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sujet; VERENA T. LOISEAU ∂∂ « C’est bon pour les hommes de croire aux idées et de mourir pour elles ». |
| Verena T. Loiseau feat Keira Knightley • Mnesyah & Phil
| ◄ | • nom complet ; Verena Tricia Loiseau. • surnom(s) ; Vera. • naissance ; 3 octobre 1978 & à Aubenas, en Ardèche. • ascendance ; sang mêlé. • camp ; neutre. • métier ; employée au département des créatures magiques, spécialisée dans l'examen des créatures dangereuses. • réputation ; c'est l'employée polie et propre sur elle qui effectue consciencieusement son travail. La voisine discrète dont on oublie presque l'existence parce qu'elle part tôt et revient tard. Mais seulement "presque", Pré-au-Lard étant un lieu où rien n'échappe à personne, et surtout pas les allées et venues. C'est la Française fraîchement débarquée en Angleterre qu'on regarde d'un œil critique avant qu'une bonne âme ne rappelle qu'elle est apparentée aux de Talacharn par sa mère, vieille famille bourgeoise anglaise dont nombre de sorciers excellaient dans l'expertise d'artefacts anciens. Des artefacts qui, plus que souvent, baignaient dans la magie noire. Elle a un léger accent mais elle compense ce petit défaut par une docilité sans faille et un sourire spontané. Rien de bien marquant pour ses congénères, et encore moins de menaçant. • état civil ; célibataire. • rang social ; prolétariat. • particularité(s) ; rien du tout pour le moment. • patronus ; un corbeau. • épouvantard ; un pont, surtout si elle doit le traverser. Ajoutez le bruit du tonnerre ou un éclair qui zèbre le ciel et elle ne quitte plus sa couette. • risèd ; sa mère, très âgée, à ses côtés, dans une maison cossue à l'écart du reste du monde. • animaux ; une nyctale de Tengmalm nommée Iris, comme la messagère des Dieux dans la mythologie grecque. • baguette ; bois de noisetier, cœur composé d'un ventricule gauche de dragon, 22, 1 cm. • miroir à double sens; /
• WIZARDS • Perso inventé |
The stars have faded away ► Avis sur la situation actuelle : Hm ? Traque de qui ? Re-quoi ? Ah oui, ça. Les paupières closes ou, du moins, les yeux rivés sur le rapport à rédiger pour le service, ça ne se voit pas trop. Il est bien plus simple de se consacrer à l'examen minutieux des créatures signalées au Ministère, de travailler, sagement, sans grincer des dents ni relever les incohérences du système. Eventuelles incohérences. Si éventuelles qu'elles deviennent évanescentes pour finalement ne plus exister. Tout va bien. Pour elle, du moins. Puis il suffit de rentrer silencieusement à Pré-au-Lard, sa sacoche battant mollement contre son flanc, sans prêter attention aux paires d'yeux qui luisent derrière les rideaux et observent les mouvements, encore et toujours. Après tout, elle n'a rien à voir là-dedans. Elle mène une vie paisible. Droite. Avec sa mère qui aimerait reprendre la tradition familiale de la chasse aux artefacts. Une tradition bien anglaise. Son père ? Il était français mais il est mort. Et si les deux sorcières ont quitté la France pour se réfugier en Angleterre, c'est une preuve suffisante d'allégeance, non ? Un indice certain, au moins, allez. Et loin de l'idée de Verena de mettre en péril ce semblant d'équilibre, d'une quelconque manière que ce soit. La politique, ça n'est pas son affaire. Elle ne parle jamais politiques avec les chaporouges qu'elle croise. ► Infos en vrac : Le dessin est un passe-temps qu'elle apprécie, tant par ses accointances avec le milieu naturaliste que par simple amour du gribouillis. S'y adonner la détend considérablement et lui offre une petite fenêtre d'évasion dans le quotidien monotone. Après tout, ce qu'elle dessine n'appartient qu'à elle, le temps de la réalisation, au moins. • La métamorphose est un sujet qui la fascine et l'intrigue. Sa passion pour les créatures magiques n'aurait pas accaparé autant de son temps qu'elle en aurait probablement fait son violon d'Ingres. • Elle a la fâcheuse tendance de se mordiller la lèvre lorsqu'elle est nerveuse, ou bien porter à ses lèvres son collier, le petit pendentif en forme de vivet doré qui l'orne. • Vera s'avère conventionnelle, sans doute, un peu trop prudente, tant et si bien qu'elle s'évertue à ne pas faire de vagues. Elle ne s'autorise à sortir du lot qu'en une occasion précise : briller dans sa maîtrise des créatures, essentiellement lorsque le danger est au rendez-vous. Elle sait, dans pareilles circonstances faire preuve d'un grand sang-froid et d'une prestance indéniable. Mais nul ne croit à ce panache lorsqu'on raconte les anecdotes de travail se rapportant à Vera. C'est l'employée modèle, oui, avec ses rapports concis et soignés, son allure proprette et distinguée. Mais elle est bien trop discrète et douce pour endosser le rôle d'une amazone, voyons. Et de toute façon, un rôle pareil, Verena n'en veut pas. Elle veut l'ombre, pas la lumière. • Sur sa cuisse gauche, une longue estafilade s'étire, paresseuse et effacée par les ans. La demoiselle vous dira qu'elle la doit à une mission musclée face à une manticore, durant un de ses premiers voyages commandés en Grèce en tant qu'experte déléguée par le ministère français. Sa mère, elle, racontera qu'il s'agit d'une mauvaise chute en balai suite à une lubie du paternel désirant voler avec sa fille, un beau soir d'été. La seule version que l'entourage de la sorcière retient, d'ailleurs. Et Verena s'en accommode. • Sa chouette Iris est jalouse et possessive. Fugueuse à ses heures, elle prend la poudre d'escampette lorsque Vera rentre trop tard à son goût dans le fol espoir de la rejoindre. Les premières tentatives furent peu concluantes vu le trajet à parcourir. Depuis, Iris cherche régulièrement à s'infiltrer dans la sacoche de sa maîtresse, dans son imper' ou dans ... ses bottes, ce qui est d'une discrétion assez douteuse. • etc. Nothing compares to you • pseudo & âge ; Philippine, 24 ans. • comment as-tu trouvé le forum ? Toujours de la faute de Fred (et de Gwen aussi). • ton avis, tes suggestions ; Design magnifique, contexte très original ... What else ? • connexion ; Tous les jours, la fréquence des réponses dépendant quant à elle des aléas IRL. • quelque chose à ajouter ? On ne connaît pas la fin de l'histoire d'Oum le dauphin.
Dernière édition par Verena T. Loiseau le Mar 4 Nov 2014 - 0:22, édité 10 fois |
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| « C'est très joli, la vie. Mais cela a un inconvénient, c'est qu'il faut la vivre. » ――――――-―• Une photo surannée •――――-――― Un sourire éclatant accompagné d'un signe de la main enthousiaste. Il la contemplait, égal à lui-même. Identique à ses souvenirs. A moins que ses souvenirs ne deviennent identiques aux photographies traînant dans les cartons. C'était presque déprimant ces silhouettes sépia qui se tortillaient sur ces bouts de pellicule développée. Il ne restait plus que ça d'une vie antérieure classée aux archives, entassée avec les breloques du déménagement. Entre ses doigts, Verena agitait pensivement ce cliché de son père, un sorcier aux tempes grisonnantes arborant fièrement une espèce de homard tacheté, tout sourire. Au dos, une écriture fine étirait ses lettres, les unes après les autres. Malagrif - 1999. Une si belle prise. Qui avait fini par le mordre et si Vera était parvenue à convaincre son têtu de géniteur de ne rien entreprendre d'extravagant pendant au moins une semaine, sa malchance avait fait durer l'effet secondaire un jour de plus que la tranche habituelle. Et c'est le huitième jour qu'Hadrien Loiseau avait été fauché par une voiture sur une petite route de campagne tandis qu'il cherchait à récupérer Apollon, un des deux dobermans de la famille. Apollon était rentré un peu plus tard, seul, pour s'allonger non loin de Zeus. Le deuil avait commencé. ――――――-―• Un vieil article oublié •――――-――― Abandonnant la photo sur un coin de table, Verena replongea dans le carton fraîchement ouvert. Pourquoi diable ne l'avait-elle pas encore déballé ? Presque douze mois qu'elle habitait en Angleterre et elle n'était pas encore réellement installée. De l'amas hétéroclite dormant dans la boîte, la sorcière tira un papier froissé aux colonnes de mots s'étalant tout du long. Une coupure de presse, titrant l'an dernier, la fit grimacer : « Albion mérite son titre de perfide : mort de l'ambassadeur français ». Elle se retint de chiffonner l'article et, avec tout le flegme britannique qu'elle avait hérité de sa mère, la Franco-anglaise replia posément l'extrait de la Grenouille enchaînée avant de le glisser sous la photo. Ce papier, c'était le déclencheur de sa nouvelle vie. Le détonateur qui avait vaporisé ses repères après avoir distillé la méfiance et la haine à l'égard de la famille. Parce que les Loiseau, ça n'était pas du pur bleu blanc rouge. Il y avait du de Talacharn, dans le mélange, un produit purement anglo-saxon qui le revendiquait bien fort, refusant de couper les ponts avec les aïeux outre-Manche. Alors, plutôt que de subir l'opprobre et affronter le qu'en dira-t-on, Drucilla Loiseau, née de Talacharn, avait vendu la propriété, emporté le nécessaire, les deux dobermans et sa fille pour rejoindre ses propres parents. A Pré-au-Lard. ――――――-―• L'étiquette d'une valise •――――-――― Une lanière en simili-cuir rouge tranchait dans le monceau de bibelots. Délicatement, du bout des doigts, la jeune fille tira, joua entre les objets divers pour mettre à jour, en bonne archéologue ménagère, une étiquette. Verena Tricia Loiseau. Pays : France. Département : Ardèche 07. Une inscription « Cœur fidèle » apparaissait vaguement sous les ratures et la lamelle rouge encadrant le carton. La référence moldue, plus vraiment au goût du jour dans la mouvance actuelle, était mieux sous les hachures d'encre. Un léger soupir attristé s'échappa de ses lèvres dans un haussement d'épaules résigné. Encore un vestige d'une époque révolue, de ses premiers voyages en France en tant que future spécialiste des créatures et de ses quelques rares missions spéciales en qualité qu'assistante d'un expert gascon chauvin mais pédagogue qui avait à cœur de l'emmener sur le terrain, à l'étranger ou non. Son nom ? Aucune importance. Elle avait beau lui être reconnaissante pour tout ce qu'il lui avait appris, il était Français. Ici, c'était presque aussi handicapant qu'être de parenté avec un cracmol. Alors pour Vera, au courage douteux et au militantisme absent, la donnée ne valait plus la peine d'être archivée. Elle la laissait glisser dans les méandres de son esprit, à l'image de cette étiquette arrachée à sa valise originelle pour se noyer dans un océan de bric-à-brac. ――――――-―• Un passeport poussiéreux •――――-――― Non loin patientait son passeport, fourré à la va-vite dans le premier carton venu pour être oublié et enterré à la manière d'une vieille carcasse indésirable. Voilà peut-être pourquoi cette boîte était restée intacte depuis leur arrivée. Elle concentrait à elle seule tous ces petits riens qui n'avaient plus leur place dans le nouveau tout formant son quotidien. A l'image des parties d'elle-même qu'elle avait anesthésiées et mises en stase pour le bien de l'intégration, cloîtrant Loiseau en cage pour l'avènement des de Talacharn, cet îlot de souvenirs était à la dérive. Désiré dans les rêves, indésirables dans les faits. Verena jeta un bref regard à la photo d'elle-même, radieuse et le clin d’œil facile avant de refermer le document. Elle dégainait plus souvent la plume que le permis de séjour. Elle n'avait rien d'une baroudeuse ou d'une chasseuse de dragons. Sa seule étoffe n'était pas la cape du chevalier en croisade contre la créature menaçante mais plutôt la petite veste bien coupée du fonctionnaire dans son bureau. Les missions de terrain, les extérieurs à son service se gaussaient lorsqu'on les associait à son nom. Elle avait le profil de la chercheuse, la thésarde spécialiste dans son domaine. Le reste ... ――――-―• Un élégant chapeau bleu •――――-― C'était cabossé, un peu défoncé, même. D'un mouvement du poing, elle le bomba à nouveau et esquissa un sourire attendri. Le bleu n'avait pas perdu de son éclat. Pas du tout. Et la fierté qui se permit de luire sur son visage n'avait rien de feint non plus. Un regard à gauche, un regard à droite. Elle était seule, oui. Alors elle pouvait se le permettre. D'un geste souple, elle enfonça le chapeau sur sa tête et se prit à esquisser une légère révérence. Ca fleurait bon l'habitude, le naturel qui revient au galop, étalon sauvage martelant la plaine de la mélancolie pour parsemer sur son sillage une traînée de bonheur. Un bonheur qui fleurissait sur son visage, faisant éclore un sourire éclatant en deux lèvres rosées scintillant dans un rire. C'était le bon temps. C'était elle, telle qu'elle avait foulé les terres anglaises pour la première fois à l'occasion du Tournoi des Trois Sorciers. Et cette Verena espiègle aux bonnes manières mais à la facétie facile imprégnait encore les fibres de ce chapeau épargné par le temps. ――――――-―• Un carnet de notes bien plié •――――-――― En cherchant convenablement, le reste de l'uniforme ne devait pas être très loin. Il restait même ses carnets de notes, calés dans un coin du carton. Si Verena était médiocre en divination et en vol, ses notes en potions et en métamorphose ressortaient entre toutes, talonnées par les enchantements. Bonne en botanique, c'est néanmoins en soins aux créatures magiques qu'elle montrait toute sa valeur, surpassant tous ses autres résultats et suivant ainsi la trace de son père. Hadrien, naturaliste chevronné amoureux des voyages et dans l'éternelle recherche de l'espèce rare qui le ferait entrer dans les livres. Drucilla, bourgeoise décomplexée, associée dans une boutique d'antiquaires où ses expertises étaient prisées. Un tandem singulier, soudé toutefois, autour de la fillette, petite curieuse aux grands yeux bruns que tout intéressait. Tout allait bien. Une enfance agréable dans un coin qui l'était tout autant. Une scolarité plaisante. Des souvenirs en pagaille. Des connaissances en myriades. Aucune ombre au tableau, non. La famille n'était peut-être pas très grande mais elle se suffisait à elle-même. Elle accordait une place à chaque chose, autant à la rigueur de Drucilla qu'à l'extravagance d'Hadrien. Un mariage atypique, peut-être. Et alors ? ――――――-―• Une plume froissée •――――-――― Immaculée comme le souvenir qu'elle renferme, elle a hélas perdu un peu de sa superbe. Le voyage l'a malmenée. Dans le cahot du trajet, la promiscuité avec ses voisins de carton ne lui a que modérément réussi. A moins que la légère pliure ne soit d'origine ? Sa blancheur tournoie sous l'impulsion que lui applique Vera. Cette plume en a vu d'autre avec son abraxan de propriétaire. Elle traînait sur le sol lorsque la délégation de Beauxbâtons s'est posée à Poudlard lors du Tournoi. En bonne férue des animaux, Verena s'était empressée de s'en emparer, la préservant ainsi de la souillure de la terre et des semelles de ses camarades. Un trophée comme un autre, peut-être, mais un trophée tout de même. Cachée dans sa veste puis précieusement déposée dans sa valise, avant d'être emportée dans le déménagement. Elle ne la jetterait jamais, non, même s'il n'en restait plus que trois vagues plumets défraîchis par les mites. Elle se souvenait encore de son air ravi lorsqu'elle l'avait agité sous le nez de son père, sous les rires un peu blasés de sa mère. Oui, au lieu de raconter le Tournoi, sa première affirmation avait été « j'ai ramené une plume d'abraxan ! » A croire que noyer le tragique sous l'anecdotique était un travers ancien de la donzelle. Travers qu'elle ne daignait corriger. ――――――-―• Un nom griffonné •――――-――― Un carré de parchemin avec son prénom et son nom inscrit dessus à l'encre turquoise. Elle ne l'y avait pas déposé, finalement. Elle n'avait même pas prétendu l'avoir fait. Pourtant, elle en avait eu envie, l'espace d'un instant. Un long instant. La Coupe de Feu, c'était tout un symbole. Tout un mythe. Delacour avait sans doute beaucoup de mérite mais pourquoi devait-elle forcément s'ériger en championne ? Parce qu'il fallait un étendard à brandir en terre étrangère, probablement. Pourtant, cette année-là, perchée sur un banc d'une des longues travées de la Grande Salle, Verena avait brûlé d'envie qu'un autre nom soit craché par la Coupe. La foule frémissante tout autour l'avait galvanisée et, dans son esprit fertile, un scénario parallèle à la réalité s'était tracé en lettres d'or. Une sorte d'univers alternatif où une jeune Verena, décochant clin d’œil sur clin d’œil, comme l'image du passeport, effectuait une révérence parfaite, dans une nuée de papillons, à l'annonce de sa sélection. Seulement, ça, c'était uniquement une chimère. La tête d'affiche, la coqueluche devant qui tout le monde se pâmait, c'était cette blonde de Fleur aux sourires angéliques. Elle l'avait jalousée, l'espace d'un instant. Un long instant. Puis la vie avait repris son cours. Le patriotisme, ses droits. ――――――-―• Une fleur séchée •――――-――― Pourtant, si la silhouette gracile de la demi-vélane brillait dans les prunelles de nombreux gentilshommes anglais, elle n'avait pas retenu le souffle de chacun d'un bout à l'autre du séjour. Une expression indéfinissable se peignit sur les traits de Vera quand sa main rencontra un petit coffret soigneusement fermé. Elle le connaissait par cœur, cet écrin. Acajou, fermeture ouvragée, loquet solide. D'un geste presque fébrile, elle s'en saisit pour l'ouvrir. Elle en avait fait l'acquisition à Pré-au-Lard, dans une boutique qui vendait de tout et de rien et qui devait encore exister aujourd'hui. Sur un fond de faux velours se détachait une fleur aux pétales fragilisés par le temps et dont la tige, racornie, désormais, se mêlait à un ruban bleu savamment noué. Sa fleur de bal au Tournoi. Elle la tenait de son cavalier, un certain George Weasley. Si sa mémoire ne lui permettait pas de remettre tout l'entourage du jeune homme, à l'époque, nombreux dans ses souvenirs, néanmoins, la demoiselle se souvenait assez bien de lui. La soirée avait été agréable, sa bonne humeur aussi contagieuse que son humour. Ce coffret, c'était du romantisme en boîte, un peu de nostalgie d'adolescente. Verena le vivait très bien parce qu'elle gardait bien en tête qu'elle ne vivait pas dans un bouquin à l'eau de rose et qu'elle ne le croiserait probablement jamais au détour d'une ruelle. Les affiches placardées ci et là dans Londres n'avaient rien à voir là-dedans. Pour preuve : Vera détournait systématiquement les yeux lorsqu'elle risquait d'en voir une de trop près. ――――――-―• Un livre écorné •――――-――― Refermant tout aussi précautionneusement le coffret, Verena le déposa non loin des autres objets étalés sur la table. Au fond du carton, un paquet de manuels divers, dont un écorné et marqué par un usage fréquent. Bien que la Franco-anglaise n'y prête qu'une attention modérée durant le transport de la pile, il s'agissait certainement de son livre de chevet à la sortie de Beauxbâtons. Malgré ses bons résultats en soins des créatures magiques, Vera avait un petit quelque chose de la grande insatisfaite qui se fixe comme but d'étoffer ses connaissances autant qu'elle le peut. Entrer dans un service de régulation ne se ferait pas sa peine, aussi la jeune fille n'avait-elle pas lésiné sur les efforts. Son père en était très fier et l'avait soutenue patiemment, l'instruisant de son côté, lui le baroudeur en quête de sensationnel. Verena n'avait sans doute jamais autant voyagé que durant les vacances qui avaient suivi l'obtention de son diplôme. Allemagne, Îles Fidji, Australie, Irlande ... Elle était revenue exténuée mais heureuse, des informations plein la tête, des notes plein un carnet et des clichés plein la pellicule de son appareil photo qu'elle n'avait pas quitté une seconde. ――――――-―• Une fiche calligraphiée •――――-――― Et dans un autre recoin, une fiche à l'encre pâlissante reprenait avec précision les caractéristiques d'une créature accompagnées d'un croquis scrupuleusement réalisé. Il n'était pas question d'une page volante du carnet de notes de Vera, non. Cette fiche était la copie d'une annexe d'un rapport, le premier qu'elle avait rendu en commençant à travailler en France. Certes, le jobarbille n'était pas dangereux, comme créature, et, après tout, envoyer une débutante face à une bestiole du genre de l'acromantula, ça n'aurait pas eu de sens. Alors Vera était fière de cet autre trophée dormant dans sa boîte. Ce carton, au final, n'était peut-être pas un ramassis de rebuts ... d'objets encombrants dont on a trop honte pour les afficher. De vieille malle à souvenirs embarrassants, il se muait en coffre à trésor. Son chapeau toujours sur la tête, ce drôle de sourire accroché aux lèvres, la sorcière marchait sur une étole de rêve, un peu de passé qui venait s'enrouler autour de ses épaules pour lui réchauffer le cœur. C'était à la fois étrange et grisant, ce petit sentiment d'interdit et ses œillades inquiètes vers la porte pour s'assurer que personne ne venait troubler son tête à tête entre son moi passé et son moi présent. ――――――-―• Une carte postale •――――-――― L'écriture de sa mère ? Verena plissa les yeux pour y regarder à deux fois. Ah non, cette prose, elle la devait à sa meilleure amie de l'époque. Big Ben s'étendait sur toute une face de la carte postale, l'autre était tartinée de détails plus ou moins intéressants que Vera ne prit pas la peine de relire. Elle savait ce qu'il y avait dedans. Une parcelle de sa mémoire s'en souvenait très exactement. Le reste lui criait qu'il s'agissait essentiellement de vent. Hélène, Verena n'en avait plus entendu parler depuis ... ça. Triturant nerveusement le rebord de son couvre-chef, la sorcière pinça les lèvres. Comme si elle avait eu le choix. Comme si elle avait pu dire non. Ca n'était pas de sa faute si son père était mort. Si sa mère était anglaise. Nouveau soupir, plus déchirant, cette fois. Et le sourire se fane en une grimace fatiguée. Elle aurait dû la jeter, cette carte d'Hélène. Mais elle n'en aurait pas la force, une fois encore. Le passé était le passé, bien sûr. Et s'il ne forgeait pas l'entier présent de Verena à l'heure actuelle, il lui servait de minuscule échappatoire. Hélène, c'était les quatre-cents coups à Beauxbâtons avec le maintien de damoiselles de la haute mais l'ingéniosité de roublardes de premier ordre. Hélène, c'était l'alibi en cas de besoin, l'oreille attentive pour tout comme pour rien, pour le tragique comme pour l'anecdotique. Pour les amourettes à confier comme pour les chagrins à laisser couler sur l'épaule en larmes lourdes. Avant. Avant. ――――――-―• Deux perles cassées •――――-――― Un léger roulis dans la boîte qui se vide, bruit sourd qui résonne en grattant le carton. Ses lèvres se pincèrent plus encore tandis que, dans sa paume, elle attrapait les responsables du vacarme tout relatif. Une. Deux. Un peu fêlées, un peu abîmées. Deux perles d'un ancien collier dont les sœurs, égarées, ont probablement fait le bonheur de leurs nouveaux acquéreurs. Il était sans doute très beau. Vera ne veut plus s'en souvenir non plus. De qui elle le tenait ? De personne. En tout cas, pas de celui dont elle aurait aimé le recevoir. De toute façon, il s'était brisé d'un coup sec quand elle avait accroché le fil dans sa robe, un soir, en rentrant de fête. Une des dernières auxquelles elle s'était rendue, d'ailleurs. Peut-être était-ce un signe, cette brisure nette et inattendue, ces perles jetées au vent et jamais retrouvées, faute de chance. A moins que Vera n'ait tout simplement pas cherché, jouant comme souvent à l'autruche, enfonçant la tête dans le sable du déni. Encore et encore. Plus elle avait grandi, plus elle avait perdu son courage, effiloché patiemment par chaque évènement de sa vie. Pourquoi ? Elle n'aurait pu répondre elle-même, si ce n'est qu'elle n'était pas faite pour ça. Pas les épaules. Pas le regard assez fier pour affronter le devant d'une scène. L'ombre des coulisses et le travail de fourmi, ça, c'était sa vie. La lumière qu'avait cherché son père en vain tant d'années ne lui avait strictement rien apporté. Alors, cette erreur, elle ne la commettrait pas, elle aussi. ――――――-―• Un reliquat de bougie •――――-――― Un peu de cire étalée graisse le fond du carton. Un fond de bougie consumée roulait en compagnie des perles. Vera le contempla d'un air attristé. Ce dont il s'agissait ? La bougie qu'elle avait allumée le soir du décès de son père. En plus de sa baguette au lumos lancé en permanence, la jeune fille avait déchiré les ténèbres de sa chambre par la brillance d'une flamme, en quête désespérée d'un peu de chaleur. Et Verena gardait tout avec elle, de la coupure de presse à la plume en passant parce que d'aucuns auraient qualifié de déchet bons à jeter. Mais elle y tenait, à son bout de bougie, comme un fugace trait d'union entre ce qui est et ce qui fut. Comme si chaque objet cristallisait un peu de l'instant qui l'avait rendu célèbre et permettait de le toucher délicatement du doigt, même plusieurs années après. Passéiste ? Résolument. Une attitude bonne pour les alcôves, toutefois. Juste pour elle et elle, ses pensées, ses remords et ses regrets. ――――――-―• Une petite annonce •――――-――― Un grincement de dents accompagna le tableau. Dans ses doigts, un autre morceau de journal, anglais, cette fois. Une petite annonce pour un appartement miteux sur le Chemin de Traverse. Dessus, une grande croix tracée rageusement, le trait tremblant et baveux. Ca, c'était le souci de s'appeler Loiseau. Ca ne sonne pas très anglais. Ca sonne même un peu trop français. Contrairement à de Talacharn qui chante mieux au creux de l'oreille. Voilà pourquoi Verena habite toujours à Pré-au-Lard avec sa mère. Pourquoi elle transplane chaque matin pour aller au Ministère. Fille à maman, au grand dam de Vera qui aimerait bien prendre son envol mais, non, Loiseau a les ailes coupées. Alors Loiseau est docile, s'oublie dans le moule préfabriqué qu'on lui présente sur un plateau. Se battre, c'est pour les idéalistes. Verena, tout ce qu'elle veut, c'est manger à sa faim et dormir sous un toit. Le reste ... L'importance est relative. Et puisque tout est une question de point de vue, autant prendre celui qui arrange. Verena, alors, choisit que tout va bien. ―――――-―• Un formulaire administratif •――――-―― Là, un bruit de papier froissé creva le silence. La feuille tomba au sol et Vera l'écrasa du talon. Peut-être l'émotion qui l'étouffait. Ou son chapeau qui lui faisait tourner la tête. A ses pieds, un formulaire, de la paperasserie pour piailler pour un changement de nom. Seulement, Mademoiselle Loiseau n'en avait pas été capable. Se renier, ça marchait jusqu'à un certain point. Changer de nom, c'était au-delà de la limite qu'elle s'autorisait. Elle ne savait d'ailleurs pas pourquoi elle avait gardé ce chiffon dans ce carton fourre-tout qui traînait sous son bureau. Elle gardait définitivement trop de choses. Une énième fois, elle grimaça. Fini, le beau sourire qui naît sur les lèvres après avoir embrassé le passé chéri. Fini l'air crâne d'une Beauxbâtons retrouvant ses atours. Un air las, presque penaud. Pourtant, la main ne se saisit pas du chapeau. Ce n'est que le doute qui s'empare du cœur, tiraillant à tout va. C'est compliqué, une vie, surtout parce qu'on doit la vivre. Et, parfois, Verena aurait juste aimé siéger parmi les spectateurs. ――――-―• Un carnet de croquis •――――-― Nerveusement, elle se mit à tourner les pages de cette liasse de feuilles attachées grossièrement. Ca tient plus de l'artisanal qu'autre chose mais c'est son carnet de croquis maison, son entraînement régulier à l'anatomie animale. Il traverse les années, du milieu de sa scolarité à quelques semaines avant son déménagement. S'il y avait un seul vrai fil conducteur aux années passées, c'est peut-être lui, ouvrage muet retraçant fidèlement l'évolution d'un trait et de l'auteur qui tient le crayon. Oh certes, il y a bien Zeus et Apollon, question figures imperturbables. Ces deux dobermans ne sont plus tout jeunes. Ils en ont vu. Beaucoup. Trop, sans doute, du point de vue de Vera qui se souvient systématiquement du jour tragique en songeant à eux alors que les braves bêtes n'y peuvent rien. Alors elle secoue pensivement la tête, chasse cela de son esprit et passe à autre chose. Pour changer. Puis, maintenant, dans sa vie, il y a une boule de plumes possessive qui la suit jour et nuit. Enfin, surtout nuit. Détachant son attention du carnet, Verena repéra d'ailleurs la silhouette bouffie par le sommeil perchée sur un meuble. Iris somnolait dans un coin, vigilante malgré tout. De temps à autres, une paupière ensommeillée se soulevait et un œil clair scrutait la pièce, couvait Vera du regard et se referermait aussitôt. ――――-―• Un bateau dans une bouteille •――――-― Tiens, elle l'avait oubliée, elle. Pour le regard non averti, c'est une bouteille comme les autres avec un bateau dedans. Le genre de décorations qu'on peut trouver un peu n'importe où dans les magasins et qu'on trouve tout aussi n'importe où sur les étagères. Pour Vera, c'est différent. Il s'agit de la dernière bouteille qu'elle a vidée un peu trop immodérément après la mort de son père. Pour marquer le coup, elle s'était entraînée à y enfoncer un bateau. Ou plutôt à métamorphoser une coquille de noix bourrée sans ménagement dans le goulot en un fier bâtiment. L'opération avait nécessité plusieurs tentatives plusieurs jours durant. Le résultat était plutôt satisfaisant, si on omettait la zébrure tout le bas de la coque du navire, vestige du traitement rude infligé à la noix durant la traversée de la bouteille. Autant dire que le léger souci apparent sur le bateau aurait causé une avarie à peine aurait-il effleuré un liquide. Mais Verena se gardait bien de le signaler à quiconque voyait la bouteille. ――――――-―• Une tasse sans anse •――――-――― A croire que la spécialité de Verena, c'est de collectionner des objets cabossés, usés, écornés ... A moins que son attirail ne reflète l'état de sa propre personnalité, un petit quelque chose tout ébréché et malmené. Voilà, comme sa tasse. Sa vie est un vieux mug sans anse. La sorcière tourna ladite tasse sous toutes ses coutures, s'attardant sur le dessin qui l'égayait. Une chouette à la tête penchée, un léger air de cartoon et une inscription à la « la magie, c'est chouette !» Le jeu de mots arracha un rire à la Franco-anglaise. Oui, sa vie, c'était ça. Des hauts, des bas ... mais dans ce chaos, il y avait toujours une petite lueur qui ne faiblissait pas, à l'image de la bougie qu'elle avait allumée fébrilement au décès de son père. Il suffisait de garder courage. Ni trop, ni trop peu. Juste assez pour aller de l'avant sans faire de vague. Une trame linéaire dans un cocon ouaté, au final, elle ne désirait rien de plus. En restant bien dans les plates-bandes qui lui étaient dévolues, aucune raison qu'elle perde ce qu'il lui restait. Cette simple pensée la rassurait nettement tandis qu'elle se saisissait du dernier objet du carton. ――――――-―• Un foulard noir •――――-――― Son foulard. Noir comme la nuit. Un an durant, elle l'avait porté, quoiqu'il se passe, en plus de ses tenues sombres qui l'avaient rendue encore plus passe-partout qu'à l'origine. Les bruits de pas dans le couloir tout proche lui causèrent un frisson le long de l'échine et, telle une gamine prise en faute, Verena ôta en vitesse le chapeau de sa tête et le déposa sur la table tout autant à la hâte. D'un geste sec, c'est le foulard qu'elle s'accrocha autour du cou. En réalité, si un deuil était théoriquement fini, elle en avait d'autres à gérer. Retroussant ses manches, Vera planta ses points sur ses hanches. Il ne restait plus qu'à ranger tout ça ...
Dernière édition par Verena T. Loiseau le Mar 4 Nov 2014 - 0:18, édité 29 fois |
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| OMFG !!! J'avais pas vu que c'était Keira !!! Cette fille est une bombe !!! Choix de vava, de pseudo... Officiellement bienvenue !!! Bonne chance pour le reste de ta fiche !!! |
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| Hé hé hé, un grand merci ! (Cela dit, je retourne le compliment ... Franciscoooo. *-*) |
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| le nom et l'avatar sont divins bienvenue |
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| Dire que j'ai hésité à monopoliser l'avatar pour un scénario.... Que dire si ce n'est que j'ai hâte d'en savoir un peu plus sur ta bestiole ? Je te souhaite la bienvenue sur exci et tout le courage nécessaire pour terminer la paperasse administrative. Eheh. |
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WIZARD • always the first casuality Pansy Parkinson ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 25/10/2014
‹ messages : 4640
‹ crédits : prométhée
‹ dialogues : 'lightcoral'
‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9003
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
| Bienvenue sur Exci petit poussin *out* Bon courage pour la suite de ta fiche |
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| SALETE ! Je voulais être le premier à envahir ta fiche ! :naan: En tous cas, je tiens à dire que je plaide coupable pour t'avoir fait venir ici mais je suis trop contente à l'idée de RP avec toi à nouveau J'ai toujours été une grande amoureuse de ta plume (et des sévices que tu fais subir à tes pauvres pauvres PAUVRES personnages). Bon courage pour ta fiche ! Tu sais déjà que je vais la suivre de près |
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