‹ occupation : batteur titulaire des chudley cannons
‹ maison : poufsouffle
‹ scolarité : scolarisé à Mahoutokoro, élève étranger à Poudlard en 2000-2001
‹ baguette : bois de charme, épine du monstre du fleuve blanc, 26 centimètres
‹ gallions (ʛ) : 3039
‹ réputation : joueur prodige, il est connu pour la traînée rouge qu'il laisse derrière lui quand il vole, on l'appelle red streak + connu pour être un éternel optimiste
‹ particularité : il est maître de l'air et maîtrise donc cet élément, plutôt bien d'ailleurs.
‹ faits : né à séoul en corée + sa mère, haneul park, était joueuse dans l'équipe nationale de corée du sud + elle est décédée quand il avait six ans + il a grandi avec une belle-mère absolument nulle (perverse narcissique et abusive) + a été en voyage scolaire à Poudlard en 2000-2001 et n'a pas quitté le royaume-uni depuis + a été pendant trois mois le batteur remplaçant des tutshill tornados + le titulaire, jaloux, l'a agressé et a bousillé son bras + yohan est en rééducation depuis septembre 2001 + a étudié au SAWL center pendant trois ans + a travaillé dans une salle de sport le soir pendant ces mêmes trois ans + a été sélectionné en mai 2004 par le coach Mantilla pour devenir le batteur titulaire des canons de chudley
‹ résidence : il vit en colocation avec nao chang et nina zabini, ses deux meilleurs amis.
‹ patronus : il n'en a jamais formé.
‹ épouvantard : devoir renoncer au Quidditch à cause d'une blessure ou d'un accident. le souvenir de son agression est toujours vif dans son esprit.
‹ risèd : mika rhee, dont il est profondément amoureux depuis près de neuf ans maintenant.
Yohan Parkit gets better
☇ Avis sur le contexte : Yohan ne sait pas trop quoi penser de tout ce qui se passe au Royaume-Uni. Il n'est pas sûr de tout comprendre, en fait. Les choses sont étrangement beaucoup plus simples en Corée. Tout ce qu'il sait c'est qu'il est content qu'une nouvelle élection se profile, parce que ça lui paraît beaucoup plus légitime que ce gouvernement intérimaire qui avait été mis en place et qui faisait un peu n'importe quoi. Quant au mélange avec les moldus... Il est un peu perdu sur cette question. Il y est favorable, techniquement, parce qu'il estime que c'était inévitable que les moldus découvrent leur existence un jour. Il pense vraiment qu'il y a quelque chose à faire, qu'une sorte d'unité serait positive sur plein d'aspects... Mais il est sceptique. Il sait que les moldus verront toujours les sorciers comme des menaces, et craint qu'ils n'acceptent jamais leur différence. Les événements récents l'ont un peu conforté dans cette idée, même s'il aurait préféré qu'ils lui donnent tort. Il a bien peur qu'une entente ne soit jamais vraiment possible, et ça lui fait un peu peur pour la suite.
❝ We're running in circles again ❞WIZARD ; Scénario de Nao
☇ nom & surnom(s) ; Il était destiné à s'appeler Park, puisque sa mère et son père sont tous les deux nés avec ce patronyme, très répandu en Corée. Haneul, sa mère, a toujours été quelqu'un de très instinctif, et elle a choisi le prénom Yo Han alors qu'il n'était pas encore né, parce qu'elle se sentait constamment de bonne humeur quand elle était enceinte. Aujourd'hui, beaucoup s'accordent à dire que le jeune Park porte très bien son prénom, qui laisse entendre qu'il est quelqu'un de très solaire. La majorité du temps, ses proches l'appellent affectueusement Hanie. Dans le monde du Quidditch, il n'est plus tellement Yohan Park : il est devenu Red Streak quand il était encore à Poudlard. Ce surnom est né de la traînée de couleur qu'il laisse derrière lui en volant lors des matchs, sa marque de fabrique. Il aurait préféré qu'on l'appelle The Flash, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie... ☇ naissance ; Yohan est né le 25 juillet 1983, à Séoul, en Corée du Sud. ☇ ascendance & origines ; Il est sang-mêlé. Son père est un sang-pur, mais sa mère avait des origines moldues qui l'empêche de prétendre à la pureté de sang. Il n'en est pas trop vexé. Il a la nationalité coréenne, puisqu'il est né là-bas, mais il a choisi de devenir anglais récemment et a fait toutes les démarches. Ce pays l'a accueilli et a changé sa vie - en bien et en mal d'ailleurs. Il a l'impression que son cœur est au Royaume-Uni et se sent tout aussi anglais que coréen. ☇ occupation ; Après avoir été batteur remplaçant pour les Tutshill Tornados et puis étudiant au SAWL center (Academy of Sports & Broom Flying) pendant trois ans, Yohan est devenu en mai 2004 le batteur titulaire des Canons de Chudley. Un poste dont il est très fier : il bosse comme un dingue pour faire ses preuves dans cette nouvelle équipe et satisfaire les supporters. ☇ parti politicomagique ; Il soutient les merlinois. Ça a été une évidence, les autres partis ne lui conviennent pas du tout. ☇ réputation ; Dans le monde du Quidditch, il jouit d'une réputation plutôt positive. Il a relativement marqué les esprits quand il était plus jeune, à Poudlard et pendant son passage éclair chez les TT. Bien qu'on ait eu l'impression qu'il était tombé dans l'oubli pendant ses trois ans de rééducation, il a continué à être suivi par certains supporters qui auraient bien voulu qu'il revienne chez les bleus. Dans l'ensemble, sa sélection chez les CC a été bien accueillie, mais on attend encore qu'il prouve qu'il a sa place, et on attend de voir s'il est toujours aussi doué après sa rééducation. En ce qui concerne sa vie en dehors du Quidditch, Yohan est vu comme quelqu'un de très optimiste, qui sait rebondir et aider les autres à faire de même. Il est aussi vu comme un grand diplomate qui n'aime pas trop les conflits et préfère jouer les modérateurs sans prendre parti afin de calmer les esprits échaudés. ☇ orientation & état civil ; Yohan est bisexuel, mais on le pense souvent homosexuel. Ça lui a parfois porté préjudice quand il a voulu séduire des filles. Il est célibataire et très franchement, personne ne l'a vu vraiment en couple avec qui que ce soit. Et pour cause : son cœur est pris depuis des années déjà. Il est fou amoureux de son ami d'enfance Mika Rhee. Un amour à sens unique qui le dévore et a rendu sa vie amoureuse très compliquée dés l'adolescence. Il préfère se perdre dans les bras d'inconnus de temps en temps, et parle rarement de ses aventures. ☇ niveau de vie ; Il galère un peu. Son père, resté à Séoul, ne se préoccupe pas trop de son fils qui est si loin, et Yohan a donc du travailler pendant plusieurs années dans une salle de sport pour financer ses études. Mais les choses devraient s'améliorer dans les prochains mois... Batteur dans une équipe de Quidditch aussi renommée que les Canons de Chudley, ça paie plutôt bien. Bref, il voir le bout du tunnel. ☇ baguette ; Bois de charme, son coeur est une épine du monstre du Fleuve Blanc, et elle est plutôt souple. Elle mesure 26 centimètres. ☇ épouvantard ; Perdre de nouveau la possibilité de jouer. Le Quidditch, c'est toute sa vie, alors l'épouvantard se plairait à lui rappeler qu'il a failli être amputé du bras, et qu'un accident pourrait de nouveau le priver de ce qui l'épanouit le plus au monde. ☇ risèd ; Il aimerait que le risèd lui montre sa mère vivante. Il aimerait qu'il lui montre un trophée, une pièce emplie de preuve de son succès au Quidditch. Il aimerait que le risèd lui montre un moment heureux avec Nina et Nao, vieux sur le perron d'une maison. Mais le miroir ne montrerait que Mika. Parce qu'il le veut plus que tout au monde, et depuis plus longtemps que tout le reste. ☇ patronus ; Il ne sait pas, il n'a jamais eu l'occasion d'en créer un. ☇ particularités ; Yohan est maître de l'air comme sa mère et son père. Il manipule cet élément plutôt bien et en est très fier. Son appartenance à la tribu de l'air lui est très chère, et il est toujours impatient à l'idée de voyager pour les rituels et réunions de la communauté. ☇ caractéristiques ; Depuis septembre 2001, il porte une cicatrice très impressionnante sur le bras droit. Elle démarre au milieu de son poignet et remonte jusqu'à son épaule, et fait vraiment peur à voir. Le verre qu'a utilisé son agresseur a laissé une trace indélébile, que Yohan ne cache pas sous des sortilèges. Il préfère porter des vêtements à manches longues. Il est très rare de le voir avec les bras découverts, même en été. Il refuse de montrer cette cicatrice à qui que ce soit, seuls Nina et Nao l'ont vu de leur propres yeux. Il porte aussi un tatouage, en hommage à sa mère, qui représente une fleur de cerisier (sa mère adorait se poser sous le cerisier du jardin quand elle rentrait de ses matchs de Quidditch). ☇ animaux ; Yohan a trouvé un boursouflet dans une poubelle en bas de chez lui il y a un an et demi, et il l'a immédiatement adopté. Il l'a nommé Leopold, et il n'est pas rare de le voir parader avec cette énorme touffe rose posée sur son épaule, surtout quand il est chez lui. Il a aussi un bébé tortue dont il prend soin comme d'un vrai bébé. Il n'était pas très inspiré, donc il l'a appelé Raphaël, en hommage au dessin animé les tortues ninja. ☇ objets connectés ; Yohan possède un POW, comme tous les jeunes de son âge, il a aussi un compte MSN qu'il alimente un peu trop souvent for his own good et il a récemment fait l'acquisition d'une MirrorTV avec sa première paie de chez les Canons de Chudley. Il en fait profiter ses deux colocataires avec grand plaisir. ☇ déplacement ; Autant qu'il le peut, Yohan marche. Il adore ça, peut passer des heures à explorer les petites rues de Londres et des villes dans lesquelles il est envoyé pour ses matchs. Ça lui permet de se vider l'esprit et également d'écouter sa musique tranquillement.
☇ Anecdotes & infos ;MUSIQUE + Yohan a toujours beaucoup aimé la musique. il est un grand fan de karaoké (il se souvient que sa mère en faisait beaucoup avec ses collègues joueuses de Quidditch quand il était petit). Mais depuis peu, il s'y intéresse de manière... Plus professionnelle. Il a commencé à écrire et à essayer de composer en 2001, après le mariage de Mika, un peu par hasard. Depuis, il a une dizaine de chansons qui dorment dans sa table de nuit, dont personne ne connaît l'existence. Il est parfaitement conscient qu'elles révèlent un peu trop ses sentiments personnels, et qu'il serait complètement grillé sur plein de truc s'il venait à les montrer à ses proches. DANSE + Après son... accident, Yohan a du reprendre des études au SAWL center. C'est là qu'il a découvert la danse, un sport - un loisir auquel il ne s'intéressait pas particulièrement jusque-là. Il a pris des cours, et ça a commencé à devenir une obsession. Il avait même un arrangement avec le patron du centre sportif dans lequel il travaillait pour rester une heure de plus une fois que tout le monde était parti pour s'entraîner devant les miroirs de la salle de danse. Il est devenu plutôt bon, pour quelqu'un qui a commencé si tard. Aujourd'hui, il a repris le Quidditch, mais la danse a toujours beaucoup de place. Le Quidditch, c'est le sport qui lui donne envie de déplacer des montagnes, qui l'amuse. Mais la danse... Ça a quelque chose de beaucoup plus intime. C'est là-dedans qu'il met tous ses sentiments, ça lui permet d'exprimer les choses dont il ne parle pas. Il aime beaucoup danser seul, d'ailleurs, quand les autres ne peuvent pas le voir. MOTHER + La mère de Yohan est morte quand il avait six ans, mais il s'est toujours raccroché très vivement à son souvenir. Il a récupéré ses vieux journaux et les garde précieusement, il l'admire profondément, et rêve d'être aussi doué qu'elle au Quidditch un jour. Au fond, c'est pour elle qu'il a commencé ce sport, sans penser que ça deviendrait son métier. Haneul est très importante pour lui et bien qu'il s'énerve peu, il n'hésiterait pas à casser les personnes qui oseraient casser la réputation de sa mère. MODE + Il adore la mode. Un peu trop, même. Si vous cherchez Hanie dans une foule, il vous suffit de chercher la veste la plus colorée ou exceptionnelle de la soirée, et vous le trouverez sans mal. Il a toujours un look un peu fab, qui a probablement participé au fait que tout le monde le mette dans la case gay. Il enchaîne les couleurs de cheveux, les couleurs d'yeux, a une tonne de paires de chaussures et de vestes de costume absolument fantastiques. Il ne porte par contre que des manches longues, à cause de sa cicatrice, ce qui limite tout de même ses choix en matière de mode parfois, à son plus grand damn. PARADOXAL + Yohan peut être très bavard, quand il est avec des amis. Trop bavard même, surtout en soirée. Il peut parler de tout, de rien, faire rire tout le monde avec des imitations et des chansons débiles... Mais quant il s'agit de parler de ce qui se passe dans sa tête, surtout du négatif, c'est très différent. Ce n'est pas qu'il n'aime pas se confier. Il est prêt à le faire avec les bonnes personnes et dans de bonnes conditions. Mais il garde naturellement les choses pour lui, surtout quand il en a honte. Ses sentiments pour Mika, par exemple, sont son plus grand secret.SOIRÉES + Yohan faisait beaucoup de soirées (et ne se privait pas de boire et fumer) quand il était un peu plus jeune. Mais depuis ce retour de soirée où il a trouvé le corps d'Emi sur le sol du salon, son comportement a beaucoup changé. Il boit très peu, maintenant, et passe plus son temps à veiller sur les autres en faisant semblant de s'amuser comme un petit fou qu'à vraiment apprécier la soirée. Il n'y peut rien. Il a perdu la vibe. Emi lui manque beaucoup.
❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL
Appelez-moi MARGOT/FIVEDAYSOFJULY. J'ai bientôt 23 ans, je viens de france/nantes et j'ai connu le forum via son staff de wonder women. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7 (lol). Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [i hope so?] oui / [] non.
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Dernière édition par Yohan Park le Dim 18 Juin 2017 - 21:34, édité 8 fois
‹ occupation : batteur titulaire des chudley cannons
‹ maison : poufsouffle
‹ scolarité : scolarisé à Mahoutokoro, élève étranger à Poudlard en 2000-2001
‹ baguette : bois de charme, épine du monstre du fleuve blanc, 26 centimètres
‹ gallions (ʛ) : 3039
‹ réputation : joueur prodige, il est connu pour la traînée rouge qu'il laisse derrière lui quand il vole, on l'appelle red streak + connu pour être un éternel optimiste
‹ particularité : il est maître de l'air et maîtrise donc cet élément, plutôt bien d'ailleurs.
‹ faits : né à séoul en corée + sa mère, haneul park, était joueuse dans l'équipe nationale de corée du sud + elle est décédée quand il avait six ans + il a grandi avec une belle-mère absolument nulle (perverse narcissique et abusive) + a été en voyage scolaire à Poudlard en 2000-2001 et n'a pas quitté le royaume-uni depuis + a été pendant trois mois le batteur remplaçant des tutshill tornados + le titulaire, jaloux, l'a agressé et a bousillé son bras + yohan est en rééducation depuis septembre 2001 + a étudié au SAWL center pendant trois ans + a travaillé dans une salle de sport le soir pendant ces mêmes trois ans + a été sélectionné en mai 2004 par le coach Mantilla pour devenir le batteur titulaire des canons de chudley
‹ résidence : il vit en colocation avec nao chang et nina zabini, ses deux meilleurs amis.
‹ patronus : il n'en a jamais formé.
‹ épouvantard : devoir renoncer au Quidditch à cause d'une blessure ou d'un accident. le souvenir de son agression est toujours vif dans son esprit.
‹ risèd : mika rhee, dont il est profondément amoureux depuis près de neuf ans maintenant.
part onein a flicker
JUILLET 1988 & RIO, BRAZIL
« YO-HAN, YO-HAN, YO-HAN! » Il rit aux éclats, il en pleure presque. Du coup, Haneul a aussi envie de pleurer. Elle est beaucoup trop faible, quand il s’agit de son fils. Elle sait très bien qu’il devrait être au lit, à l’heure qu’il est, au lieu d’être passé de bras en bras, embrassé sur les joues par l’intégralité de l’équipe féminine nationale de Quidditch de Corée du Sud. Mais tant pis. Il est habitué, ça fait quatre ans qu’il voyage avec elle, quatre ans qu’il est de toutes les victoires, de toutes les défaites. Il est là quand elle se lève pour aller à l’entraînement, il est là dans les gradins quand elle s’entraîne, il est là quand elle s’endort doucement sur le lit, après une journée entière sur le terrain. Haneul a toujours cru qu’elle ne pourrait avoir de véritable passion dans sa vie que pour le Quidditch. C’est ce qui lui donne envie de se lever le matin depuis qu’elle est gamine, monter sur son balai et jouer jusqu’à l’épuisement. Pendant une époque, elle annonçait à qui voulait l’entendre qu’elle n’aurait jamais d’enfant : ce serait mettre en danger sa carrière mais surtout, ce serait une contrainte, et Haneul n’a jamais trop aimé les contraintes. Quand elle est tombée enceinte, ça a été un choc. Elle n’était mariée avec Woonjae que depuis deux ans, et était dans une phase primordiale de sa carrière, avec une coupe du monde qui se profilait et une nouvelle équipe plus forte que jamais. Aujourd’hui encore, elle a honte d’avouer qu’à ce moment, elle s’est réellement demandé si elle allait garder cet enfant qui grandissait en elle. Elle était si sûre qu’elle n’était pas faite pour être mère ! Mais Woonjae était si heureux - et elle a commencé à se faire à l’idée, doucement mais sûrement. On dit que les mères deviennent des mamans quand elles portent leur enfant, et que ce sont les pères qui deviennent des papas au premier regard. Une fois encore, elle a prouvé qu’elle n’était pas dans la norme. Combien de fois a-t-elle pesté, durant ses derniers mois de grossesse, combien de fois s’est-elle rongée les ongles à l’idée d’être incapable d’aimer cet enfant qu’elle n’avait pas particulièrement désiré ? Des centaines. Des milliers de fois, peut-être. Mais il lui a fallu une seconde. Une simple petite seconde pour comprendre qu’elle s’était trompée sur toute la ligne.
Parce que quand Yohan est né, elle n’est pas juste devenue maman. Elle est devenue LA Maman. Celle qui n’a de cesse de s’ébahir au moindre petit exploit de son gamin, celle qui se lève aux aurores pour confectionner avec amour un petit-déjeuner sur-mesure. Celle qui donnerait sa vie pour assurer à son fils un futur confortable et heureux. Haneul a été complètement transformée par la naissance de son fils - et tous autour d’elle l’ont remarqué. La petite intrépide est devenue reine du flegme. C’est Woonjae, qui a flanché. Lui qui s’était tant préparé à accueillir son enfant, son héritier. Il s’est trouvé complètement démuni, complètement perdu soudain. Haneul n’a jamais compris pourquoi, tout comme elle n’a jamais compris pourquoi elle-même a changé du jour au lendemain.
Elle a failli renoncer à sa carrière d’attrapeuse, quand Yohan a fait ses premiers pas. L’idée seule de partir pour des semaines à l’autre bout du monde en laissant son fils à Woonjae la terrifiait. C’est lui qui a proposé que Yohan l’accompagne dans cette vie unique à mille à l’heure. Au début, elle n’était pas particulièrement pour. Comment élever un enfant dans un environnement pareil ? Et l’école ? Et la famille ? Elle s’est posée mille questions, jusqu’au jour où on lui a proposé un poste dans l’équipe nationale. Haneul n’a alors tout à coup plus douté une seule seconde du fait qu’elle faisait le bon choix en embarquant Yohan sur ses épaules, pour lui faire découvrir le monde, découvrir la vie. Et elle ne regrette pas, encore aujourd’hui. Comment pourrait-elle regretter, en le voyant tout sourire, devenu véritable mascotte de l’équipe ? Les filles passent leur temps à dire qu’il est leur porte-bonheur, et il est chouchouté chaque heure de la journée, véritable petit prince. Il a même réussi à percer la carapace de la coach, Boo Ja, ce qui est un véritable exploit pour tout être humain, et encore plus pour un petit garçon de cinq ans. « Attention » fait-elle en grimaçant, en voyant Kim et Chin Sun lui faire faire l’avion au milieu du vestiaire. « Relaaax. » chantonne Kim, en faisant grimper Yohan sur ses épaules pour rejoindre toute l’équipe qui se rassemble au centre de la pièce, pour un dernier discours de victoire avant une nuit de repos bien mérité. Haneul observe son fils du coin de l’oeil, ses deux mains posées sur la tête de Kim, son menton délicatement posé sur les cheveux de la poursuiveuse. Il est parfait.
AVRIL 1989 & PARIS, FRANCE.
(16h00) Haneul a toujours aimé Paris. Par contre, elle a toujours moins aimé les touristes (et les parisiens), qui bousculent sans la moindre gêne et semble avoir été élevés sans la moindre idée de respect. Elle tente de traverser la foule qui s’est agglomérée autour d’un concert sauvage, en guidant Yohan par les épaules. Il ne semble rien remarquer, trop obnubilé par la glace à la fraise qui coule sur sa petite main (Tu ne veux pas tester un autre parfum? - Non, maman. La fraise c’est le meilleur! - Tu prends toujours fraise Hanie… Tu vas finir par t’en lasser. - Comment on peut se lasser des choses qu’on aime, man?) Le soleil tape un peu, et elle cherche dans la poche de son sac à dos pour trouver la casquette de son fils, et la lui déposer sur la tête, en faisant toujours attention à ce qu’il ne se cogne pas contre tous les adultes qui l’entourent. C’est épuisant, d’avoir un enfant à surveiller, mais Haneul trouve que c’est de la bonne fatigue - meilleure encore qu’après un match fou et une victoire au Quidditch. « Pffiou, on aurait peut-être dû rester dans le Paris sorcier. » murmure-t-elle, à demi-penchée afin de ne pas perdre le contact physique avec Hanie. « Nan, j’aime pas les glaces là-bas. » rétorque immédiatement le petit garçon, ce qui lui fait lever les yeux au ciel. Il ne perd pas le nord, celui-là. Bon, maintenant, droite ou gauche ? Elle n’est plus très sûre. Sa dernière visite de ce coin de la capitale remonte à avant la naissance de son fils. Elle se redresse quelques secondes, observe les alentours. Gauche. décide-t-elle. Elle décide de prendre une petite ruelle pour éviter le flot des parisiens qui filent comme des fusées vers la station de métro la plus proche. « Allez, on avance, chop chop! » dit-elle à Yohan qui a ralenti pour observer sa glace à moitié fondue. « Je t’avais bien dit de prendre l’essuie-tout que la dame-- » Le bruit assourdissant de la moto la fait sursauter. Quand elle se retourne, la première chose qu’elle voit, c’est le regard terrifié du conducteur, qui semble paralysé derrière le petit pare-brise. Elle n’a pas vraiment le temps de réfléchir. Dans un cri, elle pousse Yohan qui va s’écraser contre le mur. Et puis plus rien.
(23h35) Woonjae regarde Yohan qui s’est endormi, la tête sur ses genoux. Il aimerait se dire que son fils ne comprend pas ce qui est en train de se passer, mais il n’est pas le fils de sa mère pour rien. Il a toujours eu une facilité à cerner et comprendre les choses, même quand il était un petit bébé. Woonjae a toujours trouvé ça fascinant, et un peu flippant aussi. Il ne sait pas trop quoi faire de son fils, parce qu’il ne sait pas trop quoi faire de lui-même non plus. Il tremble encore comme une feuille, ça n’a pas arrêté depuis le moment où il a débarqué ici par portoloin, dans cet hôpital où personne ne semble parler une autre langue que le français. Il est épuisé, il a envie de croire que tout ça n’est qu’un cauchemar, mais l’odeur entêtante, diffusée soi-disant pour calmer les esprits, lui rappelle où il est même quand il ferme les yeux. L’hôpital, c’est son refuge, normalement. L’endroit où il se sent utile, où il a l’impression de ne pas être qu’un homme parmi tant d’autres. Il sait ce que c’est, sauver des vies, en tant que guérisseur. Il a arpenté les couloirs des hôpitaux avec fierté et confort toute sa vie. Mais pas ce soir. Ce soir, il a juste l’impression que son monde s’écroule, et il a envie de courir, courir loin de cet endroit de malheur. Il avait emmené Haneul à Paris, après leur mariage. ll n’aurait jamais pensé y retourner dans ces circonstances. « Monsieur Park ? » Il relève la tête, remarque le guérisseur français qui vient de l’appeler. Il lui fait signe d’attendre une seconde. Délicatement,, il soulève et repose la tête de Yohan sur le petit banc où ils sont assis depuis des heures. « Je suis désolé que ça ait pris autant de temps. » fait l’homme aux yeux clairs, en anglais, avec un accent qui ne trompe personne sur ses origines. Woonjae ne dit rien, croise ses bras devant sa poitrine comme pour se protéger. « Votre femme va bien. Elle est dans un état stable, l’opération s’est bien passée. » Le visage du coréen s’illumine. « Vraiment ? » Des larmes lui montent aux yeux, et il se pince l’arrête du nez pour empêcher son émotion de le submerger. « Cependant… » L’air du guérisseur reste relativement grave. « Sa vie ne sera plus la même. Elle ne pourra plus jamais jouer au Quidditch, monsieur Park. » Woonjae s’en fiche. Il s’en fiche complètement. Le Quidditch lui a arraché sa femme pendant des années. Il s’en fiche. Tout ce qu’il voit, c’est que sa femme va vivre. « Merci. Merci. Merci. » Woonjae baisse les yeux vers sa blouse de guérisseur, qu’il n’a pas pris le temps d’enlever en venant ici, et sur laquelle un petit koala fatigué vient de tirer. Avec un sourire, Woonjae se baisse vers son fils. « Maman va bien, ça va aller. » Hanie tend les bras, et son père le soulève pour le porter et l’étreindre. « Ça va aller. »
(05h19)Il a suffi d’une minute. Les indicateurs se sont affolés alors que Yohan et Woonjae s’étaient installés à son chevet, le petit enroulé autour du bras de sa mère, et le père dans un fauteuil moelleux. Elle a convulsé pendant ce qui leur a paru une éternité, et quand les médecins sont entrés dans la chambre, c’était trop tard. Les médicomages ont cherché son pouls, ont fait sortir tout le monde de la pièce, et sont restés une bonne dizaine de minutes avant de capituler. « Je suis désolé. » Woonjae a de la fureur dans les traits, et il pointe un index accusateur, violent sur le le torse de son confrère français, tremblant de la tête au pieds. « Vous avez dit qu’elle irait bien. Vous avez dit QU’ELLE IRAIT BIEN. » L’homme en face ne cille pas - c’est son travail, il voit ça tous les jours, tout comme Woonjae lorsqu’il exerce. Mais il a envie de tabasser le guérisseur et de faire disparaître le masque professionnel qu’il a revêtu pour annoncer le pire. « Vous avez dit que… » Sa voix se bloque, et il a l’impression qu’il ne peut plus respirer. Ça n’est pas réel, n’est-ce pas ? Ça ne peut pas être réel. Mais dans le couloir froid et vide, il n’y a que les pleurs de Yohan, roulé par terre. Woonjae n’a même pas la force de le prendre dans ses bras. Il se sent vide, il se sent vide et il a juste envie de mourir. Il ne peut pas vivre sans Haneul.
1989 & SÉOUL
(JUILLET) Les cauchemars sont toujours là. Ils le réveillent la nuit, le trempent de sueur et l’épuisent. Pendant la journée, Yohan est relativement normal - quoique très silencieux. Woonjae ne sait pas comment lui parler. Il n’est pas doué pour ça, c’était Haneul, qui gérait ces choses-là. Alors ils ne parlent pas. Ils se tiennent compagnie, dans un accord maladroit et tacite. Yohan vient étaler ses crayons de couleur sur le sol du bureau de son père, tandis que celui-ci lit et travaille sur une nouvelle idée de traitement expérimental. Parfois, ils mettent de la musique en fond, et ça leur rappelle Haneul, parce qu’elle adorait la musique. Woonjae ne pourrait même pas compter les fois où il l’a vue entamer des chansons avec ses collègues de l’équipe de Quidditch, après une victoire, ou même tout simplement lors de soirées un peu arrosées. Les filles étaient une famille. Aujourd’hui, les amies d’Haneul prennent régulièrement des nouvelles de la famille, surtout de Yohan - qui leur manque beaucoup. Mais elles n’ont pas le temps de venir les voir, et d’essayer de tirer des mots au jeune garçon. Woonjae a engagé un psychomage, qui vient deux fois par semaine. Il n’a pas l’impression que ce soit suffisant. Ne vous en faîtes pas. Ça prendra du temps, mais ça ira.
(NOVEMBRE) Yohan ne comprend pas. Ce n’est pas qu’il n’aime pas Sujeong. Elle est jolie, sympathique, et il est toujours content de voir le sourire qu’elle met sur le visage de son père. Ce n’était pas drôle, d’entendre les pleurs de Woonjae la nuit - pas drôle de le voir perdre son sang-froid sans raison apparente tous les deux ou trois jours. Depuis que Sujeong est là, les choses vont mieux, l’atmosphère est plus légère et la maisonnée semble de nouveau respirer. Vraiment, Yohan n’a rien contre Sujeong. Mais il ne comprend pas très bien pourquoi il est là, dans un petit costume, à regarder son père échanger des voeux avec une quasi-inconnue alors que cela fait moins d’un an que sa mère est partie. Il a l’impression qu’il est en train de rêver ce qui est en train de se passer, paralysé par un drôle de sentiment alors que le mariage touche à son terme. Ses sourcils sont légèrement froncés, ses lèvres pincées, et même la présence de ses cousins à côté de lui ne suffit pas à le distraire. Il n’aime pas ce qui est en train de se passer, il ne sait pas très bien pourquoi, mais il n’aime pas. Il a entendu des membres de la famille de sa mère, quelques minutes avant la noce, murmurer des choses dans un ton un peu sec et empreint de colère. Il sait bien que ce n’est pas normal. Son père n’a pas vraiment pris le temps de lui expliquer, de lui faire comprendre. Il lui a juste imposé Sujeong et a annoncé sans ciller qu’il se remariait, il y a quelques semaines à peine. Yohan ne comprend pas. Et en voyant l’air des gens autour de lui, il comprend qu’il n’est pas le seul.
(DÉCEMBRE) « Woonjae, occupe-toi de ton fils. » râle Sujeong, et le visage tout entier de Yohan se décompose. Elle l’a à peine regardé dans les yeux, a à peine décroché son regard des parchemins qu’elle est en train de remplir - des lettres à ses amies, d’après ce que le jeune garçon a compris. « S’il te plaît, Sujeoooong. » Elle lève les yeux au ciel, ne cache pas son exaspération. « Woonjae! » Mais son mari n’arrive pas, parce qu’il est dans son atelier dehors, à retaper une vieille voiture moldue qu’il a trouvé quelques semaines auparavant dans un marché “d'antiquités”. Yohan ne bouge pas, la feuille toujours tendue vers sa belle-mère, avec l’espoir qu’elle finisse par jeter un oeil à ses calculs et lui dise qu’il s’est bien débrouillé. Mais Sujeong a autant d’instinct maternel que le dos d’une petite cuillère, et elle l’ignore bien encore trois bonnes minutes avant de poser ses yeux froids sur lui. « On a dit quoi ? » lâche-t-elle sèchement. « Du temps pour toi, je sais... » C’est ce qu’elle dit tout le temps, qu’elle a besoin de temps pour elle. Tout le temps. Systématiquement, en fait. « Mais j’ai fait ça, tu peux corriger ? » Sujeong pose sa plume sur la table un peu brusquement, et plonge son visage dans sa main. « Est-ce que tu te fous de moi, Yohan ? » Silence. Yohan fronce les sourcils. « Est-ce que tu te fous de moi ? J’attends une réponse. » Toutes sortes d’expressions se suivent sur le visage du jeune garçon, qui ne sait pas très bien ce que sa belle-mère attend, mais qui sait très bien que ce qui l’attend lui, ce n’est définitivement pas bon. « … Non. » -- « T’es encore plus débile que ce que je pensais. » Comme à chaque fois, Yohan n’est pas sûr de comprendre. Il se dit qu’elle est en train de plaisanter, ou alors qu’il est trop jeune pour comprendre, qu’elle veut dire des choses mais qu’il n’arrive pas à en saisir le sens véritable. La brune, dans sa belle robe en velours, quitte la table avec ses lettres à la main, et file dans le bureau de Woonjae - où elle pourra s’enfermer à clé. Yohan aimerait être sourd parfois. Pour ne pas entendre ces choses qu’elle dit tout bas, parfaitement consciente qu’elle parle assez fort pour qu’il entende. I didn’t sign for this shit. Et il se demande où est passé la Sujeong des premiers mois; Celle qui jouait avec lui, lui dessinait des lapins et lui tenait la main quand ils se baladaient ensemble. Est-ce qu’elle a été remplacée par des aliens ? Est-ce qu’elle a bu une mauvaise potion ? Est-ce qu’elle a seulement existé un jour ?
AVRIL 1991 & JAPON
Woonjae Park n'a pas la moindre idée de ce qu'il fait ici. Sona Bak est maîtresse depuis près de vingt ans maintenant, et elle comprend au moment même où elle le voit là, assis maladroitement sur l'un des tabourets du couloir en train d'observer autour de lui comme si les murs jaunes du bâtiment pouvaient lui fournir ne serait-ce qu'un semblant de réponse. Elle en a vu, des parents, pendant sa carrière. Toutes sortes de parents, du plus adorable au plus violent, et elle sait tout de suite qu'elle peut classer Park dans la catégorie de ceux qui ne comprennent jamais ce qui se passe avec leurs gamins. « Monsieur Park ? » Ils se saluent et il la suit dans son bureau. Il semble un peu mal à l'aise quand ils s'assoient et échangent quelques mots avant de passer au sujet plus sérieux. Il faut bien six ou sept bonnes minutes à Park pour se détendre. « Est-ce qu'il se passe quelque chose avec Yohan ? » finit il par demander, un air inquiet que le visage. Sona se trouve un peu déstabilisée, parce que c'était exactement la question qu'elle s'apprêtait à lui poser. Elle pince doucement les lèvres, cherchant ses mots. « Je m'inquiète un peu pour Yohan. » dit-elle sincèrement, peut-être trop sincèrement. Elle ne devrait peut-être pas effrayer ainsi le guérisseur, mais elle doit être franche pour que Park réagisse. « Depuis un moment déjà, ses notes se dégradent, et son humeur aussi. Il manque d'enthousiasme. Cela me pose question parce qu'en temps normal, Yohan est un enfant plutôt joyeux et un élément très positif dans ma classe. » Il est ce genre d'enfant capable d'influencer l'ambiance de tout un groupe. Et c'est aussi pour ça qu'elle s'inquiète. Depuis que Yohan est moins présent, le reste de la classe en pâtit. « Oh. » répond simplement Park, visiblement clueless. Bon. Ce n'était pas vraiment la réponse qu'elle attendait. « Ma compagne l'a remarqué aussi. » finit-il par ajouter, et Sona est soudain emplie d'un espoir qui disparaît immédiatement quand il ouvre la bouche de nouveau : « Elle pense qu'on devrait lui faire intégrer un centre spécialisé, où il serait suivi davantage, et où ses lacunes pourraient enfin être comblées. » Sona fronce légèrement les sourcils. « Ses lacunes ? » Woonjae hausse les épaules. « Vous êtes bien placée pour savoir, j'imagine. Yohan est un garçon spécial, depuis la mort de sa mère. Il a des lacunes scolaires, mais il y a aussi toutes ces lacunes... sociales. » L'enseignante ne sait pas trop quoi penser de ce qu'elle vient d'entendre. Pendant quelques longues secondes, elle ne trouve rien à répondre au guérisseur.
Yohan n'a pas de lacunes. Il est juste un enfant normal. Il n'a jamais été le meilleur de la classe, certes, mais on ne peut pas dire qu'il ait des difficultés sur le plan scolaire. Il est dans la moyenne, tout simplement. Quant à ces supposées lacunes sociales... Sona ne voit vraiment pas où il est allé chercher ça. Elle a remarqué à quel point l’enfant est silencieux parfois et préfère rester en retrait, se taire. Elle connaît ses difficultés à parler à ses aînés et à regarder les adultes en face, elle connaît le stress qu’il ressent à chaque fois qu’il doit prendre la parole. C’est quelque chose dont elle veut parler aussi avec Park plus tard, d’ailleurs, mais elle ne peut pas le laisser dire que Yohan a des lacunes sociales. Tout le monde l’adore, et elle n’a jamais entendu un seul gamin dire qu’il était bizarre, pas même quand il a eu cette crise d’angoisse devant le directeur, il y a quelques semaines. Les autres sont bienveillants avec lui, et l’encouragent tout comme il les encourage. Non, vraiment, Park se trompe sur toute la ligne, et ça suffit à Sona pour identifier une grande part du problème actuel. « Est-ce que… Est-ce que tout va bien à la maison ? » La question un peu bâteau, très cliché aussi, et elle voit Park froncer les sourcils. « Tout va bien. » répond l’homme sans détours. « Je sais que je travaille beaucoup, et j’aimerais passer plus de temps avec mon fils, mais Sujeong est là. Elle est comme une seconde mère pour lui. C’est une belle-mère formidable. Yohan n’est pas toujours tendre avec elle, d’ailleurs. Je pense qu’il lui fait toujours payer le fait d’être à la place où sa mère devrait être. » Il lève les sourcils en même temps que Sona. « Vous pensez que mon fils file un mauvais coton ? » demande Park, un peu inquiet. « Maintenant que j’y pense, il passe quand même beaucoup de temps dans sa chambre et ne nous parle quasiment jamais. Il ne peut pas être influencé par de mauvaises fréquentations à son âge, pas déjà, n’est-ce pas ? » Sona ne sait plus du tout quoi dire, à ce stade. Elle a du mal à croire que ce père - qui pourtant semble vraiment tenir à son fils - soit aussi aveugle à ce qui est en train de se passer. Elle connaît mille fois mieux Yohan que lui, apparemment. « Bien sur que non. » La maîtresse sait que cette discussion n’ira nulle part, désormais. Elle ne parle pas au bon interlocuteur. Le problème n’est pas Park, mais sa femme. Et si elle comprend bien, si elle a bien cerné les choses, une discussion avec elle ne changera pas grand-chose.
Dernière édition par Yohan Park le Dim 18 Juin 2017 - 21:39, édité 18 fois
‹ occupation : batteur titulaire des chudley cannons
‹ maison : poufsouffle
‹ scolarité : scolarisé à Mahoutokoro, élève étranger à Poudlard en 2000-2001
‹ baguette : bois de charme, épine du monstre du fleuve blanc, 26 centimètres
‹ gallions (ʛ) : 3039
‹ réputation : joueur prodige, il est connu pour la traînée rouge qu'il laisse derrière lui quand il vole, on l'appelle red streak + connu pour être un éternel optimiste
‹ particularité : il est maître de l'air et maîtrise donc cet élément, plutôt bien d'ailleurs.
‹ faits : né à séoul en corée + sa mère, haneul park, était joueuse dans l'équipe nationale de corée du sud + elle est décédée quand il avait six ans + il a grandi avec une belle-mère absolument nulle (perverse narcissique et abusive) + a été en voyage scolaire à Poudlard en 2000-2001 et n'a pas quitté le royaume-uni depuis + a été pendant trois mois le batteur remplaçant des tutshill tornados + le titulaire, jaloux, l'a agressé et a bousillé son bras + yohan est en rééducation depuis septembre 2001 + a étudié au SAWL center pendant trois ans + a travaillé dans une salle de sport le soir pendant ces mêmes trois ans + a été sélectionné en mai 2004 par le coach Mantilla pour devenir le batteur titulaire des canons de chudley
‹ résidence : il vit en colocation avec nao chang et nina zabini, ses deux meilleurs amis.
‹ patronus : il n'en a jamais formé.
‹ épouvantard : devoir renoncer au Quidditch à cause d'une blessure ou d'un accident. le souvenir de son agression est toujours vif dans son esprit.
‹ risèd : mika rhee, dont il est profondément amoureux depuis près de neuf ans maintenant.
i find the light in youthe heart wants what it wants
1996 & JAPON
(JUILLET)Yohan déteste l’été. C’est une période qui le déprime tellement qu’il préfèrerait presque être à l’école, même s’il n'assumera jamais de dire ça devant les autres. Tous les matins, c’est un peu la roulette russe. Dans quelle humeur sera Sujeong ? Son père sera-t-il là ? Selon la réponse à ces deux questions, les journées se déroulent très différemment. En général, la présence de Woonjae garantit à Yohan le droit de sortir, d’aller voir ses cousins ou de passer son après-midi à faire du Quidditch (même si l’ambiance est toujours pourrie quand il rentre). S’il n’est pas là et que Sujeong est de bonne humeur, il trouve en général aussi le moyen de rendre la journée plus supportable en s’exerçant à son élément dans le jardin. Mais le combo Sujeong de mauvaise humeur + absence de son père, Yohan sait très bien à quoi ça équivaut : une journée entière passée enfermé dans sa chambre à ruminer, à lire et à écrire des lettres à Nao. Sujeong invite toujours plein d’amies, quand elle est de mauvaise humeur, et elle a tellement honte de lui qu’elle lui interdit de descendre. Il prépare donc toujours de quoi passer l’après-midi (du thé, des gâteaux, tout ce qu’il trouve et tout ce sur quoi Sujeong n’a pas posé une option, finalement), et reste dans cet espace réduit, avec de la musique dans les oreilles et l’ordre de ne pas trop faire de bruit. Il est habitué, depuis le temps. C’est tous les étés comme ça. Il ne bronche même plus. Il a grandi, depuis cette époque où il enchaînait les pleurs et les crises. Il ne sait pas vraiment où il en serait s’il n’y avait pas eu l’école, et il vaut peut-être mieux qu’il ne sache pas. Non, il n’a pas envie de savoir. Tout ce qu’il sait c’est qu’il va mieux, qu’il va tous les mois un peu mieux, et que ce n’est pas grâce à Sujeong. Alors il se raccroche à ce qu’il y a de positif, à l’idée que la rentrée se rapproche avec chaque jour qui passe, à la perspective d’aller retrouver les Moriyama pour le week-end, aux lettres de Nao qui l’encourage, l’écoute et lui donne des perspectives réjouissantes à chaque fin de lettre (la sortie du nouvel album de l’un de leurs groupes préférés, la promesse qu’il lui enverra des friandises anglaises avec sa nouvelle missive, des plans machiavéliques pour faire disparaître Sujeong).
(OCTOBRE) « Yohan ? » fait Miss Bak, surprise, en voyant le jeune garçon passer la porte, une main derrière le dos. Il sourit, un peu gêné. « Je ne vous dérange pas ? » demande-t-il, incapable de soutenir le regard de son ancienne maîtresse trop longtemps. Il a toujours du mal avec ça. Mais il va mieux. « Bien sûr que non. Je suis contente de te voir. » Elle a droit à un deuxième sourire. Doucement, Yohan ramène devant lui la main qu’il cachait depuis le début derrière son dos. Elle est complètement cachée par un énorme bouquet de fleurs, dont il cachait l’odeur jusqu’à maintenant grâce à son don de maître de l’air. Sona Bak lève des yeux surpris. « C’est pour vous. » dit Yohan, comme si ce n’était pas déjà évident. Il voit bien qu’elle est touchée, mais n’est pas sûre qu’elle comprenne pourquoi il fait ça. Il y a réfléchi longtemps, et il y a plein de choses qu’il a envie de lui dire. C’est toujours compliqué pour lui de s’adresser aux personnes beaucoup plus âgées que lui, alors les mots coincent un peu dans sa gorge. « Je voulais vous dire… » Il peut le faire, il peut le faire. Il lève un peu les yeux. « Je sais tout ce que vous avez fait pour moi. Et je sais que vous n’étiez pas obligée. » Miss Bak a toujours été très lucide sur lui, et sur sa vie de famille. Ils n’en ont jamais parlé franchement, mais il sait qu’elle sait, parce qu’elle est une de ces femmes qui sont de vraies héroïnes du quotidien, qui ont un instinct à toute épreuve, et qui ont trop d’altruisme pour leur propre bien. « Je vous suis extrêmement reconnaissant. » Il a du mal à avaler sa salive. C’est rare qu’il parle comme ça, mais il sait qu’il faut dire ce qu’on ressent aux gens, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer, et que les autres ont le droit de savoir à quel point ils ont marqué la vie des autres. Il a lu ça dans un livre et ça l’a marqué. Miss Bak a fait beaucoup plus pour lui en quelques années que son père toute sa vie. Elle lui a permis de rester faire ses devoirs à Mahoutokoro, en faisant des heures supplémentaires. Elle a persévéré quand aucun des correspondants avec lesquels elle le mettait en contact ne lui convenaient. Elle a serré ses épaules et lui a fait faire des exercices de souffle, de sa voix apaisante, quand les crises montaient et menaçaient de lui faire perdre la face devant tout le monde. Elle a été jusqu’à aller chercher la communauté des airbenders pour lui trouver quelqu’un à qui parler. Sans elle, il n’aurait jamais connu Nao. S’il n’avait jamais connu Nao, il n’aurait jamais pu parler (il n’a jamais su parler de ce qui le ronge aux autres, pas même à ses cousins). Et s’il n’avait jamais pu parler… well. « Je suis désolé si j’ai pu être un dérangement. » ajoute-t-il. « Je veux que vous sachiez que… Je n’oublierai pas. Jamais. » Il sent que l’émotion devient trop forte et que la pression s’accumule derrière ses yeux alors il se dit qu’il est temps. « Merci. Bonne journée. » Il court presque en direction de la porte, ému et gêné. Mais quand il arrive dans le couloir, il est souriant. Parce qu’il est fier de lui-même, fier d’avoir sû se confronter à son ancienne maîtresse qui a tant compté pour lui dire à qu’elle a changé sa vie. Et il se sent vraiment, vraiment bien.
1997 & MAHOUTOKORO
Yohan est dans l’année de ses quatorze ans quand il comprend. Il était peut-être trop jeune pour saisir avant. Peut-être qu’il n’avait juste pas envie de comprendre, tout simplement. Il a lu quelque part que quand les gens ne veulent vraiment pas voir quelque chose, ils sont capable de passer à côté pendant longtemps. Très longtemps. Il est bien placé pour savoir que ce n’est pas des salades : il vit avec Woonjae et Sujeong Park. Il aime autant les garçons que les filles. C’est une déclaration qu’il n’est pas encore prêt à faire tout haut, mais qui a fait son chemin dans son esprit malgré son jeune âge. Il n’a absolument aucun problème, personnellement, avec cette révélation. Chez les maîtres de l’air, il connaît plusieurs personnes comme ça, et apparemment ça n’a jamais posé de problème à personne. Tant mieux. Il est plutôt content, en fin de compte, que ce soit clair dans sa tête. Il n’a pas envie d’en parler, surtout pas à sa famille (on ne sait jamais comment les choses vont se passer, avec Sujeong, et ce n’est pas comme s’il avait l’habitude de lui parler, tout court), mais he’s okay with it. Ce qui est beaucoup moins ok, en revanche, c’est l’autre révélation. Celle qui a entraîné sa réflexion en premier lieu. Celle-là, il ne sait pas du tout quoi en faire. Il a bien essayé de se dire qu’il se faisait des idées, que c’était juste passager, ou qu’il était juste dans une drôle de passe… Mais plus le temps a passé, moins il a été facile de s’en persuader. Parce que bordel, Mika est si magnifique quand il balance sa tête en arrière en riant à une blague ! Il est si beau quand il est assis dans la bibliothèque à faire ses devoirs, un air concentré sur le visage ! Et est-ce normal que tout lui aille si bien ? Est-ce que c’est normal que le soleil fasse toujours ressortir ses yeux, son teint et la malice de son regard comme ça ? Pourquoi est-ce que tout ce qu’il dit semble super smart et super funny et super cute tout le temps ? Yohan a toujours envie de le prendre dans ses bras. Il a toujours envie de retirer les poussières qui se sont glissées dans ses cheveux, de lui mettre ses lunettes sur les yeux, parce qu’il est tellement mignon avec que le jeune Park ne se lasse pas de le voir les porter. Il a compris qu’il était dans la merde, le jour où il a réalisé qu’il était amoureux de Mika Rhee. Mais parce qu’il avait quatorze ans et qu’il était encore naïf et trop jeune, il s’est dit que ça allait passer, même après de longs mois. Si seulement.
2000 & SÉOUL - POUDLARD
(JUILLET) Il ne sait pas s’il doit être content ou non. Être envoyé en voyage scolaire dans le pays de Nao, où il retrouvera aussi Mika et Even, qui ont été rapatriés de force à cause des lois en vigueur, où il pourra aussi retrouver ses cousins, c’est… inespéré. Un vrai cadeau du ciel, diraient certains. Techniquement, il a toutes les raisons d’être heureux et de se réjouir de cette perspective pour la rentrée prochaine. Vraiment. Sauf qu’il y a un truc qui cloche. Dans une famille normalement constituée, cette décision aurait été prise parce qu’il aurait tanné ses parents pour partir. Dans une famille normalement constituée, on lui aurait fait part d’une certaine inquiétude, de réserves quant au fait qu’il s’expatrie si jeune, alors qu’il ne lui reste d’une année d’étude. Dans une famille normalement constituée, on se serait réunis autour d’une table pour en parler calmement. Mais le fait est que sa famille n’est pas normale. Alors quand Sujeong, out of the blue, lui a dit que de toute manière, elle n’aurait pas à se soucier de lui à la rentrée parce qu’il ne serait presque à l’autre bout du monde, Yohan n’a pas compris tout de suite. La discussion à table a été pleine de maladresses et de malentendus, et les mots ont été échangés de manière directe et presque cordiale. Yohan irait en échange scolaire en Angleterre pour sa dernière année scolaire, et idéalement, continuerait ses études là-bas pour “améliorer son niveau linguistique”. Parce que bien sûr, c’est une raison valable à elle toute seule pour envoyer un gamin de dix-sept ans loin de chez lui pendant un an ou plus. Yohan aurait aimé être l’un de ces ados un peu naïfs et capables de ne voir que le positif, mais le regard satisfait dans les yeux de Sujeong, son père qui continuait à manger tranquillement, comme si tout était normal… Ça l’a blessé plus qu’il n’a envie de le reconnaître. On ne lui a laissé aucun choix, juste une déclaration, claire, nette, précise, qui n’engageait aucun débat. Il veut croire que c’est la meilleure chose qui puisse lui arriver. Yohan sait qu’il sera heureux là-bas, il n’a même aucun doute sur la question. C’est juste que… meh. Il aurait aimé que les circonstances soient différentes.
2000 & SÉOUL - POUDLARD
(MAI) « Nina qu'est-ce que tu fais ? » demande Yohan, en relevant les yeux du parchemin sur lequel il est supposé rédiger son devoir d'histoire de la magie dans un anglais à peu près correct. « Je te mets des fleurs dans les cheveux. » répond-t-elle, concentrée sur son ouvrage. Alors ça, il avait compris, qu’elle lui mettait des fleurs dans les cheveux. Et il sait très bien qu’elle est parfaitement consciente qu’il ne lui demandait pas réellement ce qu’elle était en train de faire. Il a encore des progrès à faire en anglais, mais pas à ce point, il saisit les subtilités. Yohan jette un coup d'œil à Nao qui sourit, allongé sur l'herbe, et il ne sait pas si ce sourire est là parce qu'il trouve ça cute ou parce qu'il se fout complètement de sa gueule. Yohan décide de ne pas moufter, et laisse la jolie Gryffondor s'amuser un peu — elle prend ce travail un peu trop à cœur et lui n'a pas le cœur à l'arrêter en si bon chemin. Il baisse de nouveau les yeux sur son devoir et pince les lèvres. « On aurait dû rester dans la Grande Salle, comment vous voulez qu'on travaille ici ? » Nina et Nao échangent un rire. « Tu vois quelqu'un d'autre avec un livre que toi ? » Yohan fronce les sourcils et commence à balayer le parc du regard. Leurs camarades de classe sont quasiment tous à moitié endormis sur l'herbe. Adidja est allongé tranquillement dans l'herbe et tapote du bout des doigts une mélodie qui n'existe sûrement encore que dans sa tête... « Mildred!» Ses deux meilleurs amis se retournent de concert vers la petite blonde de Serdaigle qui est penchée sur son livre de potions. « Mildred ne compte pas. » Yohan lève les yeux au ciel et dans un soupir un peu exaspéré, referme son livre et range son parchemin, tandis que Nina se poste devant lui. « Parfait. » Elle a posé ses mains sur ses deux joues comme s'il était un bébé. Bien sûr, il est obligé de lui offrir le sourire le plus cute qu'il ait en réserve parce que c'est Nina.
Il n’a pas envie de partir. Il n’a pas envie que ça se termine. Il n’est arrivé au Royaume-Uni qu’il y a quelques mois, et pourtant, il a l’impression qu’il a toujours été là, qu’il n’y a pas vraiment eu de vie, avant Poudlard. Ce n’est pas qu’il ne se sentait pas à sa place avant : il avait ses amis à Mahoutokoro, brillait déjà au Quidditch, adorait cette école… Mais ce n’était pas pareil. Tout semble une évidence ici. Yohan n’a jamais trop cru en un dieu, il croit en des forces supérieures et il pense très sincèrement que tout ce qu’il a vécu jusqu’à aujourd’hui n’a existé que pour le mener là, dans les couloirs de Poudlard, dans la salle commune des Poufsouffle, dans cette équipe de Quidditch, dans ce parc. Il devait finir là, il le sait, il le sent. Alors il a peur. Peur qu’une fois leurs ASPICs passés, tout foute le camp. C’est con, parce qu’il n’y a absolument aucune raison d’avoir peur : ses amis ne vont pas s’évaporer dans la nature, il devrait pouvoir continuer ses études dans le domaine qu’il a choisi, il est libéré de Sujeong et de son père… Non, vraiment, il n’a aucune raison de s’en faire. Mais il a encore du mal à savoir ce que c’est, de ne pas s’en faire.
(JUIN) Bon, il a un peu pleuré, c’est vrai. Il n’y a que Nina et Nao qui ont vu, mais il a un peu pleuré - de joie. Ils se sont enfermés tous les trois dans la salle de bain au milieu de la soirée, se sont assis en tailleur et ont pris un moment pour réaliser la journée qu’ils venaient de passer, et ce que ça voulait dire pour eux à titre personnel, pour eux en tant que eux. Les autres, dehors, continuaient de danser, de chanter, de faire les cons, mais pour Yohan il n’y avait plus qu’eux trois, main dans la main, juste heureux d’être ensemble. Nina chez les Harpies. Yohan chez les Tornados. Ils espéraient, vraiment, que des trucs aussi dingues puissent leur arriver. Mais que ça arriverait vraiment ? Yohan a encore du mal à croire que ça puisse être réel. Bon, il n’avait pas de doute pour Nina. Elle est parfaite, elle est brillante, et il faudrait être fou pour ne pas lui mettre le grappin dessus dés la sortie de Poudlard. Mais il ne pensait vraiment pas qu’on viendrait le chercher lui. « Dés que tu sors de Poudlard, on se trouve un appart. » a-t-il dit en serrant la main de Nao un peu plus fort. « On se trouve un appart et on crée la colocation la plus merveilleuse de tout l’univers. » Un peu trop d’alcool - mais beaucoup de sincérité. Maintenant qu’il les a trouvés, ces deux-là, il ne les lâche plus. Plus jamais.
(JUILLET) Il est toujours le dernier à partir. Ça fait un mois qu’il est arrivé, deux mois qu’on lui répète qu’on est vraiment content de lui, et pourtant, il a encore l’impression qu’il doit faire ses preuves. Il sait qu’il n’a pas la confiance de tous les joueurs de l’équipe, surtout pas d’Isaac, dont il est remplaçant attitré. L’anglais est un peu froid, un peu sec même. Mais Yohan sait que c’est une question de temps. Il a grandi proche du monde du Quidditch, et il sait à quel point les joueurs peuvent avoir du mal à accepter de nouvelles personnes dans les équipes. Il se rappelle de sa mère, et de ses coéquipières. C’était tout un processus, d’accueillir une nouvelle joueuse - titulaire ou simple remplaçante. Il était trop jeune pour l’observer à l’époque, mais les journaux que Haneul a laissé derrière elle lui ont offert une vision plus claire et objective des choses. Il a beaucoup appris sur elle, sur lui-même et sur plein d’autres choses, en les lisant. Il les garde avec lui, ils sont entreposés dans la chambre qu’il occupe chez Shin et Emi en attendant d’avoir un salaire et la colocation de ses rêves avec Nao et Nina. Il est souvent celui qui reste le plus tard. Parfois, même, il ne voit pas le temps passer une fois que les autres sont partis. Il continue à s’exercer, encore et encore, certain qu’il peut faire mieux, certain qu’il peut faire ces choses qu’Isaac estime qu’il est trop jeune et inexpérimenté pour faire. Il va y arriver, et il se battra pour y arriver - pour sa mère.
2001 & LONDRES
Ça fait longtemps qu’il a mal. Parfois, c’est une toute petite douleur, comme une aiguille qui pique légèrement. Parfois, c’est dérangeant, comme ces douleurs chroniques qui vous font boiter et vous ralentissent. Parfois, c’est vraiment douloureux, ça lui donne le tournis et ça l’empêche de dormir. Parfois, ça l’empêche de respirer et il a l’impression qu’il ne va jamais s’en sortir. Mais aujourd’hui. Aujourd’hui. C’est comme si on avait inventé un nouveau stade de la douleur. Un peu doux-amer. Depuis qu’il s’est levé Yohan a l’impression de ne plus vraiment être dans son corps, comme si quelqu’un d’autre dictait ses gestes mais qu’il était resté ailleurs - quelque part - il ne sait pas trop où. Parce qu’il avait entraînement, et que ce qui se passe aujourd’hui est plutôt secret, il est arrivé au dernier moment devant l’hôpital, alors que tous les autres préparaient la salle, les alliances, les rituels et la mariée depuis plusieurs heures déjà. C’était mieux comme ça, de toute manière. Il n’aurait pas eu la force d’assister à… tout ça. Il a participé un peu aux préparatifs, dans les semaines qui ont précédé, mais il a toujours trouvé des excuses quand il sentait que c’était trop. Mieux valait partir que laisser les autres voir. Il a un peu menti à Shin et Emi, en s’inventant des rendez-vous médicaux ici et là, des entraînements improvisés, des réunions avec les coachs… Il a pas mal marché dans Londres, découvert des nouveaux cafés et restaurants, fait des expositions auxquelles il ne s’intéressait même pas. Tout pour passer le temps, et oublier ce que les autres étaient en train de faire. Even lui a demandé son avis - plusieurs fois - pour la décoration. Yohan aurait dû se réjouir que son bon goût soit enfin reconnu, mais non. Juste non. Il a cependant répondu à toutes les questions et fait des choix comme le meilleur des amis, avec un enthousiasme feint. Et maintenant il est là, debout, armé de son plus beau sourire. Il n’a pas envie de se laisser penser qu’il assiste à son pire cauchemar - parce que Blue est beaucoup trop belle pour être dans un cauchemar. Elle rayonne tellement qu’il ne feint pas vraiment son sourire quand se concentre sur elle, sur l’émotion dans ses yeux et ce sourire qui lui mange le visage. Oui, quand il se concentre sur elle, tout va bien. Il peut presque essayer d’oublier que c’est Mika en face d’elle. Son coeur bat si fort dans sa poitrine qu’il a l’impression qu’il va le trahir. Il se sent mal à l’aise, inconfortable, il ne fait que changer de pied d’appui, et il jure que tout se lit sur son visage. Alors que non, pas du tout. Plus encore que le Quidditch et les cookies, cacher ses sentiments pour Mika est son domaine d’expertise. Une activité à laquelle il s’entraîne depuis près de cinq ans maintenant. Il rit quand il faut rire, sourit quand il faut sourire. Il applaudit quand il faut applaudir, reste silencieux quand il faut rester silencieux. Il regarde Shin, concentré sur les rituels, se concentre sur des petits détails du visage de son cousin, de la salle. Il regarde les mains jointes de Mika et Blue sans vraiment les voir. Il y a un vrai voile entre lui et le reste du monde. Le mariage dure une seconde et une éternité en même temps. Il ne se rend même pas vraiment compte que c’est fini quand c’est fini. Il faut qu’Even le bouscule un peu, embarqué par l’enthousiasme, pour qu’il se réveille et reconnecte avec la réalité. Le reste, il ne s’en souvient que par bribes. Il y a le parfum et les cheveux blonds de Blue, qui l’étreint en lui disant qu’elle est contente qu’il ait pu venir je sais que ça compte beaucoup pour mika, et ça compte pour moi aussi. Il y a Mika qui remercie tout le monde, qui dit au revoir, mais Yohan est déjà loin, trop loin dans sa tête pour entendre les mots qu’il lui dit avant de partir. Il se contente de sourire, en espérant que ça sera une réponse suffisante aux mots qu’il n’a pas entendu. Il ne lâche pas un mot aux autres quand il faut partir, il part juste. Quand il a atteint le bout de la rue et bifurque dans une autre, il sent sa respiration qui se bloque un peu, et pourtant, il se met à courir, courir, courir, courir. Il passe devant des restaurants, des bars, des cinémas. Il traverse un pont, parcourt un square, indifférent à la vie qui continue pour tout le reste du monde. Il ne sait pas trop où il va, mais il y va. Son corps tout entier le brûle. Il sait ce que ça veut dire - ce n'est pas la faute de la course - il retrouve cette sensation horrible de son enfance, cette envie de s'enterrer six pieds sous terre et ça lui coupe de nouveau la respiration alors qu'il arrive sur un pont qui surplombe la Tamise. Il met ses mains sur ses genoux, tente de reprendre son souffle, de ne pas laisser le vide l'avaler. Il ne rentrera pas ce soir - il se demande même s’il va rentrer tout court, pendant quelques secondes. Il finit par jeter cette putain de veste dans la Tamise, il sait qu’il ne la reportera jamais. Ça fait longtemps qu’il a mal. Mais aujourd’hui... Il a tellement mal qu’il a l’impression que ça va l'achever.
Alors il pense à ce qui va bien dans sa vie, il pense à ce qui le fait tenir. Sa carrière. Ses amis. Ses cousins. L'espoir qu'un jour, il aimera quelqu'un aussi fort, aussi douloureusement qu'il aime Mika mais que cette fois, cette fois, ce sera cette peine heureuse dont parlent les livres, les films, et les poètes que sa mère aimait tant. Un jour, qu'il se répète. Un jour, il repensera à ce jour et se trouvera bien bête.
Dernière édition par Yohan Park le Dim 18 Juin 2017 - 21:40, édité 16 fois
‹ occupation : batteur titulaire des chudley cannons
‹ maison : poufsouffle
‹ scolarité : scolarisé à Mahoutokoro, élève étranger à Poudlard en 2000-2001
‹ baguette : bois de charme, épine du monstre du fleuve blanc, 26 centimètres
‹ gallions (ʛ) : 3039
‹ réputation : joueur prodige, il est connu pour la traînée rouge qu'il laisse derrière lui quand il vole, on l'appelle red streak + connu pour être un éternel optimiste
‹ particularité : il est maître de l'air et maîtrise donc cet élément, plutôt bien d'ailleurs.
‹ faits : né à séoul en corée + sa mère, haneul park, était joueuse dans l'équipe nationale de corée du sud + elle est décédée quand il avait six ans + il a grandi avec une belle-mère absolument nulle (perverse narcissique et abusive) + a été en voyage scolaire à Poudlard en 2000-2001 et n'a pas quitté le royaume-uni depuis + a été pendant trois mois le batteur remplaçant des tutshill tornados + le titulaire, jaloux, l'a agressé et a bousillé son bras + yohan est en rééducation depuis septembre 2001 + a étudié au SAWL center pendant trois ans + a travaillé dans une salle de sport le soir pendant ces mêmes trois ans + a été sélectionné en mai 2004 par le coach Mantilla pour devenir le batteur titulaire des canons de chudley
‹ résidence : il vit en colocation avec nao chang et nina zabini, ses deux meilleurs amis.
‹ patronus : il n'en a jamais formé.
‹ épouvantard : devoir renoncer au Quidditch à cause d'une blessure ou d'un accident. le souvenir de son agression est toujours vif dans son esprit.
‹ risèd : mika rhee, dont il est profondément amoureux depuis près de neuf ans maintenant.
there's always hopeget knocked down, get back up
2001 & LIVERPOOL
(H-5) Yohan fait tourner sa batte dans ses mains, les yeux rivés sur le sol des vestiaires, concentré. C’est son quatrième match avec les Tutshill Tornados, et il a bon espoir que cette fois, il ne passera pas le match sur le banc de touche. La dernière fois déjà, il a été appelé pour le dernier tiers du match, et c’était… wow. Il n’a même pas de mots. Ce n’est plus Poudlard. Les adversaires n’ont rien à voir, et la foule, la foule! Ils chantent, ils crient, ils ont des pancartes, et ils veulent des autographes et des photos à la sortie des matchs. Yohan a encore du mal à réaliser ce qui lui arrive. Et il n’est que remplaçant ! Il n’ose même pas imaginer la joie que serait devenir titulaire un jour. Ça suffit à lui faire oublier l’ambiance pourrie qui règne dans les vestiaires et pendant les entraînements. Il sait que ce n’est pas idéal, mais il doit bien passer par là, le temps de faire ses preuves, le temps de gagner en expérience et de séduire les supporters. Il aura bien l’occasion de trouver une équipe dans laquelle il se sent mieux quand il aura créé sa réputation. « Allez, c’est parti, on va les défoncer. » Il y a de l’excitation dans les yeux de tous les joueurs, de la concentration aussi. Quand ils arrivent sur le terrain, la clameur de la foule donne à Yohan l’impression qu’il peut déplacer des montagnes. Tous les joueurs font un tour du stade pour saluer les supporters, et Yohan a un sourire jusqu’aux oreilles en entendant la foule crier de plus belle quand il trace derrière lui sa traînée rouge écarlate, jouant avec l’air avec un naturel des plus déconcertants. Ça va être un bon match. Il le sent, il le sait.
(H-4) « Andrews! » appelle le coach alors que le score vient de passer en faveur de l’équipe adverse. Le batteur titulaire sait ce qui l’attend, et il se pose au sol le visage dur, les yeux pleins de colère. « Park, don’t disappoint me. » Yohan monte sur son balai, ignorant le regard noir d’Isaac. Le changement est bien accueilli par le public, sûrement parce que lors du dernier match, le score a augmenté pour l’équipe quand Yohan est entré dans le match. Il n’a donc pas intérêt à se louper. Il ne compte pas se louper. Il commence à jouer avec détermination, précision, efficacité, et comme à chaque fois qu’il est sur son balai, il oublie tout. Absolument tout.
(H-2) Yohan est dans un état d’allégresse totale depuis qu’ils sont sortis du match. Ils ont gagné. Ils ont gagné. C’était mal barré, pourtant, mais ils ont gagné. Les supporters commencent à reprendre confiance. Les Tutshill Tornados n’ont rien gagné depuis 1995, mais Yohan en est sûr : ça va changer. Ils sont sur la bonne voie. Il leur faut peut-être plus de cohésion, plus d’entraînement, mais ils vont y arriver. Cette équipe a beaucoup de potentiel, elle a de très bons joueurs. Il a mal au poignet à cause du jeu, et surtout à force d’avoir signé les photos que les supporters lui tendaient - à lui, le remplaçant, le nouveau venu. Il est fatigué, ses jambes sont en pilotage automatique, mais il accepte quand même de suivre ses collègues dans le bar moldu où ils ont prévu de passer la soirée. Il est trop monté sur ressorts pour aller se reposer, de toute manière.
(m-10)Your mother would be very proud, son. I am very proud, too. Il a reçu le message de son père il y a deux semaines déjà. Il le trimballe partout avec lui, parce que ça faisait très longtemps que lui père ne lui avait pas parlé comme ça. Yohan sait parfaitement que ce message n’a pas été pollué par Sujeong, et il s’y raccroche donc comme à un bijou précieux. Du bout des doigts, il froisse légèrement le parchemin et le garde dans sa main, le coeur gonflé à bloc de cette fierté qu’il n’a pas ressentie de manière aussi forte depuis très longtemps. Ce soir il n’y a que de la joie. Yohan flirte même pour la première fois depuis un moment avec quelqu’un. Il est tranquillement en train de siroter son cocktail quand Isaac Andrews s’approche. « Je peux te parler, deux minutes ? » Yohan accepte, bien évidemment, parce que naïvement, il se dit qu’une conversation entre eux ne peut être que positive. Il faut qu’ils crèvent l’abcès, il faut que Yohan lui dise qu’il n’a aucun désir de lui voler sa place. Isaac a peur, et c’est pour ça que Yohan ne dit rien depuis le début. Il aurait pu le faire virer, pourtant. Le titulaire n’a pas été tendre, ni dans ses paroles, ni dans ses actions (il y a eu cette fois où il l’a enfermé dans un local du centre pour lui faire rater l’entraînement, cette fois où il a cassé la batte qu’il avait depuis quatre ans et avec laquelle il avait fait la majorité de ses derniers matchs avec les poufsouffle, il y a eu-- trop de choses Yohan a arrêté de lister).
(m+7) Il a le goût du sang dans la bouche, et l’impression qu’il est en train de s’étouffer. Il ne sait pas depuis combien de temps il est là. Deux minutes ? Deux heures ? Il est allongé contre le goudron humide, et a du mal à rassembler ses pensées. Beaucoup trop de sang. C’est tout ce qu’il voit. Il essaie de bouger son bras, mais même son épaule ne répond plus. Peu à peu, tout son corps ne répond plus. Et il y a les mots de son père, tâchés de rouge, noyés dans le sang et la pluie. Et dans ses larmes, peut-être, aussi. C’est la dernière chose qu’il voit, ce parchemin détrempé, avant de sombrer.
2001 & LONDRES
(OCTOBRE) « Allez. » Yohan grimace, arrive à peine à relever l’index. Ça le saoule, il serre les dents. Le kinémage est patient - comme tous les kinémages - et tant mieux, parce que depuis qu’il est arrivé à Sainte Mangouste la nuit de l’incident, Yohan n’a pas fait beaucoup de progrès. Il a passé deux semaines à l’hôpital avant de pouvoir retourner chez Shin et Emi, avec l’obligation de voir un médicomage tous les jours pour les soins importants. Il se traîne. Tous les jours il se traîne. Il a l’impression d’être un poids pour tout le monde. Il prend sur lui, parfois, et va voir les Harpies de Holyhead s’entraîner, en encourageant Nina de son bras valide. Il se plaît à créer une traînée aux milles couleurs derrière son balai quand elle vole, parce que ça la fait rire. On pourrait croire que ça le déprime plus qu’autre chose, de voir sa meilleure amie toujours capable de monter sur son balai alors que lui… Mais non. Yohan sait faire la part des choses. On lui a dit qu’il pourrait rejouer un jour, et il s’accroche à cet espoir et au fait qu’Isaac Andrews va être jugé pour ce qu’il a fait. Yohan n’a jamais été quelqu’un de particulièrement vindicatif, mais difficile de ne pas avoir envie que la carrière d’Andrews soit ruinée, après ce qu’il a fait. Shin a promis qu’il paierait cher pour ce qu’il a fait, et Yohan sait que son cousin ne plaisante pas. Tant mieux.. Il sait que ça va être difficile. Plusieurs années de rééducation l’attendent : le kinémage a préféré être honnête avec lui. Plusieurs années pendant lesquelles il ne pourra pas jouer et maintenir son niveau. Il va falloir qu’il bosse comme un dingue, une fois rétabli, pour rattraper son retard, réhabituer ses muscles, retrouver sa force. Il a demandé s’il pouvait continuer à jouer avec son autre bras, mais les médicomages lui ont dit que ça aurait forcément des répercussions sur l’autre, étant donné la force demandée pour frapper les cognards et maintenir son équilibre sur un balai. Yohan a étrangement mis peu de temps à se faire à l’idée. Il a eu envie d’être optimiste, parce que s’il ne reste pas optimiste là-dessus, qu’est-ce qui lui reste, hein ? Sa carrière, c’est son moteur depuis longtemps maintenant. C’était le seul truc qui allait parfaitement bien. Tout s’est cassé la gueule, mais Yohan ne veut pas abandonner. C’est temporaire. qu’il se répète. Il veut croire que c’est une opportunité de prendre du recul, d’apprendre plein d’autres choses et de revenir plus sage sur le terrain. Il sait qu’il a laissé une marque indélébile dans les esprits des supporters des Tutshill Tornados. Il a reçu des tas de lettres de soutien quand ce qui s’est passé a été relayé dans la presse. Des tas. Il a toutes les raisons de s’accrocher de croire que ce n’est pas fini. Ce sera dur. Mais Yohan va bosser comme un dingue.
(OCTOBRE) Les yeux de Yohan sont grand ouverts dans l’obscurité de la chambre de Nina. Elle ne dit rien, elle est juste là, lui caresse les cheveux et le serre fort contre elle. Il ne savait pas où aller, il n’avait plus de chez lui, et sa santé mentale s’était fait la malle. Il n’y a qu’auprès de Nao et elle qu’il savait qu’il pouvait retrouver un peu de réalité, alors il a couru chez la Zabini, Nao étant coincé à Poudlard. En une semaine, il a du dormir six ou sept heures, manger l’équivalent de trois paquets de chips, et il a été incapable de remettre les pieds au SAWL center, où il a commencé un cursus en cours d’année afin de ne pas rester inactif pendant sa rééducation. Emi est morte. Quand il est rentré chez les Moriyama, ce soir-là, après une soirée un peu trop arrosée avec ses nouveaux camarades étudiants, son monde s’est écroulé pour la troisième fois en l’espace de trois mois. C’est Keiji qui lui a expliqué : les mangemorts, le départ immédiat de Shin et Daiki pour mettre Sun à l’abri, pour se cacher. Jusque-là, Yohan avait eu de la chance. La guerre le touchait, bien sûr, mais toujours de loin, pour des choses pas très graves. Il n’a jamais voulu se mêler à tout ça - trop jeune, trop inutile. Il ne comprend pas tout ce qui se passe en Angleterre, comprend encore moins pourquoi son père et Sujeong l’ont envoyé dans un pays en guerre pour faire ses études… Mais jusqu’à maintenant, il s’en accommodait. Mais la guerre n’est plus sur son palier, désormais. Elle est entrée chez lui et l’a touché en plein coeur. Emi est morte. Il n’arrive pas à se faire à l’idée. Il ne sait pas où sont ses cousins et la petite, il ne sait rien du tout et il a l’impression de devenir fou. Il n’y a que Nina pour le raccrocher à la vraie vie, lui rappeler que tout n’est pas fini. Yohan ne sait pas s’il sera capable de tenir encore longtemps. Quand est-ce que ça va s’arrêter ?
(NOVEMBRE) « Take care of each other, okay? » Yohan a des larmes dans les yeux, et Sun dans les bras. Ils n’ont pas beaucoup de temps. Keiji, Daiki et elle ne restent jamais au même endroit longtemps depuis que Shin a disparu. Ils ont prévu de rejoindre la résistance, de trouver a safe place pour Sun, un endroit où personne ne viendra la chercher. Il faut qu’ils se mettent à l’abri, mais Yohan est effrayé, parce qu’il a l’impression qu’il n’y a plus de safe place dans ce pays. Il a proposé de venir avec eux, parce qu’il estime que Sun est autant sa responsabilité que la leur. Il estime qu’il a sa part de responsabilité dans tout. S’il était rentré ce soir-là, s’il avait été là, peut-être qu’il aurait pu faire quelque chose, peut-être qu’il aurait pu sauver Emi. Mais les garçons ont refusé qu’il les suive. Yohan doit continuer ses études, il doit continuer sa rééducation, il doit continuer à vivre. Le jeune Poufsouffle ne sait pas trop comment, mais il doit continuer. C’est ce qu’ils veulent pour lui, c’est la promesse qu’il lui ont fait jurer de tenir. Il a l’impression qu’on l’a dépossédé de tout. Il ne lui reste plus que ses amis. Il n’a plus le Quidditch, il n’a plus Mika, il n’a plus sa famille. « Write when you can. If you can. » Il repose Sun, serre Daiki et Keiji dans ses bras, très fort, parce qu’il a peur. Il a peur de ne jamais les revoir. « I love you. » dit-il dans une voix un peu brisée au moment où Daiki prend Sun dans ses bras et se prépare à transplaner. Une minute ils sont quatre émus, mais ensemble. L’instant d’après, il n’y a plus que Yohan, seul dans cette usine désaffectée du sud de Londres, le coeur un peu vide et la peur au ventre. Ils vont s’en sortir. Ils vont tous s’en sortir. Il faut y croire, il faut tenir. Yohan est un spécialiste, depuis le temps.
2002 & LONDRES
Yohan n’est pas très fan de son nouveau travail. Vous souhaitez un abonnement mensuel ou annuel ? Il déteste vraiment ça. Non, monsieur, cette machine est au deuxième étage. Derrière ce guichet flambant neuf du tout nouveau complexe sportif de son quartier du Londres sorcier, il a l’impression d’être une bête de foire, à la fois invisible et beaucoup trop facile à remarquer. Ce n’est pas ce dont il rêvait. Pas du tout. Mais il est là. Il n’a pas le choix. Son père ne se soucie plus depuis un moment de savoir si son fils s’en sort correctement financièrement dans cette Angleterre nébuleuse, bien loin de Séoul. Yohan a dû trouver quelque chose pour continuer à survivre, et même si le travail est ingrat, il paie bien, et surtout, le patron a accepté un contrat étudiant, pour qu’il continue à suivre son cursus au SAWL. Au début, Yohan se rêvait plutôt entraîneur pour les jeunes sorciers, arbitre, peut-être, même ? Mais le directeur du centre a vite mis son véto à cause de son handicap temporaire, quand bien même Hanie a bataillé pour prouver que son bras ne le rendait pas moins capable que les autres de superviser un cours. L’homme n’a donné qu’un choix au jeune homme : prendre ce boulot d’accueil et de conseil aux clients de la salle de musculation, ou ne rien prendre du tout. Fléchissez un peu plus les genoux. Et les gens sourient, font la grimace, froncent les sourcils, expriment leur colère. C’est un ballet qui ne semble jamais avoir de fin. Il déteste faire la potiche. Et pourtant, il continue à sourire, accueillant le nouveau client comme si c’était le premier, parce que si la vie lui a appris une chose, c’est qu’on ne sait jamais ce qui nous attend au coin de la rue. Il continue à espérer… Quoi ? Il ne sait même pas. Que les choses changent ? Qu’on le sorte de là ? Qu’un ange gardien vienne l’arracher à cette vie un triste et faite presque uniquement de frustrations ? C’est comme ça, qu’il ne cesse de répéter. Yohan tente de s’habituer, comme il s’est habitué à sa famille décevante, comme il s’est habitué à l’idée qu’il n’aura peut-être pas la carrière dont il avait rêvé. Il n’a pas vraiment le choix. Mais aujourd’hui, il ne fait pas semblant de sourire. Il a l’estomac qui se tord un peu et un air un peu trop jovial pour masquer l’excitation qui l’habite depuis le début de la journée. Il a envie que ce jour soit spécial, il a envie que cette fille soit spéciale. C’est la seconde fois seulement depuis deux ans qu’il se rend à un date. Il n’en a pas parlé autour de lui, comme pour s’assurer que rien ne pourrait se mettre en travers de cette soirée, mais surtout pour éviter les encouragements de ses amis. Yohan n’a pas envie de les entendre. Ça fait longtemps qu’on essaie de lui organiser des rencontres, qu’on lui parle de personnes qu’il devrait rencontrer… Il n’a pas envie qu’on vienne foutre le nez dans cette soirée, qu’on lui foute encore plus la pression. Il a envie que ce soit sérieux. Il veut vraiment qu’il se passe quelque chose, il en a besoin. Katie a l’air d’être une chic fille. Elle est très jolie - bien trop jolie pour lui - et très intelligente - trop intelligente pour lui, aussi. Il ne sait pas très bien pourquoi elle s’est intéressée à lui et pourquoi elle a accepté ce rendez-vous. Ils ont juste passé beaucoup de temps à parler, et ils ont beaucoup de choses en commun. Il faut que ça marche, parce qu’il ne peut plus continuer comme ça.
Ils ont passé une excellente soirée. Ils ont mangé, ils ont ri, ils ont refait le monde. Katie est merveilleuse, délicieuse, et a ce charme dans l’oeil qui pourrait créer un tsunami dans le coeur d’un homme. Katie est parfaite, avec son petite mètre cinquante-deux et son petit côté tomboy. Elle est parfaite. Et lui, il est juste parfaitement débile. Il est même con. Elle ne lui en veut pas - du moins c’est ce qu’elle a dit. Elle comprend. Ce n’est peut-être pas le bon moment. Elle a été si douce qu’il en a eu une boule dans la gorge. S’il doit se passer quelque chose entre nous, il se passera quelque chose, c’est tout. a-t-elle dit avant de partir de son côté, beaucoup trop géniale pour être vrai. Katie est parfaite. Mais quand est venu le moment de l’embrasser, de commencer quelque chose qui aurait pu être beau et combler enfin ce vide qui le torpille depuis longtemps, il en a été incapable. Ses cheveux bouclés, de chaque côté de son visage, la rendaient aussi belle qu’une peinture, pourtant. Mais au moment de prendre son courage à deux mains et de se pencher vers elle, il a eu l’impression que le sol l’avalait. Tout ce qu’il a trouvé à dire, c’est qu’il était désolé, que c’était compliqué, et qu’il ne savait pas trop où il en était. Elle lui a mis une main sur la joue et elle lui a sorti les choses les plus sweet de l’univers et là encore, il n’avait pas envie de l’embrasser. Il se déteste, bordel qu’il se déteste. Il n’a même pas été assez courageux pour lui donner la vraie raison. Peut-être que c’est mieux comme ça. Mieux pour elle. La vraie raison, il la connaît trop bien. Il sait bien qu’il a seulement dix-neuf ans, et qu’il a toute la vie devant lui pour rencontrer quelqu’un, être heureux, toutes ces conneries. Mais ça fait des années déjà qu’il est coincé là, avec son coeur déjà trop occupé, trop débordant, qui ne sait faire de place à personne d’autre que… Yohan veut que ça cesse. Mais c’est comme s’il n’avait aucun droit, aucun contrôle sur le problème. Il a beau essayer, il a beau vouloir - Mika est accroché à sa peau et il ne sait pas s’en défaire. Même après tout ce temps.
2003 & LONDRES
Haneul disait toujours qu’il y avait un équilibre. Life can’t be all bad or all good you know. Eventually things have to come back to the middle. C’est quelque chose qu’elle écrivait beaucoup dans ses journaux, une phrase que Yohan a gardé en tête, en espérant que sa mère ne se trompait pas. C’est ce qui la faisait relativiser, et il a donc décidé que ce serait ce qui allait le faire relativiser aussi : l’espoir que tout s’équilibrerait. Qu’après la tempête viendrait le calme. Et il a eu raison d’y croire. Parce que les choses vont vraiment mieux, depuis quelques temps. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Tout le monde est brisé, tout le monde est perdu, autour de lui. Mais au moins, tout le monde est là. Mika est revenu différent, après la mort de Blue. Il vit dans un autre monde depuis, un monde dans lequel Yohan n’a pas vraiment de place. Du moins pas la place qu’il voudrait avoir. Shin est revenu, aussi. Différent, encore plus différent. Mais il est là, il est vivant, et peu à peu, les choses reprennent leur place. Il faudra du temps, les blessures ne seront jamais parfaitement pansées, mais il est sur le bon chemin - drôle de chemin, mais bon chemin quand même. Bientôt, Nao aura fini Poudlard, et les rejoindra, Nina et lui, pour cette colocation dont ils ont tant rêvé. Ils ont tous les trois changé depuis qu’ils se sont fait cette promesse, mais s’il y a une chose qui n’a pas changé au milieu de la tempête, c’est bien l’amour qu’ils se portent. C’est rassurant, de voir que même quand plein de choses foutent le camp, d’autres restent claires, nettes, et immuables. Tout va mieux et Yohan compte bien se battre pour que ça continue comme ça.
2004 & Londres
(MAI) Il a mis sa veste la plus sobre et a teint ses cheveux en bruns, pour mettre toutes les chances de son côté. Quand on a été contacté par le coach Mantilla pour un rendez-vous professionnel, on ne fait pas n’importe quoi. Yohan est stressé, complètement stressé. Il en est devenu insupportable. Même les massages de Nina n’ont rien fait pour le détendre. Nao et Nina sont très optimistes, mais Yohan a peur de se faire trop d’espoir, alors il fait de son mieux pour garder la tête froide. Même maintenant, alors que le coach et son assistant arrivent dans ce restaurant où ils se sont donné rendez-vous, l’ancien batteur des Tutshill Tornados fait tout ce qu’il peut pour ne pas jouer les fans hystériques. Les Canons de Chudley, il les admire depuis longtemps, et voir le coach en personne c’est… un rêve d’adolescent. Le début de la discussion est relativement sympathique, et on lui pose beaucoup de questions : est-ce que son parcours au SAWL center, qui se termine bientôt, lui plait ? Qu’est-ce qu’il en a ressorti, de ces trois ans d’études ? Comment s’est passé sa rééducation ? Quand exactement a-t-il repris le Quidditch ? Comment il se sent ? Il sait que toutes les questions qu’on lui pose ne sont pas anodines. Il sait pourquoi ils sont là, après ces quinze minutes de conversation, et il a son coeur qui bat la chamade dans sa poitrine quand Mantilla, d’une voix confiante, lui dit : « J’ai besoin d’un batteur titulaire. Et c’est vous que je veux. » Et il y a plein de choses qui se jouent dans sa tête. Pourquoi lui ? Alors qu’il est en rééducation depuis près de trois ans, et qu’il aura encore besoin de quelques mois encore avant d’être parfaitement rétabli ? Pourquoi lui, alors qu’il n’a pas vraiment eu le temps de faire ses preuves, même si ses matchs avec les Tutshill Tornados ont marqué les esprits ? Pourquoi lui, alors que Mantilla ne le connaît pas vraiment ? Pourquoi lui, alors qu’il y a des dizaines de nouveaux jeunes batteurs talentueux qui arrivent sur le marché, et pourraient tout autant prétendre à un rôle comme celui-là ? Pourquoi lui donner toute de suite un poste de titulaire, alors qu’il n’a toujours été que remplaçant ? Mais il ne pose pas ses questions, parce qu’il ne mettra pas en doute une seconde le choix de Mantilla. Il veut ça depuis des mois, des années, il a rêvé de ça depuis le moment où il a repris l’entraînement. Il ne laissera pas passer sa chance en laissant penser au coach des Chudley Cannons qu’il ne se sent pas à la hauteur. Il est à la hauteur. Haneul avait raison. Il y a vraiment un équilibre.
Mantilla voit la surprise dans les yeux du jeune batteur, et ça le fait sourire plus qu’autre chose. Yohan, il le suit depuis toujours. Depuis ses premiers pas dans son équipe à Mahoutokoro, ses exploits dans l’équipe de Poufsouffle. Il était là à chacun de ses matchs avec les Tutshill Tornados, avec déjà la certitude qu’il le recruterait un jour. Il lui a laissé du temps, après l’accident. Il lui a laissé du temps, a observé de loin, pour s’assurer qu’il aurait les épaules et la volonté. Mais plus d’une fois depuis qu’il est gamin, Yohan a montré qu’il était digne de tout ça, et assez fort pour endosser un rôle de titulaire. Mantilla sait qui est Yohan, en tant que joueur mais aussi en tant que personne, parce qu’il n’a jamais cessé de veiller sur lui de loin - pour Haneul. Haneul, qui a joué en Angleterre plusieurs années avant de retourner en Corée. Haneul qui était l’une des meilleures amies qu’il ait jamais eu, une force de la nature qui a laissé un énorme vide quand elle est partie. Il ne compte pas dire au jeune homme qu’il connaissait sa mère. Yohan serait du genre à penser que Mantilla l’a recruté parce qu’il avait pitié de lui. Mais Mantilla ne recrute jamais parce qu’il a pitié. Mantilla ne recrute jamais quand il n’est pas à cent pour cent convaincu. Mantilla ne recrute que les meilleurs, et il faudrait être fou pour passer à côté de Yohan, fils d’Haneul ou pas fils d’Haneul.
(JUIN) Yohan est accoudé à la rambarde de la mezzanine et observe la soirée d’un oeil malicieux. Son verre, dans sa main, ne contient que du soda - il a entraînement demain, et on le malmène depuis qu’il est arrivé chez les Canons de Chudley. Jamais il n’a été aussi fatigué, jamais il ne s’est autant donné à fond. Mantilla n’est pas tendre avec lui, le pousse dans ses retranchements, mais Yohan a compris que c’était pour de bonnes raisons. C’est la première fois qu’on le bouscule comme ça pour de bonnes raisons. C’est rafraîchissant. Il tape du pied au rythme de la chanson, observe Nina qui danse au milieu de la piste, rayonnante. Ça fait déjà plusieurs heures qu’ils sont là, tous, et elle n’a pas perdu de son endurance. Cette fille est inhumaine. Il observe ses amis, un à un, s’amuse de leurs expressions, de leurs allures à cette heure plus proche de l’aube que du crépuscule. Parfois, il a du mal à croire que la vie ait pu autant reprendre ses droits là où il y avait tant de chagrin il y a quelques années. Mais c’est beau à voir. Forcément, parce qu’il ne peut pas s’en empêcher, Yohan finit par laisser couler son regard sur Mika, qui est en train de taper quelque chose sur son POW, dans un coin de la salle, le visage un peu sombre. Il n’arrive pas à détacher son regard avant un bon moment, quand il se rend compte qu’il exagère et que n’importe qui peut le remarquer. Mika est beaucoup trop beau pour être réel, et Yohan a toujours du mal à s’en remettre, même après tant de temps. Il quitte la rambarde, descend les escaliers et décide d’aller prendre l’air pour exorciser. Il n’y a personne dehors, et il sort son paquet de cigarettes (il sait que ce n’est pas bien - il sait que Mantilla ne serait pas très fier de lui). L’air frais lui remet un peu les idées en place. Et puis il y a des mains qui s’accrochent à sa taille tout à coup et il manque de s’étouffer avec la fumée de sa cigarette. « Salut. » Yohan sourit un peu, Jacob se colle un peu plus à lui et commence à nicher son nez dans le creux de son cou. Le batteur pince les lèvres. « Pas ce soir, Jake. » Il sent les épaules de celui qui partage son lit de temps en temps s’affaisser dans son dos. « Hanie… » Yohan se libère un peu de son emprise. « Ne m’en veux pas. » dit-il d’une voix douce. Jacob soupire. « C’est Mika ? » Il ne dit rien. Il n’y a rien à dire. « C’est toujours Mika. Je le déteste. » sourit Jacob. Ça fait longtemps qu’ils se fréquentent, tous les deux, et ça fait longtemps que Jacob sait. C’est agréable, de savoir que quelqu’un sait mais ne le juge pas trop. « Promis, une autre fois. Juste pas ce soir. J’ai entraînement demain. Et je suis pas d’humeur. » fait Yohan. Jacob le regarde, outré. « Parce qu’il y a besoin d’être dans l’humeur pour ça ? » dit-il en désignant d’un geste son corps qui - il faut le reconnaître - est absolument parfait. Ils rient tous les deux et restent quelques minutes ensemble dehors, le temps que Yohan finisse sa clope. Quand il se relève pour rentrer, Jacob le tire par le poignet. « Il va falloir faire quelque chose, tu le sais, pas vrai ? » Yohan fronce les sourcils. « C’est devenu beaucoup trop toxique pour toi, cette affaire. » déclare Jacob, sans détour. Yohan est mal placé pour le contredire, alors il se contente d’écraser un peu plus son mégot. « Je sais. » Il sait, mais ça ne change rien. « Va prendre un verre, p’tit cul. Et si tu changes d’avis… » Jake lui fait un clin d’oeil qui lui arrache un rire. Il retourne à la fête, mais c’est mort pour Jacob ce soir : Yohan ne prendra pas de verre, et il ne changera pas d’avis. Pas ce soir.
Dernière édition par Yohan Park le Dim 18 Juin 2017 - 21:42, édité 10 fois
‹ crédits : baobei, tumblr, francis and the lights.
‹ dialogues : #459989
‹ liens utiles : rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.
‹ âge : vingt ans (19/06).
‹ occupation : membre des wand direction, boysband sorcier à succès.
‹ maison : serdaigle.
‹ scolarité : 1994 à 1998.
‹ gallions (ʛ) : 2861
‹ réputation : baby du groupe, petite chose à protéger absolument mais enflammé quand il est sur scène, hwan est une idôle pour les jeunes, faisant partie d'un groupe de musique hype et branché, et étant aussi un ancien membre de la RDP.
‹ particularité : airbender, grâce aux origines coréennes de sa mère.
‹ patronus : un renard.
‹ épouvantard : le corps mort de son père, il est tout ce qui lui reste.
‹ risèd : rien de particulier, il n'a jamais été ambitieux et est plus qu'heureux de sa vie aujourd'hui.
t'es pas au boulot?????? NON MAIS FRANCHEMENT JTM T'ES PARFAITE!!!!!!! COURAGE POUR CETTE FICHE jtm frv
‹ occupation : attrapeur des falmouth falcons et étudiant au Centre London-I ; enchaîne également plein de petits jobs à côté pour payer ses études.
‹ maison : poufsouffle (de septembre 95 à juin 02).
‹ scolarité : septembre 02 à aujourd'hui (au Centre London-I en 2ème année).
‹ baguette : mesure trente centimètres, en bois de vigne, elle contient un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 4351
‹ réputation : true athlete, terre-à-terre capable de converser avec tout le monde, il reste humble et bienveillant en toutes circonstances ; mais il dégage aussi une image de snob, du gars inaccessible et froid, ça dépend surtout du point de vue.
‹ particularité : maître de l'air.
‹ résidence : dans un appartement avec mes deux meilleurs amis, dans le quartier du Whitehorn.
‹ occupation : batteur titulaire des chudley cannons
‹ maison : poufsouffle
‹ scolarité : scolarisé à Mahoutokoro, élève étranger à Poudlard en 2000-2001
‹ baguette : bois de charme, épine du monstre du fleuve blanc, 26 centimètres
‹ gallions (ʛ) : 3039
‹ réputation : joueur prodige, il est connu pour la traînée rouge qu'il laisse derrière lui quand il vole, on l'appelle red streak + connu pour être un éternel optimiste
‹ particularité : il est maître de l'air et maîtrise donc cet élément, plutôt bien d'ailleurs.
‹ faits : né à séoul en corée + sa mère, haneul park, était joueuse dans l'équipe nationale de corée du sud + elle est décédée quand il avait six ans + il a grandi avec une belle-mère absolument nulle (perverse narcissique et abusive) + a été en voyage scolaire à Poudlard en 2000-2001 et n'a pas quitté le royaume-uni depuis + a été pendant trois mois le batteur remplaçant des tutshill tornados + le titulaire, jaloux, l'a agressé et a bousillé son bras + yohan est en rééducation depuis septembre 2001 + a étudié au SAWL center pendant trois ans + a travaillé dans une salle de sport le soir pendant ces mêmes trois ans + a été sélectionné en mai 2004 par le coach Mantilla pour devenir le batteur titulaire des canons de chudley
‹ résidence : il vit en colocation avec nao chang et nina zabini, ses deux meilleurs amis.
‹ patronus : il n'en a jamais formé.
‹ épouvantard : devoir renoncer au Quidditch à cause d'une blessure ou d'un accident. le souvenir de son agression est toujours vif dans son esprit.
‹ risèd : mika rhee, dont il est profondément amoureux depuis près de neuf ans maintenant.
MAIS... je savais pas que je devais prévenir rooooooh tu m'aimes quand même ?
‹ occupation : attrapeuse titulaire des holyhead harpies
‹ maison : gryffondor
‹ gallions (ʛ) : 3008
‹ particularité : maître du feu, particularité qu'elle tient de sa mère, une Moriyama.
‹ patronus : une louve
‹ épouvantard : les buts - plus précisément les trois cercles des Appleby Arrows
‹ risèd : être mère et ne plus ressentir cet horrible vide laissé par la perte de son fils.
j'espère que je peux poster sans prendre la place de personne, j'ai attendu mais si y'a besoin je vire mon message ok??? BON RETOUR CHEZ TOI j'ai tellement hâte de lire cette fiche après tout ce que t'as dit sur yohan il va être parfait j'le sais déjà, y'a juste besoin de la confirmation bon courage pour tout écrire et courage pour le boulot aussi
‹ occupation : ancien élève de Mahoutokoro, 1er cycle achevé au RU par correspondance (vitmagic). désormais étudiant à la WADA cursus Arts visuels. jobbe en tant qu'animateur au CEPAS en semaine et au dirico express le samedi (club d'art pour une ribambelle de gosses qu'il adore).
‹ scolarité : 1992 à aujourd'hui.
‹ baguette : cerisier, 27cm, écailles de kappa.
‹ gallions (ʛ) : 3647
‹ réputation : party boy, slut assumée, toujours partant pour des hook up sans signification et probablement un brin obsédé par le sexe, sans limite, dork en compagnie de ses potes, skater taré, doué avec les gosses, artiste prometteur.
‹ faits :
personnalité:
steven jiélùn li, dit even • pyrokinésiste • il porte le nom de sa mère, sorcière pangcah (taïwanaise), plutôt que le "Matsuoka" hérité de son père (japonais) • il a 4 soeurs • tyrannisé à l'école, il a fait une tentative de suicide à 13 ans et est encore aujourd'hui terrifié par le vide. • il a un soft spot pour les gosses mal aimés de son club d'art. • sa famille paternelle est propriétaire de Shape the Future (grand groupe spécialisé en technomagie), où sa mère travaille en tant que directrice marketing de la branche brit. son père a délaissé l'entreprise familiale au profit de sa passion pour l'art et est désormais directeur de la Wada. sa soeur aînée est créatrice de mode, la cadette ingémage chez des concurrents, tandis que les deux dernières sont encore aux études.
vu par le monde:
Even est de ces jeunes qu'aucun adulte ayant une vie stable et un boulot respectable ne prend au sérieux. de ces énergumènes aux fringues déchirées et aux piercings jugés rebutants, évoluant au sein de bandes qui dérangent l'ordre social, qu'on qualifie de punks et que l'on considère comme d'éternels adolescents attardés. on le fixe avec un agacement mêlé de dédain losqu'il déambule dans les rues avec sa planche coincée sous un avant-bras peinturluré, on le blâme lorsque les roues sales souillent les coussins d'un café, on l'accuse de risquer de cogner les passants lorsqu'il slalome à vive allure parmi la foule, on s'exclame qu'il est complètement inconscient quand il perd le contrôle en plein trick et que son board file entre les pattes des pauvres badauds (ou fait un vole-plané dans une vitrine) après l'avoir envoyé heurter une calèche de plein fouet. on dévisage ses membres couturés de cicatrices, d'égratignures ou pire, et ses genoux ouverts, en le traitant de casse-cou infréquentable. il s'en fiche, ces gens là ne comprennent pas la passion, refusent de voir que c'est un mode de vie, un vecteur de culture, un regard sur la ville et l'architecture. c'est une chose qu'on lui reproche aussi, d'ailleurs : de sembler se foutre de tout. héritier de culture fun et d'une contre-culture urbaine devenue street culture, adepte de pratique sauvage, obnubilé par l'esthétique underground, revendicateur d'un idéal libertaire. lorsqu'une girlfriend exigeant plus d'attention ou un rabat-joie critique le prend de haut, il soupire lourdement et réplique irrémédiablement, avec une patience feinte : "you don’t understand, mom. it’s not a phase. this is who I am."
il a toujours un appareil photo, des multiplettes ou un pinceau au bout des doigts • big softie sous ses allures punk • aime être sous les feux des projecteurs lorsqu'il est dans son élément mais devient socially awkward et mal à l'aise avec les gens aussitôt qu'il doute de lui-même. • praise kink • il préfère cependant se tenir derrière la caméra plutôt qu'être mis en avant. • dents de lapin, sourire de bunny. • veut devenir photographe pro. • poste des cover de chant et de danse sur son msn pour satisfaire ses autres passions. • trop d'alcool, trop de sexe, trop d'orviétan, trop de boissons énergisantes. il ne peut pas s'empêcher d'abuser, bien qu'il ait vu sa sœur Lily frôler la mort à cause d'une overdose. • ses potes et lui sont adeptes de bodypainting et font office de toiles humaines les uns pour les autres. • a l'air mort quand il dort. • infoutu de cuisiner, vit de bouffe à emporter et de gras de fast food. • passe un quart de son temps au skatepark, un autre à l'Espresso Patronum, et sèche beaucoup trop les cours pour son bien. • il a un caméléon (kowalski) et mickey et lui ont adopté d'autres animaux, dont un hérisson et un chien.
‹ résidence : vit au Sawl Yard, dans un appart pour deux avec son bff Rhee Min Ki (aka Mickey), rentre chez ses vieux un week-end sur deux environ.
‹ patronus : un kappa, encore une fois. Son animal totem, décidément : très protecteur de son territoire.
‹ épouvantard : ses proches privés de mémoire. Depuis qu'on leur a rendu un Shin tout sauf lui-même, Even s'aperçoit qu'être totalement oublié par quelqu'un qu'on aime est presque aussi terrible que le perdre à jamais... ou peut-être pire.
‹ risèd : quelque chose ayant trait à son paternel, probablement, mais Even préférerait crever plutôt que l'avouer.
MAIS ? BIEN SUR ??? QUE TU DEVAIS ?? PREVENIR ?? POUR QU'ON PUISSE ??? SE BATTrE ???
(non tkt nono lola a décroché la première place tout est fini............... bye world................ )
REBIENVENUE JE SUIS TELLEMENT ENJAILLEE DE TE VOIR EN YOHAN JE M'EN REMETS ?? PAS ??? ce mec trop cool + ta plume = ça s'annonce merveilleuse bien je reviens te spammer soon je poste juste ça viteuf avant d'être reléguée à la deuxième page
ET PUIS AUSSI, JE T'AIME, COURAGE POUR LA FICHE ET TOUT J'AI CONFIANCE A 300% CA VA ETRE DE LA BOMBE
‹ occupation : au chômage, pour le moment, il ne sait pas tellement quoi faire de ses dix doigts. Shin était Oubliator, et Nazir Chasseur de Trésors, autant dire que ça n'a rien à voir.
‹ maison : Shin était à Serdaigle et Nazir à Gryffondor.
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : Nazir & Shin ont tous les deux perdu leur baguette, il a fallu leur en trouver une nouvelle : 29cm, taillée dans du saule, contenant une moustache de Tanuki.
‹ gallions (ʛ) : 2927
‹ réputation : on disait de Shin qu'il était intelligent, calme, discret, le genre de mec pas chiant, pas intéressant non plus. De Nazir, on disait que c'était une tête brûlée, un cancre, un type violent parmi les Insurgés, mais efficace. Aujourd'hui, les deux sont un peu morts, alors on en parle beaucoup, mais sans trop savoir quoi dire.
‹ particularité : c'est un Métamorphomage, mais il ne sait plus du tout contrôler son don et le tatouage qu'il a dans le dos l'empêche de l'utiliser correctement. C'est également un Maître de l'Air, qui a tout à réapprendre.
‹ faits : shin s'est marié jeune et a eu une gamine qui a maintenant six ans, Sun - sa femme et sa gosse, c'était tout pour lui - c'était un mec brillant, capable de parler trois langues (anglais, coréen & japonais) très à cheval sur son éducation stricte et rigoureuse, très branché culture asiatique - mais shin a été capturé par le gouvernement en 2001 et est devenu le cobaye du département des mystères - ils ont trafiqué son corps, joué avec son don de métamorphomage, ont fait de lui l'espion ultime - en 2002, il est devenu Nazir Peterson, Insurgé Belliqueux, meilleur ami d'Angelina Johnson - aujourd'hui, il ne sait plus qui il est, Shin ou Nazir, les deux ?
‹ résidence : il vit au Manoir Moriyama, sa famille ne veut pas le laisser tout seul après ce qu'il a vécu.
‹ patronus : informe désormais, autrefois il prenait la forme d'un porc-épic, il paraît que celui de Shin avait la forme d'une tortue géante
‹ épouvantard : un miroir, le plus souvent reflétant les traits de Shin.
‹ risèd : il se voit sous les traits de Nazir, avec Rocket et Doxy.
#EVENTS & #MISSIONS. NE MANQUEZ PAS LA WIZPRIDE (rp et hrp) !#SCRYNEWS. refonte du ministère (plus d'infos) & nouveaux procès de guerre (plus d'infos)#FORUMATHON.