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sujet; (lyanna) + the iron lady |
WIZARD • always the first casuality Joanne St John ‹ inscription : 20/01/2017
‹ messages : 296
‹ crédits : eledhwen pour l'avatar et crackle bones pour la signature.
‹ dialogues : steelblue.
‹ âge : trente-huit ans.
‹ occupation : Elle est conseillère au cabinet du ministre, c’est une position idéale pour elle puisqu’elle est au cœur de l’action politique du moment. Son mentor - un homme proche du ministre actuel - l'a hissé jusqu'à ce poste, il compte beaucoup sur elle et elle, elle compte beaucoup sur leurs erreurs pour un jour être en haut du podium. Elle prend ce travail très à cœur et essaie de glisser ses propres idées. Si elles sont ignorées pour l’instant, elle ne désespère pas à se faire entendre un de ces jours. Elle siège également en tant que juge au magenmagot principalement parce que ça lui permet de se rapprocher de la population sorcière en s’occupant des affaires courantes. Tout est un moyen pour gagner la confiance des gens.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1977 et 1984.
‹ baguette : Sa plus fidèle compagne. Elle est en bois de frêne, elle contient du crin de licorne et mesure vingt-cinq centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 3155
‹ réputation : Aux yeux des siens, c’est une lâche, elle n’a pas cherché à retrouver Rohan quand on lui a annoncé qu’il n’était peut-être pas mort et elle n’a pas pris les armes pour combattre le gouvernement de Voldemort alors que sa sœur l’aurait fait, mais elle n’est pas Alison et ne le sera jamais. Aux yeux des autres, c’est une garce parce que c’est elle avant tout le reste, parce que c’est une grande gueule qui n’hésite pas à vous enfoncer dès qu’elle en a l’occasion. Si vous ne lui êtes plus utile, elle va se débarrasser de vous sans aucun remord. Lyanna c’est une main de velours dans un gant de fer. Elle sait que se comporter comme ça est indispensable pour monter en grade.
‹ particularité : aucune.
‹ résidence : elle a un appartement sur le chemin de traverse.
‹ patronus : C’est un sort qu’elle a du mal à faire aller jusqu’au bout, sa baguette ne produit que des volutes argentées, rien de plus. Ses souvenirs heureux sont toujours parasités par le visage ensanglanté d’Alison.
‹ épouvantard : Même après tout ce temps, son épouvantard prend la forme des cadavres de la famille Helvar parce qu’elle n’a jamais réussi à faire son deuil.
‹ risèd : Elle a des rêves de grandeur. Elle s’est toujours vu ministre de la magie alors son risèd la montre assise sur le siège qu’occupe l’autre guignol avec un grand sourire sur les lèvres.
| Joanne Lyanna St JohnYou can call me queen bee and baby I'll rule, I'll rule, I'll rule, I'll rule. Let me live that fantasy❝ We're running in circles again ❞Wizards ; Inventé☇ pseudo complet & surnom(s) ; Joanne, ce prénom qui a encore l'écho des rires d’Alison. Joanne qui danse avec les sourires de Lachlan. Joanne qui n’existe plus depuis trop longtemps. Il n'y a plus de Joanne ou de Joe ce surnom qu'elle affectionnait tant. Joanne n'existe plus depuis août 1989 et est définitivement morte en mai 1998, parce que ça fait bien trop mal d’entendre ce prénom dans la bouche des autres. Surtout quand ils ne sont pas les Helvar ou Lachlan. Lyanna, c'est comme ça qu'elle s’est fait appeler après leur disparition à tous. Lyanna parce que sa mère était une passionnée de généalogie alors comme pour sa grande sœur, elle a écopé du prénom d'une ancêtre de la famille. Faut que tu en sois fière, Joe. Lyanna était une grande dame. Qu'elle lui disait. St John, famille de marchands dans le temps continuant dans la même veine aujourd’hui. Son père et sa mère ont une petite boutique qui vend des épices moldues dans le Londres moldu. Joanne et Alison adoraient passer du temps là-bas pour faire leurs devoirs. . La garce, ce sont principalement ces concurrents qui la surnomment comme ça. Lyanna est redoutable et n’hésite pas à faire tomber des têtes si ça lui permet de mieux avancer. Alors plusieurs fois, on lui a dit que c’était une garce. Elle répond toujours par un simple sourire et un je sais qui fait grincer des dents. À vrai dire, quand on y pense, Lyanna n’a plus eu de surnoms gentils depuis des années. ☇ naissance ; Elle est née le 8 mars 1966, à l’hôpital Ste Mangouste. ☇ ascendance; La famille St John est de sang mêlé depuis des générations. En fait, elle n’est plus pure depuis le Ve siècle (d’après les recherches de Mrs St John). ☇ métier ; Elle est conseillère au cabinet du ministre, c’est une position idéale pour elle puisqu’elle est au cœur de l’action politique du moment. Son mentor - un homme proche du ministre actuel - l'a hissé jusqu'à ce poste, il compte beaucoup sur elle et elle, elle compte beaucoup sur leurs erreurs pour un jour être en haut du podium. Elle prend ce travail très à cœur et essaie de glisser ses propres idées. Si elles sont ignorées pour l’instant, elle ne désespère pas à se faire entendre un de ces jours. Elle siège également en tant que juge au magenmagot principalement parce que ça lui permet de se rapprocher de la population sorcière en s’occupant des affaires courantes. Tout est un moyen pour gagner la confiance des gens. ☇ camp ; Elle a appris à forger le sien. Et ça a toujours été comme ça. Elle a détesté l’ancien gouvernement, mais elle ne s’est jamais vraiment mouillée pour les insurgés. Elle a fait comme tous les autres : elle a courbé l’échine et a fait comme si. Après la guerre, elle est arrivée dans le nouveau gouvernement en même temps que le nouveau ministre (incompétent), mais elle n’adhère pas aux idées. Elle est plus pour une politique à la fois moderne et modérée. Si les deux s’allient, la communauté sorcière peut arriver à une certaine harmonie. Mais pour ça, il faut abattre les mentalités encore bien trop traditionalistes. ☇ réputation ; Aux yeux des siens, c’est une lâche, elle n’a pas cherché à retrouver Rohan quand on lui a annoncé qu’il n’était peut-être pas mort et elle n’a pas pris les armes pour combattre le gouvernement de Voldemort alors que sa sœur l’aurait fait, mais elle n’est pas Alison et ne le sera jamais. Aux yeux des autres, c’est une garce parce que c’est elle avant tout le reste, parce que c’est une grande gueule qui n’hésite pas à vous enfoncer dès qu’elle en a l’occasion. Si vous ne lui êtes plus utile, elle va se débarrasser de vous sans aucun remord. Lyanna c’est une main de velours dans un gant de fer. Elle sait que se comporter comme ça est indispensable pour monter en grade. ☇ état civil ; célibataire. Elle était promise à quelqu’un, mais ce quelqu’un n’est plus. Elle n’a pas le temps de s’engager dans une nouvelle relation et ne veut pas souffrir de nouveau surtout. ☇ rang social ; Elle fait partie du nouveau gouvernement et s’active pleinement pour bien se faire voir par tous. ☇ baguette ; Sa plus fidèle compagne. Elle est en bois de frêne, elle contient du crin de licorne et mesure vingt-cinq centimètres. ☇ épouvantard ; Même après tout ce temps, son épouvantard prend la forme des cadavres de la famille Helvar parce qu’elle n’a jamais réussi à faire son deuil. ☇ risèd ; Elle a des rêves de grandeur. Elle s’est toujours vu ministre de la magie alors son risèd la montre assise sur le siège qu’occupe l’autre guignol avec un grand sourire sur les lèvres. ☇ patronus ; C’est un sort qu’elle a du mal à faire aller jusqu’au bout, sa baguette ne produit que des volutes argentées, rien de plus. Ses souvenirs heureux sont toujours parasités par le visage ensanglanté d’Alison. ☇ particularités ; aucune. ☇ animaux ; une chouette effraie qui s’appelle Minerva. Ça n’est pas pour rendre hommage à Minerva McGonagall, mais plus pour la déesse romaine de la guerre, de la sagesse, de la stratégie et de l’intelligence. Elle l’appelle plus Min que Minerva. L’animal a un caractère bien à lui, il se prend pour une princesse parfois et apporte toujours une lettre sur deux aux destinataires. Comprenez, s’il pleut, si le vent est trop fort ou plus terrible s’il neige, Min refuse de sortir. | ☇ Avis sur la situation actuelle : Voldemort n’est plus. Un gouvernement provisoire a été mis en place et l’a catapulté en tant que conseillère au cabinet du Ministre, franchement quoi de mieux ? Mais voilà, évidemment qu’il y a mieux. Il y a mieux qu’un gouvernement qui expédie les procès des criminels de guerre trop rapidement sans étudier vraiment les dossiers. Il y a mieux qu’un gouvernement qui répète toujours les mêmes erreurs année après année en promettant aux sorciers que tout ira bien et que cette fois, tout va changer. Lyanna le voit bien que rien ne change. Tout est toujours pareil. On condamne à mort encore et encore sans un véritable procès. On magouille dans son coin pour faire tomber un maximum de personnes. Si au début, elle a pensé que tout allait bien, elle se rend compte à présent à quel point elle a tort. Plusieurs procès l’ont mise mal à l’aise et lui ont donné envie de s’excuser auprès des accusés. Condamner quelqu’un parce qu’il est un loup-garou au lieu de le condamner pour ses véritables crimes, c’est scandaleux. Ne rien faire de plus pour retrouver deux mangemorts dangereux qui se sont échappés récemment et tous les autres qui sont dans la nature, c’est scandaleux. Elle ne comprend plus vraiment les priorités de ce gouvernement et ça la fatigue de voir des guignols pareils à la tête de leur communauté. Les sorciers méritent mieux. |
☇ Infos complémentaires ;Serpentard, son ancienne maison. Si Alison a été à Poufsouffle marquant ainsi la loyauté sans faille qui la caractérisait, Lyanna, elle, a toujours eu beaucoup d’ambition. Elle a toujours voulu être la meilleure et pour ça, elle est prête à tout : travailler jusqu’à très tard dans la nuit, poser des questions tout le temps en classe, bousculer un camarade pour qu’il renverse la totalité de son encre sur son parchemin l’obligeant à recommencer tout son devoir et ses recherches et devenir encore plus vicieuse en grandissant. Lyanna est une digne représentante de sa maison. Elle a toujours ignoré les remarques de ses camarades sur sa capacité super agaçante à toujours chercher la petite bête avec le professeur. « Non, monsieur, je ne suis pas d’accord sur ce point. Je suis sûre qu’on peut arriver à un meilleur résultat avec un raisonnement différent. » ou à retenir la classe alors que l’heure est terminée et qu’il faut manger mais non madame à encore et toujours une question. • Dès l’instant où elle a fait connaissance avec le livre d’Histoire de la Magie, ça a été une très grande histoire d’amour. Elle est passionnée par cette matière et a dévoré son livre, prenant des notes dans la marge ou cornant des feuilles. De toute sa bibliothèque, c’est celui-ci qui est le plus abîmé. Elle est attirée également par la politique, elle a des ouvrages traitant de ce sujet partout chez elle. Et c’est aussi bien de la politique sorcière que de la politique moldue et allant du simple traité à des livres peignant le portrait des pires dictateurs de ce monde. Lyanna s’est prédestinée dès le début à travailler au Ministère et à viser le plus haut poste. Ambition, je vous dis. • La première partie de sa carrière l’intéresse toujours autant. Le droit est complexe et se contredit bien souvent, mais elle met toujours du cœur pour défendre les affaires et ça lui procure toujours un certain plaisir lorsque ça devient un peu compliqué. • En dehors de toutes ces choses barbantes, Lyanna est une grande passionnée de décoration. Il lui arrive de refaire deux fois son appartement dans le même mois par moment (bon un peu difficile ces temps-ci vu que l’économie est au plus bas). • La botanique a toujours été une matière qu’elle a eu du mal à maîtriser et celle qui lui causait bien des insomnies à Poudlard. Ça se répercute dans sa vie de maintenant puisqu’elle est incapable de faire vivre une plante chez elle. Elle a beau suivre les instructions qu’on lui donne, la plante finit par mourir dans la semaine. C’est pourquoi elle n’a que des fausses plantes dans son appartement. • Elle a une peur bleue des chevaux. Elle les trouve trop grands et trop imprévisibles. • Lyanna est très exigeante avec elle-même et les autres. Elle s’attend à ce qu’on soit toujours au top et passe bien souvent pour la garce de service à force de faire des reproches encore et encore et encore. • En parlant de sa personnalité, Lyanna a deux facettes bien distinctes : quand on la croise pour la première fois, elle donne l’impression d’être froide, inaccessible et sacrément critique. Le genre de personne qui donne froid dans le dos et qui n’hésite pas à écraser les autres pour s’élever. Autant ne pas la contrarier non plus, ses mots sont acides quand on la cherche un peu trop. Mais d’un autre côté, elle est fragile. Les différentes pertes qu’elle a subies pendant la guerre l’ont fissurée et ont allumé une lueur de tristesse au fond de ses yeux. C’est encore pire quand elle pense à son fils, Amael. • Et donc Amael, c’est l’enfant qu’elle a eu avec Lachlan McDonell, mort pendant la bataille de Poudlard. Elle a abandonné Amael a la naissance parce qu’elle ne se sentait pas capable de l’élever seule. Elle sait qu’il a six ans désormais, mais ignore s’il a été adopté et s’il est heureux. Peu après son accouchement, elle est allée se faire tatouer un A au creux de son poignet droit. • Elle est droitière d’ailleurs. • Lyanna aime beaucoup la littérature moldue. Si son livre de chevet n’est pas un livre traitant de la politique, c’est forcément celui d’un auteur moldu. • Elle aime beaucoup la bonne cuisine et le bon vin, ce sont les ingrédients d’une soirée réussie selon elle. Elle a du mal à supporter la bière. Elle trouve le goût trop amer. Elle peut en boire, mais elle grimacera automatiquement après chaque gorgée. • Niveau magie, Lyanna n’est clairement pas une combattante. Elle sait envoyer des sortilèges et confectionner des potions, mais ce n’est pas son domaine de prédilection. À Poudlard, elle passait vraiment des heures entières à perfectionner ses sorts et la confection de potions pour toujours être au top là où pour les autres, c’était plus facile. • Elle éprouve un amour inconditionnel pour sa famille. Cependant, personne n’a été au courant pour son fils. ❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL Appelez-moi manon. J'ai 24 ans, je viens de france et j'ai connu le forum via toujours notre draco. Si tout va bien vous me verrez connectée 7 jours sur 7. Un dernier mot ? toujours pas le dernier.Approuvé par le Ministère de la Magie
Dernière édition par J. Lyanna St John le Ven 27 Jan 2017 - 12:03, édité 13 fois |
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WIZARD • always the first casuality Joanne St John ‹ inscription : 20/01/2017
‹ messages : 296
‹ crédits : eledhwen pour l'avatar et crackle bones pour la signature.
‹ dialogues : steelblue.
‹ âge : trente-huit ans.
‹ occupation : Elle est conseillère au cabinet du ministre, c’est une position idéale pour elle puisqu’elle est au cœur de l’action politique du moment. Son mentor - un homme proche du ministre actuel - l'a hissé jusqu'à ce poste, il compte beaucoup sur elle et elle, elle compte beaucoup sur leurs erreurs pour un jour être en haut du podium. Elle prend ce travail très à cœur et essaie de glisser ses propres idées. Si elles sont ignorées pour l’instant, elle ne désespère pas à se faire entendre un de ces jours. Elle siège également en tant que juge au magenmagot principalement parce que ça lui permet de se rapprocher de la population sorcière en s’occupant des affaires courantes. Tout est un moyen pour gagner la confiance des gens.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1977 et 1984.
‹ baguette : Sa plus fidèle compagne. Elle est en bois de frêne, elle contient du crin de licorne et mesure vingt-cinq centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 3155
‹ réputation : Aux yeux des siens, c’est une lâche, elle n’a pas cherché à retrouver Rohan quand on lui a annoncé qu’il n’était peut-être pas mort et elle n’a pas pris les armes pour combattre le gouvernement de Voldemort alors que sa sœur l’aurait fait, mais elle n’est pas Alison et ne le sera jamais. Aux yeux des autres, c’est une garce parce que c’est elle avant tout le reste, parce que c’est une grande gueule qui n’hésite pas à vous enfoncer dès qu’elle en a l’occasion. Si vous ne lui êtes plus utile, elle va se débarrasser de vous sans aucun remord. Lyanna c’est une main de velours dans un gant de fer. Elle sait que se comporter comme ça est indispensable pour monter en grade.
‹ particularité : aucune.
‹ résidence : elle a un appartement sur le chemin de traverse.
‹ patronus : C’est un sort qu’elle a du mal à faire aller jusqu’au bout, sa baguette ne produit que des volutes argentées, rien de plus. Ses souvenirs heureux sont toujours parasités par le visage ensanglanté d’Alison.
‹ épouvantard : Même après tout ce temps, son épouvantard prend la forme des cadavres de la famille Helvar parce qu’elle n’a jamais réussi à faire son deuil.
‹ risèd : Elle a des rêves de grandeur. Elle s’est toujours vu ministre de la magie alors son risèd la montre assise sur le siège qu’occupe l’autre guignol avec un grand sourire sur les lèvres.
| JoanneI promised I wouldn’t say goodbye so I grin and my voice gets thin [...] Honestly I know where you’re going and baby you’re just moving on and I’ll still love you even if I can’t see you anymore. Can’t wait to see you soar.❝ My imaginary friend ❞1970 & London 05 juillet 1970 ; « … neuf… dix. Prêt ou pas j’arrive. » La petite fille aux cheveux blond retire ses mains de devant ses yeux. Elle se tend un maximum et scrute les différents étalages de la boutique de ses parents. Elle cherche Harold. Harold a tendance à se cacher n’importe où vu qu’il peut changer de taille comme il veut, c’est ce qui rend les parties de cache-cache difficile pour Joanne. Elle a essayé plusieurs fois de lui dire que ce n’est pas juste, qu’elle ne peut pas faire comme lui et que du coup c’est normal s’il gagne tout le temps, mais Harold ne veut rien entendre. C’est comme ça qu’il est et il est hors de question qu’il s’arrête pour un jeu. En vérité, Harold est mauvais joueur et il ne veut pas prendre le risque que Joanne gagne. Elle se précipite derrière les énormes bocaux qui contiennent des gousses de vanille, mais pas d’Harold. Elle furète du côté du curry et du curcuma, mais toujours pas d’Harold. Elle souffle. Est-il dans l’arrière-boutique ? « C’est encore plus de la triche, Harold, on avait dit dans la boutique exclusivement. » Elle fronce les sourcils et pose ses poings sur ses hanches. « Joe ? À qui tu parles ? » La petite fille sursaute. Elle n’a pas entendu la porte de la boutique s’ouvrir et encore moins sa mère entrer. Elle se tourne dans sa direction et la voit porter un carton. « Je… » Elle n’a pas le droit de parler d’Harold en présence de ses parents. C’est lui qui lui a demandé parce qu’il n’aime pas le pli soucieux qu’il crée quand Joanne l’évoque. « Je parle toute seule. » Fait-elle précipitamment en joignant ses mains derrière son dos et se balançant d’avant en arrière. Sa mère prend un air sceptique puis dépose son carton près des autres avant de rejoindre sa fille. Elle la prend dans ses bras et lui dépose un baiser sur la tempe. « On a reçu une lettre d’Alison. Tu viendras pour le goûter que je te la lise ? » Les yeux de Joanne se mettent à briller de bonheur. Elle attend cette lettre depuis deux semaines au moins. Elle hoche la tête et se libère des bras de sa mère. « Je dois terminer quelque chose avant. » La femme lui ébouriffe les cheveux et disparaît dans l’arrière-boutique. Perchée dans les bras de sa mère, Joanne a réussi à repérer Harold. Le vilain. Il s’est planqué entre les racines de gingembre. Joanne s’assure qu’elle est totalement seule dans la boutique et se dirige en sautillant vers les cagettes. « Je te vois. » Son ami enfle alors et affiche une moue boudeuse. « Je n’ai pas triché. » Fait-elle en levant les mains de manière innocente. C’est vrai, elle n’a pas triché, ce n’est pas elle qui a demandé à sa mère de la prendre dans ses bras. Harold croise ses mains et la regarde d’un air mécontent. Joanne se met à rire. « T’es vraiment un mauvais joueur. » 08 octobre 1970 ; « Joanne a agressé un camarade à elle. Et quand on lui a demandé si c’était bien elle, elle nous a répondu que c’était la faute d’Harold. » Sa mère pose un regard sur sa fille pendant que son père essaie de comprendre ce que ça veut bien pouvoir dire. « Joe… pourquoi as-tu menti ? » - « Mais c’est vrai que c’est Harold ! Maman… j’ai rien fait. » - « Joanne St John. Pas de ça avec nous. » Son père lui lance un regard sévère et elle a envie de fondre en larmes. Harold devient méchant ces derniers temps et elle ne sait pas pourquoi. Il a renversé un verre d’eau sur la tête de cet idiot de Malcolm quand il lui a dit que son père n’arrête pas de dire que les blondes sont débiles et que comme Joanne est blonde elle est forcément débile. « Vous saviez que votre fille avait un ami imaginaire ? » Demande la maîtresse. La mère de Joanne prend un air outré. « Évidemment que nous sommes au courant. Gloria… Non, je n’aime pas ce que ça insinue votre ton. » - « Je dis juste que votre fille commence à devenir grande pour avoir un ami imaginaire et nous sommes très… » - « Vous avez un diplôme en psychologie pour savoir ce qui est bon pour ma fille ? » S’énerve alors la mère de Joanne. Sa voix monte de plus en plus et Joanne voit son père se passer une main sur le visage. C’est reparti, qu’elle entend même. La mère St John est du genre lionne prête à bondir sur sa proie si on ose dire du mal de ses enfants injustement. Elle sait que sa petite fille s’est inventé un ami avec qui jouer parce qu’elle a une trop grande différence d’âge avec son aînée et qu’elle s’ennuie à la maison. Elle sait aussi que cet ami imaginaire remplace ce grand frère mort beaucoup trop tôt. Gloria St John sait tout ça et elle ne peut pas en vouloir à sa petite fille de vouloir combler le vide qu’elle n’a jamais réussi à vraiment combler de son côté. C’est horrible pour un parent de devoir enterrer un enfant, on ne s’en remet jamais vraiment. Joanne a posé des questions sur Ethan une seule fois en tombant sur une photo d’un bébé aux joues rouges et au regard si pétillant. Avant elle, il y a eu un petit garçon qui n’a pas survécu. Puis Joanne n’en a plus jamais parlé et Harold est arrivé. « Je ne voulais pas paraître agressive je m’en excuse, mais il va falloir que Joanne aille s’excuser auprès de son camarade en assumant ses actes. » Gloria finit enfin par se calmer. Elle hoche la tête. « Très bien, de notre côté nous allons en discuter avec elle et trouver une punition pour lui faire comprendre que ce n’est plus à faire. » Joanne prend un air outré et s’enfonce dans sa chaise. Harold va l’entendre ce soir. 20 décembre 1970 ; Un bruit fracassant réveille le couple St John en pleine nuit. Matthias attrape sa baguette et dévale les escaliers de la maison, prêt à attaquer. Il découvre Joanne au milieu d’un tas de verres brisés qui pleure doucement. « Joanne ? » - « Je voulais pas… » Il remarque que le cercle autour de sa fille est parfait comme si une bulle avait été créée pile autour d’elle. « De quoi donc, honey ? » - « Tous les casser… j’avais soif et Harold et moi on est descendu pour boire. Il m’a dit de pas vous réveiller parce que vous étiez fatigués… » Il arrive à enjamber les débris sans s’en planter dans le pied et attrape sa fille dans ses bras pour la ramener dans le salon. Il a des doutes depuis quelques temps, mais ça commence à se confirmer petit à petit. « J’ai essayé d’attraper un verre, mais tout m’est tombé dessus et… Harold a empêché qu’ils me tombent sur la tête, mais il est plus là papa. » Matthias installe sa fille dans le canapé. Il n’a jamais vu Joanne avec un regard aussi triste. « Va voir où il est… » Son père pince les lèvres. Joanne sait que son ami ne se rend pas visible pour ses parents et qu’elle est la seule à le voir et l’entendre parler, mais s’il n’est pas bien, il se montrera forcément, non ? Joanne ne peut pas le soigner, mais ses parents peuvent. Ce sont des adultes. Pendant qu’elle se fait cette réflexion, Matthias croise Gloria qui descend à son tour. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » - « Harold. » Sa femme se précipite dans le salon alors qu’il entre dans la cuisine. Là, il allume la lumière pour constater pleinement les dégâts. L’étagère qui portait les verres a glissé emportant tout ce qui était dessus avec elle. Joanne aurait pu gravement se blesser. Quand il revient dans le salon, il voit sa femme qui berce doucement leur fille. Joanne s’est endormie. Il caresse doucement sa joue avant de s’installer aux côtés de Gloria. « Donc Harold c’est aussi sa magie qui se manifeste. » Fait-il en chuchotant. Gloria ne relève pas la tête, absorbée par le visage paisible de sa fille. « Depuis l’épisode avec le petit Malcolm, c’est le cas. Si elle prend conscience que ça vient d’elle, elle laissera Harold s’en aller. » Elle écarte une mèche blonde de devant les yeux de Joanne avant de relever la tête vers son mari. « Il va falloir qu’on lui explique. » - « Alison pourrait le faire. Elle arrive à l’atteindre bien plus que nous. » Gloria hoche doucement la tête. Malgré les années de différence qu’il y a entre les deux sœurs, elles restent très proche l’une de l’autre. Et Alison arrive à lui faire entendre raison là où ses parents ont des difficultés. Alison est la seule personne à pleinement comprendre qui est Joanne. ❝ Wedding day : Douglas & Alison Helvar ❞1976 & London 05:00 p.m ; Elle est jolie Alison avec sa robe blanche, ses cheveux dorés relevés en un chignon compliqué et son sourire qui embellit le monde toujours plus. Du haut de ses dix ans, Joanne regarde sa grande sœur en train de se préparer pour ce qui va être le plus beau jour de sa vie. Tout le monde s’est mis sur son trente-et-un pour cette journée spéciale. Gloria a noué ses cheveux blonds en une tresse compliquée parsemée de petites fleurs. Matthias a ressorti des boutons de manchettes qu’il garde pour les occasions spéciales. Joanne porte une robe qu’elle a choisi elle-même dans un magasin. Alison ne cesse d’éclabousser son entourage par sa joie de vivre. Elle est entourée d’une aura réconfortante. Alison est belle et Joanne se trouve chanceuse d’avoir une grande sœur comme elle. La petite fille quitte la chambre où se trouve la future mariée pour retrouver le reste des invités et le futur marié dans le jardin. Furtivement, elle s’approche de Douglas avant que la cérémonie commence. « Tu feras attention à elle hein. » Le grand homme lui adresse un sourire chaleureux et vient pincer sa joue doucement. « Promis, juré. Il ne va jamais rien lui arriver. » Elle lui rend son sourire. « Promesse du petit doigt ? » Fait-elle en tendant sa main gauche. C’est un genre de promesse important la promesse du petit doigt. Ça implique que ça ne pourra pas être rompu. Jamais. Douglas regarde Joanne avant de se mettre à rire et d’attraper son petit doigt avec le sien. « Promesse du petit doigt. » Joanne a toujours apprécié Douglas. Gloria n’arrête pas de dire à quel point il est poli et charmant et qu’il ne cessera jamais d’étonner les St John par ses bonnes manières. Joanne, elle, elle s’en fout qu’il soit poli et charmant tant qu’il est gentil avec Alison et qu’il ne la rend pas malheureuse, ça lui suffit. Maintenant qu’il a fait la promesse du petit doigt, il ne peut plus se défiler. Sinon les conséquences seront désastreuses. « Joe ? Viens sur le banc. » Joanne lui fait un clin d’œil et rejoint sa mère. La cérémonie va bientôt commencer en attendant, la petite fille scrute l’autre côté du chemin tracé pour Alison pour voir à quoi ressemble les membres de la famille Helvar. Ils ont tous une stature impressionnante alors que les St John font une taille moyenne. Au milieu d’eux, elle reconnaît Angus et Duncan. Duncan n’est pas vraiment un Helvar, mais c’est tout comme. Elle les salue de loin avant de que sa mère ne la reprenne. Il faut qu’elle se tienne bien. Mais ce n’est pas de sa faute, la joie qu’Alison dégage depuis plusieurs semaines l’a contaminé et elle est intenable depuis. Pourtant lorsque la musique s’élève des instruments qu’ils ont ensorcelés, Joanne se calme. Elle se tient bien droite sur sa chaise et tourne sa tête de l’autre côté. Sa sœur arrive au bras de leur père. Elle est belle et Matthias a les yeux qui brillent à cause de l’émotion. Ça étreint le cœur de la petite fille de voir son papa dans cet état. Elle comprend alors à quel point c’est important pour leurs parents aussi cette journée. Leur fille devient une femme et va pouvoir fonder sa propre famille. La musique s’arrête lorsqu’Alison arrive aux côtés de Douglas. « Bien nous allons commencer si vous le voulez. » Fait le mage qui officie aujourd’hui. Joanne ne comprend pas vraiment toutes les subtilités de l’union. Ils ont décidé de faire ça façon moldue et façon magique et le mélange est trop compliqué à comprendre pour Joanne. 07:00 p.m ; Douglas et Alison se sont dits oui il y a plus de deux heures et ils sont tous en train de profiter du buffet froid et de la musique. Joanne s’amuse à courir à travers les invités. Elle arrive face à Duncan Rosebury qu’elle manque de percuter de plein fouet. Elle se met à rire, les jeunes sont rares dans ce mariage aussi profite-t-elle de parler à tous ceux qui ont l’air d’avoir son âge. « Hé salut, il t’va bien ton costume. » Fait-elle en pointant l’ensemble noir qu’il porte et sa chemise blanche qu’on entraperçoit. Duncan se retourne vers elle. Duncan est grand et il est beau. Joanne est impressionnée et rougit immédiatement lorsqu’il lui sourit. « Merci. Ta robe te va pas trop mal non plus. » Inexplicablement, elle se met à rire. « Tu danseras avec moi un peu plus tard ? » Fait-elle après s’être calmée. Duncan hoche la tête et la voilà qui repart dans le sens opposé parce qu’Angus lui a promis une danse aussi. Elle arrive à se faire intercepter entre temps par son père qui l’attrape dans ses bras. Sa barbe vient lui gratter le front. « Où vas-tu comme ça ? – « Chercher Angus. Je dois danser avec lui. » - « Encore un Helvar, ils vous font toutes tomber ? » Joanne prend un air horrifié. « Mais il est trop vieux, papa. » Il rit. Évidemment. Il l’embête juste. « Arrête de martyriser ta fille. » Gloria arrive, toujours avec ses fleurs dans les cheveux. Elle est belle. Matthias libère Joanne qui se remet à courir de plus belle. Elle trouve Angus avec Douglas. Elle attrape la grande main et la tire un peu. « T’avais promis ! » - « Maintenant ? » - « Oui, maintenant. » Elle rougit un peu parce qu’elle a envie de danser avec Duncan aussi et qu’elle a peur qu’il parte avant qu’il puisse honorer son oui. Douglas se met à rire. « Vous faites des coups en douce maintenant. On va avoir encore une Helvar dans la famille ? » - « C’est pour une danse et… arrête avec ton humour douteux. » Joanne ne comprend pas trop et comme à chaque fois quand elle ne comprend pas, elle pose ses poings sur les hanches et fait une moue boudeuse. « Rien Joe. Je te laisse mon frère, ne l’abîme pas trop. » Angus soupire et secoue la tête en souriant avant de suivre Joanne au milieu de la piste. La musique ressemble un peu à une valse. Angus tente de lui apprendre, mais ça semble être difficile, elle lui marche sur les pieds les trois quarts du temps et s’excuse sans arrêt. Angus, ça le fait rire parce qu’elle fait un poids plume alors ses pieds ne souffrent pas vraiment. Juste ses chaussures parfaitement noires qui ne le sont plus maintenant. Lorsque la valse se termine, elle fait une moue triste. « J’étais si nul que ça ? » Elle redresse la tête et cligne plusieurs fois des yeux. « Hein ? » - « Tu fais une drôle de tête alors je me demande si j’ai été si nul que ça ? » Joanne écarquille les yeux. « Non c’était moi… pardon pour tes chaussures et pour tes pieds. » Angus rit de nouveau. « T’en fais pas. Tu danses très bien… tu n’es juste pas faite pour la valse. » Elle hoche la tête et n’ose pas lui demander ce qu’est une valse. Elle finit par le libérer de ses obligations avant de repartir dans la foule pour essayer de trouver Duncan. Elle espère qu’elle ne va pas trop se ridiculiser face à lui. 04:50 a.m ; « Tu t’endors, sis’. » Alison vient s’asseoir à côté de sa petite sœur. Joanne se redresse pour lui montrer que ce n’est pas le cas alors que la fatigue se voit partout sur son visage. Elle secoue la tête. « Non regarde. » Et elle ouvre les yeux grands, grands, grands comme si ça peut prouver quelque chose. Alison se met à rire. « Joanne. » Fait-elle. Et ça fait sourire la petite fille parce qu’elle aime bien quand Alison fait ça et qu’elle fait tout pour provoquer cet enchaînement. « T’es sûre que tu ne veux pas rentrer te coucher ? » Joanne secoue la tête. « Je veux profiter encore. » - « Il est presque cinq heures du matin, honey. » Joanne n’a pas envie d’aller se coucher parce qu’elle sait qu’à son réveil, Alison ne sera plus là. Elle sera avec son mari. Ailleurs. Dans une autre maison. Elle n’a pas envie de parler de ce point-là avec elle parce qu’elle ne veut pas que le sourire d’Alison disparaisse. Jamais. Joe se lève de sa chaise et tend une main à sa sœur. « Tu veux bien danser avec moi ? » Alison hoche la tête, se lève et entraîne Joanne sur la piste. Elles restent comme ça pendant un long moment avant que Joe se décide à prendre la parole. « Je pourrais venir vous voir souvent ? » Demande-t-elle. « Papa me dit que Poudlard va bientôt commencer pour moi, mais… pendant les vacances ou quoi, je pourrais hein ? » Elle sent que sa grande sœur pose une main dans ses cheveux. « C’est ça qui te tracasse ? » Joanne redresse la tête pour croiser le regard si bleu de sa sœur. Elle hoche la tête. Elle n’aime pas mentir. « Tu pourras venir quand tu veux, Joe. » Quand elle veut. C’est plus qu’elle ne peut espérer. ❝ Hogwarts is my home ❞Scotland - Hogwarts // London December 1978 ; Joanne était nerveuse. Ça fait un moment qu’Alison et elle en parlent par lettre. Elle sait déjà beaucoup de choses sur son neveu. Qu’il va s’appeler Rohan. Que son parrain va être Angus. Qu’il va naître en fin d’année. Que sa marraine ça sera elle. Alison n’a annoncé ça à sa sœur qu’il y a une semaine à peine. Avant qu’elle ne rentre à la maison pour les vacances de Noël plongeant Joanne dans un état proche de l’hystérie, passant de la joie la plus intense à l’angoisse profonde en deux secondes chrono. Et si elle ne sait pas bien le tenir ? Et si elle le fait tomber ? Et s’il ne fait que pleurer en sa présence ? Et s’il la déteste malgré tous ses efforts ? Est-ce qu’elle pourra lui offrir des dizaines de cadeaux par jour ? Par semaine ? Par mois ? Est-ce qu’elle pourra prendre des photos ? Évidemment qu’elle pourra prendre des photos. Elle pourra les afficher partout dans sa chambre et pourra mettre un cadre sur sa table de nuit à Poudlard. Elle va être marraine. Et si elle était une mauvaise marraine ? Etc. Evelyn a dû la faire taire en lui balançant un oreiller à la figure parce qu’elle commençait à être agacée par ses questions incessantes. Les deux sentiments n’ont pourtant pas disparu lorsqu’elles sont montées à bord du Poudlard Express. Elle a été distraite pendant tout le trajet, Evelyn abandonnant bien vite la possibilité de lui raconter ce qu’elle va faire avec sa famille pendant les vacances. Les pensées de Joanne ont été avec Alison et Rohan pendant tout le trajet. Mais maintenant le moment est arrivé. Tous s’attendaient à ce que la Helvar donne naissance au premier garçon de la famille aux alentours de Noël, mais le petit gars s’est fait attendre. C’est le lendemain que les St John ont eu la nouvelle. Rohan Helvar était né. Joanne a sauté de joie dans toute la maison avant de replonger dans un état proche de la crise d’angoisse. Pendant tout le trajet les menant à l’hôpital, la jeune fille est restée silencieuse. Dans les couloirs de l’hôpital, ils ont croisé Angus qui avait le visage bien fatigué. « Elle va bien. Doug est avec elle. » Les parents le remercie. Il adresse un sourire en guise de réponse et se dirige vers la cafétéria pour prendre un café. Arrivés devant la chambre, Gloria n’attend pas pour pousser la porte suivie de près par Matthias. Joanne reste un peu en retrait. Elle est encore terriblement angoissée par ce tout nouveau rôle. Elle a passé sa première semaine de vacances à lire tout et n’importe quoi sur les bébés parce que c’est un domaine qu’elle ne maîtrise pas du tout. Mais même si elle a la théorie, qu’est-ce que ça va être en pratique ? Elle n’a que douze ans et elle ne comprend pas encore toutes les difficultés de la vie alors un bébé… non, elle va dire à Alison qu’elle ne peut pas être la marraine de Rohan parce que c’est trop de responsabilités pour elle. Elle le sait, elle va être nulle à ça. Serrant ses poings, elle prend une longue inspiration et entre à son tour. Ses parents sont déjà autour de la jeune maman qui tient dans ses bras un amas de couvertures. Douglas est assoupi sur un fauteuil, la tête renversée en arrière et la bouche légère entrouverte. Joanne s’avance et lorsqu’Alison croise son regard, un sourire vient s’étirer sur ses lèvres. « Viens faire connaissance avec ton filleul. » - « Ali… justement… » - « Viens. » Insiste-t-elle sur un ton doux. Joanne s’exécute et lorsque ses yeux se posent sur le poupon qu’est Rohan, l’angoisse s’envole. C’est son filleul. Son neveu. Un tout petit garçon qu’elle se promet de protéger du mieux qu’elle peut. March 1979 ; Elle le hait. Elle le hait. Elle le hait. Joanne a envie de lui faire avaler son sourire arrogant par une baffe dans la figure. Ou sa baguette dans l’œil au choix. Même si la baguette dans l’œil risque de lui valoir un renvoi de Poudlard et un séjour en maison de correction. Mais elle n’y peut rien si Slevin Gallagher la met hors d’elle sans arrêt. Ce gars a été mis sur terre juste pour la faire enrager. « Joe, admets que t’as calculé ton coup quand même. » - « J’ai pas fait exprès ! » Faux. Faux. Et re-faux. Elle a fait exprès de lui balancer le cognard dessus. Évidemment qu’elle l’a fait exprès. Elle est entrée dans l’équipe de Quidditch juste pour ça. Joanne n’a rien d’une sportive, elle passe plus de temps à supporter les équipes qu’à voler sur un balai, mais elle s’est donnée à fond pendant les sélections et elle a réussi à passer les tests. Tout ça parce que Gallagher voulait faire partie de l’équipe aussi. « T’as conscience que ça sonne faux là ? » La blonde dévisage son amie d’un air mauvais. Evelyn la connaît beaucoup trop. « Il t’a dit quoi le capitaine ? » - « Que j’étais virée de l’équipe parce que j’avais gâché une opportunité en balançant le cognard sur Gallagher plutôt que sur le poursuiveur de l’équipe de Serdaigle. » Elle arrange sa cravate aux couleurs de la maison de Serpentard avant de voir le regard de sa meilleure amie. « Et ? » Joanne soupire. « Que ce n’est pas drôle de blesser volontairement son camarade et que le directeur de la maison sera mis au courant. » Slughorn va être terriblement déçu par son élève. Et va être scandalisé d’apprendre qu’elle a tenté d’amocher Gallagher volontairement selon le capitaine de l’équipe de Quidditch. Ça va être un enfer. La convocation ne tarde pas. A l’infirmerie. Pourquoi est-ce qu’elle sent qu’elle va devoir s’excuser ? Elle pousse les portes pour trouver le capitaine de l’équipe de Quidditch (qui la salue froidement), Slughorn (qui a un air déçu sur le visage) et Gallagher (qui sourit comme un parfait abruti avec un bleu qui lui prend la moitié de la joue). « St John, je ne m’attendais pas à un geste si… dangereux de votre part. » - « J’ai mal visé, ce n’était pas intentionnel. » Elle voit Slevin qui fait semblant de s’étouffer du coin de l’œil. Ses poings se serrent. Merlin, il va lui payer. « Tu plaisantes, St John ? Tu t’es délibérément tournée vers Slevin. T’as failli le tuer. » - « Ce n’était pas intentionnel. » - « Vous vous êtes excusée auprès de votre camarade blessé ? » Oui donc l’humiliation suprême arrive. Elle jette un coup d’œil au capitaine de l’équipe qui hoche la tête négativement face à la question de Slughorn. Lui aussi, elle le hait. « Alors faites. Je vous collerai pour le reste de la semaine et informerai vos parents. » La totale. Ses parents vont lui envoyer une beuglante, c’est sûr. Irritée, elle se tourne vers Gallagher qui arbore toujours le même sourire insupportable. « Désolée pour le cognard. » Fait-elle rapidement et de mauvaise foi. Slevin se penche en avant et porte une main à son oreille. Celle sur laquelle s’étend le bleu qui mange une partie de sa joue. « Pardon ? J’ai mal entendu. » Mais quel… Elle soupire, lui jette un regard assassin avant de se racler la gorge. « Ô Gallagher, je suis navrée du petit incident qui a eu lieu sur le terrain. Ce n’était pas intentionnel. » Fait-elle avec une voix puant l’hypocrisie. Elle termine par un petit sourire et un papillonnement des yeux. Le capitaine est scandalisé, mais habitué à ces échanges particuliers entre les deux tandis que Slughorn est ravi (comme d’habitude). « Je suis grand prince, je te pardonne. » - « Histoire réglée, c’est merveilleux. Laissons monsieur Gallagher tranquille maintenant. Allons, allons. » Avec ses deux mains, il pousse les deux étudiants vers la sortie. Le sourire totalement faux de Joanne vacille. Elle le hait tellement. Avant de s’en aller, s’assurant que les deux autres sont absorbés par leur conversation et par-dessus son épaule, elle lui fait un geste obscène avant de quitter l’infirmerie. La guerre est loin d’être finie. 1981 ; Et tu embrasseras mon filleul pour moi. Hâte de rencontrer Simon et tellement triste de ne pas pouvoir être là comme pour Rohan. Je vous aime tous. Joe. Elle se dépêche d’enrouler le parchemin autour de la patte de la chouette avant de filer en salle d’études pour rejoindre Evelyn. Elles doivent réviser pour les BUSE’s, son amie n’est pas au point en métamorphoses et Joanne a dû mal en botanique. Elle manque plusieurs fois de tomber en grimpant les escaliers et arrive finalement par entrer en collision avec quelqu’un au milieu du deuxième étage. Le choc a été si violent qu’elle a été propulsée en arrière lâchant son sac et ses livres. Elle se réceptionne sur les mains et grimace de douleur en sentant que ça parcourt tout son corps. Elle vient probablement de se faire très mal. « Oh Merlin, je suis désolé. » Joanne ouvre les yeux et redresse la tête. Le gars n’a pas bougé d’un pouce. Il est toujours solidement campé sur ses deux pieds. Elle plisse un peu ses yeux bleus avant de le reconnaître : Lachlan McDonell. Un gars de la même année qu’elle qui est à Poufsouffle et qui est gardien dans l’équipe de Quidditch. Il lui tend sa main qu’elle saisit en grimaçant. Ok elle s’est vraiment fait mal aux mains. Il la soulève sans problème et l’aide à récupérer son sac et ses livres. « Rien de cassé ? » Il est grand Lachlan, probablement deux ou trois têtes de plus qu’elle. Il a de belles boucles rousses et des yeux verts émeraude. Il a un certain succès auprès des filles parce qu’il est joueur de Quidditch, très gentil et a une conversation intéressante (paraît-il). Joanne n’a jamais eu l’occasion de lui parler parce qu’il a toujours une petite troupe autour de lui de trois ou quatre filles de différentes maisons qui minaudent sans arrêt et se comportent comme des sirènes lorsque d’autres personnes approchent. Oui, des sirènes… mais si vous savez, elles sont toutes mignonnes le temps d’écouter l’autre parler, mais dès qu’une fille hors du cercle approche, c’est les dents et les griffes qui sortent et t’approches pas sinon je t’écorche en guise de menace pour faire reculer. Joanne les déteste. « Ça n’a pas l’air. » Fait-elle en souriant. « Je suis désolée. J’étais pressée, une amie m’attend déjà et je ne voulais pas la faire patienter plus longtemps. » Lachlan sourit en levant la main. Il a des fossettes sur les deux joues et ça le rend encore plus adorable. « C’est rien, t’inquiète pas. C’est plus toi qui as eu mal que moi. » Joanne sourit à son tour. Avant de se reprendre, Evelyn l’attend. Elle n’a pas le temps de discuter avec Lachlan. « Je dois y aller. On se voit au prochain cours. » Il lui fait un clin d’œil qui la fait rougir et trace sa route. Joanne est désormais seule au milieu du couloir. « Pourquoi tu rougis… » Soupire-t-elle. Elle décide de se remettre en marche aussi parce que les cours ne vont pas s’apprendre tout seul. Et elle voudrait éviter le sermon d’Evy. Même si elle va quand lui faire remarquer qu’elle a cinq minutes de retard. Joanne s’installe aux côtés de son amie qui a un regard légère rageur. « Oui, je sais pardon. Je suis tombée par terre. » Evelyn se détend et hausse les sourcils. « Comment t’as fait ton coup ? » - « J’étais en train de courir pour te rejoindre et j’ai percuté McDonell et voilà… » Elle montre ses mains légèrement écorchées en guise de preuves. « McDonell ? Sérieusement ? » Joanne roule ses yeux. Les deux jeunes filles ont quinze ans et à cet âge, on pense principalement aux garçons plutôt qu’aux cours. Joanne, ça la fait rougir rien que d’y penser. « Oui, McDonell. » Evelyn esquisse un sourire légèrement moqueur. « Oh Merlin, Evy, quoi ? » Son amie se met à glousser. « Tu vas finir comme ces pintades qui sont autour de lui. » Joanne cligne des yeux plusieurs fois. « Mais… quoi ? » - « T’as rougi en parlant de lui. » - « Quoi ? Mais n’importe quoi ! » Sa voix a augmenté légèrement et ses joues se colorent de nouveau d’un joli rouge. « Puis on est là pour bosser pas pour parler garçon. » Evelyn hoche la tête avec un air moqueur sur le visage. Joanne serre les poings et ouvre le manuel de métamorphoses avec fracas. Les autres élèves présents dans la salle lèvent la tête de leurs devoirs et lui jettent un regard noir. Joanne se fait toute petite sous le regard hilare de sa meilleure amie. 1983 ; Lachlan vient entourer les épaules de Joanne avec son bras gauche. « Qu’est-ce que tu regardes ? » - « Une photo que ma sœur m’a envoyée. » Elle lui tend. La photo représente toute la petite tribu Helvar. Rohan arbore fièrement le bonnet que Joanne lui a envoyé venant tout droit de Pré-au-Lard et changeant de couleurs en fonction du temps extérieur. « C’est… ? » Joanne est super fière quand elle lui répond. « Ouais. Et il le porte tout le temps d’après ce qu’Alison me dit. » Elle est contente d’avoir trouvé ce cadeau et encore plus contente de voir que ça plaît à son filleul. Elle a toujours peur d’être super nulle avec lui et de moins gérer comme Angus, mais elle fait des efforts immenses pour s’améliorer un peu plus à chaque visite. « Tu vois, t’avais aucune crainte à avoir ! » - « Il aurait très bien pu ne pas l’aimer. C’est probable. » - « Ton filleul, c’est le petit gars qui n’osera jamais rien dire. Surtout si ça va à l’encontre de l’avis des autres. » Elle tourne un regard inquiet dans la direction de Lachlan. « Merlin… tu crois qu’en fait il l’aime pas et qu’il souhaite pas le dire de peur de me vexer ? » Elle arrache la photo des mains de son petit ami pour étudier plus en détail le visage de Rohan. Sait-on jamais qu’elle arrive à voir un détail qui montre son mécontentement. Lachlan soupire et pose une main sur le cliché. « Arrête un peu. » Elle redresse la tête et croise les yeux trop verts de Lachlan et elle oublie pendant un instant son angoisse. Joanne se détend un peu et parvient même à sourire. Rassuré de la voir comme ça, Lachlan vient déposer un baiser sur son front avant de se lever de sa chaise. « Bon, il est temps que je me prépare pour le match. » - « Tu me pardonneras, mais tu joues contre ma maison alors tu n’auras pas mon soutien aujourd’hui. » Il fait une moue déçue et la voit éclater de rire. Il aime bien quand elle rit, Joanne. Lachlan finit par disparaître et Slevin entre dans le champ de vision de la jeune fille. Il a un air moqueur sur le visage. Joe se rembrunit automatiquement. « Qu’est-ce que tu veux Gallagher ? » - « Tu n’auras pas mon soutien aujourd’hui. » Fait-il en prenant une voix efféminée et en papillonnant des yeux. « Toi, devant ce type. Tu me déçois, St John. » Joanne baisse un peu la tête et sourit légèrement. « Oh, on est jaloux ? T’as envie que je te cède ma place ? Tu veux devenir la nouvelle petite amie de Lachlan ? » Elle a un ton moqueur et elle hausse un sourcil alors que Slevin se rapproche encore d’elle. « Non, j’te le laisse ce petit Poufsouffle. Je vais essayer de ne pas trop le faire amocher sur le terrain. » - « Amuse-toi à faire le contraire et je… » Slevin se rapproche encore. Ils sont à peine à quelques centimètres l’un de l’autre. « Et quoi ? Slughorn n’est plus là pour simplement sourire à tes conneries et te laisser t’en sortir avec des heures de retenue et une lettre à tes parents. » - « Ça vaut pareil pour toi, Gallagher. » Siffle-t-elle entre ses dents. Ils se fixent pendant de longues minutes avant que Slevin ne lâche l’affaire et rejoigne l’équipe de Quidditch de Serpentard. Ils se sont toujours détestés tous les deux, mais ces dernières années c’est de pire en pire. Heureusement que leur scolarité touche à sa fin dans quelques mois, elle n’aurait pas supporté une année de plus en sa présence. ❝ Goodbye Joanne ❞1989 & London juin 1989 Ils sont tous dans le jardin des Helvar pour un barbecue improvisé. Ils ont invité les parents, Angus, Duncan, Joanne et Lachlan. Au départ, ça devait être un simple verre pour fêter le fait que Joanne a enfin sa place de juge au Magenmagot puis ils ont traîné, ont parlé de choses et d’autres pour au final arriver à la conclusion qu’ils feraient mieux d’allumer le barbecue pour un repas familial estivale. Joanne a passé un peu de temps avec son filleul et Ellie et Sim avant de rejoindre les adultes sous l’œil attendri de Lachlan. Il aime bien la voir interagir avec des enfants. Ça le conforte dans l’idée qu’elle va être une excellente mère quand ils seront réellement installés. Il tapote la poche de son pantalon pour s’assurer que la bague est toujours là. Il prévoit sa demande depuis des mois sans trouver le bon moment. Joanne étant trop absorbée par son travail et les différents dossiers qu’elle traite et lui par sa carrière de joueur de Quidditch professionnel. Vers le milieu du repas, les souvenirs sont mis sur le tapis parce que Lachlan ne connaît pas encore tout de la famille et surtout ne connaît pas tout sur Joanne. Chacun y va de sa petite anecdote à son sujet avant que cette dernière ne réplique. Lachlan trouve ça amusant, c’est une famille simple bien loin de la sienne qui est trop compliquée et trop pour le paraître. Quand il est avec Joanne et tous les autres, il a l’impression de comprendre la définition de famille soudée. Il rit lorsque sa copine évoque les bêtises d’Alison quand elle était petite. « Comment tu sais ça, toi ? » - « Tu crois que j’ai pas demandé à maman les conneries que t’avais faites quand t’étais petite pour éviter de faire les mêmes et donc qu’ils me déjouent avant que je réussisse mon coup ? » - « Ah donc c’était pour ça toutes ces questions. » Joanne se met à rire en esquivant la manique que sa sœur lui lance, faussement en colère. « J’y crois pas. Petite sœur ingrate. » - « Ingrate ? Non. Mais intelligente, oui. » - « Sournoise. » Joanne lui tire la langue. « Très mature. » Fait leur mère en souriant légèrement. Les enfants finissent par les rejoindre. Joanna accapare Rohan et l’installe sur ses genoux. « L’année prochaine c’est Poudlard alors ? » Il hoche vigoureusement la tête. « Oui et l’année d’après y aura mon copain Ronald. » - « Comme dans Ronald Weasley ? » Elle se souvient que sa sœur lui a dit que la famille nombreuse vit pas loin d’eux. Elle ignorait, par contre, que son filleul était ami avec un membre de la fratrie. « Ouais. On a déjà tout prévu. » Joanne sourit. « Tu verras, ça sera super. » Les discussions se poursuivent, Rohan finit par capituler aux alentours de vingt-trois heures, signal de départ des convives. Joanne aide à coucher les enfants pendant que les autres s’occupent de débarrasser la table et nettoyer un peu le barbecue. La jeune femme dépose un baiser sur le front de son neveu et rejoint sa sœur dans la chambre de Simon. Elle reste dans l’encadrement et attend qu’Alison sorte. Sa grande sœur pousse doucement la porte et serre Joanne dans ses bras. « Je suis si fière de toi. » Joe lui rend l’étreinte. « Merci. Promis, un jour je deviendrai ministre. » Elle sent Alison rire doucement. « Tu te moques ? » - « Mais non, vu ton ambition, je ne suis même pas étonnée. » Et bras dessus, bras dessous, elles rejoignent les autres. Joanne embrasse sa sœur et étreint son beau-frère sans savoir que c’est pour la dernière fois. août 1989 Morts. Ils sont morts. Ils sont tous morts. Lachlan se tient debout, à une distance raisonnable de Joanne. Elle est debout elle aussi, figée. Il n’ose pas ouvrir la bouche parce qu’il sait qu’il lui faut du temps pour réaliser ce qu’on vient de lui annoncer. Elle dévisage Angus un instant. Il ment ? Il doit mentir. Il ment forcément. Ils ne peuvent pas être morts. Ils n’ont pas le droit de mourir. Pas déjà. Pas maintenant. « Il n’y a que le corps de Rohan qui manque… je me dis qu’il y a une possibilité pour que… » Et elle explose. « Que quoi ? Qu’il soit en vie ? » Elle ne saurait pas expliquer d’où lui vient cette soudaine colère au lieu de laisser éclater la tristesse qui vient envahir son cœur petit à petit. « Me fais pas avoir une fausse joie, Angus. Une attaque de loup-garou, on n’en survit pas. Rohan n’a… n’avait que dix ans, explique-moi comment il aurait pu survivre hein ? » Elle voit le visage d’Alison en sang, elle entend ses hurlements et ça fait si mal. « Joe… calme-toi… » - « Comment tu veux que je reste calme ? Ils sont morts, Lachlan. Ils sont morts, ils reviendront pas. » Elle parle de plus en plus fort avant que sa voix ne se brise sous un sanglot. C’est insupportable d’imaginer la douleur qu’ils ont dû subir avant de mourir. Simon était encore petit. Et Ellie. Et Rohan. Elle a envie de vomir. Elle sent que sa gorge brûle. Lachlan tente un geste de réconfort, mais elle le repousse assez violemment. « Me touche pas. » Crache-t-elle. « Joe… » Encore Joe, encore. C’est Alison qu’elle voit. Sa sœur, sa chère sœur. « Il avait promis. » - « De quoi ? Qui ? » - « Douglas. Il avait fait la promesse qu’il ne lui arriverait jamais rien. Il avait fait la promesse du petit doigt, Angus. Il avait… » Sa voix se brise de nouveau et elle pleure parce qu’il ne lui reste que ça. Elle laisse approcher Angus qui l’entoure de ses bras. Ils partagent la même peine. Trois jours plus tard, ils se sont tous retrouvés pour l’enterrement de la famille Helvar. Joanne n’a pas ouvert la bouche. Elle a tenu la main de son père pendant toute la cérémonie en gardant sa mère contre elle, incapable de contrôler les sanglots qui ont accompagné les derniers mots du prêtre. Joe n’a pas ouvert la bouche et s’est contentée de suivre les quatre cercueils des yeux quand ils sont entrés en terre. La douleur et la colère l’ont empêchée de trouver les mots nécessaires pour réconforter ses parents. Elle ne sait pas ce qu’il s’est passé pour qu’une meute s’en prenne à eux. Ce qu’elle sait par contre c’est que Douglas a été incapable de tenir sa promesse et elle lui en voudra probablement toute sa vie. Elle tourne sa tête en direction d’Angus et ses sourcils se froncent. Il a refusé qu’on mette un cinquième cercueil parce qu’il est persuadé que Rohan est toujours en vie. Ils ont eu une première dispute assez violente où elle a fini par capituler parce qu’elle n’est pas arrivée à lui faire entendre raison. Ils ne savent pas avec certitude pour Rohan. Ils n’en savent rien. Angus est fort mentalement, Joanne le sait, mais elle, ça la tue d’espérer. Alison était toute sa vie. Sa grande sœur. Celle qui l’a longtemps protégée. Celle qu’elle a cru pouvoir protéger. Et une bande de loup-garous est venue tout gâcher. Sans en parler à Lachlan (parce qu’il aurait désapprouvé) et sans en parler à Angus, elle a demandé à voir le dossier au Ministère. Les photos des cadavres lui ont retournée l’estomac et la hanteront toute sa vie. C’est en voyant l’état de chaque membre de la famille Helvar qu’elle a réussi à se persuader que Rohan n’a pas pu survivre à une telle horreur. Lorsque la terre a commencé à recouvrir les cercueils, Joanne a attendu que tout le monde parte avant de se diriger vers la tombe de Douglas. « T’es un putain de menteur. » Qu’elle a lâché avant de sécher les larmes qui coulent sur ses joues et de rejoindre ses parents qui l’attendent pour transplaner. Elle laisse derrière elle une famille qu’elle a plus que chéri et un peu d’elle-même aussi.
Dernière édition par J. Lyanna St John le Mar 24 Jan 2017 - 10:31, édité 21 fois |
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WIZARD • always the first casuality Joanne St John ‹ inscription : 20/01/2017
‹ messages : 296
‹ crédits : eledhwen pour l'avatar et crackle bones pour la signature.
‹ dialogues : steelblue.
‹ âge : trente-huit ans.
‹ occupation : Elle est conseillère au cabinet du ministre, c’est une position idéale pour elle puisqu’elle est au cœur de l’action politique du moment. Son mentor - un homme proche du ministre actuel - l'a hissé jusqu'à ce poste, il compte beaucoup sur elle et elle, elle compte beaucoup sur leurs erreurs pour un jour être en haut du podium. Elle prend ce travail très à cœur et essaie de glisser ses propres idées. Si elles sont ignorées pour l’instant, elle ne désespère pas à se faire entendre un de ces jours. Elle siège également en tant que juge au magenmagot principalement parce que ça lui permet de se rapprocher de la population sorcière en s’occupant des affaires courantes. Tout est un moyen pour gagner la confiance des gens.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1977 et 1984.
‹ baguette : Sa plus fidèle compagne. Elle est en bois de frêne, elle contient du crin de licorne et mesure vingt-cinq centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 3155
‹ réputation : Aux yeux des siens, c’est une lâche, elle n’a pas cherché à retrouver Rohan quand on lui a annoncé qu’il n’était peut-être pas mort et elle n’a pas pris les armes pour combattre le gouvernement de Voldemort alors que sa sœur l’aurait fait, mais elle n’est pas Alison et ne le sera jamais. Aux yeux des autres, c’est une garce parce que c’est elle avant tout le reste, parce que c’est une grande gueule qui n’hésite pas à vous enfoncer dès qu’elle en a l’occasion. Si vous ne lui êtes plus utile, elle va se débarrasser de vous sans aucun remord. Lyanna c’est une main de velours dans un gant de fer. Elle sait que se comporter comme ça est indispensable pour monter en grade.
‹ particularité : aucune.
‹ résidence : elle a un appartement sur le chemin de traverse.
‹ patronus : C’est un sort qu’elle a du mal à faire aller jusqu’au bout, sa baguette ne produit que des volutes argentées, rien de plus. Ses souvenirs heureux sont toujours parasités par le visage ensanglanté d’Alison.
‹ épouvantard : Même après tout ce temps, son épouvantard prend la forme des cadavres de la famille Helvar parce qu’elle n’a jamais réussi à faire son deuil.
‹ risèd : Elle a des rêves de grandeur. Elle s’est toujours vu ministre de la magie alors son risèd la montre assise sur le siège qu’occupe l’autre guignol avec un grand sourire sur les lèvres.
| Lyanna Head stuck in a cycle, I look off and I stare it's like that I've stopped breathing, but completely aware 'cause you're giving me a million reasons.❝ Take your responsibilities ❞1996 & Ministry of Magic avril 1979 Joanne regarde le bébé qui est dans son berceau en train de dormir paisiblement. Elle lui caresse distraitement la tête en se faisant la réflexion que ça a vachement la peau douce un bébé. Les grands discutent dans le salon et ils l’ont laissée seule avec Rohan parce qu’elle est bien trop jeune pour discuter de l’inflation des prix des chaudrons et de qui a gagné le nom de représentant le plus stupide de l’année. Le bambin se retourne dans son sommeil, les doigts de Joanne frôlent ses cheveux un instant et elle ne peut pas s’empêcher de sourire. Elle aime bien quand ils ont des moments comme ça. Elle oublie les angoisses qu’elle peut avoir quand elle le prend dans ses bras. Elle est terrorisée à l’idée de le faire tomber si bien qu’elle se crispe et qu’elle le tient vraiment tout contre elle pour éviter qu’il ne gigote trop ou qu’il glisse telle une anguille. Alison se moque d’elle à chaque fois à telle point que Joanne en devient rouge de honte. Elle aimerait avoir la même assurance qu’Angus lorsqu’il le prend avec lui. Angus, lui, est un parrain digne de ce nom. C’est sûr que s’il arrivait quelque chose aux parents il serait le plus habilité à prendre soin des enfants. Elle est penchée par-dessus le berceau du bébé quand Alison fait son entrée dans la chambre. « Il dort toujours autant ? » Joanne ne décolle pas les yeux de son filleul et hoche simplement la tête. Elle sent que le petit canapé sur lequel elle est installée s’affaisse un peu à côté d’elle. Sa grande sœur vient de s’asseoir juste à côté d’elle. « Il est beau quand il dort. » - « Il est beau tout le temps. » Rétorque Joanne, ses yeux toujours sur le visage du poupon. Alison rit tout doucement. « J’ai bien fait de souhaiter que tu sois la marraine. » Les doigts de la jeune fille se figent et elle tourne son visage vers sa sœur. « Ellie, tu étais beaucoup trop jeune, mais je savais que pour Rohan ça serait parfait et je ne me trompe pas. » Cette phrase plus qu’autre chose fait immensément plaisir à Joanne. Elle sourit. « Je te promets que je serais toujours là pour lui. » Alison dépose un baiser sur le front de Joanne. « Je sais. Angus et toi, vous êtes les protecteurs parfaits pour lui. » 1996 « Joanne- » - « M’appelle pas Joanne. » Gronde-t-elle alors qu’elle est en train de ranger des dossiers sur son bureau. Elle n’est pas contente, elle est même furieuse. Angus est venue la voir alors qu’elle doit traiter d’affaires urgentes et il lui fait perdre son temps. « Tu veux qu’on t’appelle comment alors ? » La blonde redresse la tête. « Pour le Ministère comme pour tout le monde, c’est Lyanna maintenant. » Angus lève les yeux au ciel, agacé. Oh il est agacé ? Mais il n’est pas le seul à l’être. La juge pose ses mains sur ses hanches. « Qu’est-ce que tu veux ? » - « Tu sais très bien ce que je veux. J’ai une piste, viens avec moi. » Elle ricane. Comme à chaque fois. Ça fait combien de fois qu’il vient lui dire qu’il a une piste pour Rohan ? Combien de fois qu’il ravive une douleur qu’elle essaie de faire taire du mieux qu’elle peut. Rohan n’a pas pu survivre à ce massacre. Elle s’est répété ça tellement de fois qu’elle y croit. Elle doit y croire parce qu’elle n’a pas envie de devenir folle. Angus arrive à gérer ça, mais pas elle. Elle a besoin de passer à autre chose. C’est ce qu’elle a plus ou moins fait en changeant de prénom déjà. Il n’y a plus que Lachlan qui est autorisé à l’appeler Joanne, ça fait un peu moins mal dans sa bouche. « Non. J’ai des dossiers urgents qui m’attendent. Je te signale que Tu-Sais-Qui est de retour officiellement alors toutes les affaires un peu sordides sont pour ma pomme. » Fait-elle. Elle voit la mâchoire d’Angus se contracter et ses yeux lancer des éclairs. Elle sait très bien comment ça va finir tout ça. Ils vont se disputer. Dans son bureau. Pour la millième fois. Les employés jazzent beaucoup à leur sujet. Beaucoup susurrent dans les couloirs que St John fait des infidélités au nouveau poulain des Wigtown Wanderers, Lachlan McDonell. Cette rumeur est parvenue aux oreilles de Lyanna et elle sait très bien qui en est l’auteur. Il n’y a que lui pour sortir des conneries pareilles : Slevin Gallagher. « Au final, Alison a fait une erreur en te nommant protectrice de Rohan. Tu vaux rien et tu penses qu’à toi-même. » Les yeux de Lyanna s’écarquillent. Comment ose-t-il ? Elle refuse de lui montrer que ça l’atteint. Elle fronce les sourcils. « C’est sûr que c’est tellement mieux de s’acharner sur des pistes qui te mènent nulle part la plupart du temps. C’est certain, ça fait de toi un bien meilleur protecteur. » Réplique-t-elle d’un ton acide. En cet instant, elle le déteste. Il n’a pas besoin de préciser qu’il fait un meilleur parrain qu’elle. Elle le sait depuis le moment même où Rohan est venu au monde. Ce n’est pas une tante exemplaire et ce n’est même pas une marraine au top. Angus a raison. Elle pense à elle-même, à sa carrière et au siège de Ministre de la Magie plus que tout autre chose. Mais ce sont ses principales pensées parce qu’elle a besoin de ça pour survivre. Parce que si elle s’arrête un instant, elle sait qu’elle va mourir sous le chagrin. Les Helvar sont morts depuis sept ans bientôt et elle n’arrive toujours pas à passer par-dessus cette douleur. Elle est toujours aussi vive. « Alison t’a nommé marraine, prends tes responsabilités Lyanna. » C’est comme s’il avait craché son prénom. Quand elle lève la tête pour le regarder dans les yeux, elle n’y voit que du mépris et elle sent son cœur se serrer toujours plus. Il ne comprend pas. Il ne veut pas comprendre. Elle ne veut pas vivre dans l’espoir et toujours dans l’espoir. Elle ne supporterait pas encore une mauvaise nouvelle, surtout si ça concerne Rohan. Elle le croit mort. Elle fait taire la flamme d’espoir qu’allume Angus à chaque fois qu’elle le voit devant la porte de son bureau. « Va-t’en. » Murmure-t-elle. « Lyanna… » - « Va-t’en ! » Fait-elle un peu plus fort. Et cette fois, elle prend sa baguette qu’elle serre dans sa main. Elle la pointe en direction d’Angus qui recule d’un pas. « Fais pas ça. » Principalement parce qu’il sait que Lyanna n’a pas l’habitude de se battre. C’est plus une femme de bureau qu’une femme de terrain. Elle est plus du genre à traiter les dossiers avec les mots plutôt qu’avec la magie. Il sait qu’elle a plus de chance de le rater que de réellement le toucher. « Tu veux que je te montre ? Sors de ce bureau et ne reviens plus jamais me parler de tes pistes pour Rohan. Toi tu peux vivre de cette manière, mais pas moi. » Combien de fois a-t-elle espéré qu’il lui ramène le fils de sa sœur, en vie ? Combien de fois s’est-elle retrouvée dans son lit à pleurer après qu’il lui ait dit qu’au final ça n’avait rien donné ? Elle ne veut plus avoir de fausse joie. Elle ne veut plus qu’Angus vienne la solliciter pour l’accompagner à la recherche de ce filleul disparu. « Très bien. Reste comme tu es, c’est sûr que c’est tellement mieux de faire l’autruche. T’es vraiment à l’image des employés de ce Ministère : aveugle. » De rage, elle balance un sort informulé qui vient s’écraser contre son mur. « Tu veux que je le dise en quelle langue ? D é g a g e de ce bureau, Angus ! » Ils se toisent pendant de longues secondes avant que l’homme se décide finalement à partir. La main qui tient la baguette se met à trembler. Lyanna tente de calmer les battements de son cœur. Elle n’est pas du genre à se mettre dans des états pareils, mais là, Angus l’avait cherché. Elle contourne son bureau pour s’y installer de nouveau comme si de rien n’était. Elle commence à lire les premières lignes d’un nouveau dossier avant de remarquer que sa vue se brouille. De grosses gouttes viennent s’écraser sur les pages et elle craque. Elle pleure encore et encore parce qu’Alison lui manque et Rohan et les petits et Douglas. Parce qu’ils ne sont plus là depuis bientôt sept ans et qu’elle n’arrive pas à faire son deuil. ❝ Broken promises ❞1998 & London 1985 ; « Tu m’épouseras un jour ? » Joanne se tourne dans le lit pour faire face à Lachlan. Il dégage une aura merveilleuse et réconfortante, si bien qu’elle sait qu’avec lui rien ne peut lui arriver. La blonde vient se blottir contre sa peau nue. « Disons que j’accepte de devenir ta femme quand tu seras un grand joueur de Quidditch professionnel et que je serais Ministre de la Magie. » Il vient poser une main dans ses cheveux et se met à rire. « Autant dire dans longtemps. » Joanne se redresse et lui sourit avant de venir déposer un baiser sur ses lèvres. « Sois un peu optimiste McDonell. Ça peut se faire très rapidement. » Il penche la tête sur le côté et ses boucles rousses captent le soleil, les rendant plus lumineuses. Joanne glisse une main dans ses cheveux. « Je ne me fais pas de soucis pour ça. Notre mariage peut arriver plus rapidement qu’on le croit. » Lachlan se donne à fond pendant les entraînements. Il est dans une petite équipe d’Écosse qui ne paie pas de mine, mais qui peut le faire progresser. Il sait que des chasseurs de tête sont souvent là pendant les matchs alors il fait en sorte d’être toujours au top, encouragé par Joanne. « Ça craint pas trop pour un Ministre d’être marié à un joueur de Quidditch ? » Elle hausse les épaules. « C’est pas grave, j’innove. Regarde, on a déjà une femme Ministre de la Magie et bien je serai la deuxième femme Ministre, mariée à un joueur de Quidditch pro. » Et puis, si Joanne s’est fixée l’objectif d’atteindre le sommet c’est bien grâce à Millicent Bagnold. Elle n’est pas toujours d’accord avec sa politique, mais elle admire le fait qu’une femme soit arrivée jusque-là. Elle n’a pas eu mandat facile non plus et Joanne défie n’importe quel homme d’arriver à supporter ce qu’elle a supporté pendant tout le temps où le Seigneur des Ténèbres était en vie. Mais elle est toujours là. Lachlan attire Joanne contre lui pour lui dérober un autre baiser. « Je vois déjà les gros titres. » La blonde rit. « Puis au pire, si ça marche pas pour l’un de nous deux, il restera à la maison pour s’occuper des enfants et des tâches ménagères. » - « Pourquoi je sens que ce message m’est destiné ? » Joanne rit de plus belle. « J’ai pas dit ça. » Lachlan fait une moue peu convaincue. « On verra bien où on sera. Mais je retiens que tu ne m’as pas totalement dit non. » Fait-il avant de fondre sur ses lèvres. C’est beau ça, un mariage lorsque les deux auront atteint leurs objectifs professionnels. Rien de plus beau n’est-ce pas ? mai 1998 ; Il fait noir dans l’appartement. Les lumières sont toutes éteintes et le silence règne plus ou moins en maître. Minerva hulule un peu de temps en temps. Elle est perchée sur une chaise parce que Lynna n’est pas sortie de sa chambre depuis la veille et elle ne l’a donc pas déplacée jusqu’à son perchoir pour qu’elle puisse manger. Comprenez, l’animal ne vole pas sauf pour apporter le courrier sinon elle exige qu’on la traite en reine et considère plus ou moins Lyanna comme sa servante. Et là, Minerva a faim alors elle pousse des cris de temps en temps pour essayer d’alerter sa maîtresse. Elle espère que l’humaine n’est pas morte, ça lui ferait mal de devoir choisir quelqu’un d’autre et de surtout l’éduquer selon ses désirs. En plus elle lui a apportée des nouvelles importantes, elle devrait se montrer encore plus reconnaissante envers elle, cette humaine, non vraiment il n’y a plus aucun respect de nos jours. Lyanna, quant à elle, est enroulée dans sa couette et serre dans ses bras l’oreiller de Lachlan. Il porte encore son odeur. Elle était en train de préparer le repas lorsqu’on frappa à la porte. Elle déposa sa cuillère en bois à côté de la marmite et se débarrassa du tablier pour aller ouvrir. Face à elle se tenaient trois aurors. « Bonjour miss St John. » - « Bonjour messieurs. » - « C’est bien ici que loge Lachlan McDonell ? » - « Mh oui, mais il n’est pas là pour le mo- Nous savons, miss. » Lyanna fronça les sourcils. « Vous savez que cette nuit, on a attaqué Poudlard ? » Évidemment qu’elle le savait. Elle hocha la tête. « Vous savez où se trouve monsieur McDonell ? – « Oui, il avait entraînement avec l’équipe et il m’a dit qu’il avait des chances pour rentrer très tard. » - « Et ça ne vous inquiète pas qu’il ne soit toujours pas rentré ? » Lyanna pinça ses lèvres. « Si vous savez quelque chose que je ne sais pas, il serait peut-être temps de me le dire au lieu de tourner autour du pot. » Ils commençaient sérieusement à l’agacer les trois. L’un d’eux soupira. « Vous saviez que monsieur Lachlan McDonell faisait partie de la rébellion et qu’il était sur le champ de bataille hier soir ? » Lyanna ouvrit la bouche plusieurs fois. Lachlan ? À la rébellion ? Son estomac se tordit. Ça ne pouvait pas être vrai, n’est-ce pas ? Il lui aurait dit si c’était le cas, non ? Et puis pourquoi est-ce qu’ils employaient le passé pour parler de lui ? « Je… non… je… je ne comprends pas. » - « Son corps a été retrouvé dans les décombres de Poudlard, miss St John. » Son cœur s’arrêta de battre un court instant. Elle pleure encore et encore. Lachlan est mort pendant la bataille de Poudlard. Elle a passé la quasi-totalité de sa journée au Ministère pour répondre à des questions concernant les activités de son défunt fiancé. Elle n’a pas pris le temps de pleurer avant ça. Quand elle est rentrée, elle a ouvert sa fenêtre à Minerva pour qu’elle puisse se mettre à l’intérieur, a récupéré la lettre qu’elle avait à sa patte et est allée s’enfermer dans sa chambre. Et elle ne l’a plus quittée depuis. Lachlan est mort en emportant avec lui tous leurs projets d’avenir et ce qui restait de Joanne. Lachlan a cru à la victoire de la rébellion et s’est battu pour un monde meilleur. Mais elle a été écrasé, les membres ont été quasiment tous décimés et l’espoir est mort avec eux. Joanne lui en veut. Il l’a abandonnée. Il l’a laissée toute seule dans ce monde où il n’y a déjà plus Alison. Comment va-t-elle faire pour survivre ? Lyanna accepte de bouger au bout du trente-troisième hululement de Minerva. Elle ne sait pas si elle a réussi à dormir. Elle ne sait pas depuis combien de temps elle est dans cette chambre à pleurer en respirant le parfum de Lachlan sur l’oreiller. Elle pousse la porte et allume la lumière de sa cuisine. Minerva cligne des yeux et émet un bruit de mécontentement. Lyanna lui tend la main et elle pose ses pattes sur la peau nue de son humaine. La blonde dépose l’animal sur son perchoir et lui verse des graines et de l’eau. Elle finit par jeter un coup d’œil dans la cuisine. La marmite est toujours au même endroit et la cuillère est toujours posée à côté. Dire qu’elle avait préparé ce repas pour Lachlan. Elle expire lentement pour essayer de laisser partir cette nouvelle envie de pleurer. Sois forte, Lyanna. Ses yeux finissent par se poser sur l’enveloppe au cachet de Ste Mangouste. Ah oui, les résultats de ses examens. Ça fait un petit moment qu’elle se sent fatiguée et nauséeuse sans prendre le temps de consulter son médicomage, elle a dû céder à la menace de Lachlan pour qu’elle consente finalement à se rendre à Ste Mangouste. C’était il y a trois jours. Elle décachette la lettre et commence à la lire. Ses yeux bloquent sur plusieurs mots dont grossesse de seize semaines. Grossesse ? Grossesse ?? Ses mains tremblent. Non. Ce n’est pas prévu. Non. Ce n’est pas ce qu’ils avaient calculé Lachlan et elle. Non. Elle ne peut pas être enceinte. Pas alors que Lachlan est mort. Pas alors qu’elle ne peut rien gérer toute seule. De nouveau, les larmes coulent sur ses joues. De seize semaines en plus, elle ne peut pas… Elle va devoir le garder. Sans Lachlan. Sans personne. Lyanna se dirige vers son canapé parce qu’elle sent que ses jambes ne vont pas tarder à la lâcher. Elle s’installe dessus et attrape un coussin qu’elle serre dans ses bras. Alison n’est pas là pour l’aider à gérer ça. Lachlan n’est pas là pour l’aider à gérer ça. Personne n’est là pour l’aider à gérer ça. Personne. ❝ Keep your friends close and your enemies closer ❞Ministry of Magic - London 1999 ; Ça fait un an qu’elle a appris pour le bébé et six mois qu’elle l’a abandonné. Elle n’a pas voulu savoir si on l’avait adopté ou pas, mais elle se pose la question tout de même. « C’est un garçon, miss St John. » Lyanna était en sueur et elle avait mal à la gorge d’avoir tant crié. Elle sentit aussi des larmes rouler sur ses joues. Elle ne voulait pas savoir le sexe du bébé à la base parce qu’elle allait fatalement y penser plus tard. « Vous aviez prévu de lui donner un prénom ou pas du tout ? » Lyanna avait l’impression que le monde entier s’effondrait autour d’elle. Elle sentait son cœur battre si fort contre sa poitrine et la fatigue envahir chacun de ses membres. Elle venait de donner la vie au fils de Lachlan. Sans Lachlan. Elle avait envie de se rouler en boule sous des couvertures et ne plus jamais en sortir. Elle ne pourra jamais assumer un gamin surtout en sachant que le père était mort. Elle ne devait pas laisser son ancienne vie reprendre le dessus sinon elle n’allait jamais pouvoir avancer. Elle allait l’abandonner, faire en sorte qu’il soit adopté par une famille aimante et ne surtout pas chercher à avoir de ses nouvelles. Elle hocha la tête de gauche à droite, les lèvres pincées. Si elle ne lui donnait pas de prénom, ça irait, pas vrai ? Elle y penserait moins. Lyanna vit la sage-femme lui lancer un regard lourd en sous-entendu. Elle savait qu’elle était fortement jugée par cette femme. Mais c’était son choix et elle devait le respecter. Elle avait le bébé dans les bras et elle l’amena pour le nettoyer pendant que Lyanna récupérait. Elle n’arrivait pas à se reprendre. Les larmes coulaient encore et encore. C’est en entendant le bébé couiner qu’elle se rendit compte que c’était la dernière fois qu’elle allait le voir. « Amael. » Fit-elle d’une voix tremblante. « Son père aurait voulu l’appeler Amael. Maintenant arrêtez de me torturer et amenez-le loin. » Sa voix aurait pu paraître froide si elle n’était pas coupée par des sanglots. La sage-femme hocha la tête et sortit de la chambre, Amael dans ses bras. Au revoir petit prince. Comme toujours quand Amael envahit son esprit, elle ressort le dossier qu’elle a sur lui. Pas grand-chose, juste deux trois papiers et une photo de son échographie. Lyanna garde ses yeux fixés sur les lettres du prénom avant d’effleurer l’écriture du bout des doigts. Machinalement, elle pose une main sur son ventre. Elle est de retour au Ministère depuis quelques semaines seulement. Elle a été absente depuis le mois de juin de l’année dernière. Elle a prétexté une lourde dépression après la disparition de Lachlan alors qu’elle a passé ses journées chez elle en attendant d’accoucher de ce petit être. Elle a donc suivi ce qu’il se passait dans le monde magique sans pouvoir intervenir. De manière générale, elle n’intervenait pas déjà avant. Elle a très vite compris qu’avec le nouveau régime, il était hors de question de l’ouvrir. Désormais de retour, elle fait encore plus profil bas. « Ah donc ce n’est pas une légende. Vous êtes vraiment de retour. » Lyanna sursaute et range précipitamment son dossier dans un tiroir de son bureau. Trevor Walsh, un autre juge au magenmagot, vient de passer devant la porte de son bureau. Il a un grand sourire aux lèvres. La blonde sourit légèrement. « Non, ce n’est pas une légende, me voilà de retour. » - « C’est une bonne chose, St John. Comment vous allez ? » Son sourire vacille un peu. « On fait aller. Je ne peux pas continuer à me morfondre chez moi alors tada. » Répond-elle simplement. Quelque part, c’est vrai. Elle commençait à tourner en rond chez elle et ça a même fini par agacer Minerva. « On va pouvoir travailler un peu plus souvent ensemble dans ce cas. » Toujours enthousiaste avec sa large moustache blanche, ses yeux bleus pétillants et son sourire bienveillant. Trevor Walsh est un homme qu’elle respecte pour sa droiture et son savoir immense, mais elle se demande comment il fait pour supporter tout ça. Sans réellement le savoir, Lyanna venait de trouver son mentor en la personne de Trevor puisque plus tard il lui donnera le conseil le plus précieux : « Ma petite, le secret pour réussir c’est se blinder. Plus vous allez vous blinder, plus vous pourrez encaisser les coups et les atrocités... du Magister. » Et se blinder, c’est ce qu’elle fera. 2001 ; avant la décision finale. L’affaire est épineuse. Ça fait depuis huit heures ce matin que Lyanna est dessus sans arriver véritablement à trouver comment résoudre ça sans que le sorcier incriminé en prenne pour un maximum. Elle a dégagé les tableaux qui se trouvent dans son bureau pour installer les différents éléments de l’affaire. Baguette en main, elle fixe ce qu’elle a déjà fait. Un pli soucieux barre son front et elle se mord la lèvre inférieure. Elle remarque Delilah Davis qui passe devant son bureau. Elles sont sur la même affaire ensemble. Avec Trevor, ils sont tous les trois contre l’avis général et comme ils ne sont pas une majorité à être d’accord chaque parti doit argumenter pour convaincre l’autre afin d’arriver à un compromis. Chacun a cherché de son côté, mais Lyanna bloque. « Hé… miss Davis ? » Elle voit la jolie jeune femme s’arrêter et se tourner dans sa direction. « Oui ? » - « Je me demandais si vous aviez quelque chose sur l’affaire ? » Une légère grimace le visage de la brune et ses épaules s’affaissent légèrement. Elle secoue négativement la tête. « Rien de bien tangible, malheureusement. Ce ne sont que des spéculations, rien qui pourrait convaincre les autres membres du magenmagot. » - « Aïe. » Dans ses souvenirs, elle n’a jamais été sur une affaire aussi compliquée que celle-ci. « Quant aux autres, ils ont déjà l’argumentation qu’il faut. » Lyanna ricane. « Forcément. » Elle secoue la tête lorsqu’elle voit le regard interrogatif de Davis. Inutile qu’elle crache que c’est en défaveur de la victime et que ça arrange bien le gouvernement qu’il soit condamné. « On peut toujours travailler ensemble si ça vous dit ? Je peux envoyer une note à Walsh pour qu’il nous rejoigne. Si on s’y met à trois, on trouvera quelque chose, non ? » Elle voit la sorcière hésiter un instant en jetant un coup d’œil dans le couloir puis hausser les épaules et rejoindre Lyanna dans son bureau. La blonde s’empresse de se saisir d’une plume et d’écrire quelques mots à l’attention de Trevor. Elle attrape sa baguette, l’agite et laisse le message partir. Il ne leur faut pas moins de cinq heures, trois cafetières de café et deux repas pour arriver à trouver une argumentation qui tient la route. Elle ne va pas sauver totalement sauver le coupable, mais au moins alléger les peines et peut-être qu’il va échapper à une mort certaine. Faut-il encore qu’il accepte les conditions : devenir un rebut. Ce n’est pas l’offre la plus séduisante, Trevor, Lyanna et Delilah le savent, mais c’est la meilleure chose qui puisse lui arrive à l’heure actuelle. Ils ont tout essayé pour lui éviter cette alternative, mais malheureusement il ne pourra pas y échapper s’il veut survivre sans finir dans les geôles d’Azkaban ou pire. Sûrement pire concernant l’humeur aléatoire des mangemorts. Lyanna s’étire épuisée et remonte une couverture que Delilah s’était mis dessus avant de s’endormir. « Vous vous blindez de plus en plus St John. C’est bien. » - « A-t-on réellement le choix de toute façon ? » Fait-elle alors qu’elle regarde Davis dormir paisiblement. Trevor a toujours ce petit sourire malicieux. Il pose une main sur l’épaule de Lyanna. « Il faut ce qu’il faut pour survivre. » après la décision finale. Le condamné a accepté de devenir un rebut pour échapper à la mort. C’est une petite victoire pour Delilah, Lyanna et Trevor. Lyanna décide de payer un café hors de son bureau à Davis parce qu’elle le mérite amplement. « Tu as fait un travail remarquable, Delilah. » La brune lui sourit. « Ça aide d’être avec vous deux. » Elles passent devant des membres du département de régulation des créatures magiques et forcément au milieu se trouve… « Tiens on se balade en dehors de ses bureaux maintenant. » - « Tiens et si t’allais bouffer un scrout à pétard pour changer, Gallagher ? » Fait-elle en souriant d’un air mauvais. Elle voit le visage de Slevin se rembrunir et ça lui procure un plaisir immense. Rien n’a changé depuis Poudlard. Ils se tirent toujours autant dans les pattes. Avant c’était pour les notes, maintenant c’est pour gagner le respect de l’autre. Techniquement, Gallagher est devenu supérieur à elle depuis peu, mais ça elle ne l’accepte pas. Pas du tout. « L’amabilité, ce n’est toujours pas ça, St John. Dois-je te rappeler où est ta place ? » Lyanne perd son sourire instantanément. Elle ne supporte pas qu’il lui rappelle qu’il est arrivé à la place qu’il voulait et pas elle. Que lui est plus proche du siège de Ministre (enfin… non vu qu’il y a le Magister et qu’il ne semble pas prêt à bouger et que personne ne va oser le défier et que de toute façon ça fait des années que ce n’est plus une démocratie ici-bas) qu’elle. Ça l’agace. Il l’agace. Slevin Gallagher lui donne de l’urticaire et elle souhaite plus que tout l’écraser. « Inutile. » Ils se toisent pendant de longues secondes. Delilah, mal à l’aise, n’ose pas bouger et encore moins ouvrir la bouche. Lyanna finit par détourner le regard. « On va te laisser à tes affaires urgentes, Gallagher. Attention à ne pas te faire écraser par quelque chose. » - « St John… » Prévient-il. « C’est une blague. Si je voulais vraiment attenter à ta vie, je serais plus sournoise. Bonne journée, monsieur Gallagher. » Avant de s’en aller, entraînant Delilah à sa suite. « Mais… » - « C’est l’exemple parfait du gros naze. T’en approches jamais. » Fait-elle avant que Delilah ne puisse en parler plus. Slevin ne mérite pas qu’on s’attarde sur lui. Ça lui ferait bien trop plaisir. 2003 ; C’est une plaisanterie. C’est une grosse plaisanterie. De quel droit est-ce qu’il s’en mêle ? Lyanna froisse le parchemin qu’elle a entre les mains avant de se rappeler qu’elle ne doit pas laisser la colère la guider. Gallagher cherche à la provoquer, c’est tout. Ça fait deux belles années qu’il lui met des bâtons dans les roues et qu’il continuera parce qu’il se sait supérieur à elle hiérarchiquement. Et elle le hait si fort pour ça. Elle sait qu’il jubile de cette situation, qu’il en profite encore et encore et que le jour où elle va riposter, il ira probablement chialer dans les jupes de sa mère. Pardon. Excédée, Lyanna se lève le parchemin en main et sort de son bureau direction celui du directeur de régulation des créatures magiques. En chemin, ses talons claquent sur le sol avec force, signe qu’elle est en colère. Elle croise plusieurs employés qu’elle salue d’un simple mouvement de tête avec un sourire forcé du bout de ses lèvres rouges. Elle espère grandement qu’on ne viendra pas lui adresser la parole, peu sûre que sa voix ne trahisse pas sa colère. Lyanna appuie férocement sur le bouton de l’ascenseur en réfléchissant aux tortures qu’elle fera subir à Slevin le jour où elle arrivera à prendre du galon. Elle a déjà songé à le suspendre en l’air pendant qu’un dragon lui brûle la plante des pieds. Ça serait drôlement ironique comme punition en sachant qu’il est directeur du département de régulation des créatures magiques. Les portes s’ouvrent enfin et elle entre dans l’ascenseur. Elle presse le bouton qui correspond au niveau quatre et attend que ça se referme pour s’accrocher à une poignée suspendue au plafond. La machine se met en marche avec toujours autant de violence. Elle se demande si avec le Magister, ils n’ont pas renforcé la vitesse de ces engins de malheur par pur esprit de sadisme. Lorsqu’elle arrive à destination, elle sent ses jambes flageoler. Lyanna traverse de nouveau les couloirs pour arriver devant la porte du bureau de Gallagher. Sans frapper, elle entre. « Vous ferez part de vos rapports ou désagréments ou quoi que ce soit à votre supérieur un peu plus tard. Je dois lui parler. Et c’est important. » Elle n’a pas quitté Slevin des yeux depuis qu’elle est entrée. Elle n’a même pas vu le visage de l’employé avec lequel il parlait. Ce n’est pas important. Ce qui l’est par contre c’est l’affront abominable qu’il lui a fait. L’autre tente tout de même d’ouvrir la bouche, mais Lyanna tourne sa tête dans sa direction et il se fait tout petit. Certains ont appris qu’il ne faut pas trop la contredire quand elle est dans cet état. Il décide que le mieux est donc de s’enfuir. Les employés du département ont tendance à beaucoup voir passer la furie blonde depuis la nomination de Gallagher. Une fois la porte refermée, Lyanna explose. « Tu m’expliques ? » Fait-elle en déposant le parchemin juste devant Slevin. Elle sent la colère monter encore plus quand elle le voit esquisser un léger sourire en coin. Merlin qu’il l’insupporte cet homme. « Comme tu peux le voir. Je le fais condamner. » - « Tu m’apprends rien. Je sais lire, Gallagher. Tu le fais condamner sur la base de quoi au juste ? » Le directeur se penche en avant et joint ses mains sous son menton. « Sur la base que c’est un être dangereux et qu’il doit payer pour ses crimes. » Lyanna pose ses mains sur le bureau et se penche en avant, plongeant son regard dans le sien. « Tu n’as aucune preuve que c’est lui qui a commis ce crime. Aucune, Slevin. » Sa voix claque. Et c’est probablement la première fois qu’elle prononce son prénom. « Tu condamnes un innocent pour te prouver quoi ? » Il est toujours aussi calme alors qu’elle pourrait actuellement lui dévisser la tête pour le faire taire. « Il n’est pas innocent. » - « Sur quelles preuves ? » - « Tu verras au procès final. » Lyanna se redresse, ses yeux brillent à cause de la colère. « Un jour ou l’autre, Gallagher, ça va se retourner contre toi tout ça. Retiens ça. » Il se met à rire légèrement et elle esquisse ce sourire qui veut dire ris aujourd’hui, tu vas t’en manger une un autre jour. « J’espère que ça va te peser sur la conscience pour le restant de tes jours et qu’actuellement ça t’empêche de dormir toutes les conneries que tu fais juste pour bien te faire voir. » Le silence s’installe alors dans le bureau. Gallagher finit par se redresser, il contourne son bureau et va ouvrir sa porte. « Tu peux t’en aller maintenant. » Lyanna récupère son papier et passe juste à côté de lui. Il lui attrape le bras et vient glisser à son oreille un : « Je n’ai aucun regret. Tu devrais le savoir depuis le temps. » Elle se dégage de sa prise et lui lance un regard rempli de dégoût avant de réellement s’en aller. Rira bien qui rira le dernier. ❝ Iron Lady ❞2004 & Ministry of Magic beginning of december ; Comme les autres juges du magenmagot siégeant pendant le règne du Magister, Lyanna est passée par des interrogatoires interminables. Pendant des années, elle a appliqué les lois injustes de ce gouvernement dictatorial sans rien dire, sans essayer de les contourner. Elle a courbé l’échine et a été une parfaite représentation d’un employé tenu par la terreur et ne souhaitant pas trop se mouiller dans la résistance. Lyanna n’est pas fière d’avoir été si lâche, mais qu’aurait-elle pu faire pour les insurgés ? Il n’y a qu’après sa rencontre avec Trevor qu’elle a vraiment compris qu’elle pouvait agir pour les autres, alléger des peines lors des procès, faire des petits gestes qui passent inaperçus, mais qui font la différence. C’est Trevor, d’ailleurs, qui lui évite la case du licenciement. Elle a appliqué les lois du Magister donc elle est autant coupable que n’importe quel mangemort. Mais Trevor a eu des arguments assez convaincants pour la sortir de là. Et à son tour, Lyanna a souhaité sortir Delilah Davis de tout ça. Elle a été avec elle dans la majeure partie des procès après la petite victoire du trio en 2001 et Lyanna s’est prise d’affection pour elle. « Vous voilà sortie d’affaire, miss. » Lyanna sourit à Walsh, ça fait quatre jours qu’elle a repris son petit train-train quotidien. « Vous allez rester à votre poste de juge uniquement ? » - « Il le faut bien, non ? » Le gouvernement vient tout juste de se mettre en place, il est provisoire, mais il applique déjà des lois plus humaines. Ce n’est pas difficile de ce côté-là. « Vous savez… ça fait trois ans que nous travaillons ensemble vous et moi. Je vois du potentiel en vous, on a besoin de gens comme vous là-haut ? » Lyanna se fige. « Il y a des places au cabinet du Ministre. Je peux vous recommander, vous pourrez rester juge et cumuler cet autre emploi. » C’est ta chance ma fille, ne la loupe pas. Elle n’a même pas à réfléchir, elle le sait : « Avec grand plaisir. » end of december ; Lyanna se pince le nez en relisant encore et encore les projets de décrets qui passent sous son nez. « C’était quoi déjà le but de ce gouvernement ? Anti-totalitaire ? » - « St John… » Gronde Trevor. La blonde lève la main en signe de reddition. « Mais faut reconnaître que vous allez un peu à l’encontre de ce que vous avez énoncé au début quand même. » - « C’est de la politique tu-Oh non, Trevor, ne me sortez pas un ‘tu ne peux pas comprendre’ parce que je suis capable de comprendre ce genre de choses, ok ? » Son regard est dur et elle a un air de défi sur le visage. « Lyanna, il faut ce qu’il faut pour que ça marche. » Elle lève un sourcil vraiment sceptique. « Et donc pour ça, faut devenir aussi stupide que l’ancien gouvernement ? » Elle ne comprend pas où ils veulent en venir. Ils étaient beaux au début avec leurs idéaux et leurs plans qui vont révolutionner le monde magique, mais elle a plus l’impression que rien a vraiment changé. Le Magister n’est plus là, certes, mais ils sont toujours dans une politique bourrine, sans vraiment faire avancer les choses. Les procès des grands mangemorts et des autres criminels de guerre n’ont rien arrangé non plus. Et ça n’arrange pas ses plans de conquête du siège de Ministre. Si on l’associe à ce gouvernement, ça ne va pas être bon pour sa carrière. « Les décisions ne sont pas prises à la légère. Tu le sais. C’est mûrement réfléchi et dans le meilleur intérêt. Pour tout le monde. » Ajoute-t-il en la pointant du doigt. Lyanna secoue simplement la tête. Ils ne changeront rien. Ils ne vont pas révolutionner le monde magique. Ils ne comprennent rien en fait. Et c’est probablement ça le plus terrifiant. january ; Encore une fois elle traverse ce couloir qu’elle connaît si bien. Mais si auparavant, elle usait d’un pas rageur et rapide, maintenant c’est plutôt calme. Elle sourit même aux employés du département de régulation des créatures magiques. Ils savent pourtant qu’elle est là pour remonter les bretelles de leur directeur. Elle a un peu plus de pouvoirs désormais, elle peut pleinement se le permettre. D’autant qu’elle est capable de tout pour le faire plonger, elle ne sait pas comment il a réussi à s’en sortir sans se faire éjecter du Ministère, mais à la moindre bêtise, elle ne va pas le louper et elle sera même la personne qui lui annoncera qu’il a été viré. Pour l’heure, elle se rend dans son bureau pour lui expliquer pour la énième fois qu’il doit se plier aux ordres qui viennent d’au-dessus. Cette fois, c’est elle qui lui est supérieure. Cette fois, c’est elle qui a le pouvoir et après des années d’humiliation en tout genre de sa part, c’est à son tour d’en profiter largement. Comme à chaque fois, elle pousse la porte sans frapper et sans annoncer sa présence. « Monsieur Gallagher, bonjour. » Fait-elle avec un large sourire. Elle le voit à peine redresser la tête de son dossier, mais elle sait qu’elle a toute son attention. « Nous avons fait passer un nouveau décret qui est maintenant appliqué par tout le monde. Sauf ton service. » Elle s’avance et vient s’appuyer sur le bureau. « Tu n’es plus au-dessus des lois, Gallagher, si le décret est passé, tu dois le respecter. » Cette fois, il lève la tête. Elle le sent agacé et ça lui procure une joie immense. Elle s’empêche de jubiler sur place. « Je ne vois pas l’intérêt de pleinement le respecter. Voilà pourquoi je ne l’applique pas entièrement. » Lyanna secoue la tête. « Dois-je te rappeler qui est en charge ici ? » - « Toujours pas toi. » Elle ne se démonte pas. Elle a retenu à temps son envie puissante de lui coller une gifle. « Ne commence pas. Obéis et applique le décret en entier où je vais être obligée de le reporter au Ministre. » - « Comme font les enfants ? Tu vas aller rapporter ? » Répond-il en souriant d’un air moqueur. « Exactement, je vais m’amuser à faire comme tu as pu faire quand le Magister était là : je vais dénoncer. » Elle le voit se rembrunir. Oups touché. « Et comme les enfants, je vais te coller un avertissement. Au bout de trois, je te laisse imaginer la punition que tu vas recevoir. » Finit-elle avant de s’en aller sans demander son reste. Et parce qu’elle a beaucoup de choses à gérer également. En retournant à son bureau, elle croise la route de Delilah. « Lyanna… dis… est-ce que tu avais lu la liste des héros de guerre ? » La blonde cligne plusieurs fois des yeux et hoche la tête de droite à gauche. Elle voit la brune pincer les lèvres. « Tiens. » Elle lui tend un parchemin. Elle voit plusieurs noms, certains sont barrés d’autres non. Lyanna suppose que les non-barrés sont ceux qui ont ignoré les honneurs du ministère. « Oui ? Je ne comprends pas… » - « Regarde à H. » Elle fronce les sourcils mais obéit quand même. Helvar, Angus. Et puis… Helvar, Rohan. Son souffle se bloque dans sa poitrine. Sa poigne se fait plus forte sur le parchemin. Elle doit relire les deux noms plusieurs fois pour être sûre de bien comprendre. « C’est… c’est impossible. Il me l’aurait dit… » L’incompréhension traverse ses yeux. « J’ai vérifié plusieurs fois et j’ai demandé autour de moi. Ce n’est pas une blague, Lyanna. » Angus ne lui a rien dit. Pourquoi Angus ne lui a-t-il rien dit ? Il sait depuis combien de temps ? Elle a envie de pleurer d’un seul coup. Elle sent ses jambes qui tremblent. Et la terre qui tourne. Delilah l’attrape et la guide jusqu’à son bureau. « Il… il ne m’a rien dit. » Toute pensée logique s’en est allée. Lyanna ne pense pas au fait qu’elle n’a plus voulu lui parler après cette affreuse dispute en 1996, évidemment qu’Angus ne lui aura rien dit. C’est un Helvar. Et il la déteste probablement depuis ce jour-là. Rohan est en vie et c’est probablement la meilleure nouvelle qu’elle ait pu entendre jusqu’à ce jour. Il ne lui reste plus qu’à aller confronter Angus. Rohan, pardonne-moi. Pardonne-moi de ne pas avoir cherché. Pardonne-moi pour tout.
Dernière édition par J. Lyanna St John le Jeu 26 Jan 2017 - 21:55, édité 22 fois |
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HERO • we saved the world Rohan Helvar | rheqthzrhyeRHFDSD edit : FIRST PSK MÊME SI J'ME SOUVIENS PAS TROP DE TOI JTM. TATIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE. elle est si belle jpp, j'ai si HÂTE DE LIRE TA FICHE. et en même temps non parce que.... mais je serai forte promis. - Spoiler:
j'pose ça là, psk UUUUGH REGARDE-LES ILS SONT SI CUTE JE. on va être FABULEUX. et je VOTE POUR TOI okay ???? montre-leur c'est quoi être une REINE à ces gueux du ministère. |
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HERO • we saved the world Amelia Cartwright | | | | |
OUTCAST • all hail the underdogs Aspen Dunstan | | | | |
| Elle est si beeeeeeeeeelle Rebienvenue chez toi et bonne chance pour ta fiche Promis Slevin arrive très vite |
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WIZARD • always the first casuality Pansy Parkinson ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 25/10/2014
‹ messages : 4640
‹ crédits : prométhée
‹ dialogues : 'lightcoral'
‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9003
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
| hearteyes, motherfucker je reviens |
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| poussez-moi écartez-vous que je me consterne à ses pieds devant tant de magnificence rebienvenue à la casa, douce mie |
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OUTCAST • all hail the underdogs Indiana Alderton | CE PERSO OSDIFSHDOFPSIDHF J'AI SI HÂTE DE LIRE |
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