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sujet; Summer is Over.
MessageSujet: Summer is Over.   Summer is Over. EmptyMar 28 Oct 2014 - 14:52

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C'était l'automne. Avec l'automne arrivaient les vents froids, la brume épaisse, l'air suintant d'une humidité étouffante, et tout, lentement, commençait à mourir. Les fleurs se fanaient après avoir explosé en des myriades de couleurs, les arbres cessaient un instant de faire couler leur sève et leurs feuilles naguère vertes se ternissaient puis se recroquevillaient avant de tomber sous les courants venteux qui s'élevaient. Il n'y avait jamais que les sapins, et autres conifères, dont les têtes dansaient sous les airs dantesques d’Éole, qui résistaient aux saisons. C'était l'automne, cette saison que bien des gens abhorraient tant elle signifiait le commencement de la fin, l'hiver approchant à grand pas pour recouvrir la terre de son épais manteau blanc qui viendrait givrer les vies sans pour autant geler le temps.

Pourtant, pas delà tout le désamour que l'humanité, ou encore les sorciers, vouaient et voueront toujours à l’automnale saison, il y avait un sentiment d'impatience qui accompagnait toujours les derniers jours d'octobre. Si la morosité se lisait sur les visages des adultes qui préparaient la Toussaint et la veillée aux morts, les enfants préféraient se lancer dans le choix de leur déguisement tout en finissant de mettre au point leurs derniers petits sorts qu'ils lanceraient sous peine de ne pas avoir de sucreries à se mettre sous la dent. Halloween était une fête bien étrange que la bienséance aurait jugé par cents fois trop macabres pour s'y adonner, et encore plus à s'y amuser. Néanmoins, les éclats de rires étaient légions, bien plus nombreux que les frissons qui parcouraient l'échine pour mourir sur des lèvres frémissantes d'effrois.

L'effroi, d'ailleurs, les adolescents qui s'absentaient de Poudlard pour les vacances, l'avait toujours trouvé sur le pas de la porte des Travers. La rumeur de leurs méfaits, et de leur passion pour les morts avaient toujours nourri l'imaginaire qu'il soit fertile ou non, alors comme pour prouver leur bravoure sous les yeux inquiets et envieux de leurs camarades, il était courant qu'ils viennent frapper à la porte de la demeure de Roman. Jamais la porte ne se trouvait être plus ébranlée qu'en cette période de l'année, et jamais ce ne fut le propriétaire des lieux qui ouvrit la porte. Toujours sur le pas de celle-ci se trouvait un petit être aux oreilles chiffonner qui présentait un plateau d'argent sur lequel reposait des pommes rouges enrobées de caramel. C'était en quelque sorte une récompense pour le courage qu'avait eu l'impudent venu frapper à cette porte, et au fil des années c'était devenu une habitude.

Une habitude presque innocente qui retourne d’ors et déjà la maisonnée, il n'est plus un seul instant où les elfes de maisons, les oreilles basses et le regard fuyant, ne cherchent leur maître pour obtenir son approbation au sujet d'une décoration à rajouter sur la façade, au visage qu'ils devront donner aux citrouilles creuser, ou encore sur le choix des bonbons à distribuer. Cette façon qu'ils ont tous de se jeter sur lui pour lui demander mille et un conseils dont il n'a cure le désarçonnera et aura toujours, à force d'insistance, le don de l'exaspérer. Néanmoins, il ne cherche pas à les arrêter, leur laissant le soin de s'occuper des festivités macabres qui semblent tant les amuser. Lui, se contente de se réfugier dans le jardin. Son jardin. Là, personne ne vient jamais le déranger tant le territoire s’avère être sacré.

Comme partout, les arbres ont lâché leur lot de feuilles sur la pelouse de son jardin, les dernières pommes grossissent sur les branches déjà bien vides des arbres du vergers, et une odeur de bois brûlé qui s'échappe de toutes les cheminées Londonienne vient chargé l'air qu'il respire. Il apprécie cette odeur. Armé d'une bêche il entreprend de retourner toute la terre gelée qui abritait jusqu'alors son potager. Désormais il n'y a plus que quelques citrouilles et autres poireau qui y poussent, les autres plans sont tout rabougris et ne donneront plus jamais rien. Alors qu'il plante sa bêche dans le sol pour en soulever une motte de terre dans laquelle remuent les queues de quelques verres de terres, Demise, à l'autre bout du jardin, lève les oreilles aux aguets, semblant entendre au travers des efforts de son maître l'arrivée subite d'une nouvelle présence.

Le chien aboie, grogne même, sur la porte qui bientôt s'ouvre sur une présence qu'il connaît pourtant si bien. Il n'attaque pas, se contente de se rasseoir après avoir prévenu l'étranger qu'il ne fait pas bon de s'inviter ainsi dans le jardin de Roman Travers. L’intéressé quant à lui cesse son ouvrage, plantant avec force le tranchant de son outil dans le sol durci par le froid. Il retire ses gants, et laisse entrevoir de longues mains fines mais rougies par l'effort qu'il passe dans ses cheveux sombres, leur redonnant ainsi forme et grâce. « Je ne m'attendais pas à te voir aujourd'hui. », ajoute-t-il en s'avançant vers la silhouette qui s'est ainsi invitée sur son territoire. Il vient poser un baiser sur sa joue, marquant l'attendrissement qu'il a pour sa famille et d'autant plus pour sa nièce. « Qu'est ce qui t’amène ? », fini-t-il par lâcher alors qu'il s'éloigne d'elle pour mieux poser ses gants sur le rebord d'une des fenêtres de la maison.
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MessageSujet: Re: Summer is Over.   Summer is Over. EmptyMer 29 Oct 2014 - 17:06

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L'air était déjà glacial. Sous son manteau bleu, Ada frissonnait. Il aurait fallu bien plus que cela pour chasser de ses lèvres son fin sourire. Même lorsqu'elle était troublée, Ada ne pouvait oublier à quel point elle aimait l'automne et par narcissisme, plus encore l'approche du mois de novembre. La soirée d'Halloween lui avait toujours plu, c'était le moment où ses proches se mettaient en quatre lorsqu'elle était enfant pour lui faire plaisir. Elle avait encore en mémoire les costumes splendides cousus pendant de longues heures par les elfes de maison de la famille – même à cinq ans il lui aurait paru inconcevable de se vêtir d'un tissu mal ajusté ou présentant des coutures grossières. La sorcière descendit lentement la rue menant à la demeure de Rowan, toute à ses rêveries. Les quelques enfants qu'elle croisa en route obtinrent des sucreries et un sourire distant.

Herpo Creek. Ada se laissa flâner un moment dans ces rues. Ici, les maisons étaient décorées ostensiblement. Le village laissait toujours une impression désagréable à la jeune sorcière : il lui rappelait un peu les privilèges dont elle jouissait. En profiter sans ressentir de culpabilité face aux écarts avec les autres sorciers, était-ce encore un caprice ? Elle salua d'un hochement de tête un des voisins de son oncle : nul doute qu'on l'aurait accueillie moins chaleureusement si elle n'avait pas été une Travers. Ce n'était pas ce genre de considérations qui l'amenaient ici, mais Ada ne pouvait s'empêcher d'être nerveuse. Entre une confrontation directe et la sûreté de régler une situation de loin, elle préférait nettement l'option qui lui permettait de rester au chaud chez elle. Il fallait pourtant qu'elle joigne son oncle, les dernières nouvelles l'avaient chamboulée.

Parvenue devant la porte de Roman, la soigneuse laissa de côté ses autres divagations. Il y avait deux choses importantes en ce jour du trente-et-un octobre deux-mille un. Tout d'abord, elle rajouterait une bougie sur son gâteau d'anniversaire le lendemain, et elle avait commandé un superbe fraisier fêter cela. Ensuite, il y avait les derniers potins qui circulaient dans le monde sorcier et qu'elle tenait à la main, sous la forme d'un journal auquel la délicieuse Rita Skeeter aimait participer. Le temps que les elfes de maison viennent lui ouvrir, Ada avait rouvert le journal en question. Depuis l'arrivée de ce numéro, elle n'avait eu de cesse de vérifier qu'il s'agisse bien de son oncle. La vie sentimentale d'un Rowan Verstra l'aurait beaucoup moins intéressée. Mais non. Le papier indiquait toujours la même identité et la jeune femme commençait à trouver cela déplaisant. Comment Rowan avait-il pu ne pas la prévenir ?

«  Oui ? »

Un des elfes de maison passant la tête par l’entrebâillement de la porte. Il ouvrit plus largement le panneau de bois quand il reconnut le visage d'Ada. « Où se trouve mon oncle ? » On lui apprit que le maître était déjà rentré et se trouvait dans son jardin. La jeune femme n'attendit pas plus : Roman ne devait pas être si occupé que ça s'il se trouvait dans son jardin, et quand bien même cela aurait été le cas, tant pis pour lui. Il se fiançait sans lui dire ! Avec Siwan, en plus ! A cette pensée, les joues d'Ada s'empourprèrent. Ses relations avec les autres n'avaient jamais été paisibles et elle commençait à trouver rudement désagréable qu'on ne la tienne pas plus au courant. Si Siwan devenait sa tante, il lui semble tout de même que l'information gagnerait à lui être communiquée avant le reste du monde. En plus, elle ne savait même ce qu'était une tante. C'était différent d'un oncle, au juste ?

C'est donc le visage un peu plus rouge qu'à l'ordinaire qu'Ada fit son apparition dans le jardin de son oncle. Elle se crispa en entendant le chien aboyer. Rien que des grognements, mais la sorcière resta désorientée quelques secondes. Et si ce n'était qu'un début ? Et si Roman trouvait subitement sa présence inopportune ? Des bribes de conversation entendues au Ministère se rappelèrent à sa mémoire. Combien de temps s'était-il écoulé quand son oncle s'approcha d'elle ? La veuve sursauta et ne répondit pas à cette marque d'affection avec le même empressement que d'habitude.
Lorsque Roman eut posé ses gants, elle se dirigea à grands pas vers lui et lui tendit brusquement le journal. « C'est ça. C'est ça qui m'amène. On devait se voir demain, je le sais mais …. Oh, c'est vrai ? Skeeter ment ? Tu ne me l'as pas dit, Roman ? C'est quand même de Siwan dont il s'agit ! » La sorcière marqua une pause. Roman ne répondait jamais à autant de questions. Ce n'était pas son genre. Elle darda sur lui un regard méfiant. Les fois où elle s'était risquée à considérer ainsi son oncle se comptaient sur les doigts d'une main. Mais enfin, pourquoi ne l'avait-il pas prévenue si … Elle s'appuya contre la maison et croisa ses bras contre elle. Sa voix était un peu plus émue que d'ordinaire lorsqu'elle reprit la parole « C'est vraiment vrai, Roman ? »
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MessageSujet: Re: Summer is Over.   Summer is Over. EmptyMer 29 Oct 2014 - 22:31

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Même s'il était de notoriété publique que les Travers tenaient en haute estime les membres de leur propre famille, il n'en restait pas moins, qu'entre eux, les effusions sentimentales étaient assez rares. Bien sûr ils appréciaient le fait de se retrouver, et il ne se passait pas un moins sans qu'un large banquet familiale soit organisé sous un prétexte pas toujours justifié ni justifiable, mais ils restaient assurément de ces personnes qui appréciaient de garder une certaine distance avec autrui. Ainsi, il était toujours assez déstabilisant de voir que certains Travers, plus que d'autres, entretenaient des liens plus étroit. C'était le cas pour Ada et Roman. Ça avait toujours été le cas pour la nièce et son oncle. Il y avait toujours eu cet amour qui les reliait, et c'était une chose que personne n'avait jamais compris parce que la demoiselle n'avait au final jamais eu vraiment besoin d'une seconde figure paternelle. Et ce n'était pas le masque du père qu'arborait Roman quand il se trouvait en compagnie de sa nièce mais bien celui du protecteur. Comme un chevalier servant sa princesse, et cela n'avait assurément pas aider la demoiselle à sortir de son petit cocon douillet de petite fille riche et pure.

La situation et leur lien avait prit davantage d'ampleur avec le temps. Bien plus encore après son mariage aussi soudain qu'impromptu. Les Travers avaient plutôt bien accueilli la nouvelle, il se félicitait même de cette nouvelle tant quelques doutes avaient longtemps subsister au sujet des préférences de la demoiselle. Tous étaient heureux, sauf un. Roman. Il avait jugé ce mariage comme étant intolérable, et n'avait jamais accordé sa confiance à cet époux qui se montrait par bien des manières trop confiant au sein de cette famille qui n'était pas la sienne. Et sa méfiance, que bien des Travers jugèrent exagérer, ne fut que confirmer quand on vint leur souffler que l'époux avait porté la main sur leur princesse. La colère de la famille ne fut dès lors plus qu'une voix, et la voix, au travers de Roman, trouva l'instrument de sa vengeance. Personne ne su jamais vraiment si elle se douta un jour de ce qui s'était vraiment passé, et elle ne posa pas la question se contentant de vivre son veuvage avec une facilité, somme toute, déconcertante.

Ainsi, quand elle ne répondit qu'avec un entrain mitigé à cette étreinte qu'il lui offrait de bon cœur, il comprit que quelque chose n'allait pas. Puis, le fait qu'elle lui tende un journal avec un air accusateur sur le visage ne fit que le surprendre davantage, néanmoins, interloqué, il saisissait le torchon qu'il ne lisait qu'en de très rares circonstance pour l'ouvrir sur la page des potins et autres rumeurs. Partout était écrit son nom, ainsi que celui de sa supposée fiancée, et ce fut avec une lueur de mécontentement dans le regard qu'il leva les yeux vers sa nièce. « C'est ça. C'est ça qui m'amène. On devait se voir demain, je le sais mais …. Oh, c'est vrai ? Skeeter ment ? Tu ne me l'as pas dit, Roman ? C'est quand même de Siwan dont il s'agit ! », il y avait trop d'interrogations, pas assez de temps pour répondre à tout, mais dans l'ensemble il saisissait sans le moindre de mal tout ce qui avait pu la mettre en colère quand elle avait appris en même temps que tout le monde les fiançailles de Roman. Ce qui en revanche l'étonnait un peu c'était son interrogation au sujet de la fiancée ; il ne s'était jamais vraiment douté que la demoiselle entretenait des liens avec la future madame Roman Travers. Tout comme la dite fiancée c'était bien gardé de lui dire qu'elle fréquentait d'autres Travers que lui.

En guise de réponse, il se contenta de baisser les yeux vers le journal pour en lire le reste de l'article, cessant de prêter, pour un instant, attention à sa nièce qui avait toujours l'air d'être profondément ébranlée par cette histoire. « C'est vraiment vrai, Roman ? », sa voix était saturée d'émotion, et lui était plus furieux que jamais de voir sa vie ainsi étalée à la face du monde. « Oui. C'est vrai. », avait-il laissé tombé le visage fermé tout en froissant entre son poing sans aucune considération pour le fait qu'il ne lui appartenait pas. Il jetait un regard à sa nièce avant de se décider à défaire ses chaussures pleines de terre pour mieux rentrer dans sa maison, toute cette histoire lui avait coupé l'envie de rester dehors, de profiter du temps frais pour jardiner, ou encore de l'automne qu'il aimait tant. « Rentrons. Un thé s'impose pour parler de ça. », et sans l'attendre tant il se trouvait être pris à rebrousse poil, il poussait la porte pour prendre le chemin de la cuisine.

Les elfes de maison qui l'avaient entendu arriver avaient tous quitter les lieux, laissant en plan les citrouilles qu'ils était en train de creuser et les récipients plein de leur chair qui servirait à faire de la soupe ou encore du jus de citrouille. Roman ne s'en formalisait pas, ils finiraient pas revenir une fois qu'il se déciderait à partir de la cuisine, mais en attendant il ouvrait les placards à la recherche de la boîte de feuilles de thé qu'il extirpa des entrailles du meuble avant de mettre de l'eau dans la bouilloire et de la mettre sur le feu. En attendant que l'eau se mette à bouillir il prit place à coté de la fenêtre, observant les dernières feuilles tomber des arbres avant de reprendre la parole. « Personne n'était censé le savoir. Toi. Le reste de la famille. Le gouvernement. Ou encore la presse. Je n'avais pas l'intention que ça se sache avant que les détails ne soient convenablement réglés, et surtout parce que je n'étais pas certain de vraiment me marier au vu de la réticence de la demoiselle. », il avait l'air songeur, comme si s'ouvrir de cette façon au sujet des projets qu'il comptait garder pour lui se révélait être une véritable souffrance. Une obligation dont il se serait vraiment passé, mais il lui devait au moins ça.
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MessageSujet: Re: Summer is Over.   Summer is Over. EmptyJeu 30 Oct 2014 - 17:52

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Roman avait l'air concentré. Ada pinça ses lèvres et se fit muette, immobile. L'image même de la sagesse enfantine. Quand Roman était occupé, elle avait toujours veillé à lui laisser tout l'espace possible : être interrompue dans ce qu'elle faisait, lorsqu'elle était toute entière à son activité, avait toujours laissé un goût amer à la jeune femme. C'était cet ensemble de petites choses, estimait-elle, qui lui avait permis de gagner l'affection de cet oncle que beaucoup ne considéraient que comme un Mangemort glacial et calculateur. Elle regarda le journal se détruire dans les mains de Roman. Quelque part, elle préférait voir ce papier dans cet état. Elle n'avait aucune envie de retomber dessus un matin et de se sentir à nouveau trahie.

Tout allait être simple, maintenant. Ada se raccrocha à cette certitude puérile avec l'énergie d'un enfant courant dans les jupes de sa mère. Roman n'avait-il pas toujours arrangé ? Il y avait - forcément - une explication parfaite. Elle le suivit sans mot dire mais le coeur plus léger. Un peu plus sereine, Ada prit le temps d'observer la décoration. D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours aimé l'endroit. Roman avait bon goût. Il ne s'embarrassait pas d'objets inutiles et elle devinait que ses elfes travaillaient dur, sinon pourquoi son habitation aurait-elle toujours eu une légère odeur de propre, de rassurant, de Roman ?

Ada se permit de se déchausser avant de rentrer dans la cuisine - sinon comment placer ses pieds sur les barreaux inférieurs de la chaise sans tout salir ? - et avança sur le carrelage froid. Ses collants ne lui permettaient pas de s'isoler du froid, mais elle devait reconnaître que les elfes de maison avaient du travailler dur : il faisait chaud dans la cuisine. Elle écarta une citrouille pour poser deux tasses dépareillées. La tasse qu'elle destinait à Roman était l'une de ses préférées, du moins le supposait-elle : les elfes de maison n'apportaient presque le thé de son oncle que dans celle-ci. L'autre présentait un motif plus fleuri et des oiseaux, Ada s'en était entichée il y a longtemps.

« Je crois que je comprends. »
répondit-elle à voix basse en s'asseyant sur une chaise.

Son oncle avait toujours été si secret, mais qu'il ait pu nourrir des projets aussi important sans leur en parler ... Elle en ressentait un pincement au coeur. Elle allait lui demander s'ils ne s'étaient pas toujours tout dit avant de refermer aussi brusquement la bouche qu'elle l'avait ouverte. Non non. Roman ne leur avait pas toujours tout dit. Il agissait en silence puis présentait le fruit de ses efforts quand il était mûr.

« Mais ... Enfin ... Papa, Maman, tu n'as pas eu de leurs nouvelles ? » Elle marqua une pause. « Je ne sais pas ... Vous avez grandi ensemble ... Je ne comprends pas que tu le caches. C'était déjà sûr, non ? Et ... » La demoiselle se retint d'évoquer son frère : il n'était pas plus proche de Roman qu'elle-même, et si leur oncle n'avait pas jugé bon d'en parler à sa propre fratrie ... Elle frissonna. Il ne faisait peut-être pas si chaud que ça dans la cuisine. A moins qu'il n'y ait un léger malaise à l'idée de cette union. Siwan, Siwan ... Elle avait presque son âge, et Ada concevait mal un tel mariage. Elle dardait des regards inquiets et fréquents vers son oncle. Roman avait de la prestance, indéniablement. Ada comprenait qu'on puisse vouloir quelqu'un qui dégageait ce sentiment - tout comme elle comprenait aussi que Siwan pouvait ne pas être à l'aise. Quelle différence d'âge y avait-il entre eux, déjà ? Ada compta silencieusement et fit la grimace.

« On a toujours eu des mariages ... D'Amour, non ? Dans la famille, je veux dire. Ca s'est toujours plutôt bien passé. Pourquoi ... Pourquoi Siwan refuse-t-elle ? Enfin, pourquoi est-ce qu'on la force ? Et pourquoi tu te forces, Roman ? Je n'ai jamais vu quelqu'un te dicter quelque chose. »
Le ton de sa voix s'affaissa lentement et la sorcière se ratatina de concert sur sa chaise. C'était incongru de de demander tout cela, mais la perspective que son oncle s'unisse avec une amie la rendait nerveuse.

La jeune femme s'interrompit. La bouilloire commençait à siffler. « Je suis désolée. Je ne devrais pas te poser autant de questions comme ça. »
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MessageSujet: Re: Summer is Over.   Summer is Over. EmptyVen 31 Oct 2014 - 11:21

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De tous les Travers, Ada était celle qui, physiquement, ressemblait le plus à Roman. Elle avait la peau laiteuse, les mêmes yeux clairs et verts, et surtout le même charme naturel. De ce charme que l'on ne pouvait pas uniquement mettre sur le compte d'une évidente beauté physique, tous les sangs purs apparaissaient comme des sorciers dotés d'une grande beauté, mais pour eux il y avait quelque chose en plus. Ils étaient portés par un parfum de mystère et d'horreur qui tournait sans cesse autour de leur nom, on les trouvait d'autant plus beau que leur personne semblait être inaccessible. Et il était vrai que les Travers restait une famille difficilement atteignable, s'ils ne se coupaient que très rarement du monde ils ne laissaient, en revanche, que trop rarement le monde s'inviter à leur table. Ainsi on ne voyait que trop rarement leur nom affiché sur les premières pages du journal, et le fait que Roman l'eut apporté au sein des feuilles de choux au milieu des cancans de Rita Skeeter, apportait un voile de disgrâce sur le nom qu'il avait toujours cherché à protéger. Le sang avant tout. Leur sang avant tout.

Il haïssait cette femme, il détestait tout ce qu'elle pouvait apporter sur son chemin, et surtout tous les stratagèmes dont elle pouvait user pour s'introduire dans chaque strate de l'univers sorciers. Alors Roman, toujours songeur, ne put que se dire qu'il faudrait qu'il passe de nouveau en revue tous les rangs de ses employés pour dénicher le traître en ces lieux. La traîtrise était peut être un grand grand mot au regard de la situation, mais si ces hommes se permettaient de dévoiler les secrets, faussés, de leur patron alors qu'en serait-il quand il s'agirait des secrets du gouvernement ? Il valait mieux endiguer ce phénomène avait qu'il ne prenne trop d'ampleur.

« Je crois que je comprends. », souffla-t-elle. De ce souffle elle réussit à captiver de nouveau son oncle qui sorti de ses pensées pour tourner un regard nouveau vers elle. Elle était assise à sa table, toujours avec cette vieille tasse qu'elle aimait tant et qu'il avait gardé uniquement pour elle.  « Mais ... Enfin ... Papa, Maman, tu n'as pas eu de leurs nouvelles ? Je ne sais pas ... Vous avez grandi ensemble ... Je ne comprends pas que tu le caches. C'était déjà sûr, non ? Et ... », il fronçait les sourcils suite à l'évocation des parents de la demoiselle. Il était vrai qu'il aurait pu leur faire part de sa décision, mais ils n'avaient pas vraiment la même façon de voir les choses, pas la même vue sur l'avenir parce qu'ils n'avaient tout simplement pas la même vie. Le frère de Roman s'était marié jeune, il avait eu deux enfants, et ses mêmes enfants étaient désormais en âge de se marier ainsi que d'avoir des enfants. Roman avait travaillé toute sa vie, que ce soit pour le gouvernement ou pour lui-même, il n'avait jamais pris la peine de songer à tout cela, et il aurait continué dans cette voie là si les événements avaient prit une toute autre tournure. «  On a toujours eu des mariages ... D'Amour, non ? Dans la famille, je veux dire. Ca s'est toujours plutôt bien passé. Pourquoi ... Pourquoi Siwan refuse-t-elle ? Enfin, pourquoi est-ce qu'on la force ? Et pourquoi tu te forces, Roman ? Je n'ai jamais vu quelqu'un te dicter quelque chose. »Il avait préféré taire ses projets parce qu'il ne souhaitait pas soutenir les jugements de ses pairs, il avait préféré taire ses projets de peur de se prendre cette ultime réflexion en plein visage. L'acte était manqué.

Et manqué de loin. Il se mordait alors l'intérieur de la joue comme pour eviter de se montrer trop incisif à l'égard de sa nièce, la laissant ainsi s'excuser de cet empressement qu'elle manifestait par un trop plein de questions. Puis, dans un calme aux apparences Olympiennes, il s'écartait de son perchoir auprès de la fenêtre un peu trop froide, pour venir s'occuper du thé. Silencieusement, et avec une lenteur calculée, il plaçait le thé dans les petits boules en métal chaînées, avant de venir en mettre une dans la tasse de sa nièce puis dans la sienne. Une délicate odeur de cannelle avait envahit les lieux, et le clapet de la bouilloire commençait à s'agiter sous le frémissement délicat de l'eau en son sein. « Le mariage d'amour ? Peut être, mais à certaine condition. », il plongeait ses yeux dans ceux de sa nièce, la surplombant de toute sa hauteur sans pour autant l'écraser de son évidente mauvaise humeur. « Nous avons été élevé comme ça, moi peut être plus que toi, mais reste-t-il que nous n'épousons pas les gens juste par amour. Nous nous allions à leur nom, à leur sang, pour mieux garder le notre sain et sauf. », un petit sourire sur le bord de ses lèvres charnues venaient accompagner ce ton faussement calme.

Il se tournait pour sortir du placard une boîte de sucres, ainsi qu'une boîte de petits gâteaux qu'il venait placer l'une à coté de l'autre sur la table. « Mais si je me marie avec la jeune Ollivanders ce n'est pas une histoire d'amour. C'est un accord. », le sifflement soudain de la bouilloire vint mettre un terme à la discussion, accaparant de nouveau l'attention de Roman, qui s'en emparait pour venir faire couler l'eau bouillante dans les tasses, rendant l'odeur de cannelle et de thé encore plus forte qu'auparavant. Il prit le temps de bien tout ranger avant de prendre lui même place autour de la table, tout comme il ne reprit pas la parole avant d'avoir laisser choir deux morceaux de sucres dans sa tasse. « Un accord passé entre le vieil Ollivanders et moi. Il voulait protéger sa famille en l'éloignant des soupçons du Magister, et la proposition qu'il m'a faite n'était pas déplaisante. J'ai accepté. Mais je me suis attiré les foudres de la demoiselle en question. », plus que des foudres cela ressemblait bel et bien à un règlement de compte en bon et dû forme. « En matière de mariage, rien n'est jamais certain, et je m'attends à ce qu'à tout moment on vienne m'annoncer qu'elle a fuit, ou tout du moins qu'elle ai réussit à convaincre son père d'annuler l'accord. », il souriait un peu amer tout en parlant et en retirant la boule en métal de l'eau.
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MessageSujet: Re: Summer is Over.   Summer is Over. EmptyVen 31 Oct 2014 - 17:46

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Tandis que l'odeur de cannelle envahissait les lieux, Ada suivait du regard son oncle. Elle avait vexé Roman, voilà, c'était certain. Il faisait des efforts pour ne pas la rembarrer. Elle avait du l'agacer. La jeune femme se mordit les lèvres. Roman n'était pas autant Roman que d'habitude, et elle se doutait bien que c'étaient ces questions et ce journal qui en étaient la cause. Oubliant ses propres sentiments, elle se demanda si elle avait bien fait d'apporter ce journal ? N'avait-elle pas plutôt traîné dans son sillage un très mauvais présage ? Aurait-il mieux valu qu'il l'apprenne autrement ? Non … Non, c'était absurde. Roman n'aurait pas trouvé cela drôle. Elle voulut faire un mouvement pour toucher sa main, un contact physique instinctif comme elle savait les faire lorsqu'elle se sentait mal ou éprouvait de la peine pour ses proches. Mais Ada resta figée. L'impression qu'elle dérangeait peut-être Roman se faisait plus forte, plus insidieuse. Oh, Merlin, elle aurait du se taire. Elle l'écouta religieusement tandis qu'il revenait près d'elle et versait le thé.

Elle resta captive du regard de Roman, sage, silencieuse, tandis que les pensées fusaient à toute vitesse. Tempête dans une petite tête. Bien sûr qu'elle n'aurait pas du croire à cette notion du mariage d'amour et seulement d'amour. Si elle devait faire preuve d'honnêteté vis-à-vis d'elle-même, et qu'elle détestait cela, Ada se doutait bien que les choses n'étaient pas idylliques. Son mari avait pu lui plaire parce qu'il avait le sang pur. Elle avait, plus ou moins consciemment, posé des conditions à son union. Il n'aurait jamais remporté son affection débordante s'il était né moldu, elle en était purement consciente. Et bien sûr, ils n'auraient jamais été amenés à se côtoyer. Etait-ce parce qu'elle ne fréquentant que les Sang Pur qu'Ada ne voulait rien d'autre, ou était-ce l'inverse ? Elle hocha la tête, contrainte. Sa grand-mère n'aurait pas laissé un de ses descendants se marier avec n'importe qui. Elle en était consciente. Comment oublier le spectre glacial de cette femme à la poigne de fer qui avait éduqué si consciencieusement Roman et son père, et qui gardait cette image d'inaccessible même maintenant qu'Ada était majeure et capable de faire ses propres choix ? Avec un tel passif, il avait été stupide de penser que Roman aurait pu choisir de se marier uniquement par amour.

Et elle-même avait été stupide de supposer cela.

Elle hocha la tête quand l'odeur de cannelle se fit plus forte et embauma la pièce. L'espace d'un instant, la vapeur lui sembla une providence, elle cachait son visage à Roman. Ada respira profondément. Il lui semblait, que sous une culpabilité nouvelle, elle avait le cœur au bord des lèvres. Les émotions fortes ne lui avaient jamais réussi, non. Qu'il était doux d'oeuvre à ses recherches le reste du temps pour se tenir écartée de ces manifestations gênantes, quand son corps reprenait le contrôle par delà son esprit et l'apparence de jeune femme du monde qu'elle voulait se donner.

Ada fit appel à sa mémoire pour se souvenir d'Ollivander père. Elle l'imaginait difficilement donner des oukases à sa fille mais hé, ses camarades de cours avaient toujours tenu Roman pour une sorte de croquemitaine. Elle imaginait mal Siwan accepter cela aussi. Siwan était brillante, non ? Elle avait toujours eu cette aura de distinction et d'intelligence qui en avait fait un modèle pour Ada il y a des années de cela. Siwan se serait contentée de former une paire aussi détonnante avec Roman ? Et puis il y avait cette différence d'âge. La jeune Travers n'avait jamais été de ses élèves qui trouvaient leurs professeurs attirant : passé un certain décalage d'âge, Ada ne pouvait concevoir un contact physique de cette nature avec quelqu'un. C'était … C'était vaguement dégoûtant. Il fallait bien un peu plus de rigueur morale sur certains points, quand elle en manquait cruellement lorsqu'il s'agissait de ses expériences.

« Si ça ne t'embête pas … J'aimerais bien en parler avec Siwan. Je ne veux pas m'interposer mais, c'est tellement bizarre … Ca t'ennuierait, Roman ? Tu peux prendre le temps que tu veux pour y réfléchir. En fait, je crois qu'il y a encore une question que j'aimerais te poser. » Elle releva la tête avec un petit sourire désolé, pour fixer de nouveau son oncle. Merlin qu'il était dur de soutenir le regard de Roman et d'avoir l'air impassible. Elle mourrait d'envie de se jetter dans ses bras, qu'il lui raconte des histoires, lui montre des sortilèges, la laisse s'émerveiller comme lorsqu'elle était enfant. Mais du haut de ses vingt et quelques années, Ada tâchait de réagir avec ce qu'elle estimait être de la maturité.

« Est-ce que je suis juste une ravissante idiote, Roman ? »


Elle prit une grande inspiration. Maintenant les premiers mots étaient lâchés, elle pouvait laisser plus libre court à cette sensation qui lui pesait sur le cœur depuis quelques années. Oh, pas d'une manière écrasante, mais comme une piqûre d'insecte. Une douleur régulière, parfois aigue, jamais tout à fait guérie. Il y avait tant de faits qui lui laissaient un goût amer. Le comportement de son frère, la surprotection de ses parents, et … Elle ne savait pas au juste : l'impression que l'accident de son mari avait été un peu trop rapide. Que les médicomages ne lui avaient pas tout dit. Comment avait-elle pu passer à côté de problèmes cardiaques durant leur relation ? N'avait-elle pas, oui ou non, un fichu pouvoir de soigneuse ?

« J'ai bien conscience que je ne suis pas un petit génie comme … Eh bien comme Siwan ou comme l'est Granger. Et je le vois bien, que je suis en décalage avec les autres. Que je ne réagis pas tout à fait pareil, et jamais aussi vite quand il ne s'agit pas juste de mes cours. Et venir te voir comme ça ce soir, j'ai l'impression que c'est encore une erreur. J'aurais au moins pu t'envoyer un hibou, ne pas te prendre en traître comme ça. Je n'ai pas été polie avec toi. Et je ne sais pas … Je ne sais pas comment je pourrais trouver l'aisance qu'ont les autres pour aborder ces sujets. J'ai simplement l'impression que je viens t'encombrer. Et … Il faut que tu me le dises si je t'encombre, Roman. Je sais que tu vas te marier, ça ne pourra plus être comme avant. J'ai tellement peur de finir par t'ennuyer. »

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MessageSujet: Re: Summer is Over.   Summer is Over. EmptyDim 2 Nov 2014 - 15:50

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L'amour. C'était en quelque sorte le nouveau mot à la mode, le nouvel art de vivre qui faisait que l'élite de la société des sorciers se défaisaient un peu de leurs convenances et de leurs habitudes pour se lancer dans la quête illusoire de l'amour. Les jeunes avaient tous ce mot à la bouche et se le répétait comme un mantra infini, tentant de se convaincre eux-même qu'ils finiraient bien par le trouver leur grand amour. Seulement, l'amour ce n'était pas comme la mort, ça n'était pas inévitable, tout comme on ne pouvait pas être sûr et certains de tomber un jour sur l'élu de son cœur, ou sur ce qu'il était courant d'appeler son âme sœur. En amour, en amour véritable et non une vague inclination qui n'avait pour source que des mélanges d'hormones suscitant l’appétit sexuel ou l'envie de conquête de cet autre, il n'y avait jamais que beaucoup d'appelés et très peu d'élu.

Il était alors bien difficile pour Roman de dire que l'amour était une question qu'il maîtrisait pour la bonne et simple raison qu'il n'avait jamais eu d'inclination majeur envers qui que ce soit, et que ces expériences avec le beau sexe avait toujours été de l'ordre du bref. Jamais de caresses. Pas de mots susurrés à l'oreille. Pas plus que de baisers. Il n'y avait jamais eu que quelques étreintes passionnées poussées par un besoin primaire et insatiable que l'humanité cultivée comme un pécher original dès plus distrayant. L'amour était un terrain glissant sur lequel il ne s'aventurait que rarement sauf s'il s'agissait de toute l'affection qu'il portait à sa famille, mais le sujet qu'abordait Ada n'avait rien à voir avec tout cela et il n'était pas sans l'ignorer.

Il se souvenait que jeune, il avait lu dans un de ces livres de nécrologie traitant des façons de vaincre la mort tout en la retirant des corps à l'aube de l’embaumement, de retisser l’infime lien entre le monde terrestre et celui des esprit avait un rapport avec l'amour. Qu'il fallait au moins un incommensurable amour pour réussir à protéger quelqu'un, qu'il en fallait un amour incalculable pour faire le sacrifice qui offrirait le survit de l'être aimé, mais qu'il en fallait encore davantage pour faire revenir un mort à la vie. Plus jeune, il avait trouvé que cette explication n'avait aucun sens, que la magie de l'amour ne pouvait pas avoir de rapport avec la mort, mais il avait appris à réviser son jugement quand quelques années plus tôt c'était ce même amour porté dans le sang du jeune Harry Potter qui s'était révélé être la clé de la résurrection du corps du Magister, tout comme cela s'était révélé être la solution à cette aura qui le rendait intouchable.

Néanmoins tout cela restait bien loin de lui, encore bien opaque et brumeux, à l'instar des volutes de fumées blanches qui s'échappaient lentement de sa tasse pour venir s'enrouler puis disparaître dans l'atmosphère ambiant de sa demeure. « Si ça ne t'embête pas … J'aimerais bien en parler avec Siwan. Je ne veux pas m'interposer mais, c'est tellement bizarre … Ça t'ennuierait, Roman ? Tu peux prendre le temps que tu veux pour y réfléchir. En fait, je crois qu'il y a encore une question que j'aimerais te poser. », tout son visage se contractait en entendant qu'elle souhaitait rentrer un peu plus dans les détails en compagnie de sa si réticente fiancée. Il n'appréciait que trop moyennement le fait que l'on vienne interférer dans ses affaires et encore davantage quand on venait à douter des démarches qu'il avait lui-même entrepris. Néanmoins aux interrogations de sa nièce il ne répondit que par un vaste silence suivit par le bruit de la déglutition difficile d'une gorgée de thé brûlait. Il jugeait qu'il valait mieux pour lui et pour elle qu'il se brûle la trachée plutôt que de la renvoyer chez elle en lui disant de ne pas se mêler de ce qui ne la regardait pas.

« Est-ce que je suis juste une ravissante idiote, Roman ? »,  la question était arrivée comme un cheveux sur la soupe. Étrange, presque malvenue, elle avait réussit lui faire relever les yeux de sa tasse. Fronçant les sourcils, exprimant ainsi toute la vague d'incompréhension qui accompagnait les propos de la demoiselle, il n'en fut que reconnaissant de la voir arriver. Il avait tout de même étant soulagé d'y voir la marque d'une affection encore enfantine, d'un caprice d'une enfant chérie qui verrait ses adorateurs s'éloigner sans se retourner. A cela il n'avait pas grand chose à répondre, pas tant parce qu'il estimait pouvoir donner son affection à qui il le voulait, mais surtout parce que le simple fait qu'elle puisse ne serait-ce que douter de l'intemporalité de celle-ci le blessait.

Il prit donc le temps de terminer sa tasse de thé qui, malgré le sucre qu'il y avait ajouté, restait amer dans sa bouche, avant d'ouvrir la seconde boîte pour venir y prendre un biscuit. Les sucreries avaient toujours tendance à radoucir l'humeur de Roman. « Tu penses vraiment qu'il suffit que je me marie pour que les choses changent ? », il croquait dans le biscuit faisant tomber quelques miettes sur la table. « T'ais-je abandonné quand tu t'es mariée ? Me suis-je permis de juger ce choix qui n'a sans nul doute fait qu’apparaître comme hasardeux ? Non, je n'ai jamais fait que te soutenir, t'aider en toute circonstance, comme le reste de cette famille, parce que nous sommes comme ça et que nous nous serrons les coudes. », il parlait d'un ton détaché, fixant le morceau de biscuits au chocolat qui se trouvait encore entre ses doigts et qui ne demandait qu'à être englouti. « Si tu veux te faire ta propre idée, je ne t'en empêcherais pas, mais je n'attends pas de toi que tu viennes juger le moindre de mes actes. », il avalait la dernière partie de son biscuit avant de venir planter son regard dans celui de sa nièce, il époussetait ses mains au dessus de la table se débarrassant de la poussière sucrée qui recourant le bout de ses doigts. « En revanche, si tout cela n'est qu'un prétexte fumeux pour me faire une crise de jalousie, je te pries d’arrêter une immédiatement, tu es comme ma fille. Ça ne changera pas. Tu n'es pas idiote, pas plus que tu ne m'ennuies, et il ne tient qu'à toi que ça ne change pas. Alors cesse de raconter n'importe quoi.»
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MessageSujet: Re: Summer is Over.   Summer is Over. EmptyDim 9 Nov 2014 - 10:37

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Bien sûr, Ada aurait sans doute pu se souvenir seule que poser des questions à Roman et l'amener à s'exprimer sur ses sentiments constituait une idée stupide. Elle aurait pu s'en souvenir seule, décider qu'elle poserait ses questions à quelqu'un d'autre si cela était possible, et s'épargner une telle épreuve. Laisser à un psychomage le soin de se prendre un retour de flammes, si Roman décidait un jour d'entreprendre une thérapie, ce serait toujours moins risqué que de risquer soi-même la grogne de son oncle. A vrai dire, si elle avait disposé d'un retourneur de temps, Ada aurait soigneusement pris la peine de remonter quelques secondes en arrière et se taire avant que la situation ne lui semble aussi froide et aussi délicate à démêler. D'accord, éthiquement, ce n'était pas joli-joli de vouloir éviter les raisons qui mettaient Roman dans une juste colère. Mais Ada considérait l'éthique comme nettement moins importante que sa petite personne et préférer se protéger plutôt que de conserver son sens moral.

Ada resta le nez face à son thé tandis que Roman décortiquait avec méticulosité les raisons de son agacement. Elle se décomposa petit à petit, se maudissant de ne pas avoir su prévoir l'état dans lequel serait Roman en entendant ses questions. Là tout de suite, elle se sentait effectivement comme une ravissante idiote.

Rester le nez dans son thé n'était bien sûr pas possible, et Ada releva les yeux vers son oncle. Elle avait fait de la peine à Roman. Roman qui s'était occupé d'elle depuis sa naissance, avait du la tenir de nombreuses heures dans ses bras avant qu'elle ait l'âge de s'en souvenir, l'avait toujours traitée avec égards et considérations. Roman avait toujours représenté la figure de l'adulte-formidable de son entourage, qui ne considérait pas ses problèmes de petit fille avec la distance froide des adultes, participait à son quotidien mais n'était pas ses parents : la présence idéale. Et il semblait à Ada qu'elle lui rendait bien mal la pareille, n'était qu'un boulet aux chevilles de son oncle.

«Oh ... Pardon, c'était grossier de ma part. »

La jeune femme baissa les yeux sur la table, cherchant une quelconque échappatoire. Brandir un biscuit devant Roman n'était pas ce qu'elle aurait considéré comme une excellente diversion, et elle ne tenait pas à insulter derechef l'intelligence de son oncle. Méticuleusement, pour se donner une contenance et apprivoiser son stress, Ada se saisit d'un biscuit qu'elle entreprit de diviser en deux parties, elles-mêmes divisées en deux parties au moyen de ses doigts graciles.

« Je ne veux pas te faire une crise de jalousie. J'ai peur mais je crois que c'est normal, et je sais que je n'aime pas ... Je ne sais pas, disons que je n'aime pas l'idée de changer de rapport avec Siwan sans l'avoir vu venir. J'ai peur que ce soit gênant aux réunions de famille, j'ai peur d'être gênée en ta présence et de moins profiter de cette présence ... Mais je ... Heu. Je sais que tu n'es pas responsable de ça, alors je ne vais pas pleurer sur ton épaule. Il faut que j'exorcise cette peur comme une grande. »

Utiliser l'expression "comme une grande", c'était bien une preuve irréfutable de ne pas en être une, n'est-ce pas ? Ada avala un quart de biscuit pour se donner le temps de réfléchir. Sa main droite commença aussitôt à pianoter en silence sur la table. Du Wagner. Un compositeur moldu, qu'elle n'aimait pas particulièrement, mais qui réussissait à distiller l'urgence d'une situation en quelques notes. Ses doigts montaient et redescendaient machinalement avant de se poser sans un bruit : Ada avait acquis cette capacité touchante mais futile pour pouvoir passer ses Aspics sans déranger ses camarades.
Le biscuit ou le pianotement durent faire leur effet. La soigneuse se sentit un peu moins nerveuse. Maintenant qu'elle venait de déballer à Roman - et à elle-même, un flot de pensées gênantes qui la mettrait au pied du mur si elle voulait essayer à nouveau de se plaindre de ce mariage, elle se sentait l'esprit un peu embrumé. Pourquoi le face à face avec autrui ne pouvait-il pas comporter un carnet dont elle aurait biffé un à un les sujets qu'elle désirait aborder ? Merlin, qu'il était difficile de vivre en société.

« Je n'aurais pas du te dire ça, Roman. C'était injuste. Tu étais là à mon mariage et tu étais là pour me soutenir après. Même si ce qu'il s'est passé est indistinct, je sais que tu m'as aidée. J'aimerais vraiment m'en souvenir, et je crois que ça me rassurerait pour de bon sur le fait que tu ne me laisseras jamais, mais je crois que ... Enfin, que le problème vient de moi et que je n'ai pas envie de ... de me rappeler tout ça ... »

Ada eut un sanglot et décida de s'arrêter net. La plupart du temps, elle vivait plutôt bien de ce deuil. La passion si forte était devenue si ténue, n'avait laissé place qu'à un attachement très faible. La plupart du temps, oui, Ada se sentait juste déboussolée. Cette fois, le souvenir de son défunt mari se teintait d'un peu de culpabilité. Elle frissonna et s'empara avidement de sa tasse de thé. Si elle se plongeait dans cette odeur et cette chaleur réconfortante, elle devrait bientôt se sentir un peu mieux. L'overdose d'émotions, c'était assez.
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MessageSujet: Re: Summer is Over.   Summer is Over. EmptyDim 7 Déc 2014 - 21:57

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Si Roman avait eu des enfants il aurait en tout point souhaité qu'ils soient à l'image d'Ada. Elle avait en elle toutes les qualités qui faisaient d'un Travers un Travers encore meilleur, bien sûr certaines mauvaises langues disaient d'elles qu'elle avait été un petit peu trop gâté et que c'était pour cette raison qu'elle n'était pas aussi courageuse que ses pairs. Sur ce point, Roman n'était pas d'accord, et à chaque réunion de famille, avec cette façon bien taciturne qu'il avait de s'exprimer, il ne pouvait s'empêcher de prendre sa défense. Il osait alors dire qu'Ada était parfaite, parce qu'à ses yeux elle l'était vraiment, mais que ses erreurs venaient tout simplement du fait qu'elle était encore jeune, que le monde ne l'avait pas encore éprouvé et qu'il lui fallait encore apprendre. A toutes ces paroles énoncées autour de la table du repas dominicale et habituel, tout le reste de la famille se lancé un regard entendu que Roman préférait ignorer à chaque fois. Ce regard qu'il évinçait n'avait pour autre sens qu'un « cause toujours tu m’intéresses » quand ce n'était pas un « il se fait encore des illusions ce petit », mais peu importait l’intéressé car lui savait qu'il avait raison et que seul cela comptait à ses yeux.

Ainsi, quand Ada se mettait à pleurer, même si la larme se montrait être unique et rapidement ravalée, cela lui faisait toujours un pincement au cœur. Il pouvait s'efforcer de ne rien en montrer, mais restait toujours cette douloureuse sensation d'avoir failli quelque part. Parfois, il se demandait si son frère éprouvé le même genre de sentiments ou, tout du moins, s'il avait déjà fait l'expérience de ce ressenti si particulier ; puis il se disait que cela ne pouvait être qu'évident après tout, même si Roman était fort proche de Ada, il n'était pas son père mais tout simplement son oncle. Un oncle au regard paternel tout de même.

« Ada... », il soupirait, le cœur étreint par cette soudaine tristesse qui l'accablait un peu trop pour qu'il trouve cela supportable. Il lâchait sa tasse, et venait saisir les mains de sa tendre nièce qui ne cessait de pianoter au rythme de cette anxiété qui l'envahissait. « Ne t'excuse pas s'il te plaît, il n'y a pas lieu d'être triste à ce sujet. », il caressait du bout de son pouce les paumes ouvertes de ses mains douces et si froides. « Et puis tu sais, le mariage n'est pas encore fait, et je t'avouerais qu'il ne tient vraiment qu'à un fils. Je ne le crie pas sur tous les toits parce qu'il y a une chance sur dix qu'il se fasse, alors ne t'inquiètes pas. », il lâchait ses mains avec une délicatesse qu'on aurait bien eu du mal à deviner chez l'homme qu'il était, et bien plus de mal encore à imaginer au regard de sa profession mais surtout des rumeurs qui courraient à son sujet.

« Qui plus est la famille Travers à toujours son mot à dire, il n'est pas rare qu'une prise de décisions jugée hâtive, même à mon âge soit révoquée par nos aïeux. Je doute que ma mère, ta grand-mère, désapprouve cette union, mais je pense que tout comme toi, le fait d'être ainsi mis au courant la laissera bouillante de colère et qu'elle ne tardera pas à me le faire savoir. », le voile d'un sourire s'installait sur ses lèvres à peine charnues, et il se mit à penser à sa mère. Il était vrai qu'elle n'allait pas apprécier, il était aussi vrai qu'elle n'avait jamais vraiment cherché à marié son fils cadet. Elle avait toujours dit qu'il avait de trop grandes capacités pour les gaspiller dans une attitude de jeune épousé pas plus qu'il n'aurait jamais le temps convoler, et elle avait eu raison. Terriblement raison. Dans sa vie, il n'avait jamais eu le temps rien si ce n'était celui de travailler et le travaille restait encore sa plus grande passion. Marié ou non cela ne changerait rien à son quotidien. Marié ou non il continuerait à être lui-même. Et cela même si toute sa famille venait à en douter. Il s'en contre-fichait.

« Rien ne va changer Ada. Rien ne changera jamais. Je serais toujours là pour t'aider. Je serais toujours là pour te protéger malgré toi. Tu ne le vois peut être pas, tu ne le sentiras pas toujours, mais tu nous auras toujours derrière toi. Cela fait notre force. », et parfois même un peu leur faiblesse car avec leurs actes, avec ses actes, ils devenaient gardiens de bien des secrets, des secrets dont elle ne devrait jamais entendre parler.

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