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sujet; if somebody hurts you, i wanna fight (maedge)

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if somebody hurts you, i wanna fight
I wanna take you somewhere so you know I care But it's so cold and I don't know where I brought you daffodils in a pretty string But they won't flower like they did last spring. And I wanna kiss you, make you feel alright, I'm just so tired to share my nights. I wanna cry and I wanna love But all my tears have been used up On another love, another love. And if somebody hurts you, I wanna fight But my hands been broken, once too many times. So I'll use my voice, I'll be so fucking rude, Words they always win, but I know I'll lose. ~ another love.


Un verre. Encore un autre. Le liquide ambré caressait la langue et brûlait sa gorge, lui arrachant plusieurs frissons à la surface de sa peau. Lentement, sa vision des choses commençait à s'altérer. Cette chaleur inhabituelle lui donnait le tournis. Incapable d'aller à l'encontre de cette envie malsaine de boire plus que de raison, l’écœurement que lui inspirait sa situation ne fit que s'amplifier davantage. L'envie de voir Maedge se faisait plus cuisante, au fur et à mesure des verres écoulés – et s'il ignorait royalement les regards appuyés que lui lançait le barman, il savait pas sa place n'était pas ici. Les rires lui montaient aux oreilles, carillon extrêmement désagréable. Comme pris au piège par sa propre connerie, Clyde considéra un instant le verre qu'il faisait tourner entre ses doigts, observant la boisson danser contre les parois. Comme hypnotisé par ce qu'il tenait dans sa main, il porta son récipient transparent à ses lèvres et en avala le contenu d'une seule traite. Jetant sur le bar quelques pièces, sans vérifier s'il donnait le compte, Clyde se glissa du haut de son tabouret et heurta le sol en un bruit mat. La mine fermée, mais la démarche déjà chancelante, le jeune homme se traîna jusqu'à la porte. Se glissant dans l'encadrement, le sorcier remonta le col de sa veste afin de se préserver de la fraîcheur automnale. La lune formait un croissant lumineux dans le ciel obscur de ce mois d'octobre. Il était libre – encore pour quelques nuits. Et alors qu'il aurait dû se rendre chez lui, le pas traînant et le cœur au bord des lèvres, il s'adossa à un mur. L'arrière de son crâne se cala contre la surface solide, abasourdi par l'alcool – presque enivré, voire écœuré.

Un craquement sonore retentit. Cette fois-ci, transplaner n'avait pas été une partie de plaisir – apparaissant en plein milieu de la place. La nuit était tombée, laissant son voile sombre recouvrir le village. De la même démarche chancelante, Clyde savait parfaitement où aller. Idéalement, il aurait voulu être accueilli comme un roi de retour au bercail mais, s'il était fasciné par cette douce image qui s'imposait à lui, il savait qu'elle tenait essentiellement lieu de fantasme. Il avait rejeté l'idée d'une famille quelques années auparavant, préférant les aventures qu'il a vécues à l'enfant qu'il aurait pu élever. Et maintenant, que lui restait-il ? Son meilleur ami était supposé mort et il n'était rien de plus qu'un loup-garou ; une bête qui prenait possession de lui les soirs de pleine lune. Maedge ne le savait pas. Heureusement. Elle avait beau être la mère de son fils – de son bâtard, s'il se permettait de considérer honnêtement les faits –, elle n'avait pas un regard sur tout ce qu'il faisait, ou avait fait. Sa lycanthropie, il la gardait pour lui. Si son taux d'alcoolémie n'avait pas encore atteint des proportions relativement rocambolesques, Clyde savait qu'il se passait lui-même la corde autour du cou. Une ironie, plutôt cruelle, pour cet homme qui cherchait inlassablement la réponse à ses questions.

Réchauffé par l'alcool ingurgité, le froid semblait n'avoir pas le moindre effet sur lui. Ses pieds foulaient lentement le sol. Son regard vert était fixe, rivé sur un point invisible. Les mâchoires serrées, Clyde se sentait investi d'une mission même s'il était bien incapable de la nommer. Il voulait voir Maedge – et Arthur, son fils. Il était dans son bon droit, c'était ce dont son esprit tortueux essayait de se convaincre. Arthur était son enfant et, s'il avait tourné le dos à Fawley trois ans auparavant, il pouvait désormais voir son fils comme bon lui semblait. Mais il ne s'était jamais pointé chez elle après avoir bu. Il n'était pas au point il allait se traîner à genoux jusqu'à elle, misérable vermisseau rampant, mais ses gestes et ses paroles en étaient altérés. Finalement, un frisson glacé lui parcourut l'échine, le forçant à marquer une pause dans sa marche. Tendant le bras et posant sa main contre le mur en pierres de la petite baraque, à laquelle il ne prêta pas grande attention, Clyde attendit quelque secondes, son menton affaissé contre le haut de son torse. Le temps s'égrenait lentement, doucement. Misérablement. Finalement, le loup reprit sa marche silencieuse lorsque, finalement, il aperçut un perron qu'il n'avait que trop souvent franchi. Les gestes guidés seulement par l'habitude, parce que son cerveau n'était spécialement en état de fonctionner correctement.

Le point levé, il frappa trois fois contre la porte qui lui barrait la route. Attendit. Il réitéra une nouvelle fois l'opération, vaguement conscient que Maedge devait être profondément endormie et qu'il risquait également de réveiller Arthur s'il continuait à s'écharner par intermittence sur cette satanée porte. Finalement un cliquetis lui indiqua que sa demande avait été prise en compte – rapidement l'encadrement laissa apparaître la frimousse ensommeillée de Maedge, tirée du lit par le grossier personnage qu'il était. Forçant son sourire tremblant, car encore plongé dans la bouteille de whisky sur laquelle il s'était reposé toute la soirée, Clyde esquissa un pas maladroit en direction de la mère de son fils qui lui barrait le passage. « J'te dérange ? » Son souffle sentait l'alcool mais il n'en avait cure – il voulait voir Arthur. Pourtant, il ne pouvait pas aller au-delà de la décision de Maedge, ne serait-ce que pour sauvegarder l'entente (plus ou moins) cordiale qui les liait. Ce n'était qu'une douce illusion évidemment – depuis leur rupture, ils avaient mis un point d'honneur à être extrêmement froids l'un envers l'autre. « J'passais par là et » il marqua une nouvelle pause, un peu hagard « je suis désolé, il est tard. J'avais juste envie de voir » pause « Arthur. » Il aurait voulu dépasser Maedge et se précipiter jusqu'à la chambre de son fils, sans vraiment savoir ce qu'il souhaitait voir ou faire. Mais il n'en fit rien, frappé d'une immobilité qui lui était sûrement bénéfique. Il se racla la gorge, étirant sa commissure en un sourire qui se voulait charmeur mais aussi un tantinet fragile. « Excuse-moi, vraiment. Mais je veux voir mon fils. » Son ton était sans appel et ne laissait aucun doute sur ses attentions. Elle pouvait se mettre entre lui et Arthur (elle pouvait, effectivement), mais Clyde avait bien l'attention d'agir à sa guise. Il s'agissait de son fils. Il en possédait les droits.


Dernière édition par Clyde Barjow le Mer 5 Nov 2014 - 0:42, édité 1 fois
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stare at all the nothing you created.
CLYDE BARJOW & MAEDGE FAWLEY

All that will be hanging, by days spent in the dark. Have you had enough, have you had enough ? you build yourself a house, a house that's not a home. If every shadow is your own, is your own. Time stands still, your movement froze, and staring down at what you broke, and walk on, the dust will lift from the ground, and settle into new found comfort in your empty space. Eyes drowning, surrounding colours bleed into the air and the life you stood by dissolves in arbitrary lines, you drew just to have something to cross.  ~ empty space.


Lentement, Maedge referma le livre qu’elle avait entre les mains. Un sourire traversa son visage alors qu’elle regardait son fils endormi. Arthur avait deux ans et elle était persuadée qu’il était sa plus grande réussite. La jeune mère déposa un baiser sur le front de son fils avant de reposer le livre sur le meuble de chevet puis de quitter la chambre, accordant un dernier sourire à son enfant. Il était la chose la plus importante aux yeux de la jeune sorcière. Il n’y avait rien au monde qu’elle serait incapable de faire pour le bien-être de son enfant. Elle avait déjà abandonné tellement de choses pour lui, mais elle ne regrettait rien. Elle avait laissé derrière elle les voyages, les aventures, ainsi qu’un grand nombre de ses rêves, mais ça en valait la peine. Elle avait beaucoup voyagé, elle avait découvert énormément de choses, toutes plus formidables les unes que les autres mais quand elle était tombée enceinte, elle avait compris qu’une aventure devait s’achever pour laisser place à une suivante. Alors, elle était revenue définitivement à Londres, elle avait débuté une nouvelle vie et elle ne regrettait absolument pas les choix qu’elle avait pu faire. Il n’y avait rien à regretter, cet enfant lui offrait tout ce dont elle avait besoin pour être heureuse. La guerre qui faisait rage dehors ne semblait pas la concerner, elle était une sorcière de sang pur, tant qu’elle restait dans les rangs, elle et son fils ne craignait rien, d’autant plus que ses récentes fiançailles devraient lui assurer encore plus de sécurité. Toutes les décisions qu’elle prenait ces derniers temps visaient la sécurité pour assurer que jamais rien ne pourrait arriver à son fils. Elle tenait à lui et s’il fallait qu’elle donne sa propre vie pour s’assurer qu’il aille bien, elle le ferait sans même hésiter ne serait-ce qu’une seule seconde. La sorcière n’avait pas vraiment imaginé sa vie ainsi, quelques années plus tôt, elle n’envisageait pas plus d’avoir d’enfant que de se marier un jour. Bien-sûr, il y avait Clyde, qu’elle aimait d’un amour sincère, mais la vie qu’ils menaient tous les deux ne leur laissait pas le temps d’imaginer un tel avenir. Pourtant aujourd’hui elle regrettait qu’ils n’aient jamais envisagé de construire une telle vie tous les deux, elle regrettait qu’il n’y ait jamais pensé ne serait-ce qu’une seule seconde et qu’il l’ait abandonnée au moment de sa grossesse. Il avait choisi de continuer à suivre ses rêves en se fichant bien de ce qui pouvait lui arriver, en se fichant également de l’enfant qu’elle portait et qui pourtant était le sien. Elle avait été seule dans les moments les plus compliquées de sa grossesse, seule à affronter ses craintes et ses angoisses, pendant que monsieur continuait s petite vie tranquillement en parfait égoïste. Elle avait porté cet enfant à bout de ventre sans que Clyde ne soit là pour l’aider, elle avait mis cet enfant au monde sans que Clyde soit dans les parages, et maintenant, il revenait vers elle en lui parlant de droit et en menaçant l’équilibre qu’elle avait construit de ses mains pour assurer la sécurité d’Arthur au milieu de la guerre. Il était revenu du jour au lendemain pour voir son fils, après l’avoir abandonner quelques années plus tôt. Il était pourtant évident aux yeux que la maigre contribution qu’il avait donnée à la vie d’Arthur n’était pas suffisante pour prétendre avoir des droits sur lui. Cependant, il fallait croire qu’il été aisé pour les hommes de fuir leurs responsabilités dans ce genre de situation et ne revenir qu’au moment où ça les arrangeait. C’était quoi la prochaine étape qu’il avait en tête ? Réclamer la garde de l’enfant ? S’il lui venait une telle idée, il pouvait être certain, que le seul moyen d’obtenir telle chose serait de la tuer avant. Elle aurait voulu pouvoir lui refuser ses visites, simplement parce qu’elle jugeait qu’il ne les méritait pas, mais évidemment en parfait égoïste, il s’était assuré d’avoir de quoi la menacer pour obtenir ce qu’il voulait. Il lui avait peut-être offert un merveilleux enfant, mais elle n’avait aujourd’hui pour lui qu’une grande méprise et plus de rancune qu’il ne pouvait certainement l’imaginer.

Un soupire passa le seuil de ses lèvres alors qu’elle se laisser lourdement tomber dans un fauteuil, non loin de la cheminée dans laquelle crépitait un épais feu. Un verre de vin dans une main, un livre dans l’autre, la jeune femme avait envisagé de tuer le reste de sa soirée en lisant tranquillement au coin du feu. Les journées étaient épuisantes, entre son travail au refuge, le projet qu’elle avait bien l’intention de voir concrétiser un jour, les préparatifs de son mariage et son rôle de mère, elle était rapidement épuisée. Certes, elle était loin d’être à plaindre, d’autres personnes souffraient des malheurs de la guerre alors qu’elle, elle était saine et sauve chez elle. Cependant, elle restait assez épuisée pour s’endormir là, sur son fauteuil, encore habillée, un livre sur les genoux et un verre de vin vide à ses côtés. Elle aurait facilement pu passer toute sa nuit endormie ici, ça n’aurait pas été la première fois que ça lui arrivait, ni la dernière sans aucun doute. Tant qu’elle ne vivait qu’avec son fils, il n’y avait de toute façon personne pour la juger, alors elle pouvait bien s’endormir où bon lui semblait. Malheureusement pour elle, de lourds coups contre la porte d’entrée la tirèrent de son sommeil dans un sursaut. Les yeux à peine ouvert elle posa son regard sur la grosse horloge, faiblement éclairée par les flammes de la cheminée. Il était deux heures du matin passées de plusieurs minutes. Qui est-ce qui pouvait bien frapper à la porte à une heure pareille ? De nouveaux coups se firent entendre. Elle poussa un soupire avant d’attraper un gilet qu’elle avait laissé trainer plus loin et de l’enfiler, puis après avoir longuement baillé, elle se dirigea vers le hall, allumant les lumières sur son passage. Baguette glissée dans la manche – elle ne serait jamais assez présente d’après elle – elle ouvrit la grande porte de sa maison. Elle se retrouva rapidement en face de Clyde. Vision qui lui arracha un long soupire. Par Merlin qu’est-ce qu’il pouvait bien faire ici à une heure pareille ? Elle remarquant bien rapidement son haleine qui puait l’alcool, il ne manquait plus que ça, non content de la réveiller au beau milieu de la nuit, il fallait qu’en plus, il soit complètement bourré. « Est-ce que tu me déranges ? C’est une blague j’espère. Non mais est-ce que tu as une idée de l’heure qu’il est ? » Peut-être qu’à une autre époque, elle serait facilement restée éveillée jusqu’à deux heures du matin et il se souvenait certainement de cette Maedge là, mais c’était à une autre époque, quand elle n’avait pas un enfant à charge et qu’elle vivait sans être victime de la routine s’installant. Maintenant, les choses avaient changées et il était certain qu’à une heure pareille, il la dérangeait. Il était stupide de ne pas s’en douter, ou juste trop bourrer pour réaliser l’ampleur de sa stupidité. Debout dans l’ouverture de la porte, elle n’avait absolument pas l’intention de le laisser entrer. « Arthur est au lit, il dort et il est hors de question que tu le réveilles, juste parce que tu as envie de le voir. » Elle croisa les bras sur sa poitrine, sentant toujours sa baguette dans sa manche, s’il fallait s’en servir elle n’hésiterait pas à l’attraper. « Les enfants ont besoin de beaucoup de sommeil et d’un sommeil sans stupides et inutiles interruptions. Mais peut-être que tu en saurais un peu plus sur les enfants si tu avais été fichu de réaliser ce que ça voulait dire d’être un père. » Et ça ne voulait pas simplement rendre visite de temps en temps à son fils. Il y avait bien plus que ça, ne serait-ce une notion de responsabilité qu’il n’avait de toute évidence pas encore compris. « Nuit ou pas nuit de toute façon il est hors de question que je te laisse ne serait-ce qu’approcher Arthur dans cet état. Est-ce que c’est compris ou bien tu es trop bourré pour piger ne serait-ce qu’un traitre mot à ce que je raconte ? » De toute évidence, vu l’odeur qu’il portait sur lui, qu’il ne la comprenne pas parce qu’il était rond comme une queue de pelle ne l’aurait pas surprise du tout. Il était pathétique là dans cet état à sincèrement croire qu’elle allait le laisser voir leur fils alors qu’il était bourré, elle avait déjà du mal à le laisser franchir le seuil de cette porte quand il était complètement sobre alors il ne devait pas être bien surpris qu’elle s’oppose à son prétendu droit de visite.
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I wanna take you somewhere so you know I care But it's so cold and I don't know where I brought you daffodils in a pretty string But they won't flower like they did last spring. And I wanna kiss you, make you feel alright, I'm just so tired to share my nights. I wanna cry and I wanna love But all my tears have been used up On another love, another love. And if somebody hurts you, I wanna fight But my hands been broken, once too many times. So I'll use my voice, I'll be so fucking rude, Words they always win, but I know I'll lose. ~ another love.


De quelle manière en étaient-ils arrivés là ? Clyde observait Maedge et, même flanqué de cette ivresse dont il ne pouvait pas se débarrasser, il ne voyait qu'une inconnue – celle qui avait porté son fils et qui s'en occupait quotidiennement. Il avait bafoué ses droits d'être en père en ne voyant que partiellement Arthur qui le considérait désormais comme un oncle. Pourtant s'il ne manquait jamais d'entrain lorsqu'il jouait avec sa progéniture, force était toutefois de constater que rien n'était susceptible de le racheter aux yeux de Maedge. Il pouvait déceler dans ses yeux un étincelle de dépit, comme une haine latente qui ne tarderait pas à éclore. Il préférait l'ignorer et, de toute façon, il n'aurait pas été capable de réagir de manière appropriée. Bien au contraire. Un peu chancelant, il ne força pas le passage, restant dans l'entrée. Sa main était posée sur l'encadrement boisé de la porte qui lassait apparaître une jeune femme encore ensommeillée mais qui, après plusieurs secondes de concentration, semblait prête à en découdre. C'est mon fils. Focalisé sur cette idée qui semblait plus attrayante que jamais, la raison de sa présence ici lui échappait toutefois – son erreur était palpable et il s'en rendait compte. Ses jambes refusaient cependant de bouger, la simple notion de volte-face lui semblait impossible à réaliser. Les mâchoires détendues, il essayait d'accorder l'intégralité de son attention aux dires de son interlocutrice qui remettait visiblement en question l'état dans lequel il se présentait. Par la seule force de ses mots, elle parvenait à alimenter en lui ce feu dévorant de colère. Mais ce sentiment était irrationnel : ils en étaient là parce qu'il l'avait désiré. Et s'il le regrettait ? Parfois oui, mais il se reprenait rapidement. Il n'aurait jamais été un père modèle, préférant allégrement les grandes aventures aux simples repas en famille. Il avait tous les avantages de la paternité, sans en supporter les poids. Il pouvait voir son fils comme bon lui semblait (sauf les soirs de pleine lune, ou lorsqu'il avait trop profité d'une bouteille) mais n'avait aucune responsabilité à fournir. Il n'était qu'un étranger désabusé face à une situation qui le dépassait sûrement.

Le couple qu'ils avaient autrefois formé avait implosé. Les débris de leurs sentiments les avaient éreintés, fatigués. Clyde était fatigué. Ils ne se disputaient jamais, n'ayant jamais eu l'occasion de crever l'abcès de cette rancœur qui perdurait. A jamais, Barjow allait devoir supporter ces intenables aléas existentiels, courbant sagement l'échine sous les regards mécontents de cette femme qu'il avait eu l'audace d'aimer. Le dialogue était rompu et leur relation, peut-être inexistante au final, était fissurée. Cette ancienne complicité, ils ne la retrouveraient jamais. Cette certitude le faisait frémir. Ses prunelles scrutaient attentivement les traits furibonds de sa vis-à-vis et rien, aucune expression ne vint froisser le masque immobile de son visage. La tempête se préparait à l'ébranler et il ne cherchait pas à s'en cacher. Au contraire, il l'affrontait sans réellement s'en rendre compte. Il était là, seul, face à cette femme qui l'empêchait d'aller retrouver sa chair. Mais si elle l'avait laissé le voir, qu'aurait-il fait ? Il dormait, il était hors de question de le réveiller. Clyde resterait planté là, devant la chambre dans laquelle son fils dormait et dans laquelle il ne pourrait pas se diriger sans lumière tant il connaissait si peu les lieux – et de ça, il en était intimement persuadé.

Clyde se souvenait avec tendresse de cette Maedge qui avait partagé sa vie durant trois ans – celle qui n'avait pas peur de se lancer dans des quêtes idiotes et qui riait toujours un peu trop fort. Comment avait-elle pu autant changer en si peu de temps ? Cette question était entêtante et ne tarderait pas à l'obséder s'il n'obtenait pas la moindre réponse. Pourquoi s'offusquait-elle de le voir ivre alors que ce n'était pas la première fois qu'il se se mettait dans des états pareils en sa présence ? Hypocrite, voulut-il lui dire, mais il se retint. Il se contenta de serrer les dents et de ravaler son aigreur. Il aurait tout le temps de regretter ses gestes (et cette rencontre) le lendemain. Par Merlin, qu'il la trouvait injuste ! Toutefois, alors que le poids de ses responsabilités l'affaiblissait plus que de raison, il aurait voulu se reposer entre ses bras. Lui avouer peut-être qu'il n'était plus seulement homme, mais bien une bête. Seulement, le comprendrait-elle ? Elle lui interdirait sûrement de voir Arthur même s'il lui jurait qu'il n'était pas dangereux – et c'était le cas, il avait tout du Clyde d'antan. Il la connaissait assez bien pour comprendre (ou du moins accepter) son besoin maladif de protéger leur fils et ce, même si elle devait se mettre consciemment entre lui et son propre père. A l'heure actuelle, sa réflexion était limitée, comme avortée alors qu'elle était sur le point d'éclore. Il savait qu'il devait cautionner les décisions de Maede, même s'il ne s'agissait pas des siennes, et passer son chemin comme elle le lui ordonnait implicitement. Barjow se refusait à bouger, les jambes étrangement ankylosées.

« Je te comprends Maedge, et tu as intérêt à arrêter ça. » lâcha-t-il plus brutalement qu'il ne l'aurait voulu. Ce n'était pas une menace, même soûl il avait encore un minimum de maintien, mais elle le méprisait ouvertement. D'un simple mouvement de menton, il désigna la pièce qui se situait derrière l'épaule de son interlocutrice et qui faisait office d'entrée. « Est-ce qu'on peut au moins entrer pour en discuter ? » Il n'avait pas spécialement froid mais il avait besoin d'un prétexte pour pénétrer dans ce lieu qui lui était visiblement interdit. Ne soufflant mot durant plusieurs secondes, laissant le silence s'éterniser, il enfonça davantage ses mains dans ses poches. « Je ne suis pas bourré » signifia-t-il en roulant des yeux ronds, ne sachant pas s'il disait la vérité ou s'il s'enfonçait dans un pieux mensonge « et si tu ne veux pas me laisser voir mon fils, très bien. Mais ai-je au moins le droit de te parler ? Ou bien ne suis-je plus digne de ta présence royale ? » Il avait été agressif. Ce n'était ni l'expression de son visage, ni même le ton employé qui mettaient son tempérament de feu en exergue mais bien les mots qu'il débitait – et auxquels il croyait fermement. Maedge avait changé et lui... il restait fidèle à lui-même. Il n'était pas un père, mais bien un gamin. Il avait eu raison de refuser de s'occuper de cet enfant, il avait eu raison de rester à l'écart de ce gamin avec qui il ne partageait qu'une partie de son sang. Il aurait été un piètre chef de famille, et il le prouvait en se présentant à la porte de son ancienne compagne à deux heures du matin. Quelle étrange image rejetait-il de lui ? Il n'en eut toutefois pas honte – pas encore du moins, mais le jour arriverait bien assez vite. « Je n'ai pas envie de tergiverser pendant cinquante ans sur le fait d'être ou non un père » reprit-il alors. Puis il porta son regard sur la pointe de ses chaussures dont il était (faussement) absorbé par la contemplation. « J'en ai assez dit à ce propos pour le moment. » Il s'était suffisamment justifié.
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All that will be hanging, by days spent in the dark. Have you had enough, have you had enough ? you build yourself a house, a house that's not a home. If every shadow is your own, is your own. Time stands still, your movement froze, and staring down at what you broke, and walk on, the dust will lift from the ground, and settle into new found comfort in your empty space. Eyes drowning, surrounding colours bleed into the air and the life you stood by dissolves in arbitrary lines, you drew just to have something to cross.  ~ empty space.


Maedge avait fait de nombreux sacrifices pour son fils et elle continuerait d’en faire jusqu’à sa mort. Elle était une mère et il ne pouvait pas en être autrement. Elle avait été quelqu’un de complètement différent, encore quelques années plus tôt. Elle s’était considérée comme une aventurière, comme une personne qui vivait sans se poser de question sur comment serait la journée suivante. Elle ne planifiait pas grand-chose et prenait la vie comme elle venait. Elle se souvenait encore de l’adrénaline qui se déversait dans ses veines quand elle s’avançait vers l’inconnu, quand elle prenait des risques. Elle se souvenait des palpitations accélérées de son cœur que provoquait l’excitation face aux découvertes qu’elle pouvait faire. Souvent, quand elle repensait à tout ça, on pouvait voir se dessiner aux coins de ses lèvres un sourire mélancolique. Cette vie lui manquait parfois. Elle mentirait en prétendant le contraire, mais elle avait Arthur maintenant, alors, elle avait été obligée de changer. Elle était devenue plus sérieuse, moins téméraire et si quand elle fermait les yeux le soir, elle rêvait encore d’aventure et de folie, elle savait qu’à présent ce n’étaient plus que des rêves. Elle avait un fils et son rôle de mère passait avant tout le reste. Arthur n’avait qu’elle, puisque son père était un fantôme qui ne rendait que quelques visites de temps en temps en pensant que c’était ça, être un père. Il n’avait pas été là pour assister à ses premiers pas ni à ses premiers mots. S’il disait maman en le voyant, Clyde pouvait toujours se brosser pour qu’il dise papa en le voyant lui. Trop jeune pour connaitre beaucoup de mots, papa, ne faisait même pas parti de son vocabulaire. Pour reproduire un mot, il fallait bien que l’enfant l’ait déjà entendu quelque part, or papa était un mot qui n’existait pas dans ce foyer, tout comme la figure paternelle qui y était associée. Arthur allait grandir sans avoir son père a ses cotés, c’était parce que Clyde, n’avait pas su choisir en la faveur de l’enfant. Il avait fait ses choix en fonction de lui-même en ignorant tout le reste. Maedge le détestait pour ça. Il n’avait pas seulement laissé tomber Arthur dans cette histoire, mais il l’avait également laissée tomber elle. Elle avait cru, pendant l’espace de quelques minutes qu’il pourrait l’aimer assez pour renoncer à ce qu’il faisait afin de rester à ses cotés. Elle avait cru que son amour et leur fils pourrait être suffisant à sa vie. Elle s’était trompée et elle était rapidement tombée de haut quand elle lui avait annoncé la nouvelle. Il avait fait son choix, elle avait fait le sien et c’était avec une facilité à couper le souffle qu’il revenait sur ses choix du jour au lendemain, comme si tout ce qui s’était passé n’avait aucune importance. Il n’avait pas idée de ce qu’elle avait vécu après qu’il l’ait laissée tomber, tout comme elle ne savait pas ce qu’il avait vécu. Elle s’en fichait complètement, mais la réciproque n’aurait pas du être vraie, il l’avait laissée tomber alors qu’elle était enceinte de son fils. Elle avait porté cet enfant, elle l’avait mis en monde et elle s’en occupait jour après jour, seule. Seule, parce qu’il l’avait laissée tombée. Mais il s’en fichait complètement. Il fallait croire qu’il se fichait de tout. Réveiller les gens au beau milieu de la nuit ne l’inquiétait pas outre mesure, alors évidemment, lui demander de s’interroger ne serait-ce qu’une seconde sur ce qu’elle avait pu vivre après qu’il l’ait laissée tomber, c’était comme lui demander d’aller décrocher la lune. Il n’avait aucun sens des responsabilités, aucune maturité et voilà qu’il se pointait à sa porte en voulant jouer son rôle de père. S’il s’était interrogé sur ce qu’elle avait vécu après leur rupture, peut-être qu’il aurait pu comprendre une chose essentielle. Ce qu’il s’était passé, c’était qu’elle avait grandi et sans doute qu’il ferait bien d’essayer de comprendre ça s’il voulait réellement ressembler à un père un jour.

Grandir, c’était trop compliqué pour monsieur. Tellement immature qu’il était, il venait jusqu’à chez elle au beau milieu de la nuit complètement bourré. Il l’avait réveillée et il ne s’en souciait absolument pas. Tout ce qu’il voulait c’était voir son fils. Qu’importait le jour et l’heure, monsieur décidait d’agir comme bon lui semblait et le reste du monde devait s’adapter. Est-ce qu’il avait vraiment toujours été comme ça ? Elle était incapable de le dire. A une autre époque, lovée dans ses bras, elle s’était sentie en sécurité, apaisée, aimée. Aujourd’hui elle avait simplement l’impression de faire face au plus grand égoïste qu’elle n’ait jamais croisé. Qu’est-ce qu’il avait en tête pour agir comme il le faisait en pensant que ça ne poserait aucun problème ? C’était à ce demander s’il était simplement bourré ou juste complètement stupide. Si seulement il n’avait pu être que bourré, ça aurait été rassurant. Cependant, elle avait plutôt l’impression qu’il faisait preuve d’une stupidité irrémédiable. « Je t’interdis de me donner des ordres. » Elle était chez elle, elle faisait ce qu’elle voulait et si elle avait envie de continuer à lui faire une morale imbibée de reproches, elle continuerait. Après tout, lui, il n’avait de toute évidence en rien l’intention de jouer au con, alors pas question qu’elle arrête. « Tu n’as vraiment aucune idée de l’heure qu’il est n’est-ce pas ? » D’un geste las elle fit glisser sa baguette jusqu’à ses doigts pour allumer la lampe au dessus de la porte et enfin les sortir de la pénombre. Posant ensuite sa baguette sur le meuble à coté de la porte d’entrée, elle remonta la manche de son gilet pour voir la montre attachée à son poignet. « Deux heures et demie du matin. » Elle n’avait pas envie de discuter à deux heures et demie du matin. Elle n’était même pas sure d’avoir envie de discuter avec lui à n’importe quelle heure de la journée. Est-ce qu’il n’était pas trop tard pour ça ? Elle était venue vers lui, trois ans auparavant pour discuter avec lui et il l’avait rejetée. « Ouais, tu n’es pas bourré et je suis Elisabeth II, reine d’Angleterre. » Elle leva les yeux au ciel, il puait tellement l’alcool que s’il n’était pas bourré, il s’était certainement baigné dans une piscine de whisky. Plus vite qu’elle ne l’aurait voulu, sa main vint s’écraser contre sa joue dans un claquement. Elle venait de lui coller une gifle et c’était tout ce qu’il méritait. « Tu sais quoi ? Tu n’es en effet plus digne de ma royale présence. Pour qui tu te prends Clyde ? » Les poings serrés elle s’avança vers l’homme lui faisant face, comme si hausser le ton deux pas de plus en dehors de la maison pourrait changer quelque chose et éviter à Arthur d’être réveillé. « Tu nous as laissé tomber, tu reviens en nous menaçant et en plus maintenant tu t’attends à ce que j’ai envie de discuter avec toi au beau milieu de la nuit, le tout en puant l’alcool à deux kilomètres à la ronde et en me faisant passé pour la méchante de l’histoire. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi, par Merlin ! » Il avait clairement un problème, elle ne savait pas si c’était l’alcool ou quelque chose d’autre, mais il devenait complètement irrationnel. Ils ne vivaient probablement pas dans le même monde pour être aussi peu sur la même longueur d’onde. « Peut-être que tu devrais prendre le temps d’y réfléchir. Parce que quoi que tu puisses dire ou penser, ce n’est pas suffisant. » Ce ne serait jamais suffisant s’il continuait de se comporter comme ça, à l’entendre parler, elle se prenait pour une princesse, mais peut-être qu’il ferait mieux de s’interroger sur son propre cas, parce que c’était lui de toute évidence, qui pensant que tout allait lui tomber tout cuit dans le bec simplement parce qu’il faisait l’effort de revenir.
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if somebody hurts you, i wanna fight
I wanna take you somewhere so you know I care But it's so cold and I don't know where I brought you daffodils in a pretty string But they won't flower like they did last spring. And I wanna kiss you, make you feel alright, I'm just so tired to share my nights. I wanna cry and I wanna love But all my tears have been used up On another love, another love. And if somebody hurts you, I wanna fight But my hands been broken, once too many times. So I'll use my voice, I'll be so fucking rude, Words they always win, but I know I'll lose. ~ another love.


Cette rencontre nocturne était erreur, à l'instar de la naissance d'Arthur ou de leur relation. Clyde n'avait jamais su (ou pu) contrôler ce qu'il avait sous les yeux, préférant tourner le dos à toutes ces responsabilités qui s'accumulaient devant sa porte, se concentrant sur ce qui faisait la vie d'un véritable Barjow. Leur histoire avait été belle le temps qu'elle avait duré et elle se serait sûrement étirée des années durant si Maedge n'était pas tombée enceinte. Il l'avait abandonnée, oui, et s'il le regrettait ? Plus ou moins. A la lueur de la lune, il ne voyait rien d'autre qu'un amour passé, des sentiments enfouis et qui menaçaient de lui arracher le cœur. Il souffrait de ne plus la frôler, de ne plus la tenir dans ses bras lorsqu'elle enfouissait son visage dans son cou ces matins où elle était d'humeur chagrine – elle partagerait bientôt la couche d'un autre homme, si ce n'était pas déjà fait, et il avait entendu des rumeurs de fiançailles. A vrai dire, il préférait ignorer cette situation qui le forçait à crisper ses mâchoires, le rendant davantage plus dur qu'il ne l'était réellement. Cette femme, il l'avait aimée plus que de raison. Tout était fini désormais et force était de constater que ces sentiments étaient mêlés de haine, et d'une agressivité contenue. A présent, les cendres de cette ancienne union – sous lesquelles aucune braise n'était capable de raviver les bribes de sentiments – s'envolaient au gré du vent. Depuis quand étaient-ils devenus des adultes ? Qu'avait-il manqué d'autre ? Ces questions lui brûlaient les lèvres, le forçant à se montrer plus insistant. D'habitude, il aurait sûrement tourné les talons, disparaissant dans la nuit qui ne tarderait pas à l'accueillir s'il continuait ainsi. Mais il restait planté là, les pieds fermement fixés au sol comme s'il s'agissait d'une prolongation de son corps. Son regard était passif, au contraire des mots qui passaient ses lèvres – durs, incisifs. Deux personnes habitant le même corps, le loup flirtant avec l'homme.

Maedge défendait son territoire avec une hargne qui lui était singulière. Peut-être aurait-il compris son comportement acariâtre s'il avait saisi l'opportunité d'être père. Elle lui barrait le passage, soupirant face à son manque flagrant de savoir-vivre. Elle lui interdisait de pénétrer dans sa demeure, de lui donner des ordres – qui n'en étaient pas vraiment. Brusquement saisi à la gorge par cette intense envie de se défendre, Clyde contracta et détendit ses poings plusieurs fois de suite, n'ayant cure d'effrayer son ancienne maîtresse. Il avait l'étrange impression de n'être qu'un inconnu – pourtant, combien de fois s'étaient-ils perdus sous les mêmes froissements de draps ? Ces moments étaient oubliés, soufflés par ce vent glacial qu'était cette rupture. C'était la vie qui voulait ça, du moins il le supposait. La lumière inonda alors l'entrée, le faisant papillonner des cils, lui qui s'était habitué à la pénombre. Après l'avoir renseigné sur l'heure – dont il se fichait éperdument –, il n'écouta qu'à peine ses dires puisque sa main heurta sa joue à peine quelques millièmes de secondes plus tard. Esquissant un pas en arrière, plus surpris que souffrant, Clyde porta instantanément sa paume à sa pommette meurtrie. Les sourcils froncés, ses prunelles assassines se dirigèrent vers la fautive. Il avait envie de l'insulter, de l'accuser de tous les maux de la terre – de monter dans la chambre de son fils et de l'enlever puisqu'il était dans son bon droit. Arthur était son enfant. Et Maedge pouvait le frapper autant qu'elle le souhaitait, il resterait à jamais le père de son fils. Sans souffler mot, Clyde se redressa et laissa retomber sa main tremblante le long de son corps. Il préférait ne pas réagir. Il n'avait rien à dire.

Et celle qu'il avait eu le malheur d'aimer déverser sa haine tant qu'elle le pouvait, l'accusant en somme de n'être qu'un irresponsable. Que rien de ce qu'il faisait n'était suffisant pour le moment. Lâchant un grognement désapprobateur, Clyde glissa sa paume derrière sa nuque, y contractant momentanément ses doigts afin de retrouver un minimum de contenance. Finalement, il fit remonter sa main jusqu'à ses cheveux qu'il frictionna de haut en bas avant de retrouver une posture plutôt immobile. La gorge serrée, il considérait sa vis-à-vis de ses yeux clairs. Il aurait eu tant à lui dire mais rien de ce qu'il pouvait signifier ne serait susceptible de le racheter au regard acerbe de Maedge. Elle le haïssait, ou faisait mine de vouloir lui arracher les yeux – c'était du pareil au même, et elle lui cracherait sûrement dessus s'il lui exprimait simplement sa logique. Il appelait à la compréhension mais elle était butée, bornée. Murée derrière un mur d'amertume qu'elle peinait à refouler. Clyde avait envie de lui dire qu'il la connaissait sans doute mieux que quiconque et qu'il ne méritait pas un tel traitement ; par Merlin, était-il devenu un rebut sans le savoir ? Il n'avait toutefois pas envie de se plier à ses exigences, aussi malheureuses puissent-elles être, il n'avait pas envie de courber une nouvelle fois l'échine pour son bon plaisir. Ceci étant dit, s'il puisait visiblement son impulsion de l'alcool qu'il avait ingurgité, sans doute regretterait-il cette entrevue le lendemain. La situation lui paraissait plus dramatique qu'elle ne l'était vraiment – doucement, Clyde parvenait à dégager ce qu'il devait dire de ce qui devait être passé sous silence.

« Ce qui ne tourne pas rond chez moi ? » répéta-t-il d'une voix morne – la bouche pâteuse, il lui était difficile de faire mieux « A ton avis Maedge ? A TON AVIS ? Est-ce que tu peux te rendre compte de ce que j'ai vécu ? Est-ce que tu peux – est-ce que tu peux arrêter une seconde de toujours tout ramener à toi pour essayer de me comprendre UNE minute ? » il porta ses mains à ses joues, les frictionnant rapidement. Il martelait ses mots d'un ton qui lui était inhabituel – mais ce n'était pas l'alcool qui parlait, mais bien le fantôme de sa conscience avortée. S'il craignait de trop la brusquer, il pensait qu'elle avait bien besoin d'être secouée. Tout ne le ramenait pas à Arthur. Il voulait retrouver cette ancienne complicité, ce lien inébranlable qu'ils avaient autrefois partagé. « Maddox a disparu et...est-ce que tu peux seulement imaginer ce que c'est que de perdre une moitié de toi ? Ton frère ? Et, par Merlin, Maedge !...j'ai changé ! Est-ce que tu en as seulement conscience ou bien es-tu trop occupée à récurer le sol de ta baraque pour t'en rendre compte ? » il se mordit instantanément la lèvre inférieure, de peur de trop en dire. Trop en dire, ou pas assez – tel était le grand dilemme devant lequel il se trouvait. « J'ai beaucoup réfléchi à propos de toi et d'Arthur. » il réprima le soupir qui menaçait de franchir la barrière de ses lèvres « Je – je sais même pas quoi te dire. Arthur ne me considère même pas comme son père – et c'est ce que j'ai voulu, mais toi...toi, tu me traites comme si j'étais ton voisin de palier. Et je suis le géniteur de ton fils, Maedge. Ne l'oublie pas. » lâcha-t-il en enfonçant ses mains dans les poches de sa veste. Le cœur battant la chamade, il était incapable de continuer. Il ne parvenait pas à relier ses idées aux faits, ce qu'il imaginait à ce qui était réel. Les regrets, oui, les regrets ne tarderaient pas à revenir l'enlacer. Mais il était prêt à les accueillir car il les savait stériles.  
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CLYDE BARJOW & MAEDGE FAWLEY

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Têtue et rancunière, Maedge était bien décidée à camper sur ses positions. Clyde l’avait trahie, bien des années plus tôt et il revenait comme s’il ne s’était rien passé ce jour là. Peut-être qu’il ne se souvenait pas de ce qui avait pu se passer, mais c’était encore bien clair dans sa mémoire à elle. Elle lui avait appris sa grossesse et il lui avait tourné le dos, sans chercher à comprendre ce qu’il laissait derrière elle. Il lui avait fallu plusieurs années pour revenir, mais aux yeux de la sorcière, il était déjà trop tard. Il aurait pu agir comme elle, changer de vie pour rester avec son enfant, s’assurer que ce gamin soit en sécurité, lui offrir l’amour qu’il méritait, mais il avait choisi différemment et maintenant, il pensait que tout pouvait se dérouler selon ses plans. Il la connaissait pourtant assez bien pour savoir qu’elle n’allait pas accepter son retard si tardif sans piper mot. Elle lui en voulait pour ce qu’il avait fait à Arthur, c’était certain. Mais elle lui en voulait aussi pour ce qu’il lui avait fait à elle. Elle l’aimait. Arthur n’était pas le fruit d’une histoire sans importance et sans lendemain. Non, au contraire, Maedge avait espéré connaitre de nombreux lendemains aux cotés de Clyde. Il avait vu les choses différemment et il lui avait brisé le cœur. Il les avait abandonnés. Elle ne pouvait pas simplement lui pardonner ce qu’il leur avait fait et passer à autre chose. La Fawley n’en était pas capable, le pardon était une chose qu’elle n’attribuait pas avec facilité. Sans doute que ce n’était pas très bon, même pour elle. Elle portait en elle bien trop de rancœur, Clyde n’était pas la seule personne au monde à qui elle en voulait et à qui elle n’était pas prête à accorder le pardon. Il fallait bien l’avouer, rares étaient ceux qui avaient eu la chance d’obtenir un pardon de sa part. Son frère jumeau surement, puisqu’il semblait qu’il avait toujours été comme une partie d’elle à qui elle avait toujours tout pardonné jusqu’à présent. Il était son frère, alors c’était peut-être différent. Lui, il ne lui avait jamais brisé le cœur à la façon de Clyde, il ne l’avait jamais laissée tomber au moment où elle avait eu le plus besoin de lui. Il s’était contenté de fuir ses responsabilités en la laissant assumer l’enfant qu’ils avaient pourtant conçu ensemble. Qu’est-ce qu’il croyait pouvoir faire changer ce soir ? Si elle ne se sentait pas d’humeur à le supporter en temps normaux, ce soir c’était sans doute pire. Il était tard, elle était fatiguée et il était bourré. Déjà que d’habitude, elle n’aimait pas le voir se trimbaler en toute impunité dans son salon, elle n’aimait pas le savoir avec Arthur. Dès qu’il était là, elle le surveillait du coin de l’œil, persuadée que si elle tournait le dos ne serait-ce qu’une seconde, il arriverait malheur à son fils, puisque Clyde était trop immature et imprudent pour s’en occuper. Elle ne lui faisait pas confiance. Elle ne lui faisait plus confiance depuis quelques années et pourtant, avant leur séparation, elle aurait mis sa vie entre ses mains sans avoir peur ne serait-ce qu’une seconde. Mais ça avait été une autre époque, presque une autre vie selon elle. Aujourd’hui c’était terminé et elle ne pouvait plus croire en lui comme elle l’avait fait dans le passé. Ce soir, il lui prouvait une nouvelle fois à quel point elle avait raison de douter de lui et de ses capacités à être père. Débarqué à moitié bourré au milieu de la nuit n’était pas un comportement des plus matures. Ne pas penser ne serait-ce qu’une seule seconde qu’à cette heure là son fils dormait et ne méritait pas d’être réveillé au beau milieu de la nuit pour un stupide caprice ; ce n’était pas non plus franchement mature. Elle avait l’impression qu’il ne cherchait pas à réfléchir aux conséquences de ses actes, au fond, il ne l’avait jamais vraiment fait. Mais, il était grand temps de commencer à s’y mettre, sans quoi, il pouvait être certain que les choses ne s’arrangeraient jamais. Certes, elle ne pardonnait pas facilement, mais il ne faisait pas non plus beaucoup d’efforts pour qu’elle soit un jour en mesure de passer outre sa trahison.

La jeune femme était bien obligée de se faire violence pour ne pas frapper de nouveau l’homme qui lui faisait face. Des baffes, il en méritait et puisqu’il était là sur le seuil de sa porte, elle pouvait lui en donner autant qu’elle en voulait. Seulement, elle parlait de maturité et de responsabilité, alors, s’énerver et frapper ne serait certainement pas la chose la plus mature à faire. A quoi bon de toute façon ? Elle était toute petite comparée à lui et si elle était très douée avec sa baguette entre les doigts, physiquement, elle avait autant de force qu’un microbe microscopique. La baffe qu’elle lui avait précédemment donnée, avait claqué avec force, mais dans le fond, est-ce qu’elle n’avait pas eu plus mal à la paume de la main que   lui à la joue ? Au moins, ça lui avait fait du bien et c’était déjà ça. « J’étais enceinte, toute seule, dans une Angleterre bouffée par la guerre. J’ai passé des heures à mettre ton fils au monde, pendant que tu étais Merlin seul savait où. Est-ce que tu peux comprendre ça ? » Si elle ne faisait pas d’effort pour le comprendre – à quoi bon ? Il avait commis des erreurs qu’il n’assumait pas, elle n’y était pour rien dans son malheur – il n’en faisait pas plus pour essayer de se mettre à sa place. Peut-être qu’ils étaient dans une impasse trop égocentriques pour vraiment se rende compte de ce que l’autre pouvait ressentir. Elle ne savait pas pour Maddox, comment aurait-elle pu ? Elle avait laissé bien des choses derrière elle en s’installant en Angleterre et elle tachait de rester loin de son ancienne vie, loin de tout en vérité puisqu’il semblait que se concentrer sur ses objectifs était la meilleure chose à faire pour éviter les foudres de la guerre. Ravalant sa fierté pendant l’espace de trente secondes – un record pour elle – elle laissa échapper un soupire. « Je suis désolée pour Maddox. » Elle était sincère, elle était navrée, mais ça ne changeait pas grand-chose à la situation, il avait peut-être changé, mais il ne lui montrait pas franchement les meilleurs changements de sa vie en cet instant. « Je sais ce que ça fait de perdre une moitié de soi. Je t’ai perdu toi. » Qu’il s’en rende compte ou non, pendant plusieurs années il avait été la personne la plus importante dans son univers, celui qu’elle aimait de tout son être, mais dans le fond les sentiments qu’elle avait eus à son égard n’avaient peut-être jamais été vraiment réciproques. « Je t’aimais et tu m’as laissée tomber, tu n’as jamais pris le temps d’envoyer ne serait-ce qu’une lettre pour montrer un quelconque intérêt pour ton enfant. Tu te contentes de revenir deux ans plus tard, deux ans trop tard. Tu as choisi d’agir comme le voisin de palier. Être son géniteur ne fait pas de toi son père pour autant. » Il fallait plus que ça pour faire d’un homme un père, il ne pouvait pas devenir un père du jour au lendemain sans faire le moindre effort. « Arthur est ce que j’ai de plus précieux en ce monde. Il faut que je le protège. Donc, je ne vais pas laisser un ivrogne le réveiller au beau milieu de la nuit. » Elle parlait d’une voix plus calme que précédemment. Elle croisa les bras sur sa poitrine, resserrant ainsi son gilet autour de son corps pour lutter contre le froid de la nuit. « Je t’ai donné une chance Clyde et tu ruines tout en débarquant bourré et tu devrais le savoir ça. » Il aurait du, parce que c’était logique. Il était clair que s’il voulait avoir une chance avec Arthur, il allait devoir oublier sa bouteille.
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