"L’HOMME EST RONGÉ PAR LE SOUCIS DE SE MONTRER MÂLE, IMPORTANT, SUPÉRIEUR ; IL JOUE DES COMÉDIES AFIN QU’ON LUI EN JOUE ; IL EST LUI AUSSI AGRESSIF, INQUIET ; IL A DE L’HOSTILITÉ POUR LES FEMMES PARCE QU’IL A PEUR D’ELLES, ET IL A PEUR D’ELLES PARCE QU’IL A PEUR DU PERSONNAGE AVEC LEQUEL IL SE CONFOND. QUE DE TEMPS ET DE FORCES IL GASPILLE À LIQUIDER, SUBLIMER, TRANSPOSER DES COMPLEXES, À PARLER DES FEMMES, À LES SÉDUIRE, À LES CRAINDRE ! ON LE LIBÉRERAIT EN LES LIBÉRANT. MAIS C’EST PRÉCISÉMENT CE QU’IL REDOUTE. ET IL S’ENTÊTE DANS LES MYSTIFICATIONS DESTINÉES À MAINTENIR LA FEMME DANS SES CHAÎNES." Simone de Beauvoir
Les murmures stellaires gourmandaient la chambre de la captive allongée sur un lit des draps mordus par les autres peut-être, décédés, expirant, massacrés par les lourdes dextres de l’inhumain insatiable, seule dans ses pensées, ses jades ouvertes où s’agitaient des nuances opalescentes de nacres, d’ivoire, dans ses prunelles pâles de jeune offerte sur l’autel quémandeur de vierge brimée luisaient des agonies pétries par les années soufflées dans les cages tourmenteurs d’un sablier. L’oublie coulait sur les rives plafonnées du haut lorsque ses larmes semblaient de perle ne glissant sur sa joue enfantine qu’une mélodie divine extirpée des lippes gercées de la reine assoupie. Ses mains bougeaient cependant, animal déchu de son environnement, un nouveau qu’elle se devrait affronter sous les regards moqueurs de ses démons joyeux, riant grassement, apparaissant soudainement entre les stries perfides des dédales étirés du pandémonium placide qu’elle ne se résolue pas, encore, à visiter. C’était cette fenêtre ô douce ironie, cette fenêtre de bois, tentatrice, narquoise, sournoise, dans son giron d’étain qui, sous l’avalanche d’une envie barrée, d’un espoir perduré, d’un souhait vengé rayonnait sous les supplices de la mère argentée, appelant sa fille enlevée, enfermée dans cette tour enracinée. Les fines barres d’un cocon cosmique miroitaient les maigres meubles faisant office d’aide à la naufragée qu’elle n’avait pas touchée ; savamment ajournée sur les ressorts d’un temple grognon. Elle aussi l’était, son esprit tragique peuplé des cris, des hurlements, une douleur affligeante par l’écriture liturgique d’un bourreau dévoreur de chairs, marques insatiable qu’elle grattait discrètement brume perturbée d’une âme anesthésiée. Elle tendit la main, sa paume débouclée sous la fraicheur de l’aube transparente, ses mèches de crins mordorés dans ses iris pailletées de sanglot déstructurés par celle-ci la femme, celle voltigeant sous sa face, amusée, moqueuse, pointant du doigt la condition d’esclave de la jeune fille dissipée par les frasques de litanie libertaire. Là sous son nez, les effluves des bois, les bruissements des herbes, les frétillements des insectes sous les feuilles marronnées en ce début d’automne mortifère. Elle aurait pu sauter, dans le vide tremblotant, de l’étage distripé, se faire une entorse à sa cheville fluette et ses bras pantins sous l’égide de griffes terriennes ; elle aurait pu pencher la tête, goûter le silence apaisant de la nature offerte, sourire timidement aux hymnes froissées des lendemains funestes.
Tap tap les talons sur le plancher, tap tap les marquises défaites, le robinet fonctionnel, son visage flouté sous les décombres de cette eau insalubre, une mascarade enfumée que ses arachnéennes pourchassaient mélancoliquement, frénétiquement essayant de massacrer, déchirer le faciès sculpté d’un ange condamnée. Son miel ardent glissait sous les ravages d’une humeur maussade, réveillée la belle fée dans une pièce tamisée où la nuit répondait subtilement aux exhortations émouvants de la fillette éperdue, elle avait frappé, elle avait grignoté ce sépulcre dépendant, cette laisse de capturée séraphique par les flammes surgissant du maelström. Elle n’avait jamais épousé les chausses d’un roi glorieux, d’un maître courtois d’avoir dilapidé son épiderme de soie, généralement en retrait, solitaire, ne se mêlant des orbes et des étoffes vaporeuses d’une simili-guerre, d’un sacro-saint de bataille que les débris d’un pouvoir intimiste. Une bibliothèque s’écroulant sur le corps jonché de sang du fraternel ôté ! Elle mesurait alors les flocons palpitants de carmin dans ses grottes de montagne, dans ses falaises éberluée où les pics confortables dessinaient les trésors des mythes parfumés, amènes de prière où, les genoux à terre expulsaient les zéphyrs rutilant de désespoir d’avoir tué son frère. Princesse baignée dans les lacs terribles des décédés dans la maisonnée austère, cadavres puant bâchant le salpêtre du sol grouillant de vermine. Elle préférait les endroits dégagés ô glaçon des tempêtes ! Neuvième jour où le trou noir chancelant fusionnait à son état d’urgence, neuvième jour bénie par le huitième celui de l’apocalypse tombante le premier tandis que l’encart trépignant brisait la sensualité promesses de sa peau cristalline s’écoulant des soupirs pourpres de la damnée. Pourquoi ? Un besoin étouffant de dessiner maintenant, un besoin matraquant les chants d’aurore de la jouvencelle, mais de stylo ni de crayons dans la cage congédiée ! Elle brisa la porte de bois joignant poussière écho souverain d’un silence pesant. La duchesse éperonna sa lippe pleine de joyaux colorés arabesques d’un morceau de vie s’écoulant de la divine comédie, sur son menton noyé par les flots coraux de la sécheresse courroucée.
Boom les portes s’entremêlent dans la colère hennissante de l’enfant sauvage, gazelle rapidement galopant dans le labyrinthe monstrueux du minotaure absent, des réponses voilées. Les images s’écartèlent dans les méandres nématiques de l’âme avachie sous les ombres nostalgiques, de souvenirs culturels où les corps statufiés fascinaient la donzelle. Boom les pas virevoltants de la timide tristement vaincue par les mots déliés, ouvragés d’Hades ayant susurré dans son éternel assoupissement les imprécations imaginaires d’une agnelle stridente destinée au couteau de boucher. Les feuilles éparpillées dans sa mansarde craquelée, les pots de verre recelant l’Ostie des sacrifices, elle pourrait percer au rouet, percer délicatement la veine enchantée pour répandre le rouge sur les murs distanciés. Descendant les escaliers de marbre, zébrures sur son nu atrophié elle sent pourtant les embrumes astrales l’accompagnant, chantant allégrement au désert verdoyant des contrées romancées. Elle se pose papillon étoilé dans les ténèbres charognards, repoussée par cette barrière perverse invisible à ses jades demandeuses. Assise animal asservi attendant peut-être un déluge diluvienne ; une branche de pin dans sa main sacrilège, de ses lèvres vermeilles brode quelques épopées religieuses de ses sucrées notes asexuées, des trémolos dans sa gorge hydratée de lait. C’est ainsi qu’elle l’aperçoit ; l’ogre de ses maigres obscurités ; neuvième jour repenti. C’est ainsi qu’elle l’observe s’avancer, l’homme au charisme insoutenable, fumant de ses naseaux les boucanées grisâtres, lié néanmoins à cette ennemie amère Fascination dans son alcôve de blé ensorcelle, épouvantée d’un démon aimé au-delà des précipices oniriques, hantant déjà de son visage endurci par la vie. Il est pape en son territoire, chasseur trempé d’hémoglobine giclant sur l’asphalte stérile ! Périlleuse nébulosité débutée ô innocence périe !
I don't know what I expect of you, but it is something in the way of a miracle. I am going to demand everything of you - even the impossible, because you encourage it. ♛ by endlesslove.
Enfant perdue, petite vagabonde des nuits. C’est elle qu’il a capturée, dérobé au monde sans même lui poser la question. Viens-tu avec moi ? Et ton âme, est-ce qu’elle peut m’appartenir ? Elle est si belle, rognée, décharnée, meurtrie. Confie-la-moi. C’était implicite cette nuit, un regard, une main gantée qui s’était tendue - toujours le sombre cuir sur les doigts, pour masquer l’ignoble torture, une déformation curieuse, innommable. Emportée loin de tout, terres désertées, Ecosse. Et la marque, comme un animal, d’une trace rougie, d’une chair calcinée pourtant si opaline. Il aurait aimé la garder intact de toute trace, vierge d’impureté, mais c’est une assurance, une prison pour sa jalousie. Une plume qui marque la peau, calligraphie oubliée. Et les mots sont inscrits, incandescents. Les pleurs résonnent encore, fracas contre les murs. La peau est effleurée de ses doigts, soins qu’il apporte, mélange les sensations. Violence de l’acte, douceur appliquée. La souffrance n’est pas pour maintenant. « Endors-toi » Comme un souffle qui apaise, un courant contre son oreille. Le voleur repart aussitôt, pas feutrés, carnassier qui se ravit de la proie débusquée. Pas ce soir, pas encore, elle ne peut rien lui offrir, mais plus tard, il lui montrera pourquoi elle est ici.
Les jours s’étiolent, un tic tac incessant contre lequel il doit lutter. Le temps est un ennemi, un ravage contre lequel la guerre est perdue. La prison de verre s’élève autour de la captive. Pas prisonnière. Non! Il refuse ce terme, lui octroie des libertés, mais ce ne sont que des barreaux de plus pour une cage, qu’elle n’en voit pas la fin. Belle illusion. Voilà ce qu’il est, diable d’homme capable de contenir les désirs, et de les formuler à sa guise. Le fantôme se glisse dans une vie millimétrée, entre l’absence et l’ignorance. Parfois il lui accorde un regard, mais jamais de geste. Ce qu’elle est, son prénom, tout cela, il ne sait pas, n’a pas demandé. Esclave! Le terme est incorrect. Que lui demande t-il ? Certainement pas de jouer le rôle d’un elfe de maison, encore moins son corps - juste, sa présence, combler le vide, et le rien qui entoure le manoir. Ridicule excuse pour l’avoir emportée dans ses ombres - limbes qu’il contrôle avec aisance. Il ne dit pas mot sur le statut nouveau, sur le corps qu’il a taché du feu. ESCLAVE. Le mot se répercute sans cesse. MENTEUR. Elle est à lui, jolie princesse, blanche reine dérobée. Un, deux, trois… ce sont d’autres pas que les siens qui se répercutent à présent. Il se surprend à apprécier cela, la vie qui accapare ce qu’il avait délaissé. Le Ministère prend son temps, ne lui permet pas d’être chez lui. Souvent, il songe à ce qu’elle peut faire. Esquisses sur les murs ? Il sait pour la peinture, les couleurs jetées, mais il n’en dit pas un mot – garde un secret.
Des règles à établir. Ne franchis pas le seuil du manoir. N’essaye pas d’ouvrir la porte bleue. L’histoire est un écho aux contes anciens. Qui est-il ? Bête effrayante, ou encore folie assassine incapable de reconstituer l’amour perdu ? Pas de roi désolé. Non. Juste la corruption. La volonté de capturer ce qui lui échappera toujours.
Le carmin verse sur son visage, c’est une peinture guerrière. Goût acre qu’il capture de sa langue, effleure la lèvre, et puis, un mouvement brusque du bras pour effacer le reste, mais tout s’étale, et peint le monstre. Le costume est lui aussi bafoué de la traque. Sang de l’impur qui meurtrit les soieries. Plus tard. Une idée folle persécute son esprit. Les portes du manoir sont ouvertes, détruites de leurs sortilèges. Empereur qui avance sur le perron, défait une cape noircie de ses meurtres, tissu qu’il envoie au travers d’une pièce - là où son regard croise l’enfant, l’insondable. « Viens avec moi » Une main de cuir qui se tend, funeste invitation dont les intentions sont masquées - toujours, ce n’est qu’une partie, un jeu maîtrisé où perdre n’est pas envisageable. Aussitôt les doigts effleurés qu’ils disparaissent, s’enfuient, si près - la forêt avoisinante, curiosité visible des sorciers. Enchantement des cauchemars. L’étreinte se relâche. C’est une fuite face aux moindres contacts. Incapable de supporter l’humain, d’autres, surtout elle. Le regard dérive vers les arbres reconnus, eux qui ont abrité des secrets d’enfants, quelques promesses. C’est une faiblesse de l’emmener ici, de savoir qu’elle peut courir, lui échapper. Fuir n’est plus une option. Tu m’appartiens hurlent les ambres. Signifier la raison de ce voyage – à quoi bon ? Lui faire croire, que c’est pour elle, qu’elle n’est pas un masque contre la peur. C’est une traque qui s’amorce. Du sang, encore. « Es-tu capable de voir les sombrals ? » Question jetée au vent, si singulière. Personne ne demande. On n’y répond pas. Intrusion dans la vie. Approcher le cheval décharné pour voler la peau, ce qui lui permet de créer le baume, ce qui efface la joue meurtrie par Ives. Les blessures sont masquées à la vue de la dame blanche – stratagème honteux que de lui faire croire qu’il est intouchable.
Dernière édition par Augustus Rookwood le Dim 12 Oct 2014 - 15:35, édité 1 fois
Grogne les bois cognant contre l’herbe desséchée, les crinières colorées de miel séchées par les sévices de la gangue essoufflée qui s’ébroue, se froisse dans les paumes retardataires neufs jours déjà de l’archange éploré ; un léger frisson possédant sensuel la peau animée d’éclats de jouvence. De lait incombant les délices passionnés de l’enfant récalcitrante. Elle est affreuse la beauté austère au piédestal dorée, placée dans la vitrine d’un collectionneur de goût raffiné, au-devant du paillasson écroulé, au-devant du cadre amaigri esquissant les rubéoles enjolivées, dépoussiérés de cette forêt, de ces êtres chantant ivres de barbarie, les nébulosités choyées par la déesse contemplative de l’espace surgit en face de son œil pleureur. Le gouffre de ses prunelles s’étend sur les drapeaux de fer cruauté soulevée par la bile reconstituée ; un noir maussade de cette engeance titan mélancolique que Perséphone affranchie, empaillée au plaisir de l’époux inquisiteur, brise colérique les lambeaux d’objet de galère sur les rives empoisonnées du Styx.
Helle un mot sur le palais des sultans, un murmure sur les dômes des puissants ; Helle attirée par la flamme conquise d’un empire famélique, joyaux suintant l’humidité d’un manoir prisé, seul, unique ; Helle souffrante, hasardée par la mélodie sacrée des temples enrubannés l’enjoignant de leur branche soudaine amie des sabbats d’horreur où, valsant les corps des nymphes fatales un meurtre engoncé par les citadins mornes de justice ; attend, attend. Attend. Le maître Odin en son logis glacial entre tailladé par les perturbateurs, ces gouttelettes exquises d’une destruction miroitée. Il tend de ses mains enveloppées de satin, de bruissement d’érable, ébènes dépravés une invitation à l’été ; cet être chimérique, gardien salvateur de ses nébuleuses tissées par les soufres cartésiens de ses souhaits métamorphosés. L’image d’un roi, d’une moitié se décompose, s’allie, se réverbère sur les toiles imaginaires de la chérubine disgraciée par les étouffements mortuaires de la comédie ouvragée de pierreries moribondes. Tu me ravages par tes actes insensés, créature abolie de loi, je te fuirai sous les pluies risquées au lieu de glapir mille sons sous tes orbes Maldoriennes.. Ses doigts immaculés d’une blancheur spectrale opposent les gracieuses Parques dans leur giron d’étain, éberluées par la sentence onirique, hurlant à la blague factice de ces acteurs mal éduqués, produit parcheminés de sureau fané. Cependant l’agonie de toucher, de sentir un autre que soit empêche le lien rubescent, les nœuds fragiles étroitement serrés de lier pour toujours un semblant de paix éclaté. Elle ne sait pas, son regard figé dans le néant sautillant, elle ne sait pas les buts de cette proposition soudaine le huitième enfumé sous des consoles flétries, incendiés mais se lève au gouffre prometteur de la Géhenne. Un air morose empli l’arôme de la joie, la fragrance imprégnant enfin ce pacte indécent, critique à la biche d’or se voyant déjà détaler des mains cascadant les monts enneigés des harmonies subites. Elle pense à s’attiser les braises rugissantes du malin mais la propension de l’autonomie lassos effrangé plus forte que les douleurs futurs… peut-être, qu’elle ignore opaline oie prisonnière. Elle écoute calmement cette question étrange, s’emmêle dans des mémoires photographiques de chevaux cadavériques à l’affut de son cauchemar hanté. « Oui. Je les côtoie lorsqu’ils sont égarés »Tout comme ce reflet exécré. Sa voix posée sur des coussins de soie claire évoque le tintement des pas en hiver garrottés par des chaussons de vers qu’elle rejette oppressée par ces règles abjectes d’une société recluse. Elle ne tourne pas la question à son propriétaire, respectueuse par les années fleuves de ce temps monstrueux, déduit qu’une devinette anodine dévoile la boite aérienne de Pandore toute proche de ces statues de cire. Elle s’apprête fantôme trépidant à la porte d’entrée aussitôt ouverte.
Galope les cornes des messires, elle tourbillonne simple sauvage sous les voûtes célestes du bonheur retrouvé ; Helle libertine, crachin des peurs, des espoirs, se permet un sourire innocent sur ses lèvres pourpres où resplendissent les rosées des aubes incarnates, épouse les limites de la cage périlleuse sans patienter à son Poséidon. Là n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté. Sa robe fiance ses jambes fuselées, ses chevilles maigres de pureté anorexique balance des rythmes indomptés des ténors naturels du ballet des éléments, elle flotte grande tige sylphide des chandeliers quand elle aperçoit les orchidées de gypse lactescent, ses mains sur les troncs lustrés de la niche protectrice tandis qu’elle relève son menton en péroraison, le soin déformé par les nuages brillant d’effervescence à la lune magnifié. Seule à présent, occultant l’autre, le gouverneur, toutefois frémissante à l’idée que le tombeau gravé se déploie pour une fois, une seule, où glisse la larme éternelle de la convoitise insidieux. C’est pour assouvir ton moindre désir qu’ils viennent au bout du monde.. Agrippée à la chevauchée sadique d’un guerrier elle compte bien, l’ensorcelée tel le Poucet dans les contes délivrés, s’échapper à l’abri de la bergerie scintillante déjà il semble qu’elle lui bande ses ramées d’espoir de quitter, de plonger, de noyer sous les flots incertains. Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan, la douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
I don't know what I expect of you, but it is something in the way of a miracle. I am going to demand everything of you - even the impossible, because you encourage it. ♛ by endlesslove.
Verre qui entoure le monde, prison dans laquelle il a placé la poupée, elle qui ne doit plus lui échapper, elle qu’il maintient d’une marque, puis d’un sortilège. Liens étroits, coexistence. Franchir les barrières et ce sont des dards qui s’enfoncent dans les chairs, meurtrissent l’immaculé. Tant de lois à comprendre. Pourquoi elle, pourquoi pas une autre ? Son importance, à quoi se joue t-elle ? Il répond par un silence, ne sait pas ce qu’elle représente, sa différence face aux autres – à ces animaux que l’on vend en place publique. Ce n’est pas d’une obéissance parfaite, de la souillure qu’il veut. Un esprit à dompter, une personne à comprendre – une voie destructrice pour s’accaparer un esprit. Neuf jours se sont écoulés depuis la capture. Neuf jours de captivité. Pas suffisant pour anéantir le désir de fuir, la volonté de retrouver les terres. Une première sortie, un suicide amorcé.
Petite figure de Thanatos. Etre étonné qu’elle soit capable de voir la mort, c’est curieux comme comportement. Tous l’ont côtoyé de près – Faucheuse qui s’abat, appétit sans fin et festin des rois. La guerre doit lui offrir des merveilles. « Bien. J’ai besoin de l’un d’eux » Pas de cadavre de créatures magiques, pas ces chevaux osseux. Quelques fois, il a eu leur sang noir sur les mains, actes malheureux dont il s’est excusé. Retrouver celui qu’il approche depuis quelques mois, celui qui, pour une raison obscure, accepte le vol de peau – d’une enveloppe qui repousse immédiatement. « Un troupeau vit dans ces bois » Les paroles sont courtes, usées par une voix douce, petite mélodie qu’il n’a que pour elle. « Si tu acceptes de m’aider, je lève le sort qui te condamne à marcher dans mon ombre » Une erreur de jugement qu’il ne comprend pas encore. C’est une fuite qu’il offre – la possibilité de retrouver l’ancienne vie, les errances nocturnes. Augustus a conscience de cela, sombre roi. Il croit, veut espérer qu’elle lui reviendra. Lucioles bleutées qu’il conjure, chemin qu’elles tracent devant eux, petites folies qui tournoient, font oublier la noirceur des bois. Avancer avec la nymphe, l’échappée d’un conte. Des regards sont jetés en sa direction. Elle. Enfant sauvage à ses côtés. Fille lunaire. Elle est l’éphémère, matérialisation de ses chimères. Cacophonie des envies. D’un doigt il voudrait effleurer le marbre, être certain qu’elle est ici, près de lui, porcelaine intacte, fissurée de l’intérieur, mais le geste se ravise toujours – pas de contact, c’est une règle tacite établie. Plus tard, il marquera à nouveau – ravagera la beauté.
Cimes imperceptibles, noyées dans les feuillages d’une forêt enchantée. Chemin qu’il a quadrillé dès l’enfance. As-tu froid ? Peau nue offerte au vent. Les paroles s’étouffent dans la gorge. La fée avance devant lui, et il suit, incertain de tout. Les sombrals sont sa priorité – trouver une carcasse est préférable. Prendre la peau, les crins. Un geste est porté à sa joue gauche, là où la cicatrice se sent au touché, mais est invisible à l’œil. À quoi ressemble t-elle ? Il ne sait plus. Des années à éviter un miroir, son propre reflet. Ton visage Augustus. But just remember when you think you're free, the crack inside your fucking heart is me. Il confie une boîte de Pandore aux mains de l’éternelle enfant, la clé d’une liberté. Baguette en main, il lève les sortilèges qui l’entravent. Un mur qui se défait, glace qui se brise à leur pied dans un fracas épouvantable. Une main gantée enserre le poignet fragile qu’il craint de briser. Libération faussée. Pas de paroles pour prévenir du sort attendu si une fuite est envisagée. Souffrance. L’abandon ne se tolère pas. Des pas qu’il entend déjà s’éloigner, ce n’est qu’une frayeur. La pression qu’il exerce pourrait faire éclater les os, un à un. Si fragiles. Cristal qu’il tient d’une poigne, mais la mâchoire de cuir se relâche. Naïveté que de croire qu’elle restera. Espérance. Fuis-moi et je te détruirais. Des ambres qui crachent les menaces. Sois docile. Fantôme et ombre, oppositions. Dans son dos, il ne l’envoie pas au combat, n’en fait pas une guerrière, protégée des créatures. Imbécile. Toutes les clés sont à la disposition, il offre tout. Plateau argenté. Trop de fils coupés, une traîtrise. Piège qu’il monte, toile qu’il étend sur un ancien empire, des ruines qu’il élève à nouveau pour reformer l’échiquier. Avancez dame blanche.
Tout d’abord les barrières s’étiolent, c’est une cascade de verre qui s’effondre dôme dominicale transparent qui s’ébroue difficilement, c’est l’empereur enfernien qui soulève les armées de sa baguette d’orchestre pour voir les bourgeons naître sur les rameaux des chênes. L’angélique se permet un sourire de bout de ses lippes charnelles, une lueur ravie égaie ses traits de juvénile chipie. L’ombre pâle des cristaux de nacre vient s’accrocher à Diane qui, d’une main, touche enfin le rêve espéré depuis neufs éternités. Les lunes elles-mêmes semblaient récalcitrantes à la chasse gardée, elle y voit la réponse de sa marraine bonne-fée. C’est le possesseur de son être à présent, qui, d’une menace cataracte lui enserre son fin poignet de jeune fille vespérale ; elle décèle une peur dans ce geste soudain, un effroi qu’elle ne peut comprendre fillette obsédée par les vents bientôt attrapés, mais ne s’attarde pas à tisser de ses conjectures une réponse satisfaisante. Rancunière sirène, elle aurait pu maudire le sultan dans son tombeau de pierre, s’occuper du venin pernicieux dans la cuve de Sygin soignant les plaies de son époux de la sanction cruelle méditées par les Dieux. Elle ouï les mots doux qu’elle songe pour elle disparus la seconde d’après par le paysage fabuleux qui se déploie devant ses yeux statufiés par ses repaires retrouvés. Elle n’énonce aucun son, animal, bandée au saut vivace de la mer échauffée.
C’est un pas qu’elle entreprend sur la ligne maléfique de la toile arachnéenne de soie mordorés où l’écho de la bourbe aiguisée vient rompre le sentiment de ce danger qu’elle ressentait, au plus profond de ses tripes fanées. Que lui avait-il dit déjà ? Je sens les rythmes de la blessée, son organe batifolant appelant les fêtes démesurées. Il ne lui avait rien dit c’est le zéphyr de ses ailes fascinatrices qui l’apostrophent dans les méandres d’un couloir lointain, un labyrinthe de couleur l’hébergeant dans les monotonies de sa vie oubliée. C’est le fiel orageux qui s’exaspère par l’indécision de son enfant sauvage une main au vide offert elle reste pétrifiée, surprise, timide face à l’immensité injustifiée. Que devait-elle faire avec lui ? J’aimerai te retrouver, te serrer dans mes bras faméliques, une branche ou deux dans mes cheveux défaits et le vide grandiose affamé dans nos cœurs ensanglantés. Elle ne sait plus. Un troupeau lui avait-il susurré, un cheval squelettique au pouvoir thaumaturgique pour la plaie de son âme, de son esprit, baume viscéral ensemencé de vices. Elle n’a que l’envie foudroyante de partir, de corrompre les vallées, les arbres et les chemins pour sillonner un passage paradisiaque sous l’envolée de la lyre qu’elle entend chanter sous les pluies sacrificielles car il saigne des larmes torrentielles qui éclaboussent la voie lactée de sa chevelure immaculée. Non de neige, le ciel rugit l’avenir néfaste qu’il sent venir, prévient la dulcinée de la mortalité qui, loin d’écouter veut bâtir, regagner son palais de princesse effeuillée.
Elle ne sait plus très bien où la prison a jaillit, elle ne sait plus très bien où les murmures se répercutent, elle ne sait plus très bien… Les démons de son aurore fusionnèrent dans la nébulosité de ses pensées, un retour dans le temps, un retour dans le passé, un trou noir morbide dans ses tentacules a endiablé Eurydice l’emmenant avec lui en enfer par la porte incendiée de la Sépale ; elle a l’habitude, somnambule enchanteresse, de marcher sur les lames ébouillantées de l’Absence. Est-ce quelques heures, quelques minutes, quelques mois peut-être tourbillonnant dans mes frondaisons démolies ? Ou est-il Poséidon ?. La question éphémère toujours présente, celle-là même détruisant les fondations de la naufragée déjà perdue par les jeux de la fêtarde de vie, c’est la forêt qui l’entoure de ses monstrueuses plantes qu’elle dessine sous l’auspice avantagé de la femme argentée. Elle n’entend pas les pieds virils à ses côtés non plus que la respiration lourde qu’elle était apprivoisée à arpenter. Elle n’entend rien que ce silence pesant jamais encore elle n’avait eu peur, senti son cœur fortement tourmenté. Est-il reparti au manoir ? Ou bien chercher tout seul les offrandes de ces bêtes noiraudes ? Va-t-il m’oublier ?. Pourtant c’est ce feu pourfendant qui éclaire, embrase les troncs, enflamme les monceaux de terre ! Ne discerne-t-elle pas la descente de la voix rauque qui rugit de colère.
I don't know what I expect of you, but it is something in the way of a miracle. I am going to demand everything of you - even the impossible, because you encourage it. ♛ by endlesslove.
Funeste rêverie que de croire qu’elle restera à ses côtés, que l’enfant des neiges ne courra pas rejoindre son pays fantasmé. La cage est défaite, liberté qu’on offre à l’oiseau. Lui couper les ailes, c’est cela qu’il aurait dû envisager, rompre tout espoir, l’enchaîner, en faire un pantin dénué de toute pensée – détruire toute connexion. Jamais. Rookwood n’est pas de ces monstres souhaitant des poupées de cires, muettes face au temps, immobiles devant l’horreur. L’ombre céleste se faufile devant lui, pas qu’il entend, mais bientôt elle disparaît à son regard, s’échappe du champ visuel. La main se tend dans le vide. Des serres qui n’attrapent que le vent qui court, des poussières qu’elle laisse détaler derrière elle. Où es-tu ? Question silencieuse qui agite les lèvres. L’obscurité dangereuse s’étend. Une fuite ? Il refuse de croire à cette éventualité. Une perte dans les ombres, avalée par de terrifiantes chimères, c’est cela, rien de plus. JAMAIS elle ne pourrait se dérober à lui, vouloir retrouver sa liberté. Tes ailes m’appartiennent ! Peur grandissante de l’abandon, peur qu’elle ait réellement disparu. C’est cela, il ne reste plus rien, pas même une traîne de la robe luminescente. Juste l’obscurité, et une main qui tremble de colère, une baguette qu’il tient fermement entre ses doigts, quasi jusqu’à s’en faire exploser les jointures. Des étincelles crachent du morceau de bois, et soudainement, il conjure sa folie, fait appelle à la créature de flammes. Des flammèches courent à travers la forêt, se faufilent entre les arbres et se rejoignent pour former une créature devant le mangemort. Les sabots martèlent les feuilles, et les bois, désordonnés sont fièrement dressés sur la tête de l’animal. Retrouve-la, fouille chaque recoin si il le faut, mais retrouve l’enfant. Commande le tyran à sa créature qui vogue dans l’obscurité, donne vie à l’enfer d’une lueur incandescente.
Le domaine s’ébroue sous les ordres de l’empereur. Les bois anciens se tordent, hurlent les feuillages. C’est la sombre magie du sorcier qui agite la toile, cherche l’enfant perdue, elle dont les pas vont se prendre dans une mâchoire d’acier. La foret est un piège, un domaine là pour la traque, là où rien n’est paisible. Il sait pour les pièges métalliques en a déjà fait les frais étant enfant. Tombe Helle, que les serres métalliques goûtent l’opale. La colère grogne, fait surface et c’est tout un costume qui s’effondre, une façade qui se fracasse devant l’impulsion des émotions. Le monstre surgit de l’enveloppe humaine. Homme enragé. Il suit les flammes conjurées, court derrière son feudeymon qui traque la fuyarde. Et lorsque l’apparition d’un tissu se manifeste à son regard, c’est un sort argenté qui vient soulever la terre, faire battre le cœur de la foret. Des bras percent le cortège de feuilles, des lianes qui entravent le pied de la belle insouciante et voilà qu’elle ne peut plus rien y faire. De gestes secs il commande l’impériale nature, et les lianes projettent le corps contre un arbre, enserrent jambes, bras. Et seulement alors les ronces se mordent rageusement dans la chair pâle, que perle le sang. De cela, il n’en voit qu’un embryon, lui qui approche doucement. « Je t’offre une vie, je t’offre la possibilité d’échapper au manoir pour quelques heures et toi tu voulais t’enfuir ? Rejoindre ta vie de sauvage ? » D’une main il enserre le cou, vole toute vie, veut la voir suffoquer, SUPPLIER. Jamais il n’a toléré une telle proximité. D’un mouvement du pouce, il pourrait briser le cou de biche, n’en faire plus qu’un cadavre. Pas encore. La colère est là, prête à lui faire perdre tout contrôle, mais Rookwood espère encore avoir suffisamment de patience pour lui inculquer les règles. « Tu sais ce qui arrive aux sangs de bourbe lorsqu’ils sont seuls ? Lorsqu’on les laisse voguer dans la nature ? » L’insulte est crachée, jamais encore il ne l’a rabaissé à son statut, ne l’a confronté avec l’infériorité qu’elle représente dans le monde sorcier. La main libère le souffle, descend et agrippe la cuisse tachée d’une marque, d’un doigt il retrace les mots gravés. « Des chiens errants, des animaux qu’il faut dresser. C’est ce que tu veux ? Courir vers l’illusion d’une liberté ? Et après ? Si ce n’est pas moi qui te retrouve, c’est un autre qui te brisera les membres. Nous devrions commencer par ça, faire éclater les os de tes jambes » D’un mouvement il s’écarte du corps, la baguette toujours en main, maintenant le sort, et les ronces qui s’impriment toujours plus violemment dans la peau. Les lianes enserrent la jambe droite, étouffent la chair et d’un craquement brisent l’os, anéantissent la liberté.
Et je suis là près d'eux, vivant encore un peu, tuant le temps de mon mal, tuant le temps de mon mieux.
Sereine la marquise des évadés dans ces limbes de Géhenne repoussée sous les temples enracinés des ghettos d’écorce. Fuyarde libertine dans ses perles grises gisaient les évidences massacrés, son diable diminué par cette colère disgraciée, elle est encombrée de ces chaines argentées, de ces muselées fils magiques qu’elle exècre voudrait abolir, voudrait détruire. Elle n’est pas courroucée la reine mortuaire, elle n’est pas exquise, elle n’est pas sublime ; vide un cœur palpitant doucereusement entre des cotes faméliques, éreintée par cette captivité neuf jours âcre gâchés par les papilles fanés de cette langue silencieuse qui n’énonce pas un son, pas un bruit, pas un cri, pas un gémissement s’échappant peut-être des lippes rosées de la jeune dulcinée. Surprise, conquise, retrouvée, écartelée, victime ; elle fixe des points mélancolique dans ces flammes dansantes, souhaitant rompre langoureusement l’entrave à ses mains, à ses pieds. C’est Belzebuth qui avance en triomphe néanmoins fatigué, abusé, trahi, colérique, abandonné ; c’est Léviathan ce malin suintant les rythmes funestes de plusieurs esprits geignant, c’est Bélial cet abominable adorant les objets arrachant les dents et la vie de plusieurs auréoles dilapidées au plaisir affamé de ce démon sadique. Il s’exclame placidement, serre le cou rompu de l’innocente, étouffant patiemment l’ange éphémère ; ses paroles sont des boyaux vomis par ses lèvres rêches. La mort n’écoute pas, n’a jamais entendu, elle observe l’alentour souriant ivre de ce spectacle moribond ; un corps étroitement enlacé par des bijoux d’enchantement l’autre incapable de se maintenir de cette peur, de cette déception alors que la déesse voulu seulement s’affaler dans les bras de ses sœurs. Elle détourne son faciès de duchesse, elle détourne ses pupilles où flottent des océans tranquilles face à l’adversité dynamique ; des perles rougeoyantes, pourpres, carmines, peignent des lambeaux de phrases sur sa peau opalescente, nébuleuse des songes parfumés, aérés, de la jouvence fissurée. Elle semble Ailleurs, l’endormie des bois bruissant les comédies, les drames… cette tragédie d’une agonie à venir ; elle semble cloitrée dans les vestiges de ses pensées, protection voilée d’une enfant brisée par les coups mortels d’un patriarche embrasé par l’ambroisie funeste, ambrée, des bouteilles fumeuses qu’il ingurgitait les soirs d’horreur, où il rentrait titubant dans l’entrée déserte appelant femme et enfant. Elle avait tué, elle avait saccagé, elle avait incendié, elle avait ravagé.
Penses-tu que j’aurai désiré la vie prisonnière dans un manoir de pierre ? Penses-tu que j’aurai dansé sur les dalles de ton parquet désuet, des lames à mes talons que tu as placé ? Poussière, poudre, le crac jaillit de sa branche laiteuse, les lèvres se mordent, s’embrassent sous les décombres d’un fardeau totalitaire, araignée subtile jouissant de ce malheur physique. Les sanglots n’interrompent pas la diatribe sécheresse de la jolie ; elle ne possède plus de pluie baignant ses joues mordorées autrefois lorsqu’elle se terrait dans la misère d’une couverture rapiécée, elle ne possède plus les denrées d’âmes qu’elle a usé dans les gouffres d’une cave nauséabonde, elle fixe l’azur grisâtre éprouvant les plaies de ce messire tronqué. L’énervement tapi sous ses muqueuses pâles se balade sur le duvet soyeux, stoïque la beauté qui griffe le tronc terreux de l’arbre instrument à son supplice, châtiment malaimé d’un membre mobile perdu à jamais. C’est à son tour d’obéir à la tempête, froncement de sourcils enneigé elle se dégoûte d’elle-même prête à damner son aura un peu plus la colorant de charbon, d’ébène, de suie, de cendres qu’elle essuie les blanches corolles de somnambulisme. Les nœuds sont déliés ses mains libérées ; l’unijambiste tombe alors s’affolant sur l’herbe noiraude qu’elle épouse, sa robe tachetée de boue piètre décence ! Je ne suis pas de celles que l’on torture pour une bouchée d’un pain rassis ni de celles qui s’amenuisent, pépient et hurlent à la douleur. Il avait touché sa cuisse gravée dorénavant d’un symbole d’opacité qu’elle haïssait, symbole d’une liberté déchue, déchirée, symbole d’une unique larme nerveuse sur sa joue de fantôme invisible. Cœur battant étrangement ses mains guide la colère sur le manche rouillé d’une aiguille de fer, une arme qu’elle gardait précieusement dans les coutures immenses d’antiques robes dont elle se vêtait, draps froissés dont elle cousait des manches, des cachettes pour les objets luisant de convoitise. La matière de bronze resplendit dans sa main de moire, de Vestale paisible. D’un coup, elle la plante dans la jambe du monstre frôlant son pantalon de riche maître vertueux. Elle ne souhaite pas blesser mortellement juste l’éprouver par l’acte simplement. Le flot de sang devrait s’épancher, devrait bouillir mais ce n’est qu’une éraflure ; fatiguée déjà de ce moment elle recule légèrement sa tête vers les cieux étoilés qu’elle contemple fidèlement. « Je n’aime pas être enfermée, traitée comme une malade. Neuf jours sont bien suffisants à la maison. Je veux retourner chez moi dans la nature. ». Comprendra-t-il ?
I don't know what I expect of you, but it is something in the way of a miracle. I am going to demand everything of you - even the impossible, because you encourage it. ♛ by endlesslove.
Du sort qu’il conjure, c’est la colère qui domine le restant d’émotions. Pas de satisfaction à la voir enchaînée, meurtrie par les ronces qui font couler le carmin sur la peau luminescente. Pas de satisfaction, pas de joie, juste la volonté de la faire souffrir. Hurle ton agonie, demande pardon, à genoux! Pas de son. C’est un silence qui répond au massacre, une absence qui répond à ses paroles assassines, de l’orgueil qui répond pour l’affronter. Jamais encore il n’a connu de silencieuses, de fille aux lèvres scellées. L’enfant se réfugie loin du mal qu’il cause, du sang qu’il fait couler. Mais roule les larmes sur les joues lorsqu’il fait éclater les os, réduit en poudre une jambe, de la liberté qu’il tord, capture de sa magie. De ça, il en tire un sourire, une cicatrice mortuaire. La prison se détruit contre sa volonté, laisse voguer l’imbécile dans la boue. Elle qui vient à lui. D’un sourire il l’attend. D’une rature sur le visage qui se fait grimace lorsqu’une pointe attaque sa jambe. Une aiguille qui ne devient pas mortelle. Un coup de maître qui n’est que celui d’une enfant outragée, blessée. Il ricane l’heureux, laisse résonner son rire à travers les bois. « Tu veux que je te laisse voguer, qu’un jour tu sois présente au manoir et le lendemain disparue pour des mois ? » D’un geste il s’assure que sa jambe n’est pas meurtrie, un effleurement, de quoi entacher le pantalon. Pas de blessure pour lui. La magie relève le corps à sa hauteur, fait affronter leur visage, l’enfant lévite à quelques millimètres, pour ne pas qu’elle pose la jambe détruite. « Je sais pourquoi tu es encore vivante. Ton visage. Il fait ployer les volontés, éradique la destruction. Combien ont renoncé à te voler ta liberté pour un regard ? » La main de cuir accroche le cou, force à relever la tête. « Sois assurée, ton visage restera intact, mais ton corps Helle, je vais le briser, chaque os, chaque jonction va être détruite et tu comprendras que la fuite n’est pas tolérable » La voix crache la jubilation qu’il ressent à l’évocation d’un corps piétiné, d’une poupée qu’il va détruire, arracher les membres. Le sort se lève, mais le corps ne chute pas, maintenu par la main de fer, d’une poigne dont elle ne pourra se défaire. Du visage qu’il maintient, il en observe la beauté, comprend pourquoi on lui a épargné sa vie. Jolie faucheuse. Mais du corps qu’il tient, il l’envoie au sol, la poupée dans la crasse boueuse, tache la robe. D’une commande il réveille le cerf enflammé, lui le spectateur des folies. « Tu sais, je suis surpris par ton calme, même impressionné » Des quelques mots, il avoue les émotions mais elles ne sont pas suffisantes pour proposer une évasion. De sa force, il l’admire, mais Rookwood veut tout anéantir. Le feudeymon est envoyé au devant, des mots latins qui indiquent les volontés. Les flammes vacillent, halo de lumière qui lèche la jambe déjà meurtrie. La destruction d’un squelette n’était pas suffisante, ce sont les chairs qu’il rogne. La peau qui se défait. D’un second ordre, le sort est levé, laisse un repos, un intermédiaire à celle dont il admire l’opaline calcinée. « Tu veux t’enfuir ? Mais pour rejoindre quelle maison, quel monde ? Tu crois pouvoir les déjouer avec ton apparence ? Qu’est-ce que tu leur raconte ? » Eux les autres, eux les hommes à qui tu as appartenu. Eux, il refuse de les penser, de leur donner apparence. Jalousie. Elle est à lui à présent. Sienne! Il lui invente des visages, des milliers de vies à celle qui n’est pas humaine, ni vivante, et pas encore morte. Elle qui vogue sur l’achéron, prête à rejoindre le purgatoire, prête à régner sur des terres peuplées du mal. Du visage enfantin, il sait qu’elle masque d’autres volontés, pas de la naïveté, ni d’innocence. Cendres et crasse de l’âme. Il surplombe le corps taché, de sa hauteur, pose un regard inquisiteur sur elle. « Accepte de rentrer avec moi, ou je continue ce petit jeu qui est loin de me déplaire » La baguette est plantée dans la jambe, ne se brise pas, et le bois tourne dans la plaie. Un genou au sol, devant la mort, il attend sa réponse.
Et je suis là près d'eux, vivant encore un peu, tuant le temps de mon mal, tuant le temps de mon mieux.
La jambe est léchée par les cornes haïes d’une magie inquisitrice celle-là même d’une créature incandescente brulant les chairs calcinées de l’adhérente déjà détruite, celle-là même d’une torture affligée que la nymphe envolée subit d’un stoïcisme incroyable. Exemplaire était-elle ; les frappes sur ses joues de porcelaine d’une fillette fière, frêle ses sourcils renforcés par la colère, la main relevée à se défendre, à le défendre contre le père. Subjuguée, fascinée par la prestance, les flammes bouillonnantes devraient laver les vices de la traitresse sous la douche douloureuse de l’apôtre jupitérien mais concentrée sur des hymnes mers des vagues rebondies, la houle brumeuse des falaises escarpées qu’elle ne verra plus une éternité apaise la rose nuageuse. Une larme est versé sur la paupière bleutée, se perd dans les rives nostalgiques les sillons de son visage forcé à le regarder. Le maître nargue, vocifère ; hypothèses tonitruantes répercutées sur l’humeur de la sainte plus de sourire ni de papillon sur les corolles de ses songes embrumés, drapés dans la malédiction d’un piège affamé. Opposition funeste la jolie détourne le minois convoité du démon, cachetés les mots dans sa belle gorge de reine soudoyée, étranglées par les doigts scrutateurs de l’empire affairé ; elle écarquille ses iris dilatés quand elle entend les satires, les Graals d’imagination pleuvoir sur son linceul, son sépulcre d’un antique vécu. Des hommes qu’elle a observé, des hommes qu’elle a déraciné, des charognes excrément geignant sanguinolent à la gueule nocifère du précipice aiguillé, laminé, elle se remémore les colliers de cadavres qu’elle a ensemencé paysanne fantasque dans les champs herculéens des paysages écossais. Le conforter dans les dérives de sa folie ; Helle manie Langage amazone chevauchant les Subtilités, les Délicatesses armées à son coude neigeux ; intelligente cependant apposée contre le tronc d’un arbre fondateur elle touche son écorce graisseuse, elle écoute calmement l’ultimatum déclaré. Rentrer la mort enrubannée d’une liberté goutée, rentrer les peintures fanées de toiles apocalypses qu’elle envisagerait expression carmine d’une dormeuse kidnappée ; rentrer dans cette boite humide dont le fantôme frottait les fondations des olympiens oubliés. Abandonner ses élytres de plumes grises pour les chaînes cliquetantes d’une prisonnière fantastique. « Est-ce ma destinée ? Celle de terminer entre quatre murs ? Est-ce mon avenir celui de vous suivre ? ». Elle aimerait comprendre l’intérêt qu’il lui porte, comprendre les charmes qu’elle opère sur ses ailes rachitiques, comprendre qu’un sort peut-être l’aurait rendu dépendant d’une marquise du zéphyr. Toutefois elle cueille cette tige d’une pâquerette élément percutant d’une enfance détruite, entreprend de l’effeuiller tel le lord à sa jambe muette ; le glaive de la souffrance châtiment obscur d’une prêtresse fascinante qui ne ressent rien que le néant de son vide. Elle sent pourtant la baguette s’enfoncer dans les monceaux de reste, scrute l’animal qui s’agite. « N’en avez-vous pas assez ? ». Elle ne sait pas. Ne sait pas poser les questions essentielles, les paroles malignes d’une discussion normale, ne sait pas embaumer comme les gens normaux d’un univers normal d’un monde normal. Le soleil est son souffle ; la lune est sa mère, les forêts ses sœurs, les collines ses jumelles ; ainsi s’évaporent les substances de babillage qu’elle enterre dans les igues bourbeuses de l’idole des chemins croisés. Les chevaux faméliques chimères à présent d’un massacre tentant, elle ne dit mot encore respirant les airs sacrés d’une indépendance bientôt matraquée, renouveler la captivité, soigner les membres, elle est fatiguée. Actrice sauvageonne ses grandes voiles de lins sur ses épaules abusées, elle se roule dans cette herbe idolâtre effaçant le diable, son diable, à ses côtés. Inspirer les derniers moments de bestialité la silhouette fondue aux étoiles des albatros voltigeurs ; elle contemple les cieux interdits, sa fine main devant quelques perles mouillées explose les dures réalités. « J’accepte de rentrer. ». Incapable de franchir les limites des commandements sur lui elle se laissera guider jusqu’au temple démoniaque embrasé par les façades de pierres grivoises qu’elle adoptera difficilement, prépare sa fuite, son envol de ce nid bigarré par les fagots d’un bois déstructuré.
I don't know what I expect of you, but it is something in the way of a miracle. I am going to demand everything of you - even the impossible, because you encourage it. ♛ by endlesslove.
Massacrer les espoirs. De quelques sorts il fait plier les esprits, pas ce soir. De la destinée qu’elle évoque, il voudrait lui dire oui, que les ficelles de la vie sont entre ses mains, âme volée aux Parques. Les paumes sont vides, l’homme ne possède rien, juste un droit imprimé dans la chair, une croyance. Helle n’est pas l’esclave, la souillure à battre, c’est l’exception à capturer, l’impossible qu’on retient du bout des doigts, de la fumée qui s’échappe toujours. « La prison n’est pas pour toi. Je ne veux pas te voir enchaînée entre quatre murs, mais si je relâche les fers, si je te dis de voguer, tu ne me reviendra pas » La voix perd ses nuances menaçantes, plus de diable, juste l’homme abattu par l’idée d’une disparition. Son fantôme, l’esprit facétieux qu’il veut voir entre les murs, au-delà du manoir, qu’il veut savoir auprès de lui, mais cela, il n’en dit rien, reste muet. Elle n’est qu’une vie, comme les autres, pas de différence. Crois-tu. « Tu redeviendras une apparition fantomatique, et je veux croire que je suis parvenu à capturer une chimère » Homme égoïste qui pense détenir une sirène. De ça il est jaloux, de cette figure parfaite qui l’observe, a déjoué les pièges tendus. Elle qui n’a que les larmes pour hurler le mal qu’il a causé. De la jambe, il ne reste rien, un éclat noirci qu’il meurtrit avec la baguette, des mouvements qui tordent les ligaments encore restants, puis la torture est abandonnée, comme on se lasse de tout. Détruire les corps est intriguant, entendre l’agonie, mais il ne veut pas de carnage avec elle – juste l’obéissance. Ce n’est pas l’illusion de la pureté qu’il capture, ni l’innocence d’un visage. L’enfant de la Mort, c’est ce qu’elle est, apparition curieuse qui accepte sa demande. Rentrons. Un sourire se faufile, pas la satisfaction, ni la glorieuse victoire, juste de l’apaisement. Rentrer pour mieux s’échapper, peut-être, de ça, il n’y pense pas. Augustus n’y voit que la promesse, qu’elle soit encore là pour un temps, ce soir, peut-être demain. Car la prison qu’il a façonnée n’est pas sans sortie. Juste un labyrinthe. Les clés sont nombreuses, il sait que franchir les portes n’est pas impossible. User de sorts, il peut, mais il s’y refuse, préfère croire qu’il obtiendra la confiance. « Bien » De la veste sur ses épaules, il la défait, la tient à son regard un instant et enroule le tissu autour de la jambe meurtrie. La délicatesse surgit après la violence. Des doigts qui évitent la chair noircie. « Ne bouge pas » La magie est invoquée, de lucioles qui volent, et transforment le tissu en un drap blanc, calmant des plaies de feu. L’assurance qu’elle conserve sa jambe n’existe pas. Des soins sont connus, mais il ne peut pas promettre de lui rendre ce qu’il a dérobé. Soigner après la violence. Contradiction des volontés. Rapporter le corps détruit au manoir sans lui causer plus de dommage, les solutions ne se bousculent pas. Un hennissement sauve les espoirs. Rookwood pivote, observe la créature décharnée, rognée par le désespoir, cheval ayant perdu son cavalier. Le sang les attire, le carmin qui goutte encore sur les feuilles mortes. L’animal qui avance est connu. « J’ai encore une fois besoin de ton aide » Le sombral comprend les paroles, et d’un trot est aux côtés de la poupée détruite. Rookwood s’agenouille devant la mort, des bras qui portent le corps jusqu’à l’animal, de là il l’installe, elle, la cavalière des limbes. « Tu les connais, tu les vois, il te conduira au manoir car transplaner n’est pas sur » Le monstre, ce n’est pas Augustus. De la haine qu’il peut conjurer, du sang qu’il a encore sur les mains, il connaît aussi la délicatesse. L’image l’intrigue, l’étonne. Et des souvenirs de quelques contes assaillent sa mémoire, de ces cavaliers chevauchant les plaines à la recherche des âmes maudites, des sorciers au cœur absent. Contraste de l’opale et du jais. De quelques paroles il indique à la créature où conduire la plus jeune. Un panache de feuilles rouillées et la solitude éclate, les bois enveloppent le sorcier.
#EVENTS & #MISSIONS. NE MANQUEZ PAS LA WIZPRIDE (rp et hrp) !#SCRYNEWS. refonte du ministère (plus d'infos) & nouveaux procès de guerre (plus d'infos)#FORUMATHON.