Elle n'a pas besoin de ce putain d'Areo. Elle s'en fout de lui. Si il lui avait donné le dossier sur son père, ça aurait été plus simple. Bien entendu, elle aurait eu des comptes à rendre à Wolf mais Bree s'en fout de ça. Elle s'en fout de Wolf aussi. Il s'agite de son père. C'est sa bataille, sa croisade, son démon, et il appartient à personne d'autre qu'à elle. Elle va le trouver et elle va le tuer. Elle a eu tant peur pendant toutes ces années, s'est cachée, maudite, détruite. Mais c'est fini maintenant. Son père s'est enfui de prison il y a six ans mais maintenant, elle va le trouver, et elle va le tuer.

Elle ne sait pas trop pourquoi elle veut absolument mettre la main sur le dossier légal de son procès. Peut-être parce qu'elle est curieuse de savoir quelles sont ses raisons pour tout ce qu'il a fait; sans aucun doute parce qu'elle aime se torturer avec les souvenirs de cette époque. Elle était trop jeune pour comprendre, a été tenue éloignée des séances et des barres de témoin, la pauvre petite Brienne Wickham qui ne comprenait rien. Ce n'est qu'après qu'est venue l'horreur et la compréhension. La peur, aussi.
Bree sait que le cabinet d'avocat Howards LLP a pris le dossier et Areo, qui travaille là-bas, a refusé de le lui faire parvenir. Très bien. Elle ira le chercher elle-même si il le faut parce que ce dossier est la base de tout après tout. Et elle ne peut réellement faire confiance à personne d'autre. Même à Hawk, à qui normalement elle dit tout parce qu'elle sait qu'il ne le répétera pas à personne sauf si elle est en danger de mort, elle n'a rien dit. C'est sa guerre, et elle la mènera seule. C'est pour ça qu'elle a demandé à un membre du gang auquel elle n'aurait jamais fait confiance en temps normal de lui préparer un Portoloin. Six heures, amplement suffisantes pour ce qu'elle prévoit de faire; six heures, une éternité mais aussi seulement une nuit, à peine. Un instant elle est dans l'entrepôt, dans sa chambre verrouillée, en train de contempler le bout de ses chaussures en hésitant; le suivant, elle marche à grands pas sur le Chemin de Traverse, dans le quartier plutôt classieux de Barkwith, en cherchant le petit building qu'elle cherche du regard. Une ombre parmi les ombres; à cette heure-là, surtout dans ce quartier et en ce semaine, il n'y a jamais beaucoup de bruit ni de gens; ça ne l'empêche pas de rabattre la capuche de son sweat sur ses cheveux et son visage, ne se sentant pas vulnérable, juste traîtresse de faire ça dans le dos de ses... amis.

Elle déteste ce mot.

Elle trouve sans aucun mal l'appartement de Mitchell Cardale. C'est un avocat d'Howards LLP, un peu plus âgé qu'Areo, mais plus jeune que Jemma Howard qui a pris l'affaire d'après ce que Bree a lu dans les coupures de presse de l'époque. Il a deux filles qui vont au CEPAS mais qui vivent avec leur mère, il a perdu un oeil pendant la Guerre, et il est addict à l'Orviétan — autant d'informations qu'elle a payé au prix d'or il y a quelques jours pour en apprendre plus sur sa cible. Elle va devoir lui faire peur, elle va devoir l'intimider et le forcer à lui faire parvenir ce putain de dossier. Elle a décidé de ne pas s'attaquer à Areo. Déjà parce qu'il a plus de trempe que prévu, ensuite parce qu'elle n'a aucune véritable envie de se frotter à sa soeur, une héroïne de guerre apparemment. Non, cet homme affaibli par les drogues lui convient mieux. Elle frappe à sa porte et malgré l'heure avancée de la nuit, et un peu stupidement sans aucun doute, il l'ouvre sans hésitation. Il semble attendre quelqu'un mais ça, Bree s'en fout; l'instant suivant, Cardale est en train de se tenir la gorge en gémissant, reculant sous le choc de la tranche de la main de Bree s'écrasant sur sa jugulaire. Il gargouille, elle le frappe, une fois, deux fois avec la batte qu'elle a emmené avec elle, jusqu'à ce qu'il s'écroule comme une masse sur le sol. Il est en vie, vérifie-t-elle absentément — elle sent déjà des vibrations au bout de ses doigts serrées autour de la batte, des frissons, de la douleur éclore au bout de ses doigts, mauvais signe — avant de le traîner un peu plus loin pour fermer sa porte sans mal.

Quand il se réveille, elle est en train de jouer avec sa baguette et il est assis sur une chaise de son salon, ligoté par des cordes invoquées magiquement. C'est Tiger qui lui a appris à faire ça, et elle a dû s'y reprendre à six fois tant elle est nulle; la baguette s'est pliée à ses exigences, ceci dit. Elle n'apprécie vraiment pas la magie, pour une raison qui lui échappe. Ça lui rappelle un peu trop Poudlard et la pire année de sa vie. Les yeux de Cardale roulent dans leurs orbites, écarquillés et pupilles dilatées; il est high, elle l'a remarqué en soulevant ses paupières alors qu'il était inconscient quelques soixante minutes plus tôt. “ Que-quoi? ” Bree l'observe en silence. Il est luisant de sueur et tremblant de peur. Non, en fait, c'est plus de l'angoisse que de la terreur. Hm. “ C'est Mood qui vous envoie? ” Pardon?
Bree ne peut pas s'empêcher d'être vexée. Elle a déjà balancé le nom de Mood à toutes les sauces ces derniers temps. Elle le déteste, plus violemment encore qu'elle déteste son cabot de Fangs. Elle le déteste parce que leur première rencontre l'a laissée brisée, tremblante de rage et de honte. Elle le déteste parce que c'est la première personne qui l'a écrasée. Elle a déjà été battue, s'est déjà frottée à plus fort qu'elle; mais face à Mood, c'était pire que tout. Bree ne sait pas pourquoi. Et puis le revoir dans ce putain de refuge pendant l'orage... n'a fait qu'attiser sa haine. À chaque fois qu'elle se faisait coincer dans un coin par quelqu'un lors d'une mission, elle balançait son nom comme étant celui de son employeur. Que ça lui donne des ennuis, elle le hait.

Elle ne répond pas et Cardale prend son silence pour un assentiment. “ Je sais que je suis en retard pour les paiements, je sais, mais je vous promets, j'ai deux filles au CEPAS, je dois payer pour leurs études, je travaille plus, je travaille mieux, je vous promets, je commence à rassembler de l'argent-- — Mood est... las d'attendre, ” fait-elle d'un ton laconique en se faisant la réflexion que lui et Wolf ne sont peut-être pas si différents. Elle imagine que Cardale s'est enfoncé dans sa merde en abusant des drogues. Triste pour lui, mais aussi plutôt classique. Bree a vu un bon nombre de drogués fauchés jusqu'à maintenant. “ Mais il y a un moyen pour toi de repayer ta dette d'un coup. — Ah-ah oui? ” Il pense déjà à sa prochaine dose. Il la dégoûte. “ Juste un petit service et-- ” C'est à ce moment-là que la porte d'entrée explose. Elle faite volte-face, troquant baguette pour la batte posée sur la table à côté d'elle, les yeux plissés en se demandant si elle va pas devoir se jeter par la fenêtre pour éviter la BPM... mais non, c'est l'autre connard. Bree sent un long frisson l'agiter alors qu'elle devient livide, alors qu'elle désarme son bras en les baissant, prenant la baguette de Cardale dans la main qui ne tient pas l'arme en bois. “ C'est toi qui fait tes petites affaires maintenant? ” crache-t-elle, agacée et prête à se battre pour faire plier Cardale, même si ça veut dire déclarer la guerre à Mood qui lui fait face, apparemment aussi surpris qu'elle de la trouver là.

« Il a toujours pas payé. » Mood hausse un sourcil. Qu’est-ce que ça peut lui foutre, ça ? Son but à lui c’est de ramener l’argent coûte que coûte. « Il m’a dit qu’il veut voir directement avec toi. » Le chef des Shadow Moses soupire, claque sa langue contre son palais. Il n’est pas satisfait. Loin de là. « J’accepte d’te faire bouffer pourquoi déjà ? » Il voit l’autre se tordre les mains parce qu’il a compris qu’il a fait une connerie en ne lui ramenant pas l’argent demandé. Exigé, même. « Parce que j’ai survécu à l’initiation et que je suis un bon élément. » Mood attrape le gamin par la nuque et l’approche de lui. « Exactement. Tu vois où est le problème dans ce que tu me racontes ou pas ? » Fait-il en fronçant les sourcils pendant que sa bouche se tord en un semi-rictus. « J’ai pas-j’ai pas l’argent ? » Mood le relâche et s’écarte un peu avant de lui envoyer son poing dans la figure. Ils sont tous devenus plus mous ces derniers temps ou c’est une fausse impression ? Ou c’est sa tête qui lui joue encore des tours ? « J’vais faire c’que t’as été incapable de faire. Possible qu’on perde un client à cause de toi d’ailleurs. Il m’casse bien trop les couilles pour continuer comme ça. » Fait-il en passant une main dans ses cheveux. Ouais, un gars en moins – surtout un gars aussi chiant et exigeant – c’est pas la mort non plus. Ils trouveront toujours des clients quelque part. Si le monde sorcier va beaucoup mieux depuis la chute de Voldemort et du gouvernement merdique installé après la guerre, ça n’empêche pas certaines personnes de magouiller dans l’ombre et ça arrange les affaires de Mood.

Mais là. Le mec exige carrément que ça soit Mood qui vienne récupérer ce qu’il lui doit. Où est-ce que le type a vu un truc pareil ? S’il envoie ses sous-fifres c’est bien pour faire ce genre de sale boulot. Lui, il supervise de loin. Mais là. Cardale mérite une bonne leçon et puisqu’il veut que ce soit Mood spécifiquement, il aura le traitement spécial. L’autre gamin est toujours en train de geindre pendant que son nez est en train de pisser le sang. Mood lève les yeux au ciel. « Va à l’infirmerie au lieu d’chialer. Tu m’fais honte. » Crache-t-il pendant qu’il voit l’autre déguerpir rapidement et en dérapant dans les allées.

Mood retourne dans sa chambre de fortune pour récupérer sa baguette. Il tapote la poche de son pantalon pour s’assurer que son zippo est toujours là et finit par partir. Il informe Sand qu’il va devoir s’absenter pour rendre une petite visite à un client. Elle hausse un sourcil et lui demande pourquoi c’est à lui d’y aller au lieu d’un autre gars. « Don’t ask. On est entouré de gros nuls en ce moment. Va falloir qu’on recrute des types plus qualifiés. » Fait-il en guise de réponse. Puis il sort du cimetière direction le Chemin de Traverse. Il rabat la capuche de son sweat sur sa tête et déambule dans les rues en espérant ne pas être vu. Cardale n’habite pas très loin. Il entre dans l’immeuble et grimpe les marches jusqu’à la porte de son client qu’il défonce avec un coup de pied bien placé. Il écarquille un peu les yeux en s’apercevant que Cardale était attaché à une chaise et que… l’autre connasse est là ??? What. The. Fuck. Elle prend une batte posée sur une table. “ C'est toi qui fait tes petites affaires maintenant? ” Il fronce les sourcils. « Qu’est-ce que tu fiches ici, sale garce ? » Garce. Son langage est plus fleuri dans sa tête. Et beaucoup plus vulgaire aussi. Il la toise d’un air mauvais. « C’est pas… c’est pas quelqu’un d’chez toi ? » Mood pose enfin son regard sur Cardale. D’où il le tutoie lui ? « Toi, ta gueule. Je m’occupe de toi juste après. J’veux mon fric. » Puis il reporte son attention sur l’autre tarée. « Qu’est-ce que tu fous ici ? C’est pas ton territoire, dégage avant que j’te crève. » Crache-t-il avec toute sa hargne. Il sent le bout de ses doigts qui lui font mal. Et sa colère qui grimpe encore d’un cran. Est-ce que l’autre abruti qui devait ramener l’argent au cimetière est une taupe ? Il travaille pour les Dregs et il l’a attiré dans un piège. Merlin, mais lui aussi il va crever. Il sort sa baguette alors qu’il sait qu’il ne va pas en avoir besoin. Sa magie va encore crépiter et elle va tout cramer sur son passage. Cardale le mériterait, son appartement est moche et mal décoré. Ça lui permettrait de le refaire totalement ça.

Spoiler:

« Qu’est-ce que tu fiches ici, sale garce ? » Bon au moins ils sont sur la même longueur d'ondes, même si Bree peine a comprendre pourquoi il lui parle comme ça, il se prend pour qui? Elle n'a rien fait de mal, elle, elle est juste venue sur son territoire, dans son putain de cimetière, pour le mettre KO et elle n'a pas réussi. Ce souvenir violemment embarrassant l'étouffe, elle sent une colère terrible lui monter dans la poitrine, un feu destructeur se répandre dans ses veines jusqu'au bout de ses doigts qui tremblent autour de la batte et de la baguette magique, chacune dans une main. Bree n'a pas le temps de répondre parce que l'autre couillon enchaîne: « C’est pas… c’est pas quelqu’un d’chez toi ? » Et c'est plus fort qu'elle, le “ toi, ta gueule ” sort presque en même temps que celui de Mood, ce qui a le don de l'énerver encore plus si c'est possible. « Je m’occupe de toi juste après. J’veux mon fric. » Ses yeux s'étrécissent quand elle les repose sur le chef des Shadow Moses, bon, sa couverture auprès de Cardale a explosé, pas grave. Elle est en train de retourner la situation dans tous les sens. Elle pourrait s'échapper, mais son Portoloin ne s'active que dans trop longtemps. Elle pourrait se jeter par la fenêtre, elle a déjà fait pire, et il y a des sorts amortisseurs dans le Chemin de Traverse pour éviter les suicides, maintenant que les immeubles deviennent de plus en plus grands. Elle pourrait... battre Mood? Malheureusement, malgré elle, elle n'est pas sûre d'y arriver — en fait, Bree a peur.

Et ce constat la rend furieuse. Elle aimerait pouvoir se battre à mains nues avec ses émotions, ça lui arrangerait pas mal de coups quand même. Puis il reporte son attention sur l’autre tarée. Elle a peur de Mood, parce qu'il lui a rappelée qu'elle avait (un peu) peur de la mort, parce qu'il a failli la tuer, véritablement la tuer. Et cette émotion n'est pas la bienvenue, loin de là. La vie est plus simple quand elle la dépouille de toute peur — Mood remet ça en question et juste pour ça, elle a envie de lui refaire le portrait et lui inspirer à lui aussi de la peur. « Qu’est-ce que tu fous ici ? C’est pas ton territoire, dégage avant que j’te crève. — J'aimerais bien te voir essayer, ” siffle-t-elle en retour, faisant tourner sa batte dans ses mains pour se détendre le poignet avant de la reposer contre son épaule. Elle est un peu moins à l'aise avec la baguette étrangère dans sa main, elle n'a jamais été bonne en magie et ça fait des années qu'elle n'a pas véritablement pratiqué, sauf les leçons volées avec Tiger. Elle est surtout anxieuse parce que Mood aussi a sa baguette à la main et que Bree ne se fait pas d'illusion, en duel, elle ne ferait pas le poids du tout. “ J'ai b'soin de lui, ” finit-elle par dire, à quoi bon lui mentir après tout? Elle se met lentement à marcher, à se placer derrière Cardale qui se tortille silencieusement sur sa chaise en essayant de rompre ses liens; il est entre elle et Mood et quand il s'en rend compte, il devient tout d'un coup très immobile. Tant mieux, un bouclier, c'est mieux quand ça bouge pas. “ Je savais pas qu'il était à toi. ” Sinon elle n'aurait jamais tenté le diable en venant. La fuite semble être la seule option maintenant, mais elle ne quitte pas Mood des yeux pour chercher une porte de sortie quelconque; elle aurait trop peur qu'il en profite pour lui en mettre une dans le dos.

Elle s'arrête de marcher juste derrière Cardale, jouant avec la baguette sur l'arrière de son crâne jusqu'à ce qu'il gémisse des suppliques pour qu'elle le laisse en vie, comme si elle savait comment tuer un sorcier avec de la magie. Non pas que lui ou Mood aient besoin de le savoir. “ On peut se faire un deal, ” propose-t-elle d'une voix égale, même si son coeur bat trop vite et trop fort dans sa poitrine. Elle a besoin de son dossier. Elle veut tout lire sur son père, tout savoir. Et puis elle le trouvera — et elle le tuera.

L’air suffisant de cette fille lui donne envie de tout brûler sur son passage. Jamais elle arrête de le regarder avec ce dégoût sur le visage ? Il a envie de lui faire ravaler son arrogance. Elle est insupportable. Elle l’agace. Elle a presque réussi à le mettre à terre lors de leur première rencontre et c’est quelque chose qui ne passe pas auprès de Mood. “ J'aimerais bien te voir essayer, ” Elle joue avec sa batte pendant qu’il cherche un moyen de lui envoyer quelque chose en pleine figure. Qu’est-ce qui lui dit qu’elle sait se servir de cette chose ? Personne. Il peut tenter avec un vase. Oui, tiens. Celui qui est juste ici. Un vase en pleine gueule, ça fait mal jusqu’à quel point ? “ J'ai b'soin de lui. Je savais pas qu'il était à toi. ” Elle se positionne bien derrière Cardale. Il est en train de geindre comme un goret et la supplier de le laisser en paix. Mood lève les yeux au ciel. C’est exaspérant les adultes quand ça se retrouve acculé. “ On peut se faire un deal, ” Mood penche la tête sur le côté. Cardale doit avoir une valeur spéciale pour elle aussi. Sinon elle se serait empressée de repeindre les murs du salon avec sa cervelle. Mood se retient d’esquisser un sourire triomphant parce que potentiellement, il peut bien l’emmerder en le butant juste sous ses yeux. « C’est quoi ton deal au juste ? » Il n’abaisse pas sa baguette, mais il sent que ses doigts ne lui font plus aussi mal que tout à l’heure. Il sent le bout à vif comme à chaque fois que sa chair commence à brûler. L’odeur, d’ailleurs, plane un peu autour de lui. Cardale essaie d’ouvrir la bouche plusieurs fois. « Mood… Mood, déconne pas. J’peux te donner ton argent. » Mood le fusille du regard. Il ne l’a toujours pas autorisé à le tutoyer et encore moins à lui donner des ordres comme ça. Pour. Qui. Se. Prend. Ce. Type ? Il l’agace tellement. La colère commence à monter doucement dans tout le corps du chef des Shadow Moses. Il doit prendre énormément sur lui pour ne pas se ruer sur le gars pour lui donner coup sur coup. « On t’a déjà dit de la fermer. » Fait-il en pointant sa baguette sur Cardale cette fois. « Nous deux, en plus. Donc pour ton propre bien, shut the fuck up, Cardale. » Il voit l’homme ouvrir la bouche pour protester ou dire un truc et ça finit par totalement agacer Mood qui franchit les derniers mètres qui le séparent de lui et lui envoie un coup de poing dans la figure. Ce n’est pas trop fort pour éviter de l’assommer totalement, mais suffisamment puissant pour qu’il entende un peu l’os du nez craquer.

« Tu comprends là ? » L’autre sur sa chaise geint et hoche la tête. Il reporte finalement son attention sur la folle. « Donc… tu disais ? C’est quoi ton deal ? » Pas qu’il se moque de quelques gallions (enfin… quelques… beaucoup), mais si ça peut emmerder la fille, il ne fera pas de cadeau à Cardale. Dans le pire des cas, il pourra faire revenir des membres du gang pour dévaliser l’appartement en guise de compensation. Ils auront quelques objets de valeur à revendre et un gain de confort certain. Elle a l’air de chercher quelque chose ici et Mood se sent suffisamment curieux pour essayer de comprendre. Il ne laisse pas tomber l’idée qu’il fait face à un coup monté. L’autre gars du gang doit faire partie du plan. Après tout, il n’était pas censé se trouver là en premier lieu donc son hypothèse est probablement vraie. Il s’écarte de Cardale qui finit par cracher du sang par terre et qui essaye de se repositionner sur son siège. Il reste près de lui au cas où ce que lui propose la gamine ne lui plaît pas et qu’il doive l’achever en signe de je t’emmerde bien profondément. Cardale n’a pas conscience que sa vie ne tient plus qu’à un fil et qu’il sera coupé selon le bon vouloir de Mood. S’il s’en sort vivant, par contre, il se promet mentalement de ne plus jamais traiter avec les gangs des rues.