❝ Citation au choix ❞Life in technicolorelle a passé son permis de transplanage pendant sa dernière année au CEPAS. le permis de conduire, coûteux, a été financé grâce à l'un des plans d'aide garantis par
Mage Embauche. Jiàn suit actuellement les cours, en même temps que sa mère, si bien que chaque séance est assez...
intense.
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☇ 001. independant ; elle a toujours été
gâtée, Jiàn. au-delà des attentes et exigences strictes dues à son nom, elle a été plus couverte d'amour qu'elle n'aurait pu en rêver. il y a cette photo de ses premiers pas pour en témoigner : poupon à la démarche tanguante et à l'équilibre encore précaire, un grand sourire heureux piqué de deux dents à la gencive inférieure, flanquée de Nao et Min un peu craintifs à l'idée qu'elle ne chute ; scène qui s'achève sur elle qui s'arrête en fronçant ses petits sourcils, et qui mord chacune des mains qui la retiennent pour leur échapper en riant. unique fille après deux garçns, elle a été plus que choyée, ne s'est jamais sentie en reste, de trop, isolée parce que jugée inapte à participer à leurs jeux. pendant quelques années, alors qu'elle ne pouvait pas faire dix pas sans trébucher sur ses propres pieds, il suffisait de deux ou trois larmes de crocodile pour que l'un de ses aînés se précipite pour la prendre sur son dos ou la porte en princesse, tandis que l'autre récupérait son sac, son parapluie, lui apportait sa boisson favorite, etc. c'était marrant mais très tôt, l'envie d'indépendance s'est cristallisée jusqu'à devenir un
besoin. elle voulait leur échapper de temps à autres, avoir le droit de faire des choses sans que chacun d'eux n'ait à y redire, et puis se débrouiller un peu par elle-même aussi. c'était leur galère commune, à Dylan Li et elle, mais Jiàn ne l'a pas supportée aussi longtemps que sa meilleure amie. réaction drastique : fugues nocturnes, éclats de voix, à 8 ans à peine elle a causé tant de tracas que consulter un mage thérapeute est devenu une obligation. la famille a trouvé une sorte d'équilibre. pas
parfait, mais assez pour qu'elle puisse au moins respirer, faire ses propres expériences, avoir le droit de
chuter et de se relever. et puis Bǎo Lán est né cette année là, concentrant le surplus d'attention ailleurs parce qu'il avait des besoins spécifiques, du fait de sa surdité. aujourd'hui encore, Jiàn oscille entre le besoin de s'ouvrir au monde et celui de se retrancher sur elle-même. ses moments de solitude sont plus que sacrés :
nécessaires. elle étouffe si on s'invite dans sa bulle ou qu'on la force à sociabiliser lorsqu'elle n'est pas dans le
mood. alors tantôt elle est énergique, amusante et pleine d'entrain, tantôt elle est drainée et n'aspire qu'à disparaître de la surface du globe le temps de se ressourcer.
☇ 002. ballerina ; l'année de ses 8 ans, sa mère l'a inscrite au piano mais elle a arrêté assez vite :
c'est la danse qui l'a captivée. un peu trop rigide à son goût, mais une façon de mieux percevoir et maîtriser ce corps dans lequel elle se sentait un peu pataude. elle s'est découverte souple, s'est réconciliée avec sa silhouette tout en longueur, on l'a même décrétée
talentueuse. ballerine en herbe aux progrès fulgurants, l'envie de confirmer les prévisions la concernant l'a poussée à faire encore
mieux et elle rapidement passée de débutante à intermédiaire, puis au cap des pointes et des grands
jetés, tandis que l'intérêt teinté de curiosité se muait en
passion. freinée par l'internat en première et deuxième année, elle a pu rejoindre l'année suivante le
cours d'art, et plus spécifiquement le club se consacrant à la danse, encadré par des professionnels qui tenaient aussi un studio de danse à Londres. c'était pratique, parce que les cours qu'ils donnaient à l'école pouvaient être ensuite poursuivis en dehors, pendant les vacances, suivi cohérent qui permettait aux jeunes de participer aux galas annuels.
corps de ballet au début de l'adolescence, Jiàn se donnait tant qu'elle a décroché à ses 15 ans (2001) son premier rôle de soliste, écopant de regards de travers de la part des plus grandes. sa prestation bien accueillie lui a donné l'opportunité de représenter l’Angleterre aux
Chausson d’Or, compétition prisée. la pression accentuée par les limites et complications qu'imposait la guerre a été à l'origine de nombreux coups bas parmi les candidats espérant être qualifiés et recevoir l'autorisation de franchir la frontière, et Jiàn s'est fait avoir à ce jeu-là : uc uc uc.
à sa reprise il lui a fallu batailler, mais elle est tout récemment passée
coryphée, ce qui lui a valu une recommandation pour le cursus de danse au WADA. elle y entrera en septembre, ayant décroché ses ASPICs en juin/juillet 2004.
☇ 003. obsession ; il semble anodin, son polaroid magique rose. apanage inoffensif, incontournable d'une gamine issue d'une génération découvrant et abusant des réseaux sociaux : en un clic se figent sur papier glacé quelques secondes d'une scène qui tourne en boucle, à l'infini. il y a plus pourtant : une touche d'
athazagoraphobie (peur d'être oubliée) née de l'époque où elle a perdu les bénéfices de plusieurs mois, années de durs efforts, remplacée en un claquement de doigt par une autre fille pour un spectacle, après avoir sacrifié sang et sueur sur les planches. Jiàn, elle a eu cette épiphanie qui ne vient à d'autres qu'en milieu de vie : a pris conscience d'être
éphémère, une fleur bientôt fanée. il suffirait de si peu pour qu'elle sombre dans l'oubli et cette seule idée la tracasse, l'angoisse. s'y ajoute une drôle de crainte, peur panique due aux drames internes ayant secoué la famille de son meilleur ami il y a quelques années : inquiétude à l'idée d'
oublier elle-même ; que s'effacent de son esprit des pans de vie, des souvenirs, des visages. des êtres
aimés. Jiàn a le goût des albums légendés : un sourire, un flash, une date, des noms, un mémo en deux mots. c'est sans doute l'un des rares domaines dans lesquels elle se montre si structurée et appliquée. et régulièrement, elle les parcours seule ou avec l'un de ses frères ; serrement au cœur empreint de nostalgie, éclats de rires, réminiscences à mi-voix. parfois, ce sont ses parents qu'elle entraîne dans son trip
trip down memory lane, toujours partante pour les entendre retracer la genèse de leur histoire, de celles d'aïeuls oubliés, ou simplement des anecdotes d'enfance que le temps a gommées de son esprit mais dont elle se fait une représentation presque vivace à force de les avoir entendues de leur bouche. inédites ou redites, Jiàn ne s'en lasse pas : un pied dans le passé, elle les entend avec la même attention jusqu'à pouvoir compléter les phrases elle-même ou les réciter simultanément.
☇ 004. perfection ; credo accroché sur la porte de sa chambre :
study hard do good and the good life will follow ;
nothing worth having comes easy. c'est clairement une tare de Chang que ce perfectionnisme exacerbé, cette violente haine de l'échec qui pousse tôt ou tard, trop souvent peut-être, à se haïr
soi-même. Jiàn ne se pardonne que difficilement ses erreurs. la sensation est presque toujours présente, en sourdine, mais parfois elle la
possède comme un hurlement intérieur dont l'écho se répercute dans la moindre de ses cellules, jusqu'à ce qu'elle en suffoque. il n'y a sans doute rien de plus dangereux pour son équilibre que ces instants où ses traits se figent en une mine placide, inexpressive, cherchant à masquer la tourmente. au-delà du nuancier brun de ses iris fuyants, une tempête : jamais certaine que ses efforts soient
suffisants, jamais satisfaite à 100%. c'est un peu d'elle et un peu de son héritage à la fois : une éducation en deux extrêmes, entre lourdes exigences et amour proche de l'adoration. elle a ce côté digne et impérieux en apparence qui contraste avec le chaos tantôt joyeux tantôt angsty qui envahit son esprit. il y a la carapace : l'allure tout en maîtrise, en port de tête charismatique et en pas de danseuse, qui laisse à croire que son existence entière est sous contrôle, parfaite, aura de
snob. ce n'est pas anodin, c'est littéralement son
armure. très solide en apparence, et c'est vrai qu'elle lui a plus d'une fois permis d'affronter la pression et tant d'autres situations délicates sans ciller. au point qu'il lui arrive à elle-même de se demander si elle est insensible, si elle ressent les choses, si son cœur bat correctement. mais parfois l'armure est assez fragile pour qu'un simple effleurement la fracture ; ça arrive avec un temps de retard, souvent et alors, toutes les émotions sont décuplées, comme une revenche. Jiàn déteste qu'on se doute de combien elle est vulnérable et hyper sensible et susceptible et
messy à l'intérieur, parce que si même les apparences s'effondrent, que lui restera-t-il ? il n'y a que dans le secret de sa chambre — dans ce
bordel soft (mais jamais
trop chaotique) révélateur de ce qu'elle est intérieurement — ou aux côtés de ses meilleurs amis, qu'elle se dévoile réellement. avec son vague à l'âme, ses rêves éveillés et ses breakdown silencieux, sa maladresse si éloignée de la maîtrise gracieuse dont elle fait montre en dehors, et puis ces instants où elle se sent stupide (eux seuls ont le droit d'en rire sans qu'elle ne leur en tienne
trop rigueur). un peu comme sa mère, un peu comme ses frères, elle sait masquer la détresse jusqu'à en nier l'existence : touches couleur crème pour effacer les cernes violacés, blush rosé, un peu de rouge et un sourire. Jiàn enterre et réprime les frustrations et la détresse indésirables qui entachent son idéal de perfection, sans jamais vouloir admettre que tôt ou tard, elles finissent toujours par lui exploser au visage.
☇ 005. closet smoker ; encore une chose qui ferait
tâche, encore une petite honte, une imperfection. aux yeux de ses proches du moins, et de la famille à l'étranger. Jiàn a commencé... oh, elle ne sait plus trop. pendant un spectacle, il lui semble : elle venait de reprendre après sa pause imposée, et il y avait l'angoisse, la certitude de se louper, de tout ruiner ; elle s'était sentie suffoquer et avait fui les coulisses pour se précipiter vers une sortie de secours, sans trop savoir ce qu'elle y ferait. fuir ou simplement prendre une bouffée d'oxygène pour repartir conquérir la scène ? y'avait là d'autres danseurs, échappés en douce pour une bouffée de nicotine. et ils lui avaient proposé leur simili remède contre le stress, cloisonné dans un cylindre de papier roulé. c'est sans doute plus pour ne pas sembler
bébé qu'elle a accepté, prétendant qu'il ne s'agissait pas du tout d'une nouveauté pour elle ; vaine tentative, puisque la première bouffée lui avait fait cracher un poumon. joues rouges, poupée parfaite toute défaite avec ses yeux humides de fausses larmes, éclats de rire de la part des autres, sa réponse au défi avait été de continuer et depuis... elle n'a pas arrêté. c'est con mais avec ça, elle s'est sentie plus acceptée par les autres danseurs, à croire que savoir tirer sur une cigarette était une sorte de passage à l'âge adulte pour eux, ASPICs sociales un peu. à force c'est devenu une habitude réconfortante, un coupe-faim quand elle n'avait pas le temps de s'accorder une pause, un moyen de se détendre et d'échapper aux émotions négatives, un canalisateur d'angoisse, une dose de courage, une façon de sembler
cool. palliatif, placebo, confort artificiel, mais toujours à l'insu des parents.
☇ 006. writer ; elle aime lire, Jiàn, et observer, mais aussi partager. petite elle parlait à n'en plus finir : c'était l'horreur pendant les trajets (bien avant la guerre et le bannissement des voitures sous l'égide de Lord V), entre les prétendues prédictions ("
je seeeens... je sens que cette musique envoie des ondes très négatives, on devrait changer de fréquence, hmmm"), les chansons à rallonge aux paroles sans queue ni tête ("
j'ai demandé à la luuune si tu pouvais envoyer une leeeettre, ça ne t'a pas suffiiiii") et les histoires improvisées sans fil conducteur ("
il était une fois il y a très longtemps un royaume très éloigné. ils étaient très heureux et ils manquaient de rien et c'était le bonheur et un jour où tout allait bien, comme ça, au moment où ils s'y attendaient le moins il arriva quelque chose ! et à cause de cette chose là que cette chose était arrivée ça faisait que le royaume était menacé mais une grosse menace très menaçante et alors ils étaient désemparés et ils ont entendu une voix — ça arrivait dans ces temps-là (...)"). et puis elle a grandi, est devenue
self conscious sur les bords, détestant l'idée de risquer de se ridiculiser. alors à la place elle s'est mise à écrire. bribes d'idées, quantités de projets avortés, toujours entamés avec feu puis abandonnés en cours de route. découvrir les
fanfictions a été sa révélation : en démarrant sur des bases concrètes, faceclaim réel et caractéristiques connues en guise de point de départ, elle n'a plus du tout de mal à s'approprier un personnage, à l'étoffer et à développer une intrigue solide autour de lui. et si elle pleure à chaudes larmes,
manque d'air même lorsqu'elle lit quelque chose de poignant,
écrire les péripéties et imposer une montagne de drames à ses personnages ne la dérange pas du tout. franchement, elle est douée pour ça et ses fics ont leur petit succès. elle est de ces auteurs que l'on aime et déteste à la fois, parce qu'elle un peu cruelle et a l'art des plot twist qu'on adore détester ou déteste adorer ; et qu'elle est douée pour instaurer un certain suspens à chaque fin de chapitre, a la plume agréable, et est fiable pour les
happy end.
☇ 007. fidelis familiae amicisqve ; quand elle accorde son attention, c'est pour de vrai. quand elle aime, elle aime vraiment. Jiàn pourrait se décarcasser pour quelqu'un s'il est question d'une cause ou d'un coup de cœur ou d'une passion ou de quelque chose de plus profond, sentiments solides et durables. loyale à sa famille et à ses amis, à l'écoute, toujours prête à pleurer avec eux, rire avec eux, ou à les écouter parler en long en large et en travers de leurs émotions ; toujours partante pour les décortiquer et les analyser en quête d'une éclaircie. si ça ne dépendait que d'elle elle serait fiable à 100%. cela dit, elle est un peu dans les nuages, et si son
talking agenda ne lui mentionne pas un détail, elle peut oublier quelqu'un en ville parce qu'elle l'a complètement oublié et est partie suivre x idée ayant poppé sans crier gare. en plus, elle oublie une fois sur deux de répondre à son pow, oupsy.
☇ 008. shopaholic ; c'est compulsif : Jiàn a un terrible problème avec le shopping. elle ne
sait pas à quoi c'est dû, qu'on ne lui demande pas de décrire l'élément déclencheur ou quoi que ce soit du genre (à vrai dire, elle n'a pas envie de s'avouer que c'est une sorte de compensation depuis qu'elle a retrouvé le contrôle de son alimentation). elle sait juste que parfois, le besoin de claquer des gallions la ronge comme une
gangrène. ça commence tel un bourdonnement subtile au creux de l'oreille et puis des fourmis dans les jambes, ce qu'elle appelle des
crampes d'impatience et qui fait ses frères lever les yeux au ciel ; et ça s'achève en véritable
frénésie. dans ces moments-là elle ne peut pas croiser une vitrine sans voir les mannequins ensorcelés l'appeler, à croire qu'ils sentent son envie et l'exacerbent de leur mieux jusqu'à ce qu'elle
craque. elle se sent tellement bien lorsqu'elle cède qu'elle dépense sans compter. avant, ça n'avait pas d'importance, mais depuis la fin de la guerre, c'est
terrible, presque dramatique. un secret honteux, les sacs qu'elle fait rentrer en douce dans la maison, cœur battant, et planque sous son lit comme une criminelle, avant de s'enterrer sous la couette avec la lumière de son pow pour calculer le total des reçus, l'argent dépensé qu'elle n'a
même pas. les jours suivants, périple en sens inverse : il lui faut tout ramener, supplier que les vendeuses acceptent de reprendre ce qu'elle a acheté sur un coup de tête, mais parfois elle n'arrive pas à s'y résoudre lorsqu'elle est tombée
amoureuse d'un vêtement. alors il lui faut faire des heures sup pour compenser, ou vendre d'anciennes affaires, et c'est vraiment un crève-cœur. il lui faudrait épouser un homme riche, clairement ; comme ça il paierait les dettes et lui permettrait d'acheter, acheter et encore acheter sans compter. le pire, sûrement, c'est quand elle mytho pour se couvrir : par exemple, il y a deux semaines, elle s'est bagarrée avec un homme pour une écharpe et a prétendu vouloir l'offrir à sa
tante mourante. puis elle a recroisé le type alors qu'elle
portait l'écharpe, et a dû affirmer que ladite tante était morte et la lui avait léguée. moment gênant à
souhait.
☇ 009. idealist ; Jiàn, elle a la fâcheuse tendance de s'emballer et de s'émerveiller et de
rêver les choses et les gens avant de réellement les connaître. elle s'en fait une idée idéalisée, se raconte des histoires toute éveillée, daydreams qui se brisent en milliers d'éclats lorsque confrontés à la réalité tangible. amis ou amoureux, elle a beaucoup trop d'attentes et est donc... facilement déçue, en plus de sembler froide parce que
besoin d'affection incroyablement intense masqué sous un curieux mélange de
réserve et de
peur (d'aimer plus que l'autre, de se rendre vulnérable, d'être abandonnée...). en quelques jours, semaines, c'est la dégringolades et l'intérêt meurt inexorablement, à mesure qu'elle prend conscience des
imperfections de l'autre au point de les trouver intolérables. ça la rend mélancolique, parce qu'elle s'en veut mais ne peut pas faire grand-chose pour inverser le processus de détachement une fois qu'il est enclenché. et alors il faut attendre le nouveau coup de cœur pour se sentir à nouveau intensément vivante.
☇ 010. tricks ; petite, Jiàn a """prédit""" que son père allait se casser une dent (littéralement) sur une fournée de biscuit préparés par Min qu'il serait probablement le seul à accepter de goûter. un plombage magique et une dentition comme neuve plus tard, la gamine se voyait affubler d'un hypothétique don de voyance par sa dramatique maman, et ça ne l'a plus quittée. elle s'est prise au jeu, habituée à ce qu'on la questionne pour de petites choses (la couleur de la nouvelle déco, une qui favoriserait de préférence l'alignement des chakras de sa mère) ou pour les décisions de plus grande envergure (un script à accepter ou non, une place dans une série, etc). parfois elle y va au """"feeling"""" (lit ledit script et tranche en fonction de s'il lui semble être totalement stupide ou s'il a du potentiel), et parfois elle prétend tirer les cartes. elle s'amuse aussi à préparer des
fortune cookies qui, une fois ouverts, libèrent un petit nuage de fumée rose à l'intérieur duquel flotte un message (un "prédiction" pour la journée). et quand elle veut amuser la galerie, c'est sur les objets inanimés qu'elle s'amuse : tours de passe-passe qui les transforment en animaux, parce que c'étaient les exercices de métamorphose sur lesquels elle galérait le moins, à l'école.
☇ 011. diet drinks ; ☇ 012. girly ; habituée depuis petite à être maquillée et joliment coiffée pour ses prestations, Jiàn a fait partie de ces gamines que les autres envient un peu parce qu'elles sont autorisées à porter du rouge à lèvres et des talons plus haut que les autres. tout ça, sans doute, parce que sa comédienne de mère la traitait comme une poupée plutôt que comme un véritable enfant, en dépit des regards dubitatifs qu'elle recevait de certains adultes responsables (il suffisait que d'autres s'extasient sur sa jolie demoiselle pour que le reste soit relégué en arrière-plan). ça s'est toutefois arrêté (en dehors des galas) quand la famille à l'étranger a clairement désapprouvé. à l'adolescence, effarée par un début d'acné, Jiàn a donc sans hésité fouillé la chambre de sa mère en quête de fond de teint. elle en est ressortie orange, n'ayant pas l'habitude d'user des sortilèges autobronzants qui confèrent à Iseul un joli teint un peu doré (caprice très
occidental qui pince horriblement leur famille en Chine et en Corée, parce que pour eux, la
pâleur est significative d'aisance et de prospérité, tandis que le bronzage est assimilé au travail sous le soleil et à la pauvreté) et a eu plus tard une belle poussée de boutons à cause de laquelle elle a refusé de sortir pendant des jours. a suivi un laps de temps durant lequel elle n'a pas osé toucher quoi que ce soit de plus que de quoi se colorer les lèvres ; et alors il y a eu
msn et ses jolies
it girls. elle faisaient tout paraître si passionnant, lorsqu'elles parlaient de leurs
trente minutes de bien-être : routine passant des soins à la mise en beauté et supposée garantir une bonne journée, parce que quoi de mieux pour se sentir sûre de soi que de se savoir belle ? si une part d'elle trouvait la théorie très superficielle et surfaite, Jiàn a tout de même été curieuse, et puis les breakdown ont achevé de lui donner une bonne raison de s'y mettre. s'obliger à prendre soin d'elle l'aide à vaincre sa tendance à oublier les préoccupations quotidiennes normales, à se raccrocher au présent et à ne pas se négliger. elle aime bien, parce qu'elle a l'impression d'accomplir quelque chose rien qu'en trouvant le courage de se faire jolie, et que ça lui donne effectivement une impulsion pour s'atteler au reste de sa journée avec motivation et bonne humeur (parfois réelle parfois feinte, mais qu'importe tant que les autres ne le voient pas). pour la même raison, elle a décoré sa chambre. des tons pastels, du rose, pas
bébé mais doux, de quoi se sentir apaisée quand elle s'y réfugie. ça la met dans un mood créatif qui lui permet d'écrire ou de décorer ses cahiers, cartes et cadeaux de paillettes, de jolies phrases en couleurs, de collages, etc.
☇ 013. jobber ; après la guerre le monde des Chang s'est un peu...
beaucoup, même, effondré. la collaboration de leur père et leur statut de sang, pur, leur a coûté cher : Bao leur a été arraché, placé dans une famille d’accueil pour y recevoir une
meilleur éducation (???). ils ont perdu leur foyer, obligés de s’installer dans un appartement minable adapté à leurs moyens. les coffres de la famille ont été placés sous séquestres ou vidés, elle n'a pas bien compris, et puis la cour de justice magique a parlé de compensations financières ou autres joyeusetés de cet acabit (c'était trop spécifique et ennuyeux, Jiàn a décroché des discussions sur le sujet, se sentant submergée et étouffée par la pression qui leur tombait sur les épaules). il a fallu chercher un moyen de gagner de l'argent. Jiàn a commencé par vendre ses
fortune cookies a un restaurant asiatique du monde sorcier, mais préparer les quantités requises était trop prenant par rapport aux cours. elle a aussi vendu une poignée d'objets ensorcelés slash faux animaux à la
ménagerie magique, qui présentait déjà un lapin de ce type ; trick dont le cracmole responsable était friand. et là s'arrêtait l'étendue de ses compétences pratiques. elle a tenté de donner des cours de danse, a eu deux élèves, et puis c'est devenu compliqué à cause des cours. et puis l'
EsPat a ouvert, Nao a été embauché. après sa démission, il l'a recommandée et elle a été prise en essai le temps de faire ses preuves ou qu'ils trouvent quelqu'un d'autre, mais a finalement miraculeusement réussi à garder son boulot : elle ne cesse de renverser des verres. allez savoir comment elle peut être encore si
maladroite alors qu'elle est pourtant en total contrôle de son corps lorsqu'elle danse ; ce doit être la
pression lorsque les clients se multiplient, parce qu'elle a encore du mal avec le stress en dehors des planches — son domaine.
☇ 014. talking agenda ; Jiàn, si elle comptait sur elle-même, oublierait tout. tous ses rendez-vous, toutes ses promesses, surtout ses obligations. elle vivrait de fanfictions et d'eau fraîche et de danse pour le plaisir et il faudrait sans doute que la Terre se crashe contre une planète de fées pour qu'elle vainque sa
flemme de sortir de sa chambre. c'est la raison de ses réveils parlants, aka
Nao et Min Chang (quand ils sont à la maison, ils passent la secouer le matin pour lui dire qu'il est l'heure, et quand ils sont ailleurs (dans leurs propres appart, depuis qu'ils ont pris leur indépendance), ils appellent sur son pow) et de son
agenda parlant. elle y note ses rendez-vous et il les lui rappelle la veille (pour la préparation psychologique), puis 1h et enfin 30 minutes à l'avance. mais pas que. il est aussi
journal intime, ensorcelé pour capter ses humeurs et lui déchiffrer à voix haute une pensée positive ou une bonne résolution lorsque son moral chute, chute, chute... parfois il aide un peu, ami inanimé qui ne demande pas de comptes et qui continue son oeuvre sans se lasser, fidèle à son titre :
How to be not that sad.
☇ 015. excited ; elle a ses moments, Jiàn. en général elle est plutôt tempérée, sympa mais majoritairement digne, moyennement adepte de ridicule, préférant chuchoter et rigoler tout bas plutôt qu'attirer toute l'attention. et puis y'a les fois où elle bascule, sort des clous, se sent ivre d'un bonheur inexplicable. elle rit fort et crie et s'extasie pour un rien. c'est mignon, marrant, ça ne dure toutefois pas très longtemps, alors on le capture comme un petit trésor avant que la vague ne s'atténue et que le flot débordant ne se fasse rigoles réservées. mais de manière générale, elle est de ces gens qui n'aiment pas trop blesser en paroles (c'est par contre
tout le contraire en cas de conflits : elle devient tranchante, cherchant précisément l'endroit où appuyer pour faire mal, et n'arrive pas à regretter
après, si bien qu'on la trouve
dure), très soucieuse des sensibilités d'autrui. ça se manifeste aussi à l'écrit : elle vous dira que
trois points de suspension dans une discussion informelle sonnent passifs agressifs, qu'un
point est un angrypoint et que l'absence de pixies cache un message négatif qui tue la bonne humeur, de même que certains pixies sous forme de symbole clavier : ^^ et :), hypocrisie condensée en deux caractères. qu'on ne s'étonne donc pas de la voir glisser plusieurs petites images colorées dans ses messages, c'est plus fort qu'elle, c'est sa
ponctuation lors des chat. dans ses phases d'excitation elle papote beaucoup, beaucoup par quickies et autres ; et puis elle se rétracte, parce que c'est épuisant, et disparaît des lustres, même si elle continue de consulter ses comptes toutes les 10 secondes. elle n'a juste pas la force de les actualiser ou de communiquer.
☇ 016. bulimia ;