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sujet; (aroise) safe as life |
WIZARD • always the first casuality Ariane Moriarty | aroise + safe as life “To think you could have been dreaming the cure for cancer," she said. "Look, Ari," Ambroise retorted, "I was gonna dream you some eye cream last night since clearly modern medicine's doing jack shit for you, but I nearly had my ass handed to me by a death snake from the fourth circle of dream hell, so you're welcome." Ari was appropriately touched. "Ah, thanks, man." "No problem, bro.”
« You’re okay, » le frisson dans son corps, le tremblement dans sa voix, son regard résiste aux yeux noirs. « It’s not real, » elle n’est pourtant pas convaincue parce que le monstre a ses ongles sur ses chevilles et qu’il avance millimètre par millimètre et qu’elle n’ose pas tirer ses jambes vers elle. Elle ne sent rien sur ses jambes, elle voit uniquement et c’est déjà suffisant pour la mettre dans tous ses états parce qu’elle n’cesse de se répéter ‘‘what if ?’’ ; peut-être qu’ils deviendront réels et la boufferont un jour – comme ils ont bouffé sa mère. C’est dans ma tête, c’est dans ma tête mais c’est plus dur d’y croire quand ses monstres ont pris une posture hostile et que trois autres bestioles sortent des crevasses de l’asphalte pour l’encercler. « You’re okay. » C’est une espèce d’incantation que son psychomage lui a recommandé quand ils s’accrochent à elle – ils ne sont pas réels, Ari, c’est juste dans ta tête. Son souffle se bloque alors que le monstre est au niveau de ses genoux, elle s’apprête à recommencer son incantation –
« Ari, ta pause est finie », c'est la voix du manager du Dirico Express et elle n’a jamais été aussi soulagée de le voir parce que les monstres disparaissent aussitôt. Elle quitte le sol de l’allée et retourne se préparer pour son dernier shift de la journée, remettant son uniforme, l’esprit un peu plus tranquille maintenant qu’elle est occupée à faire quelque chose. C’est souvent comme ça, quand elle est seule, inactive, qu’ils la dérangent. Maintenant qu’elle se tient derrière la caisse et prend les commandes, c’est moins perturbant, elle arrive à se concentrer sur les gens et non plus sur les monstres qui les encerclent. Probablement la fatigue aussi qui les a réveillés aujourd’hui, elle qui a bossé plusieurs heures d’affilée. L’odeur du dirico grillé lui colle à la peau mais tous les employés sont dans l’même pétrin, ils passent leurs journées dans la graisse et les herbes. « Deux wicked dirico pour vous », elle tend les box de dirico à la jeune fille qui lui tend les gallions et Ari passe à un autre client. C’est redondant et assez épuisant de devoir sourire par automatisme et de saluer chaque client chaleureusement alors qu’elle a juste envie de leur dire de rentrer chez eux pour qu’elle puisse rentrer et pioncer pendant dix heures d’affilée. « Quinze mornilles qu’elle va le larguer après qu’ils aient fini tout le bucket », lui souffle une collègue en jetant un regard en biais au couple assis quelques tables plus loin, Ari se retient de rire face à la mine déterminée de la jeune fille ; c’est tellement boring comme job qu’ils font souvent des paris sur leurs clients. Elle sort quinze mornilles à son tour et ajoute sa part au reste, elle va probablement perdre et y’aura un plot twist dans l’histoire mais c’est pas grave, les paris ne prennent pas d’ampleur. Pas comme Neil et Ambroise sont habitués en tout cas.
Elle quitte le restaurant vers 22h, deux menus en mains, le pari perdu. Depuis la tempête magique, la barrière anti-transplanage a été levée mais elle n’ose pas transplaner avec sa bouffe, par peur d’égarer les ailes de dirico sur le chemin. Le magicobus arrive rapidement à son arrêt et elle monte en payant son ticket, ça lui prend même pas cinq minutes pour arriver jusqu’à l’immeuble d’Ambroise. Il a pas intérêt à lui foutre un vent parce qu’il va se prendre une crise d’hystérie dans la gueule sinon – honnêtement, elle a juste envie de bouffer tranquille devant Lancerlot Central avec son frère. Espérons qu’il accepte déjà de la voir. Elle monte quand même les marches à reculons, l’odeur du dirico la suivant partout sur son chemin (ou c’est elle qui sent le dirico, elle-même n’sait plus rien, n’a que le dirico dans la tête). Devant la porte d’Ambroise, elle toque. Et attend. Et attend longtemps. Et toque encore une fois et puis la porte s’ouvre. Sourire sincère en place, les deux sacs de nourriture qu’elle lui montre. « Calumet de la paix ? » C’est tout bon et frais et peut-être que son frère voudra bien faire la paix avec elle.
Dernière édition par Ariane Moriarty le Mer 3 Mai 2017 - 20:10, édité 2 fois |
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WIZARD • always the first casuality Ambroise Moriarty ‹ inscription : 24/11/2016
‹ messages : 348
‹ crédits : GΔINTOOKLEY, tumblr, maggie stiefvater.
‹ dialogues : slategray.
‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.
‹ âge : vingt-quatre (13/07)
‹ occupation : un employé d'Alastar Doherty officiant principalement comme bookmaker, fraichement innocenté pour ma collaboration avec le gouvernement du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ baguette : mesure vingt-cinq centimètres virgule sept, est faite du même chêne rouge que mes soeurs et contient une canine de dragon (boutefeu chinois) réduite en poudre. Elle est prédisposée aux maléfices impliquant le feu.
‹ gallions (ʛ) : 3180
‹ réputation : je suis un manipulateur-né, de la même trempe que le fameux Gatsby. Ma soeur est cinglée et on a observé chez moi des comportements "anormaux" comme on aime dire. Je suis un parieur, et je ne peux jamais refuser un défi, aussi farfelu puisse-t-il paraître.
‹ particularité : empathe, ainsi qu'un maître du feu.
‹ faits : je suis un empathe utilisant son don pour manipuler et extorquer autrui. Grâce à mon métissage, j'ai une affinité avec l'élément du feu, même si cette caractéristique m'est un peu inutile et me semble, encore aujourd'hui, obscure. Je suis, secrètement, atteint d'une malédiction depuis un an environ, qui me ruine la vie et a divers effets (douleurs brûlantes chroniques, magie parfois instable/trop puissante, apparitions de tatouages, décoloration de la peau). J'ai été Adhérent sous le Magister mais je me suis sorti sans mal de mon procès.
‹ résidence : sur le Chemin de Traverse, avec mes parents.
‹ patronus : un niffleur.
‹ épouvantard : ma soeur jumelle Ariane sur un rocking-chair, l'écho de son propre Épouvantard.
‹ risèd : la richesse et la reconnaissance du reste de l'Élite.
| ariane moriarty Hey, brother, there’s an endless road to re-discover. Hey, sister, know the water's sweet but blood is thicker. Hey, brother, do you still believe in one another? Hey, sister, do you still believe in love, I wonder? Oh, if the sky comes falling down for you, there’s nothing in this world I wouldn’t do.« Calumet de la paix ? » J'aime pas le Dirico frit. Ça se mange avec les doigts et je n'aime pas la nourriture qui se mange avec les doigts, ça pue, c'est chiant à manger, t'as toujours l'impression qu'il y en a plus à manger que t'en as mangé et puis surtout, tout ça, c'est de la mauvaise foi donc je serai bien capable de trouver trois mille défauts au moins morceau de nourriture proposé par Dirico Express en cet instant précis, parce que y'a Ariane sur le pas de ma porte, portant deux sacs de nourriture avec ce petit sourire sur ses lèvres, que je sais sincère, auquel je suis bien entendu incapable de résister. Je viens de mettre Mam au lit, si ça l'intéresse, après une énième journée passée sur son rocking-chair; Neil n'est pas encore rentré, quant à lui, et j'espère à moitié qu'il ne viendra pas avant la fin de la nuit et le début du jour. J'ai passé la journée dans les papiers, dans les finances de la famille et aussi celles d'Alastar, me rendant lentement compte que si Doherty était en train de prospérer, profitant de l'âge d'or apporté par la fin de la Guerre, les Moriarty étaient en complète perdition. Et dire que j'avais promis un mariage en grandes pompes à Callie... il allait falloir que je m'endette, je le voyais déjà venir, et peut-être trouver une solution au trou noir financier que représentant Neil. C'était intenable. Et Ariane. Ariane qui venait avec un calumet de la paix comme si elle n'était pas partie, comme si elle ne m'avait pas lâchement abandonné, tous ces mois auparavant. Je comprenais. Je comprenais vraiment; c'était moi qui l'avait jamais mieux comprise que tout le monde, elle était ma soeur, ma jumelle et à cause de mon empathie, j'ai toujours eu la chance de lire sa maladie d'une manière inédite, presqu'intime. Je savais qu'elle devait partir. Je savais aussi qu'elle allait revenir.
J'ai senti ses interférences avant d'ouvrir la porte, je savais que c'était elle. J'ai failli ne pas ouvrir la porte mais c'est trop tard. Inutile de la lui refermer au nez. Je pourrais juste la faire rentrer et lui commander un taxi sorcier pour la ramener chez elle. Ou alors juste lui lancer des regards assassins jusqu'à ce que ce soit suffisamment awkward et hostile pour qu'elle abandonne et s'en aille. Je ne veux pas de ses excuses. Sauf que, me murmure une voix dans un coin de la tête, elle ne t'offre pas des excuses, juste la paix. Peut-être que c'est la seule manière de fonctionner quand on a deux jumeaux avec lesquels on est souvent en conflit. On offre la paix, plutôt que des excuses. Pour avancer, et ne pas regarder en arrière. Je soupire lourdement, me laissant aller contre le battant tout en l'ouvrant pour la laisser entrer. “ J'espère que t'as pris de la garlic sauce et de la boisson à la cola, ” je dis simplement comme accueil, acceptant le calumet de paix sans enthousiasme, mais avec une certaine méfiance, même. Je vais dans la cuisine pour sortir des verres que je dépose sur la table basse du salon où on va manger, agissant sans vraiment la regarder. J'ai eu la bonne idée de rabaisser la manche de ma chemise en entendant frapper à la porte mais aujourd'hui, mon bras capricieux ne me fait pas peur; à vrai dire, c'est un jour plutôt excellent, aujourd'hui: je n'ai même pas besoin de porter mes lunettes, qui repose sur le col de ma chemise à la place. “ Je suis surpris à chaque fois que vous, ” Anthea et elle, “ venez, j'ai toujours l'impression que vous avez oublié où se trouve l'appartement où on a grandi, ” je dis, avec un peu de sel, mais un léger sourire parce que c'est le reproche que je leur sers à chaque fois. “ Tu m'as manquée, Ari. J'ai- j'avais peur pour toi. ” Je l'observe sans la toucher, appréhendant de le faire, me concentrant sur ses interférences, sans pouvoir m'empêcher de penser qu'elle doit vouloir quelque chose, pour revenir, après tout ce temps.
Dernière édition par Ambroise Moriarty le Lun 22 Mai 2017 - 21:14, édité 1 fois |
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WIZARD • always the first casuality Ariane Moriarty | aroise + safe as life “To think you could have been dreaming the cure for cancer," she said. "Look, Ari," Ambroise retorted, "I was gonna dream you some eye cream last night since clearly modern medicine's doing jack shit for you, but I nearly had my ass handed to me by a death snake from the fourth circle of dream hell, so you're welcome." Ari was appropriately touched. "Ah, thanks, man." "No problem, bro.”
L’atmosphère est particulièrement salée ce soir chez les Moriarty ; comme l’avait dit un sage une fois, ils sont tellement salés qu’ils pourraient bien se faire embaucher par Dirico Express pour saler les frites. Mais justement tout ce sel aidera à faire fondre la glace qui s’est érigée entre les triplés, à commencer par Ambroise et Ariane. C’est un peu le problème quand on sort du même utérus : on s’attend à ce que tout se règle à la fin de la journée parce que la seule constance qui reste, c’est la famille. “ J'espère que t'as pris de la garlic sauce et de la boisson à la cola. ” « Évidemment que j’en ai pris, pas de soirée netwitch & chill sans cola. » Elle le suit à l’intérieur de l’appartement, celui qu’elle a quitté l’été dernier pour se prendre le sien mais elle s’y sent drôlement seule depuis la fin de la guerre. Probablement parce qu’être coupée de sa famille et de ses amis, ça a déclenché ses phobies enfantines comme le monstre sous son lit ou celui de son placard ou même le fantôme qui vit dans le salon. Alors qu’elle s’avance dans le salon, son regard glissant sur les objets qui ont pris la poussière maintenant (elle avait l’habitude de les dépoussiérer, avant, tâche qui avait un effet calmant sur ses nerfs), les tableaux ont quitté les murs pour être empilés derrière la commande, le canapé a été déplacé mais il est toujours symétrique par rapport au tapis et c’est probablement la seule chose qu’elle reconnaît dans ce microcosme inégal qu’elle considérait comme ‘‘home’’. C’est une drôle d’impression de ne même plus reconnaître sa propre maison. Impression qu’elle n’y avait pas vécu également, ça lui serre la gorge mais elle la chasse avec un sourire et en prenant place sur le canapé. Fais comme chez toi Ari, se répète-t-elle mais elle ne s’y sent plus chez elle justement.
Elle ne se sent même plus Moriarty maintenant. Juste Ari, qui a fait des erreurs et qui en paye maintenant le prix. “ Je suis surpris à chaque fois que vous venez, j'ai toujours l'impression que vous avez oublié où se trouve l'appartement où on a grandi. ” Le Retour du Sel tome II, à présent disponible dans votre librairie du coin. Elle déballe les sachets de dirico frit et les dépose sur la table, sortant les sauces, boissons et serviettes. Il sourit pourtant, elle ne loupe pas ce sourire qu’elle grave dans sa mémoire parce que ça lui fait du bien d’en voir un depuis toutes ces semaines d’amertume mal-contenue et de piques acerbes balancées comme des cartouches à son attention. “ Tu m'as manquée, Ari. J'ai- j'avais peur pour toi. ” Et puis finalement il lui dit les mots qu’elle attend d’entendre depuis un moment, qui lui font baisser la tête parce qu’elle regrette d’être partie sans prévenir. Parce qu’elle a toujours recherché l’affection d’Ambroise plus que chez quelqu’un d’autre, son jumeau étant le seul à pouvoir réellement comprendre le tumulte qu’elle a à l’intérieur – mieux qu’elle ne le comprend elle-même. Le savoir fâché contre elle, c’est sans doute la chose la plus difficile qu’elle ait eu à faire. Avec Anthea et Arabella, c’est différent, elles se disputent souvent mais d’une façon ou d’une autre, elles finissent par enterrer la hache de guerre. Tandis qu’avec Ambroise c’est… cyclothymique, le moindre de ses regards froids peut provoquer frustration et insécurités chez elle, parce qu’il est une force tranquille d’ordinaire mais quand il se fâche, c’est cent fois plus dévastateur que le tempérament de feu des deux autres. Alors recevoir ces mots-là, c’est quelque chose d’infime mais pour Ari, ils valent beaucoup. Elle lève les yeux vers Ambroise, qui s’est installé sur le canapé. « Toi aussi tu m’as manqué », et finalement elle ne se retient pas pour l’attirer contre lui, nourriture oubliée, ses bras encerclant son frère pou l'obliger à rester en place – petit, il avait tendance à fuir ses câlins, au point qu’elle avait fini développer la technique du ‘‘si je t’attrape, tu ne m’échapperas pas’’ pour l’étreindre. « Je suis désolée d’être partie, de t’avoir inquiété, de ne pas t’avoir prévenu, j’aime pas non plus quand tu es fâché contre moi, j’ai envie de creuser un trou et d’enfoncer ma tête dedans. » Qu’elle baragouine contre son épaule, mais elle est sincère, parce qu’elle souhaite retrouver leur complicité d’antan. À croire qu’ils avaient vraiment besoin du tome deux salé pour faire fondre la glace.
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WIZARD • always the first casuality Ambroise Moriarty ‹ inscription : 24/11/2016
‹ messages : 348
‹ crédits : GΔINTOOKLEY, tumblr, maggie stiefvater.
‹ dialogues : slategray.
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rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.
‹ âge : vingt-quatre (13/07)
‹ occupation : un employé d'Alastar Doherty officiant principalement comme bookmaker, fraichement innocenté pour ma collaboration avec le gouvernement du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ baguette : mesure vingt-cinq centimètres virgule sept, est faite du même chêne rouge que mes soeurs et contient une canine de dragon (boutefeu chinois) réduite en poudre. Elle est prédisposée aux maléfices impliquant le feu.
‹ gallions (ʛ) : 3180
‹ réputation : je suis un manipulateur-né, de la même trempe que le fameux Gatsby. Ma soeur est cinglée et on a observé chez moi des comportements "anormaux" comme on aime dire. Je suis un parieur, et je ne peux jamais refuser un défi, aussi farfelu puisse-t-il paraître.
‹ particularité : empathe, ainsi qu'un maître du feu.
‹ faits : je suis un empathe utilisant son don pour manipuler et extorquer autrui. Grâce à mon métissage, j'ai une affinité avec l'élément du feu, même si cette caractéristique m'est un peu inutile et me semble, encore aujourd'hui, obscure. Je suis, secrètement, atteint d'une malédiction depuis un an environ, qui me ruine la vie et a divers effets (douleurs brûlantes chroniques, magie parfois instable/trop puissante, apparitions de tatouages, décoloration de la peau). J'ai été Adhérent sous le Magister mais je me suis sorti sans mal de mon procès.
‹ résidence : sur le Chemin de Traverse, avec mes parents.
‹ patronus : un niffleur.
‹ épouvantard : ma soeur jumelle Ariane sur un rocking-chair, l'écho de son propre Épouvantard.
‹ risèd : la richesse et la reconnaissance du reste de l'Élite.
| « Toi aussi tu m’as manqué. » J'ignore pourquoi et ça me rassure — je pensais... je ne sais pas exactement ce que je pensais, peut-être que je ne lui avais pas manqué, qu'elle n'avait pas du tout pensé à moi, pendant ces longs mois de fuite, de vide et d'absence. Peut-être parce que ça me permettait de me rassurer, que je ne lui manquais pas autant qu'elle me manquait. C'était plus simple de se dire que j'étais le plus accablé, celui qui avait le plus besoin d'elle — j'ai toujours eu besoin d'elle, d'elles, Anthea, Ariane et Arabella, mes trois soeurs, d'une manière maladroite et un peu stupide. Mes soeurs, mes joyaux, mes reines. Mais Ariane et moi, ça a toujours été... différent, plus intense, tellement intense. Son absence était comme perdre un bras.
Je fais comme de rien, ceci dit, comme souvent, laissant mes yeux se tourner vers la boîte de nourriture. Je ne porte pas mes lunettes, j'étais en train de me reposer quand elle a frappé à la porte, et je dois plisser des yeux pour tenir mon mal de tête en laisse et aussi pour voir clair. Je ne la vois pas venir, mais je sais ce qu'elle va faire; je n'essaie pas de m'échapper, pour une fois, même si je me raidis en sentant ses bras se refermer autour de moi. Après une pause, je lui rends une étreinte maladroite et un peu faible, mal à l'aise. Je n'aime pas trop toucher les autres, sauf exceptions, parce que ça rend les interférences plus fortes, assourdissantes. Mais Ariane, comme Anthea, est part de moi. Je ferme les yeux, me laisse embarquer dans ses interférences, son étreinte, tapotant maladroitement son dos mais profitant pleinement de sa présence. Pour une fois qu'elle est là.
« Je suis désolée d’être partie, de t’avoir inquiété, de ne pas t’avoir prévenu, j’aime pas non plus quand tu es fâché contre moi, j’ai envie de creuser un trou et d’enfoncer ma tête dedans. » J'ai la gorge un peu nouée, malgré moi, alors que je continue à tapoter maladroitement ses omoplates. “ Moi aussi, ” j'avoue finalement dans un souffle contre son cou, les yeux toujours fermés. Brutalement, mes bras se resserrent autour d'elle, la serrent avec force, comme si on allait se mélanger et se perdre l'un dans l'autre. “ Quand t'es pas là, je comprends rien à rien, je deviens un peu fou. Et il n'y a plus d'étoiles dans le ciel. ” C'est comme un vide dans mon coeur et dans ma tête, dans toute ma vie. Anthea, elle est partie depuis longtemps, physiquement et métaphoriquement. J'ai appris à composer avec son silence et son absence et le vide qu'elle a créé en foutant le camp mais Ariane, Ariane c'est arrivé du jour au lendemain. Un jour elle était là et puis le jour d'après la BPM débarquait chez lui en me disant qu'elle avait disparu et a-t-elle des liens avec les Insurgés, savez-vous quelque chose.
Mais maintenant elle est là. Je pourrais presque pleurer tant je suis soulagé, ou alors c'est elle, ses interférences se mélangent aux miennes et je la repousse doucement, normalement pas trop à l'aise en avouant mes sentiments, en en parlant. Mais je me sens pas gêné, pas avec Ariane, jamais avec Ariane. “ T'es de retour... t'es de retour pour de vrai? ” Je hais la vulnérabilité de ma voix, la fragilité dans mon ton, j'ai l'impression que je pourrais me briser si elle me disait non. “ Pas... pas ici, bien entendu. ” Les parents sont mon poids à supporter. Et de toutes façons, Arabella est assez âgée pour m'aider quand je ne peux pas m'occuper d'eux. Mais elle partira un jour elle aussi, je le sais... et moi aussi, si je veux véritablement épouser Callie. Ah tiens. Il faudrait peut-être que je lui parle de ça; je suis sûre qu'Ariana sera ravie. Et pas terrifiée, comme moi. “ Juste... juste pas loin. ” Parce que je deviens fou, tout seul. Sans elle. |
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WIZARD • always the first casuality Ariane Moriarty | Pour une fois qu’il la laisse faire, qu’il ne la repousse pas. “ Moi aussi. ” Pour une fois qu’il est sincère, sans sel. C’est réconfortant de le retrouver ainsi, pas seulement leur lien émotionnel mais physiquement aussi, parce que c’est difficile d’être Ariane sans Ambroise ou Anthea. Les trois sont difficilement séparables, on peut en enlever un et les deux autres s’effondrent, on en enlève deux et c’est le monde entier qui s’écroule. “ Quand t'es pas là, je comprends rien à rien, je deviens un peu fou. Et il n'y a plus d'étoiles dans le ciel. ” Et si elle pleure, c’est de soulagement, le sentiment pénible qui l’avait tiraillée depuis tout ce temps après son retour, quand elle s’était rendue compte qu’il s’était éloigné d’elle – culpabilité, regrets et tristesse, un drôle de mélange qui avait compressé son cœur mais qui se déverse maintenant dans ses larmes. C’est du soulagement parce qu’elle retrouve son frère et pour de bon, parce qu’elle le retrouve entier et pas amputé de leur lien. « C’est parce que les étoiles sont dans tes yeux. » Tente-t-elle maladroitement de placer une blague mais elle sourit quand même, malgré ses yeux larmoyants et ses joues mouillées ; et elle a mis de la morve sur la chemise de son frère. C’est pas grave anyway, ils se sont déjà vus dans de pires états (rappelle-toi notre première cuite ? quand t’avais dégobillé partout dans la salle de bains mais pas une seule fois dans les toilettes ?).
Il s’écarte d’elle mais Ariane sait qu’il n’est pas à l’aise avec l’affection, même quand il en reçoit ou qu’il en donne. Elle en profite pour tirer la manche de son haut et essuyer ses yeux (au moins son nez c’est déjà fait, merci la chemise d’Ambroise, tellement glam). “ T'es de retour... t'es de retour pour de vrai? ” La voix d’Ambroise lui fait lever les yeux vers lui et elle cesse de se toucher les yeux inutilement, elle ne pleure plus maintenant, elle a juste pleuré parce qu’elle était heureuse. Il a quelque chose dans la voix qui l’interpelle, quelque chose qui lui rappelle l’Ambroise de son enfance qui suivait ses sœurs partout, si petit, si perdu et si vulnérable surtout. “ Pas... pas ici, bien entendu. ” Ça la déroute un peu qu’il ait peur qu’elle parte de nouveau. Qu’il ait des doutes, sur elle, lui qui n’en a jamais eu, lui qui n’elle n’avait encore jamais déçu – mais leur passé n’est pas terni par des situations mettant Ambroise dans la peur qu’un jour Ariane s’en aille pour de bon et qu’elle ne revienne jamais. “ Juste... juste pas loin. ” C’est la première fois qu’il a besoin d’une confirmation orale pour quelque chose qu’elle pensait être une évidence dans leurs vies. Elle réussit un sourire rassurant, sa main tapotant la joue d’Ambroise quelques fois avant qu’elle ne la pose sur son épaule. « Ambroise, je suis de retour pour de vrai. Promis juré je pars nulle part. Ensemble jusqu’au bout, tu t’souviens ? » Elle n’a jamais été très bien sans lui, sans Thea et Arabella. Elle ne peut pas envisager une nouvelle séparation, ça serait beaucoup plus pénible à supporter que tout ce qu’ils ont traversé ces derniers mois. Elle s’éclaircit la gorge, attrape une cuisse de dirico en tendant la boîte vers son frère. Ça un goût différent maintenant qu’ils ont mis à plat tout ce qu’ils pensaient, tout ce qu’ils ressentaient ; soulagée, Ari ne peut s’empêcher de sourire même en mordillant dans le bout de viande. « Comment va Callie, au fait ? » Elle ne l’a pas encore revue depuis son retour et elle espère que tout se passe bien entre eux. |
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