Il ne répond pas à mes messages, ce qui n’est pas dans ses habitudes, il a toujours un mot, une note d’humour. Il n’est pas au ministère, j’ai vérifié deux fois. Il n’a plus besoin de la chercher maintenant qu’elle est à sa juste place, dans une cellule. Alors il ne peut être qu’à un endroit, son appartement. Ca paraitrait logique pour beaucoup, c’est sans doute le premier endroit auquel on pense lorsqu’on cherche quelqu’un mais ce n’est pas quelqu’un  comme « tout le monde », c’est Quinn. Et Quinn est un homme droit, tenace, hyperactif et son appartement est davantage celui de ses deux magnifiques félins que le sien. Il est trop occupé pour profiter de son intérieur qu’il a si bien aménagé. Je ne me suis pas inquiétée tout de suite après tout il à un travail, une vie… Mais trois jours sans le moindre signe de vie a de quoi m’angoissée, un peu, beaucoup. Alors aujourd’hui, après mes cours et une petite réunion avec quelques collègues j’ai pris le chemin de son appartement. Bien décidé à m’assurer qu’il était vivant. Parce que s’il y a une chose dont j’étais certaine c’est que si je le retrouvais bel et bien dans son appartement il n’allait pas bien. Comment le pourrait-il après avoir arrêté celle qu’il aimait, celle qu’il n’avait jamais cessé d’aimer quoi qu’il dise, hurle l’inverse. Tracey était est et restera sa némésis, quoi que je puisse dire, faire ou penser et même si je n’étais toujours pas lassée de lui dire qu’il méritait mieux, tellement mieux. La route me semble une éternité, peut-être parce que je me suis arrêtée en chemin dans cette pâtisserie chocolaterie ou il a ses habitudes. Peut-être aussi parce que l’hésitation enserre mon cœur, le retrouver et le secouer, le retrouver et l’étreindre, le retrouver et être son amie, être simplement là pour lui et devenir ce qu’il souhaitera, son mouchoir, son elfe de maison que sais-je. Je secoue légèrement la tête une dernière fois avant de franchir le pas. De glisser la clé dans la serrure et d’être accueillie par les deux chats qui s’entrecroisent avec mes jambes miaulant plaintivement comme s’ils n’avaient pas eu de caresses depuis des jours. De bons acteurs ces bestioles Quinn ne les délaisseraient pas, n’est-ce pas ? Il fait sombre dans l’appartement, c’est ce qui me frappe tout de suite. Il n’y a pas un bruit, c’est étrangement silencieux s’en est presque flippant. J’avance baguette en main après avoir mit un peu de lumière pour pouvoir voir l’état des lieux. Quinn? T’es là? Ils ont fini par te bouffer? Tray et Si bouffant l’extérieur alors que Tracey lui dévore le coeur depuis de si longues années, l’image me provoque un haut le coeur que je maîtrise non sans mal. Faire de l’humour pour ne pas penser au pire, faire de l’humour pour me donner un peu de courage. Les chats me guident vers le salon d’habitude baigné de lumière et cette fois c’est l’odeur de l’alcool qui m’agresse. Un mouvement, presque imperceptible me fait tourné à droite. Il est là au sol, adossé contre son canapé, verre en main, des bouteilles vides l’entourant. L’image n’a rien du Charming que tout le monde connait pourtant ça n’est pas la première fois que je le vois brisé... Mais cette fois la pente à l’air bien plus raide bien plus difficile à remonter. D’un mouvement de baguette j’ouvre un rideau et la fenêtre derrière, la plus éloignée de lui pour ne pas, trop, l’éblouir. J’ouvre parce que... ça pu. Tu pues. Je n’attends pas vraiment de réponses de sa part, au mieux une réaction, un geste même un grognement. Je me défais de ma cape et m’assois près de lui. Je prends le verre qu’il a dans les mains et le porte à mes lèvres pour en vider le contenu et grimace. Pouah! Tiède en plus... t’as vraiment des gouts douteux. Je farfouille dans mon sac et trouve le chocolat qui a sa préférence. J’en coupe quelques carrés et les lui tends. Tiens, il en faudra plus pour éponger mais c’est un début. T’aurais pu m’attendre pour... fêter ça? Je le regarde et pose ma main sous son menton pour qu’il relève la tête vers moi, il peut compter sur ma présence et mon soutien comme point d’ancrage. Amie fidèle et dévouée.