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VYK+ YSOLDE

there is a shadow hanging over me

Malgré l'imposante forêt dans laquelle ils s'étaient arrêtés, Ysolde étouffait. Elle se sentait oppressée, surveillée au moindre bruit suspect. Il était désormais quasiment impossible pour elle de sortir hors de la tente récupérée par Vyk. Vyk, le seul encore autorisé à approcher le fantôme qu'était devenue Ysolde Yaxley. Après le labyrinthe, ils avaient fait un passage rapide dans un camp provisoire d'insurgés avant de finalement prendre un chemin séparé tous les deux. Ce qui était le mieux pour Ysolde. Tout avait changé depuis cette soirée horrible, tout en elle n'était plus qu'ombre. Le labyrinthe, les pièges, les blessures, tout restait indéfiniment dans son esprit, lui rappelant chaque nuit les atrocités vécues. Elle ne s'en remettait absolument pas. Tout revenait sans cesse pour la hanter, les bruits, les odeurs et parfois même les scènes exactes subies. Le calme de la forêt parvenait à l'apaiser mais les cauchemars habitaient ses nuits et la paranoïa était devenue une sorte de quotidien. Impossible pour elle de se sentir en sécurité en dehors de l'abri installé par Vyk et l'endroit où elle se sentait le mieux restait sa cachette sous son lit de fortune. Les larmes ne coulaient quasiment plus, à la place, le visage de l'ancienne esclave était tiré, ses yeux décorés de cernes d'un bleu foncé et son teint restait indéniablement blafard, tel celui de Lord Voldemort en personne.

Vyk s'était montré si attentif, patient face aux crises qui assaillaient la blonde de jour comme de nuit. Il avait pansé ses blessures en dépit de sa propre santé, gérant de mieux en mieux les sauts d'humeur de la jeune femme qui n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle avait longuement tenté de soigner sa main constamment endolorie mais désormais dépourvue de tatouage. Les échecs avaient poussé Ysolde à ne plus utiliser sa capacité de soigneuse. Elle qui ne supportait pas la souffrance d'autrui s'était perdue dans sa propre douleur, gardant parfois le silence pendant plusieurs jours sans penser une seule seconde au malaise de son sauveur. Elle lui était reconnaissante et plus d'une fois, elle avait eu envie de lui prouver à quel point elle tenait à lui mais elle était désormais capable de bien peu. Lors des pires crises d'angoisse, seule la voix de Vyk parvenait à la faire revenir sur terre et les bras du jeune homme restaient indéniablement le plus rassurant des abris.

Il leur était arrivé de bouger, de transplaner tous les deux, toujours collés l'un à l'autre mais changer de lieu était à chaque fois une nouvelle épreuve. Finalement, Ysolde avait senti les réticences de Vyk à se déplacer et elle lui avait ainsi demandé de rester un peu plus longtemps au même endroit. Sans baguette et désormais incapable de distinguer la véritable menace, Yaxley était plus vulnérable que jamais. L'absence de baguette était toutefois la meilleure des choses : dans un état de paranoïa comme le sien, la sorcière était prête à jeter des avada kedavra sur la moindre feuille morte. Ils restaient parfois des jours sans croiser âme qui vive et pourtant, Ysolde craignait toujours une présence imaginaire, des espions inventés. Cependant, la situation avait atteint une certaine stabilité, Vyk et Ysolde avaient réussi à organiser leurs journées jusqu'à leurs vies qui ne tournaient qu'autour de l'autre. Lorsqu'il ne rentrait pas, Ysolde était envahie d'une panique incontrôlable qui ne prenait fin que lorsqu'elle voyait le visage de son sauveur réapparaitre.

Cela faisait plusieurs jours que la sorcière parvenait à passer outre ses démons. Elle qui avait perdu l'appétit se forçait à manger et un sourire, bien que minuscule, s'était dessiné sur son visage, chose qui ne s'était pas produite depuis des mois maintenant. Et en cette calme soirée, elle avait également fait la conversation sans réellement noter les bruits suspects qui la traumatisaient pourtant d'ordinaire. « Je crois que j'arrive à nouveau à soigner. » le ton était calme et aucune fierté n'en ressortait, en posant son regard sur Vyk, elle vit toutefois que l'information avait son importance. « Je pourrais essayer de soigner ton bras ? » elle n'avait pas oublié la violente morsure qu'il avait subi peu de temps avant la sortie du labyrinthe et elle avait pu constater que la plaie n'était pas tout à fait refermée. Sans attendre la réaction de Vyk, elle avait posé sa main au dessus de son avant-bras sans toucher sa peau pour autant. Les yeux fermés pour se concentrer, il lui avait fallu de longues minutes avant que la magie ne refasse effet. D'abord faible puis de plus en plus efficace, le don d'Ysolde revenait progressivement tandis que la blessure de Vyk, longtemps ignorée, se refermait. L'acte lui pompait de l'énergie mais l'ancienne serdaigle tenait absolument à faire ça pour Hawkstone, s'estimant redevable à vie.

« J'ai réfléchi. Je pense qu'on devrait recommencer à bouger. » elle marqua une pause. « On est restés ici assez longtemps, on pourrait être repérés. » le côté paranoïaque reprenait le dessus et elle se sentit obligée de préciser : « Mais on ferait attention, j'essayerais de refaire fonctionner la baguette trafiquée et on pourrait utiliser d'autres sortilèges, pour plus de sécurité ? Du polynectar même, pour être incognito ? » elle regarda Vyk, ne sachant quelle serait sa réaction. Elle espérait de tout cœur qu'il serait d'accord car malgré sa peur grandissante, Ysolde ne se supportait plus et bouger constituerait un moyen de sortir de cette torpeur dans laquelle elle était plongée depuis trop longtemps maintenant.


Dernière édition par Ysolde Yaxley le Ven 1 Mai 2015 - 22:19, édité 1 fois
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Deux longs mois s’étaient écoulés depuis l’épreuve du labyrinthe. Pourtant, les souvenirs de cette nuit d’horreur frappaient Vyk avec une telle vivacité encore aujourd’hui, qu’il avait comme l’impression que tout ne s’était déroulé que la veille même. A l’instar d’Ysolde, les nuits du Gryffondor étaient hantées par des cauchemars retraçant leurs périples à travers le labyrinthe. Vyk se souvenait précisément des détails les plus futiles et moindres, mais marquants : que ce soit l’expression de terreur dessinée sur le visage du cadavre qu’il avait rencontré en chemin ou le gris caractéristique du pelage de l’animagus qui l’avait mordu. Cette plaie bien ancrée dans sa chair était la preuve même de la nature bien réelle des évènements d’Halloween. Comme un souvenir, ou un point de rappel, qui le rattachait toujours à cette nuit. Vyk aurait tant voulu l’effacer de son bras, mais jamais il n’avait osé demander des soins à la jeune Yaxley. Car si Hawkstone était tourmenté… que dire de la Serdaigle ! Meurtrie. Eteinte. Les mots étaient si faibles. Le blond en avait le cœur déchiré : plus que tout, il avait voulu lui rendre sa liberté. Et maintenant que celle-ci était obtenue, que restait-il d’Ysolde ? Strictement rien.

Pour cette raison, il se forçait à aller de l’avant. Sourire aux lèvres, bonne humeur permanente, optimisme gonflé à bloc. Même si le cœur n’y était pas toujours, Vyk feignait, dans l’espoir vain de raviver un jour la flamme éteinte en Ysolde. Jusque-là, chaque effort demeurait inutile, chaque tentative échouait. A de nombreuses reprises, c’était de la colère, résultat des frustrations, qu’il avait éprouvé à l’égard de la jeune femme. Plus les jours passaient, plus il devenait difficile de supporter cette torpeur, cet état post-traumatique dont la belle était victime. Dans ces moments-là, Vyk s’en allait. Il quittait la tente, transplanait à la recherche de vivres ou d’informations, puis il ne rentrait qu’une fois calmé. Et il ne suffisait alors que d’un regard d’Ysolde dans sa direction pour que tous les reproches qu’il souhaitait lui cracher à la figure s’évaporent instantanément. La nuit, Vyk se montrait toujours présent pour elle, lui offrant ses bras dès qu’elle vivait ses pires cauchemars. Il se sentait impuissant, car c’était tout ce qu’il pouvait pour elle : ces étreintes, et les mots pleins de réconfort qu’il lui répétait inlassablement. Vraiment, il prenait soin d’elle, sans jamais montrer le moindre signe d’agacement, tout simplement parce qu’il était disposé à l’aider à se reconstruire. Et peu à peu, des améliorations, ainsi que des progrès apparaissaient.

Ce soir-là, plongé dans la lecture d’un manuel sur les dragons, Vyk ne s’était pas attendu à entendre la douce voix d’Ysolde. De plus en plus fréquemment maintenant, cette dernière s’était remise à prendre la parole. Elle avançait doucement, pas à pas vers la guérison et l’oubli de ses démons. Vyk ne repoussait jamais les efforts qu’elle faisait, trop content d’entrevoir cette Ysolde Yaxley, pour qui il avait finalement succombé. « Bien sûr. » lança-t-il d’une voix calme et confiante, tout en se redressant de sa couchette. S’il s’était réellement écouté, Vyk aurait refusé, tout simplement parce qu’il ne voulait pas qu’elle gâche de son énergie pour lui. Mais une fois de plus, c’était avant tout pour la pousser à retrouver confiance en elle qu’il agissait ainsi. Il tendit le bras, mais rien ne se passa. Légèrement, le Gryffondor se crispa : et si elle échouait ? La blonde n’en serait que plus dévastée encore. Cependant, au bout d’une poignée de minutes, une agréable chaleur familière se diffusa sous l’épiderme  de son bras. Les cellules se rassemblaient, se reconstruisaient. Et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la plaie disparut totalement. Plus rien sur le bras de Vyk, si ce n’était cette toute nouvelle peau. « Vraiment, tu es… » Merveilleuse ? Epoustouflante ? Ou encore fantastique ? Non, ces mots étaient bien trop faibles au goût de Vyk, qui reprit alors, enthousiasmé : « Il n’y a pas de mot en fait. C’était impressionnant. »

Il effleura son bras, le sourire ne quittant plus ses lèvres. Ce n’était pas tant que ça cette morsure effacée qui le rendait si jovial. C’était surtout le fait qu’Ysolde ait réussi. Le retour du talent, ou encore, chassez le naturel, il revient au galop. Naïvement, Vyk pensait que les choses rentreraient dans l’ordre, et qu’il retrouverait enfin son amie. Car il avait voulu sauver Ysolde Yaxley et non ce fantôme meurtri n’ayant plus aucun goût pour la vie. « Je savais bien que tu n’avais pas perdu ton don. Tu es une sorcière d’exception, je ne te le dirais jamais assez, Ysolde. » Pour la remercier des soins prodigués, Hawkstone se rapprocha d’elle, tout naturellement. Il déposa un baiser sur sa joue, ou, plus précisément, au coin de ses lèvres. Retrouver ce genre de petits contacts lui faisait le plus grand bien. Il se sentait retourner en arrière, à l’époque où ni l’un ni l’autre n’était vraiment impliqué dans la guerre. Bien des choses avaient changé depuis, et ce fut sur cette pensée que Vyk s’écarta lentement, un peu à contre-cœur, il fallait l’admettre.

De nouveau, le dragonnier s’installa sur sa couchette, loin de se douter des projets qui tournaient dans la petite tête d’Ysolde. Elle ne tarda pas à lui faire part de ses envies, et Vyk l’observa longuement, partagé. Il s’agissait une fois de plus d’un effort de la belle pour aller de l’avant, et Vyk s’était toujours promis de la soutenir et de ne pas la freiner. Lui-même ressentait le désir de s’en aller, de bouger un peu. Mais… « Il faut que je te parle de quelque chose. » Malgré lui, un air assez grave se peignit sur son visage, tandis qu’il se levait pour se diriger vers le sac qu’il emmenait partout avec lui. Il fouilla à l’intérieur pour en extirper une affiche, qu’il tendit finalement à Ysolde. Un avis de recherche, à son nom à lui. « Je ne voulais pas t’en parler avant mais… c’est officiel, ma tête est mise à prix. Pour une assez belle somme en plus ! » Il avait beau en plaisanter, lorsque son regard s’était posé pour la première fois sur ce Wanted, il n’avait ressenti rien d’autre que de la crainte, pure et dure. « Et je parie qu’ils doivent déjà être en train de fouiller dans leurs archives pour trouver la plus belle photo de toi, à placarder partout à Londres. » Et cette idée, c’était bien pire que tout le reste. Au moins, lorsqu’elle avait été rebut, Ysolde avait été protégée, soumise aux Ollivander. Néanmoins, Vyk pariait qu’elle préférerait mourir plutôt que goûter de nouveau à la servitude. « Tu es quand même la première rebut libérée. Je doute qu’ils te laissent la paix. Alors moins on bouge, plus on est discrets. » Et donc, en sécurité. Mais d’un autre côté, Vyk ne pouvait ignorer le fait qu’ils manquaient cruellement de ressources. A commencer par une baguette, pour Ysolde.
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Vyk était indéniablement devenu le pilier d'Ysolde. Ça faisait plusieurs semaines maintenant qu'il la supportait, elle et ses sautes d'humeur, ses crises de panique démesurées, ses insomnies à répétition. Il était devenu indispensable au reste de sorcière qu'elle était, désormais incapable de prendre soin d'elle toute seule. Si elle avait bien compris qu'il était de plus en plus difficile pour lui de supporter toute cette situation, elle ne lui en tenait pas rigueur. Il avait souvent besoin d'air et il l'ignorait mais à chaque nouveau départ loin de leur refuge, Ysolde paniquait encore plus. Non pas parce qu'elle craignait d'être attaquée mais plutôt parce qu'elle ne voulait pas qu'il arrive quoi que ce soit à son sauveur. Elle le cachait pour ne pas l'inquiéter ou l'agacer plus mais elle guettait ses venues, restait plantée à l'entrée de la tente jusqu'à ce qu'elle n'entende à nouveau transplaner, signe que Vyk revenait.

Si elle avait été douée en cuisine, elle se serait appliquée à lui préparer des petits plats tous les soirs, lorsqu'il rentrait. Au lieu de ça, elle se contentait de l'accueillir au mieux, souvent incapable de faire la conversation, l'esprit trop occupé par d'autres pensées bien plus noires. Dans les jours les plus terribles, l'ancienne médicomage allait jusqu'à regretter sa condition d'esclave et sa vie chez les Ollivander. Néanmoins, un malaise subsistait : pourquoi Siwan avait-elle envoyé sa rebut dans l'enfer du labyrinthe ? C'était une question à laquelle Ysolde n'avait aucune réponse et la seule idée qui lui venait était que Siwan avait voulu la punir de cette tentative de fuite qui avait échoué, autrefois. Si la blonde avait tout fait pour continuer à considérer l'héritière des Ollivander comme son amie, elle avait fini par ne plus pouvoir supporter ce genre de punition. Après la destruction de sa baguette, l'envoi dans le labyrinthe infernal avait été la déception de trop et la sécurité de ce foyer avait laissé place au dégoût et à la crainte. Désormais, Ysolde avait complètement perdu de sa superbe, de sa joie de vivre et de son talent, incapable aujourd'hui d'être optimiste comme avant. Sorcière pourtant accomplie avant d'être arrêtée, elle ne se sentait même plus capable de lancer un minuscule expelliarmus. Ses sourires, bien plus rares, étaient vidés de toute joie et commençait elle-même à détester la sorcière qu'elle était devenue. Ce cadavre immonde qui ne parvenait même pas à parler avec son compagnon de voyage, celui qui jusqu'ici n'avait cessé de mettre sa vie en danger pour sauver celle d'une esclave. Rien qu'en y pensant, elle eut honte et les larmes lui montèrent aux yeux. Elle était méprisable et à y réfléchir, totalement ingrate car elle n'avait encore jamais remercié Vyk pour tout ce qu'il avait fait.

Et voilà que c'était lui qui était reconnaissant. Il sembla aussi impression que la blonde lorsque la plaie sur son bras eut disparu. Ysolde resta un moment pensive, le regard scotché sur la peau de Vyk. Elle avait réussi, elle pouvait encore soigner. C'était une bouffée de soulagement, un véritable espoir, si bien que la tension qui l'avait envahie lorsqu'elle avait proposé à Vyk ce soin, quitta tout à coup son corps et ses épaules se relâchèrent complètement. Elle n'était pas affaiblie, du moins très peu, l'angoisse qui la tenaillait jusqu'ici avait été plus imposante que le manque d'énergie. En un instant, le corps de Vyk fut à quelques centimètres du sien, imposant, rassurant, sans qu'Ysolde n'ait rien remarqué, trop impressionnée par la disparition de la blessure. Son cœur léger, débarrassé du stress d'échouer se remit à battre la chamade lorsque le visage de Vyk se rapprocha du sien. Elle ne bougea pas d'un millimètre jusqu'à sentir les lèvres du jeune homme proches des siennes. Presque machinalement, elle ferma les yeux, profitant pleinement de cette proximité inattendue. Le souffle chaud de Vyk vint se heurter à la joue froide d'Ysolde qui regretta amèrement la séparation de leurs deux corps.

Avant qu'elle n'ait pu esquisser le moindre geste, Vyk était déjà retourné dans son lit. Le contact avait été court, trop au goût de la sorcière, et l'espace d'un instant, elle eut envie de revenir quelques secondes en arrière pour le rattraper et le forcer à rester aussi proche. Elle pensa également à le rejoindre dans sa couchette mais voyant son air sérieux, elle n'osa pas et préféra partager son idée de reprendre leur itinérance. « Il faut que je te parle de quelque chose. » à peine les mots eurent-ils franchi les lèvres de Vyk que la panique regagna aussitôt Ysolde. Ça n'augurait rien de bon et l'ancienne esclave se mit à craindre le pire pendant les éternelles secondes de silence qui précédèrent l'annonce de Vyk. Il fallut un moment à la blonde pour comprendre. Tête. Mise à prix. Vyk avait donc son portrait affiché partout en ville, tel un criminel. Ysolde dut s'asseoir un instant pour réfléchir. Elle plongea la tête dans ses mains. « C'est à cause de moi. » chuchota-t-elle aussitôt, comme si elle comprenait enfin dans quoi elle avait embarqué Vyk. Elle se redressa après un moment pour le regarder et se sentit accablée, contrairement au jeune homme qui tentait de prendre cette nouvelle à la rigolade. Toutefois, il avait raison : le visage de Yaxley allait bientôt rejoindre celui de Vyk sur les affiches. Elle secoua la tête, comme si elle avait son mot à dire, comme si elle pouvait refuser de voir sa tête affichée sur les murs.

Après un moment de silence, Ysolde reprit finalement la parole, l'esprit tout à coup extrêmement limpide, débarrassé des démons qui le hantaient depuis des semaines. « On pourrait rester dans des forêts comme celle-ci ? Fréquenter uniquement des lieux déserts ? Je sais que c'est dangereux mais rester ici l'est autant. » elle marqua une pause, sentant que son argumentation était loin de tenir la route. Ça faisait plusieurs jours qu'ils étaient là et ils n'avaient croisé personne. « Si on reste ici, je vais devenir dingue. » elle sembla réfléchir avant d'ajouter : « Enfin, encore plus dingue que maintenant. Et toi aussi. » elle planta son regard dans le sien. « Je sais que j'ai été... difficile à supporter et que tu en as bavé. » la honte reprenait le dessus et finalement, elle baissa à nouveau la tête. « Et je n'ai pas envie que tu finisses par me détester. » murmura-t-elle avec un air presque enfantin. Elle voulait agir, sortir de sa torpeur et penser à autre chose, pourquoi pas rejoindre les rangs d'insurgés par la suite ? Pour l'heure, elle avait besoin de se remettre dans le bain de toute urgence.
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La première fois où Vyk avait posé ces yeux sur cette affiche, placardée dans un quartier sorcier assez reculé de Londres, la réalité l’avait brutalement rattrapé pour mieux le frapper. Tout devenait concret, tout prenait une forme officielle : il était devenu un criminel, aux yeux du gouvernement. Il s’était alors senti exposé au regard de tous, malgré l’enveloppe corporelle étrangère sous laquelle il avait été caché, grâce au polynectar. Alors, il avait arraché l’affiche, puis il avait transplané pour retrouver son campement avec Ysolde, sans savoir comment lui annoncer cette découverte. Maintenant que sa tête était mise à prix, la Serdaigle était en danger auprès de lui, plus que jamais. Et même s’il avait vérifié qu’une affiche présentant la médicomage ne figurait pas sur le panneau, il n’omettait pas l’idée qu’Ysolde devait être activement recherchée. Mais comment le lui faire comprendre, elle qui n’admettait aucune présence humaine près d’elle hormis celle de Vyk ? Hawkstone y avait réfléchi plus d’une fois, des heures durant : il avait pesé le pour et le contre, évalué chaque situation… Et il était finalement forcé d’admettre que leurs chances de survie étaient doubles, tant qu’ils continuaient la route ensemble. De plus, même si se séparer prévoyait un bon nombre d’avantages, cela présentait aussi des inconvénients non négligeables. Enfin, pour une fois, Vyk faisait preuve d’un peu d’égoïsme : l’homme entiché de la belle Ysolde Yaxley refusait l’idée de s’éloigner d’elle.

Cependant, à aucun moment en regardant l’affiche, Vyk ne s’était dit qu’il s’agissait là de la faute d’Ysolde. Ce fut pour cette raison qu’il répliqua avec véhémence : « Ne dis pas n’importe quoi. Je me suis jeté dans cette situation volontairement. Combien de fois m’as-tu demandé de lâcher l’affaire ? Je ne t’ai jamais écouté. Ce n’est donc pas de ta faute. » Et ce n’était pas la sienne non plus. Être condamné pour sauver des vies, pour exprimer son désir de renverser une dictature… non, franchement, Vyk ne se sentait pas du tout criminel. Au contraire, il se sentait stimulé par le danger et par la peur. Petit, il avait toujours voulu ressembler à tous ces héros de contes… aujourd’hui, il était lui-même jeté en plein cœur de l’histoire. Certes, avec réflexion, il réalisait que ce n’était pas aussi ‘cool’ qu’il ne l’avait pensé, mais les choses étaient ainsi, et il n’avait d’autre choix que d’accepter sa toute nouvelle situation de vagabond. « Alors je te le demanderai une bonne fois pour toutes : cesse de te sentir coupable ou fautive. Ca ne changera rien à ce qui nous arrive. Il faut aller de l’avant, maintenant. » Comme une petite piqûre de rappel pour Ysolde : Vyk sous-entendait bien qu’il voulait la voir se réveiller à présent.

Et bien vite, Ysolde lui prouva qu’elle était bel et bien réveillée. Elle exprimait même son souhait de bouger un peu, de se déplacer. A juste titre, Vyk en fut surpris : ces derniers mois, la jeune sorcière lui avait bien fait comprendre son désir de ne pas approcher l’extérieur de trop près. Elle était restée confinée dans cette tente, à attendre que le temps passe. Aujourd’hui, elle était sûrement lassée, fatiguée de vivre ainsi. C’était bien le signe-même de sa guérison… du moins, en partie. Il s’agissait déjà d’un très grand pas en avant, et Vyk sentit une bouffée incroyable de fierté envers elle. « Tu n’as pas tort. » Effectivement, le dragonnier ne supportait plus ce coin-là de la forêt, qu’il connaissait comme sa poche à présent. C’était peut-être capricieux, dangereux et carrément insouciant de sa part, mais il éprouvait l’envie de voyager, d’être entouré de nouveaux décors, d’avancer. Car le fait d’être restés ici trop longtemps lui avait donné l’impression qu’ils stagnaient, qu’ils n’avançaient plus du tout alors qu’au dehors, le monde vivait toujours. Un franc sourire, teinté d’une timidité certaine, vint étirer ses lèvres lorsqu’Ysolde lui avoua enfin une autre de ses peurs. Qu’il finisse par la détester… c’était peu probable, voir même improbable qu’une chose pareille arrive un jour. « Pour une Serdaigle, tu en dis des bêtises. » Son sourire s’élargit davantage, alors que ses yeux se chargèrent de bien faire comprendre à la demoiselle qu’elle n’avait aucune crainte à avoir à ce sujet-là.

Finalement, Vyk lui tourna le dos pour faire un tour complet de la tente, bien vaste pour eux deux. Comme d’habitude, il réfléchissait : son cerveau carburait alors qu’il analysait leur opportunité de filer. Il n’en avait pas l’air comme ça, pourtant, à se promener dans la tente de cet air nonchalant, les mains dans les poches, d’apparence aussi calme… Néanmoins, Vyk ne prenait vraiment pas cette histoire à la légère, et enfin, au bout d’un long moment de silence, il soupira : « C’est d’accord. On bouge. Mais il faudra rester très prudent. » Ce qui l’avait finalement convaincu, c’était l’idée de se dire que changer d’air ferait le plus grand bien à Ysolde. Si ‘déménager’ pouvait accélérer son processus de guérison… ce n’était pas Hawkstone qui dirait non ! Petit à petit, ils commencèrent à remballer toutes leurs affaires, sans rien oublier : la moindre ressource était précieuse. « Il faut aussi que l’on te trouve une baguette, c’est primordial. Ou au moins, il faut qu’on répare celle-ci. » dit-il en désignant la baguette trafiquée, souvenir du labyrinthe. Un sortilège devrait bien pouvoir réparer cette baguette… Et en pensant à la seule personne de son entourage, capable de lui apporter des précisions à ce sujet, le cœur et la mâchoire de Vyk se serrèrent, de colère. Siwan Ollivander ne devait plus être comptée parmi ses amis. Ce temps-là était définitivement révolu. Vyk tendit la main vers Ysolde, pour qu’ils transplanent ensemble. Loin d’ici, loin des regrets… loin de tout.
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La tension était palpable dans la tente. Vyk semblait soucieux, sans aucun doute partagé à l'idée de se déplacer avec une handicapée sociale telle qu'Ysolde. Ça faisait un moment qu'elle avait remarqué la mine fatiguée, les traits tirés de Vyk et pourtant, elle n'avait eu aucune idée pour lui venir en aide. Elle était un poids et même si le jeune homme refusait de l'admettre, Ysolde en était convaincue. Elle était difficile à gérer, impossible à approcher, complètement paranoïaque mais dès qu'elle avait noté les changements physiques de Vyk, les marques de fatigue et de lassitude, elle avait fait tous les efforts du monde pour se sortir de cette mauvaise passe. Vyk ne l'avait peut-être pas vu mais elle se forçait à sortir de la tente et faire quelques pas dehors, elle s'occupait au maximum de l'intérieur de la tente, telle une fée du logis. Mais malgré tout cela, la situation restait compliquée.

Comme à son habitude, Vyk refusait de voir Ysolde comme la coupable. Elle s'était attendue à ce genre de réaction et elle savait, désormais, qu'il n'acceptait pas cette théorie. Son ton était tranchant, sans appel et Ysolde garda le silence. Elle aurait voulu lui montrer toutes les preuves qu'elle avait mais elle ne tenait pas à se disputer avec Vyk. Non, en réalité, en le voyant se déplacer dans la tente avec cet air penseur, comme s'il réfléchissait à toute allure, elle le trouva beau. Lorsqu'il approuva l'idée de partir, Ysolde sentit une pointe d'euphorie naitre au creux de son ventre et un sourire sincère se dessina sur ses lèvres rosées, le premier depuis de longues semaines. Le dragonnier continuait d'arpenter la tente, commençant à ranger par-ci par-là, tout en parlant de baguette tandis qu'Ysolde n'écoutait que vaguement. Son regard restait accroché à Vyk, désormais de dos, dont elle suivait les moindres mouvements. Au bout d'un moment à le voir s'affairer, la sorcière commença à ranger à son tour, remballant les affaires sans ménagement et sans prêter la moindre attention aux objets qu'elle touchait. Après quelques instants, Ysolde remarqua à quel point la pièce était spacieuse, une fois vidée. A deux, ils replièrent la tente et, attrapant la main de Vyk tout en fermant les yeux, Ysolde se perdit dans le transplanage.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, Ysolde vit à nouveau des arbres, à perte de vue mais elle savait toutefois qu'il ne s'agissait pas du même endroit. Les troncs avaient changé et en regardant tout autour d'elle, elle perçut le bruit léger de l'eau. Elle fit quelques pas et put voir, en contrebas d'une petite pente, une rivière dont l'eau transparente s'écoulait paisiblement. L'ancienne médicomage eut un sourire de réconfort. L'endroit était très bien, calme et toujours isolé, comme elle le souhaitait. Vyk savait qu'il ne fallait pas brusquer les choses et il était évident qu'il avait choisi un lieu différent mais toujours aussi rassurant pour la blonde. Lorsqu'elle revint sur ses pas, elle se saisit de leurs affaires et commença aussitôt à les déballer. « Tu t'occupes des sorts de protection ? » en à peine une heure, tout était prêt et, alors que la lune faisait son apparition, Vyk et Ysolde purent enfin se reposer dans la tente qui avait retrouvé sa chaleur habituelle.

Sans un mot et presque naturellement, tous les deux s'étaient installés dans leurs lits respectifs, l'esprit d'Ysolde vagabondant d'une idée à l'autre pour s'en sortir, pour retrouver une vie normale. Si bien qu'elle sentit à peine le sommeil l'envelopper jusqu'à ce que les cauchemars ne reviennent. Il y avait cette fille, celle morte dans le labyrinthe, elle était toujours là, avec un sourire étrange qui finissait par dégouliner de sang tandis que ses jambes meurtries la faisaient avancer vers Ysolde. La blonde tentait alors de fuir mais se heurtait avec violence à des murs invisibles avant que les acromentules ne reviennent, accompagnées des poupées. Les voix des proches résonnaient, comme dans le labyrinthe et la fin était toujours la même : Ysolde se perdait sous le poids des créatures qui l'assaillaient. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, il lui fallut un moment avant de réaliser où elle se trouvait. Elle avait le souffle court et une chaleur désagréable s'était étalée sur tout son corps. Le cœur affolé, elle mit un long moment avant de se calmer. « Vyk ? » elle avait murmuré si bas qu'il était impossible que le jeune homme l'ait entendue et alors, sans plus de cérémonie, Ysolde avait quitté son lit pour rejoindre celui de Vyk. Le plus discrètement possible, elle se glissa sous les couvertures et vint poser sa tête blonde sur la poitrine du dragonnier. « Je... Excuse-moi, j'ai fais un cauchemar. » elle sentit l'un des bras de Vyk se poser autour de ses épaules et aussitôt, ce contact eut un effet apaisant. Le cœur de Vyk tambourinait contre son torse et bientôt, Ysolde eut envie d'être plus proche encore de lui. Incapable de se rendormir, le corps pressé contre celui de son sauveur, une autre forme de chaleur l'envahit, faisant accélérer les battements de son cœur à nouveau, à chaque fois que la respiration de Vyk venait se heurter à la chevelure blonde d'Ysolde.

La jeune femme fut incapable de dire si Vyk dormait, néanmoins, son bras protecteur restait fermement posé sur elle, comme une barrière contre le monde extérieur. L'espace d'un instant, la gratitude d'Ysolde fut sans limite et poussée à la fois par la reconnaissance et par cette attirance qu'elle n'avait jamais avoué mais qui ne s'était jamais effacée, elle se glissa jusqu'à atteindre le cou de Vyk sur lequel elle déposa un premier baiser. Puis un second, suivi d'un autre et d'une avalanche de baisers tendres. Sans se laisser distraire, elle n'hésita pas à venir embrasser la mâchoire bien dessinée du dragonnier, avant de diriger ses lèvres vers celles de l'ancien gryffondor. Elle était à deux doigts de déposer un baiser sur les lèvres de Vyk lorsqu'elle s'arrêta net, tétanisée à l'idée d'être rejetée. Impossible de dire pourquoi mais soudainement, ce sentiment l'avait envahie, la paralysant sur place, le visage au dessus de celui du blond, à quelques centimètres d'écart. Elle ferma les yeux, incapable de bouger, sentant que sa relation avec Vyk allait être à jamais changée par ses gestes.
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Le nouveau décor, bien que similaire au précédent, était différent en tout. Les arbres qui les entouraient et qui se dressaient à perte de vue, le sol à peine foulé qui prouvait que rien ni personne n’y avait mis les pieds depuis un long moment, le son relaxant de l’écoulement de l’eau… Même l’atmosphère semblait changée. Bien qu’il ne fût pas expert sur le sujet, Vyk pressentait que ce coin là était bien moins hostile que le précédent lieu où ils avaient établi leur campement. Sauvage, la zone semblait toutefois isolée. Le Gryffondor posa ses yeux sur Ysolde, pour prendre connaissance des premières réactions de son amie. S’y plaisait-elle ? Se sentait-elle bien ? Ils ne s’établiraient pas ici bien longtemps : juste le temps pour eux de recharger leur batterie, et de reprendre la route quelques jours plus tard. Néanmoins, il veillait toujours au minimum de confort pour Yaxley, où qu’ils aillent, malgré leurs statuts de recherchés. A sa simple demande de lancer les sorts de protection, Vyk comprit qu’ils pourraient s’installer dans ce champ-là. Tant mieux : le jeune sorcier était épuisé, et il n’était pas certain d’avoir la force nécessaire pour transplaner de nouveau.

Baguette en main, Vyk fit un tour complet du périmètre, sur une cinquantaine de mètres environ. Prudence étant le maître mot, il formula de nombreux sortilèges afin de protéger au mieux leur campement : Protego Totalum, Salveo Maleficia, Repello Inimicum… et bien d’autres. Il jugea bon de mettre également en place un charme du Cridurut, afin d’être averti, si jamais quelqu’un posait le pied dans la zone bardée de sortilèges de protection. Il renforça le tout d’un Fianto Duri, et, enfin, Hawkstone rangea sa baguette dans sa poche. Il ne pouvait faire mieux. De plus, l’énergie commençait à lui manquer. Malgré cette fatigue, il se remit en action pour aider Ysolde avec la tente, partiellement montée. A deux, tout allait plus vite. Si bien que leur campement fut prêt, renforcé de protection, peu après minuit.  Ils allaient pouvoir profiter d’un repos bien mérité, et, pour commencer, Vyk se permit de faire un plongeon dans la rivière. Il profita de l’écoulement de l’eau naturelle sur son corps, cette sensation lui ayant manqué. Ces derniers temps, Ysolde et lui ne se douchaient plus qu’à coup d’Aguamenti. Ce genre de plaisir simple, comme les baignades dans des sources naturelles, étaient à saisir à la moindre occasion. Peu importe le temps, peu importe la météo. Pour mieux supporter les basses températures de l’hiver, Vyk s’était servi d’un feu de camp temporaire. Et en dépit de l’eau glacée, il avait su apprécier le moment. Devenir insurgé lui avait appris à ne plus être capricieux au sujet de ce que la vie pouvait lui offrir.

Lorsqu’enfin, Vyk regagna la tente, vêtu d’un tshirt et d’un pantalon chaud, la douce chaleur ambiante l’enveloppa comme une étreinte. Il se sentait bien. Terriblement bien. A tel point qu’il se sentit planer jusqu’à son lit, dans lequel il échoua en poussant un léger soupir de bien-être. Même à la rudesse de ce lit de fortune, il avait fini par s’y habituer. Curieux, le jeune homme tourna la tête en direction de son amie. Ysolde semblait perdue dans ses pensées, à moitié assoupie. Vyk choisit de ne pas la déranger, et, peu à peu, ses yeux se fermèrent. Il avait accumulé de la bonne fatigue, et d’avance, il savait qu’il passerait l’une de ces nuits complètes au sommeil réparateur. Bientôt, il sombra, s’abandonnant totalement aux bras de Morphée. Il en avait besoin. Ces derniers temps, les cauchemars avaient fini par le rattraper, écourtant les quelques moments de repos qu’il s’accordait, lorsqu’il n’était pas occupé à veiller sur Ysolde ou leur campement. Il ne pouvait pas non plus se résoudre à dormir la journée : il en profitait plutôt pour filer à la recherche d’informations, d’ingrédients à potion ou encore de ressources à la survie. Pour cette raison, lorsque le corps chaud d’Ysolde se colla au sien, Vyk n’eut pas la force de lever ne serait-ce qu’une seule paupière. Il soupira et se contenta de passer un bras protecteur autour des fines épaules de la belle. Il manquerait à son devoir –celui de la réconforter et de la rassurer- mais il n’y pouvait rien. Hawkstone était lessivé, et Yaxley le savait pertinemment.

Une agréable chaleur se répandit sous la peau de son cou. Rien à voir avec le cocon offert par la tente, il s’agissait là d’une sensation complètement différente. Luttant contre le sommeil, Vyk se força à ouvrir les yeux pour… découvrir le beau visage d’Ysolde, juste au dessus du sien. Malgré la pénombre, il distingua chacun des traits parfaits de son visage. Elle gardait les yeux clos, comme si elle méditait. Qu’est-ce qu’elle était belle… Vyk fut rattrapé par sa timidité, ne sachant pas comment réagir. Et finalement, ses envies d’homme se montrèrent bien plus tenaces : elles bousculèrent toutes les barrières de ses principes. Le Gryffondor tendit le cou, pour rompre la distance qui séparait les lèvres d’Ysolde des siennes. Pour leur tout premier baiser. Tendre, mais chaste et timide. Teinté d’une certaine réserve. Et peu à peu, au fil des secondes, leur échange s’accentua. Le désir les rattrapait tout deux, et dès qu’Ysolde entrouvrit les lèvres, Vyk ne perdit pas de temps pour approfondir le baiser. Etait-ce raisonnable ? Hawkstone s’en contrefichait. Il avait attendu ce moment depuis si longtemps…

A quand remontait la dernière fois où il avait touché une femme ? Il l’ignorait. Mais, cette nuit, ses mains se glissèrent bel et bien sous le haut d’Ysolde. Il lui caressa les hanches et le ventre, ne se lassant pas de la douceur et du velouté de sa peau. L’homme mourait d’envie d’y poser ses lèvres, de goûter à cette épiderme faite de velours. Mais il ne disposait pas encore du consentement d’Ysolde. Et il n’était plus certain d’être capable de répondre de lui-même, tant ses désirs étaient éveillés. Avant qu’il ne soit trop tard, Vyk rompit le baiser, à contre-cœur certes, mais le souffle commençait à lui manquer. Ses yeux brûlants de désir, et d’une soif certaine, s’ancrèrent au sien. Par la connexion de leurs regards, il cherchait son autorisation. Et comme pour aider à faire céder toutes les barrières de défense d’Ysolde, Hawkstone enfouit son visage au creux de son cou, qu’il parsema de petits baisers. « Ysolde… » murmura-t-il, dans une demande brûlante, faite d’envie. Il voulait qu’elle cède à la tentation, qu’elle se laisse complètement aller dans ses bras. Il souhaitait voir une nouvelle Ysolde. Tout comme il lui montrerait un nouveau Vyk, tendre et fougueux à la fois. Loin du Gryffondor dompté par sa timidité. Quant à sa fatigue et son épuisement ? Soudainement envolés !
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Les évènements commençaient à prendre une tournure tout à fait différente. Ysolde, allongée contre le flanc de Vyk sentait une chaleur indescriptible naître dans sa poitrine et se répandre sur tout le reste de son corps. L'ambiance était électrique, Ysolde frissonnait au moindre contact entre sa peau et celle de Vyk. Si au début, elle avait craint sa réaction, il avait suffit d'un baiser pour que tous ses doutes s'envolent. La sensation des lèvres douces du jeune homme contre les siennes était à la fois un réconfort, une évidence et en même temps, quelque chose de totalement unique. La délicatesse qu'employait Vyk pour la toucher, les gestes tendres et pourtant aventureux qu'il avait embrasaient Ysolde. Le cœur battant, la peau piquante de plaisir, la jeune femme laissa échapper, bien malgré elle, un long gémissement.

Sous les doigts de Vyk, Ysolde avait un mal fou à se souvenir des autres garçons avec lesquels elle avait eu ce genre de contact. Impossible de revoir leurs traits et leur peau était loin d'être aussi douce que celle de Vyk dont les mains solides avaient finalement franchi une nouvelle barrière en se glissant sous le tee-shirt de la blonde. A peine eut-il effleuré ses hanches qu'elle laissa échapper un nouveau soupir, se laissant aller aux caresses du jeune homme sans aucune retenue. Tout se passait comme si c'était la plus normale des situations, écrite depuis longtemps et ainsi, Ysolde n'éprouva aucune crainte, aucune angoisse, elle dont la paranoïa s'était vue décuplée au cours des derniers mois. Vyk était là depuis tant d'années maintenant, présent et prêt à tout pour elle. Son cœur se serra lorsqu'elle pensa à tous les sacrifices qu'il avait dû faire pour elle : abandonner sa vie, ses proches pour l'aider, pour la sortir du pétrin dans lequel elle s'était mise toute seule. C'était un héro, un sauveur et en cet instant, le dévouement d'Ysolde se voulait aussi total que celui du dragonnier ces derniers mois. Pas seulement pour le remercier mais aussi pour lui montrer, enfin, qu'il n'était pas juste ce prof devenu un ami. Ça allait bien plus loin que l'amitié, Vyk était tout. Et cette phrase n'avait jamais été aussi vraie à cet instant précis, alors qu'Ysolde se languissait de ses caresses et de ses baisers, alors qu'il l'avait sortie du labyrinthe machiavélique mis en place par les mangemorts, alors qu'il l'avait libérée de son tatouage de rebut. Il était désormais le seul et l'unique à pouvoir l'approcher, le seul à avoir réussi à garder sa confiance malgré l'angoisse maladive.

L'envie de continuer, d'aller plus loin, d'être encore plus proche de lui la faisait trembler. Elle se cambra tandis que les lèvres de Vyk parcouraient son cou pour y déposer des baisers brûlants. « Ysolde... » le simple fait d'entendre son prénom dans la bouche du dragonnier fit réagir la jeune Yaxley, comme une décharge électrique. Elle fit un effort considérable pour se concentrer et le regarder dans les yeux. Le regard gris du jeune homme semblait impatient, comme s'il attendait une réponse, l'autorisation verbale d'Ysolde pour aller plus loin. L'espace d'un instant, la sorcière se perdit dans ce regard qu'elle avait si peu admiré ces derniers temps. Les pupilles de Vyk étaient complètement dilatées, à cause de l'obscurité ambiante, laissant ainsi peu de place à l'iris plus clair. Il fit à peine un mouvement, ses mains insistant pour continuer là où elles s'étaient arrêté, et aussitôt, Ysolde se sentait envahi d'une faim bien particulière. D'un geste demandeur, elle se tortilla pour être plus proche encore du sorcier. « Continue... » soupira-t-elle pantelante, en ajoutant une hochement de tête.

Comme pour l'encourager, Ysolde passa à son tour ses mains tièdes sous le léger tee-shirt que Vyk avait enfilé. L'espace d'un instant, elle s'inquiéta d'avoir la peau trop froide mais enivrée par la chaleur du corps du jeune homme, elle ne cessa pas ses caresses. Elle releva le tissu, et ne tarda pas à venir embrasser le ventre chaud du dragonnier. Les sens d'Ysolde étaient quasiment décuplés : l'odeur de Vyk lui chatouillait les narines, le goût de sa peau agréable et le toucher de son épiderme était tout simplement grisant. Perdue dans une tourmente d'envies, Ysolde continua à toucher, caresser, lorsque ses mains passèrent sur le dos musclé du sorcier, elle alla jusqu'à y enfoncer légèrement ses ongles. Elle ne se l'était jamais avouée mais elle désirait Vyk. Depuis le jour où elle l'avait officiellement rencontré à Poudlard jusqu'à cet instant bien précis, son cœur n'avait jamais cessé de s'accélérer à la vue de Vyk Hawkstone. Charmant, drôle et doté de ce courage presque suicidaire dont Ysolde était admirative. Et là, après être passée par les épreuves les plus difficiles, elle sentait qu'il fallait qu'il sache. Elle devait lui faire comprendre ce qu'elle ressentait et désormais incapable de s'exprimer clairement, les gestes représentaient le meilleur moyen qu'elle avait trouvé pour se faire comprendre. « Ça fait si longtemps que j'attends ça. » et elle eut en mémoire les nombreuses fois où elle s'était retrouvée proche de Vyk sans jamais oser aller plus loin, sans jamais oser l'embrasser. A présent, elle s'en donnait à cœur joie, explorant sa peau douce de ses lèvres rosies de désir. Elle s'arrêta un instant pour fixer le jeune homme dans les yeux, envahit d'une fougue dont elle faisait rarement preuve. « J'en ai envie. Vraiment envie. » et dans sa voix perçait le désespoir de voir le jeune Hawkstone lui refuser ce qu'ils désiraient tous les deux. Il suffisait à Ysolde de regarder le visage de Vyk pour savoir qu'elle avait raison et ses gestes suivaient le mouvement langoureux de leurs corps.
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Bien sûr, il s’agissait de la suite logique de leur histoire. Du plus loin qu’il s’en souvienne, Vyk avait toujours désiré Ysolde : sans même s’y prêter, elle avait su le charmer, et, surtout, elle l’avait ensorcelé, à sa façon. Complètement hypnotisé, Vyk s’était permis de penser plus d’une fois au moment où ils franchiraient enfin ce cap. Ils avaient tout eu pour eux : la bonne entente, la complicité, les années d’amitié et de confiance presque aveugle, même les flirts de plus en plus réguliers… Malheureusement, le contexte de guerre s’était accentué. La détermination du Lord à dominer le monde sorcier s’était faite plus forte que tout, et Ysolde avait fini rebut. Le temps n’avait plus été celui des amours. Le temps n’était plus celui des amours. Vyk et Ysolde vivaient une ère dans laquelle s’attacher à quelqu’un devenait trop dangereux, trop difficile à gérer. Surtout dans le cas d’Hawkstone, qui n’était qu’un né-moldu. Sans parler de la nouvelle identité de rebut d’Ysolde. Rebut libérée, ce qui compliquait les choses en plus.

Mais justement, sa libération, récente de quelques mois, faisait renaître l’espoir chez Vyk. Ce dernier s’était toujours montré optimiste, néanmoins, ce sauvetage réussi donnait une touche de concret à la situation. Espérer ne semblait plus aussi absurde. Et cette nuit, loin de Londres, loin de la guerre, à l’abri dans leur campement renforcé de sortilèges de protection, Vyk voulait juste profiter de la présence d’Ysolde. Qui sait ce qui leur arriverait au lendemain ? Se livrer corps et âme à l’amour permettrait autant au Gryffondor qu’à la Serdaigle de se libérer du poids de la guerre l’espace d’un instant. Ils ne seraient plus insurgés, ils ne seraient plus rebelles : juste deux êtres s’aimant d’un amour plus puissant que tout. Ainsi convaincu, appuyé du consentement d’Ysolde, Vyk ne se gêna plus pour goûter, et re-goûter aux lèvres de la belle blonde. Douces et agréables au toucher, c’était ainsi qu’il les avait toujours imaginé. Et il fallait avouer qu’en réalité, c’était même bien meilleur.

Redressé en position assise, Vyk se laissa tout simplement aller à la douce torture d’Ysolde. Ses doigts froids l’électrisaient toujours plus, à mesure que ses mains devenaient baladeuses. Bientôt, ces douces caresses furent rejointes par des baisers : d’abord sur son ventre, puis, de plus en plus haut, sur le torse. Un discret soupir s’échappa de la gorge de Vyk, qui décida de fermer les yeux pour mieux se focaliser sur ce divin traitement, qu’Ysolde lui infligeait. De temps à autres, il glissait une main dans ses cheveux, avant de se décider à se retirer lui-même le Tshirt. Histoire de libérer la place pour la jolie blonde… L’homme rouvrit les yeux, et un léger sourire étira ses lèvres au moment où son regard croisa celui de sa partenaire, voilé de désir. Ils étaient sur la même longueur d’onde. Hawkstone avait autant envie de Yaxley, que Yaxley avait envie de Hawkstone. La tension sexuelle, palpable, envahissait la tente, bien trop étroite pour contenir tout leur désir. La voix familière d’Ysolde perça le silence. Et ces quelques mots furent l’élément déclencheur pour que, enfin, Vyk retrouve l’usage de la motricité.

Il prit soin de lui enlever son haut avec délicatesse et lenteur, et, au fur et à mesure que sa peau lui apparaissait, le regard gris s’allumait de plus en plus. En douceur, il échangea leur position de telle sorte qu’Ysolde se retrouve couchée contre le matelas, loin d’être confortable mais auquel elle était sûrement habituée à présent. « Ce que t’es belle. » souffla Vyk, comme si ça pouvait la rassurer. Il la connaissait timide, et pourtant, il refusait l’idée qu’elle puisse se sentir mal à l’aise, à moitié nue sous ses prunelles. Elle n’avait rien à craindre, puisque Vyk la trouvait tout simplement parfaite. La preuve avec ce regard adorateur, qu’il laissait glisser sur elle. Ses mains, devenues chaudes à cause de sa propre température corporelle qui ne cessait d’augmenter, se frayèrent un chemin sur son ventre, à la recherche de sa poitrine, qu’il recouvrit à l’aide de ces dernières. Bordel, cette douceur… Vyk ne put résister davantage à la tentation de goûter sa peau brûlante : ses lèvres prirent le relais et n’épargnèrent aucune parcelle de son buste. Alternant entre baisers, petites morsures et caresses langoureuses, il prenait son temps, s’attardant sur chacun de ses seins, et allant même jusqu’à taquiner son nombril. A quoi bon se presser… Vyk se redressa un peu, le temps pour lui d’aller lui voler un baiser, et de déposer quelques bisous au creux de son cou. Plus bas, il appuyait son entrejambe contre la cuisse d’Ysolde, dans une douce pression, destinée à lui faire savoir à quel point il était excité. A quel point il avait envie d’elle. Les mots n’étaient même plus nécessaires, à présent.

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Aucune des pensées d'Ysolde n'avait de sens désormais. Son esprit semblait s'être déconnecté, avoir démissionné pour laisser son corps et ses instincts prendre le dessus. Alors elle laissait ses mains se promener, se cramponnant à la nuque de Vyk tandis que les lèvres du jeune homme déposaient des baisers de plus en plus passionnés sur celles de la jeune femme. Lorsqu'il se redressa pour s'asseoir, Ysolde ne retint plus ses gestes et commença à parcourir avec un plaisir de plus en plus pressant la peau douce et légèrement hâlée de l'ancien gryffondor. Son épiderme était chaud et Ysolde sentait qu'à mesure qu'elle embrassait ce corps tiède, son visage s'empourprait d'excitation. Les joues brûlantes, Ysolde laissa Hawkstone la défaire de son tee-shirt avec délicatesse puis, telle une poupée docile, elle se laissa faire lorsqu'il se positionna au dessus d'elle, la dominant en toute splendeur.

Lorsqu'il lui fit un compliment, les joues de la jeune Yaxley devinrent un peu plus cramoisies et la seule réponse qu'elle trouva fut d'attraper Vyk par la nuque avec douceur pour ramener son visage près du sien et l'embrasser plus langoureusement. Puis, comme pour lui prouver ce qu'il pensait, Vyk débuta de nouvelles caresses sur toute la poitrine dénudée d'Ysolde. Lorsqu'il utilisa ses lèvres, elle se laissa aller à soupirer de plaisir. Il prit le temps de parcourir son ventre, son nombril avant de s'attarder un peu plus longuement sur ses seins, poussant alors l'ancienne serdaigle à se cambrer sur le matelas. Comme enivrée par le plaisir que lui procurait Vyk, Ysolde pressa son corps frêle contre celui du dragonnier, agrippant alors les épaules musclés du jeune homme tandis qu'elle sentait son entrejambe s'humidifier. Et en un geste, tout était dit. Elle avait envie de lui, maintenant et tout de suite et en sentant l'entrejambe durcie de Vyk contre ses jambes, Ysolde sut qu'il était tout autant excité.

Impossible de dire depuis combien de temps la jeune femme avait eu ce genre de contacts charnels. Trop longtemps. Elle se sentait un peu maladroite mais son corps et sa peau mis à vif par le toucher de Vyk avaient à cet instant bien plus d'impact que les doutes qui tentaient de s'immiscer dans l'esprit de la blondinette. Elle laissa ses mains s'aventurer le long du dos tendu de son partenaire, griffa avec retenue cette peau douce avant de continuer sa descente vers les reins du jeune homme. Ses yeux verts se posèrent sur le visage de Vyk et elle le scruta pendant quelques secondes avec précision, réalisant à quel point ses traits semblaient tirés et fatigués par la guerre. Et pourtant, malgré les horreurs subies, ils étaient là, leurs deux corps entrelacés, emmêlés dans une étreinte qu'ils attendaient depuis longtemps maintenant. Le visage du dragonnier face au sien, Ysolde eut une soudaine bouffée d'affection pour lui, comme un débordement d'amour. Oui, il semblait éreinté et pour cause ! Il avait bravé tant de dangers pour la secourir, elle, la petite serdaigle. Il n'avait pas hésité à entrer dans un labyrinthe truffé de pièges, risquant sa vie pour celle d'une médicomage condamnée à l'esclavage. L'espace d'un instant, Ysolde crut qu'elle allait avoué à Vyk toute l'affection qu'elle avait pour lui. Tout l'amour qu'elle gardait secret depuis plusieurs années. Mais au lieu de ça, elle eut un sourire, le plus tendre et le plus sincère depuis des mois maintenant. Elle déposa un baiser juste au coin des lèvres de celui qu'elle considérait comme son sauveur avant de le pousser légèrement sur le dos pour reprendre le dessus.

Malgré l'abstinence, Ysolde avait des gestes surs et fermes tout en gardant cette délicatesse qui la caractérisait. Ainsi, elle fut à califourchon sur Vyk et d'un mouvement gracieux, elle avait recommencé à parcourir son torse avec ses lèvres, laissant désormais sa langue titiller la peau du dragonnier. Elle s'attarda sur ses clavicules, prenant un malin plaisir à sucer et aspirer la peau de façon à laisser une marque. Elle entama alors une descente vers le bas du ventre, laissant à nouveau sa langue se déposer sur les hanches de l'ancien gryffondor. Puis, après avoir jeté un regard malicieux à l'intention de Vyk, elle l'avait défait de son bas avant de reprendre sa route vers la partie la plus délicate d'un homme.
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Un court instant, durant lequel Ysolde et Vyk échangèrent un regard. En vérité, Hawkstone avait eu l’impression que ce moment avait duré, s’étalant même sur plusieurs longues minutes. Impossible de cerner la blondinette, de deviner ce à quoi elle pouvait bien penser, là, alors qu’elle le fixait avec autant d’insistance. Ce fut idiot, mais sur le coup, Vyk pria pour être beau. Tout simplement. Lui plaire était son seul et unique souhait, à l’heure actuelle. Et pour cause… il savait que ces derniers temps, il n’avait pas vraiment bonne mine. Les traits tirés par la fatigue, l’air un peu plus brut, la barbe un peu moins soignée : si autrefois Vyk avait été charmant, aujourd’hui, il ne l’était plus autant. Le jeune homme ouvrit la bouche, dans le but d’interroger Ysolde, pour lui exposer ses doutes, néanmoins, aucun mot ne s’échappa de sa gorge. Incapable de dire quoique ce soit, il resta muet. Ca aurait été bien trop ridicule, et heureusement, le dragonnier s’en rendit compte et se ravisa juste à temps. Légèrement mal à l’aise, il préféra détacher son regard gris du sien pour s’attarder sur cette paire de lèvres, qui ne cessaient de l’appeler, qui lui réclamaient des baisers, de l’attention… Qui dessinaient à présent le plus beau sourire que le Gryffondor n’ait jamais vu.

Il fondit, comme neige au soleil. Et alors qu’il comptait reprendre l’action, pour continuer là où ils s’étaient arrêtés, Vyk atterrit sur le dos, contre le matelas. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Ysolde avait pris place sur lui, à califourchon. Les yeux dilatés par le mélange d’excitation et d’adrénaline, Vyk ne la lâcha pas une seconde du regard : elle prenait les devants, et le sorcier savait qu’il était sur le point de découvrir une nouvelle Ysolde. Plus libérée, plus à l’aise… Plus déterminée aussi. Elle savait précisément où elle allait. Et elle le faisait avec grâce et érotisme. A elle toute seule, Ysolde Yaxley était un véritable spectacle de beauté pure. Alors même qu’elle lui caressait et qu’elle lui baisait le torse de façon tentatrice, Vyk trouvait encore le moyen de la trouver innocente ; le genre de douce innocence dont on a envie de s’emparer au moyen de la luxure… Ysolde trouvait le juste-milieu, et excellait dans tout ce qu’elle entreprenait : ses baisers restaient doux, ses caresses légères, sa langue à la fois taquine et joueuse… Le tout, terriblement érotique. Le corps de Vyk témoignait du plaisir qu’il ressentait : des frissons lui picotaient sa peau brûlante sous les lèvres et les doigts de la belle, les poils de ses bras et de sa nuque étaient dressés. Cependant, il bascula complètement dans le plaisir lorsque la bouche d’Ysolde fit la rencontre de son entrejambe durcie.

Yeux clos et tête légèrement rejetée en arrière, Vyk profitait pleinement de ce traitement, si doux et si sensuel. Il soupira de plaisir, histoire de bien faire comprendre à Ysolde qu’elle s’y prenait à merveille. Outre ces vagues et ces pics de plaisir intense, la Serdaigle lui offrait surtout la possibilité de s’évader, de se libérer, de ne plus penser à rien d’autre qu’à ces délicieuses sensations. « Ysolde… » murmura Vyk, dans un souffle. Au bout d’une poignée de minutes, il se ressaisit, afin de pouvoir rester maître de lui-même. L’union avec Ysolde, ainsi que son plaisir à elle, lui paraissait bien plus intéressante, bien plus importante même. Alors, d’une caresse dans ses longs cheveux blonds, Vyk lui fit comprendre qu’il valait mieux s’arrêter là. Pour l’instant. Aussitôt, le jeune homme se redressa, à la recherche du cou de sa bien-aimée. D’un mouvement délicat du bassin, il inversa une fois de plus leurs positions. Dans la foulée, il termina de déshabiller Ysolde : bas et sous-vêtements trouvèrent leurs places quelque part dans la tente, loin des deux amants.

Appuyé sur son avant-bras, Vyk se positionna de façon à être à hauteur du visage d’Ysolde. Il lui suffisait d’esquisser à peine un mouvement pour sceller ses lèvres aux siennes, ou pour parsemer son visage de baisers. Plus bas, sa main glissa entre ses cuisses, les doigts à la recherche de son antre des plaisirs. Une véritable lutte se jouait chez Vyk : il combattait son désir, qui avait déjà atteint son paroxysme. Il n’attendait qu’une chose : que leurs deux corps s’unissent. Mais avant cela, il voulait également rendre Ysolde folle de désir. « Regarde-moi. » souffla-t-il, brûlant, le front appuyé contre le sien. Ses caresses s’intensifièrent, et, contre ses lèvres, Vyk recueillit soupirs et gémissements.
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