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sujet; J'ai un secret : Madame Irma est de ma famille ♥ Naïs |
| Poudlard, mars 1998. Tu te détestes. Tu n'aimes pas quand les autres sont en retard alors que, toi, tu as tendance à souvent l'être. Tu détestes cela, c'est un manque de respect de ne pas être à l'heure. Et pourtant, tu ne l'es pas. C'est pour cette raison que tu passes en coup de vent dans les couloirs, que tu cours à en perdre haleine.Tu fais juste attention à ne bousculer personne, à ne croiser aucun regard et encore moins la route du concierge, ni des Carrow. Tu t'es suffisamment fait remarquer depuis le début de l'année scolaire, tu n'as pas l'intention d'écoper d'une nouvelle punition dans les cachots. Tu aurais préféré que ces punitions ne refassent jamais surface, tu aurais préféré que Dumbledore survive, tu aurais voulu que Lord Voldemort ne renaisse jamais de ses cendres. Tu ne sais pas ce que l'avenir vous réserve mais tu espères sans trop y croire que ce sera plus lumineux que le monde actuel. De toute manière, à tes yeux, les choses ne peuvent pas empirer. Mais dans tous les cas, tu continueras à te battre, pour tes idéaux, pour défendre ceux qui te sont chers, et tant pis pour les punitions. Tant que c'est toi qui souffre et non les autres, tu l'acceptes sans broncher.
Mais pourquoi cours-tu, jeune Atkins ? Quelle importante mission requiert à ce point toute ton attention ? Un rendez-vous au sommet de la tour d'astronomie, un rendez-vous avec Naïs Goldstein. Naïs la merveilleuse Poufsouffle, ta binôme de potions, la douce Naïs... Vous sortez ensemble. Tu te souviens encore des grands yeux étonnés de ta sœur quand elle a appris la nouvelle. Oui, toi, le timide petit garçon, tu sors désormais avec quelqu'un. Mais cela semblait être une évidence. Le courant est immédiatement passé entre vous, tu as vu en elle bien plus qu'une amie... C'était logique, en quelque sorte. Tu l'aimes. C'est aussi simple que cela : tu l'aimes. Et cela te rend encore plus mal d'être en retard. Tu n'as pas envie de te disputer avec elle, cela te blesse toujours et elle aussi. Tu ne veux pas la rendre malheureuse. Et pourtant, alors que tu sais que tu devrais encore accélérer l'allure, tu t'arrêtes quelques secondes. Juste le temps de sourire timidement à Elijah, d'échanger quelques mots avec ce Serpentard si cher à ton cœur. Mais ce n'est pas le moment d'y songer. Tu reprends donc ta course, arrivant bien vite au bas des marches de la tour. Un soupir de désespoir s'échappe d'entre tes lèvres. Il y a encore un très long escalier à monter et, pour peu, tu sentirais le découragement s'emparer de toi. Mais ce n'est pas ton genre, alors tu replaces correctement ton sac sur ton épaule et entreprends de monter ces maudits escaliers jusqu'au sommet.
Durant le trajet, tu te remets en mémoire la raison de ce rendez-vous. C'est certes pour passer du temps ensemble, vous étiez tous deux bien occupés avec les cours aujourd'hui, mais il y a autre chose. Tu n'aimes pas mentir, même par omission. Hors, tu n'as rien dit à Naïs à propos de ton don et cela commence à te peser sur la conscience. Vous êtes très proches l'un de l'autre et pourtant tu t'es continuellement refusé à la regarder dans les yeux ou à lui parler de cette capacité inscrite dans tes gènes. Il est grand temps de lever le voile sur cette particularité, même si ton cœur se serre à cette simple idée. Tu n'aimes pas parler de toi, de ce qui ne va pas ans ton existence. Tes problèmes, tu les a toujours affrontés seuls, la tête haute. Mettre quelqu'un dans la confidence t'inquiète donc tout naturellement. Tu ne sais pas comment elle va réagir. Enfin, tu verras bien. Vous verrez bien. Arrivé au sommet, tu t'accordes deux secondes pour prendre quelques longues inspirations suivies d'expirations mesurées, afin de remplir tes poumons, puis la cherche du regard. Elle n'est pas ici, donc tu supposes – et espères – qu'elle est dehors, sur le balcon. Tu pousses un peu la porte... Et sourit doucement lorsque tu la vois, dos à toi... Tes joues s'empourprant un peu, comme toujours, tu t'avances vers elle, signalant bien rapidement ta présence.
-Naïs ? Je suis là... J'espère que tu ne m'attends pas depuis trop longtemps, je... Je suis désolé d'être en retard... Je me suis endormi sur mon devoir d'astronomie...
C'est la pure vérité. Tu lui as déjà expliqué que tu étais insomniaque, tes nuits, tu les passes à faire des milliers de choses mais dormir n'en fait pas parti. Résultat, ton corps se repose à la moindre occasion, en pleine journée. Elle le sait, tu ne contrôles pas ton sommeil en décalage complet. Tu en as honte mais ni l'hypnose ni les traitements des médicomages n'y ont rien changé. Tu es un cas à part il semblerait, sur bien des domaines. Bref. Les yeux obstinément fixés sur le sol, tu te tords un peu les mains, anxieux. Mentalement, tu te donnes un coup de pied au derrière et vient plutôt essayer de l'enlacer, doucement...
-Désolé... Alors, comment s'est passée ta journée ?
Tu essayes de gagner un peu de temps, tu ne t'en caches pas. Tu veux aussi savoir comment s'est déroulée cette journée loin de toi. Tu n'aimes pas l'ambiance scolaire actuelle, tu t'inquiètes toujours trop pour ceux qui te sont chers. TU ne sais jamais ce qu'on pourrait leur faire et laisser travailler ton imagination est vraiment une très mauvaise idée. Tu espères qu'elle te pardonnera, pour tout... |
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our world is slowly dying. Party girls don't get hurt, Can’t feel anything, when will I learn ? I push it down. I'm the one "for a good time call", Phone’s blowin' up, they're ringin' my doorbell. I feel the love, feel the love. Naïs avait toujours pensé que Poudlard n’était pas un endroit adapté pour elle. Jeune née-moldu qu’elle était, on la persuadait que dès la naissance, elle n’avait pas été faite pour la magie. C’était comme inscrit dans ses gènes. Elle détenait des pouvoirs qui, peut-être, auraient pu profiter à d’autres. C’était tombé sur elle. Le sort, le destin, la fatalité ? Elle n’en avait aucune idée, et beaucoup de fois, tard le soir, elle se posait la question. Beaucoup de fois, alors seule dans son lit, elle se demandait si elle méritait sa place dans ce merveilleux château aux allures féodales. A chaque fois, elle finissait par s’endormir, assaillie par ces démons qui tourmentaient son esprit. Après tout, que lui apportait cette intense réflexion qui lui retournait le cerveau, cet éternel casse-tête qui la faisait douter d’elle-même, de ses capacités, de ses origines ? Pas grand chose, au final. Quelques heures de sommeil en moins, tout au plus. Un nouveau retard au pire. Ce ne serait qu’un nouveau parmi cette longue série. Et alors, elle se réveillait tous ces lendemains avec le sourire aux lèvres et sa joie de vivre caractérielle. C’était Naïs, c’était ce qu’elle voulait être. Sans grande prise de tête, avec un total relâchement. Ils essayaient de la rabaisser, de l’insulter, de la toucher au plus profond de son coeur. Eux, ces élèves idiots issus de longues lignées de sang-pur réputées. Eux, ces autres qui ne lui ressemblaient pas et dont elle n’enviait ni la richesse ni la renommée. Eux, ces éternels prétentieux qui pensaient tout avoir, qui pensaient tout pouvoir connaitre. Ils arpentaient les couloirs de Poudlard fièrement, dignement, la regardaient de haut, comme si elle n’était rien d’autre qu’une poussière, ou tout au mieux un vulgaire chiffon. Ils pensaient qu’ils étaient rois et reines car leur nom de famille les hissait à ce titre qui n’existait point, qu’ils avaient eux-mêmes inventés. Et, suivis de leurs disciples, de leurs stupides valets qui les encourageaient sûrement autant qu’ils les craignaient, ils se permettaient des choses interdites, des choses inhumaines. On ne pouvait les atteindre parce qu’ils étaient ensemble, mais ce n’était pas pour autant qu’ils étaient soudés. Puissants. Ils étaient simplement plus puissants. Naïs ne se sentait pas à sa place parce qu’ils étaient là pour lui rappeler un peu plus chaque jour qu’elle pouvait douter d’elle. Mais bienheureusement pour elle, la jeune Poufsouffle avait trouvé ces personnes, qui donnaient un peu de sens à sa présence dans ce château écossais éloigné des regards moldus indiscrets. Il y avait ces quelques élèves, cette poignée miraculeuse de chanceux, avec qui elle s’était liée d’amitié, et bien plus. Elle avait besoin d’eux, de leur soutien, de leur affection. Ils étaient ses piliers, et c’était grâce à eux que chaque jour, elle trouvait la force et le courage d’assister à ces cours ennuyeux. Parce que Naïs n’avait jamais beaucoup aimé l’école. Abonnée des « Troll », elle était sûrement la moins bonne élève de sa classe, et n’honorait pas vraiment le côté travailleur qu’on assimilait généralement à la maison des jaunes et noirs. Bien au contraire. Paresseuse, elle n’était pas vraiment ce qu’on pouvait qualifiée d’une acharnée de travail, et ne faisait que le strict minimum. Retenues et rendez-vous chez la directrice de sa maison s’enchainaient, rien n’y faisait. Naïs était insolente, Naïs n’était pas bonne élève. Elle avait compris. Elle ne voulait pas devenir mieux, devenir pire, devenir plus. Elle était fatiguée de ces histoires inutiles, de ces potions imbuvables, de ces sortilèges intenables. Et elle savait qu’un système scolaire moldu n’aurait guère été mieux. Naïs n’aimait pas l’école. Sauf pour ces quelques personnes qui lui donnaient le sourire. Parmi eux, il y avait Emrys. Ah, Emrys le timide, Emrys le joyeux, Emrys le courageux. Il avait beau être âgé d’une petite année de moins que la jolie rebelle, Naïs, en un regard, s’était aussitôt éprise du beau jeune homme qu’il était. Et le Serdaigle, romantique au grand coeur, avait su combler les attentes de cette éternelle insaisissable Naïs. Cela ferait bientôt six mois qu’ils s’étaient embrassés pour la première fois, et si les temps et les sentiments avaient bien changé, lorsqu’il entrait dans son champs de vision, les yeux de Naïs brillaient de mille feux, et bien plus encore. Elle se souvenait encore de leur première rencontre. C’était banal et insolite, mais elle se souvenait de chaque détail avec une précision déconcertante. Pour une fois, elle avait apprécié un cours de métamorphose comme jamais. Redoublante, elle s’était retrouvée bien seul dans la salle de classe, alors que tous ses amis étaient fièrement passés au niveau supérieur après avoir chacun obtenu un nombre suffisant de BUSE. Naïs, elle, n’avait pas été assez compétente. Peut-être pas assez intelligente. Pas assez motivée, pas assez tendue. Revenir sur ces tristes examens était une épreuve pour elle, alors qu’elle disait perdre un an de sa vie, et que c’était un drame, une catastrophe, une tragédie. Il s’était assis à côté d’elle alors que son regard, perdu dans le vide, ne cherchait ni les pupilles d’Emrys ni même celles de personne d’autre d’ailleurs. Elle était vide d’esprit, vide de pensées, et c’était bien la première fois qu’elle regrettait autant quelque chose. « Salut, je peux m’assoir ici ? » Avait-il déclaré doucement et alors, elle avait tourné la tête depuis la première fois depuis qu’elle s’était assise sur cette misérable chaise de bois. Il avait été comme une illumination, une évidence. Son visage s’était éclairci d’un léger sourire et ses yeux adoucis d’une mélancolie poétique et timide qu’on ne lui connaissait pas. Pendant toute l’heure, Naïs avait bu les paroles d’Emrys, et elle l’avait même dévoré du regard de manière gênante. Il était beau, grand et fort, Emrys. Il avait tout. Et un mois plus tard, ils étaient ensemble, main dans la main, déambulant dans le parc encore ensoleillé joliment par les rayons solaires, au début du mois d’Octobre. L’automne était arrivé comme un vent frais qui balayait le visage de Naïs, et lui avait apporté l’Amour. Le vrai. Naïs humait l’air frais de Mars avec cet air déboussolé qu’on ne lui connaissait pas. Appuyée contre le rebord de pierre, tout en haut de la tour d’Astronomie, elle attendait quelqu’un, c’était certain. Et pas n’importe qui. Emrys, pendant la matinée, alors qu’elle l’avait rapidement croisé dans un couloir le temps de lui voler un baiser, lui avait donné rendez-vous en ce lieu romantique et mystérieux. Seulement, cela faisait bientôt vingt minutes que l’heure de leurs retrouvailles avait été dépassée, et pas l’ombre du Serdaigle ne se présentait à elle. Douteuse, elle commençait à croire qu’elle n’était ce soir que l’objet d’une farce, d’un maudit jeu, et hésitait à faire demi-tour, déçue. Il n’était pas dans la nature d’Emrys de la traiter ainsi, même si ces derniers temps, elle avait décelé une certaine tension entre eux, une gêne inhabituelle dont personne n’était coupable, puisque tout le monde l’était. Ou du moins tous les deux. Naïs le sentait : leur passion n’était pas aussi farouche qu’aux premiers jours, leur amour moins persistant, moins résistant, moins présent, peut-être. Elle se posait des questions, s’endormait un peu plus tard le soir. Elle n’avait jamais vraiment été très émotive ou sentimentale, Naïs. Elle préférait l’aventure au romantisme, la rébellion à la passion. Mais après tout, l’Amour n’était-il pas qu’une romantique aventure, une passionnelle rébellion de la conscience et la fierté contre le coeur ? Soudain, alors qu’un ultime soupir s’échappait des lèvres de Naïs rosies par la brise de cette fin d’après-midi, elle entendit la porte grincer, et, comme un miracle, une apparition divine tant espérée ; Emrys, cherchant sa respiration certainement après avoir couru dans les escaliers de la tour, se présentait à elle. « Naïs ? Je suis là... J’espère que tu ne m’attends pas depuis trop longtemps, je... Je suis désolé d’être en retard... Je me suis endormi sur son devoir d’astronomie... » Il lui sourit et elle s’approcha de lui, passant ses bras autour de son cou pour l’enlacer tendrement. Elle lui en voulait, quelques secondes plus tard. Mais son visage angélique et sa voix innocente la trahissaient à chaque fois ; elle devait se rendre à l’évidence, il lui était tout bonnement impossible de reprocher la moindre faute, même minime, à Emrys. Elle se sentirait coupable de l’accuser, même s’il était fautif. Parce qu’elle l’aimait, et qu’à chaque fois qu’elle le voyait, seul ses qualités se manifestaient. Il avait cet effet bénéfique et mélioratif sur son attitude arrogante et son caractère explosif mais attendrissant. « Ne t’inquiète pas, je n’ai attendu que... Vingt minutes. » Un rire cristallin franchit les commissures de ses lèvres pour se perdre dans le bruit du vent qui frottait contre les feuilles des arbres. Elle ne réussit pas à le regarder dans les yeux. Il y avait ce doute, cette gêne constante entre eux, depuis quelques temps, qui l’empêchait d’être totalement naturelle avec Emrys, comme avant. Il demanda si sa journée s’était bien passée et, à nouveau, elle sourit timidement. « Oui, ça va. J’ai passé une heure à récurer les chaudrons dans les cachots avant de monter dans cette tour... Je déteste cet endroit, il fait froid et sombre là-bas. En plus, la retenue n’était même pas méritée, pour une fois, j’ai envie de dire ! On n’a pas tous le luxe de pouvoir s’offrir des bonnes notes en potions ! » S’exclama-t-elle en riant à nouveau. En réalité, avoir des bonnes notes et éviter les retenues lui importaient peu. Elle s’en fichait littéralement. Ce soir, elle voulait simplement comprendre ce qui n’allait pas, entre Emrys et elle, ces derniers temps. « Et toi, tu as passé une bonne journée ? Je ne t’ai pas beaucoup vu aujourd’hui... Comme hier, d’ailleurs. » Souffla-t-elle en baissant la tête, s’éloignant légèrement de son petit-ami. Sa voix était remplie de sous-entendus mais elle ne voulait pas affirmer tout haut ce qu’elle pensait tout bas. Parce que c’était Emrys et qu’elle tenait beaucoup à lui. « Tu avais quelque chose à me dire ? Je t’écoute. » Finit-elle redressant la tête, souriant à nouveau. Peut-être n’était-ce qu’une illusion de bonheur.
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| Elle est encore là, les joues visiblement rougies par le froid à force de t'attendre. Tu t'en veux d'être responsable de cela, tu sais très bien que tu devrais toujours être pile à l'heure, voir légèrement en avance quand c'est toi qui fixes les rendez-vous. C'est limite un devoir, pour toi qui aimes qu'on soit ponctuel. Tu t'en veux. Oui, tu t'en veux sincèrement, et si tu pouvais revenir une bonne heure en arrière, tu te lèverais de ta table au lieu de continuer à lire ton livre, jusqu'à ce que le sommeil te gagne. Mais tu ne peux rien changer à présent, tu ne peux qu'espérer qu'elle te pardonne pour ce nouveau retard. Comme si la situation ne devenait pas de plus en plus tendue... Enfin, tant pis. Tu t'en veux, point final. Tu la laisses venir t'enlacer doucement, refermant tes bras sur elle, dans son dos, la maintenant contre toi. Elle t'a manqué. Énormément. Tu fermes même un peu les yeux afin de mieux profiter de ce court instant pendant lequel vous êtes l'un contre l'autre, quelques mèches de ses cheveux chatouillant ton visage, ce qui t'arrache un sourire heureux. Oui, tu es heureux quand elle est là. Parce que tu l'aimes, parce qu'elle t'aime aussi et que tu n'en demandais pas tant. Oui, tu peux le dire : tu te sens merveilleusement bien ainsi. Jusqu'à ce qu'elle réponde à ta question sous-entendue, à savoir : depuis quand attend-t-elle ? Vingt minutes dans le froid. Tu baisses instantanément le regard, fixant un point invisible à tous, même à toi. Vingt minutes que tu la fais attendre, à cause d'une sieste imprévue. Tu es vraiment...
-Désolé...
Tu ne vois rien d'autre à ajouter. Tu es désolé, que peux-tu dire de plus ? Rien. Son rire cristallin est éparpillé par le vent tandis que tu te bornes à regarder ailleurs, le cœur serré par la culpabilité. Mais il faut passer à autre chose, tu lui as demandé de monter jusqu'ici pour une raison bien précise, ne l'oublie pas. Il est temps de lui expliquer qui tu es, après tout. Mais tu ne t'en sens pas le courage, pas encore. Alors tu dévies un peu de tes projets : tu lui demandes comment s'est passé sa journée. Bien sûr que cela t'intéresse, tu t'inquiètes pour elle, tu veux tout savoir, absolument tout. Et puis, si elle a des ennuis, tu veux pouvoir intervenir même si tu te sens bien incapable d'aider qui que ce soit si jamais cela se révèle vraiment nécessaire. Tu relèves enfin le regarde lorsqu'elle prend la parole, t'arrêtant à son magnifique et timide sourire... Alors ainsi, elle a passé une heure à récurer les chaudrons dans les cachots ? Mais pourquoi ? Qu'a-t-elle encore raté en cours de potions ? Tu comprends qu'elle n'aime pas les cachots, toi non plus, et tu t'étonnes que les Serpentards s'y sentent à l'aise. Enfin, c'est leur problème. Encore une fois, ton esprit s'évade un peu trop. Tu te re-concentres sur ses propos, sur le fait que tout le monde n'a pas le luxe de pouvoir s'offrir de bonnes notes en potions. Non, tu es tout à fait d'accord. Un doux sourire étire tes lèvres. Toi, tu es doué, mais moins que Clarine, ta sœur qui s'est révélée être un pur génie dans cette matière. Mais là n'est pas la question. Tu essayes de répondre quelque chose mais elle te coupe l'herbe sous le pied en reprenant la parole avant toi... Et te posant une question, accompagnée d'un reproche sous-jacent : elle ne t'a pas beaucoup vu aujourd'hui, ni hier. Tu te mords aussitôt la lèvre, la laissant s'éloigner à contre-cœur. Et d'un nouveau reproche. Il ne faut pas que tu t'en offusques, tu sais qu'elle a raison mais cela te blesse, plus que tu ne le laisses voir.
-Oui, je sais qu'on ne se voit pas beaucoup... Je... J'avoue avoir un peu de mal à tout organiser. Entre toi, Elijah, Clarine, l'AD, les cours et les Carrow à éviter, je ne sais plus trop où donner de la tête. Je fais de mon mieux mais apparemment, ça ne suffit pas... Il va falloir que je me fasse un planning : le lundi l'AD, le mardi les cours, les soirs toi... Tu penses que ça fonctionnerais mieux ?
Tu ris un peu, parce que ce que tu viens de dire est sorti sur le ton de la plaisanterie. Pourtant, dans tes propos, tu as fait une boulette : tu as parlé d'Elijah. Le sujet est sensible et perturbant pour toi, même si tu ne comprends pas encore tout ce qui te lie à lui. Bref. Ta main frottant ta nuque, un sourire un peu gêné accroché aux lèvres, tu la regardes sans pour autant t'autoriser à plonger ton regard noisette dans le sien, comme toujours. Ce point, elle te le remets bien vite en tête en te demandant ce que tu avais à lui dire. À nouveau, tu te mordilles la lèvre, signe d'un léger malaise. Une nouvelle fois, tu glisses une main dans ses cheveux bruns, tirant nerveusement dessus. Il est enfin temps de lui avouer ce que tu es. Seulement...
-Oui, je voulais te parler de quelque chose... Mais je ne sais pas par où je dois commencer. Je ne sais pas si tu as prêté attention aux rumeurs concernant ma famille... Enfin, outre le fait que mon père et ma sœur sont cinglés, évidemment. Je sais que les bruits courent les couloirs, il y a du vrai et du faux mais...
Tu n'aimes pas cela, tu arrêtes de parler. Tu as l'impression de t'embrouiller, tu as l'impression que tu vas raconter des bêtises. Alors tu arrêtes et tu réfléchis. Il ne faut pas se précipiter, tu le sais bien. Alors, une seconde, tu fermes les yeux, essayant d'imaginer le moyen le plus efficace pour lui faire découvrir la nature de ton don. Lorsque tu rouvres les yeux, une étincelle y brille : tu as trouvé quelque chose qui pourrait fonctionner. Tu t'avances alors jusqu'à elle et captures ses mains entre les tiennes.
-Naïs, plutôt qu'une longue explication qui prendrait des heures, j'aimerais plutôt te montrer... S'il te plaît, est-ce que tu pourrais penser à une chose de ton passé ? N'importe laquelle, un bon souvenir, quelque chose d'amusant, d'heureux, ou qu'importe. Tout ce que je voudrais, c'est que ce souvenir, je ne le connaisse pas, que tu ne m'en ais jamais parlé mais que tu voudrais bien me raconter. S'il te plaît, trouve quelque chose correspondant et concentre-toi bien dessus. Comme si tu voulais le revivre !
Tu resserres un peu plus tes mains sur les siennes, sas pour autant lui faire mal. Ton cœur bat vite et fort, tu as presque l'impression qu'il va s'échapper de ta cage thoracique. Oui, tu es anxieux. Tu n'aimes pas parler de ton don, tu n'aimes pas expliquer de quoi il en retourne, tu n'aimes pas avouer que tu es fondamentalement différent des autres. Pourtant c'est la pure et simple vérité. Tu la lui dois bien, après tous ces mois ensemble, tous ces mois à s'aimer sans jamais lui parler de cette particularité, sans jamais oser croiser son regard. Aujourd'hui, l'heure est venue d'avouer l'un de tes plus grands secrets, même si tu as toujours du mal à masquer cette information. Tu lui laisses le temps qu'il faut pour trouver le bon souvenir, tu lui laisses le temps de se le remettre en mémoire... Puis tu reprends la parole, à nouveau.
-Lorsque ce sera bon... Regarde-moi bien dans les yeux, s'il te plaît.
Cette fois, ton regard est fixé sur son visage. Presque sur ses yeux. Elle ne peut pas le savoir mais tu appréhendes grandement la suite. Ton don est aléatoire. Tu as beau avoir compris que lorsque quelqu'un a un souvenir précis en mémoire, il y a de très fortes chances pour que tu vois celui-ci mais ce n'est pas systématique. Ta vision pourrait tout à fait concerner quelque chose de différent, te montrer un mauvais souvenir, quelque chose dont elle n'aurait jamais eu l'intention de te parler... Tu redoutes les prochains instants, parce que chaque mauvais souvenir te blesse profondément. Mais il faut le faire. Alors tu t'apprêtes à affronter son regard et à lui raconter ce que tu as vu, le plus en détails possible. Car, selon toi, il n'y a qu'ainsi qu'elle pourra découvrir une bonne partie de la portée de ton don... Ou de cette malédiction que tu portes, comme t as plutôt tendance à le penser. |
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