore. Cinq ans qu'il a passé dix-huit ans à oublier. Cinq ans à nier beaucoup trop de choses pour chercher à vraiment s'en souvenir. Cinq ans qu'il aurait voulu se souvenir sans amertume. Sans succès. Ce n'est qu'aujourd'hui, que maintenant, qu'il arrive à se souvenir d'Adele avec tendresse. Des mois, il les a passé à la haïr de plus en plus. Elle a longtemps représenté ce qu'il hait le plus chez lui : Morrigan et ses faiblesses. Celle qui détestait Sasha. Celle qui détestait tout le monde. La perfide, mauvaise, superficielle, douloureuse Morrigan. Il a haï Adele, pour l'avoir nourrie tout ce temps. Il l'a accusée de toutes ses faiblesses. Il l'a insultée pour tout ce que, lui seul, avait fait. Aujourd'hui, Adele lui manque. Il se souvient, enfin, sans répulsion, sa force, sa détermination. Comment elle le calmait. Surtout, il se souvient à quel point elle était (est?) bonne médicomage. Il s'est enfin demandé ce qu'elle devient. Et il a enfin accepté l'immonde culpabilité de Morrigan.
Et elle s'ajoute, la monstrueuse Morrigan cruelle et mauvaise, à ce Viktor lâche et faible qui a abandonné sa femme et son fils. Ils se battent, chaque nuit, pour savoir qui influencera le plus les cauchemars de leur hôte. Et il se réveille ainsi, toutes les nuits, épuisé, avec encore le cœur transpercé par le poignard tenu par Sasha, par Arnold, par Adele, par sa mère, par Boris, tous, les uns après les autres. Alors il se lève, abandonne une couche et une chambre qu'il partage avec les autres médecins. Il quitte la pièce. Il marche. Il marche pour essayer d'oublier, en sachant qu'il n'en a pas le droit. Alors il s'arrête, regarde par une fenêtre par hasard, à regarder la nuit et espérer s'y fondre, s'oublier. Jusqu'à ce qu'une voix vienne troubler son silence. « On dirait des feux d'artifices, non? C'est... triste. De devoir se souvenir que là-bas, il n'y a plus rien qui ressemble à de la joie. » Surpris, il regarde à ses côtés et la remarque enfin. Luna. Il ne sait pas quand il a appris son nom. Il retient toujours facilement les noms, et celui-ci a du entrer dans sa mémoire presque par inadvertance. Il sait qu'il l'a déjà croisée. Jamais parlé. Il ne parle pas à grand monde, Viktor, en dehors de ses proches. Et puis, elle est bizarre. En plus, elle est enceinte. Et toute femme enceinte lui rappelle Sasha. Toute femme lui rappelle Sasha. Elle a des yeux étranges, profonds et vides à la fois. Elle lui fait un peu peur. La politesse l'empêche de juste la planter là. « Je peux vous aider ? » Il fronce les sourcils, perturbé par la façon qu'elle a de parler, désintéressé mais trop intrusive à son goût. Il ne répond pas. « On s'est souvent croisés, je crois? Je ne me rappelle pas vous avoir jamais vu aussi... perdu. Vous voulez de l'aide ? » Il déglutit, ramène son regard vers l'extérieur, à travers la fenêtre. Il ne veut pas répondre.
Il n'est pas habitué à parler aux inconnus, il n'a jamais aimé ça. Et même s'ils sont ensemble à Poudlard, qu'il sait qui elle est, qu'ils ont des amis communs, elle n'est pour lui qu'une inconnue. Il faut longtemps pour que Viktor puisse vraiment parler à quelqu'un. Il se sent mal, d'être ici, avec cette femme étrange et, pour lui, beaucoup trop enceinte pour se rapprocher un tant soit peu d'un champ de bataille. Il ferme les yeux, un instant. Il hésite à la planter là. Sa pomme d'adam remonte et redescend le long de sa gorge, unique signe de sa nervosité grimpante. « Je ne pense pas. Merci de proposer. » La remarque est plate et froide. Elle cherche à briser le contact. Va t'en, a-t-il l'air de lui crier. Viktor n'aime pas les étrangers, il n'aime pas leur parler et, surtout, il n'aime pas s'imaginer ce qu'ils peuvent voir de lui. Une crainte enfantine continue de lui hurler qu'ils savent. Tous. Et qu'ils se moquent de lui dès qu'il a le dos tourné. Tout comme lui, Morrigan, se serait moqué d'eux, à une époque. Avec Adele, elles se moquaient de tous et de tout. Elle se serait peut-être moqué de lui. Il aurait du rester, lui demander, quitte à souffrir. Il se demande, encore aujourd'hui, comment elle aurait réagi. Et si elle lui a pardonné. |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10416
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| viktor heidelbergAll that is gold does not glitter, Not all those who wander are lost; The old that is strong does not wither, Deep roots are not reached by the frost. From the ashes a fire shall be woken, A light from the shadows shall spring; Renewed shall be blade that was broken, The crownless again shall be king. Sa tête se penche légèrement, ses yeux se fixent sur lui intensément. Luna ne met pas très longtemps à comprendre: elle doit certainement le déranger. Un sourire entendu s'installe sur ses lèvres tandis qu'elle croise les bras, prenant appui sur l'arrondi de son ventre. Elle retrace silencieusement le parcours qu'a emprunté le regard de Viktor: l'extérieur, son visage, son ventre, l'extérieur une nouvelle fois. Elle ne sait pas trop si c'est dans son attitude, ou dans son aura, mais il lui rappelle ces personnes qui mettaient un point d'honneur à l'ignorer sans faire trop de vagues, avant. Elle se souvient avoir observé bon nombre de Joncheruines graviter autour de ces dernières, d'ailleurs, à l'époque où ses fidèles Spectrespecs ne la quittaient jamais. Viktor doit certainement en être infesté à l'heure actuelle. « Je ne pense pas. Merci de proposer. » Le ton est sec, limite cassant. Définitivement sans appel. Une seconde et Luna détourne le regard, pour embrasser de nouveau l'horizon, rendant ainsi au sorcier son intimité. Luna Lovegood n'a jamais été sorcière à insister en recevant ce genre de réponse. Il lui est arrivé de le faire mais uniquement lorsqu'elle entendait les voix se mettre à trembler, à manquer de conviction. Son interlocuteur actuel n'en manque absolument pas: c'est dans son regard que tout se passe. Que tout tremble, que tout manque de s'effondrer. Elle ne supplie pas pour un regard. Il doit juste avoir besoin de calme: combien de fois s'était-elle elle-même échappée du tumulte pour seulement réfléchir, s'isoler du reste du monde? « Bon, très bien alors. Je vous souhaite une très bonne nuit », finit-elle par lui dire au bout d'une minute ou deux, lui laissant assez de temps pour revenir en arrière s'il le voulait. Il est resté de marbre.
Lovegood ne met pas longtemps avant de se remettre en marche, déliant les bras et contournant Viktor pour rejoindre sa destination initiale, les serres et ses réserves, là où elle a rangé ses perles. Un pas. Luna se demande s'il est utile d'en récupérer différents stocks. Deux pas. Après tout, elle ne retournera à son poste qu'au petit matin et elle n'est pas certaine de réussir à s'endormir d'ici là, malgré sa petite balade nocturne. Trois pas. Elle se demande aussi ce qui peut bien troubler Viktor, ce sorcier-soigneur resté inconnu au bataillon rebelle jusqu'à la bataille de Pré-au-Lard. Quatre pas. Il lui semblait pourtant avoir entraperçu tous les résistants au moins une fois depuis le début de la guerre. Cinq pas. Peut-être était-il étranger. Six pas. Coco aimerait sans doute une nouvelle paire de boucles d'oreilles la prochaine fois qu'elles se reverraient - mieux valait récupérer tout le stock de perles en verre et celles nacrées. Sept pas. Impossible que Viktor soit étranger, il n'a pas le même accent que les sorciers croisés dans les campements américains ou français. Huit pas. Ou peut-être devait-elle prendre les perles orangées et les autres, les dorées: Coco aimerait peut-être un bijou monté comme un trompe-l’œil solaire. Neuf pas. Tiens, ça lui fait penser... Est-ce qu'elle a prit son miroir à double-sens en quittant son dortoir? Dix pas. Pourquoi pense-t-elle soudainement à son mir... ah, oui: si ce genre de situations venait à lui arriver encore une fois.
Sans réfléchir plus longtemps, Luna fait un pas sur le côté, puis un deuxième et un troisième avant de se laisser glisser le long du mur, une fois son dos parfaitement adossé aux pierres. Juste avant d'atteindre le sol, Luna s'arrête brusquement pour se maintenir ainsi, accroupie, s'aidant juste de ses points d'appui au sol et contre le mur pour restée en équilibre et aller étirer les bras au-dessus de sa tête. Elle se fait même la réflexion que c'est plutôt rassurant de se retrouver entre deux fenêtres. Vieille habitude d'insurgée: même dans le château le plus imprenable de tout le Royaume-Uni, Luna ne peut s'empêcher de frôler les murs et d'éviter les ouvertures vitrées de l'école... Question de survie. Son ventre lui fait un mal de chien. De mémoire, elle tolérait assez peu les crampes, encore moins les Doloris. Avoir l'impression de ressentir ces deux sensations simultanément est une expérience parfaitement déplaisante. Elle perçoit un mouvement, devine que son manège n'a pas du passer très inaperçu auprès de Viktor, malgré la pénombre et les mètres les séparant. Malgré l'inconfort et la douleur qui l'empêche de penser clairement, elle s'imagine réaliser cette même gymnastique du temps où elle était encore élève ici. Poppy Pomfrey lui aurait très certainement conseillé de consulter si la situation était venue à se produire. Souffle, Luna, souffle. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit... La douleur s’essouffle et reflue peu à peu, rendant à la sorcière sa capacité de logique. C'est la quatrième fois que ça lui arrive aujourd'hui, remarque-t-elle tout en laissant ses bras retourner contre ses flancs et ses doigts prendre appui sur le sol pour venir soulager la tension accumulée dans ses jambes. « Je suis vraiment désolée, je pense rester ici encore quelques minutes. Juste au cas où. » |
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| luna lovegoodAll that is gold does not glitter, Not all those who wander are lost; The old that is strong does not wither, Deep roots are not reached by the frost. From the ashes a fire shall be woken, A light from the shadows shall spring; Renewed shall be blade that was broken, The crownless again shall be king.fin novembre • Les mots de Luna n'arrêtent pas de tourner, malgré lui dans sa tête. Elle est partie, avec une platitude polie à laquelle il a répondu sans y faire attention. Depuis, ses paroles tournent encore et encore. Elle ne l'a jamais vu aussi perdu. Pourtant, il n'a jamais été autant à sa place, se répète-t-il inlassablement. Il est avec Sasha, avec Arnold, à la guerre. On le pousse, depuis des années, à qu'il se retrouve ici et maintenant. Il sauve des vies. Il est utile. Il n'est pas perdu. Il tient bon, Viktor, et puis il n'a pas vraiment à se plaindre. Il mène la belle vie, et puis il arrive à sourire et puis, non, non, vraiment, il n'est pas perdu. Alors arrête d'y penser. Il est enfermé dans son crâne et ses préoccupations. Il s'inquiète, toujours, même quand tout allait bien en Allemagne, il s'inquiétait. Alors ici ? Il essaye, pourtant, de se rassurer, inlassablement. Ca va aller. Il y a pire. Essaye juste de nier absolument dont ce dont tu as intimement besoin, et occupe-toi de ce dont les autres ont besoin. Tu as survécu comme ça des années, à l'époque de Morrigan. Tu peux le refaire. Ce n'est pas si dur. Il suffit juste de se tenir droit.
Il continue de la percevoir dans le couloir. Elle avance lentement. Il se demande ce que cela fait, d'être enceinte. Il ne connaîtra jamais cette sensation. Il ne l'a jamais voulue. Pourtant, la curiosité l'avait déjà titillé à l'époque où Sasha attendait Arnold. Il l'oublie vite. Il fait le tri de ses pensées. Normalement, il serait en train de dessiner quelque chose, de préparer des tatouages, de cuisiner des plats qu'il ne mangera jamais. Maintenant, pour se calmer, il réfléchit à ses patients et fait le bilan de tout ce qu'il aura bientôt à faire. Il commence à retenir vraiment beaucoup de noms. Luna n'est qu'un exemple. Il se souvient de quasiment tous ses patients, la plupart par leur nom, ou leur pseudonyme. (Il se souvient de cette femme, ensanglantée, éteinte, qui passe souvent et qui reste peu. Personne ne l'appelle autrement que Rocket. La plupart ne savent pas son prénom, ou ont l'air de l'avoir oublié. Elle a été surprise qu'il se présente de son nom complet. Il l'a trouvée atrocement triste.) Il se concentre sur eux, au lieu de se concentrer sur lui. Il est un peu perdu, Viktor, s'est vrai, il se perd un peu dans ce tourbillon. Il ne sait jamais trop qui il est, quand Sasha n'est pas là, ou qu'elle ne se souvient pas de lui. Mais ça va aller. Il peut tenir.
« Je suis vraiment désolée, je pense rester ici encore quelques minutes. Juste au cas où. »
Il sursaute, en entendant la voix de Luna. Il la voit, à quelques pas de lui, devant lui, à respirer difficilement. Il réalise qu'il s'est approché d'elle, sans le remarquer. Il pense tellement à son rôle de médecin qu'il l'applique même dans la profondeur de ses rêveries. Il s'ébroue, comme pour chasser les restes de rêveries parasites. « Pas de soucis. » Sa voix a perdu sa froideur. Il s'approche encore d'elle et s'accroupit juste devant elle, le regard inquiet. Il n'est plus l'homme asocial, tiré de ses pensées par une enfant absurde. Il est Viktor Heidelberg, le père de famille qui a du supporter Sasha durant quasiment toute sa grossesse. Et Merlin sait que Sasha, durant une grossesse, ce n'est pas joyeux. Surtout d'un enfant que l'on ne désire pas, dans un pays étranger, avec pour seule compagnie une vieille terreur d'école. Morrigan n'a jamais su s'occuper des femmes enceintes, elles lui font peur, terriblement peur. Viktor, lui, aime ces êtres surnaturels qui vont donner vie à quelque chose de plus grand et de plus beau que tous les tatouages qu'il pourrait essayer de faire. Il pose ses mains sur ses genoux, pour l'aider à tenir. « Peux-tu me décrire ce que tu ressens ? » C'est facile à faire. Il fait le médecin. C'est si confortable les rôles. « Est-ce que je dois appeler quelqu'un pour toi ? » Il doit avoir un père, ce petit, non ? Et il ne parle pas d'un père comme Turkish, mais d'un père comme Viktor. Il lui demande, mais au fond il n'est pas dans la capacité d'appeler qui que ce soit. Si Luna accouche véritablement ici, il ne va pas la quitter. Et il n'a pas de miroir. Il aurait pu, mais il a trouvé ça inutile, puisqu'il ne comptait pas bouger. Et puis, il ne fait pas partie des phénix. Et puis, surtout, il est tétanisé du reflet jaune que l'on pourra y voir. Jaune comme sa lâcheté, ses mensonges, sa trahison et sa peur. Jaune. Absolument jaune. Il ne veut pas que les gens sachent à quel point tout est pourri, au fond. S'il te tient droit, ils ne verront rien. « Ca t'es déjà arrivé aujourd'hui ? Elles se rapprochent ? Est-ce que tu veux que je te ramène à la Grande Salle ? » Beaucoup de questions, réalise-t-il. Il n'arrive pas à avoir le sourire chaleureux et maternel de Susan. Il n'arrive même pas à esquisser un début de sourire tordu. Il la regarde avec sérieux. Mais il est calme. C'est facile. « Je vais rester avec toi jusqu'à ce que ça se calme d'accord Luna ? Et si ça commence on va gérer ça ensemble. » Il la rassure. Il n'a vraiment pas envie qu'elle panique maintenant, pas comme Sasha. |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10416
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| viktor heidelbergAll that is gold does not glitter, Not all those who wander are lost; The old that is strong does not wither, Deep roots are not reached by the frost. From the ashes a fire shall be woken, A light from the shadows shall spring; Renewed shall be blade that was broken, The crownless again shall be king. Un petit sourire lui étire les lèvres lorsque le sorcier s'abaisse à son niveau, la stabilise en apposant ses mains de part et d'autre de ses genoux. Il est faible, son sourire, mais il suffit à adoucir un peu l'expression douloureuse qui lui flanque toujours le visage. « Peux-tu me décrire ce que tu ressens ? » Elle pourrait parler de crampes infernales, de courbatures bien plus déchirantes que lancinantes, mais Luna ne dit rien de tout ça. À la place: « Vous savez, cette seconde, cette toute première seconde, où l'on reçoit un Doloris? C'est à ça que ça ressemble. » lorsque le sortilège frappe, coupe tout net la respiration, s'infiltre sous la peau et dans les chairs pour atteindre les terminaisons nerveuses et se propager plus vite qu'un éclair tout le long de ce réseau sensible et faible, complètement vulnérable, une fois touché par l'impardonnable de la souffrance. Lovegood déglutit, difficilement: à chaque fois qu'un tel phénomène la prend, elle se demande si son accouchement serait aussi douloureux que cette journée fatidique où on l'avait laissé pour morte sur le sol d'un cachot froid et humide. Luna relève la tête vers Viktor pour le regarder droit dans les yeux. Elle aimerait lui poser la question mais elle doute également qu'il puisse lui répondre le plus sincèrement du monde: hormis une mère, qui pouvait réellement savoir ce qu'on ressentait en donnant la vie? Le souvenir de l'accouchement de Pansy la hante chaque jour qui passe, chaque heure qui la rapproche de son imminent terme. Elle ne sait pas trop si elle est prête à passer ce cap, à... « Est-ce que je dois appeler quelqu'un pour toi ? » Le nom s'impose à son esprit et dépasse la barrière de ses lèvres sans que Luna hésite un seul instant. « Oz, Scamander. Rolf. Rolf Scamander. Il... » Luna pâlit d'un coup: elle se rappelle que son miroir a été brisé à Pré-au-Lard, la veille. « Il doit être à PAL mais on ne peut plus le joindre. »
Lentement, sa position inconfortable la rendant tremblante, Luna se laisse glisser le long du pan de mur qui la sépare encore du sol avec l'aide de Viktor. Ses muscles se décontractent progressivement dès l'instant où elle étend ses jambes devant elle et son attention, fragmentée, se dérobe un peu, juste un peu, le temps pour elle de détailler quelques aspérités sur le mur d'en-face tandis que le flot continu de paroles débité par Viktor continue d'apaiser ses douleurs. Elle ne lui répond pas, pas tout de suite, un instant paralysée par la prise de conscience qui vient de l'envahir. S'il arrivait quelque chose à Rolf, elle ne le saurait pas, du moins pas tout de suite. Si leur fille décidait de venir au monde aujourd'hui, demain, plus tard, elle ne pourrait pas le prévenir, elle n'aurait aucun moyen de lui parler si... « Je vais rester avec toi jusqu'à ce que ça se calme d'accord Luna ? Et si ça commence on va gérer ça ensemble. » Lovegood acquiesce lentement avant d'attraper la main de Viktor pour la serrer doucement de la sienne, reconnaissante de le savoir ici, avec elle. S'il restait là pour gérer avec elle, alors Luna n'a besoin d'aller nulle part: elle est bien là où elle est... Elle aimerait juste savoir Rolf avec elle pour aller encore mieux. Elle rompt le contact lorsque les tendons du dos de la main de Viktor se tendent sous sa paume: elle devine qu'il ne doit pas beaucoup apprécier les contacts, Viktor, elle le devine parce que Scamander fait sensiblement la même chose avec elle, encore aujourd'hui.
« C'est la quatrième fois, je crois, mais c'est difficile à dire: souvent, c'est juste elle qui se promène. » La tête dodeline légèrement de droite à gauche avant de s'immobiliser, le regard vague. Ses mains effleurent la courbe de son bas-ventre avant qu'elles s'arrêtent de bouger, elles aussi, et Luna fait rouler un pan de tissu entre ses doigts pour se canaliser, se concentrer. Ses angoisses ont toujours tendance à reprendre le dessus lorsqu'elle n'est pas avec Scamander. La blonde ne sait pas trop si cette occurrence est de son fait ou du sien: toujours est-il que lorsque Rolf est dans les parages, toutes ses petites contrariétés, ses peurs, ses interrogations, s'endorment profondément et laissent toute la place disponible pour que s'épanouissent toutes les émotions qu'il provoque en elle. Les contrariétés, les peurs, les interrogations, règnent en maîtres lorsqu'il n'est pas là pour les tenir à bonne distance d'elle. Luna inspire une longue et profonde bouffée d'air avant de lui demander. « Vous pensez que... que c'est pour maintenant? » Sa voix est restée égale malgré le maelstrom chaotique qui sévit en elle et l'inquiétude qui grandit de plus en plus à mesure qu'elle se prépare à naître. « Si... si ça arrive et que Rolf n'est pas là... vous pensez qu'on pourrait prévenir Ginny et Neville et Emily? Ou Hermione? Ou Susan? Ou June? Ou Draco et Pansy? Ou... » tous les autres, n'importe qui, eux tous à la fois? La guerre rend tout instable et incertain: Luna doutait que la présence de tous ses amis suffirait à la réconforter si Rolf n'était pas à ses côtés lorsque ça arriverait, elle doutait de pouvoir réussir et supporter ça si elle n'entendait pas ne serait-ce que sa voix une fois le moment venu. Sa joue tressaute un peu avant qu'elle ne parvienne à offrir à Viktor un semblant de sourire navré. « J'ai tendance à babiller maintenant que je ne peux plus danser pour tenir éloignés les Joncheruines, vous savez? » |
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| luna lovegoodAll that is gold does not glitter, Not all those who wander are lost; The old that is strong does not wither, Deep roots are not reached by the frost. From the ashes a fire shall be woken, A light from the shadows shall spring; Renewed shall be blade that was broken, The crownless again shall be king.« Vous savez, cette seconde, cette toute première seconde, où l'on reçoit un Doloris? C'est à ça que ça ressemble. »
Viktor essaye de ne pas montrer à quel point la réflexion le gêne. Il n'a jamais reçu de Doloris. Il doit, d'ailleurs, être une des très rares personnes dans le château à n'avoir jamais connu cette toute première seconde. Il en a terriblement honte, d'ailleurs. Il regarde souvent ces personnes brisées, et il se dit qu'il a tellement de chance, à côté d'eux. Il se dit aussi qu'il est terriblement faible, et qu'il n'a rien à faire ici. Dans ces moments-là, cependant, il se souvient toujours de la voix de June, l'encourageant à se reprendre et l'assurant de son utilité. Courage Viktor, tu n'es pas le plus grand des guerriers, mais tu as d'autres capacités, toutes aussi importantes. Et il essaye de se dire que là, maintenant, ça peut être quelque chose que seul lui peut faire. Même si quelqu'un d'autre aurait eu un miroir sur lui. Même si quelqu'un d'autre aurait une véritable formation en médecine. Même si quelqu'un d'autre que- ok June, oui June, on arrête de se larmoyer et on se concentre sur ce qu'il se passe ici et maintenant. « Oz, Scamander. Rolf. Rolf Scamander. Il... » Viktor et Luna pâlissent à l'unisson, alors que Viktor entend glisser entre ses lèvres le nom de son cousin. Pourquoi faut-il toujours qu'il se retrouve face à eux ? Sa famille, les visages de son passé, ceux qu'il aurait aimé fuir jusqu'à la fin de ses jours. Il sait cependant qu'il n'aura pas le choix, et qu'il faudra bien confronter Rolf un jour, comme il a pu confronter Murtagh. Sauf que Rolf, il ne veut vraiment pas qu'il sache. Murtagh ce n'est pas pareil, parce que Morrigan a toujours aimé celui-là du plus profond de son cœur. Mais Rolf le bizarre, le colérique, celui qui la regarde de travers ? Oh non, il ne veut pas voir l'expression sur son visage lorsqu'il comprendra qui il est. Viktor déglutit difficilement.
Il accompagne Luna dans son mouvement vers le bas. Une main se lève pour essayer de soutenir la tête de Luna, visiblement lourde et même fragile. « C'est la quatrième fois, je crois, mais c'est difficile à dire: souvent, c'est juste elle qui se promène. » Viktor hoche la tête, tout en suivant d'un œil inquiet les différents mouvement de la femme enceinte. Elle lui paraît si jeune, trop jeune pour être mère, peut-être... Ou juste trop fragile. Elle n'a pas vraiment l'air d'être de ce monde, Luna, ou alors c'est juste lui qui voit en toutes les grossesses des Sasha en puissance, qui a mis tant de temps à se faire à l'existence d'Arnold. « Vous pensez que... que c'est pour maintenant ? » Viktor se sent déglutir à cette question atrocement directe à laquelle, finalement, il ne peut pas répondre. Il a un petit sourire nerveux en répondant : « C'est possible, mais on ne peut vraiment pas être sûrs à l'heure actuelle. On va juste attendre, essayer de te détendre, et voir comment ça évolue... C'est très certainement une fausse alerte, une sorte d'entrainement pour le véritable accouchement. » Il essaye de la calmer, de la détendre, et ses doigts commencent à former des cercles sur sa jambe. Il n'est pas très tactile avec les inconnus, Viktor, mais il l'est certainement bien davantage qu'a pu l'être Morrigan. Et pour cette jeune femme, si perdue, si enceinte et si fragile, il peut bien faire comme si elle faisait partie de la famille. Eh mais. Elle porte l'enfant de Rolf, donc elle porte son petit cousin donc... donc... Le gamin, là, ou la gamine, la petite fille elle est... c'est.... sa... Viktor sent soudain quelque chose de chaud et d'assez indescriptible iradier de son ventre. Une chaleur et une tendresse étrange, qui lui rappelle brusquement qu'au fond, même s'il déteste la majorité d'entre eux, il reste un Scamander. Il se sent déglutir difficilement. Il ferme les yeux un instant, serre d'avantage le genou de Luna. Tout à coup, il se sent vraiment impliqué. Oui. Si ce bébé est pour maintenant, alors il fera tout pour qu'il arrive à bon port. « Si... si ça arrive et que Rolf n'est pas là... vous pensez qu'on pourrait prévenir Ginny et Neville et Emily? Ou Hermione? Ou Susan? Ou June? Ou Draco et Pansy? Ou... » Il sent la panique de la future mère grimper alors qu'il ouvre les yeux vers elle, et qu'il la regarde comme s'il ne l'avait jamais vue auparavant. « J'ai tendance à babiller maintenant que je ne peux plus danser pour tenir éloignés les Joncheruines, vous savez ? » Il sourit, il sourit avec chaleur, et tendresse, comme il a pu sourire à Sasha alors qu'elle se dirigeait à l'hôpital. Elle l'avait détesté pour cela. Comment tu peux être aussi calme, maintenant?! « Ca va aller, Luna. Dès que quelqu'un passe dans le couloir, on va lui demander d'aller chercher quelqu'un que tu connais. En attendant tout va bien se passer, je suis avec toi, et j'ai déjà eu un fils. Je me doute que ça fait mais Luna, tu sais... » Il a posé sa main par dessus l'une des siennes, sur le ventre imposant. « ... tout va bien se passer alors, dans le pire des cas, tu vas avoir un bébé. » Et, dans la voix de Viktor, cela sonne comme la plus belle chose qui puisse arriver au monde. |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10416
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| viktor heidelbergAll that is gold does not glitter, Not all those who wander are lost; The old that is strong does not wither, Deep roots are not reached by the frost. From the ashes a fire shall be woken, A light from the shadows shall spring; Renewed shall be blade that was broken, The crownless again shall be king.Ça ne la panique pas de voir des petits signes de nervosité venir agiter Viktor. Son teint pâle, son regard plus ou moins franc, son sourire qu'il voulait rassurant sans vraiment parvenir à contenir la tension qu'elle faisait sans doute naître chez lui: toutes ces petites démonstrations physiologiques ont pour effet de calmer immédiatement Luna et la rassurent mille fois mieux qu'un visage seulement paré de stoïcisme. Pour tout dire, ce sont les masques d'impassibilité pure qui ont le don de mettre les nerfs de l'ancienne Serdaigle en pelote. Depuis le temps révolu de sa condition Rebut, elle évite d'être confrontée à ce type de personnes autant que possible: découvrir ce qui se trame derrière un regard fait d'acier est un exercice au résultat bien trop aléatoire pour s'y essayer trop fréquemment (elle pense à Rolf: c'est magnifique et ça vaut la peine de braver tous les obstacles du monde pour se perdre dans son bleu d'azur)(elle pense à Lucius Malfoy: le bleu anthracite se révèle être le regard de la Mort). Les billes de Viktor lui rappellent curieusement celles de son Scamander de prédilection: cette similarité a au moins l'avantage de l'apaiser plus rapidement que si elle avait été en présence d'un parfait inconnu aux caractéristiques banales et communes.
Selon Lovegood, être interpellé par une femme enceinte en difficulté a ce pouvoir de révéler même au regard les moins attentifs la nature profonde d'une personnalité. Là où beaucoup se seraient enfuis, prétextant aller chercher de l'aide pour cacher une angoisse plus profonde, Viktor reste et campe près d'elle d'une façon qui ne souffrait d'aucune hésitation: on ne le voit pas forcément mais ça demande beaucoup de courage de rester au chevet des personnes les plus fragiles... Oui, Luna fait bien plus confiance aux quidams imparfaits, à ceux qui ne prétendent pas être en pleine possession de leurs moyens, parce que ce sont eux les véritables héros à ses yeux. Elle leur fait confiance par expérience: après tout, ça a toujours été des êtres humains, normaux, s'adaptant à toutes les situations malgré les heurts et leurs défauts, qui l'avaient toujours tirée des pires situations jusqu'à présent. « C'est possible, mais on ne peut vraiment pas être sûrs à l'heure actuelle. On va juste attendre, essayer de te détendre, et voir comment ça évolue... Viktor reste, donc Luna lui fait entièrement confiance à cet instant. C'est très certainement une fausse alerte, une sorte d'entrainement pour le véritable accouchement. » Elle se dit qu'elle aime bien Viktor parce qu'il reste alors qu'il ne la connait pas, même s'il n'a pas vraiment l'air de savoir ce qu'il se passe avec elle. Elle lui aurait très certainement fait remarqué le comique de la situation (qu'elle ne sache pas si elle accouchait comme lui ne pouvait pas le prédire) si elle n'avait pas encore aussi mal. À la place, Luna se concentre sur les volutes invisibles qu'il inscrit sur sa rotule pour distraire son esprit endolori, pour faire passer plus rapidement la sensation de plomb et d'inconfort qui se pressait contre son bas-ventre. Un entraînement, juste un entraînement, répète-t-elle en leitmotiv lancinant dans son esprit. C'est bien si ce n'est qu'un entraînement, pas vrai? Ça veut dire qu'elle n'accoucherait pas ici, au beau milieu du couloir, au beau milieu de la nuit, sans Rolf (ou Ginny, ou Neville, ou Emily, ou Hermione), pour la soutenir et c'était une bonne chose ça, n'est-ce pas? Pourtant, Luna ne ressent pas le contentement escompté à cette idée. Si ça, ce n'était qu'une fausse alerte, elle se demandait bien à quoi le véritable travail pouvait bien ressembler... « Je pense que... j'espère avoir le droit à quelques séances d'entraînement supplémentaires. Enfin je crois? » lâche-t-elle sur un ton penaud, persuadée qu'emmagasiner le plus d'observations possible de cet exercice précis, de connaissances de plus en plus affinées sur cette douleur bien spécifique, l'aiderait à appréhender le plus sereinement du monde son accouchement, une fois le moment venu. Elle ferait ses excuses à Pansy la prochaine fois qu'elle la croiserait: se retrouver à sa place lui faisait finalement prendre conscience que le calme des Sombrals était bien plus une aberration que la norme dans le monde sorcier.
Et puis tout d'un coup, pour une raison qui lui échappe, elle sent quelque chose changer dans l'attitude de Viktor: elle ne sait pas si c'est son regard ou sa voix qui se fait plus chaude, plus avenante, mais en légèrement de la tête pour mieux le regarder, Lovegood le trouve moins froid, moins distant, beaucoup plus prévenant. Elle a presque l'impression de retrouver coincée avec un membre éloigné de sa famille au beau milieu d'une réunion festive annuelle, avec cette personne bien spécifique qui n'a pratiquement rien en commun avec vous mais qui allège considérablement la lourde ambiance pesant autour d'une table bien garnie à l'aide de ses regards complices. Pas qu'elle sache vraiment ce que ça faisait que de se retrouver dans ce genre de situations gênantes et maladroites, Luna, mais c'est bel et bien l'impression que Viktor lui communique à cet instant. Ça lui suffit pour qu'elle se dise qu'après cette nuit, elle n'hésiterait plus à aller à sa rencontre lorsqu'elle le croiserait, abandonnant le cordial et l'ignorance décalée à d'autres sorciers que lui. « Ça va aller, Luna. Dès que quelqu'un passe dans le couloir, on va lui demander d'aller chercher quelqu'un que tu connais. – Ok, – En attendant tout va bien se passer, je suis avec toi, elle acquiesce, prend une inspiration profonde tout en prêtant une oreille attentive aux maigres confidences qu'il lui faisait, et j'ai déjà eu un fils, à ce moment, elle reporte ses yeux sur le visage de Viktor, un brin étonnée avant qu'un petit sourire ne vienne lui gracier le coin des lèvres: elle se demande ce que ça fait que d'évoluer avec un être vivant avec elle et non plus en elle. Je me doute que ça fait peur mais Luna, tu sais... nouvelle inspiration, Viktor pose sa main contre la sienne, nouvelle expiration, tout va bien se passer alors, dans le pire des cas, tu vas avoir un bébé. » Son enthousiasme ne passe pas inaperçu et un petit rire échappe à Luna tandis qu'elle écarte un peu les mains pour les resserrer autour de celle de Viktor. Le contact étranger ne doit pas passer inaperçu non plus pour la petite chose dans son ventre car quasi-immédiatement, elle sent un nouveau coup de pied être jeté contre sa paroi abdominale, pile là où la main de Viktor fait contact avec l'arrondi de son ventre. « Oui. Dans le pire des cas, j'ai un bébé, » répète-t-elle sur un ton rêveur et un peu bête. L'optimisme de Viktor repousse définitivement les douleurs résiduelles, lui permettant ainsi de surélever ses genoux pour venir soulager la tension accumulée dans ses jambes. « Il doit beaucoup vous aimer, votre fils, remarque-t-elle d'une voix assurée tout en reposant l'arrière de son crâne contre le mur, ça s'entend à votre voix. J'aimerais que ma voix ressemble à la votre plus tard, » parce que Luna est sûre d'une chose: l'amour des enfants se répercute toujours dans les voix remplies de fierté de leurs parents. |
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