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MessageSujet: And the echos you can feel (J&J)   And the echos you can feel (J&J) EmptyLun 13 Oct 2014 - 3:08

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You are forge, you come with bellows and fire and bronze. You are granite. You come with hard history, witches in your hair and sickness in your heartbeat.
You are strong palms, tired bones, you are good foundations out of stone.
Quelque part dans son esprit, il croyait encore que c'était une blague. Jamais, par contre, il n'oserait faire cette réflexion à voix haute. Pas même devant Susanna, il avait bien trop peur qu'elle décide de lui retirer le privilège pour une raison ou une autre. Crainte infondée qu'il tenait à se répéter, puisqu'elle avait tout fait pour qu'il se sente le moins possible comme un objet, une décoration tendance et pour ça, il lui en était éternellement reconnaissant. Seulement, il y avait ce sentiment d’irréel, alors qu'il mettait le premier pas hors de la résidence luxueuse de sa propriétaire. Il y avait ces palpitations à la place de son cœur, ce sentiment qui ne pouvait que s'approcher de l'euphorie alors qu'il prenait entièrement conscience qu'il pouvait aller là où il le voulait, qu'il n'était plus restreint à un seul milieu et ce, depuis beaucoup trop longtemps déjà. Cette euphorie, il l'avait déjà ressentit, lorsqu'elle lui avait annoncer officiellement, camouflée sous un choc difficile à écarter et encore aujourd'hui, il en ressentait les effets. Jamais, autant jamais, il n'avait été aussi ravis de se faire référer comme Le Corbeau par la mère de Susanna, prêt à faire son envol tel un bon pigeon voyageur, comme elle l'avait si joliment décrit. Il serait prêt à endosser ce rôle encore et encore maintenant. Du moins, c'est ce qu'il s'était dit la première fois qu'elle lui avait donné une raison de s'aventurer dans le monde sorcier, si enveloppé par cette nouvelle liberté qu'il avait fermé les yeux sur le négatif. Ne voyant pas les regards sur le sol, les pas pressés, les discussions courtes.

Maintenant, un peu plus à l'aise dans son identités de sorcier bien banale au reste des gens, avec les couleurs plus ternes au lieu d'être brillantes alors qu'il explorait de plus en plus souvent, il les voyait. Il remarquait ces petits détails, ces attentions déroutantes. Lui qui voguait si haut dans les nuages, il devait vraiment avoir fait tache dans cette mer de gris et de noir. Il devait sortir encore un peu du lot, même. Au moins, il passait incognito, sa marque soigneusement cachée sur son flanc, un autre remerciement qu'il devrait à Susanna. Seulement, ça ne l'empêchait pas de grimacer, ses entrailles se serrant devant une scène des plus morbides à ses yeux, croisant un rebut -un frère maintenant ? Devait-il le considérer comme un membre d'un clan ?- se fait punir sévèrement par son maître. Il a fait l'erreur de s'arrêter, dévisageant la scène parmi une petite foule d'amateurs, figé sur place durant de longues secondes alors qu'il s'ordonnait, se suppliait de tourner les talons. Seulement, son regard était hypnotisé, ses oreilles concentrés sur les plaintes de douleur encore un moment avant qu'il ne réalise enfin que c'était trop pour lui. Il poursuivit enfin son chemin, marchant d'une façon beaucoup plus en rythme avec le reste du peuple, son regard tombant également au sol, comptant les dalles de pierre pour faire fuir les images brumeuses de son esprit. Une main se porta contre sa marque, serrant le tissu de son haut. Il était si concentré sur sa tâche, si décidé à ne plus relever la tête de son trajet qu'il passa à un cheveux de passer tout droit, ratant presque l'enseigne de la boutique que lui avait indiqué la brune. Il s'arrêta net, rebroussa rapidement chemin pour observer les présentoirs à travers les fenêtres. Il prit un respire, fit deux pas dans une direction hasardeuse pour finalement revenir sur lui même. Ce n'est qu'une fois qu'il se soit passer une main nerveuse dans ses cheveux, tirant sur quelques mèches pour la laisser tomber le long de son visage qu'il trouva enfin le courage de se déloger des images dérangeantes menaçant d'hanter son esprit et de pénétrer dans la boutique.

Le magasin en lui-même prouvait être une fantastique distraction. Partout où il regardait, il n'y avait que sucreries en tou genre. Assez pour lui mettre l'eau à la bouche sans la moindre difficulté. Il s'aventura dans quelques rayons, contemplant les produits avec quelque chose d'enfantin dans le regard lorsqu'il se souvint, une nouvelle fois, du pourquoi il était là exactement. « Hum » qu'il lança d'abord dans le magasin, dans l'espoir d'attirer l'attention de la personne désirée « Miss Slughorn ? » qu'il continue, ignorant quelques regards curieux d'autres clients pour s'étirer et essayer de trouver une jolie tête blonde. « Ah ! » qu'il s'exclama en apercevant finalement une paire de yeux profondément bleus qu'il reconnaissait facilement. Il se faufila jusqu'à la demoiselle, un sourire pas aussi grand qu'il le souhaiterait  aux lèvres alors qu'il lui tendait une main en signe de salutation. « Vous allez bien ? Je suis venu cherché un paquet pour Susanna » il grimace devant ses paroles précipitées. Le voilà qui avait prit grand soin pour la vouvoyer, mais qui osait appeler sa propriétaire par son prénom. Enfin, au moins ça sonnait naturel, ils ne pouvaient pas le blâmer là-dessus. Il força un peu plus son sourire, ses yeux parcourant de nouveau la pièce avant qu'il ne commente par un simple « C'est vraiment une belle boutique, j'ai faim juste à regarder » Sans doute que la brune l'aurait gronder devant son manque total de tact avec les compliments, mais à croire ce qu'il avait retenu de Juliet les quelques fois qu'il l'avait croisé jusqu'à maintenant, elle ne semblait pas faite de ce bois. Même à Poudlard, s'il se fait travailler un peu le cerveau, elle lui avait toujours semblé souriante et facile d'approche.
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MessageSujet: Re: And the echos you can feel (J&J)   And the echos you can feel (J&J) EmptyDim 19 Oct 2014 - 21:45

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Il y avait des jours plus sombres que d'autres, des jours où elle sentait davantage le poids de ce qui se passait autour d'elle. Des jours où elle se posait des questions. Mais le déni était quand même là. Elle n'arrivait pas à croire que cela puisse être aussi dramatique qu'on le prétendait et, la cause en revenait très probablement au fait qu'elle n'y était pas confrontée. Protégée. Petite fille naïve à l'abri de la peur, de la douleur, de l'horreur. Dans quel monde vivait-elle, elle n'en avait aucune idée... Mais certainement pas dans le monde qu'on lui décrivait parfois... Que Daphné lui dépeignait lorsqu'elle osait venir jusqu'à la boutique. Pourtant, Juliet se rendait compte que certaines choses avaient changées. Que les choses changeaient même d'une semaine à l'autre. Par exemple, elle avait peu de clients depuis environ douze jours et Thibalt n'avait pas donné signe de vue depuis plus de deux semaines. L'inquiétude la gagnait... mais pas suffisamment pour se persuader que quelque chose allait mal. Comment pouvait-elle être aussi stupide et bornée ?
Elle empila les derniers paquets de la commande dans une boite en carton grande comme une valise et commença à refermer les pans à l'aide d'un petit sort. Susanna l'avait informé que quelqu'un allait venir le chercher. Un jeune homme en qui elle avait parfaitement confiance. Tu sauras que c'est lui quand tu le verras, lui avait-elle dit. Juliet n'avait pas cherché à en savoir davantage – le charisme et l'autorité de sa cousine lui était connu depuis bien longtemps... Elle déplaça le carton tout juste fermé sur le coin de la table, face aux escaliers menant à la boutique. Son regard glissa sur la porte dissimulée qui menait aux salles souterraines. Elle s'en servait pour entreposer ses stocks, lorsqu'elle n'en avait pas directement besoin dans les cuisines. Mais elle s'était toujours demandée pourquoi, primo, la porte était dissimulée par un sortilège assez évolué. Secondo, pour les salles étaient aussi vastes, voire même équipée. Peut-être servaient-elles de cachettes, en des temps reculés...

Elle referma la porte magique en quelques murmures et retourna vers le carton lorsqu'elle entendit la clochette de la portée d'entrée de la boutique – au dessus de sa tête – tinter. Un client venait probablement d'entrer dans le magasin – peut-être était-ce même la fameuse personne qui devait venir chercher le colis de Susanna. Juliet entreprit donc d'attraper le colis et de le soulever mais il était beaucoup trop lourd. Ses bras frêles arrivaient tout juste à le faire glisser sur la table. Le soulever et monter ensuite les marches pour retourner à l'étage avec semblait soudain impossible. Elle enfonça donc ses mains dans les poches de sa robe de sorcier violine à la recherche de sa baguette. Une fois, deux fois. Elle entendit qu'on l'appelait depuis le haut de l’escalier. Miss Slughorn? Oh, oui, c'était très certainement le coursier de sa cousine. Où était donc cette fichue baguette !? Par la barbe de Merlin, où avait-elle bien pu la poser, cette fois-ci ? Agacée contre elle-même et résignée à l'idée de ne pas retrouver sa baguette tout de suite (elle l'avait probablement laissé dans l'une des salles de la porte dissimulée), elle grimpa rapidement les marches pour accueillir enfin le client. Elle entendit le jeune homme lâcher un 'Ah' de satisfaction avant de le voir... et lorsqu'elle le vit enfin, elle en resta bouche-bée. « Vous allez bien ? Je suis venu chercher un paquet pour Susanna. » Juliet ne sut pas quoi répondre et un léger silence assez étrange flotta dans l'air quelques secondes de trop avant que le jeune homme de le brise à nouveau. Juliet eut du mal à se reprendre, à retrouver contenance et elle espérait qu'il n'avait rien remarqué de son malaise – même si cela était peu probable.
La jeune femme savait que sa cousine Sue avait un rebut... mais elle ignorait l'identité de ce rebut. Jusqu'à maintenant. Sa bouche devint sèche sans qu'elle sache comment cela était possible. Julian. Le rebut de Susanna était Julian. Mon Dieu. Juliet s'approcha du comptoir pour s'y appuyer le plus discrètement possible. Julian Summerfield, le meilleur ami de Samwell. Susanna savait-elle qu'ils se connaissaient, Julian et elle ? Se souvenait-elle seulement que Juliet était sortie avec Samwell ?
« Merci beaucoup... C'est très gentil à t- vous... » Juliet aurait voulu que sa voix ne soit pas aussi chevrotante. Cela la bouleversait toujours autant, même après Hannah, par exemple... Combien d'anciennes connaissances, combien d'anciens amis étaient à présent rebut ? « Julian... C'est exact ? Le colis est- est au sous-sol... Je ne peux pas le soulever... » ajouta-t-elle, sans vraiment savoir pourquoi elle prenait la peine de se justifier. « Je ne pensais pas que ce serait vous, qui viendriez chercher le paquet... » Et par-là, elle sous-entendait probablement : vous, le rebut. Elle s'en voulut aussitôt de sa maladresse. Et en voulut également à Susanna de ne pas lui avoir dit qui viendrait chercher le colis... Elle aurait préféré que ce soit un vrai coursier... Pas le meilleur ami d'un amour passé...
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MessageSujet: Re: And the echos you can feel (J&J)   And the echos you can feel (J&J) EmptyDim 26 Oct 2014 - 16:55

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You are forge, you come with bellows and fire and bronze. You are granite. You come with hard history, witches in your hair and sickness in your heartbeat.
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Juliet. Juliet que sa mémoire tonne, écartant la brume sombre de son esprit. Il avait été si concentré sur le spectacle auquel il avait assisté, si ardent de vouloir oublier les souvenirs frais lui nouant l'estomac qu'il n'avait même pas réalisé pourquoi il reconnaissait si facilement les yeux bleus plongé dans les siens, ainsi que le petit nez tacheté discret entre les deux. Il se sentait bien stupide sur le coup, alors qu'il venait de lui annoncer le pourquoi de sa venue. Stupide et honteux d'avoir été tellement noyé dans ses propres soucis, dans son malheur incessant qu'il en avait oublié l'identité d'un des personnes les plus chères pour son meilleur ami. Juliet, celle qui avait été littéralement le petit rayon de soleil de Sam, qui semblait le faire sourire si facilement, qui avait donné confiance à Julian que si, les choses peuvent bien se passer, pour tout le monde. Il les avait épaulé, soutenu dans une relation qui lui apparaissait tout simplement idyllique et voilà qu'il n'avait même pas été capable de la reconnaître sur le champs, dès son entrée. Et puis, il y avait le malaise, celui qu'il avait tenté de briser par la suite, sachant pertinemment que bien des raisons pouvaient causer le regard troublé de la jeune femme devant lui. Le fait qu'il ait osé la traiter comme une simple étrangère, tout d'abord, ne devait pas aider les choses, mais maintenant qu'il en était conscient, comment se devait-il d'agir ? Elle devait bien se douter de la position qu'il occupait maintenant, vis-à-vis de Susanna, de la société. Peut-il vraiment se permettre une familiarité redécouverte malgré tout ? Le silence de la jeune femme le faisait douter. Et ses paroles, pour n'importe quel autre individu pourrait facilement servir de certitude à cet égard. « Merci beaucoup... C'est très gentil à t- vous... » Ce « toi » effacé brusquement, dans une voix tremblante, il l'avait espéré, mais ne s'en retrouvait que bien déçu alors qu'elle prenait sa distance, plus que respectable. Et il lui sourit, avec quelque chose de triste, pour dire qu'il était navré à quelque part que leurs retrouvailles soient ainsi et qu'il comprenait.

« Julian... C'est exact ? Le colis est- est au sous-sol... Je ne peux pas le soulever... » Il tente d'ignorer le malaise qui le prend à son tour alors qu'elle le questionne sur son prénom. Se souvient-elle vraiment de lui ? Ou bien est-il le seul à avoir l'impression d'être plongé dans la pensine ? Qu'importe, qu'il se résonne, si elle préfère jouer à l'inconnu, il peut très bien jouer le jeu un petit moment lui aussi. « L'abrutit fonctionne aussi, mais oui sinon, c'est Julian » qu'il débute pour essayer de la détendre un peu, n'aimant pas être celui qui semble lui causer autant de tracas « Ne vous en faites pas, je m'occupe du colis » qu'il la rassure par la suite, le vouvoiement étrange sur sa langue, comme un goût qu'il n'est pas habitué à avoir. Les mots semblent plus carrés, plus froids, il n'a jamais aimé ce qu'on appelle 'l'étiquette' ou encore le 'respect' en ce sens et même s'il n'hésitait jamais à vouvoyer lorsque le protocole le demandait, il ne réussissait jamais à taire son air familier, ni la chaleur dans ses paroles. « Je ne pensais pas que ce serait vous, qui viendriez chercher le paquet... »   Cette simple remarque lui fait enfin prendre une pause, considérant soigneusement ses paroles, alors qu'il y recherche le sens caché. Il hésite un moment « Ah... Et bien, étrangement, j'arrive à bien me servir de mes deux mains et paraît qu'il faut m'occuper, sinon je deviens stressant. » Et il hausse les épaules, comme s'il ne comprenait pas du tout ce que Susanna pouvait bien dire par là, alors que n'importe qui connaissant leurs deux tempéraments lui donnerait immédiatement raison. « Et puis » qu'il ajoute, se tapotant les bras « Je ne devrais pas avoir trop de difficulté » Confiant ? Juste un peu. Après tout, il était plutôt grand et sans être bâtit comme un mur de viande, le sport l'avait toujours tenu en forme. Sans parler de l'entraînement intensif, mais ça, il ne préférait plus y accorder la moindre attention. C'était mieux pour son morale. Son regard balaye une dernière fois la confiserie avant de ne retomber sur la petite blonde, lui offrant un sourire rassurant alors qu'il la questionne « On y va ? » lui faisant signe d'ouvrir le passage pour la suivre docilement derrière.

Le chemin n'était pas bien long, il faut l'avouer, le paquet l'attendant sagement juste en bas des escaliers sur une table. Il observa la grosseur de ce dernier un bref instant avant de le soulever, lâchant un grognement surpris sous l'effort physique que ça lui demandait. « J'avoue qu'il n'est pas aussi léger que je le croyais, par Merlin, qui aurait cru que des ingrédients pouvaient être aussi lourds. » Oui, qu'est-ce qu'il pouvait en savoir lui ? Après tout, il commençait seulement à en connaître un peu plus sur la botanique, écoutant les leçons de Susanna avec attention. À Poudlard, c'était un miracle qu'il est réussit ses cours. Il gravit les marches, se disant que sa petite balade serait sans doute plus longue à son retour, mais accueillant l'exercice sans problème et fit signe de la boîte à Juliet « Je peux la déposer rapidement ? » Et n'hésita pas à le faire lorsqu'elle lui indiqua l'endroit en question. Au moins comme ça, il pourrait reprendre sa poigne, plus efficacement pour le chemin du retour. Ne restait plus qu'à dire au revoir la à jolie boucle d'or, mais à quelque part, il n'arrivait pas à considérer l'idée de quitter cette dernière comme une simple étrangère. Après tout, ils s'attendaient plutôt bien à Poudlard. C'était sans doute risqué, mais en même temps, c'était du Julian tout craché d'y aller franchement, sans penser d'abord aux conséquences. « Tu ne te souviens vraiment pas de moi ? »
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MessageSujet: Re: And the echos you can feel (J&J)   And the echos you can feel (J&J) EmptyLun 17 Nov 2014 - 19:15

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Si Juliet ne fut par particulièrement sensible à la tentative d'humour du nouvel arrivant, ce n'était absolument pas du au fait qu'elle n’avait pas trouvé la réplique drôle. En réalité, complètement déboussolée, elle était distraite et au bord de la panique (voire même de l'hystérie). Ne sachant que répondre, elle le dirigea vers le sous-sol pour récupérer le carton, elle n'osait pas le regarder dans les yeux. C'était à n'y rien comprendre et elle sentait une douleur sourde, comme très ancienne et profondément ancrée qui venait titiller son cœur. Julian Summerfield... qu'on lui aurait qu'elle aurait bien était incapable de parier là-dessus. Quelle relation pouvait bien lier Susanna à ce garçon ? Si Juliet n'était pas connue pour être particulièrement futée ou vive d'esprit, il y avait certaines choses pour lesquelles sont intelligence suffisait. C'était comme un sixième sens, plus que de la logique, quelque chose qu'elle présentait plus qu'elle n'analysait. Et là, à cet instant même cette petite voix intérieur – peut-être était-ce la même qui lui délivrait parfois quelques visions dans les boules de cristal et les cartes – lui soufflait qu'il y avait un lien d'importance entre sa cousine chérie et ce garçon – enfin, cet homme, à présent.
Cependant, elle ne put s'empêcher de lâcher un petit sourire contrit lorsque Julian se rendait compte que le paquet était un peu plus encombrant qu'il ne l'avait imaginé. « Désolée, c'est que, voilà son stock pour le mois, alors il y a pas mal de chose... » expliqua-t-elle lorsqu'il le déposa, une fois revenu à l'étage. Cette fois, il était devant elle et elle essaya de le détailler dans les moindres détails, pour retrouver en lui quelque chose de Poudlard – ce temps révolu qui lui manquait chaque jour un peu plus. Et aussi dans l'espoir de retrouver en lui quelque chose de Samwell. Combien de temps cela faisait-il maintenant ? Il lui semblait une éternité mais elle savait que ce n'était pas autant. Trois ou quatre ans, tout au plus ? Est-ce que Julian savait quelque chose, savait ce qui était arrivé à Sam ? S'il était en fuite, disparu, mort... Elle mourrait d'envie de poser la question au jeune homme mais n'osa pas. Peut-être que lui ne se souvenait pas d'elle. C'était difficile à croire étant donné qu'elle était sortie avec son meilleur ami trois longues (et superbes) années, mais pas non plus impossible. Elle avait les cheveux plus court qu'à l'époque. Possible qu'elle était plus mince aussi... et puis, Julian et elle ne s'étaient réellement fréquenté que très brièvement, volant souvent la compagnie de Sam à l'autre. Et même s'ils s'étaient vraiment bien entendu, le peu de temps passé ensemble, il y a certaine relation qui ne marque pas particulièrement... Peut-être que Juliet n'avait jamais vraiment marqué Julian. Peut-être ce dernier ne se souvenait-il simplement que d'une blonde qui était sortie avec Samwell... Une blonde, visage vague, image floue. C'est alors qu'il la prit complètement au dépourvu. « Tu ne te souviens vraiment pas de moi ? »

Ne sachant pas quoi répondre, Juliet laissa un silence s'installer. Elle le regardait, le dévisageait, sans prononcer un mot. Et le regard qu'il lui rendit, ce regard qu'il lui lança, accompagnant sa question... Elle sentit son cœur se serrait d'une drôle de façon puis, sans crier gare, sans prévenir, sans qu'elle ne puisse même l'anticiper, les larmes lui montèrent aux yeux à une vitesse vertigineuse. Et elle ne put les arrêter... D'abord, juste des larmes glissant le long de ses joues... Essayant de se retenir, elle en eut mal à la gorge... Mais quand bien même, après s'être appuyer sur le bord du comptoir de la caisse, elle éclata en sanglot, là, comme ça, devant Julian, ce garçon (cet homme, oui) qu'elle avait si peu connu mais déjà trop connu... Cet homme qui la liait à son passé, au souvenir de son passé... « Ju-ju-julian... J-je suis dé-désolée... » Pourquoi était-elle désolée ? Pour avoir éclater en sanglots sans raison apparente, pour avoir fait comme si elle ne se souvenait pas de lui, comme si elle ne le connaissait pas ? Ou peut-être pour la situation : lui venant chercher un paquet chez elle pour Sue, comme l'elfe de maison d'une famille riche... elle rejeta cette dernière image, refusant d'y croire... Les rebuts n'étaient pas des esclaves... et s'ils étaient traités comme tel, ils le méritaient probablement, d'une manière ou d'une autre. Voilà comment elle essayait de se protéger... de l'extérieur, de la politique, du passé mêlé au désastreux présent... Ça ne fonctionnait pas tous les jours mais c'était son credo et parfois, elle arrivait presque à y croire. Les sanglots étaient terribles à présent, elle avait du mal à reprendre son souffle et à s'arrêter. Elle pleurait et pleurait encore... Julian, Julian... Ce garçon si gentil, si doux... Le meilleur ami de Samwell... Ce jour là, son credo n'était pas crédible... Elle n'arrivait pas à se mentir. Julian, un rebut – parce que oui, c'était ce qu'il était, Sue l'avait clairement signifié. En quoi le méritait-il ? Qu'avait-il fait ? Elle essaya de se cacher le visage à deux mains, mais c'était ridicule... Et les sanglots redoublèrent, sans plus de raisons aucune.
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