(FEB. 24th) La marque s'est effacée aussi vite qu'elle est apparue; mais pas le lien qui les unit, désormais, Mafalda et lui, à Catelyn Clearwater-Weasley. Un instant plus tôt, Perceval enroulait, à l'aide de sa baguette magique, un ruban reliant leurs trois poignets en leur faisant répéter les mots du Serment de Servitude, liant pour toujours parrain, marraine et filleule et obligeant les deux premiers à s'occuper de la dernière tout au long de sa vie. Theodore n'aime pas trop les engagements du genre. Les fiançailles et les voeux de fidélité et les Serments Inviolables et les Dettes de Vie et le simple fait d'avoir pris la Marque. Mais ça ne semble pas très cher payé, pour avoir la vie sauve et en liberté, grâce à cette petite chose, cette petite fille toute rouge et toute fripée qui, quand elle ne crie pas, dort et agite ses petits pieds et d'accord, peut-être qu'elle est mignonne au final, mais tout de même. C'est un serment complètement irréel, qui va durer toute la vie, protéger une si petite chose d'un monde qu'il a vu si cruel et terrible et horrible et sanglant de ses propres yeux, un monde qui l'a brisé plus d'une fois, un monde qui saigne encore d'une guerre intestine et stupide. Et puis Perceval a consenti à ce qu'il la prenne dans ses bras après Mafie et toutes ses craintes se sont évanouies. “ Hey, little Cat, ” marmonne-t-il un peu malgré lui, fasciné par le petit être autant qu'il a le coeur tordu à l'idée que lui, lui n'aura jamais ça. Parce que le Lien qui l'unit à Cat remplace un autre qu'il a senti s'effriter il y a quelques jours à peine: les fiançailles qui le liaient à Nephtys. Depuis qu'il a été enfermé au Ministère, il a tenté de la convaincre de dire à son père de signer les papiers; depuis qu'elle l'a visité à Azkaban et qu'il a été infect avec elle, plus violent et méchant et insultant que jamais, il ne voulait que ça: qu'ils en finissent une fois pour toutes, qu'il finisse d'être le poids attaché à sa cheville.
Ça a fait un vide qu'il n'aurait pas imaginé. Cat ne pourra jamais le remplir, pas comme ça. Mais il aurait bien aimé avoir ça, lui aussi, même si dans ces circonstances terribles: un enfant, quelque chose à lui, à son nom- “ Enough, ” l'interrompt Perceval dans ses pensées. “ She needs to rest. ”

La marque autour de son poignet a disparu, mais pas celle sur son avant-bras. “ Are you sure you'll be able to find all the ingredients you need? Jesus Christ, Mafalda, you should have been more careful. ” Ils sont dehors, il a laissé Perceval et Penny avec leur petite fille, après les au revoir awkward entre cousins et encore plus awkward entre cousines-par-alliance-sans-alliance. Il ne sait pas pourquoi il reste, l'observe sans vraiment l'observer, tape du pied dans la neige pour se dégourdir les jambes, machinalement. Il n'a qu'une envie, marcher, courir, sauter, partir. Mais ils doivent rester à l'intérieur, pendant quelques jours du moins, le temps que l'affaire se tasse. Et surtout le temps qu'il trouve une solution pour éviter que des voyants (Nephtys Nephtys Nephtys) les trouvent... les miroirs, peut-être.
Il lui a fait noter la recette de la potion Bloque-Mémoire, vu que madame s'est apparemment bien amusée à la faire brûler, parce qu'elle leur servira peut-être, si ils se décident un jour à partir en expédition, au cas où ils se feraient prendre. Ils vont avoir du mal à tout récupérer pour faire la potion mais bon. No pain no gain.
Theodore se rend compte qu'il n'a pas envie que Mafie parte. Il se dit que c'est parce qu'il n'a pas envie d'être coincé entre les Clearwater-Weasley mais c'est autre chose. Ça l'agace. Il ne l'a toujours pas remerciée. Il sort sa baguette, qu'elle lui a rendu de sa poche, la fait tourner entre ses doigts, comme il en a la mauvaise habitude quand il est nerveux. “ We couldn't have done this without you. ” Thank you. Les mots refusent de sortir. “ I still don't understand why you've done this but... err... ” Il lève un peu sa baguette, en perte de mots pour éviter le remerciement. “ Why did you keep it? Didn't you all need wands, during the- during the Battle? ”

Spoiler:

(FEB. 24th) C'est la première fois que Mafalda fait un serment du genre. Même le Serment Inviolable pour rejoindre la Renaissance du Phénix elle l'a pas fait. Alors elle est un peu intimidée quand on lui dit d'attraper le poignet de Theodore, Cat entre les deux, et que Percy enroule un ruban doré autour de tout ça. Elle fait bien attention en prononçant les mots sacrés du Serment de Servitude, c'est important, peut-être un des trucs les plus importants qu'on lui a jamais confié, vu que c'est une vie humaine, un petit bébé de rien du tout avec deux grands yeux bleus. Catelyn Clearwater-Weasley ça l'a fait un peu rire intérieurement. Voilà que la Clearwater se prend pour une Bulstrode. Mais d'un autre côté, ils sont pas mariés, alors c'est normal que les enfants aient les deux noms. Elle-même sur ses papiers moldus elle a aussi un 'Buckley' attaché au Weasley. Le ruban disparait et la cérémonie est terminée, mais elle sent quand même un truc dans ses veines, pas comme une gêne, mais plutôt une énergie nouvelle, positive, puissante. Ça y est, sa vie est liée à Cat pour toujours et elle ne réalise pas vraiment l'engagement qu'elle a accepté sans ciller quand Percy le lui a proposé. Elle se dit que c'est rien, que c'est normal que, marraine ou pas, de toute façon elle allait l'aimer et la protéger la gamine. C'est ça qu'elle se dit quand son cousin lui propose de la prendre dans les bras et qu'elle agite les bras et que Mafalda essaye de trouver une position confortable pour la tenir. Percy l'autorise à la refiler à Theodore, pas très longtemps elle le remarque bien, mais elle a le temps de s'amuser de la vision de Theodore, visiblement plus ému qu'il n'oserait l'avouer. Elle pourrait se moquer. Ouais, elle pourrait. Mais tout ce qu'elle fait c'est se retenir difficilement de prendre une photo avec son POW.

Et puis Percy reprend sa fille et Mafalda dit au revoir, il faut qu'elle retourne à la société et aille apprécier les dégâts de leur aventure et surtout essayer de sauver sa peau. Elle dit pas au revoir à Penelope, elle est pressée puis elle l'a un peu oubliée et sort avec Theodore sur les talons. “ Are you sure you'll be able to find all the ingredients you need? Jesus Christ, Mafalda, you should have been more careful. ” Elle ne sait pas pourquoi elle a cru bon de lui avouer son petit problème avec la potion quand, à Percy, elle n'a rien dit. Peut-être qu'elle avait juste besoin de faire évacuer son agacement et qu'elle savait que Theo au moins il ne s'inquièterait pas pour elle et ne l'empêcherait pas de partir. “ Don't worry about it yeah?” C'est pour lui-même qu'il s'inquiète, pour eux qui sont là et doivent croire que si on l'interroge elle ne dira rien. De toute façon elle n'est pas gardienne du secret du lieu du cottage. Elle ne peut rien révéler à personne - enfin, elle peut révéler plein de choses, mais pas ça. “ I got it all I just need to brew it. ” Elle hausse une épaule pour faire comprendre que ce n'est rien, mais elle-même n'en est pas convaincue à cent pour cent et elle aimerait bien qu'il arrête d'ajouter à son doute. Et puis il lui a déjà fait perdre du temps en lui demande de recopier la potion Bloque-Mémoire, comme si elle avait que ça à faire franchement. Elle serre sa baguette entre ses doigts, elle doit y aller maintenant, donc s'il pouvait —“ We couldn't have done this without you. ” Elle le regarde droit dans les yeux, le mettant un peu au défi de dire ce qu'il veut vraiment dire. C'est sous-entendu, mais elle elle veut l'entendre pour de vrai. Ce n'est pas difficile de dire merci, sauf pour lui apparemment. Chaque fois c'est la même chose, chaque fois ça semble lui écorcher la bouche. Elle songe que c'est étrange tout de même, d'en arriver à un point où elle peut comparer avec les autres fois, à un point où elle peut dire qu'elle a l'habitude. L'habitude de lui sauver la vie, l'habitude de son ingratitude. “ I still don't understand why you've done this but... err... ” Pas pour toi, joue sur les lèvres de Mafalda, un peu mauvaise. Évidemment que ce n'est pas pour lui, elle a dit oui avant de savoir, mais elle mentirait en prétendant qu'en apprenant son inclusion à la fuite elle ne s'est pas sentie deux fois plus impliquée. Mais de la même façon qu'il se refuse à dire merci, elle, elle ne lui avouera jamais un truc pareil.

Il lève sa baguette, celle qu'elle lui a rendu, au lieu de la briser, au lieu de la donner, au lieu de la vendre. “ Why did you keep it? Didn't you all need wands, during the- during the Battle? ”  Elle le déteste d'être intelligent. Elle le déteste d'avoir changé de sujet. Elle le déteste d'avoir posé une question à laquelle elle n'a pas de vraie réponse. “ Wow… no thank you and now you're even asking questions. Way to be ungrateful Nott.” Fait-elle en roulant des yeux, parce qu'il se moque du monde quand même. S'il veut, elle peut la reprendre tout de suite la baguette hein. Si ça peut le faire mieux dormir la nuit. Mais elle n'a pas tellement le temps de jouer, il faut qu'elle bouge et puis, elle s'en fiche, elle n'a rien à cacher. “ I just thought one day maybe you might deserve to have it back.”  Elle aurait pu dire qu'elle l'avait juste oublié dans le fond de son sac, avec Herpo Creek et puis Pré-au-Lard c'était franchement plausible. Elle regrette un peu de pas avoir pensé à ce mensonge, mais tant pis.  “ Just to be clear ” poursuit-elle quand même pour sauver l'honneur  “ That day hasn't arrived yet. I just needed you to be able to fight.” Et c'est la vérité. Il n'a rien mérité encore. Mais c'est ça le mot magique: encore. Parce que de la même façon qu'elle a gardé la baguette en se disant qu'un jour peut-être Theodore la mériterait, deviendrait quelqu'un de meilleur, elle croit toujours la chose possible, même si c'est en tant que hors-la-loi qu'il doit désormais essayer le devenir.

Spoiler:

“ Wow… no thank you and now you're even asking questions. Way to be ungrateful Nott. ” Il hausse une épaule, garde l'autre immobile. Oui, il devrait la remercier. Oui, il a envie de la remercier. Mais faudrait pas qu'elle abuse non plus; il est sûr qu'elle va encore lui servir un de ces stupides sourires... et puis il l'a déjà remerciée, d'abord! Et il est à peu près persuadé qu'elle n'a pas fait ça pour lui ou Penny mais pour Catelyn — ce qu'il respecte totalement — donc on va non plus pousser le bouchon trop loin, Mafalda.
Et puis c'est la quatrième fois, et il n'a jamais aimé se répéter. Il se demande comment ça fonctionne vraiment, ces histoires de Dettes de Vie; il n'a jamais vraiment eu l'occasion de rechercher le phénomène, se contentant d'ouï-dires et de cette impression quand Mafalda est dans les parages. Il ne le lui dira pas, bien entendu, mais il sait aussi que les Dettes de Vie permettent au créancier de donner des ordres impossibles à briser et qu'elles sont impossibles à réguler, ces Dettes. C'est tellement... subjectif. Theodore déteste les choses subjectives: il n'a jamais en un bon jugement en quoique ce soit. Donc il ne sait pas trop si il doit lui sauver la vie quatre fois lui aussi ou être à son service pendant quatre dizaines d'années ou- il ne va même pas y penser. Autant prétendre que cette épée de Damoclès qui flotte au-dessus de chacune de leurs interactions n'existe pas, c'est plus simple ainsi.
Et puis, ça lui permet de se dire que la sincère affection qu'il a pour elle ne vient que de là, de ce lien étrange qui les unit depuis un peu trop longtemps à son goût. “ I just thought one day maybe you might deserve to have it back. ”

Il la déteste tellement.
La réponse le laisse totalement au dépourvu. Il ne sait pas quoi dire, ouvre la bouche pour répondre quelque chose de sarcastique sans aucun doute; mais sa respiration reste coincée dans sa gorge et il referme sa bouche, pince les lèvres, l'observe, ses yeux arrondis se plissant alors que ses sourcils se froncent; c'est tout un théâtre facial, la surprise chez Theodore, parce qu'il n'a pas l'habitude d'être pris de court à ce point là. Elle aurait pu... elle aurait pu briser sa baguette, après lui avoir cassé le nez (il ne sait pas trop si il lui pardonne ça, d'ailleurs, parce que ça a fait un mal de chien) et l'avoir laissé aux mains du Détraqueur (ça aussi, c'était un peu un dick move; il a failli y passer et n'a dû son salut qu'à une paire de Rafleurs stupides).  Elle aurait pu donner sa baguette parce qu'après tout, ils étaient en Guerre, dans des camps adverses, et que Theodore a déjà arrêté (et torturé) à des Insurgés possédant des baguettes qui ne leur appartenaient pas vraiment.
Mais surtout, elle aurait pu mentir en disant quoique ce soit soit d'autre, mais elle ne l'a pas fait. Il ne sait jamais quoi penser de Mafie. “ Just to be clear, that day hasn't arrived yet. I just needed you to be able to fight. ” Bien sûr. Il veut bien entendre ça, qu'elle ne voulait pas la lui rendre aujourd'hui mais plus tard... mais tout de même. Elle pensait sincèrement qu'il la mériterait un jour, sa baguette.

Machinalement, Theodore lève la main et baisse les yeux pour l'observer, la fameuse, son pouce caressant machinalement le N gravé à sa base, avec la queue du griffon des Nott enroulé autour. “ You really believe that. ” Il se souvient de leur conversation dans les cachots de Poudlard (y penser lui arrache un frisson, tandis que son estomac se retourne, et il réprime à grand mal la nausée qui revient lui brûler la gorge). Even if you have to atone for your sins for a couple of years, elle lui avait dit ça. Comme quoi il pourrait avoir sa vie rêvée après la Guerre.
Ils sont après la Guerre et ça, ce cottage, Catelyn, Penny et Perceval, n'est vraiment pas ce dont il avait rêvé. Mais c'est mieux que rien. “ You never cease to amaze me, Mafie. ” Cette fois, il ne se sent pas malade à l'idée d'utiliser son surnom, étrangement. Il relève les yeux vers elle, reprenant un peu contenance, baissant sa baguette avant de recommencer à la faire tourner autour de ses doigts machinalement, sans même y penser. “ I don't know if your optimism is annoying or fascinating, though. But I'll have to give you that: you're really something, and I'm glad you saved my life four times. ” Il est content qu'elle soit là, aussi. Qu'ils vont veiller sur Catelyn, tous les deux. Que c'est pas vraiment fini parce qu'après tout, il doit encore la remercier.
Il lui tend la main. “ You better watch out because next time, I'll be the one saving your ass and you'll hear about it until the end of your days, ” rajoute-t-il en se mordant la joue pour ravaler un sourire, parce qu'il y aura une prochaine fois et qu'il la déteste, mais pas tant que ça au fond.

(FEB. 24th)“ You really believe that. ” Elle est tentée de baisser les yeux elle aussi, parce qu’elle s’est entendue parler, elle sait que ça semble stupide et incroyablement naïf, mais elle s’en fiche aussi un peu et elle n’a pas honte alors quand son regard chocolat vient admirer sa baguette, celui bleu-vert de Mafalda reste fixé sur le visage de Theodore, décidée. Oui c’est bête, mais oui, elle y croit vraiment. “ You never cease to amaze me, Mafie. ” Rêve-t-elle où Theodore Nott vient-il de lui faire un compliment, pour de vrai ? Et totalement gratuitement qui plus est ? Y a un peu de jugement bien sûr parce que ça reste Theodore, mais c’est un tel progrès qu’elle serait presque capable de l’enlacer pour lui dire au revoir. On pourrait penser qu’à force elle s’attend plus à rien de sa part et elle-même sait qu’elle devrait, mais ça lui fait trop plaisir pour qu’elle puisse le nier. “ I don't know if your optimism is annoying or fascinating, though.” Elle roule des yeux, bien sûr qu’il doit se rattraper un peu. Elle ne se considère pas comme particulièrement optimiste Mafalda, mais elle n'est pas une grande adepte de l'introspection et si elle l'était elle saurait qu'elle l'est vraiment vraiment beaucoup, avec Nott en particulier, mais pas que. “ But I'll have to give you that: you're really something, and I'm glad you saved my life four times. ” C’est au tour de Mafie d’être absolument amazed par lui. Il n’a pas dit merci, mais c’est tout comme. Il a enfin admis qu’elle a bien fait de lui sauver la vie, une fois, deux fois, trois fois et puis aujourd’hui. C’est con qu’il choisisse ce moment où elle n’a juste pas le temps de rester de se payer sa tête et de lui faire regretter un peu un tel aveux. Vraiment con. Theodore lui tend la main, mais y a plus rien pour la surprendre désormais. “ You better watch out because next time, I'll be the one saving your ass and you'll hear about it until the end of your days ” Elle ne rate pas le sourire ravalé de Nott, mais ne prend pas le soin de masquer le sien, franchement amusé, quand elle attrape sa paume. “ Forgive me if I don’t hold my breath on account of it.” Elle serre un peu ses doigts entre les siens et elle espère juste que ce n’est pas la dernière fois qu’elle le voit. Il doit encore se racheter. Et puis ça serait bête qu’elle lui ait sauvé la vie pour rien. “ But I look forward to your trying N-Theo.” Il n’est pas exactement redevenu son Theo, et il ne le redeviendra probablement jamais, il l’a sûrement jamais été même puisque "son Theo" était un être idéalisé qui finalement n’avait rien avoir avec l’adolescent solitaire et un peu bizarre qu’il était, mais peut-être qu’elle peut laisser une chance à Nott de devenir un nouveau Theo avec lequel elle pourra être amie. Et puis, il l’appelée Mafie et sans ironie cette fois, alors ça lui semble naturel de lui rendre la pareille. “ Take care of Cat, I’ll murder you if you fail to protect her, yeah? ” Elle n’attend pas sa réponse pour disparaître, rapportant à Londres un peu de la neige du Nottinghamshire dans ses cheveux. Elle a beaucoup à faire.

(MARCH 27th) Même si c’est principalement son cousin et sa filleule qu’elle est venue voir, Mafalda veut quand même parler avec Theo, ne serait-ce que quelques minutes pour lui refiler un bouquin et s’assurer qu’il va bien. Elle, à sa place, elle s’ennuierait dans le cottage. Même avec Cat pour jouer et une serre — faut dire que les plantes ça ne parle pas particulièrement à Mafalda. C’est une bonne potionniste et ce depuis Poudlard, mais les plantes en elles-mêmes, à l’état “pré-ingrédient” ne l’intéressent pas vraiment et, en tous cas, ne sauraient pas l’occuper plus de quelques après-midi. Deux ou trois à tout casser. Elle a passé la matinée avec les autres Weasley de la maisonnée, laissant Penelope et Theodore se réveiller à leur rythme et restant dans la cuisine avec Percy alors même qu’ils avaient fait signe de vie. Peut-être qu’ils ont discuté pendant qu’elle faisait la même chose avec son cousin, peut-être que chacun à fait sa vie. Elle ne saisit pas très bien la dynamique du trio. Elle sait juste qu’il est assez particulier et que si elle se penchait sur la question elle aurait probablement beaucoup de chose à penser dessus. Mais elle se penche pas sur la question, parce qu’elle pense d’abord aux un mois de Cat et Benjen, elle pense à prendre des nouvelles de Percy d’abord, elle pense qu’elle préfère garder Nott pour la fin. C’est justement dans la serre qu’elle le retrouve, y a d’ailleurs Penelope à côté de lui, qui la regarde un peu bizarrement quand elle s’avance vers eux avant de lui adresser un signe de tête et de s’éloigner visiblement pour les laisser seuls. Ou peut-être qu’elle veut juste aller voir Percy maintenant que Mafalda l’a laissé tranquille. Ou peut-être que Penelope sait aussi bien qu’elle qu’elles n’ont rien à se dire. “ Hiya. ” Fait-elle à Theodore en s’asseyant à côté de lui. “ So Cat’s alive, I don’t have to murder you. Shame. ” Ça veut dire, j’suis contente de te voir, contente que tu te sois pas fait prendre, contente que tu ailles bien. Et puis ça veut aussi dire, tu vois que je pouvais le faire, préparer la potion, la boire, me mettre hors de cause et revenir avec le sourire. “ I got you something. ” Elle fouille un peu son sac à dos, qu’elle a fortement délesté dans la cuisine déjà entre les jouets pour Catelyn, le gâteau qui trône encore sur le plan de travail et les photos, mais les livres sont encore dedans. “ Thought you might like it. ” Elle lui tend trois ouvrages. Y a Edward III d’abord, elle était obligée, c’est même son exemplaire à lui qu’elle a chapardé dans la bibliothèque du SAWL Center. Elle jamais eu de remords à piquer des trucs. Et puis personne verra jamais la différence. Puis y a un livre un peu stupide, un peu nul, mais qu’elle a découvert y a une semaine et qu’elle a bien aimé (adoré plutôt) et qui lui a fait penser à Theodore sans qu’elle ne sache trop pour quoi. Peut-être parce qu’au détour d’une page un personnage a innocemment dit We die like kings et ça lui a rappelé une certaine visite dans des cachots. The Price of Gold donc. Le livre est assez obscur pour qu’il ne le connaisse pas déjà a-t-elle songé. Enfin, elle a apporté un recueil d’analyses de textes philosophique de la Grèce antique, sortie tout récemment et qu’elle se disait que des gens comme Penelope et Theodore et Percy apprécieraient peut-être - c’est long et le style est très pedant. Ça occupe.

(FEB. 24th.) “ Forgive me if I don’t hold my breath on account of it. ” Il roule les yeux de manière exagérée, son sourire lui chatouillant toujours les lèvres de manière irrépressible. Il ne sait pas trop ce qui le retient, parce que c'est Mafie, et qu'au final, elle a vu dans un état bien pire que ça, pire qu'il s'est montré face à quiconque. Elle l'a vu à son pire et elle pense encore que du mieux, du meilleur peut ressortir de lui. Si il était un peu plus superstitieux, il se penserait doomed. “ But I look forward to your trying N-Theo. ” Theo. Il n'aime pas ce surnom, même si il a appris à le supporter parce qu'après tout, ils sont très peu — pour ne pas dire inexistants — à ne pas l'utiliser pour parler de lui, ou s'adresser à lui. Ça l'agace, il préfère son nom entier, il demandait aux gens de cesser de l'appeler Dieu quand il était petit pour les dissuader, en vain. Il trouve ça condescendant et feignant, il a l'impression d'être un gamin et bref, il n'aime pas ce surnom.
Mais en cet instant précis, quand il l'entend buter sur son nom de famille, il se rend compte de ce que ça veut dire pour elle. Il est Theo, pas Nott tout comme elle est redevenue Mafie et non Mafalda. Et il ne l'appelle pas Mafie par condescendance mais parce que... elle est Mafie, juste Mafie. Pas son amie mais... mais quelque chose d'autre que Mafalda Weasley. “ You won't see it coming, ” lui assure-t-il quand ils se serrent la main, la voix égale et sérieuse même si ses yeux sont un peu rieurs. “ Take care of Cat, I’ll murder you if you fail to protect her, yeah? ” Il aimerait avoir le temps de lui demander de veiller sur Benjen — ce n'est pas leur filleul, mais c'est son frère, et le fils de Penny aussi — et surtout, de prendre soin d'elle, de faire attention, de ne pas se mettre en danger pour rien... mais il n'a pas le temps: déjà elle disparaît, et il se retrouve confronté au froid de février, silencieux et en pleine réflexion. Il reste un long moment les pieds dans la neige avant de retourner à l'intérieur, laissant enfin le sourire s'écarteler sur ses lèvres, satisfait, amusé et peut-être rassuré. Il y a beaucoup de choses desquelles il doit se racheter.

(MARCH 27th.) “ I don't really understand the concept of... memes. ” Le mot est étrange sur ses lèvres, alien. Ils sont dans la serre, Penny et lui, s'occupant des plantes et des fleurs qu'ils utilisent parfois pour quelques potions aventureuses dans le jardin, quand ils ne sont pas en train de parler de livres ou des nouvelles, quand bien même Theodore ne s'aventure pas trop dehors depuis la première fois, seulement quand ils ont vitalement besoin de quelque chose (genre des couches, ou de la nourriture pour bébé, parce que Cat semble bien décidée à tout avaler le plus vite possible, et à tout processer à la vitesse de l'éclair). Ils n'iront pas très loin avec que des plantes, surtout s'ils veulent se faire quelques réserves de Polynectar, et ils parlent déjà d'essayer d'aller sur le Chemin de Traverse ou, plus vraisemblablement, dans des échoppes sorcières réparties dans des petits villages du Royaume-Uni. La conversation du jour, ceci dit, porte sur MSN et les memes qu'ils croisent parfois sur leur feed (même si la plupart de ce dernier leur montre des fleurs et autres plantes, c'est après tout ce qu'ils postent sur leur compte en priorité) (Nott adore véritablement MSN, il est triste que son compte ait été supprimé, il avait travaillé très dur pour son esthétique noir et blanc mais bon, c'est un criminel recherché maintenant donc il faut bien faire quelques sacrifices), auxquels Theodore n'entend rien. “ It's like a joke-- — Except that it's not funny. — It is. It's just-- — Okay but why a skeleton? — It's like... the ex turned into a skeleton... the ex turned into a skeleton while waiting for someone better than me - the person who posted the picture. You see? The ex waited so long it turned into a skeleton because there's no one better than the person who posted the picture. — Oh. ” Theodore fronce les sourcils. “ You said it was Mafie's feed right? — Yes. — She has an ex? — Well... seems so. — When did she post that? — Actually-- ” Penny s'interrompt plutôt brutalement, range le POW et Theodore, les mains occupées à caresser une plante pour qu'elle lui permette d'ausculter ses racines, lève les yeux avec un moment de retard.
Quand on parle du loup.

Le silence est un peu pesant dans la serre, jusqu'à ce que Penny parte d'une démarche un peu raide, sous le regard interrogateur de Theodore, même si il imagine sans mal qu'elle n'a pas grand-chose à dire à Mafalda. Il reporte son attention sur elle, réprimant un sourire (il la déteste) soulagé de la voir là en un morceau. “ Hiya. — Hey. Good to see your face. — So Cat’s alive, I don’t have to murder you. Shame. ” Il arque un sourcil. “ As if, ” commente-t-il, non sans amusement, détournant le regard pour le reporter sur la plante de laquelle il était en train de s'occuper en discutant memes avec Penny, cessant de la caresser et essuyant ses mains contre les jambes de son pantalon, s'approchant de la Weasley, curieux de ce qu'elle peut bien être venue lui dire. Il l'a entendue plus tôt dans la journée, avec Perceval, mais n'a pas osé interrompre, même pour la saluer; après tout, sans doute qu'elle ne voulait voir que son cousin.
Mais non, elle est venue le voir lui. “ I got you something. ” Et elle lui a apporté quelque chose. Bien malgré lui, Theodore se sent rougir; il n'est pas habitué aux cadeaux, et toujours mal à l'aise quand on lui donne quoique ce soit. Il n'ose pas refuser ceci dit, même si cette possibilité lui traverse l'esprit; quand il voit que c'est des livres, toutefois, toutes ses résolutions s'écroulent. Il a toujours été un sucker pour une bonne lecture. “ Thought you might like it. ”

Le premier livre est Edward III et, se rend-t-il compte en l'ouvrant à la première page, sa propre édition, datée et avec le nom des Nott grossièrement effacé dans le coin. Elle l'a volé de la bibliothèque du SAWL Centre. Theodore, qui ne pourrait jamais imaginer ou endommager un livre provenant d'une bibliothèque de sa vie, ne sait pas quoi dire pendant un instant, relevant un bref regard incompréhensif vers Mafie, avant de remettre le livre en bas de la pile, s'emparant du deuxième.
The Price of Gold. “ How did you know? ” demande-t-il presque aussitôt, relevant tout à fait le visage vers la Weasley, halluciné en observant l'édition — la même qu'il possédait, jadis, et dont il ignore complètement l'emplacement aujourd'hui — du bouquin, familière et étrangement réconfortante. Il passe sa main livre sur les illustrations incrustées et animées, sans trop y croire, les silhouettes des protagonistes et le décor tissé d'or. “ This is... Mafie, this is-- ” Il ne peut même pas finir sa phrase tant les mots lui manquent. Puis il se met à rire. Un honnête et terrible rire, qui l'agite tout entier d'une manière qu'il a rarement ri, parce que Theodore n'est définitivement pas un blagueur. Il ferme les yeux un instant, sans trop y croire, parce que ce livre, c'est le livre qui l'a sorti de prison, c'est le livre avec lequel tout a commencé, c'est la raison pour laquelle il est ici. Il voulait en offrir une édition à Catelyn pour son premier anniversaire — pensant déjà loin dans le futur malgré lui —, parce que c'est tellement iconique, à ses yeux, de sa petite existence. Mais pas question qu'il offre cet ouvrage à quiconque, pas l'exemplaire qu'il tient dans les mains en tout cas. C'est un cadeau de Mafalda et en tant que tel, il le chérira jusqu'à la fin. “ I love this book. I mean I-- ” Il se remet à lire, malgré lui, incontrôlablement, se rappelant difficilement à l'ordre, même si il hésite toujours à montrer un sourire à Mafie en temps normal. Mais là, là... comment expliquer son hilarité.
Il se force à passer au troisième livre, détournant rapidement les yeux par embarras, sans pour autant regarder la couverture du second livre sinon il va se mettre à rire comme un malade de nouveau. Le troisième ouvrage lui est inconnu et il le tourne machinalement pour en lire la quatrième de couverture. “ Nice. You have good taste, Mafie. This is-- oh, Mafie, thank you. This is amazing. ” Ces mots semblent lui redonner un peu de son sérieux et il fronce les sourcils (très fort, pour se concentrer, pour cesser de rire et de sourire trop grand) (en vain, un sourire traîne sur ses lèvres, incroyablement amusé, ses côtes toujours agitées d'une esclaffe nerveuse jusqu'à ce qu'il redevienne très sérieux et sévère). “ Thank you, ” dit-il encore. “ For everything you did when I gave you every reason not to. For saving my life, for keeping my wand, for staying back in Hogwarts. Thank you. ”
La conversation est un peu trop sérieuse à son goût, et il n'a pas envie qu'elle se foute de sa gueule pour le rire et le sourire et la sincérité dans sa voix alors à la place, il dépose la pile de livres sur la petite table — normalement destinée à la préparation — de la serre, sans parvenir à complètement ravaler le sourire satisfait et curieux qui s'est inscrit sur ses lèvres. “ So... I've seen you meme an ex away on MSN and I have to admit I'm concerned. ”

Mafalda croit rêver quand elle voit Theodore rougir. Ça doit bien être la première fois de sa vie qu’elle assiste à un spectacle pareil et ça la fait sourire malgré elle, très légèrement. Elle a fait rougir Theodore Nott et une part d’elle est toute fière, sûrement la part qui, il y a si longtemps, aurait tout donné pour obtenir le moindre sourire de sa part. Il a l’air surpris par le premier livre, il a du reconnaître que c’était le sien et elle est plutôt contente de son petit effet. Elle, ça ne la dérangeait pas tellement de voler au SAWL Centre, surtout qu’ils s’en fichent de ce livre, il n’a même jamais été emprunté. Mais, si elle s’en est donné la peine, c’est qu’elle s’imaginait bien que ça lui ferait plaisir. En revanche rien ne l’avait préparé à la réaction de Theo à la vue du deuxième livre.  “ How did you know? ”elle est au moins aussi surprise que lui, son sourire encore figé sur ses lèvres, l’incompréhension gravée sur ses traits. Elle pourrait presque être déçue parce qu’elle ne pensait pas que le livre lui serait familier, elle pensait qu’il pourrait apprécier de le découvrir. “ This is... Mafie, this is-- ” Mais elle n’est pas déçue parce que lui a l’air…ravi? C’est étrange de placer sur ce mot sur brooding Theodore Nott, qui souriait si peu déjà à Poudlard et encore moins après et qui se met soudain à éclater de rire.  C’est tellement étrange, plus encore que la rougeur de ses joues quelques instants plus tôt, qu’elle l’observe presque fascinée. “ I love this book. I mean I-- ” Il le feuillette un peu frénétiquement, s’arrête sur une page qu’il lit, comme ça devant elle et elle devrait être agacée parce que ce n’est pas très poli, mais la joie de Nott, peut-être parce qu’elle est rare, est étonnamment contagieuse et elle a envie de rire elle aussi. Le troisième livre est anti-climatique, elle regrette de ne pas avoir mieux pensé l’ordre de ses cadeaux - mais en même temps, comment aurait-elle pu savoir que the Price of Gold avait une place si spéciale dans le cœur de Theo ? “ Nice. You have good taste, Mafie. This is-- oh, Mafie, thank you. This is amazing. ” Lui il reprend (un peu) son sérieux et elle elle a des petites rides qui se creusent au coin de ses yeux à force de sourire trop grand. Elle ne pensait pas que ses cadeaux auraient un tel effet et elle ne pensait que ça lui ferait aussi plaisir à elle de provoquer le sourire de Theodore.

“ Thank you. For everything you did when I gave you every reason not to. For saving my life, for keeping my wand, for staying back in Hogwarts. Thank you. ” Elle a un peu mal à la mâchoire parce que ses lèvres semblent vouloir défier tous ses muscles en s’étirant un peu plus, mais elle n’arrive pas à s’en empêcher ni à s’empêcher de baisser le yeux un peu gênée, parce qu’elle s’attendait pas à ça de la part de Theodore, ni une telle effusion, ni une telle joie, ni enfin tous les merci qu’il lui doit à la fois. Elle a beau dire, elle s’en fiche un peu des merci finalement, parce que même quand il les dit pas, elle sait qu’il les pense et ça lui suffit au fond, mais cette surprise qu’il lui fait, la touche bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Elle a envie de lui dire de rien, même si c’est pas vrai que c’était rien de le sauver toutes ces fois, ni d’aller le voir à Poudlard ou de rester auprès de lui quand on aurait voulu qu’elle quitte son chevet (ou mieux ne s’y asseoir jamais) bien plus tôt. Ce n’était pas rien, mais elle ne se serait pas vue agir autrement. Elle s’en veut un peu de ne rien avoir à répondre, mais Theodore la sauve en changeant de sujet. “ So... I've seen you meme an ex away on MSN and I have to admit I'm concerned. ” Parler de MSN est un très bon moyen de kick-start le côté bavard de Mafalda, dont le visage s’illumine encore et elle hoche la tête vigoureusement. “You have a POW? You have an MSN? What’s your handle I can stalke you? Or wait, maybe that’s not such a good idea…I’m quite MSN-famous now you know.” Ça n’empêche qu’elle a très envie de voir son MSN et de suivre son feed, mais peut-être avec un de ses comptes anonymes alors, un de de ceux avec lesquels elle stalke les Wand Direction. Parce que ce n’est pas que de la prétention gratuite, Mafalda a réellement pas mal de stalkeurs sur son compte désormais, faute au stalking de gens déjà célèbres, elle s’en doute bien, et il ne faudrait pas qu’elle attire l’attention sur le MSN d’un fugitif. “Anyways my ex yeah well truth be told he’s not exactly my ex considering we never actually dated not that I didn’t want to, but you know how it goes. Anyways the asshole just threw me out of his life and apartment for like NO REASON at all and I wasn’t that sad or anything but I thought, hey I’ve been wasting my youth on a war and a stupid crush so let’s try that Bridget Jones and Sex and the city (sa mère adore cette série télévisée et Mafalda se l’est tapée en cassette VHS pendant toutes les vacances de Noël) method of like drinking and going out and sleeping around, y'know making up for lost time. Didn’t really work out to be honest, although I never got to the around part because you know, well, I don’t know maybe I’ve like lost it.” Non qu’elle ait jamais eu une réputation pour faire tourner les têtes. “I mean my friend Ines literally blew me off when we were in Ibiza but like hoe you were into me like two years ago so what’s up with that?” Quelle idée de move on aussi vite vraiment ? Elle n’a pas appris à faire ça elle. “I did end up sleeping - well not sleeping - with, thank god you’re sitting, cause it’s ridiculous honestly: Goyle, yeah Gregory Goyle - no but like he’s hot now I didn’t know that ‘till I met him the other day - and kinda gave up on the method because, honestly? Sex? Not that good. Like it just hurt and then when it didn’t hurt it was like over in a second, so I was like what’s the point, yeah? So overrated. Don’t see what the big deal is. Also I vomited but that might have been due to alcohol more than Goyle himself. I don’t know. So yeah I posted a bunch of stuff not sure it’s useful cause we blocked each other on MSN so he can’t access my feed, but I think he does, or used to anyways, and hell I don’t have to explain myself I do whatever the fuck I want, don’t I?” Elle cherche l’approbation dans les yeux de Theodore, mais justement ses yeux elle ne les trouve pas. “So my point is no need for concerns.” Même si elle ne sait pas trop ce qui inquiétait particulièrement Theo et se doute même que ses propos ne devaient pas être très sérieux. Elle se dit que peut-être elle s’est un peu trop confiée, il ne lui a demandé aucun détail après tout. Mais Mafalda n’a encore eu l’occasion d’en parler à personne et ça commence à peser un peu, malgré le ton léger avec lequel elle a tout expliqué. En plus d’être bien plus blessée qu’elle ne l’admet par cette “rupture” avec Alec, elle est profondément dégoûtée par l’échec de sa méthode. “Anyways I’m thirsty aren’t you thirsty? ” Le seul truc qu’elle n’a pas dans son sac digne de Mary Poppins finalement c’est évidemment une bouteille d’eau, quoiqu’elle fasse malgré tout mine de chercher avant que son visage perde toutes ses couleurs excepté ses pommettes se teintant d’un rouge violacé quand elle se rend compte de ce qu'elle a dit. “ I mean-— ” Theodore est suffisamment nul et pas à la page pour ne pas connaître l’expression, autant ne pas s’attarder sur ce mauvais choix de mots. “ So what plant is that anyways? ”  elle désigne du doigt celle que Theodore était en train de caresser avant de récupérer ses offrandes.

Il ne peut vraiment pas regarder le deuxième livre, dont la couleur verte de la couverture le hante du milieu de la pile de livres qu'il a déposé sur la table. Theodore sait que si il regarde encore ce foutu livre il va se remettre à rire de manière incontrôlable et si il y a bien quelque chose d'insupportable pour quelqu'un qui veut être sérieux all the time, c'est les fous rires. Surtout qu'il n'a clairement pas habitué Mafie à ça; il a lu la surprise satisfaite sur son visage, et le sourire qu'elle-même ne peut réprimer. C'est un peu moins angoissant de se dire qu'elle a un joli sourire, Mafie, quand ils ne sont pas dans les cachots de Poudlard mais dans un endroit où Theodore peut rêver de... liberté, de vie. Grâce à elle, qui plus est. Et maintenant que la Guerre est finie — I'll see you on the other side of the war... non, c'est stupide de penser ainsi, réellement stupide parce que la Guerre est peut-être finie mais pas la sienne: il est toujours en fuite alors que Mafie est plus ou moins en sécurité dans la belle et nouvelle société sorcière. Mais en cet instant précis, avec le son de son rire qui résonne encore un peu et le sourire de Mafie qui ne s'efface qu'à moitié, Theodore peut presque prétendre qu'ils sont am- “ You have a POW? You have an MSN? What’s your handle I can stalke you? Or wait, maybe that’s not such a good idea…I’m quite MSN-famous now you know. ” Il sourit en coin, malgré lui, en découvrant qu'apparemment Mafie est obsédée par les réseaux sociaux (bon, ceci dit, faut pas un être génie pour s'en rendre compte), vu l'entrain avec lequel elle en parle. Bien entendu, il ravale rapidement son sourire, agacé par lui-même. “ So I've heard, ” dit-il lentement, tapotant ses poches à la recherche du POW avant de se rappeler que c'est Penny qui l'a. “ Yes, we set one up... I don't know. ” Il hausse une épaule. “ It wouldn't be a good idea for you to stalk us, yes. ” Chaque stalking et chaque stalker est minutieusement inspecté par Theodore (il est devenu le roi du stalking lui-même, observant chaque (rare) stalker et chacun de ses stalkers et- bref, tout pour être prudent, et de toutes manières il a toujours aimé MSN même à ses débuts, il trouve ça fascinant), qui se fait plus paranoïaque de jour en jour sous le regard excédé de Penny.

“ Anyways, ” d'accord, ça commence. Il s'assied lentement sur la chaise à côté de la table où il a posé les livres, sourcils froncés pour se concentrer. Theodore n'a aucune idée de ce qu'il vient de s'infliger sans le savoir, “ my ex yeah well truth be told he’s not exactly my ex considering we never actually dated not that I didn’t want to, but you know how it goes. ” Non, pas du tout, mais passons. “ Anyways the asshole just threw me out of his life and apartment for like NO REASON at all- ” wait, qu'est-ce qu'elle faisait dans son appartement? ils sortaient ensemble ou pas?? “ -and I wasn’t that sad or anything but I thought, hey I’ve been wasting my youth on a war and a stupid crush so let’s try that Bridget Jones and Sex and the city, ” il n'a aucune idée de quoi elle parle mais il n'aime déjà pas là où ce monologue va, son intuition lui disant que sa confusion va vite finir par devenir de l'embarras pur et simple: “ method of like drinking and going out and sleeping around, y'know making up for lost time. ” Holy shit. Non. Theodore est déjà rouge. “ Didn’t really work out to be honest, although I never got to the around part because you know, well, I don’t know maybe I’ve like lost it. ” Lost WHAT??? “ I mean my friend Ines literally blew me off when we were in Ibiza but like hoe you were into me like two years ago so what’s up with that? ” Ines... c'est un nom de fille ça non....... “ I did end up sleeping - well not sleeping - with, thank god you’re sitting, (il a peur) cause it’s ridiculous honestly: Goyle, ” Greg a une soeur? “ yeah Gregory Goyle, ” NON NON ON ON O N ON mais quoi mais non, Gregory Goyle, son Greg, Greg avec le visage tout tordu mais il est en vie mais tant mieux mais il se souvient de son état à son procès et non Greg, Greg avec Mafie, en train de faire le sexe mais non c'est pas possible mais quoi mais non, GREGORY? (il est un peu fier de son boy quand même, parce que Mafie est loin d'être la fille la plus moche de tous les temps. “ - no but like he’s hot now ” ew, c'est un de ses meilleurs amis quand même, stop “ I didn’t know that ‘till I met him the other day - and kinda gave up on the method because, honestly? Sex? ” SEX?! “ Not that good. ” Ah bon? Wait what? Il pensait que c'était impossible d'avoir le visage plus en feu qu'en cet instant précis. Mais non. C'est toujours possible. Quand Theodore touche le fond, il continue à creuser. “ Like it just hurt and then when it didn’t hurt it was like over in a second, so I was like what’s the point, yeah? ” QUOI? Ceci dit, Theodore sait que c'est différent pour les filles et les garçons (il connait l'histoire des abeilles et des fleurs, malgré son cruel manque d'expérience dans le domaine) mais quand même, c'est nul si elle a pas pris son pied what the fuck Theodore profité un peu. “ So overrated. Don’t see what the big deal is. Also I vomited, ” (Theodore gasps audibly), “ but that might have been due to alcohol more than Goyle himself. ” (he sighs in relief), “ I don’t know. So yeah I posted a bunch of stuff not sure it’s useful cause we blocked each other on MSN so he can’t access my feed, but I think he does, or used to anyways, and hell I don’t have to explain myself I do whatever the fuck I want, don’t I? ”

Theodore est physiquement dans l'incapacité de dire quoique ce soit en cet instant précis, regardant Mafie avec des yeux ronds comme des Gallions et le visage rouge. Genre très rouge. Genre worrisome rouge. Il va exploser et il laisse même échapper une petite respiration difficile qui ressemble à un bruit de théière. Il détourne les yeux au bout d'un moment, se concentre sur The Price of Gold. Il n'a plus envie de rire. Mafie a couché avec Greg. C'est genre deux mondes qui rentrent en collision. Theodore est tiraillé entre l'horreur pour Mafalda et la fierté pour Gregory. Ses deux am- “ So my point is no need for concerns. — O-okay, ” marmonne-t-il, gêné et encore plus gêné par sa gêne, parce qu'il ne sait pas trop comment trier toutes ces informations, il ne s'attendait pas vraiment à ce que Mafie lui déballe la moitié de sa vie romantique et sexuelle. “ Anyways I’m thirsty aren’t you thirsty? ” OUI IL AVAIT BIEN COMPRIS QU'ELLE ÉTAIT THIRSTY, MERCI BIEN MAIS LUI IL SE RÉSERVE POUR LE MARIAGE, C'EST UN HOMME BIEN ET TRADITIONNEL ET COURTOIS ET JAMAIS IL FERAI VOMIR NEPHTYS-- “ I mean-— — Please stop talking, ” l'implore-t-elle d'une petite voix, avant de plonger son visage dans ses mains, laissant ces dernières se glisser dans ses cheveux, un peu comme avant, dans les cachots, quand il voulait s'empêcher de trembler et se ground au monde réel. “ So what plant is that anyways? ” On s'en fout non?? What the fuck. What the actual fuck. Y'en a qui vont à Ibiza et s'envoient en l'air avec des joueurs de Quidditch alors que Theodore attend le mariage et s'est plus ou moins séparé de sa fiancée et la fille qui l'aime et est en fuite.
Il a vraiment pris toutes les mauvaises décisions du monde en prenant la Marque.

“ Gregory Goyle? ” demande-t-il en relevant la tête vers Mafie, conservant une jolie teinte rose pas trop embarrassante mais un peu quand même. “ I just- this is- Merlin, this is so bad, you shagged Greg. My best friend Greg. Greg who used to pick his nose. Like. Greg. Greg-Greg. ” Il n'est vraiment pas très loquace quand il est dans cet état-là entre l'hilarité et l'horreur. Comme d'habitude, il fait trop d'emphases, dans la colère ou l'embarras. “ And I don't think it's supposed to hurt, Mafie, I-- ” Il fronce les sourcils. “ I mean, whatever, ” marmonne-t-il comme souvent lorsqu'il est question de sexe, de peur de glisser trop vite sur la pente je n'ai aucune expérience and I frankly have no idea what I'm talking about. “ Wait, you're not talking about Ines Selwyn are you? Holy shit. She's-??!!! ” Il ne finit par sa phrase et finit par secouer la tête avec véhémence (il a jamais été trop du genre gossip-whore sauf que les relations sexuelles et romantiques des autres l'ont toujours fasciné, en même temps que répulsé, comme on considérerait quelque chose d'étranger et d'alien). “ You know what? Forget it. I can't deal with this. I'm just. Why did I ask? This is- oh Merlin. ” Elle l'a complètement court-circuité, il a du mal à se concentrer, regarde partout sauf en direction de Mafie, se relevant lentement et se dirigeant vers la plante. “ I mean. I just. Why the memes? ” Does he care? “ Your not exactly ex sounds a bit like an asshole. And you sound like you care very much by posting memes. ” ABORT MISSION, HE DOES CARE. Wait, IL EST EN TRAIN DE LUI DONNER DES CONSEILS RELATIONNELS??? Ils ne sont même pas am- “ And I mean you wouldn't want to seem desperate and-- Mafie, are we friends? ”

Wait what.
Elle lui fait vraiment faire n'importe quoi, entre les rires et les crises intérieures et les questions stupides.
Il la hait. Évidemment qu'ils ne sont pas amis.

Mafalda croyait que sa réaction à the price of gold était quelque chose. Elle était émerveillée de voir son visage prendre autant de couleurs. Elle n'avait encore rien vu; Theodore n'a jamais été aussi rouge - elle croit pas avoir vu quelqu'un aussi rouge de toute sa vie -, si rouge qu’on dirait qu’il va exploser d’une seconde à l’autre, il laisse d’ailleurs échapper une respiration si stridente que ça lui fait penser à une théière qu’on devrait retirer du feu au plus vite. Elle est presque inquiète (alors que justement elle lui dit de ne pas s’inquiéter). “O-okay” sauf que ça a l’air d’être tout sauf okay, donc elle se réfugie dans son sac à dos avant de se rendre compte des innuendos qu’elle fait malgré elle et “ Please stop talking.” Harsh, mais ça a quand même le don de l’arrêter un instant, avant qu’elle commence à rougir autant que lui et à dire n’importe quoi, un instant qui lui permet de penser à changer de sujet. À essayer en tous cas, parce qu’elle a beau parler de plantes, lui il est resté bloqué sur ce qui a pourtant l’air de le mettre dans tous ses états. Elle pourrait presque rire Mafalda si elle n’avait pas réussi à se gêner toute seule. “ Gregory Goyle?” Il a l’air étonné et elle ne sait pas si elle doit bien le prendre ou pas — non parce que seriously hein, il est moins dégueulasse qu’avant, y’en a même pleins qui le trouvent canon maintenant, même si ce n’est pas son type à elle et qu’elle en fait ce soir là elle avait des yeux pour son partenaire (Savage, ça c'est de l'homme…), mais c’est sur lui qu’elle est tombée en trébuchant sur le talon d'une connasse et well, she was desperate. Elle hoche juste la tête parce que quand elle y pense elle n’est pas très fière de la chose et regrette un peu tout compte fait d’en avoir parlé à Theodore. Ils sont amis, ou du moins ils l’étaient à Poudlard et elle sait ça, quand bien même à l’époque elle faisait de son mieux pour ignorer la présence de Goyle. “I just- this is-Merlin, this is so bad, you shagged Greg. My best friend Greg. Greg who used to pick his nose. Like. Greg. Greg-Greg.” Oui elle sait qui est Gregory Goyle she shagged him, remember? Elle n’est pas très reconnaissante envers Theodore de son rappel des côtés les moins avenants de Goyle comme son penchant pour ses crottes de nez par exemple. Elle n’a pas besoin de ça pour regretter. Et elle n’apprécie pas trop le jugement non plus. “How is it bad?” Oh elle sait! Mais how is it any of your business est ce qu’elle sous-entend surtout. Ce n’est pas son problème et, ok, elle lui a tout raconté sans qu’il le lui ait vraiment demandé, mais elle se souvient pas lui avoir demandé son avis, donc il peut le garder pour lui.

“And I don’t think it’s supposed to hurt Mafie, I- -“ Elle hausse une épaule et détourne les yeux, agacée. Whatever. Ses amies ont eu des récits assez différents, il paraît que ça dépend des gens blablabla, peut-être que c’est juste Goyle qui n’est pas un très bon coup et qui faisait pas très attention à elle. Mais elle en a pas parlé à ses amies après coup et du coup y a que Theodore qui sait, et y a que lui pour en parler et si c’est pour dire des conneries pareilles, elle préfère ne pas en parler du tout. On s’en fout que ce soit supposed to ou pas, it did hurt et she’s not into sex anymore. C’est tout. “I mean whatever” Pour une fois elle est bien d’accord. “Wait, you’e not talking about Ines Selwyn are you?” Ah? Il connaît Ines? “ Holy shit. She’s-??!!!” Quoi ? Il y a un an Mafalda aurait pu affirmer avec toute la certitude du monde qu’Ines aime les filles et que les filles a priori. Aujourd’hui elle ne sait plus et pas que parce qu’elle l’a rejetée mais parce qu’elle reluquait vachement les mecs sur la plage à Ibiza. De toute façon ça be regarde pas Theodore. “ You know what? Forget it. I can’t deal with this. I’m just. Why did I ask? This is- oh Merlin.” Elle sourit un peu cette fois, il est marrant quand il est confus et embarrassé et c’est un retour de bâton assez sympa, une jolie revanche pour toutes ces fois à Poudlard où c’est elle qui rosissait devant lui. Elle aime bien avoir le dessus Mafalda, elle a toujours aimé ça.

“ I mean. I just. Why the memes? Your not exactly ex sounds a bit like an asshole. And you sound like you care very much by posting memes.” Elle ouvre la bouche, la referme, rosit un peu, tire sur une mèche de cheveux blond, ouvre la bouche de nouveau hésite et puis la referme, de toute façon Theodore reprend déjà. “And I mean you wouldn’t want to seem desperate and -- Mafie, are we friends?” Wait what? Et elle croyait que la question précédente était difficile. D’où ça vient cette question. Il arrête pas de lui dire qu’il la hait. Même quand elle lui sauve la vie (surtout quand elle lui sauve la vie) il la hait. Elle est un peu de mauvaise foi en réalité, parce que ça fait un moment qu’il le lui a pas dit. Et il lui sourit maintenant, enfin pas à l’instant, mais quand il l’a vu, il a sourit et il a rit devant ses cadeaux et elle, elle était contente de lui avoir fait plaisir et - Elle sait la réponse Mafalda. Comme elle sait pourquoi elle poste les memes et elle sait qu’elle est désespérée. Ils sont amis. Bien sûr qu’ils sont amis, ou plutôt elle a envie qu’ils le soient alors que ça n’a aucun sens. Il n’y a que ça pour expliquer qu’elle lui sauve sans arrêt la vie et l’aide à s’échapper d’Azkaban et lui apporte des cadeaux et s’assoit à côté de lui pour lui raconter sa vie. C’est pas une amitié conventionnelle et sûrement qu’il ne la mérite pas, mais pour elle Theodore est son ami. “ Do you want us to be friends?” Parce qu’après tout ça dépend de lui, ça dépend de s’il la déteste encore, ça dépend de s’il veut bien être son ami; elle a l’impression d’avoir trois ans dans un bac à sable avec un autre gamin à lui demander s’il veut être son copain. C’est complètement stupide, toute cette conversation est stupide, elle aurait du partir après lui avoir offert les bouquins. “ I’m not desperate. I just…” Liked him? Was so hurt when he threw me out?


He’s not a jerk a-t-elle envie de lui dire, même si elle pense que si, parce qu’elle en veut tellement à Alec et elle est tellement triste de plus lui parler et qu’ils ne soient plus amis, au moins. Mais elle n'aime pas que les autres le disent. Elle n’aime pas que les autres le juge. Et puis, elle n’a pas exactement dit la vérité non plus. Il ne l’a pas mise dehors sans raison. Il y en avait une et même si elle ne la trouve pas bonne, ça change un peu la donne. “I just find memes funny, whatever, ok? I just wanted it to show that I’m like very much back on the market, not I was ever off, but I didn’t use to be interested in anyone else and like whatever I don’t want to talk about it anymore.” Et depuis quand il lui donne des conseils d’abord ? Depuis quand il s’intéresse un peu à elle ? “ You know what? I think we’re friends.” Elle lâche ça non sans rancune, presque comme si elle cherchait à l’insulter au passage. Mais c’est vrai, ce sont les amis qui donnent des conseils comme ça. Elle s’en rend compte Mafalda, parce qu’elle sait qu’il a raison, que ses memes sont stupides et prouvent, if anything, qu’elle a encore besoin qu’il la voie et elle montre qu’elle move on bien plus qu’elle ne le fait réellement. Elle déteste Theodore d’être aussi intelligent. Mais ils sont amis, parce que c’est précisément le genre de choses qu’on aurait du lui dire depuis le début pour l’empêcher d’inonder son scroll.

“ Do you want us to be friends? ” Bonne question. Il aurait dû l'anticiper cette question parce que maintenant il est embarrassé tout simplement parce que la réponse s'impose à lui et qu'elle n'est pas agréable. Oui. Il aimerait qu'ils soient amis. Il aimerait avoir un allié dans ce monde qui ne soit pas Penny. Et plus précisément, il aimerait que ce soit Mafalda et personne d'autre. Parce qu'elle semble penser qu'il puisse mériter une rédemption, un jour. C'est peut-être lointain, c'est peut-être jamais, mais elle y croit. Elle est particulière, Mafie. Il aimerait bien qu'ils soient amis.
Mais bien entendu, Theodore préférerait mourir avant de le lui dire. Alors la question ne trouve pas de réponse, il hausse une épaule (le mouvement le moins engagé de tous les temps, ni une approbation, ni une négation pourtant) comme si ça l'indifférait complètement. Il aimerait lui renvoyer la question mais elle reprend déjà: “ I’m not desperate. I just… ” Il garde le visage levé vers elle, intéressé malgré tout, ou juste curieux. La vie... continue. La vie continue. Les gens achètent des livres, Benjen grandit, Mafie poste des memes sur MSN et, a-t-il vu, a repris les cours, va passer ses examens à la fin de l'année. La vie continue dans le grand monde et eux restent coincés dans ce cottage et son terrain. Cette vie n'est pas trop à plaindre, imagine-t-il, puis qu'ils sont recherchés presqu'autant morts que vifs; mais tout de même, il a l'impression de miss out, de passer à côté de quelque chose. Même si il n'y a rien qu'il pourrait faire pour y remédier. “ I just find memes funny, whatever, ok? I just wanted it to show that I’m like very much back on the market, not I was ever off, but I didn’t use to be interested in anyone else and like whatever I don’t want to talk about it anymore. ” Bon, d'accord. Theodore est maladroit et nul en interaction social mais il sait quand il est en train de se faire shut out alors il se contente de faire la moue en essayant de ne pas trop paraître vexé.

Ceci dit, c'est normal qu'elle ne veuille pas en parler, encore moins avec lui; après tout, ils ne sont même pas- “ You know what? I think we’re friends. ” Elle dit ça avec du fiel mais rien ne peut vraiment entamer l'expression sur le visage de Theodore, entre fascination (il était sincère en disant qu'elle ne cesse de le surprendre, et de la bonne manière) et soulagement. Puis lentement, un autre sourire vient éclairer son visage alors qu'il baisse timidement le visage pour regarder ses mains. “ Glad to hear it. ” Il est sincère et ça s'entend à sa voix. Il préfère ne pas trop s'appesantir, ceci dit, se relevant de la chaise sur laquelle il s'est laissé tomber (il aurait certainement chu en l'entendant parler de Goyle donc c'était une bonne idée de sa part de s'y asseoir avant qu'elle ne commence son récit improbable). “ You said you were thirsty? Is lemonade okay? ” À son assentiment, il sort sa baguette de sa poche pour incanter un Accio silencieux; la bouteille et deux verres viendront les rejoindre depuis la cuisine en passant par la fenêtre dans quelques instants. “ I have to say I'm not sure I really understand those memes. Penny has to go through them with me otherwise I'm lost and miss the point entirely, ” il a un peu honte de l'avouer mais bon, il espère que se moquer de lui lui permettra de retrouver un peu de son sourire; Mafie ne semble pas avoir apprécié parler de son ex en trop grands détails. “ But some of them are really funny. Like the skeleton one. ” C'est clair qu'il dit le premier qui lui passe par la tête et non le plus drôle mais il fait l'effort et ça devrait être noté. “ What's his name? Or his... """"handle""""? ” Il est tout aussi clair qu'il n'a jamais utilisé ce mot dans ce contexte-là avant aussi, mais ça devrait être noté aussi qu'il fait encore une fois l'effort.

Bouteille et verres finissent par arriver. C'est lui qui fait une bouteille de limonade quasiment tous les matins, il y avait des citrons dans le jardin quand ils sont arrivés, abrités de la météo théoriquement inappropriée par un sortilège plutôt fascinant que Penny et Theodore ont mis plusieurs jours à décortiquer. L'endroit semblait avoir été laissé à l'abandon et pourtant, certaines choses ont perduré. Il sert les deux verres généreusement et avec un rictus ironique, lève le sien en direction de Mafie. “ To friendship and not exactly exes? ” propose-t-il comme toast avec une étincelle de malice dans les yeux.