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sujet; HAREVRA #2 + holding out hope for you

HERO • we saved the world
Ginevra Weasley
Ginevra Weasley
‹ inscription : 08/03/2016
‹ messages : 657
‹ crédits : av: praimfaya. ; gifs: veronicsalodge, holdingaheart.
‹ dialogues : sienna.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; alicia spinnet w/ zoe kravitz ; calixe Davis w/ jennie kim ; ardal ollivander w/ matthew daddario ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook.
‹ âge : 22 ans (onze août).
‹ occupation : mère à temps plein.
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : 1992 et 1999.
‹ baguette : uc.
‹ gallions (ʛ) : 3973
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Harry & Ginny
just because i let you go
doesn't mean i wanted to

29 décembre 03. Je ne te contacterais pas sans raison valable. J'ai des choses à te rendre et une annonce, hm, délicate? L'euphémisme la fait sourire vaguement, nez dans le nuage translucide dansant au-dessus de son thé fumant. Mais pas vraiment de joie. C'est amer, comme sa boisson trop infusée. Triste, des mêmes nuances de gris que le ciel trouble dont la brise persifle entre ses murs nus ; ceux-là même qu'elle refuse de décorer — doesn't feel like home. Le logement lui a été livré tout meublé. Une affaire, lui a-t-on dit avec un sourire faux, les trémolos agacés de la voix sonnant comme un trop bien pour vous, Ginny Weasley étouffé sous des couches de faux-semblants.

6pm chez moi. 351b, North Side (Diagon Alley), au-dessus de Quality Quidd. Supplies, elle relit, son pouce tapant nerveusement sur le coque et ses yeux filant vers les bulles bleues. Whatever. Je serai là. Ginny lâcher le miroir sur le comptoir derrière elle et se masse les tempes du pouce et du majeur. Ses nerfs sont à vif, ses émotions à fleur de peau, elle porte sur les poignets son cœur figuratif en lambeaux et chaque nouvel éclat l'entaille un peu plus profondément, un peu plus durablement. Mais elle ne peut s'en empêcher — de chercher, de provoquer, embourbée dans un miasme de fureur nerveuse, tissé d'incompréhensions, où les mots n'ont aucun sens s'ils ne sont pas hurlés. Le monde est devenu fou et elle oscille au bord du précipice, ses pas maladroits menaçant constamment de l'y faire chuter, ses reproches acerbes de l'ostraciser. Et elle ne sait pas vraiment quoi faire. Quoi faire pour échapper à la déchéance amorcée. Elle sait seulement qu'il lui faut trouver un moyen, coûte que coûte, pas pour elle-même, mais pour le petit être qui grandit en elle, pour ses proches, pour sa meute.

La tasse est posée dans l'évier et la jeune femme s'écarte de la table d'un coup de hanche pour fermer la fenêtre, s'enroulant un peu plus dans son peignoir pour préserver un peu de chaleur. Le battant reste entrouvert, juste assez pour éloigner la claustrophobie latente qui n'attend qu'un instant pour la prendre à la gorge.

Elle n'est pas sûre d'être prête à confronter Harry. On est lundi et les six heures fatidiques approchent dangereusement et personne ne lui a jamais appris, à Ginny, comment on annonce à son ex qu'on a porté son enfant cinq mois sans lui en toucher mot. Elle ne sait pas comment il réagira, s'il acceptera, s'il lui en voudra, si l'échange sera couturé de ces reproches qui multiplient leurs cicatrices, comme s'ils ne savaient plus se parler autrement qu'en se blessant. C'est fou, n'était-ce pas hier qu'un regard, un souffle suffisait à les reprocher, à panser les blessures assenées par le monde extérieur ? C'était hier et à présent, ils se portent les coups eux-mêmes, comme des grands, semi-adultes dysfonctionnels.

FRED ET GEORGE WEASLEY, VENEZ ICI TOUT DE SUITE. L'exclamation inattendue lui fait détourner brusquement les yeux des rues piétonnes surchargées de badauds et lorsqu'elle quitte la cuisine d'un pas pressé, en direction du salon, elle se retrouve plongée dans ceux furieux de sa mère. Sourcils froncés, mains sur les hanches, Molly est l'ombre d'un passé révolu, son corps amaigri trahissant son esprit à l'agonie. Ah, Ginny, te voilà. Tu ne devineras jamais ce qu'ont fait tes frères. Je viens de trouver Ron complètement terrifié sous son lit, harcelé par une peluche métamorphosée en araignée. Le pauvre garçon n'est même plus cohérent ! J'ai beau lui demander ce qui s'est passé, il n'arrive pas à aligner deux mots. Foi de Molly Weasley, un blague de si mauvais goût porte la signature des jumeaux. Oh ces deux terreurs, si je les attrape- ! FRED ET GEORGE WEASLEY VOUS AVEZ DIX SECONDES POUR VOUS MONTRER ! Ginny, les yeux écarquillés à l'entente de la diatribe, tente de rattraper Molly qui fait demi-tour sur elle-même, visiblement pour se replonger dans sa recherche. Assieds-toi maman, je m'occupe de les ramener d'accord ? elle tente d'apaiser en l'attrapant par l'épaule et la hanche pour la guider vers le canapé. Tu ne devrais pas trop te fatiguer, tu sais comment ils sont, capables de se cacher pendant des heures en attendant que ça se tasse. Elle force un rire, se demandant d'où sort le souvenir que sa mère revit en ce moment, de quelle année, de quelle autre vie il resurgit. Il faut juste gagner du temps, attendre que les images d'antan se résorbent, et elle garde la main de Molly dans la sienne, caressant ses cheveux en hochant la tête et en ponctuant d'exclamations le monologue furieux de sa mère.

Comme la crise a commencé, elle cesse. Molly s'interrompt en plein milieu d'une phrase au bout de longues minutes d'éternité ; regard perdu devant elle et lèvres entrouvertes sur une menace avortée de punition inoubliable, la confusion marquant son visage. Ginny l'attire contre elle, l'entourant d'un bras, main sur son front, pour qu'elle se blottisse au creux de son cou. Tu es revenue ? Tu es avec moi ? demande-t-elle, mais la question bien sûr reste dans le vide. Molly a quitté la parcelle du passé qui l'a brièvement emprisonnée et erre à présent dans les méandres des réminiscences floues qu'elle ne sait plus trier, classer, distinguer du présent. Les enfants se partagent sa charge depuis la fin de la guerre, mais bien malgré elle, Ginny commence à comprendre pourquoi Bill et Fleur ont évoqué, à regret, l'internement. C'est beaucoup — c'est très lourd, vraiment. Elle pensait être assez forte, mais c'est une torture émotionnelle permanente. Peu à peu, elle commence à accepter (et comme elle s'en veut d'abandonner..!).

Elle fredonne des mots à l'oreille de sa mère, sensés ou non, caresses et monologue apaisant peu à peu les tremblements de ce corps fragilisé, de cette force de la nature que la guerre a brisée. Je suis juste à côté, d'accord ? Un coup d’œil à l'horloge murale l'a ramenée à la réalité. Il est presque six heures, presque six heures. Molly hoche vaguement la tête et se laisse installer dans les coussins, Ginny rôdant autour d'elle juste un peu plus longtemps pour ajuster sa position, s'assurer qu'elle soit apte à rester seule un instant, prise dans une toile d'inquiétude dont elle s'extirpe avec difficulté. Elle jette encore plusieurs coups d’œil inquiets par-dessus son épaule en quittant la pièce, l'oreille encore à l'affût du moindre son potentiellement alarmant. Il faut qu'elle se prépare, rien de bien compliqué, il faut juste — il faut juste qu'elle arrive à se concentrer un instant. Essoufflée pour un rien, tournant en rond tel un lion en cage sur le coup du stress, elle ferme les yeux un instant pour s'exhorter au calme et procéder de façon méthodique.

Harry sera bientôt là. Donc. D'abord — la surprise. Elle s'assoit sur son lit pour extirper de dessous le cadre en bois massif la boîte de puzzle qui lui a été livrée le matin même. Hésite. Devrait-elle juste le lui donner et lui montrer la sortie, évitant ainsi que la situation n'ait le temps de dégénérer ? Non... ce serait lâche. Et sans aucun doute, il ne le ferait pas, ne découvrirait jamais ce dont il s'agit. Elle ouvre la boîte, effleurant du bout des doigts les pièces monochrome, une vague d'affection lui étreignant le cœur.

Il faudrait qu'elle convainque Harry de le faire ce soir. De rester assez longtemps pour l'achever et pour qu'ils discutent ensuite — parce qu'ils en ont vraiment besoin. De parler. De sa baguette, elle fait léviter la boîte d'effets personnels qu'elle a retrouvés en faisant le tri des affaires qu'il lui restaient et qui, indéniablement, appartiennent au brun. Quelques vêtements conservés après son départ mais ayant clairement vu de meilleurs jours, un album photo de leurs années d'école confectionné par Colin à son intention, des bagues fantaisie assorties datant de la sixième année de Harry, des cartes explosives, une brosse à Correcteur de Trajectoire, un chapeau sans tête, un scrutoscope qu'il lui avait confié pour éviter autant que possible cette terreur d'Ombrage, de l'encre ensorcelée et d'autres babioles n'ayant qu'une valeur affective. Sortis de Poudlard avant le début de sa dernière année et emmenés au QG de l'époque, puis conservés par Bill par pur sentimentalisme, dans l'espoir de la libérer un jour.

ça n'a pas d'importance, à première vue, mais c'est une parcelle de leur vie à Harry et elle. Comme la dernière page attendant d'être close.

Elle transporte le tout dans le salon, où Molly somnole. Pose la boîte au pied de la table basse, dispose sur un coup de tête les pièces du puzzle sur la surface dudit meuble. Et juste alors, la sonnerie la prend par surprise, réveillant sa mère du même coup. C'est Harry, rassure-t-elle précipitamment pour que se dissolve la panique sur les traits de la matrone — et aussitôt, c'est un sourire ravi qui la remplace. Oh ! J'espère qu'il mange assez, il est toujours si maigre- Sans attendre la suite, Ginevra clame un J'arrive !, terrifiée à l'idée qu'il s'impatiente et s'en aille ; elle est encore à bout de souffle lorsqu'elle ouvre la porte un peu trop brusquement, mais c'est un fait habituel de cette étape de sa grossesse.

Instant awkward où ils se dévisagent, presque tétanisés, sans savoir comment réagir. Et puis elle sort de sa léthargie pour s'efface de l'entrée, lui laissant assez de place pour entrer. Installe-toi, je- je reviens, bafouille-t-elle en s'éclipsant rapidement pour s'habiller. Son palpitant tambourine sourdement, lui rappelant que fut un temps, elle adorait qu'il la surprenne avant qu'elle n'ait eu le temps de s'apprêter. Sous une tente, à la faveur de la nuit, perchés sur un toit transformé en refuge précaire. Mais ce n'est pas le moment de devenir émotionnelle.
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