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     “ there was a way out for him the mirror shows not. Your values are all shot but oh my heart, was flawed. I knew my weakness so hold my hand consign me not to darkness. ”

Tu ouvrais à peine tes yeux que déjà tu la voyais déjà, briller doucement de son rouge. Tu te jetais de ton lit. La respiration courte, même si le jour était loin d'être levé. Tu arrachais ta chemise de nuit comme si elle brûlait ta peau. Enfilant des pantalons, des bottes noires, un gros pull et une veste. Tu attachais même tes cheveux d'un cou de baguette, pressée, éreintée. Encore, il l'avait encore fait et toutes les secondes qu'il passait était un risque de plus qu'il se fasse prendre. On punissait très sévèrement les loup-garous tuant des innocents, mais qu'en serait-il de lui si on venait à savoir ? Tu avais peur, chaque fois que la pierre blanche tournait au rouge au centre de cette baguette que tu chérissais. Ton précieux. Tu le prenais dans ta main, ta baguette dans l'autre alors que tu ouvrais la fenêtre de ta chambre. Pas question de te faire surprendre pas Susanna ni qui que ce soit ce matin, tu avais une sale besogne à faire. Tu enjambais ta fenêtre de tes jambes avant de te jeter du deuxième étage. Amortissant ta propre chute d'un sort alors que tu retombais sur tes pieds sans te casser quoi que ce soit, retrouvant ton équilibre avant de vérifier que personne ne t'avais vu. Une autre coup de baguette et ta fenêtre se refermait. Tu prenais une grande inspiration avant d'enfiler la bague qui brûlait déjà la paume de ta main.

Elle se levait devant toi, comme un fantôme. Elle tournait au noir et tu savais exactement ce que ça voulait dire. Après avoir retrouvé la première personne morte sous ses dents, tu avais paniqué et tu étais allé voir cet connaissance de ta soeur, ce sorcier qu'on disait peu fréquentable, à la magie aussi noire que sa peau. Tu lui avais expliqué le problème sous son regard si profond qu'il en était effrayant. Il t'avait d'abord dit que tu étais amoureuse, puis dingue, puis il avait dit qu'il te comprenait. En échange d'une immense somme de gallions, il avait construit cette bague sur mesure pour toi. La glissant premièrement dans ton doigt même si elle était beaucoup trop immense pour celui-ci. Avec quelques incantations étranges la bague avait pris la forme de ton doigt, ce n'était pourtant que le but de sa cérémonie étrange. Il dû prendre un objet que tu avais lu appartenant pour l'enfermer à l'intérieur de sa bague. Puis, il te demanda en sacrifice ton propre sang. Parce que tu voulais que la bague t'avertisse chaque fois qu'il ferait coulé du sang. Tu n'étais pas tout à fait convaincue, mais tu avais tellement peur de lui que tu enfonçais le poignard qu'il t'offrais dans ta main sans te questionner autrement. Tu étais restée avec lui toute la nuit, à le regarder faire son rituel. Puis tu l'avais payé et tu étais partis avec ta bague.

Elle fonctionnait, probablement un peu trop bien. Elle avait presque une âme à elle toute seule. Un âme aspirant la tienne, une âme qui foutait la trouille. Tu ne pouvais pas la porter trop longtemps sans devenir étrangement agressive, presque meurtrière toi-même. Parfois, par contre, tu en avais besoin. Tournant au noir, tu fermais les yeux, te concentrant pour transplaner en un morceau, la laissant t'apporter là où elle voulait. Tu sentais tout tourner autour de toi, l'air comprimant ta chair et l'air dans tes poumons. Tu n'avais qu'à peine le temps de comprendre où tu étais. Dans un cimetière, c'était certain, mais tu n'avais aucune idée d'où. Ta main avançait déjà malgré toi, guidant les quelques pas que tu faisais avant que ta main ne se penche d'elle-même pour se poser sur le corps glacé. L'agate dans la bague retrouvait sa couleur blanche alors que tu portais ta main jusqu'au cou de la victime. Tu ne pouvais même pas savoir si elle était une femme ou un homme. Aucun pouls. Tu jouais les médicomages et tu déclarais cet être mort. Remontant tes mains pour fermer ses yeux encore ouverts, sa bouche encore tendue. Tu te relevais pour tirer le corps mort derrière une immense sépulture. Il fallait que tu fasse vite avant que les premiers rayons de soleil ne percent le ciel. Ta respiration était pourtant profonde désormais, comme si tu avais fait ça toute ta vie. Un diffindo informulé. Puis un autre, un autre, un autre encore. Cruelle gamine, tu prends presque plaisir à découper la peau, la chaire et bientôt à démembrer, dépecer ce pauvre sorcier. Le sang gicle, recouvrant une partie de ton visage. Tu t’adonnes encore à réduire son corps inerte en miettes. Tes grognements agressifs étouffant les pas qui approchent. La bague t'avales, t'empêches de penser à autres chose que de faire disparaître ce corps inconnus qui n'aurait jamais dû mourir.

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Le quidam en sang poussa son dernier soupir. Râle infâme invoquant l'agonie et la peur, tandis que se lisaient dans l'âtre de sa cornée les dernières horreurs de sa trop courte vie. La bête assassine pourlécha ses babines comme elle toisa insensible ce sorcier devenant amas de chair, bientôt cadavre putride, barbaque plaisante à mâcher mais bien trop coriace sous la dent. Le pauvre homme n'avait rien demandé, pourtant. Ennemi de l'Etat à la rigueur, pour avoir osé scander ses opinions d'un ton faussement débonnaire, au nez et à la barbe – ou presque – du grand Magister. Or un ennemi du gouvernement n'est qu'un pauvre hère à écarter, aucune solution de retranchement, aucune protection, pas même légale... Loki ne sera guère inquiété pour ce crime. Remercié au contraire ; certes du bout des lèvres mais tout de même. Voilà l'injustice qui plane en triste sire sur les pauvres âmes subissant la tyrannie du pays. Condamnées à obéir ou se soumettre. Quand Greyback choisit de simplement se sustenter de cette ignominie, cette barbaque, cette cruauté l'habitant jusqu'à la lie. Il reprit forme humaine sous l'alcôve de la nuit noire, ne se gêna guère pour dépouiller le cadavre et le dévêtir afin de couvrir ses épaules et jambes nues. Dardant d'un dernier regard le macchabée supplicié gisant sur la terre battue du cimetière, ah hélas si inélégant et si ridicule dans ses sous-vêtements de coton. Son bras formant un arc étrange comme pour mieux narguer le ciel et les yeux des vivants, leur crachant au visage tout son mépris et sa gausserie volontaire : voyez ce que vous deviendrez un jour. Une carcasse saugrenue, la nudité offerte à tous et la pudeur violée, un semblant d'existence – aussi furtive fut-elle – mais surtout un grand rien. Loki humecta une dernière fois ses lèvres carmins avant de tourner les talons, fort pressé de rencontrer la famille de sa victime avant de s'en retourner l'enterrer six pieds sous terre. Ou de le jeter dans la flotte, éventuellement.

Matthew McGomery était végétarien et finira bouffé par les poissons. Ce sarcasme pointa sur les lippes du loup un sourire vorace.

La bête humaine retourna sur ses pas afin de vider l'appartement de ses autres occupants. Du moins s'assurer qu'aucune de ses proies n'avaient survécu à l'assaut initial ; seul le père de famille était parvenu à s'enfuir lâchement, évitant un transplanage qui eut pu se terminer tragiquement tant le stress leur serra la gorge et les tripes. Ainsi Loki poussa la porte d'une main discrète, pénétra les lieux et s'avança vers la cuisine. Là où il eut laissé la mère de famille pour morte. Là où cette salope s'était vidée comme une truie. Greyback grogna de mécontentement à la vue de cette boucherie, de ce parterre dégueulasse qu'il lui faudrait nettoyer... Quoiqu'une idée bien plus sournoise traversa aussitôt son esprit ; faire croire à une dispute de couple. Crime passionnel, le mari tue son épouse et prend la fuite. Typique. Le loup pinça ses lèvres de satisfaction avant de tourner les talons lorsque soudain des pleurs se firent entendre. Epuisés et suffoquant, ils menèrent malheureusement le chasseur jusqu'à sa proie, cachée là sous un lit : une petite fille d'un an à peine, le nez rouge et humide, les yeux révulsés d'avoir trop pleuré. Et le myocarde du loup de ne faire qu'un tour, soudain habité par cet ersatz d'humanité inusitée lors de ses transes meurtrières. Il adorait les gamins. « Hey. Viens. » souffla-t-il vers la môme apeurée et hoquetant de chagrin. « J'vais t'aider à retrouver ta maman. » Mensonge éhonté qui eut pourtant le don de mater l'enfant, lequel se laissa enfin prendre volontiers dans ses bras. Exténuée, la petite s'endormit aussitôt tout contre le torse de Greyback, lequel entreprit de destituer l'armoire d'un manteau de laine. Curieuse dichotomie entre la bête et l'humain, la barbarie et la mansuétude. Et ces gestes minutieux qu'il avait pour la môme, refermant avec douceur le vêtement chaud sur le dos de la petite.

Ainsi repartit-il de l'appartement, soucieux de ne pas attirer sur lui les regards suspicieux. Mais le soleil se levait à peine et gardait encore dans son giron le sommeil lourd des habitants. Les rues désertées demeuraient son ultime sacrement et ce fut aussi mutique que la gamine endormie que Loki reprit le chemin du cimetière. Sceptique cependant, une main protectrice couvant la tête blonde somnolant sur son épaule, le loup se demanda s'il n'était pas préférable de passer son chemin afin de préserver l'enfant.

Curieux personnage que ce loup. Ca te larde la jugulaire à coup de crocs sans états d'âme, et ça s'inquiète pour le marmot subitement orphelin.

« ...Bea ? » Cette silhouette furtive épanchée au loin sur le cadavre morcelé éveilla derechef les vieux souvenirs de Loki. Quand bien même il n'était pas persuadé qu'il s'agissait bien là de la jeune Carrow, Greyback pouvait pressentir cette intuition endiguant son cœur et son cerveau. Et à mesure qu'il avançait vers l'étrange demoiselle ensanglantée, comprit rapidement que le fantôme de son passé se dressait face à lui. « Merde, qu'est-ce que tu fous ? » Cette fausse assurance de ne pas comprendre lorsque se dressait là toute l'ignominie de la scène ; Beatrix s'évertuait à dissimuler ses crimes. Prête à se montrer complice et partenaire si jamais la justice décidait de les inculper.

Trois ans que les anciens amants à l'idylle platonique ne s'étaient guère revus. Trois ans. Et cette seule question désuète sur les lèvres.
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     “ Safe from pain and truth and choice and other poison devils. See, they don't give a fuck about you, like I do.  ”

Tu étais si passionnée dans tes coups de baguette déchirant son corps que tu en oubliais la bague à ton doigt. Celle qui dévorais doucement ton âme, l'assombrissant de cette magie qui n'était pas d'ici, celle que tu n'aurais probablement jamais due touchée. Pourtant, elle t'appelait, chaque fois qu'il commettait un autre crime. Depuis ses trois dernière années, tu avais cessé de le compter, de te débarrasser de ce qu'il avait malencontreusement laissé derrière lui. Tu te surprenais pourtant qu'avec ce corps, il n'avait pas fait le moindre effort. Tu te posais la question que déjà la bague l'aspirait. Hurlant pour que le sang coule encore, plus, que les morceaux de chairs se répandent pour satisfaire cette magie affamée. Tu étais ailleurs alors que l'amas de cadavre ne ressemblait plus à rien, que ton souffle était ralentis par la fureur meurtrière qui avait prise possession de toi. Si bien que lorsque tu entendais sa voix, tu avais l'impression qu'elle était celle d'un revenant, venu hanté ce que tu faisais encore pour lui, par cet amour qui ne voulait pas s'échapper de toi. « ...Bea ? » Tu jetais ta baguette, retirant férocement la bague qui semblait coincée dans ton doigt. La retirant pour la foutre dans ta poche, encore haletante alors que tu tournais enfin ton regard et ton corps vers lui. Il était aussi ensanglanté que toi. Un léger sourire arrivait à faire briller tes lèvres rougies par les flots de sans qui avaient volé plus tôt. Tu faisais un pas vers Loki, ses paroles te firent pourtant cesser tout mouvement. Tu avais presque oublié. Oublié qu'il n'était plus à toi depuis maintenant trois ans. Que tu ne pouvais pas te jeter à son cou tout bonnement en lui disant qu'il t'avais manqué. Tu lui devais des explications, parce que pendant tout ce temps là, il ne savait pas ce que tu faisais dans son dos. Pas avant ce matin. « Merde, qu'est-ce que tu fous ? » Tu restais sans mots. Comment lui expliquer plus clairement. N'avait-il pas compris ? Fallait-il réellement que tu lui racontes toute l'histoire qui t'avais poussé à faire ce que tu faisais aujourd'hui ?Tu n'avais aucune envie de te faire sermonner. Ton regard dévia du sien, prêt à continuer ton travail, mais tes iris s'accrochèrent autre part.

Sur son épaule, un petit corps gisait. Un haut le coeur t'étreignais. Il n'avait tout de même pas tué un putain de gosse. De tous les corps que tu avais dépecé, jamais tu n'avais touché celui d'un enfant. Tu n'y aurais pas survécut. Pourtant, tu remarqua le dos de la petite blonde qui se soulevait. Elle n'était pas morte. Tes mains s'enroulaient autour d'elle pour lui dérober l'enfant, l'entraînant dans ses propres bras avec cet instant beaucoup trop maternel qui était tiens.

« Donnes-la moi, je vais la guérir avant qu'elle ne... » Ta respiration se perdait alors que tu découvrais le petit visage de l'angelot, intact, qui venait en affaiblir ton pauvre coeur. Tu caressais tendrement ses cheveux blonds, la serrant contre toi pour la faire replonger dans un sommeil aussi profond que celui qu'elle avait dans les bras chauds et confortable de Loki. Les émotions retenues depuis trop longtemps remontaient en toi, enfouissant ton nez dans les cheveux de la gosse pour contrôler ses larmes qui naissaient malgré toi. « J'ai cru que tu l'avais... » Ses mots trop difficiles mourraient dans ta gorge au travers de ce sanglot que tu étouffais. Tu avais même peur qu'il se décide à la tuer maintenant. Tu aurais voulu la garder, l'élever, dire qu'elle était née d'un père inconnu, d'un autre monstre, mais tu savais que c'était impossible. Surtout qu'après cette nuit, tu continuerais à nettoyer les crimes de cet amoureux qui n'était plus le tien, même si parfois, tu arrivais à y croire encore.  
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Il se remémorait un passé oublié, tissé de candeur et de jolis gestes. Beatrix alors n'était encore qu'une enfant ; dix-sept ans à peine, la bouche virginale et le regard d'une sainte, Loki n'avait pu que céder à l'appel de l'ensorceleuse sirène. Quitte à nager à contre houle, s'abattre avec l'écume tout contre les rocs de sa pudeur. La belle et la bête n'avaient jamais consommé leur idylle, sept mois passés sous l'arceau noble de la chasteté sans que jamais le loup ne la presse ni ne l'accable. S'était même dissipé avant de réclamer sa peau contre la sienne, invoquant une jeunesse qu'il ne souhaitait pas gâcher. Loki avait rendu à Beatrix sa liberté, gravant àjamais dans sa mémoire les traits éthérés de la jeune vierge. Et voilà que l'ancienne amante se dressait face à lui, souillée de terre et d'hémoglobine, les mains aussi crasseuses que son âme au regard du crime infâme qu'elle s'employait à déployer. Diable que le temps nous presse et nous transforme, comme Loki ne s'attendait guère à la savoir si changée sans pour autant le déplorer. Son regard fauve coula derechef sur le cadavre disloqué, les poumons contrits non par l'horreur mais l'absence de discernement ; Greyback ne s'était guère attendu à telle ignominie de la part de son ancienne amante. Il l'avait connue candide, il la découvrait subversive. Mais avant même qu'il ne s'approche du macchabée – du moins de ce qu'il put en rester – il sentit une force lui soutirer doucement la môme endormie dans ses bras. Loki lutta un instant, calant d'avantage la petite contre lui et jetant à Beatrix un regard noir d'opprobre, mais parce qu'il ne désira guère éveiller la tête blonde finit enfin par céder à contre cœur. « Donnes-la moi, je vais la guérir avant qu'elle ne... » Il jugula un grognement, la darda de ses yeux perçants comme pour la menacer d'en dire plus. « J'ai cru que tu l'avais... »  Sa pupille striée de courroux invitait la jolie blonde à se taire et ravaler ses infâmes pensées ; ce qu'elle fit par ailleurs sans que Greyback n'intervienne. La pauvre hère étouffa au contraire son chagrin contre l'enfant chérie dans ses bras, tandis que l'ancien amant s'approchait doucement de la charogne démembrée.

Matthew McGomery ne ressemblait guère plus à rien. Le visage atrophié et le tronc mutilé, monceaux de chair purulente arrachés de ses membres amputés, le cadavre narguait les vivants de par sa laideur et sa difformité mortifère. Loki s'humecta la lippe, le temps de comprendre et que puissent y glisser les palabres qui peinaient à venir. « Tu me suis ? » Trois mots soufflés avec autant de froideur que de stupéfaction, car la bête humaine n'accepta guère de la mettre en danger. Qu'elle s'érige en son ombre et ne nettoie ses crasses, éclats de barbaque et de sang, pour mieux le protéger lui. Et à ces funestes pensées se greffa une question : Pourquoi ? Le brun ténébreux finit par se retourner, une ire flamboyant dans l'âtre de sa cornée alors qu'il toisait Beatrix d'une fureur à peine tue. « T'as idée du pétrin dans lequel tu pourrais te foutre ? » Mâchoire crispée, langue rustre. Le myocarde battant sous le joug d'une colère noble : celle de ne pas la mêler à ses crimes infâmes afin de l'écarter d'un potentiel revers préjudiciable. « Pourquoi tu fais ça, Bea ? JE T'OBSEDE, HEIN ? » Le quidam s'emportait et clamait de grands laïus qu'il ne pensait guère, sous le coup de la colère. La petite endormie dans les bras de la jolie blonde se réveilla en sursaut, encore ensuquée par le sommeil elle recouvra bien vite les bras de Morphée dès lors que Loki, avenant, baissa soudain la voix et se contenta de murmurer ses griefs. « Tu peux pas m'suivre comme ça et réparer mes conneries. J'suis un grand garçon, je sais ce que j'fais. Mais merde, qu'est-qui a bien pu te passer dans le crâne... » L'agacement patenté du loup ne résultait en rien d'une aberration quelconque, car ce qui le travaillait surtout était de la savoir incriminable. A présent complice de ses crimes, Beatrix s'était roulée dans la fange de l'horreur à cause de Loki. Et ce dernier peinait à le supporter.
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     “ Constantly graping un her darkness. Firefly come. All expectations make her heart feel numb. ”

Une petite tête blonde, minuscule et fragile et tu passais du monstre meurtrier et cruel à la maman louve. Pour une gosse comme celle que tu arrachais à Loki, tu aurais été prête à mourir au bout de ton sang, rien que pour la soigner. Le grognement de Loki se mélangeait à ta surprise. Il ne lui avait rien fait. Oui. Comment aurait-il pu faire mal à un enfant ?  Il n'avait pas changer là dessus et ton coeur s'en trouvait réchauffé quelque part alors que tu avais relevé tes yeux bruns vers les siens empreints de sa fureur à l'égard de tes mots et tes gestes. Tu serrais la petite contre toi, plus pour te consoler que ne la consoler elle. Loki s'éloignait, s'approchant du cadavre alors que ton regard les détaillaient tous deux. Tu ne connaissais pas la victime ni même sa famille, même si tu donnais déjà trop d'importance à cette fille sans père. « Tu me suis ? » Surpris, mais froid alors que ton coeur s'affolait. Non, il ne devait pas savoir. Il ne fallait pas qu'il découvre depuis combien de temps cela durait et avec quelle sombre magie. Mens Bea, mens. Qu'il sache que c'était récurrent serait encore pire pour vous deux. Tu te sentais encore ce besoin de le protéger de trop de colère et de peur, même s'il n'avait pas épargné ta tristesse en te laissant.

« Je suis tombée sur vous par hasard... » Rétorquais-tu dans un piètre mensonge que se marquait pas ta voix un peu trop forte, un peu trop insistante, trop tremblante dans ce mensonge qu'elle ne savait tenir. Tu sentais la petite bouger, la berçant doucement pour que ses paupières cesses de battre. Tu ne savais plus comment tu ferais pour la laisser filer désormais. Tu doutais que ce ne sois possible, tu l'avais déjà adoptée. Aussi sombre soit les circonstances de cette adoption. « T'as idée du pétrin dans lequel tu pourrais te foutre ? » Il était furieux et tu pouvais le comprendre, dans l'inversement tu l'aurais été autant sinon plus. Tu faisais simplement claquer ta langue contre ton palais. Comment les gens pourraient-ils trouver et prouver que tu avais détruit un corps déjà mort. Ton boulot te permettais largement de commettre des actes pouvant porter préjudices. On pouvait t'attaquer lorsque tu étais en fonction et même hors de celle-ci. Beaucoup de choses avaient changées depuis qu'il t'avais laissée, ton âme était devenue plus noire, mais ton visage n'en restais pas même emplis de cette candeur qui n'était démentie que par la sang la recouvrant partiellement. « Pourquoi tu fais ça, Bea ? JE T'OBSEDE, HEIN ? » « La ferme... » Murmurais-tu, non sans rage alors que la gamine ce réveillait dans un hoquet affolé. Il avait de la chance qu'elle soit là et qu'elle vienne calmer les choses en quelque sorte. Parce que cette cruelle vérité jetée comme une insulte t'atteignais tout droit où tes plaies n'étaient pas encore refermées. Tu t'accrochais de nouveau à elle pour te guérir, embrassant tendrement son front devant ses petits yeux endormis alors que tu réalisais qu'il ne t'étais même pas passé par la tête que la gosse pouvait tout bonnement être celle de Loki. Il avait eut le temps, de toutes façons, après toi. Tu passais ta main dans ses petits cheveux blond alors qu'elle se laissait de nouveau tomber sur ton épaule. « Tu peux pas m'suivre comme ça et réparer mes conneries. J'suis un grand garçon, je sais ce que j'fais. Mais merde, qu'est-qui a bien pu te passer dans le crâne... » Rageait-il encore alors que doucement tu t'approchais de lui, de quelques pas très minutieux pour ne pas tomber avec cet angelot dans les bras. Tu aurais espérer retrouvant ton ancien amant dans des circonstances plus joviales que celle-ci. Surtout que, même après trois ans, tu n'avais pas réussis à effacer le fantôme de son amour. Tu t'approchais pour ne pas briser le silence de la nuit, pour ne pas trop hausser le ton et réveiller l'amour qui dormait au creux de tes bras. Vous n'aviez pourtant pas tout le loisir de discuter, vous deviez vous débarasser du corps et partir avant que les gens de Godric Hollow ne se réveillent et ne découvrent la famille envolée. On dirait qu'ils sont devenus insurgés, menacés par quelque chose, quelqu'un et on ne les chercherait plus, on ne le trouveraient pas, enterrée par dessus la tombe de quelqu'un d'autre, dans la tombe de quelqu'un d'autre s'il le fallait.

« Je n'imagines même pas ce qu'ils te feraient s'ils découvraient. Ils tuent les loups-garous qui s'en prennent à des innocents et je n'accepterais jamais que ça t'arrives... » Tu cherchais ses prunelles, sa douceur d'autrefois et son réconfort mais tu ne te frappais qu'à sa frustration immortelle. Tu avais l'impression de faire face a un inconnu qui ne te connaissais plus, pas plus que tu ne le connaissais, même si ton coeur était affolé par sa présence, que le rouge montait doucement à tes joues. Tu te sentais perdre ton contrôle, ne pouvant plus expliquer tes actes par d'autres chose que par un amour qui n'était jamais mort. Tu ne voulais pas lui dire, pas découvrir qu'il s'en fichait et souffrir malgré cette libération de ce qui pesait sur ton coeur depuis trois ans. Tu tournais brusquement les talons, n'arrivant plus à affronter son regard, t'éloignant de nouveau vers les pierres tombales alors que tu lançais quelque mots dans un soupir exaspéré. « Tu ne peux pas comprendre... » Tu ne peux plus comprendre. Tu ne veux plus comprendre. Parce que c'est le cas. Loki ne t'aimes plus et ne peut pas reconnaître cette folie qui te prend lorsqu'il est question de lui. Il n'arrive pas à saisir la gravité de ta situation alors que tu serais prête à beaucoup trop d'horreurs et de beautés pour qu'il soit heureux, bien et en sécurité. Ta langue claque d'agacement contre ton palais comme si cette conversation pourrait se conclure ici alors qu'elle ne vient que de commencer.
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Beatrix pesta son amertume et sa rancoeur sous le joug des palabres cruelles du loup. Alors même qu'il ne pensa jamais l'obséder, que ses propos grinçants teintaient seulement sa lippe de courroux et non de griefs, qu'il s'inquiétait d'être spectateur de sa déchéance à la savoir complice. Loki vitupérait sa rage parce qu'il ne concevait guère qu'elle puisse ainsi réparer ses erreurs – ah et quelles bévues ! Lorsque la faim le tenaillait autant que la cruauté, Greyback ainsi en transe ne se raccrochait à aucun ersatz de lucidité qui put le fait agir minutieusement – et s'en prenait à son ancienne soupirante avec un peu trop de pugnacité. Cette dernière serrait par ailleurs la petite dans ses bras avec tendresse et réconfort, la couvrait de baisers chauds, s'époumonait en des murmures pour ne jamais la réveiller. Aussi Loki hésita un instant, la laissa lovée contre le buste maternel de Beatrix, et vrilla son regard brun sur le cadavre démembré. L'aube nouvelle pointait déjà ses premiers rayons, menaçant les consorts cruels d'être découverts par la populace ainsi réveillée. Greyback humecta ses lèvres carmin, secoua sa tête en signe de résignation, et comme il se tourna vers Beatrix fut confronté à ses confidences : « Je n'imagines même pas ce qu'ils te feraient s'ils découvraient. Ils tuent les loups-garous qui s'en prennent à des innocents et je n'accepterais jamais que ça t'arrives... » Il demeura mutique. Secoué par ces aveux qui ne furent jamais teintés de reproches sinon d'inquiétude. Trois ans déjà qu'ils s'étaient quittés, et si Loki la découvrait ténébreuse il l'entrevit de nouveau comme attentionnée et attentive. « Tu ne peux pas comprendre... » « Dis pas ça. » souffla-t-il derechef, non sans foncer ses sourcils d'indignation. Un éclat sauvage au fond de la pupille, mais l'empathie sur le bout de la langue. « Je sais ce que c'est, que de s'inquiéter pour quelqu'un. » Loki marqua une pause, hésita un instant et, comme il se sentit pressé par le temps, finit par tendre la main. « File ta baguette. » Etonnement légitime de la part de Beatrix. L'ancien amant continua sa courte diatribe mais adoucit sa verve afin qu'elle ne paraisse plus aussi sèche. « J'ai pas la mienne sur moi, y a des choses qui ne changent pas. » Ses pupilles ainsi vissées dans les prunelles satinées de Beatrix lui criaient que si autrefois Loki se défaisait si aisément de sa baguette, il en était encore de même aujourd'hui. « J'm'occupe de la viande avariée avant que le jour se lève. Assure-toi que la gamine mate pas. » Ton de connivence mortifère. Elle acquiesça comme il s'empressa de terminer le sale boulot. Bruits dégueulasses d'une carcasse qu'on disloque, éclats d'hémoglobine lui tâchant la gueule et la chemise – laquelle appartenait par ailleurs au macchabée. Que la Mort suinte l'ironie et que le sarcasme est beau.

Enfin et lorsque la dépouille fut morcelée, enterrée ça et là à des endroits divers (Loki ne put se résoudre à empaqueter bras ou tronc, alors même que la fillette se trouva à côté), Greyback se tourna vers la jeune Carrow avant de laisser tomber sa sentence. Il s'avança d'un pas leste, attrapa l'enfant sans même se soucier du regard chagriné de l'ancienne soupirante, et la glaça de son timbre qui pourtant n'était pas destiné à être aussi sec. Inquiet du sort réservé à Beatrix, il ne put s'empêcher de se montrer rétif : « On se casse, de toutes façons y a peu de chances que quelqu'un s'inquiète pour eux... Enfin pour lui. » Grillé. « Né-moldus. » argua sans délai Loki afin d'expliquer brièvement la situation à la jeune femme. Il eut, par ailleurs, toute la peine du monde à laisser glisser sur sa langue incisive un « sang de bourbe » qui ne vint jamais. Lui, se foutait de la guerre des sangs. Mais se repaissait volontiers des victimes subissant cette politique meurtrière.

Et tendant son bras vers Beatrix, quand l'autre soutenait le poids de la mésange endormie, il l'invita d'une oeillade aussi bienveillante que catégorique à y apposer sa main. Espérer que ce voyage à trois n'affectera pas un transplanage délicat. Et finalement arriver à destination sans embardée aucune, au devant d'une maison en toit de chaume en liseré de forêt.

~*~

Loki s'était empressée de mener la gamine dans sa chambre et de la laisser reposer sur son lit. Pauvre môme, accablée du sommeil des martyrs. Epuisée par ses sanglots et la peur, elle avait fini par tomber lourdement dans les bras de Morphée sans daigner s'en extirper. Le loup la toisa dormir d'une oeillade bienveillante, s'accorda à penser qu'elle serait bien mieux à ses côtés, puis dans un sursaut paternel la baptisa Luna. Il trouvait ça beau, Luna. Parce qu'il ne se sentit jamais aussi  épanoui que la nuit. Un dernier regard puis il tourna les talons, s'enquérant auprès de Beatrix restée dans le salon à la décoration sommaire. Un plancher propre mais rustique, des meubles sans grande prétention ; un cocon humble mais chaleureux. « Faut qu'on parle. » clama-t-il à l'adresse de la jolie blonde alors même qu'il l'invita à prendre place sur le canapé de tissu cobalt. « T'étais pas là par hasard, Bea. Et ça me fout en rogne parce qu'il aurait pu t'arriver quelque chose. Je bosse pour les mangemorts maintenant. J'ai rien à craindre, tu sais. » Instant mutique teinté non pas d'opprobre mais d'inquiétude. « Et toi. Qu'est-ce que t'as vu ? » Et le loup de s'asseoir auprès de la concernée, plongeant le sérieux de son regard dans le sien. A la confrontation de deux mondes. Le big bang des temps modernes.

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Les lunes s'étaient brisées, reconstruites de leur souffle éternel, tu avais cessé de les comptés, de les pleurer depuis qu'il t'avais quittée, te laissant pour morte comme ses cadavres qu'il semait derrière lui. Quelque part, tu achevais son oeuvre, y signait vos noms, mais d'une autre part, tu te consolais. Tu achevais ses êtres comme tu aurais voulu qu'on t'arraches cette vie sanglante lorsqu'il avait déchiré ton coeur pour en sortir, y laissant un trou béant que ton don n'avait jamais réussis à recoudre. Ni même les amants qui étaient passés après. Cette bague te liant à lui pour toujours, même s'il n'y était pour rien. C'était ta faute. Toi qui avait décidé de ne pas laisser mourir cet amour qui pourtant aurait dû s'être décomposé. Et voilà où tu en étais aujourd'hui, devant un homme qui ne comprenait pas ce que tu faisais là, à faire une courte-pointe d'un passé déchiré, à faire renaître les morts, préférant un amour zombifié plutôt que le goût amer qu'il avait laissé au centre de ta poitrine. Tu ne voulais pas lui dire, réaliser toi-même l'ampleur, le pathétisme de la situation. Ta situation. Encore là, derrière lui, à tenter de tout réparer, tout faire tenir en place. Parce que le contraire était insupportable. Et pourtant alors que tu le retrouvais, ce qui te restais au fond de la gorge n'était qu'une rage sourde. Une envie qu'il te revienne, même si quelque part, tu savais que c'était impossible, que si ça c'était terminé entre vous, il pouvait encore te laisser, comme si tu n'étais rien, tu n'avais jamais rien été, qu'à une époque il n'avait pas été toute ton âme, ta seule âme et que tu n'avais pas réussi à faire la scission dans cette rupture trop rapide où il hantait encore tes rêves, mêmes ce cauchemar éveillé dans lequel tu baignais « Dis pas ça. » Soufflait-il pour t'arrêter immédiatement dans ta lancée. À la fois sauvage et compréhensif, tu ne savais plus sur quel pied tu devais danser avec lui, ni même s'il voulait encore danser contre toi. Tu avalais difficilement ta salive, craignant la suite, craignant que d'une parole il n'éclate ton coeur fragile. Qu'il te dise de grandir, de passer par dessus-lui, parce que c'était terminé, pour toujours. « Je sais ce que c'est, que de s'inquiéter pour quelqu'un. » Ajoutait-il, chassant doucement tes peurs alors que tu serrais tendrement l'enfant contre toi, soulagée alors que ton regard coulait lentement sur sa silhouette qui n'était pourtant pas moins préoccupée par ce corps encore entier, encore preuve du crime dans lequel vous pataugiez. Le loup finit par tendre la main vers toi, sans que tu ne l'attrapes, attendant de voir ce qu'il voulait. Et lorsque ses mots s'élevaient, tu réalisais comme tu aurais été idiote de glisser ta main dans la sienne. « File ta baguette. » Pinçant tes lèvres ensemble, resserrant ton étreint sur la petite pour attraper ta baguette de l'autre main. Il te donnait plus d'explications, sans même que tu n'en ai vraiment besoin pour lui faire confiance. Même s'il t'avais fait mal, avait blessé ton orgueil et détruit ta confiance en toi, tu avais encore une confiance aveugle en lui. Comme persuadée de sa bonté, quelque part, malgré tout, malgré toi. « J'ai pas la mienne sur moi, y a des choses qui ne changent pas. » Tu souriais doucement, mais pas moins tristement. Il injectait ses souvenirs encore douloureux dans ton coeur et tu imaginais à quoi ta vie aurait pu ressembler si tu étais restée avec lui. Peut-être que cette enfant que tu tenais dans tes bras aurait été la vôtre. Que tu aurais été parfaitement heureuse plutôt que dans des mariages arrangés auxquels tu ne pouvais t'imposer. Tu lui tendais ta baguette avant de refermer tes deux bras sur la précieuse gamine. « J'm'occupe de la viande avariée avant que le jour se lève. Assure-toi que la gamine mate pas. » Tu aquiesçait avant de tourner les talons et t'enfonçer doucement dans le cimetière. Enroulant la gamine dans ton manteau, caressant ses cheveux pâles alors que tu lui chuchotais doucement des berceuses réconfortantes, les mêmes que tu avais pu te chanter alors que, du jour au lendemain il t'avais tout arraché pour te laisser aussi seule qu'elle. En quelques instants, tu t'étais sentie beaucoup trop attachée à cette petite fille. Tu n'étais pas prête à la lâcher, comme si elle était devenue une priorité, maintenant orpheline. Tu enterrais les bruits de carnage derrière, de chair déchiqueté, d'éclat de sang, consciente de l'horreur de la chose. Enterré, effacé, Loki revenait vers toi pour reprendre la petite. Ton coeur ratant un battement. Prête à te défendre dents et griffe s'il décidait d'un destin tragique pour la pauvre innocente.  « On se casse, de toutes façons y a peu de chances que quelqu'un s'inquiète pour eux... Enfin pour lui. » Tu fronçais tes sourcils, pas certaine de comprendre en quoi ses vies humaines perdues ne dérangerait personne. « Né-moldus. » Triste constat qui aurait bien pu être le même pour ta propre mort. Parce que tu n'étais pas entièrement sorcière et qu'aux yeux de beaucoup, c'était aussi répugnant que du sang de moldus. Le crime était pourtant scellé, il était trop tard pour sauver qui que ce soit. Même toi, même lui. Tout cela goûtait la fin, une fin amer qui pourtant s'effaça alors qu'il te tendait l'un de ses bras. Il ne te laisserait pas ici, te tournant le dos comme si tu n'avais jamais existé. Tes mains s'agrippaient à son bras alors que pendant un instant, ce puzzle brisé commençait à ressembler à quelque chose.

Après des vagues tournoyantes d'objets hétéroclites, le paysage de sa maison s'offrait à vos yeux. Saufs, il ne restait plus qu'à aller mettre la gamine au chaud dans un lit. Et tu te demandais encore comment tu ferais pour ne pas vouloir passer la nuit aux côtés de l'enfant, à réparer ses blessures qui ne se voyaient pas, mais qui étaient bien présentes. Il s'empressait d'aller poser l'enfant dans un lit où ses rêves pourraient lui faire oublier l'horreur de sa vie. Tu l'attendais, fixant les murs de sa maison alors que l'envie d'aller les retrouver te chicotait. Cette maison renfermait tant de tes souvenirs heureux qu'en y revenant, tu avais l'impression que ta cicatrice s'ouvrait de nouveau. Tu te sentais atteinte d'une maladie que tu ne te connaissais. Respirer t'étais douloureux alors qu'il revenait, que ton regard se posait sur celui que tu avais tant aimé, qui n'avait plus voulu de toi et qui n'en voulait probablement plus aujourd'hui. L'air était lourd. Tu avais l'impression d'être pieds nus et d'être cette ballerine qu'on faisait danser sur du verre cassé, pleurant ses larmes de sang. « Faut qu'on parle. » Des paroles qui n'étaient jamais bonne à entendre, qui ne te détendaient pas davantage même s'il t'invitait à prendre place sur son canapé. Tu t'y posais, t'y asseyant sans pour autant y être confortable. Tu ne te sentais pas chez-toi, tu ne te sentais pas la bienvenue ici. « T'étais pas là par hasard, Bea. Et ça me fout en rogne parce qu'il aurait pu t'arriver quelque chose. Je bosse pour les mangemorts maintenant. J'ai rien à craindre, tu sais. » Un soupir difficile quittait ta poitrine. Tu allais devoir lui dire, lui expliquer, faire toi-même face à la réalité. Tu le fixais, mutine, réfléchissant encore à quel ton, quel mots pour amoindrir cet amour presque mortel que tu lui portais toujours, qui te donnait simplement envie de t’effondrer dans ses bras et de pleurer, pleurer pour rien, pleurer pour lui. Tu restais fière, droite, même si ta lèvre inférieure tremblait doucement. Combien de temps encore pourrais-tu lui cacher cet amour malade que tu prétendais mort ? Tu ne répondais rien, tentant de faire le ménage dans tes excuses qui s'entrelaçaient jusqu'à se coincer ensemble dans un amas confus. Tu ne voulais pas non plus te laisser emporter par les émotions qui t'ouvrait en deux, lui laissant tout lire en toi. Tu détournais ton regard de lui, passant ta main sur ton front, sur ton visage, confuse, perdue. « Et toi. Qu'est-ce que t'as vu ? » Continuait-il alors qu'il avait prit place à tes côtés, son regard captant le tien, l'hypnotisant. Faisant doucement s'incliner ton corps vers le sien, attirée, vieille habitude, vilaine habitude.

« Rien... » Promettais-tu doucement, ton regard tentant d'attendrir le tien. Pour qu'il ne te crie pas dessus, qu'il ne t'en veuille pas de ne pas avoir su te libérer de lui. Tu glissais doucement ta main dans la poche de ta veste pour en sortir la bague que tu gardais un moment dans ta main, assez pour qu'elle s’agrippe à ton coeur, tentant de te dissuader de la posé dans sa main à lui. Elle ne lui serait d'aucune utilité sinon à noircir son âme un peu plus, peut-être même qu'il se fâcherait plus férocement contre toi, peut-être même que tu l'avais mérité. Tes mains s'approchaient des siennes. L'une prenant la sienne pour l'ouvrir doucement, tendrement, trop affectueusement. L'autre y déposant la bague maudite qu'il pouvait sans doutes sentir vibrer puisqu'elle était si près de lui. Tu n'osais plus le regarder alors que tes aveux faisaient surface. Il en voudrait sans doutes plus, mais il te fallait du temps. « Elle te retrace. Enfin, elle retrace le sang que tu fais couler... » Avouais-tu, honteuse, gênée, pathétique. Tu sentais déjà les autres questions t'envahir. Pourquoi. Comment. Pourquoi, pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il était toujours là, a battre au creux de ta poitrine même après tout ce temps. Pourquoi espérais-tu encore qu'il te prenne dans ses bras, t'embrasse, te dise qu'il avait fait une erreur en te quittant ? Pourquoi était-il, encore, autant le goût du bonheur que de l'horreur pour toi ? Tu ne voulais pas qu'il se fâche, mais quelque part, c'était inévitable.
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