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HERO • we saved the world
Luna Lovegood
Luna Lovegood
‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
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‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10237
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
http://www.smoking-ruins.com/t4738-lovegood-a-circle-has-no-begi
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be extremely subtle,
even to the point of formlessness.
be extremely mysterious,
even to the point of soundlessness.
thereby you can be the director
of your opponent's fate.

Le crac distinctif de son Transplanage et la vision informe de son corps disparaissant lui souffla de se tenir prête à toute éventualité, toutes les ripostes possibles. Marie avait perçu sa colère, sa rage, aussi sûrement que le souffle de sa disparition. Dans cet instant d'hésitation, elle pensa à faire disparaître le jeune garçon loin d'ici mais elle n'eut pas le temps d'esquisser le moindre geste, le Mangemort réapparaissant déjà derrière elle pour lui attraper violemment le cou. Le souffle coupé, la corps de la sorcière n'émit aucune protestation lorsque Lestrange lui passa le bras autour des épaules et le flanqua sans ménagement contre lui. « Tu-n’aurais-pas-du-faire-ça… ». Fini. C'en était fini d'elle. Résignée, la voix sifflante de son opposant encore en tête, elle ferma les yeux. Luna se souvint alors des funérailles de Dobby. De la douleur inexpressive qui l'avait envahi lorsqu'elle avait fermé les yeux vitreux de l'Elfe Libre . Personne ne devrait clore les paupières de qui que ce soit, une ultime fois, pour leur dernier voyage. Jamais. « Avada... », ni ses amis, ni des moldus. Comme pour lui jouer un tour et l'effrayer avant de passer derrière le Voile, les secondes s'étiolèrent pour ralentir sa mise à mort. « … Kedavra. ». Malgré les paupières closes, elle perçut l'éclair verdâtre à travers ses paupières fermées. Morte. Une plainte s'échappa alors de sa gorge, son système respiratoire forçant la prise d'air que le Mangemort continuait d'entraver.

Stop.

Marie rouvrit les yeux en percevant l'air pénétrer ses poumons malgré la poigne du Mangemort, lui parcourir les veines, redémarrer ses fonctions cérébrales. Son regard noisette se posa sur le corps du garçon qui gisait sans vie, au sol. Vivante, elle était vivante ! Par Merlin, elle n'était pas morte, elle n'avait pas rejoint ses parents derrière le Voile, elle était toujours là ! Respirant l'odeur de l'herbe d'Hyde Park, percevant les rayons solaires qui lui frôlaient la peau. Le garçon d'une dizaine d'années était au sol. Pas elle. Il ne respirait plus. Pas elle. Il ne rencontrerait pas son destin. Pas elle. Vivante, vivante, vivante. Les yeux exorbités, la respiration laborieuse, Marie se força à sortir de ce brouillard, de cette vague de soulagement infâme et honteuse qu'elle venait tout juste d'expérimenter. Comment pouvait-elle ressentir de la gratitude pour ne pas avoir été la cible du plus Impardonnable de tous les sorts existants dans le monde sorcier ? Pourquoi ressentait-elle de la joie alors que ce petit garçon, qu'elle avait tenté de sortir des griffes acérées de Lestrange, n'était plus de ce monde ? « Félicitations Honey. Ta baguette et presque ton œuvre. Je-t’avais-dit-de-ne-pas-m’attaquer ! » La promesse du Mangemort. Il lui en avait fait la promesse, que si elle tentait quoique ce soit, il n'hésiterait pas un seul instant à lui montrer qui il était réellement. Les adultes, elle pouvait comprendre. Même elle, elle savait, comprenait, que la guerre apportait son lot d'horreurs, de la Faux qu'elle traînait comme un boulet de métal attaché au bout d'une chaîne. Dégoût. Elle ne ressentait que du dégoût et de la rancœur, de la haine, pour le Mangemort. Luna n'avait jamais haï personne autrefois. Personne. Il y a un début à tout..., lui souffla la Voix. 'Réagis. Maintenant'. Dans l'empreinte de sa folie, le Mangemort avait perdu pied. Marie ressentait la béatitude, le soulagement, que l'Impardonnable avait provoqué chez son opposant. Une plénitude malsaine lui parcourait les veines, à la mesure, au rythme, de son cœur frénétique. Il avait desserré l'emprise qu'il avait sur elle. Maintenant. Sans même le regarder, elle lui planta une nouvelle fois les ongles dans la peau, maintenant férocement sa prise dans les chairs de son avant-bras gauche, dans la Marque des Ténèbres, puis visualisa les rails du Poudlard Express.

Marie les fit transplaner.

L'un des nombreux ponts magiques du train rouge fut le seul témoin de leur atterrissage violent. S'il avait pu se débattre et perdre sa tête au passage, la sorcière en aurait ressenti une extrême satisfaction. « Expelliarmus ! », sa baguette en bois de sorbier s'envola de la poigne désarçonnée du Mangemort pour atterrir quelque part dans l'herbe sauvage de la campagne écossaise. « Levicorpus ! », Lestrange fut happé par une force invisible et s'envola dans les airs, pieds les premiers, la tête dangereusement tournée vers le sol. Merci Hermione pour ces précieuses anecdotes pédagogiquement détournées. D'un mouvement ample et sec, Marie envoya valser le corps du Mangemort contre l'un des arbres dressé à sa gauche. Rouge, elle voyait rouge. Sans même s'en rendre compte, en une fraction de seconde, la douce et gentille sorcière avait disparu pour laisser place à une Force bien plus grande qu'elle, plus lointaine encore que sa vie actuelle. Sans s'en rendre compte, elle expérimentait l'un des excès de rage qu'Harry Potter, son ami, le Survivant, avait tant de fois ressenti par le passé. Lors de la Bataille des Mystères. La Voix avait conscience de ce versant destructeur, le connaissait depuis toujours et l'embrassait pleinement avec jouissance. « ACCIO BAGUETTE ! », Marie avait aveuglément dirigé la baguette de Lestrange en direction de la sienne. Tout en avançant vers le Mangemort, qui était toujours à terre, elle rattrapa la baguette de bois de sorbier d'un mouvement agile, alors qu'elle filait à une vitesse folle dans les airs. Marie lui fit reprendre la place qui était la sienne, dans sa main droite, sa main dominante, contre la brûlure fumante qu'avait provoqué l'usage répété de celle du directeur de la justice magique. Sa baguette qu'il avait souillé par non pas un mais deux Impardonnables. Et l'un d'entre eux avait été létal. Sa baguette avait tué, par sa faute. Elle voulait lui faire payer le sacrilège, ce viol pur et simple, de son arme pacifiste.

Le département des Mystères. Malgré le grognement animal de Rabastan Lestrange, Marie lança deux sorts consécutifs dans le seul but de briser le nez du Mangemort et les doigts de sa main droite. Les différents craquements des os de Lestrange la firent à peine sourciller, plus occupée à lui planter le pied gauche sur la cage thoracique pour le plaquer fermement contre le sol. L'adrénaline et la colère de Nona oublièrent la frêle corpulence de ce corps emprunté et la poussèrent à enfoncer encore plus son talon dans le sternum du Mangemort, n'hésitant pas à porter tout son poids contre la résistance qu'imposaient le buste et le diaphragme de l'homme. « MONSTRE ! », hurla-t-elle dans la campagne déserte des abords ferroviaires du Poudlard Express. « Je ne pensais pas que vous puissiez faire pire que les Longbottom ! », le ton hystérique de Marie aurait pu paraître risible si elle ne détenait pas les deux baguettes magiques entre les mains, dangereusement pointées sur le Mangemort. L'une vers le cœur, l'autre vers la tête. « J'avais tort ! », cracha-t-elle tout en forçant son talon plus loin dans l'estomac réfractaire de Lestrange.

Son souffle s'accéléra, court, le corps de la jeune femme totalement ignorant de l'énergie nécessaire pour être l'hôte infaillible de la Haine, de la Colère, de la Rage. Il n'était plus le prédateur. Il n'était qu'une proie. Une proie fragile, sans sa baguette, tout comme elle l'était avant, sans arme, sans ressource, sans rien. Rabastan Lestrange n'était rien, là, à ses pieds. Le sang et les hématomes qui commençaient à apparaître ça et là, sur son visage, ses mains, à travers la chemise sorcière, le rendaient mortel. Il n'était pas tout puissant. Il devait cesser de se croire tout puissant. Et pourtant, il avait toujours ce rictus sur le visage que Marie voulait effacer d'un sortilège, d'un violent coup de pied, de quelque chose qui puisse l'aider à évacuer cette bouillante énergie qui l'animait toujours. A se vider de cette sensation étouffante que la Vengeance commençait à distiller sous sa peau. Bastien n'avait rien demandé. Il était plein de vie, jeune, aurait pu être un sorcier. Il n'avait même pas atteint l'âge béni pour recevoir une hypothétique lettre de Poudlard. Puis elle se souvint du cauchemar qu'était devenu Poudlard, cette pensée rajouta de l'huile sur le feu qui animait la sorcière. « Vous n'êtes rien… Une vermine, un... ». La Voix la stoppa brusquement dans sa diatribe injurieuse, stoppa les mots, la parole de la jeune femme, le seul moyen qu'elle connaissait pour se défendre du monde extérieur. 'Il a usé de ta baguette pour tuer.'. Glaciale, perverse, manipulatrice. 'Tu peux faire de même, à présent. Tu peux le tuer, maintenant', Marie recula brusquement du Mangemort sans le lâcher un seul instant de ses lignes de tir, d'une détermination sans faille. 'Tu connais les mots. Combien de fois les as-tu entendu sortir de leurs bouches ? De sa bouche ?'.

Son regard se teinta d'horreur, terrifiée, d'y avoir seulement songé. « LA FERME ! », le hurlement déchira une nouvelle fois le silence de la Nature. Elle recula de quelques pas, comme si mettre une distance entre lui et elle chasserait la tentation doucereuse de la Voix. 'Je l'ai déjà fait. Je peux t'aider...' « Vous faites un seul pas, un seul et je vous jure, par Merlin, je n'hésiterais pas à vous le faire regretter ! ». Même ainsi, motivée par la mort d'un innocent, la haine nouvelle qui la possédait contre le profanateur de la sanité des parents de Neville, ce Mangemort sanguinaire et froid, elle ne réussissait pas à faire sortir les mots interdits. Non. Elle ne pouvait pas, elle ne devait pas, les prononcer, y penser. Ils étaient bons pour des êtres lâches comme celui qui lui faisait de nouveau face, douloureusement planté sur ses deux pieds, contre l'arbre qu'il avait violemment cogné quelques instants auparavant. Les jointures de ses doigts se blanchirent autour des deux baguettes qu'elle dirigeait toujours vers le Mangemort. Non…

Elle n'arriverait pas à le tuer. Elle n'arriverait jamais à tuer qui que ce soit, elle.
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Il pouvait tout simplement tourner la baguette, la poser sur la tempe de la jeune femme et réarticuler le sort ; évidemment l’arme renâclerait mais comme pour assassiner le petit, elle lui obéirait. Il brûlait d’envie de le faire mais une étroite part de lucidité lui murmurait qu’il avait déjà été un peu trop loin, que l’avoir morte ne lui apporterait rien, qu’un cadavre révélait très peu d’informations… Et avant qu’il ne puisse oui ou non décréter s’il devait suivre cette petite voix, il ressentit un bref élancement dans le bras. Dans l’immense flou physique qu’apportait toujours les accès de rage, ce pincement le réveilla bien mieux que si on lui avait balancé un seau d’eau en pleine figure. Son avant-bras. Son avant-bras gauche. Son cœur rata un battement avant qu’il ne puisse se rendre compte qu’il ne s’agissait pas de la douleur habituelle mais que c’était Honey qui avait enfoncé ses ongles dans sa peau — pile au niveau de la Marque. Zone sensible entre toutes. Il tenta de se dégager d’un brusque coup d’épaule à l’instant même où elle transplanait et où il se trouvait entraîné de force à sa suite. Le décor d’Hyde Park s’évanouit dans un mélange de couleurs tandis qu’une force désagréable mais connue comprimait ses poumons. Il eut à peine le temps de se questionner sur leur endroit d’arrivée que déjà l’environnement devenait plus net. Il semblait qu’ils avaient quitté Londres pour la cambrousse profonde. Mais il n’eut guère le temps de contempler les hectares champêtres qui s’étalaient sous ses yeux : alors qu’il tentait seulement de reprendre ses esprits après ce brusque transplanage, la jeune femme elle avait décidé de passer à la vitesse supérieure.

« Expelliarmus ! » Il crut presque percevoir la scène au ralenti : ses doigts se détendirent et même s’il tentait de s’y accrocher, sa paume s’ouvrit et il put sentir la baguette étrangère lui échapper pour aller rouler un peu plus loin dans l’herbe. Oh Salazar… Du coin des yeux, malgré la rapidité de l’action, il pouvait la voir s’enfuir, s’envoler hors de portée. Et bien trop tard pour espérer attraper quoi que ce soit d’autre que de l’air, mais mû par un instinct de survie enraciné dans sa moelle, il tendit le bras. Le second sort le frappa à cet instant et il sentit une force le saisir pour l’envoyer voleter allègrement un peu plus loin. Si le vol fut net et surtout rapide, la réception le fut beaucoup moins. Lorsqu’il heurta le tronc de l’arbre vers lequel l’avait envoyé l’Insurgée son souffle se coupa en étouffant du même coup son cri de douleur : il se sentit heurter le sol un bref instant après. Putain de sale garce. Silencieusement il hurlait mille et une insultes à l’encontre de l’Insurgée mais il lui était impossible de les crier à haute voix : ses poumons paraissaient avoir mal encaisser le choc et son souffle était trop irrégulier. Si sa respiration était difficile, il aurait été encore plus compliqué de tenter de parler. Sa tête avait du cogner un peu trop durement sur le tronc de l’arbre et sa vision était des plus vague, c’était à peine s’il parvenait à distinguer la forme de son adversaire en face de lui. Il essaya de se relever mais apparemment ses muscles avaient décidé qu’ils feraient grève : ses bras ne daignèrent pas se mouvoir d’un millimètre, pas plus que ses jambes. Il était tellement mal…

Par Merlin, il ne voulait pas mourir.

Il entendit un craquement et mis un instant avant de comprendre que c’était son nez qui venait de se casser. Il prenait à peine conscience de la douleur qui commençait à se diffuser au niveau de son visage qu’il sentit quelque chose de bien plus grave au niveau de sa main droite. Il dut sans doute crier. À ce stade il n’avait plus vraiment conscience de ce qu’il faisait ou disait. Putain ! Ce n’était pas la première fois qu’il se pétait les doigts mais l’habitude ne rendait pas l’expérience plus plaisante pour autant. Son estomac se tordit sous le choc causé par la fracture et si il n’avait pas l’habitude de ne pas manger grand-chose, il aurait sans doute vomi tout ce que sont estomac contenait. Faute de quoi il ne sentit que de la bile monter dans sa gorge. L’amertume dans sa bouche amena une bouffée de panique. Merde, merde, merde : est-ce qu’elle comptait jouer à ça ? Parce qu’elle pouvait continuer encore longtemps et il n’avait pas beaucoup de moyens à sa disposition pour l’arrêter, elle pouvait littéralement lui briser tous les os de l’anatomie humaine sans qu’il ne soit en mesure de réagir, puis le laisser là et partir. Meeeerde ! La rage l’abandonnait complètement, et comme elle s’estompait il ressentait avec plus de violence encore la douleur qui lui broyait sa main droite. Il voulut faire bouger son pouce, histoire d’évaluer les dégats, mais le brusque élancement qui lui traversa la paume l’empêcha de poursuivre son essai. « Puuuutain… » souffla-t-il en grimaçant. Il cligna des yeux plusieurs fois afin d’éclaircir sa vision, mais il n’eut pas besoin de ça pour voir où était l’Insurgée : il sentit un poids appuyer sur son torse et forcer dangereusement sur ses côtes, le clouant au sol et rendant sa respiration encore plus difficile au passage. Est-ce qu’elle voulait juste lui faire un peu plus de mal ou bien craignait-elle vraiment qu’il ne se relève ? Parce que si c’était le cas, elle n’avait pas trop de soucis à se faire, pour le moment le sol lui semblait pour le moins accueillant et apparemment son corps n’avait aucune envie de le quitter. « MONSTRE ! » si sa vue était brouillée, son ouïe n’avait pas pris ombrage des récents coups et le cri d’Honey retentit bien correctement dans ses oreilles.

La colère, apparemment, avait changé de cible : alors qu’elle avait enflammé puis abandonné Rabastan aux premiers signes de coups durs, elle s’était maintenant emparée de la jeune femme. Ça se sentait dans son ton, ça se sentait dans ses actes : il n’était peut-être pas le meilleur juge qui soit de la nature humaine, mais il doutait que cette fille fasse preuve de violence de manière habituelle. À son tour elle était conduite par la rage. Et il savait très bien que les limites n’existaient plus dans de tels moments. Elle pouvait très bien le mettre à mort, quitte à le regretter ensuite, mais lui ne serait plus là pour savourer ses éventuels remords. La proximité de la fin, qu’il avait déjà connue et esquivée quelques fois, eut sur lui comme l’effet d’une bonne gifle : ce n’était pas agréable mais ça lui clarifia l’esprit. Sa vision se fit plus nette, il pouvait sentir le sang battre dans son cou, l’adrénaline parcourir ses veines.

Il ne voulait pas mourir.

Elle était au dessus de lui, bel et bien en train de porter tout son petit poids de garce sur sa cage thoracique, ses yeux brillaient d’une lueur hargneuse qui n’avait rien d’engageant. Il l’aurait presque trouvé impressionnante. « Je ne pensais pas que vous puissiez faire pire que les Longbottom ! » Malgré lui ses lèvres s’étirèrent en un rictus douloureux, il laissa échapper un bref éclat de rire rauque : ça aidait clairement à relativiser sa situation. Quoiqu’elle veuille lui faire, il ne risquait pas de vivre pire que ce qu’ils avaient infligés au couple d’Aurors. Leur visage lui revenaient en mémoire, surtout celui d’Alice. Un travail dégueulasse. Même pour des Mangemorts. Ça le faisait bien rire maintenant. Il aurait pu très franchement éclater de rire s’il n’avait pas été dans un tel état. Mais il était bien trop occupé à chercher un moyen de survivre pour ressasser ses exploits passés. Ses yeux oscillaient de la baguette qui visait sa tête à l’autre qui était pointée sur sa poitrine. Elle avait toujours son talon enfoncé dans ses côtes : pas question de tenter à nouveau de se relever. Tant qu’elle était ainsi, mieux valait rester immobile le plus possible. « J'avais tort ! » elle força un peu plus sur son pied et une fois de plus son souffle en prit un coup. Positionnée comme elle l’était, elle ne devait pas être stable : il pouvait lui attraper sa cheville avec sa main gauche, la pousser sur le coté et elle avait des chances de tomber à la renverse. La question était : serait-il assez rapide, dans sa condition physique présente, pour récupérer les deux armes avant elle ? Il était plus que probable que tout se mettrait à tourner autour de lui dès qu’il commencerait à se redresser… C’était parier gros. Et Rabastan commençait à réestimer sa vie assez valable pour ne pas la livrer en pâture à la simple chance.

Ah non, il ne voulait pas mourir.

Venait le temps des insultes : il était particulièrement calé sur ce terrain, alors si elle voulait vraiment jouer à ça, il pourrait se faire un plaisir d’articuler deux ou trois mots sur ce qu’il pensait à son sujet même si cela devait impliquer une souffrance conséquente au niveau du diaphragme. Il en avait déjà quelques unes sur le bout de la langue… Mais elle s’arrêta dans son élan, comme si elle ne trouvait pas ses mots. Puis tout aussi brusquement qu’elle avait arrêté de parler, elle recula, délivrant par la même occasion ses poumons. Instinctivement il inspira une longue bouffée d’air qui lui fit tourner la tête. Tout aussi mécaniquement il porta sa main droite à son front, ce qu’il regretta quelques secondes plus tard. Si l’adrénaline générée par son instinct de survie avait apparemment atténuer la douleur tant qu’il ne bougeait pas sa main, ce simple geste rappelait méchamment la fracture multiple à sa mémoire. Il grogna, les dents serrées : bien il ferait avec, comme dans le temps. Son nez, s’il laissait peut-être s’échapper trop de sang à son goût, ne lui faisait pas trop mal. Il passa sa manche gauche sur son visage, histoire d’essuyer une partie de l’épanchement sanguin, le goût du sang, surtout du sien, dans sa bouche n’était pas ce qu’il préférait. Ses yeux ne quittaient pas Honey, il ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait si gracieusement décidé de lui laisser l’occasion de reprendre son souffle, même si les baguettes le menaçaient toujours, il se sentait déjà en meilleure posture que quelques instants auparavant. Son cri, en revanche, le fit presque sursauter. Elle n’avait aucune raison de lui demander de se taire puisqu’il n’avait pas encore eu l’occasion d’articuler le moindre mot c’était donc qu’elle devait se faire la conversation à elle-même : ce qui n’était pas vraiment une preuve de bonne santé mentale. Elle s’écarta encore un peu plus de lui tout en agrémentant sa retraite de menace. C’est cela oui… Comme s’il allait rester bien sagement avachi par terre en attendant qu’elle remette de l’ordre dans ses idées. Il s’était peut-être bien frappé la tête contre l’arbre mais les connections cérébrales fonctionnaient encore un minimum…

Il dut s’aider de sa main gauche pour se remettre debout et comme il l’avait prévu, son oreille interne n’avait pas du tout apprécier les dernières minutes et le lui fit bien sentir : sa tête lui donnait l’impression qu’elle allait exploser et autour de lui les champs se mirent à danser la polka. Mais il avait une longue expérience dans domaine qui consistait à sciemment ignorer les signaux que le cerveau envoyait pour lui signifier qu’il devait lever le pied. Alors même si la perspective de s’allonger par terre et de fermer les yeux lui semblait particulièrement attrayante il resista à la tentation et s’adossa plutôt contre le tronc. Le monde redevenait clair et surtout immobile autour de lui et sa capacité pulmonaire reprenait du poil de la bête. C’était un début, mais il fallait être lucide, encore maintenant s’il y avait à parier, en toute objectivité il miserait sur Honey : c’était elle qui possédait les deux baguettes et elle n’était pas ralentie par des conneries comme un os pété. Hormis peut-être un dommage de type cérébral, elle allait très bien et même cette instabilité que Rabastan avait pu remarquer pouvait tout aussi bien la rendre plus dangereuse que plus vulnérable. Cela pouvait la rendre tout aussi capable de lancer le seul Impardonnable qu’il n’avait pas encore subi et qui mettrait définitivement fin à sa vie comme cela pouvait l’affaiblir et l’empêcher de concentrer la force magique suffisante. Cinquante / cinquante… Rabastan se disait pourtant que si elle avait voulu le tuer, elle aurait pu le faire il y avait déjà une bonne minute : ce n’était pas comme s’il aurait pu se défendre. Évidemment elle n’avait jamais fait ça avant, c’était une gentille fille qui avait plus l’habitude de désarmer que de tuer.

Oh que non, il n’allait pas se laisser buter par ce genre de minette !
Ce n’était pas le genre de mort qu’il s’était imaginé.
Et d’ailleurs, il ne voulait pas mourir.

Il se força à détacher son regard des deux armes qui le visaient pour reporter son attention sur l’Insurgée : il croisa son regard. Il ne réfléchit pas plus avant. Il n’avait plus sa baguette, il se sentait désespérement impuissant mais il y avait une chose qu’il pouvait encore faire même sans baguette. Il avait agi mécaniquement et sans réflexion, et la jeune femme n’était pas nécessairement préparé à ça. Son esprit à lui non plus apparemment : user de cette magie après un choc n’était pas la meilleure chose à faire. Il fut assailli par un flux d’images sur lesquelles il n’arrivait pas à se concentrer. En temps normal il parvenait à se focaliser sur ce qu’il désirait observer mais son état devait influer sur sa maîtrise, et les pensées de la jeune femme ne devait pas être ce qu’il y avait de plus claires non plus. Des visages défilaient, qu’il n’avait pas le temps de mémoriser, une silhouette pâle qui lui était foutrement familière et qui éveilla en lui une secousse de mépris sans qu’il ne puisse mettre le doigt sur l’identité de cette personne, cette brève image se fit engloutir dans le magma de souvenirs comme les autres. Plus encore que des souvenirs précis, c’était des émotions qu’il percevait : et la silhouette pâle était définitivement associé à la douleur. La colère était presqu’omniprésente. La tristesse aussi. Il n’arrivait pas à démêler ce qu’il percevait, tout allait bien trop vite. Il n’arrivait pas… Elle n'arriverait pas à le tuer.

Il crispa sa main droite, et la brusque décharge qui lui brûla ses nerfs l’arracha à son contact avec Honey. Ça avait du durer quelques secondes, à peine. Et il n’avait aucune conscience du degré de profondeur auquel il s’était enfoncé ni comment il s’y étais pris, mais il avait eu la réponse à sa question principale.

Il n’allait pas mourir.
Elle n’en avait pas la force.

Trop lâche pour assumer de prendre une vie. Et sans doute que ça se croyait courageux avec ça. Du genre héroïque. Sans ces personnes là, qui préféraient lancer des sorts mineurs pour blesser, renverser, assommer plutôt que de directement mettre fin au problème Rabastan serait certainement déjà mort plusieurs fois. C’est ce genre d’attitude qui lui a valu de survivre à la Bataille de Poudlard : pas même foutu de le tuer correctement, son assaillant avait préféré le faire basculer par la fenêtre. Il croyait certainement que le sol allait se charger du sale boulot. S’il avait été un peu plus courageux et osé le tuer en le regardant dans yeux, Rabastan ne sera plus là aujourd’hui. Crétins idéalistes. Il les en aurait presque apprécié. « Honey, Honey, Honey… » articula-t-il. Ça devait se sentir à sa voix qu’il n’était pas au meilleur de sa forme mais tout du moins parvenait-il à parler correctement. Sur son visage, son sourire à demi-victorieux ne le quittait plus. Extérieurement il donnait l’image d’un homme qui ne doutait pas une seule seconde qu’il allait s’en sortir tranquillement, pour compenser les quelques minutes où il avait perdu pied. Il ne pouvait pas s’en empêcher ou bien tenter d’adopter une attitude plus humble ou discrète (ce que la plupart des personnes sensées auraient tenté de faire dans une telle situation), rien que de penser que cette femme ait pu aussi longtemps avoir le dessus sur lui était insupportable. Et même s’il ne parvenait pas à renverser la situation, il désirait tout du moins l’égaliser.

« C’est plus difficile de tuer que de voir quelqu’un mourir n’est-ce pas ? » Ce n’était peut-être pas le genre de chose à dire à une personne qui hésitait à vous réduire à l’état de cadavre, mais ses choix d’actions étaient extrêmement limités : rester silencieux et de fait lui donner la main n’était pas la chose à faire, la supplier était une option proprement impossible à mettre en œuvre, l’égo de Rabastan étant bien plus précieux à ses yeux que sa vie, alors il ne lui restait plus que ça. De toute manière il était habitué à ça, cela faisait parti de son travail, c’était devenu instinctif : retourner le couteau dans la plaie. Plus elle y songerait, moins elle serait capable de lancer le sort mortel : plus on attendait plus les scrupules se mettaient en travers du chemin, Rabastan avait pu connaître ça dans ses débuts. « C’est difficile d’en prendre la responsabilité. C’est difficile de penser que la vie est quelque chose d’aussi fragile que l’on peut la briser d’une formule. Ça relativise bien notre propre existence, hein ? Tu sens le frisson au bout de tes doigts, tu sens la vie qui s’échappe aussi facilement que l’air et tu te dis que ta vie aussi pourrait s’enfuir aussi facilement. C’est dur à encaisser. » Désarmé il n’était pas plus difficile à tuer qu’un nouveau né, sa vie ne s’accrocherait pas avec plus d’acharnement à son corps juste parce qu’il était un Sang Pur. Il avait cru à une époque que sa vie valait mieux que celle des autres, l’expérience lui avait appris que c’était faux. Sa personne valait mieux que les autres certes, mais sa vie, ce qui le maintenait debout, ce qui faisait battre son cœur était similaire à celle de n’importe quel quidam. Machinalement il attrapa son pouce droit dans sa main gauche et inspira : c’était ainsi qu’il avait toujours procédé à Azkaban, il les repositionnait toujours tous un par un. Il ne les avait jamais laissés se resouder en vrac. Il ferma les yeux quand il remit d’un coup sec l’os dans l’axe qui était le sien. La douleur familière vient s’installer dans sa paume, son bras, son épaule jusqu’à son cou, hautement désagréable mais au moins c’était fait. Le pouce était le plus important, les autres pouvaient encore attendre. Il continua de s’adresser à la jeune femme : « C’est bien plus facile de blesser, hein ? Tu arrives bien à faire ça n’est-ce pas ? C’est moins… radical. » Il fit un pas vers elle, aussi assuré qu’il le pouvait. Il n’eut aucun vertige. Il ne tenait pas son dos très droit mais même ainsi il était bien plus grand qu’elle. Elle n’avait toujours pas lancé le moindre sort, même pas pour le stupéfixier. C’était bon signe. « T’as pas envie de devenir comme moi n’est-ce pas ? Comment as-tu dis ? Un "monstre"… » Il eut un petit rire. « Un monstre… » répéta-t-il sans qu’on puisse savoir s’il trouvait le terme flatteur ou bien insultant. « Ça te ferait bien plaisir que je crève d’une putain de crise cardiaque ici même, ou tu serais heureuse si un jour tu apprenais que je me suis fait tuer par tes potes Insurgés. C’est beaucoup plus facile quand les autres s’en charge, non ? C‘est moins monstrueux à coup sûr. » il ne s’avançait plus. Bien entendu elle devait se croire quasiment angélique à ne pas avoir les tripes pour assassiner quelqu’un, mais entre espérer la mort de quelqu’un et le tuer véritablement il n’y avait pas grande différence selon Rabastan. La première solution était tout simplement lâche et hypocrite. Il baissa un bref instant le regard vers les baguettes avant de le relever vers son interlocutrice.

Ses yeux bleus croisèrent une fois encore ses iris sombre : il ne s’y introduisit pas une seconde fois, une intrusion lui avait suffit. Sa tête lui faisait encore bien trop mal qui plus est. Il n’éprouvait pas le besoin de revivre ce flot d’images et d’émotions tout de suite. La silhouette pâle lui revint en mémoire à cet instant précis. Il n’avait pas réussi à mettre le doigt sur l’identité de cette personne mais maintenant que le visage lui revenait à l’esprit il reconnaissait ces longs cheveux blonds… Cet espèce de raté. Il eut presque honte de ne pas l’avoir reconnu immédiatement. « Lucius Malfoy… » fit-il à haute voix. Mais qu’est-ce qu’il foutait dans les souvenirs d’Honey ? Surtout associé à une forte sensation de souffrance… Tout ce que cela signifiait selon lui était que cette Insurgée était passée entre les mains de Malfoy à un moment donné, certainement en tant que prisonnière. Or tous les prisonniers passaient par la case niveau 2 ou tout du moins leur dossier y faisait un tour. Son niveau à lui. En outre cette femme en face de lui n’était visiblement plus prisonnière mais bien libre comme l’air. Ce qui signifiait évasion, on pouvait penser aux différentes libérations de rebuts qui avaient eu lieu durant la fête de Beltane… Mais il avait étudié les fiches de ces évadés. Comment se faisait-il alors par Merlin qu’il n’ai jamais vu le visage de Honey auparavant ? Et il n’était pas du genre à oublier le visage d’une évadée. « Malfoy… » gronda-t-il de nouveau, mais cette fois sa voix s’était faite bien plus menaçante.

Que ne donnerait-il pas pour pouvoir ramener cette femme au Ministère, histoire de voir ça de plus près. Mais sans baguette il n’en avait évidemment pas le pouvoir car il doutait qu’elle accepterait de le suivre de son plein gré. En outre il lui serait impossible de soulever cette affaire en présence de Lucius ou bien du Maître s’il ne pouvait ramener Honey parce que cela signifierait qu’il devrait expliquer au Lord le pourquoi du comment de son échec à capturer une petite jeunette et il n’en avait pas vraiment envie. Il n’était pas suicidaire non plus.
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Luna Lovegood
Luna Lovegood
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‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10237
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
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be extremely subtle,
even to the point of formlessness.
be extremely mysterious,
even to the point of soundlessness.
thereby you can be the director
of your opponent's fate.

Instinctivement, l'Insurgée serra un peu plus fort la baguette du Mangemort lorsque ce dernier se hissa sur ses deux pieds, l'unique main valide lui servant d'appui contre l'arbre qu'il avait percuté quelques secondes auparavant. Sa colère la faisait trembler involontairement et elle dut s'y reprendre à deux fois avant de pouvoir stopper complètement les soubresauts indésirables. Dans la rage, elle remarquait un détail, une variation, corporel qui la séparait entièrement de celle qu'elle était depuis toujours ; qui la renvoyait aux moments les plus funestes de sa vie. Ses sens (la vue, le toucher, l'odorat, le goût) étaient tous relégués au second plan, derrière le lourd rideau de la survie, à un moment de sa vie. Les cachots d'Herpo Creek, l'usine désaffectée des Nocturnes, le quotidien des fugitifs du gouvernements. Tous les moments où elle avait du se protéger pour ne pas mourir, elle l'avait fait en anesthésiant ses sens. Mais son ouïe… Son ouïe avait toujours été le seul à lui montrer qu'elle était toujours en vie. Aujourd'hui, la rage qui pulsait dans ses veines l'effrayait peut-être mais elle était grisante. Ô combien grisante… Les battements de son cœur et les râles rauques de Lestrange s'entremêlaient dans un capharnaüm détonnant, puissant, qui lui rappelait qu'elle avait la rage de vivre. Ils lui rappelaient également une autre vérité en pleine face  : une fois Lestrange debout, elle ne pourrait pas faire machine arrière. C'était lui ou bien elle. Noir ou blanc. Il ne la laisserait certainement pas partir avec ses plus sincères remerciements, nouvellement repenti, désolé d'avoir provoqué tant de dégâts en si peu de temps. Quelle douce illusion. Elle ou lui. Le gris n'existait même pas. L'insurgée resserra ses prises sur les baguettes magiques lorsqu'elle capta le regard du Mangemort sur ces dernières. Qu'il ne compte pas sur elle pour abdiquer de si tôt. Lestrange observait les deux baguettes magiques. Battements. Râles. Pulsations. Frénésie. Rage… Dans le flot incessant de ses pensées, de son amertume, de sa haine, elle ne remarqua qu'un instant trop tard le regard bleu acier, dur, froid, impardonnable, de Rabastan Lestrange plongé dans le sien…

La chevelure rousse de Ginny. Les fous rires.
Le teint pale de Draco. Leurs discussions lorsqu'elle était enfermée chez lui avec Sir Ollivander.
Les potions de Polynectar préparées par Hermione. Les anecdotes qu'elle lui soufflait la nuit alors que leur chaudron continuait de fermenter le précieux nectar.
Les cours de Minerva. Le chat sautait toujours depuis le bureau pour finir sa course dans l'une des rangées de sa salle de cours.
Daddy et Mama, au Hamley's. Le semi-géant rouge qui continuait de crier 'joyeux Noël' à la volée.
Les cachots. Le visage de Lucius Malfoy.
L'AD. Le jour où Harry leur avait apprit à invoquer un Patronus. Son lièvre.
Les cachots. Les sorts de Lucius Malfoy. Les Endoloris à répétitions. Les brûlures. Les séances interminables de torture.
Les cachots.
La Chine. La main de Rolf Scamander qui l'aidait à grimper sur l'un des rochers collés à la Grande Muraille.
Les cachots.
Le premier cours de Mrs Bibine. Sa nette préférence pour le vol à dos de Sombrals.
Les cachots.
Le département des Mystères.
Les cachots.
Poudlard. Les festins de début d'année, le pudding qu'elle mangeait toujours, à chaque repas…
Les cachots.
Gwen…

Marie vacilla dangereusement lorsque le Mangemort s'extirpa de son esprit. L'intrusion avait été brusque, inattendue, et complètement abrutissante. Les images avaient défilés les unes après les autres, sans qu'elle ne puisse les contrôler, les retenir, les cacher. Les enfermer au plus profond d'elle. La voix n'avait même pas eu le temps de protester, de noyer les souvenirs d'une série de ses propres expériences, des fils de la vie… Elle avait juste hurlé. Le cri déchirant continuait de résonner en elle comme du cristal que l'on caressait pour le faire chanter. L'insurgée eut juste le temps de planter de nouveau ses pieds dans le sol avant de reprendre le contrôle de ses pensées. La rage était partie. Elle avait été remplacée par la douleur, la tristesse… l'angoisse. Qu'avait-il vu ? Panique. Il ne s'était pas fixé, il n'avait sans doute pas eu assez de ressources pour pouvoir vraiment reconnaître les visages, les souvenirs. Panique. Le regard de la jeune femme commença à s'embuer lorsqu'il reprit totalement le contrôle. Le contrôle de ses mouvements, de sa voix, de son esprit. La colère avait quitté Marie et l'effaçait de nouveau derrière un linceul de crainte et de peine. Elle était faible.  « Honey, Honey, Honey… ». Le timbre de voix écorché, rocailleux, de Lestrange l'extirpa du brouillard dans lequel glissait alors son âme. Survie. Survie. Survie. Marie fut écœurée par le rictus qu'arborait alors le Mangemort, à peine masqué par le sang qui s'échappait de ses narines. Ses yeux froids, durs, impardonnables, la jaugeaient impérieusement, décelant le victoire qui était à portée de main. La colère commença à pulser de nouveau dans ses veines, la sommant alors de lui ôter définitivement la capacité de mouver ses lèvres jusqu'à la fin de ses jours. « C’est plus difficile de tuer que de voir quelqu’un mourir n’est-ce pas ? ». Les mots qu'il articulait chassa définitivement la colère et le sentiment d'impuissance qui lui avait fait de nouveau réajuster les deux baguettes dans sa direction, balaya les syllabes qu'elle s'apprêtait à lâcher à la volée. Les sortilèges mouraient au bord de ses lèvres tandis que Luna se terrait, se cachait au plus profond de son être. Angoisse. Par Merlin, qu'avait-il vu? « C’est difficile d’en prendre la responsabilité. C’est difficile de penser que la vie est quelque chose d’aussi fragile que l’on peut la briser d’une formule. ». Non. Ce n'était pas difficile. Elle l'avait apprit de la plus abominable des façons. La vie ne tenait qu'à un fil. « Ça relativise bien notre propre existence, hein ? ». Du temps, voilà ce qu'il essayait de gagner. Du temps. « Tu sens le frisson au bout de tes doigts, tu sens la vie qui s’échappe aussi facilement que l’air et tu te dis que ta vie aussi pourrait s’enfuir aussi facilement. C’est dur à encaisser. ». Marie ne put retenir la direction de son regard et en une fraction de secondes, elle jaugea les baguettes qu'elle tenait à bout de bras. Elle sentait le bois, les deux matières, qui s'étendait sous ses doigts, contre son épiderme. Elle avait senti sa magie pulser, ne réclamer qu'une seule chose : qu'on la libère, coûte que coûte. Peu importait la façon... Il gagnait du temps. Et pourtant, il avait raison. Le Mangemort avait terriblement raison. La bile menaçait de remonter son œsophage à force d'y penser, de reconnaître la l'exaltante sensation procurée par le simple fait de penser à ôter une vie. A quel point c'était facile de la détruire. Il était faible, sans baguette magique, tout comme elle. C'était intolérable de seulement penser à stopper le cours d'une vie. Luna avait peur. Elle tremblait au plus profond d'elle-même. Lovegood avait peur de seulement effleurer ce genre de pensées du bout de sa baguette en bois de sorbier.

Lorsqu'elle porta de nouveau le noisette de son regard sur Lestrange, il avait avancé de quelque pas et il ne la quittait pas des yeux. Avec ce même rictus accroché aux lèvres. Ce regard glacial qui avait vu bien plus clairement en elle, en une fraction de seconde, qu'elle ne l'avait jamais fait, en une vie entière. L'insurgée respectait la vie et la choyait depuis toujours parce qu'elle savait à quel point elle était fragile. Qu'il valait mieux en ralentir le cours plutôt que de l'arrêter…  « Un monstre… ». L'écho se perdit dans un rire désabusé, amusé. Était-elle comme lui, dans le fond ? Était-elle un monstre ? « Ça te ferait bien plaisir que je crève d’une putain de crise cardiaque ici même, ou tu serais heureuse si un jour tu apprenais que je me suis fait tuer par tes potes Insurgés. C’est beaucoup plus facile quand les autres s’en charge, non ? C‘est moins monstrueux à coup sûr. ». Il était trop près d'elle à son goût. Dans une impulsion, elle se redressa de toute sa hauteur et replaça sa garde, progressivement baissée à mesure qu'il lui murmurait des accusations abominables. Qu'il la faisait douter de sa foi en l'humain. Non. Elle n'était pas comme lui. Marie ne serait jamais comme lui. Lorsqu'il s'immobilisa, elle lui jeta un regard méprisant. « Choisissez la mort qui vous sied le mieux, Mangemort. Le monde serait beaucoup plus paisible sans vous, assurément. Mais tout ce que vous venez de dire, ce n'est que votre propre pensée. Vos états d'âmes. Votre image. Et vous la rejetez sans même vous en rendre compte… Je refuse d'être seulement comparée à cette dernière... ». Non, elle n'était pas comme lui. Et elle ne le serait jamais. Son cœur n'était pas noir comme le sien, fait de pierre et de glace. Elle aimait la vie, elle aimait ses enfants. Marie n'avait pas réussi à supprimer l'un de ses meurtriers. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle l'avait à sa merci. A une autre époque, dans une autre vie, elle l'aurait purement et simplement livrer au Ministère de la Magie. Les sorciers auraient jugé Rabastan et l'auraient certainement privé de sa faculté à respirer seul, à penser librement, à se mouver comme il lui chantait. Ils l'auraient privé de son âme dans un dernier baiser. Avant, peut-être, cela aurait été possible. Marie n'aurait alors ressenti aucun remord puisqu'elle aurait choisit de mettre hors état de course l'une des pires abominations de la vie. Elle ne détourna pas le regard lorsqu'il plongea ses billes métalliques dans les siennes. Elle était prête à lui montrer combien il avait tort. Avant…

« Lucius Malfoy… ».

Le nom maudit. Deux mots aussi abominables que l'Avada Kedavra. Il avait vu en elle. Il avait reconnu son bourreau. Les tremblements de ses mains ne purent être contenus, cette fois-ci. Marie entendait les pas de Malfoy résonner dans son esprit. Entendait de nouveau le ton sûr et calculé de la voix de son ancien Maître. Entendait le froissement de sa cape, le claquement de la porte métallique, la langue qui claquait contre son palais en prononçant les sorts noirs. Sous sa camisole, l'ancien tatouage Rebut se mit de nouveau à lui déchirer les chairs, à lui tirailler les entrailles. L'écusson familial des Malfoy l'avait marqué au fer rouge, gravée à jamais. Dans un écho, les mots se répétait sans cesse : 'Tu m'appartiens. Tu appartiens à cette famille. Tu n'es plus rien'. Les muscles de Marie se tendaient nerveusement, comme autrefois : lorsqu'elle attendait avec horreur la venue de Lucius Malfoy dans sa cellule. Lorsqu'elle attendait ardemment la Mort. « Malfoy... ». La voix sombre, grondante, féroce de Rabastan gronda une nouvelle fois le nom dans le silence de ce coin de campagne isolé. Colère. Rage. Haine.

Le regard de Marie s'illumina inopinément. Elle ne savait pas ce qu'il avait vu, lu, au plus profond de son coeur, de son esprit. Mais le nom lui rappela un autre homme qui avait tout fait pour la soutenir, pour l'aider, dans l'enfer par-dessus lequel son foyer s'était installé. Draco. Bien maladroitement, il l'avait maintenu en vie. Il avait fait tout son possible pour lui rappeler que la vie méritait d'être vécue, malgré les atrocités qui pouvaient bien la parcourir. Comment ? En lui rappelant que dans les pires moments, il y avait toujours du bon. Draco avait été cette ancre lors de sa captivité dans les cachots Malfoy.

La colère de Lestrange était sa porte de sortie, son ancre de survie, dans la situation dans laquelle ils se trouvaient à présent. Son ancrage contre le remord. Son ancrage contre la folie.

Sa rage contre Malfoy signifiait la vie.

« Nous avons un ami commun, me semble-t-il… ». Sans le moindre préambule, elle jeta la baguette de Lestrange au loin et laissa le son assourdi de sa chute s'élever dans les airs avant de poursuivre. « N'essayez pas de me retrouver, Lestrange. Peut-être qu'un jour, nos chemins se recroiseront. D'ici-là, je vous laisserais en paix. Si vous me laissez en vie, peut-être aurons-nous l'occasion d'échanger plus longuement sur nos connaissances communes... », l'image de Gwen se forma un instant dans son esprit, encore ternie par la traîtrise, encore ternie par le jour où elle avait vendue son amie au pire ennemi de son père. « ... d'ici-là, laissez-moi en paix en retour ». Dans un crac assourdissant, l'Insurgée s'évapora de la lande écossaise.

Elle savait parfaitement que Rabastan Lestrange ne la laisserait jamais en paix.
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