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sujet; (2003) ISIA + keep falling until you can’t fall no more. |
HUNTED • running man Isaiah Davis ‹ inscription : 10/10/2016
‹ messages : 112
‹ crédits : ALASKA (avatar) ; TUMBLR (gifs) ; ASTRA (code) ; ELMORE (lyrics).
‹ dialogues : #004d4d.
‹ âge : soixante
‹ occupation : un Mangemort en fuite, poursuivi pour avoir été à la tête du bureau des Rafleurs.
‹ maison : Serpentard
‹ scolarité : 1954 et 1961.
‹ baguette : est taillée dans du bois de cyprès, recèle un ventricule de dragon en son cœur et ses 31 centimètres sont restés relativement équilibrés, malgré les nombreux bouleversements vécus, à la frontière du flexible et du rigide.
‹ gallions (ʛ) : 3031
‹ réputation : je suis implacable et carriériste, un nemrod né, je serais capable du meilleur mais surtout du pire pour la sauvegarde de ma famille.
‹ particularité : legilimens.
‹ faits : la mort du Magister a une nouvelle fois changé ma logique ; que je suis en fuite, traînant ma fille Tracey dans mon sillage ; je cherche le moyen de mettre mes enfants à l'abri ; je suis prêt à tout pour les miens, et seulement les miens.
‹ résidence : ici et là. Mon manoir, reculé, loin de la demeure familiale, loin des sorciers, loin des moldus, loin de tout, me permet d'avoir un point de chute inconnu de tous en ces temps troublés.
‹ patronus : inexistant. la Marque des Ténèbres a réduit l'Occamy argenté en de vulgaires volutes de fumée blanche
‹ épouvantard : ma famille emprisonnée et exterminée par le gouvernement (peu importe lequel).
‹ risèd : mon autre reflet, Magnus, et moi-même entourés par les nôtres. En paix.
| therasia davis one opportunity leads directly to another, just as risk leads to more risk, life to more life, and death to more death.december, 12th Ce qu'il y a de bénéfique, lorsqu'on est formé au métier d'Auror, c'est que l'on vous pousse au-delà de vos limites. Les derniers retranchements n'ont de cesse d'être repoussés pour atteindre cette mince frontière qui distingue autrui de soi-même, de la traverser à sa guise sans le moindre problème. On vous forme à dépasser votre propre personnalité pour accéder à celles des autres, vous permettant ainsi de penser comme eux, sans trop vous perdre durant le processus. Ce qu'il y a d'utile, à exercer la profession d'Auror, c'est qu'on vous plonge dans le monde moldu et sorcier de façon égalitaire, que vous le vouliez ou non. L'élite des brigades armées du monde magique ne serait pas ainsi qualifiée si les capacités d'adaptation de ses membres se trouvaient mises à mal à la seconde où les bancs sécurisants de ses trois années de formation étaient quittés. En revanche, ce qu'il a d'infiniment plus intéressant et de plus pratique, lorsqu'on a été Mangemort, c'est d'avoir pu expérimenter l'envers du décor et d'en avoir arpenté ses coulisses, d'avoir fait main basse sur des secrets jusqu'alors inaccessibles, bloqués par les restrictions qu'impose l'essence même de la vocation d'Auror.
C'est ce à quoi il pense, Davis, lorsqu'une première salve douloureuse s'invite, lui faisant désagréablement vriller les tympans tandis que l'espace entre ses tempes se voyait encerclé par un étau foudroyant d'intensité.
Le contact visuel est brutalement rompu et il faut près d'une minute, soixante secondes interminables durant lesquelles Davis vacille, se raccroche au comptoir sous l'effet de la surprise, à la petite blonde pour s'ancrer de nouveau dans la réalité. Il y a un avantage non négligeable à investir l'esprit des moldus: contrairement aux sorciers, ils sont totalement ignorants des signes et des effets qu'un legilimens peut bien semer derrière lui en pénétrant les esprits. L'hôtesse d'accueil butte d'abord sur un mot avant de balbutier quelques incohérences, ne retrouvant pleinement la faculté de ses moyens qu'après une ou deux tentatives laborieuses. « Oh my, sir? Est-ce que tout va bien? » lâche-t-elle, un filet de panique dans la voix en se rendant compte de la posture incertaine du client de l'autre côté de son comptoir tapissé de formica usé par le temps. Davis prend une profonde inspiration avant de se redresser de toute sa hauteur, le visage recomposé, ignorant volontairement la fine couche de sueur lui recouvrant le front. Son regard sombre se refixe dans l'émeraude de l'employée, la baguette en bois de cyprès subtilement rabattue à l'intérieur de sa manche. « Oui, tout va bien. Le décalage horaire, rien qui ne sorte de l'ordinaire. De quoi parlions-nous? » s'enquiert-il ensuite sur un ton mielleux, l'air charmant, bien plus désireux de vérifier le succès de sa petite incursion dans la mémoire de l'employée insipide qu'assoiffé de relation sociale, échangeant ainsi mille banalités avec elle pour son simple plaisir. Les joues pâles de l'anglaise s'empourprent soudainement et son regard fui, il lui faut un certain temps de latence pour retrouver le fil: à la lueur radieuse qui se réinstalle dans ses pupilles, Davis devine la réussite totale de son entreprise. Dans une réalité alternative, cette trentenaire vient de passer la dernière heure à converser avec cet homme sans âge, dont le discours enchanteur n'avait d'égal que son regard, envoûtant à souhait et non pas glacial et oppressant ; dont le visage s'effacerait bien plus rapidement que la normale. Quant à lui, il entame seulement sa cinquième minute de face-à-face réel avec elle, la seconde minute d'une discussion factuelle: il n'en peut déjà plus de la voix nasillarde de son interlocutrice. « Des commerces de proximité! Veuillez me pardonner, je crains que la tranquillité de notre charmant village n'ait commencé à user mon attention après toutes ces années... – Ne vous tourmentez pas pour si peu, je vous en prie. Donc... tout est situé sur l'avenue principale, c'est cela? – En effet. Le pharmacien partage son officine avec l'épicier du village à cette période de l'année. La grosse Marthe - elle n'est pas grosse, non, elle s'est appropriée le surnom de sa tante lorsque la pauvre femme a passé l'arme à gauche - fait les meilleures tartes de tout le comté et notre bibliothèque municipale a une collection plutôt honorable d'ouvrages pour une bourgade telle que la nôtre. Ne vous y trompez pas cependant: l'énorme hall au bout de l'avenue n'est pas la Mairie mais bel et bien la bibliothèque, la mairie est juste à côté, c'est le petit bâtiment qui ne paie pas de mine, elle s'arrête un instant pour reprendre son souffle avant de reprendre, transportée de pouvoir tromper l'ennui avec son babillage incessant. À part ça, il n'y a rien qui mérite vraiment votre détour, ses lèvres dessinent soudainement un rictus ridicule et Isaiah se demande un instant si elle plaisantait ou si elle était sérieuse, sauf si vous avez un peu de temps à perdre: Glastonbury n'est pas loin d'ici, je serais enchantée de vous y emmener. C'est très pittoresque comme coin. Enfin... quand les habitants réussissent à rendre à la lande son visage naturel, une fois le festival démonté. » Ceci expliquait cela, donc: Davis trouvait bien curieux de tomber sur une pension hôtelière d'une telle envergure au beau milieu de nulle part. « Malheureusement, je repars demain matin de très bonne heure, j'en suis sincèrement navré. Je n'hésiterais pas à repasser par ici, ceci dit, soyez-en certaine. Une dernière chose: est-il possible que mon dîner me soit directement apporté là-haut, ce soir? – Bien sûr, lâche-t-elle, déconfite par le changement de ton qu'elle perçoit dans la voix de Davis, directement dans votre chambre ou devant la porte? – Devant la porte, vous serez bien aimable. » Et avec un dernier sourire ambivalent, Davis s'éloigne à grands pas, n'enfonçant ses mains dans les poches de sa veste qu'une fois sorti de l'hôtel.
Deuxième salve douloureuse. Plus cruelle, cette fois: l'air mordant du froid hivernal n'a pour effet que d'anesthésier en surface la migraine lancinante qui commence à poindre. Et avec laquelle il devrait jongler perpétuellement s'il ne trouvait pas d'alternative aux décoctions miraculeuses que lui procurait Bones jusque là. En se mettant en marche, il doute sérieusement que les apothicaires moldus possèdent dans leurs réserves le genre de remèdes que lui confectionnait la semi-Vélane, dans le meilleur des cas, ou bien les apothicaires placides du monde sorcier, habituellement. Son seul réconfort, désormais, c'est de savoir Tracey en sécurité pour le moment: de toutes les personnes présentes dans l'hôtel, il est désormais le seul à connaître son existence et son état critique.
L'éveil est brutal. Le visage vaporeux qui s'est invité durant ses quelques minutes de sommeil est en train de s'évanouir dans les limbes mais son spectre, lui, continue de le fixer avec une acerbité glaçante. Il se demande bien pourquoi il vient de rêver une telle animosité venir déformer les traits défunts de son épouse lorsque la réalité termine de le rattraper complètement: l'odeur ferreuse, reconnaissable entre mille, lui fait instinctivement relever la tête en arrière avant d'aller se pincer l'arête du nez avec indifférence. C'était à prévoir, tiens, que les diverses déflagrations régulières de sa migraine ne faisaient que de précéder le pire: n'avait-il pas, après tout, passé près d'une semaine exempté de tout effet secondaire de son don? Les nerfs, insensibilisés par le dernier cocktail analgésique que lui avait prodigué Adele le matin du huit, ne faisaient que reprendre leur droit. Isaiah avait pourtant l'habitude de ces violents retours de flamme mais cette fois, oscillant sur un fil à moitié détendu par la situation bancale qu'il est en train de vivre, il ne trouva rien de mieux que de lancer un juron, à moitié étouffé par sa position maladroite.
Ce n'est que lorsque sa gorge est à son tour attaquée par le nouvel assaut de symptômes qu'il se décide finalement à bouger: c'est en se relevant de la causeuse flanquée près du lit, dans laquelle il s'est effondré pour veiller sur l'endormie une paire d'heures avant, qu'il remarque enfin les deux grands yeux de Tracey le fixer avec intensité. Soulagement. Un soulagement pur et irréel et complètement disproportionné le prend tandis qu'il se dirige vers la salle de bain pour s'emparer d'une main aveugle la serviette-éponge trônant sur l'évier, flanquant cette dernière contre la narine fragilisée pour retourner auprès de sa fille dans un même mouvement. Depuis qu'il l'a récupérée, deux jours plus tôt, elle n'avait fait qu'osciller dans un monde de semi-conscience, entre la conscience et l'inconscience, son système déjà bien entamé par ses mois de captivité n'ayant pas supporté la mise en branle de son plan d'action pour la tirer des griffes de ses geôliers. Sa fille est réveillée, réveillée, réveillée et ce simple fait est suffisant qu'Isaiah réussisse à mettre de côté l'enclume qu'il a sous le crâne, de se resynchroniser avec la réalité. « Welcome back, darling, commence-t-il, son flegme à peine entamé par l'émotion pourtant sincère qu'il ressent en la regardant, Je commençais à craindre que tu ne le fasses exprès. Tu sais? Comme lorsque tu étais petite et que tu simulais maux après maux pour ne pas te lever de ton lit. » sa voix, sensiblement aggravée par la présence de la serviette et son saignement de nez, ne lui permettrait pas de prononcer le moindre sortilège si elle le lui demandait. Pas avant plusieurs minutes en tout cas: si il avait déjà fait le nécessaire pour ses blessures les plus apparentes, il ne se risquerait pas de la meurtrir, ou de se blesser lui même, en désarticulant les syllabes d'une formule magique maintenant.
Soudain, son regard éclairé se ternit et c'est sans aucune forme de préambule, la position fermement campée près de la table sur laquelle repose le repas qu'il a protégé d'un sortilège de réchauffe, qu'il lui demande: « Alors? Que s'est-il passé? » et par-là, il entendait 'que s'est-il passé, des mois plus tôt, lorsque tu t'es laissée capturer par les rebelles?'. Sa voix est ferme et son regard de glace: il a beau être libéré d'un poids en la voyant ainsi, éveillée, en vie, Isaiah reste et restera toujours un père stricte selon les situations, qui ne souffre pas d'hésitation lorsque la situation est grave et qu'il cherche à rassembler toutes les pièces manquantes d'un puzzle. Et grave, c'est bien peu dire: le bilan des derniers événements est catastrophique. Suellen l'aurait sans doute fustigé à ce moment-là, lui ordonnant de la laisser tranquille de sa voix douce et inquiète, avant de la rejoindre à toute hâte pour lui présenter le plateau-repas, pour s'enquérir si elle avait froid, mal, encore faim? Si elle avait besoin de quoique ce soit pour pouvoir se rendormir. Mais Suellen n'est plus là. Et Davis a absolument besoin de savoir ce qui est arrivé à Tracey pour permettre au Temps de reprendre son cours normal. |
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| (isia) keep falling until you can't fall no more❝ When he spoke, the roughness was gone from his voice. I could tell you I did it. That's what you wanna hear. I could tell you she did it to herself, but both ways I'd be lying. It was you who did it, Lily. You didn't mean it, but it was you. ❞ 26 SEPTEMBRE 2003. “ Bloody murderers, fuckin' dark mages. ” Chaque mot se ponctue d'un coup, d'une nouvelle douleur à encaisser. Lourdement, elle s'effondre contre le mur, marionnette rendue fragile par les rudes traitements. Pourtant, un sourire s'esquisse, un rire s'anime. Parce que c'est la guerre dehors, a-t-elle entendu : les Mangemorts ont attaqué cette nuit - et au-dessus du brouhaha des douleurs et des faiblesses physiques, il y a la voix qui s'éveille à nouveau, claironne avec force. Le Lord vient les sauver. Le Lord arrive, et bientôt, les terroristes vont tous bouffer la terre et le sang. Bientôt, la victoire sera leur et tout sera tranquille à nouveau au creux du cœur. “ Why are you smiling, bitch? ” Et il frappe encore, sous les phalanges, la pommette craque mais elle rit plus fort, exaltée. Hystérique. “ Before us, you are nothing and you will end because He demand it. Your extinction is inevitable. ” Les mots raclent une toux, sont tâchés du sang qu'elle crache. Mais il y a comme un feu fanatique au fond des yeux clairs, il y a comme un éclat de vie qui secoue le corps frêle, la gorge sèche.
La fin arrive, oui. Et pas un instant, elle ne s'imagine que le Lord peut sombrer, tomber de son trône. (La voix l'interdit) (La voix s'exprime à travers sa bouche)
FROID. Il fait froid. J'ai froid. Ce jour-là, aussi, elle a eu froid. Elle s'en souvient un peu, à peine. Cachée dans les décombres d'un café, recroquevillée sur elle-même, priant pour ne plus exister – comme maintenant. Il lui semble, pourtant, que c'était juste à l'époque – que c'était normal. Que c'étaient eux qui obligeaient le Lord à lâcher les détraqueurs sur Londres.
Quand elle y repense, elle se dit que ce jour-là, c'était de leur faute, encore. Toujours.
20 OCTOBRE 2003. Il y a le feu et l'acier. La glace et l'éclair. A sa collection de cicatrices, d'autres s'y ajoutent et un instant, elle ne peut que regarder avec une fascination morbide son sang (sale) tracer les jours sur la pierre humide (salir le sol). Puis la douleur revient, lancinante et persistante. Toujours la même compagne envahissante et exigeante qui réclame toute son attention. Et la magie qui imprègne les murs du château, court sur sa peau, racle sur ses nerfs, s'enfonce dans sa chair, mord dans ses os. La magie, autrefois amie, se la joue maintenant bourreau, grignotant son corps, son esprit à la faveur d'un don brisé. “ Expelliarmus. ” Claque-t-il à travers les barreaux, amusé de la voir se jeter dans un coin de sa cage comme un petit singe martyrisé. Plus besoin d'y aller fort, même lui l'a remarqué - le moindre sort s'éclate sur les nerfs à vif, saturés de magie, et c'est devenu comme un jeu d'enfants cruels, une revanche facile sur ce qui se passe dehors (sur cette bataille à laquelle il ne peut participer à cause de sa jambe amputée). “ Expulso. ” Celui-ci la frôle, c'est déjà trop, et elle crie entre ses dents serrées à s'en exploser l'émail. Le prochain la touche et elle s'effondre, silhouette roulée en boule, la voix pleine de larmes. La douleur d'un corps brisé, la trahison d'un don à la dérive.
Au tour de l'homme de rire, défoncé par la guerre.
MAL. Ca fait mal. J'ai mal. Cette fois-là, aussi, elle a eu mal. Elle s'en rappelle bien, par contre, de la douleur qui lui tordait les nerfs, lui vrillait les chairs. Elle se souvient des faux souvenirs, douloureux, agonisants à éradiquer ; de son père qui pleurait pour elle, avec elle. Mais c'était nécessaire, c'était purificateur – pas comme aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est juste brûlant, glaçant, éreintant. Ca embrouille ses pensées, ça mélange le faux et le vrai.
Et c'est uniquement de leur faute (encore, et toujours) si elle pleure, et si elle saigne, et si elle a tellement mal.
20 NOVEMBRE 2003. Le bord de l'écuelle cogne contre sa tempe, la réveillant durement alors que son contenu chaud dégouline le long de sa joue. Et elle a trop faim, elle a trop mal pour se soucier d'avoir l'air digne ou impassible comme les premiers jours. Son estomac hurle sa famine quand elle sent l'odeur de la soupe et ses doigts, sales, abîmés, essaient de retenir le liquide, d'amener un peu de nourriture sur les lèvres sèches et crevassées. “ Princess Davis lapping the floor like a dog, that's something to see. ” Mais elle a trop faim depuis trop longtemps pour se soucier encore des rires moqueurs et de la joie mesquine de cet inconnu. Sa conscience vacillante n'arrive à se concentrer que sur ses doigts qui grattent le sol, tentant de récupérer la soupe, un semblant de chaleur. Déficit d'attention qui exaspère le geôlier. “ Uh? Don't you fuckin' dare ignore me. ” Tracey n'a plus les réflexes suffisants pour retirer ses doigts à temps, et un gémissement (“ Please ... ”) lui échappe des lèvres quand ils terminent écrasés sous la botte de l'homme. “ They're too soft on you, crache-t-il : Your kind wasn't that nice with my family. You didn't give a damn about my wife and my child when you beat the shit out of them, interrogating them, uh? ”
MOURIR. Laissez-moi mourir. Je veux mourir. Je ne veux pas mourir. Je veux vivre. Je veux les voir, encore une fois. Je veux voir Papa, et Callie, et Camille, et Tonton et Deli, et Demi. Et Tori, et Aramis, et Theo, et Flora, et Cho. Je veux voir Quinn, aussi. Je veux les voir, je veux vivre. Je ne veux pas mourir, pas tout de suite. Je veux les voir, je veux dire pardon, je veux dire au revoir. Je veux Maman, je veux Maman.
Laissez-moi rejoindre Maman.
12 DECEMBRE 2003. Au début, elle est perdue, désorientée. La vision sous ses yeux est trop ... surréaliste, et elle soupçonne une nouvelle manœuvre des rebelles. Elle se demande si cet Isaiah est plus authentique que le Camille qui lui a demandé quelles étaient les nouvelles protections du niveau 2. Sa cervelle a dû mal à remettre les morceaux, les souvenirs les uns à la suite des autres. Elle a vaguement le souvenir de son père qui la soutient - mais est-ce que c'était cette semaine ? cette année ? est-ce que c'était même réel ?
Alors pas un mot n'ose s'échapper de sa bouche, les yeux scrutateurs suivent les traits du visage, cherchent les erreurs dans le faciès douloureusement familier. L'Isaiah endormi près d'elle, celui qui se lève avant de revenir à ses côtés ; cet homme semble trop fragile, trop vulnérable - c'est suspect parce que Daddy n'est rien de tout ça, c'est un des rocs de sa vie, un pilier inébranlable dans son existence. “ Welcome back, darling ” La voix, assurée, posée semble la faire hésiter, vaciller son semblant de certitudes. Lentement, les doigts glissent contre la couverture, n'osant pas réclamer la main de son père. “ Je commençais à craindre que tu ne le fasses exprès. Tu sais? Comme lorsque tu étais petite et que tu simulais maux après maux pour ne pas te lever de ton lit. ” Un oui s'esquisse, prudent par peur de trop se laisser attendrir, de tomber dans un potentiel piège.
“ Alors? Que s'est-il passé? ” Peut-être qu'Isaiah a trop bien éduqué sa fille. Ce ton, ce regard, ces mots. Il y a comme quelque chose qui se brise, ne laisse plus qu'une petite fille qui réclame son papa. Avant d'avoir réalisé, les réflexes de l'enfance reviennent, trop bien ancrés dans son éducation, et elle a les aveux au bord des lèvres : “ C-c'était Doug-douglas. ” Un des anciens élèves de Quinn, bouclant la boucle. “ P-pièges, ils avaient piégé la forêt avec des engins moldus et des sorts. Pet-peter est mort en me dégageant. ” La voix s'étrangle au souvenir, la nausée lui revient à la pensée de cette douleur fulgurante, de la vue répugnante de sa fracture ouverte. “ Est-ce que je suis encore là-bas, Daddy ? ” demande-t-elle dans un sanglot difficile à réprimer, la main tendue réclamant le seul capable de la réconforter. “ Est-ce que c'est bientôt fini ? ” Est-ce qu'elle rejoint bientôt Maman ? “ Est-ce que tu es réel ? ” Ou est-il seulement un produit de son esprit épuisé et malade en manque de courage ?
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