❝ Sometimes things become possible if we want them bad enough. ❞
« Lyall ? » Chuchota une voix dans son oreille. Lyall s’éveilla en sursaut d’un sommeil qui avait été paisible jusque-là. Il prit son oreiller comme arme et s’apprêtait à attaquer son assaillant quand le loup reconnut celle qui l’avait tiré de son sommeil : Maya, son ex-petite amie. « Maya ? Qu’est-ce que tu fais-là ? Comment tu es entrée ? » Venant de se réveiller, il avait du mal à comprendre ce qui était en train de se passer. Il avait pourtant bien le souvenir de s’être endormi seul, dans la nouvelle maison qu’il habitait. Cette maison, qui avait autrefois appartenu à un membre du clan aujourd’hui décédé, était son nouveau chez-soi depuis qu’il avait quitté le domicile familiale un mois plus tôt. Maya pointa son doigt vers la fenêtre qu’il avait probablement oublié de verrouiller. A Daeva, les voleurs n’étaient pas la bienvenue, il n’y avait donc aucune raison d’être réellement prudent. Entourés des membres de la meute, chacun se sentait plus ou moins en sécurité, surtout depuis la fin de la guerre. Les loups-garous d’Eihwaz n’étaient pas poursuivis, contrairement à ceux de Thurisaz, et personne n’était encore venu les emmerder sur leur territoire. Lyall poussa ses draps, et Maya en même temps, qui se trouvait sur son lit et bien trop près pour lui. Il enfila un pantalon. Quand il se retourna, elle s’était installée sur le lit, les bras croisés, elle l’observait. « Tu n’es pas obligé de te cacher, tu sais. J’ai déjà tout vu. » Dit-elle en l’observant mettre à présent un t-shirt sans en perdre une miette. « Et toi tu devrais apprendre à respecter la vie privée des autres. » Maya avait été la petite amie de Lyall pendant trois ans, jusqu’à ce qu’il apprenne qu’elle avait avorté de leur enfant sans lui en parler. Il ne l’avait pas digéré et depuis, ils étaient en froid. Du moins, du côté de Lyall. Maya revenait de temps en temps à la charge. « Rentre chez toi, s’il te plait. » La jeune femme se leva du lit et s’approcha lentement de son ancien compagnon. Elle l’entoura de ses bras et posa sa tête contre son dos, contre ses muscles, respirant son odeur. Elle sentit le cœur du loup s’accélérer et sa chaleur corporelle augmenter sensiblement. Un des avantages d’être un lycan était d’avoir des sens plus développés que le commun des mortels. Lyall avait beau dire qu’il ne voulait pas d’elle ici, elle savait que ce n’était pas totalement vrai. C’était pour cette raison qu’elle continuait de revenir vers lui. « Tu me manques. » Prononça-t-elle en parcourant ses doigts sur le bras du lycan. Lyall mentirait s’il disait qu’elle ne lui manquait pas. Parfois, il se demandait ce que serait sa vie s’il la pardonnait et s’ils reprenaient une relation sérieuse. Mais les choses étaient différentes après ce qu’elle lui avait fait. Le loup-garou se libéra de l’étreinte de Maya et alla s’enfermer dans la salle de bain sans un regard en arrière. Quand il eut terminé de prendre sa douche et qu’il sortit, Maya n’était plus là.

Ce n’était pas la première fois que Maya s’introduisait dans sa chambre en douce. Mais elle ne l’avait encore jamais fait depuis qu’il avait emménagé seul. Et pour éviter que cela se reproduise, il fermerait dorénavant ses fenêtres. Plus Maya tentait de se rapprocher de lui, plus il y avait un risque pour qu’il craque à nouveau. Elle connaissait toutes ses faiblesses. Elle savait ce qu’elle voulait. Mais elle ne savait pas tout. Elle ne savait pas que dans le cœur de Lyall, il y avait eu quelqu’un d’autre après elle et qu’il pensait toujours à cette personne. Aujourd’hui, Lyall n’avait pas de missions à réaliser pour Nash, son Ulfric et beau-père. Ces derniers temps, ses semaines étaient plutôt calmes, voire ennuyeuses. Il restait à peine une semaine avant la prochaine pleine lune et c’était la seule chose qui le rendait impatient. En attendant, il aimait se promener et observer la nature se parer de couleurs en ce début de printemps. Le plus bel endroit pour observer ce changement, selon Lyall, se trouvait en haut du Viaduc Enchanté, situé sur l’un des territoires neutres de la Forêt Noire. La nature était pour lui ce qu’il y avait de plus beau. Il avait un très grand respect pour sa forêt, comme il aimait l’appeler. Lyall se plaça au centre du viaduc et observa la splendide vue, accoudé contre le muret en briques. Chaque année, le paysage lui semblait encore plus beau. Il se souvenait être souvent venu là avec elle : Blair. Quand Lyall et Blair ne se rencontraient pas au camp des insurgés, c’était là qu’ils apprenaient à se connaître. Il se demanda alors une énième fois ce qu’elle était devenue. Blair était toujours vivante, il en était persuadé. Mais voilà plus d’un an qu’il ne l’avait pas vu, après que son camp ait été réduit en cendres. Lyall sortit de sa poche un de ses rares gallions. Lyall n’avait pas vraiment d’estime pour la magie, bien au contraire, et il s’était moqué de nombreuses fois de ceux qui venaient jeter une pièce dans la rivière Styx pour faire un vœu. Mais il commençait à se demander s’il ne devrait pas lui aussi tenter sa chance.