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sujet; DORIAN ⊹ you wish me well, i wish you hell

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DORIAN ⊹ you wish me well, i wish you hell Empty
Dorian Odin Selwyn
feat hugh dancy • crédit swan
❝ We're running in circles again ❞Groupe Wizard ; Inventé

☇ pseudo complet & surnom(s) ; DORIAN  Le prénom roule en douceur dans ta bouche, pressant le creux de ton cœur, de toutes tes erreurs. Dorian, comme pour te protéger un peu, comme pour t'aimer un peu. Dorian, c'est deux coups sur ta langue, trois dans ton ventre. Dorian, la peur tenace, vivace qui s'étale en millions de crevasses. Ta peau brûle de ce prénom, s'allume sous les ombres. Tu sens encore les sorts, tu sens encore la peur. Tu sens la douleur, hein ? Peut-être est-ce trop. Sans doute, est-ce trop. Là, où s'égare la simplicité se glisse, s’immisce tout ce qui reste compliqué, empoisonné. Dans cette hésitation, dans cette passion se cache une origine de guerre, d'enfer. Les Doriens ont envahis la Grèce, ont trahis toutes les promesses, écrasant d'une caresse fatale, brutale. On te voulait à cette image. On te faisait prince des orages, des ravages. Tu penses toujours un peu qu'ils sont bien cruels, bien éternels. Tu penses toujours qu'on va t'écraser, te tuer pour ce prénom, cette raison. Toi, tu veux juste respirer, un peu de sécurité. Toi, tu aimerais être un peu libre. ODIN  ⊹  Personne ne devait être plus aimé que toi. Personne ne devait laisser d'autre nuages, d'autre orages. Personne.  Ils te faisaient roi des dieux, roi des cieux. Odin pour le père de tous. Dirigeant, on te souhaitant en meneur d'hommes, en homme accompli, peu conquis. On attendait de la distinction, de la brutalisation, pas ce canard hésitant, pas vraiment puissant. Tu n'aurais pas dû naître avec ce cœur trop fragile, trop futile. Ils ont bien essayés de te dresser. Ils n'ont faits que te condamner. SELWYN ⊹  L’élégance se drape, s'enlace, t'encrasse. On ne cherche que des héritiers parfaits, calculés, dirigés. On ne cherche qu'à simuler un semblant de royauté. On se moque, on révoque ton ascendance. Tu sais que tu n'as pas ta place, que tu fais tache. Charles te le rappelait, il savait, il l'exigeait. Tu ne fais pas parti de cette famille, tu as bien compris, bien appris. Tu ne seras jamais à la hauteur, à leur hauteur. Alors tu te tais, tu souris doucement. Pourtant les murmures courent sur tes blessures. Là  où tu te recules, là où tu ne deviens qu'une ombre fuyante, pressante. Là où le monde s'arrête, où la civilisation t'oublie, te bannis, tu étends tes ailes, tu balayes les craintes. Entre les potions & les poisons, tu deviens prince au génie affirmé, sublimé. Tu n'auras pourtant jamais ta place, jamais assez d'espace ; On t'efface.  DODO ⊹  Ekkehart s'est toujours tout permis, a toujours pris. Gourmand, il ne cesse, même avec les années, d'ébouriffer les boucles brunes, de t’assommer d'un « Dodo ». Tu n'es pas vraiment d'accord. Vous n'êtes pas en accord. Tu ne fais que reculer, l'affronter, lutter. Tu as sans doute un peu peur. Charles t'a tellement tué, éraflé. Il ne reste rien. Rien de rien. « L'INVENTEUR » ⊹ Les rumeurs courent. Les pressions avalent, t'avalent. Un pseudonyme stupide pour ce que tout Londres sait, se permet. Tu es créateur de potions & de poisons. Maître incontesté de ces étranges vérités, vénalités, on s'arrache tes produits, les fruits de ton labeur, de tes douleurs. Ils sont beaucoup à supplier, tellement à payer.  On murmure que tu as parfois partager, aimer dans l'ombre de ton laboratoire, de tout ton savoir. Tes élèves sont peu nombreux, trop talentueux, sélectionnés sur des critères qui ne regardent que toi, qui ne courbent que sous tes doigts. L'Inventeur ne cesse de faire fureur, de récolter les ardeurs & les clameurs.
☇ naissance ; 14 FEVRIER 1960, SAINT MANGOUSTE, ROYAUME-UNI ⊹  Grossesse compliquée. Tu n'as cessé de la faire souffrir, de meurtrir dans le ventre de ta mère. Tu ne voulais pas sortir, le voir, le percevoir. Tu ne voulais pas avoir mal, avoir peur, voir toutes les horreurs. La chaleur te plaisait plus, tellement plus. Alors tu t'es accroché, tu n'as rien voulu lâcher. Tu es resté quelques mois dans l’hôpital sorcier. Bébé fragile, tu étais déjà inutile, futile.
☇ ascendance;SANG BLEU, SANG PUR ⊹ La royauté coule dans tes veines, ensorcelle chaque brin de magie. On te dit royal, roi du règne animal. Tu n'en as jamais cru un mot. Tu n'en as jamais été fier. Ton sang est trop pur & tu n'es jamais assez dur. Tu n'es pas un mur, juste une sourde blessure. On te l'a reproché. On t'a suffisamment souillé. Tu mérites à peine d'être sorcier. Tu as bien compris, oui, merci.
☇ métier ; INVENTEUR ET MAITRE DES POTIONS ET DES POISONS. ⊹ On te dit génie des mélanges, dans toutes les indifférences, les méfiances. Les plantes ont peu de secrets & tellement d'intérêt pour toi. Elles sont si sensibles, tellement fragiles. Là où tes doigts s'égarent pour aimer les douloureux secrets de tes concoctions, on se pousse pour obtenir le fruit de tes heures de labeur. On te donne une fortune pour apprivoiser tes secrets. Pourtant, tout à un prix. Celui qui se veut avare n'aura peut-être pas une potion de bonne qualité.  
☇ camp ;COLLABO FORCE ⊹ On se souvient  encore de ce jour de Janvier 2000, la nouvelle a frappés, incendiés les papiers ; Leona Selwyn est retrouvée assassinée, sa fille blessée. L'affaire a fait grand bruit, on s'est tous interrogé sur ta culpabilité. On s'est tous demandés la vérité. Pourtant l'affaire a été bien vite étouffée, tranquillement gardé. Ton implication a été balayée, évincée. Mais à quel prix ? Tes potions &  poisons sont devenus la propriété du ministère. Tes inventions sont devenus la chasse gardée des mangemorts. Le sort a été apposé, déposé sur toi. Tu ne peux plus fuir, t'enfuir, tu as juste à subir. Et les chaines sont lourdes à porter, dures à briser. Sans doute, l'as-tu bien mérité.  AIDE INSOUPÇONNÉE. ⊹  Et pourtant, parmi les pacifistes, on murmure, on s'armure de tes potions de soin. Certains même se sont échoués entre tes doigts pour des soins de fortunes. Tout est bien sûre un secret & cela ne fait pas de toi un allié. Mais qui sait? Peut-être, auras-tu un jour le courage d'assumer, de braver les interdits.
☇ réputation ; ENTRE PEUR, ERREURS ET DOULEURS ⊹ On murmure que tu es celui qu'il l'a tué. On murmure que tu es fragile, facile à briser, à gêner. Entre fiction & raison, on dessine de toi le portrait d'un homme exilé, esseulé au milieu de sa ferme, veillant silencieusement sur sa dernière née. On ne sait si on doit te craindre ou te plaindre. Et il y a les rumeurs d'une douleur qui s'effiloche à même ta peaux. On susurre que ton père en est le maitre & seigneur. On susurre que le remariage est une éventualité.
☇ état civil ;VEUF ⊹ Il y a encore des doutes sur ton innocence. Beaucoup croient ( & à raison ) que tu es celui qui a tué ta défunte épouse. Tu ne l'aurais pas fait exprès, la magie a juste explosé, t'a juste terrassé. Mais peut-être, est-ce mieux ainsi? On disait que tu étais prisonnier d'un mariage sans amour. On murmurait que tes enfants n'étaient que le fruit de l'Amortentia. Au fond, peu peuvent réellement savoir où se porte ton coeur, tes première erreurs. L'homosexualité reste un tabou qui te met à genoux. L'homosexualité n'est pas assumée, toujours refoulé. Il y a pourtant des indices & des signes.
☇ rang social ; ÉLITE ⊹ La clinquante, la belle, la cruelle Elite est ton sort. Il faut parfois jouer de tes mensonges, être un songe, se faire fantasme au creux des coeurs & des douleurs. Il faut parfois porter le masque des mondanités pour qu'on te laisse en paix.
☇ baguette ; BOIS DE MÉLÈZE, CRIN DE LICORNE, VINGT-SIX CENTIMÈTRE. ⊹ On dit du mélèze qu'il se pare & se drape de chaleur pour couvrir de bonté les sorciers aux talents cachés qui ne savent  jamais où se placer. Bois aux effets inattendus, tu as souvent subis les surprises & les caprices de ta baguette. Tu n'en prends pas réellement soin. Elle n'est pas vraiment à toi. Et pourtant, elle cherche juste la confiance sous les blessures & les fêlures. Le crin de licorne niché en son coeur apporte stabilité, éternité. Pas d'une grande puissance, ta baguette est celle qui ne sait ni  produire, ni instruire la magie noire. Rigide, elle est d'une taille relativement petite prouvant son caractère doux & compréhensif.  
☇ épouvantard ; FEU CHARLES SELWYN ⊹ La terreur est monstrueuse, paresseuse. Il se dresse au milieu des sifflements, des gémissements. Il va encore te détruire, te réduire.
☇ risèd ; MADELYN HEUREUSE, LA GUERRE FINIE ⊹ Tu vois la fillette rire aux éclats, danser dans le jardin. Tout va bien, tout ira bien. La guerre est finie.
☇ patronus ; AUCUN ⊹ Ce sort a toujours été difficile & il n'est pas inconnu que tu es piètre sorcier. Il t'est donc impossible de dessiner les courbes argentés d'un patronus, même si tu aimes leur douceur & leur chaleur.
☇ particularités ; CRISE DE MAGIE ⊹ Instabilité. Tu es une énigme pour les chercheurs de ce siècle. Et tu sembles prouver de ta fragilité & de ta magie incontrôlée que le sang-pur ne fait pas que des génies. Les crises sont brutales, infernales. Elles ouvrent les portes d'un enfer sur terre. Les objets volent, la panique se dessine & tout se fracasse, t'écrase. Ta magie blesse sans caresses, ni tendresses. UNE MULTITUDE DE MARQUES SUR LE TORSE ET LE DOS ⊹ Elles s'exposent par millier sur ta peau, sous tes maux. Sans merci, elles broient ton âme. Pure magie noire, elles sont gravées, pressées. Elles te dépassent, te crevassent. Tu n'es qu'un pion, pas l'un des joueurs. Et il ne cesse de te punir, de te détruire d'un Squib sur le creux de tes reins, d'Useless sur la hanche, d'un Idiot sur le cœur. FOURCHELANG ⊹       Ton sang en porte les marques, les sensibles arcs. Le don imprègne ta lignée, réduit en miettes toutes questions, toutes interrogations. La royauté se lie par celui qui sait manier, se lier aux serpents. Et toi, tu n'as au fond qu'une amitié, une fidélité pour tes amis rampants. Tu n'es pas l'héritier rêvé, désiré. Tu n'es pas le prince de sang qu'ils attendaient, chérissaient.
☇ animaux ; JACK, COLLINS, HENRY, PEARSON, GERALT, CINQ CHIENS. ⊹ Les chiens sont nombreux. On raconte que tu les récupères dans les bois & que tu prends soin d'eux. On raconte que c'est trop, beaucoup trop. DENERYS, UNE VIPERE ASPIC. ⊹ Cachée dans ta manche, elle s'enroule à ton bras de ses 60 centimètres de corps. Gardienne attentive, elle se fait agressive, oppressive si jamais on ose te brusquer, te bousculer.


☇ Avis sur la situation actuelle ; On raconte que cette guerre t'a tant volé, qu'elle a tout dévoré. Sans doute, est-ce vrai. Tu as perdu un frère, un neveu, une nièce. Ta famille se détruit, tombant en miettes. Tu n'as pourtant pas été sensible à la mort de Charles, tu n'as pas cillé quand on t'a annoncé son décès. Grignoté par un feudeymon, c'est comme un cauchemar qui enfin te laisse en paix, te laisse seul. Tu as souffert de ses mains, de ses doigts. Et pour le reste, tu ne gardes qu'un silence poli, interdit, refusant de parler de l'exécution des rebuts, qui t'a, au fond, fait un peu plus saigner.  Les comportements étranges ne sont que des murmures, que tu ne veux pas entendre, voir, croire. Les œillères sont soigneusement conservés, gardés puisque, toi aussi, tu n'es qu'un pion, un jouet de ce régime. Tu es juste un peu plus, un peu trop lucide. Et tu pries alors que le temps se suicide, s'assassine. Tu pries pour voir enfin la fin de cette guerre.

☇ Infos complémentaires ;tendre Ϟ doux Ϟ protecteur Ϟ instable Ϟ torturé Ϟ peureux Ϟ lâche Ϟ rêveur Ϟ idéaliste Ϟ loyal Ϟ juste Ϟ contradictoire Ϟ protecteur Ϟ timide Ϟ  tendre Ϟ taciturne Ϟ  handicapé des sentiments.

Ta magie est instable, brutale. Tu ne contrôles rien. Tes crises sont  banales, évidentes. Tu es enfant paniqué qui voit les objets volés, s'entrechoqués se briser.  Tu as essayé d'épouser le contrôle. Tu as essayé de ne pas être faible. Tu ne peux pas. Ta magie implose & explose, dangereuse, chaotique, douloureuse. Ta magie peut tuer. Tu le sais. Tu aimes le jus de pomme. Tu l'aimes à la folie, appréciant d'en boire plusieurs fois par jour. Tu ne demandes jamais d'alcool d'ailleurs mais du jus de pomme, souvent on le sert à ta fille. Tu n'oses pas dire que c'est pour toi.  Il est aisé de te rendre mal à l'aise, de te faire rougir ou de te toucher. Tu n'as pas vraiment de défense. Tu n'as pas vraiment de retenue. On raconte que tes poisons se révèlent puissants & gourmands. Bien des médicomages ont perdus leurs patients à cause de tes mélanges. Tu manges souvent des cupcakes à la vanille ou du cheesecake. Tu fumes un peu. Par angoisse. Par dépit. Pour te sentir bien. Récemment, tu enchaînes les cigarettes sorcières puisqu'il y a quelque chose qui te bloque.   Tu ne fêtes jamais ton anniversaire, refusant tout cadeaux, refusant de trahir, de te trahir. Tu as un nombre de blocages monstrueux. Tu n'as pas aimé ta femme. C'était un mariage de raison, d'obligation. Tu as dû prendre du filtre d'amour pour l'honorer, pour avoir Madelyn, ta princesse, & ton fils, Tobias. Enfant battu, tu as gardé une crainte vorace des châtiments corporels. On raconte que tu es le dernier héritier mâle doté du don & que ta branche est la seule à avoir conserver cette particularité menacée. Ta fille l'a après tout. On te pose encore la question de savoir si tu as tué ton épouse, tu n'oses pas répondre.  Tu ne sais pas quoi répondre.

Spoiler:

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL

Appelez-moi lionheart. J'ai 20 ans, je viens de France (alsace ma gueule mdr ) et j'ai connu le forum via Luce, Désiré, Zahari. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7. Un dernier mot ? Je suis faible, voilà mon dernier bébé. craque ( et je vais me faire tuer par Nyssamour What a Face mdr )



Dernière édition par Dorian Selwyn le Mar 22 Sep 2015 - 11:38, édité 5 fois
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cœur à coeur
miettes à miettes


❝ je n'ai qu'un cœur en guenille, ❞et deux mains tendues de brindilles

 DECEMBRE 1965. MANOIR DES SELWYN, ANGLETERRE. Noël traverse le salon avec son grand arbre, ses guirlandes, les sourires & les désirs. Noël ronronne, t'abandonne. «Ne reste pas planté là, fils. », claque la langue de l'homme derrière toi. Les yeux sont d'un gris anthracite, ne laissant aucuns choix. Il t'a soumis sous ses lois, ses droits. « P-Pardon. », la voix chevrotante, tremblotante, tu articules avec difficulté le mot. Ça t'échappe, ça déraille, ça t'éraille. Les mots font mal. Les mots creusent, t'écrasent, te dévastent. Tes bras se referment en douceur sur le dragon en peluche, trouvant du réconfort dans la matière chaude & ode à une absence d'amour. Tu sais que tu es fautif. Tu sais que si Papa ne t'aime pas, c'est parce que tu n'es pas assez bien. « Dorian, tes yeux se redressent, un éclair de peur dans les billes clairs te traversent, t’oppressent. Pardon, qui ? ». Le silence claque au milieu des différences & des indifférences.  Tu n'es pas vraiment aimé. Tu n'es pas tellement protégé.  Tu n'as rien de cette royauté qu'on tente de t'inculquer. « Dorian a encore perdu sa langue, Père. », Charles fait tourner une page, les yeux froids sur toi. Ses instincts flirtent entre le sadisme, l'amusement & l'énervement. Comment peux-tu être son frère?  Toi, l'imbécile, le stupide. Tu es trop lent, pas assez intelligent, intéressant.

« Peut-être que Calypso devrait donner la sienne à mon cher petit frère ? », ses yeux explosent de cette lueur de folie douce entre les douleurs orageuses & tes frayeurs d'enfant. Le serpent frôle tes jambes, caressant en douceur de sa langue ta peau. Ton cœur tambourine, s'assassine. Les minutes se font suicide, tes doigts griffent la peluche. Ne montre pas ta peur.  Anne est là. Tout ira bien. Le serpent, joueur, allumeur, se glisse le long de ta cuisse, remonte sur ta hanche & vient siffler sur le bord de ton oreille. Un sssss qui résonne, te pilonne. Et la terreur se fait rancœur, promesse doucereuse. « Charles. Rappelles la, maintenant. ». Tu trembles, n'osant pas bouger, frissonner. Ce n'est qu'une de ses habitudes. Ce n'est qu'un de ses jeux. Les yeux de Charles te percutent, te rendent ridicules. Les larmes perlent, te tirant dans un chaos, dans un manque de mots. « P-Papa. », un murmure sous le désordre. L'homme fait volte-face, choqué, désarmé. Tes grands yeux s'ouvrent dans des sanglots, sous tous les maux. « S-S'il te plait, P-Papa. », la voix se brise, tu es au bord de la crise. « Charles, j'ai dit ; maintenant. », il s'agace, l'armoire à glace. Il s'arme d'une patience clairsemée d'ombres & de souffrances. « Oh, il n'est pas drôle, Dodo. », lâche-t-il, acerbe, sensuel, faisant filer le serpent dans un sifflement. « Arrête d'embêter ton frère. » « Ce n'est pas ma faute si il se révèle aussi ennuyant que peu intelligent. », claque-t-il, se foutant des blessures, des salissures & des  murs. Tu te sens trahi, sali, dévasté par ses jeux cruels, éternels. « Regardez, il va pleurer. », s'amuse-t-il.

Oui, tu vas pleurer & tu vas continuer. Ça ne va jamais s'arrêter.  Il ne t'a pas assez brisé, ravagé, n'est-ce pas?

Les larmes explosent, implosent, étouffé dans le dragon. Les sanglots font tressauter ton cœur écrasé, éclaté, ta si petite poitrine secoué, agité. Tu t'effondres dans un glacial, brutal chagrin. Pourquoi c'est toujours toi ? La peur fait son effet, distillée dans tes veines, glissant, s’immisçant à chaque pas, dans chaque draps.Tu n'as pas mérité tout ça, hein ? Ta seule erreur a été de naître. Ta seule erreur a été de ne pas être parfait. Sa langue claque. « Tu es fier de toi ? Regarde son état. » « Vous n'avez qu'à le faire manger avec les elfes, c'est tout ce qu'il mérite. ». Il te déteste. Il te rejette. Tu as bien compris, bien appris. « Ne sois pas stupide. », souffle-t-il, hésitant pourtant, tanguant entre le père & l'homme d'affaire. Entre faiblesse & maladresse, tu n'as rien à faire dans son monde de classe & de diktat d'une société prisée, pressée, qui est sa chasse gardée. Et dans son insensibilité, il n'a jamais su (voulu) te consoler. « Va voir ta mère, Dorian. ». Hors de ma vue, sale détritus.





MAI 1966. GRAND JARDIN, MANOIR DES SELWYN, ANGLETERRE. « Mère ! », la voix d'Anne fait hésiter ta mère. Elle n'a pas beaucoup de caractère, elle n'est pas une lumière. Ses yeux clairs viennent se poser sur la fillette brune qui se précipite vers vous. « Maman ! Serpent ! », couine-t-elle, voyant le long corps ramper à sa suite, parfois se redresser, l'air un peu hagard, un peu fuyard. « Viens là Anne. », elle tend les bras, la fillette s'y précipite. Tu penches la tête, fixant le serpent qui s'est arrêté & qui a son tour penche, penche & tangue, jusqu'à tomber & se relever. Un rire glisse. « Anne, il ne fait pas du tout peur, lui. », tes doigts s'agrippent à la longue robe, tu détailles le reptile qui s'incline respectueusement. Ssss, il darde sa langue. « C'est sûrement un serpent de Père. », ce sont les seuls qui ne mordent pas. Le mâle relève la tête. « Ton père ? Tsss. Toi être l’œuf ? », sa voix résonne, détonne dans ta tête. Elle s'imprime, s'exprime, te sublime. Ce n'est pas le premier, ce ne sera jamais le dernier. « Il est méchant, il veut me manger. », hurle Anne, les larmes au bord des yeux, au bord de tous les aveux. Le serpent la fixe, la domine en se dressant de toute sa hauteur, de toute sa lenteur. « Elle fait mal à mes non-oreilles, elle. Ssss. », critique-t-il dans un rire qui fait dodeliner, incliner sa tête. « Ça se mange les demi-oeufs ? », tu fais non de la tête. Non, on ne mange pas Anne. « Allez oust, Serpent. Mon nom c'est pas Ssserpent, c'est Ssséphir, Sssans-écaille. Oust. », il observe ta mère dédaigneusement, cruellement, avant de mordre l'air & de tourner dignement la tête & de s'évanouir dans les hautes herbes.

« Vous ne devez pas vous approcher des serpents de Papa & Charles, mes amours, d'accord ? », sa douceur se transformera bientôt en ta douleur. Elle te pulvérisera, te tuera d'un mouvement de baguette, d'une intuition traîtresse, maîtresse. « Je les déteste », jette Anne dans l'air, dans l'univers. Et tu t'accroches à la robe, tu te dérobes. Personne ne le saura jamais. Personne ne sait que tu peux les entendre, les comprendre. Personne ne sait que tu peux apprendre. Tu es inutile & bien futile. Tellement imbécile. Oui, tu sais. Oui, tu en es désolé. Et tu ne cesses de t'excuser, mais ce n'est jamais assez. Tu n'aurais pas dû naitre. « Pourquoi Maman? Il disait juste bonjour. », chuchotes-tu en douceur, en lenteur. Tu es un peu blessé, un peu vexé. Il voulait juste jouer, s'amuser. « Comment pourrais-tu le savoir, Dorian? ». Il est vrai, tu ne sais rien.

Et eux n'ont rien vus, rien entendus.






JUILLET 1967. SALON, MANOIR DES SELWYN, ANGLETERRE. « Ekkehardt, pourquoi Papa m'aime pas ? », la phrase tourne dans ta tête & l'homme de douze ans ton aîné t'observe, réservé, affamé de ces rancœurs, de ces douloureuses douleurs. Papa ne l'aime pas non plus, n'est-ce pas? Il n'y a que Charles. Les doigts se perdent dans tes boucles, ébouriffent les cheveux. C'est lent, c'est pesant. D'un geste, il cherche à te rassurer, à emmurer les démons. Il flirte entre douceur & lenteur. Il t'apaise un peu, sans doute trop. Et ton cœur bat, s'emballe, te désarme. Ekke est un peu ton héro. « Papa t'aime … Il nous aime tous. Seulement … Il ne sait pas comment. Certaines personnes sont plus douées que d'autres pour aimer, Dodo. Ne t'inquiète pas … Papa t'aime. », et tu veux bien croire, tu veux bien ne rien voir. Au fond, les mensonges sont rassurants, plus apaisants.

« Tu ne vas pas m'oublier, hein ? », murmures-tu, un peu jaloux qu'on te l'enlève. « Je veux dire maintenant que tu as un bébé. ». On t'oublie, c'est une réalité, une fatalité. Tu es juste un peu fatigué d'être usé, abusé. La main glisse sur ta nuque, les doigts sont calleux, orageux, tu baisses les yeux, ne voyant pas son sourire & ses désirs. « Comment je pourrais oublier mon petit frére, hein ? Ne t'inquiète pas Dodo, tu peux toujours m'écrire ou demander à Maman. Je viendrais te voir. Tu pourrais même venir à la maison, je t'inviterai à mes matchs ! Je ne t'oublierai pas. Jamais. », et dans sa voix, tu renais. Tu as confiance, tu n'as pas de méfiance. « J-Je t'écrirai tous les jours. », tu rougis doucement, tendrement. Il ne ment pas, hein ? Il t'aimera pour toujours n'est-ce pas ?

« Monsieur Dorian, Monsieur votre père vous attend pour vous dire bonne nuit. », l'elfe s'incline respectueusement, son nez touchant presque le sol, désolé de gêner, désolé de déranger. « Oh, tu baisses encore les yeux, je dois y aller, mais je t'écrirai, c'est promis, juré. ».

Et d'une démarche lente, tu te portes vers la sentence. Dans le petit pyjama rayé, tu descends les marches qui craquent. Un peu tremblant, un peu agonisant, tu pousses la lourde porte du salon. « Pardon, Père. », la voix est chevrotante, déclinante. « Dorian ? Mh, tu es en retard. Qu'as-tu comme excuse, fils ? ». Rien, tu n'as jamais d'excuses. Tu n'as jamais de mots, juste des maux gravés à même la peau. « J-Je suis désolé. Désolé ? Tu es toujours désolé, Dorian. Mais ça ne suffit pas. Ça ne lui suffit jamais. Un soupir se fait lourd, il s'agace, s'énerve de son bon à rien de fils. Vilain petit canard, la magie se fait tardive, on craint le pire. Qu'ai-je fait pour t'avoir ? Qu'ai-je fait pour apporter la honte sur notre lignée ? J-Je … Pa-Papa, je vais faire mieux. C'est toujours ce que tu promets, fils. Mais tu n'es qu'un incapable, tu n'es qu'un cracmol. ». Les yeux s'agrandissent & la haine déborde, immole. « Charles, lui, est à l'heure. Charles, lui, a donner le signe de ses pouvoirs à deux ans. Toi, tu n'es qu'un petit imbécile, un enfant raté dont je ne sais plus quoi faire. ». Et le silence tombe, retombe, la verbe est assassine, et le danger s'amorce, te dérobe. Les larmes bordent tes yeux. « J-Je suis … Désolé. Tellement, tellement, tellement désolé de ne pas être parfait. Arrête d'être désolé, héritier raté. », et brutalement, le sort dévore, enrobe ta peau. Ça brûle, ça s'illumine, ça se dessine. Le hurlement inonde la pièce, la magie noire abonde. « Père ! Pitié, non. », les larmes, le chagrin s'emmêlent, s'émerveillent. Et le haut se déchire, tombe en lambeaux. Les lettres tombent. Squib s'installe sur la chute de tes reins.

Et les sanglots te choquent, s'entrechoquent. Ton corps se brise, au bord de la crise. La douleur se fait sévère, peu singulière. Elle coule, s'enroule, se déroule, piétinant ta tendresse, les caresses. Le sang coule, le trop précieux sang des Selwyn qui, au final, n'est qu'un synonyme de ta ruine.

Squib comme une insulte pour te détruire. Pour te réduire.

De tes chaires qui s'incendient, tu n'as que la douleur vivace, tenace. Tu n'as que tes cris qui résonnent, qui détonnent. Et lui qui n'écoute pas, qui n'écoute rien. Qui ne te pardonne rien. Tu n'es qu'un enfant raté, un héritier (déjà) oublié, effacé.




SEPTEMBRE 1968. JARDINS, MANOIR DES SELWYN, ANGLETERRE. Tu cours dans les hautes herbes, tu piétines pour aller contempler le filet du diable de ta mère. De ta petite taille, tu observes la plante évoluer au fond du trou. Tu te penches un peu trop, un peu douloureusement, un peu cruellement. Tu menaces de chuter & pourtant quelque chose s'enroule à tes pieds & te tire en sûreté, en sécurité. « Faisss gaffe, Oeuf. Tu vas tomber, tss. Et tu vas te cassser. ». Séphir t'observe, un œil sur toi, une souris dans la gueule. « Je voulais juste voir le filet du diable de Maman. Maman ? C'est quoi  maman ? », le serpent cligne des yeux, intrigué, interrogé. Il est d'une étrange curiosité, il relâche le cadavre, qui s'étale dans un crac dans la terre. Sans vie, le macabre spectacle de la souris te rappelle que ce sont les plus dangereux des amis. « Une Maman, c'est … Tu réfléchis un instant, un moment, le voyant gober son déjeuner, la queue dépassant encore de sa gueule. Ça donne naissance aux œufs. ». De son long corps, il s'approche, ricoche, venant se presser sous tes doigts. « Les œufs, ça naît tout seul. Mais certains d'entre nous, on aime les dévorer, Ssss. Il paraît que ça a bon goût. Tu as bon goût ? », il se moque, provoque. Tu l'entends rire entre les Tss & les Sss. Il s'amuse, t'emmure d'une étreinte chaleureuse en essayant de pénétrer sous ton pull. « Arrête de jouer & tu es trop grand pour venir là. ». Le serpent t'observe, en faisant ressortir sa tête par le col de ton pull. « Tu as le sssang chaud, Ssss. Tu es pratique pour faire la Sssieste. », ne s'inquiète-t-il pas, en posant sa tête dans ton cou, fermant ses yeux. Un sourire s'étire, t'inspire. Séphir n'est qu'un monstre de curiosité & d'ingéniosité. Tu le soupçonnes de te prendre pour son œuf, de n'avoir d'yeux que pour  toi.

« Tu sais c'est quoi, Séphir ? », il ouvre paresseusement un œil, en humant l'air sombre du trou. « Un danger. Cssertains sssont tombés & ne sssont pas remontés. Ça sent l'étouffement, la magie noire & l'humidité, Ssséphir n'aime pas. », ses narines tremblent & il mord en direction du trou. « Pas du tout, Ssss. ». Il tape de son museau contre ton cou. «  Ne tombe pas. Je n'irai pas te chercher, tss. ». Menteur, penses-tu dans un sourire, dans un rire. Il te maudirait, râlerait mais braverait tous les enfers, toutes les mers.  D'une atroce fidélité, ils ne sont les êtres que d'une seule allégeance, d'une seule confiance. Certaines histoires racontent qu'ils meurent avec leurs maîtres, tels des inséparables, des bouts d'une même âme.

Les écailles griffent la peau, proche d'une marque fraîche, alors qu'il se replie un peu plus contre toi. La douleur explose, implose, elle se rouvre, s’entrouvre. Le sang se verse sur les écailles, les entailles. « Il t'a encore touché ? », comme un chien mécontent, il ouvre la gueule, agacé, énervé. « Il va te casser ? Personne ne te cassse. », la langue roule, s'enroule, coule contre ta peau, en perçoit les nuances & les goûts. « Ce n'est rien, je n'ai presque plus mal. », murmures-tu dans un sifflement indulgent, gênant. En combien de morceaux, de lambeaux te retrouvera-t-il la prochaine fois ? Sans doute, que tu seras trop brisé, tétanisé. « Tu mens, œuf. Tu as toujours mal. Il te fait toujours mal, sss. ».

Tu grattes les écailles pour le déconcentrer, le déraisonner. Et il t'observe dans un rictus, dans une moue. « Et moi, je vais le manger. », c'est toujours ce qu'il promet. Tu sais très bien qu'on le tuera pour ça. Tu sais très bien que tu n'auras plus d'amis. Juste des ennemis.




FEVRIER 1969. SALON, MANOIR DES SELWYN, ANGLETERRE. « Bon anniversaire, fils. », la stature reste froide, glaciale & brutale. Tu te ratatines un peu, tellement. La fête se tient en petit comité. Ils sont tous désespérés, agacés, irrités. Neuf ans & toujours rien. Rien de rien. Charles dit qu'on va se séparer de toi. Charles dit qu'on va t'abandonner, te délaisser dans l'ombre d'un bois, par un soir de pleine lune. Et tu l'auras bien mérité. Tu l'auras tellement mérité. « Alors ça fait quoi d'avoir neuf ans, Dorinutile ? Et de n'être pas capable de faire de la magie ? Tu n'as pas trop peur ? », il t'angoisse de sa voix, de ses doigts. Calypso darde sa langue, elle rit, tu le sais bien. Elle se moque, révoque. « Charles. », le soupir de ton père s'arrache, lui échappe, pas vraiment convainquant, pas tellement apaisant. Tu es pas sorcier, c'est un fait, une vérité. Il s'est habitué. « Je lui explique juste ce qui va lui arriver, Père. C'est mon devoir de grand frère, n'est-ce pas ? ». Les grands yeux s'agrandissent, s’obscurcissent. C'est bon, tu as bien compris, bien appris. Tu ne seras jamais, jamais lui. « Tu ne manges pas ton gâteau, Dorian ? », ta mère  s'inquiète. Elle sait & elle ne fait rien. Elle n'a jamais rien fait. Tu fais non de la tête. Tu n'as pas très faim. Tu n'as plus très faim. On dit après tout que si tu ne fais pas de magie, tu deviendras un elfe de maison pour rembourser ce que tu as mangé, porté, respiré.

« Tu veux ouvrir tes cadeaux ? », chuchote Anne, un peu heureuse, elle te fait oublier la douleur, les rancœurs. « O-Oui. », elle te fait oublier la peur, les heures qui s'écoulent, qui se déroulent. Dans sa robe verte, elle rit en allant chercher le paquet. « C'est de moi & mère. Bon anniversaire petit frère. », son baiser claque contre ta joue & tu rougis, tu souris. Tu tires sur le ruban, faisant se dévoiler les milles & un contes de Poudlard. « Dans deux ans, tu viendras avec moi. », annonce-t-elle, sereine, princesse éternelle dans sa robe verte. Elle souffle la confiance, le manque de méfiance. Et tu soupires. « Et tu seras à Serpentard, aussi, hein ? » « Promis. ». Promis, tu ne la laisseras pas seule. Promis, tu seras toujours son petit frère.  

« C'est de moi. », lâche Charles, en posant un tout petit paquet devant toi. « Des gouttes de mort-vivants ? Pour te suicider le jour de tes onze ans, si tu n'es toujours pas sorcier. ». Le silence retombe, plomb dans ton cœur, dans tes erreurs. Tu voudrais juste lui faire avaler pour avoir enfin la paix. Tu serres le flacon avant de repousser le paquet vers lui. « Non merci. » « Dorian, on ne rend pas un cadeau. », caresse la voix doucereuse, orageuse de ton père. «  C'est impoli. ». Comme d'habitude, Charles a tous les droits, il ne connaît pas d'interdits. « Excuse-toi, maintenant. », la menace plane, prend place. Ton corps se tend, attend la punition, les interdictions.

Tu ne veux pas.
Tu ne peux pas.

« Dorian, ne me le fais pas répéter deux fois. », la fourchette s'arrête dans l'assiette. La panique grimpe, monte, te démonte. Elle avale les affres de ton âme, ingurgite ton cœur, les erreurs. Le souffle se fait plus raide, plus cruelle. Ça se creuse, ça te sillonne, ça t'abandonne. Et tu tombes dans le fracas de tes larmes, de tes armes. « Dorian, je te jure que tu vas m'entendre, si tu ne t'excuses pas à trois. », commence-t-il, faisant affluer, dégrader la magie. L'air pèse lourd, pèse trop. Et ça se brise, ça s'esquisse, ça te tétanise. « Un. », les marques sur ton corps t'incendient, te brutalisent, te subtilisent. Il va te tuer. Il va te briser. Encore & encore, il va frapper. « Deux. », le froid se perd, l'exaspère, te désespère. Non, non, non, tu ne veux pas, tu ne peux pas. « Trois. », la baguette est saisi et la fourchette s'enfonce dans la main dans un cri. La crise électrise, t'électrise. Tu protèges ton visage, tu ne veux pas avoir mal, tu en as assez d'avoir mal. Alors la magie protège, la magie veille. Les objets s'envolent, s'affolent, tornade d'assiette, de vases & de tableaux, de morceaux en lambeaux qui se brisent. « D-Dorian, arrête ça, tout de suite. », siffle-t-il. Un sifflement, Calypso dévale la main de Charles, tente de t'atteindre, dangereuse, orageuse. Elle doit protéger, t'incliner. Tu menaces. Tu écrases. Les larmes dévalent, s'emparent, tu ne parviens plus à respirer, à comprendre, à apprendre. « Arrête, petit crétin ! Tu vas tous nous tuer. », tu ne peux pas, tu ne sais pas.

Calypso se retrouve planter d'un couteau contre le bois de la table. Monstre, tu n'as plus de contrôle. Tu n'en as jamais eu. « SSC'est bien, œuf. », entends-tu, alors que Séphir se tortille contre toi. « Montre-leur. », tu ne veux rien montrer, tu veux juste la paix. « DORIAN ! », la baguette est rivée vers toi, il n'a pas l'ombre d'un regret. Le serpent s'étire, s'échappe & ouvre grand la gueule pour sauter sur celui qui te lance la douleur, qui n'a jamais eu de douceur. « Endoloris. », la voix crache, lâche. Le serpent tombe, convulsant, agonisant. « S-Séphir, non ! », les cris d'horreur sont monstrueux & la crise ralentit, s'anoblit, faisant tomber les morceaux sur la très noble assemblée. « Séphir ! Non, non, non. », le visage est embrumé de larmes, elles te sillonnent, te dévalent. « Séphir ! ». « Ssss. Cesse de crier, j'ai mal à mes non-oreilles. », la voix est faiblarde, il s'est recroquevillé, il n'est plus qu'une poupée désarticulée, écartelée. « Tu as éclos, tsss.  », il semble un peu sourire, un peu vieillir. « Il semble que tu ais une utilité, fils. », le regard est orageux, le tien douloureux. « Joyeux anniversaire, tu es sorcier. », il retire la fourchette d'un geste las, comme peu affecté, à peine touché dans sa dignité. « Charles, tue ce serpent sauvage, veux-tu ? ». « Non. P-Pas Séphir. ». Pitié, pas ton ami. « S'il vous plait. ». Par pitié, tes bras se referment sur le serpent, Séphir s'accroche, s'affole, cherchant à se réfugier sous le tissu. Par pitié. « Et si on le remodelait plutôt, père ? ». Et si on te façonnait ?


❝ ce qui me tue, c'est ton cœur, ❞quand ses battements me leurrent.

 SEPTEMBRE 1971. POUDLARD, ECOSSE. « Llewellyn, Davius. », énonce le professeur.  Le dit Davius a les yeux qui brillent, un sourire accroché aux lèvres. Il a hâte. Il a tellement hâte. Tes yeux bleus captent le regard, ton cœur loupe tous les égards. Premiers émois d'un gamin, tu n'es que le pantin sans fil d'un cœur tremblant, agonisant. Le regard de ta sœur est tendre, sensible, protecteur. Bientôt, tu seras dans ses bras. Bientôt vous serez réunis comme tu l'as promis. Tes onze ans te dérangent, t'angoissent. La foule t'agresse, t’oppresse. Tu n'étais pas très sûr, tu ne voulais pas vraiment quitter la maison.Pourtant tu es las de la solitude, des blessures. Elle a promis de ne pas t'abandonner. Elle t'a promis de toujours être la grand sœur protectrice, pas factice. Elle t'observe, froide & glaciale. Elle est de cette famille. Elle est la princesse de sang, la royauté assumée, pressée. Charles ne la détruira plus, ne la brisera plus.  Bientôt tu le rejoindras. De génération en génération, vous êtes serpentards. Il n'y a aucun secret, aucun manque d'évidence.

Le choixpeau effleure la tête du brun & hurle : « Poufsouffle ». Les applaudissement explosent & tu lui souris. Un léger pincement au cœur, sans doute, ne vous verriez vous jamais. Plus jamais. Ce n'est pas grave. C'est ainsi. Les applaudissements explosent & il dévale les marches. Tu souris doucement, tranquillement. Et les noms filent, défilent. « Selwyn, Dorian. », postillonne le professeur & la peur dévore, immole. Tu comptes les marches sous tes pas. Un, et demain sera moins pire qu'hier.  Deux, tes pas te portent un peu plus près, un peu trop près. Et si tu faiblit encore ?  L'échec a un goût amer. Il est l'éternel ami, il n'est pas un ennemi. Trois, tu t'es habitué à être imparfait. Quatre. Cinq. Six. Le choixpeau se pose sur ta tête. Serpentard. Serpentard. Serpentard.  « Un autre Selwyn, hm. », la voix est étrange, dérangeante & ton cœur dérape. Il s'agite, te fouille. « Tu n'es pas comme ton frère. », il semble soupirer dans ta tête, comme désolé. « Tu es  loyal, horriblement loyal à ta famille. », tu baisses les yeux, le choixpeau te mangeant la moitié du visage. «  Pas poufsouffle. », murmures-tu. Tout sauf poufsouffle. «  Serpentard ne t'ira pas, tu n'es pas ambitieux, Dorian. ». Tes yeux se relèvent, déçu. Tu sais, il le sait aussi & il hurle «  Poufsouffle. ». Les applaudissements explosent, ton monde s'effondre.




SEPTEMBRE 1971. POUDLARD, ECOSSE. « C'est une erreur, Do. », Anne n'y croit pas non plus. Pourtant le blason est cousu à ton uniforme symbolisant ton appartenance à la maison d'Helga. Tu aurais aimé l'éviter. Tu aurais aimé ne pas être l'un des leur. « Le choixpeau s'est trompé, il ne peut pas en être autrement. », elle parle fort, elle s'agite, elle est inquiète. Elle & toi vous n'avez jamais été vraiment séparés. Elle & toi, vous n'avez toujours fait qu'un. « Tu n'as pas été assez convainquant. », tes yeux se trouvent, la douleur te dope. Il n'y a pas d'erreur. Tu es poufsouffle. Tu es un cœur tendre, un être fragile, imbécile, funambule. Tu es épris de loyauté, épris d'amour pour ceux qui n'en ont que faire. Ta tendresse est affichée, crucifiée & abandonnée.  Combien de fois te sacrifieras-tu ? Combien de fois t'abandonneras-toi ? « Ce n'est pas grave, Anne. », tu lâches simplement l'évidence. Rien n'est grave. Tu t'es habitué à décevoir, à n'être rien qu'un pantin malmené, qui s'embourbe dans ses fils, dans ses interrogations. « Pas. Grave. On est séparés, idiot ! », sa voix monte dans les aigues, crachant son venin. Il faudra vous y habituer, vous êtes seuls. « J-je dois y aller, Anne. », tu te défiles, tu es lâche. Tu l'as toujours été. Ce n'est rien, il finira par comprendre. Il finira par ne plus t'en vouloir. Il finira par ne plus voir le désespoir que tu causes, imposes. Et tu la quittes sous ton prénom qu'elle hurle dans les couloirs froids & solitaires. Tu te blottis derrière une statue & tu attends. Tu attends que tes larmes se taisent, que ta peur te déserte.




JANVIER 1972. POUDLARD, ECOSSE. « Dorian, mon cher fils, il semblerait que vous brillez en potions & en botanique. J'apprécie vos talents en ces matières, mais cela ne fait pas de vous un vrai sorcier. Votre frère à votre âge était capable de manier Calypso à merveille. Est-ce votre cas ? Vous refusez tout serpents depuis la disparition de Séphir. », tu tiques, les dents s'enfonçant dans tes lèvres. Tu en as assez de pleurer, assez de mémoriser la dureté de ses paroles. « Ce n'est pas ainsi que vous deviendrez maître dans notre art. », tu sens le dédain, les mépris, les dénis dans les mots. Tu sens l'horreur enfler, s'armer, te dévaster. Le papier se froisse entre tes doigts, sous tes lois. « Ce n'est pas ainsi que vous maîtriserez quoique ce soit. N'est-ce pas le propre de votre nouvelle maison de nous apporter justice, honneur & loyauté ? », tu entends la voix se décrire dans un humour mordant, insolent, accusant difficilement la sévérité, la dureté des mots. Charles n'a jamais failli, faiblit. « Faites nous honneur, fils. ». Tu ne leur fais pas déjà assez ? Tu as tellement tenté. « Rattrapez la honte que vous nous apportez par votre blason. Montrez-vous digne du sang qui coule dans vos veines. », les mots assassinent, cultivent le poison, la déraison. « Travaillez la magie défensive & offensive, apprenez à vous défendre. Les rois de notre lignée sont des combattants, les tout-puissants de ce monde. Soyez roi & pas seulement potionniste de pacotille. ». Dévalorisation, il assassine la confiance, balaye le manque de méfiance. Il s'agace, ne s’embarrasse pas, plus. Il ne t'a jamais aimé. Il t'a toujours détesté. « Soyez digne de moi. ». Tu ne le seras jamais. A quoi bon essayer? Parce que tu crois encore pouvoir être aimé, pardonné.




MAI 1974. FORET INTERDITE, POUDLARD, ECOSSE. « Dorian ? On ne va pas aller là-dedans. », les dents de Anne claque, féroce & véloce. « Pourquoi pas ? », tu clignes des yeux en douceur. « C'est toi qui voulait de l'amortentia pour Rowle. », tu observes la brune qui rougit, lentement, doucement. Le béguin est affiché, pressé contre son cœur. Tu n'y comprends pas tout, tu n'y es pas sensible, tout est incompréhensible. « Tu n'en veux plus ? », tu penches en douceur la tête, doux. Elle fuit la clarté de tes yeux, elle refuse de signer les aveux. « B-Bien sûr que si, mais on entre pas là-dedans. », souffle-t-elle en pointant, montrant du doigt la forêt qui se détache, t’entache. « Tu préfères aller voler dans la réserve ? », tendrement, lentement, tu refermes tes bras autour de toi, un frisson de dégoût à l'idée  de voler, d’abîmer la réserve d'un rare professeur qui t'admire. « Non. ». Ta sœur est lâche, elle t'arrache le cœur entre ses horreurs & ses douceurs. Au fond, tu sais qu'elle t'utilise. Tu ne redeviendras que le petit frère en crise, l'ennemi qui tue d'un sifflement, d'un tremblement. « Alors nous n'avons pas le choix. », tu reprends la marche, faisant craquer les branches, en remontant tes manches. « D-Dorian, je ne veux pas entrer là-dedans. », confesse-t-elle dans un souffle, dans un mot. Sa lâcheté la rattrape, l'enlace. Tu sais, tu savais avant même d'accepter de l'aider. Tu mords ta lèvre, du bleu de tes yeux, tu traces les contours de sa silhouette. « Ce n'est pas grave. Je vais y aller. » « Oh c'est vrai ? », fait-elle, soulagée. Oui, c'est vrai. T'es trop bon, t'es trop con. Tu hoches la tête avec ce petit sourire navré, à peine esquissé. Tu es désolé de ne jamais savoir lui dire non. Tu es désolé de n'être jamais assez fort, d'être toujours en tord.

Dans un dernier regard, tu t'enfonces dans les bois.  Que ne ferais-tu pas pour elle ? Les branches fouettent ton visage & tu remets en place les lunettes. La peur se glisse, s’immisce. Elle griffe, sensible.  Ton cœur se broie, il faut pourtant avancer. Tu ne veux pas la décevoir. Tu ne veux pas qu'elle te regarde avec ses yeux. Tu n'es pas eux, tu as fini par le comprendre, par l'apprendre par cœur. « J'ai froid. », couines-tu, les dent claquant, le cœur frisant les horreurs & les douleurs. Et comme un idiot, tu n'as pas pensé à prendre ta cape de sorcier. Tu cherches ta baguette, peu habitué, un peu peiné. Tu ne manies pas la magie comme une amie. Elle reste ton éternelle ennemie. Tu en as peur. Horriblement peur. Désastre ambulant, tu ne parviens ni à la contrôler, ni à l'aimer. Ca l'agace. Et dans les silences, les coups redoublent, doublent. Dans les indifférences, personne ne voit les marques sous les pyjamas précieux, coûteux. Dans les dortoirs, hivers comme étés, tu restes habillé de la tête aux pieds. Père aura des problèmes, Dorian, tu entends la voix & tu sais. A ceux qui voient l'ombre d'un bleu, d'une marque trop coupable, tu prétends que ce n'est rien. Tu es juste tombé dans les escaliers. Tu t'es juste cogné. Dans un sourire, on rit & on dit que ce n'est pas très grave. Tu es juste maladroit, peu adroit. Ça n'est que de ta faute, n'est-ce pas ?

Au fond de toi, tu sais bien, que ce n'est pas normal.
Tu n'es pas traité comme un égal, juste comme un piètre animal.

« Lumos », le murmure est doux. La baguette refuse d'obéir, de t'obéir. La lumière vacille, s'interdit. « Lumos. », plus fort, la magie vibre sous tes doigts, s'inclinant, se devinant. La lumière gicle, lueur faiblarde contre les arbres. « Sss. Tu n'es toujours pas très doué, Oeuf. », Séphir semble tirer la langue, amusé, te titillant gentiment. Au fond de ses pupilles, tu perçois pourtant la lutte, les nuits sans lune à t'attendre, les regards protecteurs & rageurs. « Elle aurait pu, sss, faire un effort. », il observe la chevelure brune d'Anne, balayé au vent. « Je ne l'aurai pas mangé, caresse-t-il innocemment de sa langue, jussste un peu croqué. ». Et dans des Sss, tu perçois son rire. « Tu joues encore. Ssséphir joue toujours. », il penche la tête, se retrouvant la tête en l'air. « Raconte-moi encore comme tu m'as remplacé par un autre ssserpent. J'ai demandé, je ne t'ai pas remplacé. C'est drôle de voir ton père sss'être fait duper. ». Première effronterie, il ne te le pardonnera jamais. Au fond, tu te doutes qu'il sait. Le remplaçant de Séphir a du bien vite avouer. « J'ai demandé à un serpent de la même couleur, du même gabarit que toi de prendre ta place. Et il est mort. », tu hausses les épaules. Ça aurait pu être Séphir. Ça aurait être Séphir. Le serpent vient se couler contre tes doigts, à la recherche d'une caresse, d'une tendresse. Et tu lui  ouvres ta manche pour qu'il puisse s'enrouler, se loger contre toi. « Sssc'est là-bas », indique-t-il du bout de son nez. Et tu es un peu plus rassuré.

Lui, il ne te laissera pas tomber. Il ne te laissera jamais t'en aller. Les serpents ne connaissent pas d'amitié, ni d'éternité. Ils ne sont fidèles qu'à leur maître. Tu sais bien que tu n'es pas ça. Tu sais bien que tu seras jamais ça. L'attente est longue dans les bois, il n'a pas peur du noir. Et parfois, tu le sens remonter les draps, s'enfouir contre ton pyjama. Parfois, tu le sens se glisser dans ton sac, menacer de mordre ceux qui te bousculent, t'emmurent. Il ne comprend pas les sorciers. Il dit qu'il en a vu hier soir se coller la gueule entre eux & mélanger leur langues. Et ils ont fuis une fois qu'il s'est glissé entre eux, pour voir de plus près, de trop prés. Il n'a pas compris pourquoi ça crie autant. Il n'a pas compris pourquoi il y a autant d'interdits. Mais il rit & il ne faiblit pas. « Attentttion, Oeuf, pas par là, il y a des sscentaures. Ils ont failli me piétiner. Même quand je leur ai dit bonjour. ». Un sourire se décrit & tu évites les pièges. « Je sssuis poli, moi. », tu étouffes un rire, sentant l'imitation de Charles & ses manières de roi sans couronne, sans trône, & sans royaume. D'un Sss, tu sais qu'il s'amuse beaucoup. Beaucoup trop. Peut-être même à tes dépends.   





AOUT 1974. SAINTE-MANGOUSTE, ANGLETERRE. « Voulez-vous bien enlever votre chemise, Monsieur Selwyn ? », propose le médicomage d'une voix lente, pesante. Tu hoches doucement, tranquillement la tête. C'est pour ton bien, t'a-t-il assuré. Tu n'as pas à t'en faire, t'en défaire. Tout ira bien, tout ira très bien. Ils vont te soigner. Tu vas enfin être aimé. Les boutons se détachent un à un. Et tu exposes les bleus, les cicatrices & les marques. Tu n'as pas à te cacher, il est dans la confidence, dans la confiance. Il ne scille pas, ne s'interroge pas. Froideur & manque de chaleur rythme son quotidien, vos entretiens. « On vous soigne pour ça ? », il effleure de sa main froide l'ombre des côtes brisées. « Je prends des potions. Je suis ... » « Tombé dans les escaliers, je sais». Il n'est pas dupe, ceux qui savent voir, s’aperçoivent de la vérité sous l'élégance & les beaux vêtements. Tu inspires & expires doucement, tranquillement comme d'habitude. « La dernière crise, c'était quand ? » , lâche-t-il peu gêné. Tu baisses les yeux en observant tes doigts. « Hier soir. », tu ressens encore la panique, l'échec & les questions, les hésitations. Tu ressens encore la morsure des punitions. «  Parce que je n'ai pas eu un Optimal en métamorphose. ». Les dents s'enfoncent dans tes lèvres, tu te désagrèges, te dispersant aux quatre vents. Jamais assez parfait. Tu devrais être habitué. « Je ne pense pas que vous soyez malade, monsieur Selwyn. », confesse-t-il, les yeux plongés dans les tiens. Et c'est un peu comme si il t'assassinait & il te tuait. « Votre magie vous échappe parce que vous en avez peur. Et quand vous paniquez ou stressez à trop haute dose, votre magie agit comme un bouclier, comme l'ultime rempart entre vous & le monde extérieur. ». Il te scrute. « Vous n'avez rien de malade. ». Il hésite un instant, un moment avant d'asséner.  « Tant qu'ils seront là, vos crises amplifieront & vous briseront. ». Tant qu'ils seront là, tu ne seras jamais toi. Tu ne seras que le pantin au fils soigneusement tirés par d'autres doigts, sous d'autres lois. « Tant qu'ils seront là, elle vous protégera. ». De tous ses dangers, tu sais déjà, qu'elle ne fait qu'assurer ta sécurité, ta tranquillité. « C'est votre famille qui est malade. ». Et tu refuses de le croire.




OCTOBRE 1975. SALLE DU CLUB DE DUEL, POUDLARD, ECOSSE. Un soupir amouraché s'extirpe de tes lèvres. « Qu'est-csse qu'on fait, là ? », souffle Séphir sortant la tête du sac à côté de toi.  Tu t'es aperçu peu à peu, secondes après secondes, que tu restais les yeux rivés sur lui. « Je fais mes devoirs. », le parchemin de potion est posé face à toi & pourtant, il ne t'arrache aucun regards. « Tiens, tiens, il me sssemble que tu regardes autre chose, tsss. », les yeux sont assassins sur le serpent taquin. « Quoi ? Je regarde juste le duel. » , les deux jeunes sorciers se fixent, se jaugent, le sourire aux lèvres. Le combat est un jeu d'enfant qui annonce les années futures. « Prends moi pour un ssserpent sssorti de sssa coquille. », claque-t-il de ses crocs dans un sifflement lent, pesant. D'un tss, il rit encore, laissant sa tête osciller & balancer.

« Hé, Do, tu fais quoi ? », tu clignes des yeux, faisant tomber ton sac à l'abri, dans un petit sifflement d'indignation de Séphir. « Jefaismesdevoirs. », tu avales les mots, le cœur tombant au fond de ta gorge. Tu n'as jamais assez de mots pour lui parler, admirer, entendre ton cœur trembler. Davius t'observe de ses yeux clairs, et tu te sens transpercer, bouleverser. Le rouge grimpe aux joues. Tu es tout le temps gêné, tes entrailles renversés. D'une adoration silencieuse, tu es passé à un amour juvénile aux accents de tendresses indélébiles. Tu n'oses pas te l'avouer. A quoi ça servirait ? C'est un homme pas pudique, tellement lunatique, pas tellement ton type, d'ailleurs. Il ne t'a jamais vraiment remarqué, regardé. Tu es juste un peu étrange. Tu es juste un peu bizarre. « Potions ? Il commence & tu remontes les lunettes devant tes yeux clairs. Il s'approche un peu, poussant le vice. Tes faibles protections ne savent pas résister au désordre de ses cheveux, les yeux bleus & l'accent qui court sur sa voix grave. Parce que j'comprends pas pourquoi on utilise ce truc dans cette potion .  Tu sais celle que Slughorn a demandé de faire. ». Ce jour-là, tu te souviens exactement de sa chemise très légèrement  ouverte & de la chaleur qui est montée sur tes joues. Mais pas de la spécificité de cet ingrédient.  Pas du tout. Tu avais d'autres préoccupations.

Et le rire de Séphir te parvient, te revient. « Tss. C'est quand que vous faites des œufs, toi & lui ? ». Ja. Mais. Conclus-tu dans un coup de pied qui envoie le sac contre le mur, étourdissant le pauvre serpent pas si innocent. « Au fait, on va sortir à Prés-au-lard, tu voudras venir ? Ouipourquoipas. ». Tu ignores que « on » est une bande d'adolescents braillards & que tu pourras juste continuer à soupirer en secret sur un amour avorté.




JUIN 1976. SALLE COMMUNE DES POUFSOUFFLE, POUDLARD, ECOSSE. « Héhéhéhé, on a du whisky-pur-feu », hurle un poufsouffle excité par la fin des examens. Tu soupires, affichant tout de même un sourire. Les heures se faisaient studieuses, peu orageuses dans la salle commune. On n'entendait que le grattement de la plume sur les parchemins. C'était presque trop ennuyeux.  « Hé ! Si on jouait ? », une fille allumée fixe l'assemblée de poufsouffle en liesse, en ivresse. La pression se suicide dans les passions de fête qui flirtent sous les têtes. « A quoi ? » « A la bouteille ! », les rires s'étouffent, l'humour caresse en tendresse sous la finesse. Les jeux de cons, ça vous connaît, tu reconnais. « Mais on a pas de bouteille. ». Et le jeune avale & fait passer la bouteille de whisky-pur-feu. Les pommettes se colorent, les regards s'endorment. Le poison dévore, et tes yeux se posent sur Davius. Les cheveux sont ébouriffés, l'uniforme largement défait. « T-Tu t'en es sorti ? », timidité glisse, s’immisce sur le bord de ta langue. Parler est toujours un peu difficile, un peu pénible. Tu n'oses pas mettre des mots lorsque ton cœur loupe le battement de trop. « En potion. », murmures-tu, en clignant des yeux, en les détournant, en rougissant. « T-Tu n'as pas fait exploser ton chaudron, j'ai remarqué. », un sourire trahit la pointe d'humour, de douceur, de douleur. Au final, tu n'as sûrement aucune chances. Tu n'en as jamais eu aucune. « Tu vas pouvoir devenir Auror. », au final, tant qu'il est heureux, tout va pour le mieux.

Tu n'as jamais été trop gourmand, trop envahissant. Là où d'autres exigent, toi, tu n'as jamais désiré que les bonheurs, le manque de douleurs. Si tu peux un peu rester & les voir avancer, ça doit suffire, ça doit te suffire, non ? L'acidité ne te rend pas lucide, tu es trop sensible. Tu n'es pas vraiment, pas tellement intelligent quand ton cœur s'assassine, se suicide. « Davius ! Dorian ! Vous voulez jouer avec nous ? », de tes yeux clairs, tu observes le petit groupe assis en tailleur. «  Je – Non, je vais passer mon tour. », tu fais non de la tête, tu n'es pas de ceux à te prêter à la fête. Au fond, tu voulais juste admirer, (aimer) un peu Davius de loin, le frôler du bout de tes doigts.  « Oh allez viens ! », tu souris. Et si pour une fois, tu faisais une folie ?

Tu t'avances & pénètres le cercle de jeunes, t'asseyant avec eux. La bouteille d'alcool échoue entre tes mains. Pour une fois, tu peux, hein ? Tu hausses les épaules. Ni Charles, ni Père ne sont là pour te fusiller du regard, te mutiler de leur égards. Ta bouche épouse le goulot & tu bois un peu. Dégueulasse. le goût se fait acre, te coupant la respiration & l'inspiration. Tu grimaces sous les rires & les sourires. « Tu vas pas vomir sur les chaussures du premier venu, cette fois, hein ? », lance un plaisantin, te faisant rougir. « N-Non, je crois que ça va aller. », les yeux clairs brillent pourtant, & la bouteille passe. Les lèvres se posent voraces & tenaces. « On va commencer, huh. », souffle une fille blonde, amusée de sa propre bêtise, sottise. Et la bouteille vide glisse au milieu du cercle. « Bon, on va dire que celui que la bouteille pointe devra se faire embrasser par Davius. ». Tu rougis, tu te trahis.

Par pitié, pas toi.
Jamais toi.

Tu ne veux pas qu'il te voit, qu'il comprenne, qu'il apprenne. Et pourtant, les yeux clignent & tu ne peux que le regarder, le contempler. Tu n'es pas vraiment attiré. Tu n'en as pas tellement envie, si ? Si. Tu veux ses lèvres, la rudesse de ses doigts sur tes hanches. Le souffle coupé, avorté, tu as envie de ce baiser, de ces instants volés. « Oh Dorian, c'est ton soir de chance. Q-Quoi ? », les yeux se posent sur la bouteille & tu blêmis, palis. Putain, c'est toi.  « Da-Davius, tu … Tu n'es pas obligé. Ce n'est qu'un jeu stupide». Stupide, oui, c'est ça & tu ne ressens rien. Tu n'as jamais eu besoin de ses bras. La panique se dessine, se devine, & tu fais non de la tête. « Tu – On est pas obligé. Enfin, pas que ça me dérange, si, mais non. Oh par Merlin.J-Je .. Tu ne veux pas m'embrasser. ». Personne ne veut t'embrasser. Et surtout pas lui.  




JUILLET 1978. MANOIR DES SELWYN, ANGLETERRE. Elle est belle. La pensée te frappe, t'entaille. Les cheveux blonds reflètent le soleil, jettent des lumières sur les plantes de ta serre. Et la salive se bloque, ils s'en moquent tous, révoquent tous. Tu n'es pas fait pour avoir de désirs, tu n'auras aucuns plaisirs. Instrument, tu ne peux nier la beauté, la tendresse de ses gestes. Mais l'attractivité, les désirs sont morts-nés, avortés. Tu ne ressens rien, rien de rien. Leona Castelli-Selwyn est belle à en crever, à s'en damner, mais ton cœur reste vide, en crise. Une pensée fugace te terrasse, t'écrase. Tu devrais être heureux de la frôler de tes doigts, de ne voir qu'elle n'est qu'à toi. Le blanc de sa robe trace des courbes défendus, imprévus. La poitrine est trop lourde, les hanches trop rondes, le bassin trop étroit. La dentelle n'émerveille pas ton âme, ne te donne pas l'envie de tout arracher, de tout accrocher. « J'ai apporté du vin. », tâtonnes-tu, hésites-tu. Le mariage arrangé, a-t-il dit, t'apportera la stabilité. Tu n'as rien  à décider, tout à accepter. Tu dois juste obéir, t'interdire de les trahir.

Tu ne sais que les décevoir, ne pas voir ce qu'ils sacrifient pour toi. Les yeux verts s'accrochent aux tiens, son anglais est un peu bancal, banal. « Merci, un murmure sous les dorures, les blessures. Elle a le sucre, le sel & le miel dans les accents de sa voix. Elle a cette méditerranée sur la peau, sous les mots. C'est un cadeau de ta famille. Et les yeux se baissent, t'agressent le cœur. Tu commets une autre erreur. Tu es désolé, tellement navré, de ne pas être assez parfait. Et tu sais qu'on l'a vendu, abattu en plein vol, en plein envole. Je ne voulais pas te blesser. ». Tu n'as jamais voulu forcé, obligé. Il y a juste cette vieille sensation d'inachevé entre tes côtes, ces vieux instants de dénis.

« Dorrian, pourrrquoi … m'as-tu épousé ? ».
Foudroyé, dans un mouvement souple, tu défais le bouchon. Comment lui avouer, lui dire la vérité ?

La brûlure de l'alliance te rappelle les confidences de ton père. Elle est le ventre de ton héritage, t'a-t-il imposé, agressé de ses yeux, de ses aveux, fais ce que tu as à faire. Tu n'es pas forcé de l'aimer, de la désirer. Tu peux juste simuler, ne rien montrer.  Tu fais glisser le liquide rouge sang dans les coupes. Ne nous déçois pas, ne les déçois jamais ou crève, n'espère pas de trêves. Tu portes la coupe à ton nez, les yeux se ferment. L'odeur glisse entre vieux parchemins, citron & quelque chose de peu familier, d'étranger, pas tout à fait connu, mais pourtant connu. Tu avales le breuvage, tu signes les saccages & les ravages de ton mariage. « Parce que je t'aime. », quelque chose d'inhabituel brille dans tes yeux, quelque chose de magique. Et l'Amortentia coule dans tes veines, sème l'amour éternel en fiction, en pulsion. Tes mains coulent contre le tissu de sa robe, venant l'approcher, la rapprocher dans un baiser.   



Dernière édition par Dorian Selwyn le Lun 21 Sep 2015 - 17:33, édité 46 fois
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cœur à cœur.
miettes à miettes


❝ fils de rien ou fils de roi. ❞où tu seras je serai à tes côtés

 OCTOBRE 1981. MAISON LONDONIENNE DE LEONA&DORIAN , ANGLETERRE. Les petits pas s'activent. « 'Pa ! », les yeux clairs te scrutent & tu souris, un peu timide, un peu trop sensible.  Le sourire est franc, tendre. « Lubby a dit que z'irais. J'irai, Tobias. Il fronce les sourcils de sa bouille d'enfant, hésite un instant. Z-J'irai. Avec toi. ». Tu ébouriffes ses boucles en douceur, en lenteur, semant la pagaille dans ton sillage. Tu n'es pas comme ton père, tu ne seras jamais comme ton père. Tant pis si Tobias n'est pas parfait, si il est imparfait. Il est un peu de toi, un peu de ce que tu laisseras derrière toi. « 'Pa, tu décoiffes moi ! », tempête le garçon de ses petits poings dans son pyjama de soie. « Ce n'est pas de ma faute si ça sent toujours bon & que c'est tout doux, souffles-tu. Ça me donne envie de te manger. Ah non ! 'Pa pas manzé Tobias. ». Un rire claironne, résonne. Il est si facile à aimer, à  piéger. Quand t'en lasseras-tu ?

« Œuf de toi bouger beaucoup trop, sss. Et crier. Et pleurer. Et exiger de compter mes écailles. », Séphir darde sa langue, agacé, vieilli par les années. « Alors comme ça, tu fais des misères à Séphir ? Pas qu'un peu, tsss. Le serpent se fait blasé & usé alors que la moue reste innocente, un peu décevante & l'enfant fixe le reptile d'un air mauvais. Ze ne vois pas de quoi tu parles, 'Pa. ». Il sait mentir, il sait trahir. Au fond, tu es un peu jaloux, il est déjà plus adapté, plus aimé de cette famille. « Tu ne dois pas mentir, Tobias. Tu sais que je déteste ça. ». Combien de fois ne t'écoutera-t-il pas ? Combien de fois te coûtera-t-il ton cœur, des centaines d'erreurs ? Tu en as vu mentir, se salir pour finir en cendre, balayé par l'écume des jours, des contours de la tendresse. « Mais c'est lui ! , la langue claque, le coeur se fait vorace, tenace. Les serpents ne mentent pas, Tobias. Et tu sais très bien ce qui va t'arriver si tu continues à le provoquer. Il va se défendre & tu vas pleurer. ». Tu entends déjà ses larmes rebondir sur ses joues tel un collier de perles cassé, éventré. « Arrête de grrronder cet enfant, Dorrian. » , la voix de Leona te fait lever les yeux, mordre tes lèvres. Et tu laisses Tobias se défiler, filer derrière sa mère. la tension ne porte aucune passion, juste la déraison des amours blessés, facilement achevé. Il n'y a même pas de tendresses, pas de caresses. Elle raconte dans l'ombre que tu ne l'as jamais aimé. Sans doute, n'aimes-tu pas non plus ton fils. « Je suis désolé d'être soucieux de l'éducation de ton fils.  ». Et dans l'amertume, il se cache les blessures, les murs. Et tu sais, qu'en silence, à demi-mots, elle te prend ton fils. Et tu ne cesses de reculer, de fuir, de t'enfuir. Peut-être que c'est mieux ainsi. « Navrrré de te tirrrer de ton laborrratoire & de tes plantes, chérrri. Navrrré d'être ta famille.  », et les reproches filtrent, s'infiltrent. Vous n'avez jamais su, pu être complices. « Que fais-tu avec ce manteau? Tu pars encore, comme c'est habituel. Où vas-tu? Les dents se serrent, s'enserrent. Où vas-tu? Que fais-tu? Quand rentres-tu ? Tu es las de ses questions, de ses interrogations. Et la panique t'enlace, t'écrase. Fuir, maintenant.  Voir ma soeur & ma filleu-. Comme d'habitude, tu nous abandonnes, moi & ton fils, pour ta soeur & sa fille. On voit qui comptes vraiment pour toi. ». C'est faux, c'est toujours faux, tu n'as juste pas assez de mots.




DECEMBRE 1982. MANOIR ROWLE , ANGLETERRE. « Bonjour Dorian, Anne murmure lentement & doucement, un peu perdue, un peu vaincue. Le thé caresse ses lèvres, elle pensait sûrement trouver une trêve dans son mariage, loin des rages des tiens. Anne, la voix est un peu sèche, un peu sensible, doucement fragile. J-J'ai apporté quelque chose pour l'anniversaire de Lucrezia. Je peux entrer ? Tant que tu respectes les règles, petit frère, tout va bien. » « La pimbêche n'a pas beaucoup changé. », susurre Séphir dans ta manche, avec un bâillement fatigué, éreinté. « Tobias, tu viens ? », le petit garçon fait oui de la tête, silencieux, un peu intimidé, jalousant cette enfant qui te prend tout ton temps.  Tu t'avances d'une démarche souple, comme si tu connaissais bien les lieux. Le paquet reste collé à ton torse. « Tobias reste avec Tante Anne, veux-tu ? », tu ne vois pas le visage de l'enfant se refermer, se braquer. Il croyait que pour une fois, tu allais rester, tu n'allais pas l'abandonner. Loupé.

« Bonjour Lucrezia, les yeux vairons se posent sur toi, brillent d'une lueur tendre. Comment vas-tu ? Ses cheveux blonds sont longs. La robe est légère et douce. Je t'ai apporté quelque chose. Tu poses le paquet entre vous deux, laissant Séphir s'assoupir dans ta manche. Ce n'est pas grand chose. ». Elle est toujours un peu froide, un peu glacée, les mots restent bloqués comme avortés. Pris au piège, tu ne lui demandes jamais de répondre. Tu préfères faire la conversation, parler plus que de raison, ne pas l'obliger & la forcer. Elle tire sur le nœud, déchire le papier & voilà que s'expose Le Laboratoire du Petit Alchimiste. « Tu veux ouvrir ? », elle fait « oui » de la tête & en douceur, tu soulèves la boite, faisant sortir de ta manche le petit nez endormi de Séphir. « Il est fatigué, ça ne te dérange pas ? » « Il est beau. », le sifflement t'étonne, t'étiole mais tu souris, tu ris. « Oui, il l'est. Tu veux caresser Séphir ? On ne le dira pas à ta maman, d'accord ? ». Un « Oui »  plus énergique & tu dévoiles Séphir endormi la tête à l'envers. « Il ne voulait pas lâcher. », elle s'en fiche & vient paresser de ses doigts le long des écailles. Séphir ouvre un œil, laissant un bâillement lui échapper. « Bonjour princccesse. ». Il glisse venant chatouiller son nez de sa langue. « Tu chatouilles, sss. ». Et le sourire grimpe dans tes yeux, signant tous les aveux.




JANVIER 1985. MAISON LONDONIENNE DE LEONA&DORIAN , ANGLETERRE. « Cesse de faire l'enfant, Dorian. », la langue claque, & ton père t'observe, l’œil sévère. Blotti dans la couette, tu refuses de sortir, tu veux juste te laisser mourir. « Ce n'est pas la mort d'un esclave qui doit t'émouvoir. », le corps sans vie te déchire encore la mémoire. Bien sûr que ses jours étaient comptés, bien sûr que tu devais t'y préparer. Mais tu as toujours refusé de voir, d'entrevoir la vérité. « Je ne comprend pas. ». Il n'a jamais rien compris, jamais rien appris. Ton excessive sensibilité n'est qu'un signe de ta faiblesse, un détail à écraser pour te modeler, te façonner. « Choisis un autre serpent & avance. Même moi je partirai, un jour. ». Et tu doutes d'être triste. « Il faut te reprendre. ». Tu ne veux pas, tu ne peux pas.

Séphir glisse encore entre tes doigts, lourdement, brutalement. Les écailles sont glaciales, elles font mal encore sur tes mains. Tu voulais juste le réveiller, entamer une nouvelle journée. Tu n'as rien vu arriver, tu n'as pas senti ton cœur se bouleverser & se ravager. Séphir est mort. Et Séphir n'était pas un esclave. « Tu devrais être plus soucieux de ta descendance, fils. », éternelle ritournelle, mettre tes mains sur tes oreilles ne t'épargnera pas les mots, ses maux. Un fils ce n'est pas assez. Ce n'est jamais assez. « Charles a perdu son épouse. Ekkerhardt a eu deux enfants & s'est remarié. Qu'en est-il de toi ? Dois-je croire ton épouse qui parle de ton impuissance à qui veut l'entendre ? ». L'humiliation coule en hésitations. Tu ne veux plus les entendre parler, tu ne veux plus pleurer. Tu veux juste qu'on te laisse ici.  « Fais-moi un autre petit-fils, Dorian. », dans sa voix gronde la sentence, les indifférences. Il n'a jamais arrêté, ne s'est jamais contenté de te réduire. En charpie, tu es déjà détruis. Et tu entends à peine ses pas & la porte se fermer, te délaisser.

« Papa, tu veux jouer ? », de sa petite main, Tobias tire un peu sur la couverture. Il ne comprend pas tes blessures & les usures. Il ne sait pas que derrière les sanglots étouffés, tu te caches, tu t'arraches. « Plus tard. ». Plus tard, c'est quand ?  « Tu fais quoi caché ? Ssss. Tu échappes au Sssans-écaille aussi? », et dans la lumière filtrée, tu détailles la petite forme de la vipère. « Moi, c'est Dénérysss. Et mon papa, il est devenu tout dur, mais il m'a dit d'être forte. Z'ai un oeuf à protéger, il a dit, sss. Tu l'as vu?   ». On dit que les serpents sont d'une excessive fidélité. On dit que jamais ils ne laissent leurs petits seuls. On dit que tu es aimé d'eux.



SEPTEMBRE 1990. GARE DE KING CROSS, LONDRES, ANGLETERRE. « Tu nous écriras ? », murmures-tu en ébouriffant les cheveux de ton garçon de onze ans. « Maman a dit que tu ne viendrais pas. Tu n'étais pas certain d'être là. Et en te mordant la lèvre, tu réajustes l'écharpe autour de son cou. C'est un peu con, un peu fou de vouloir le toucher, de s'assurer que tout ira bien. Maman dit beaucoup de choses, j'en dis beaucoup d'autres. Tu souris, timide, tranquille. Oh ? ». Et tu hésites un instant, un moment, dois-tu piétiner sa mère ou ne rien dire, fuir ? « Ne t'inquiète pas, ce sont des affaires de grands. Quand est-ce que je serai grand, Papa ? Quand tu seras au moins en septième année, ris-tu, t'entends-tu dire. Oncle Charles dit que ce sera quand je saurais faire de la magie noire & oncle Ekkerhardt dit que ce sera quand je pourrai toucher une femme. Tu rougis, rosis. Tu ne devrais pas le laisser avec tes frères. Eux aussi vont te l'enlever, te le tuer. Ils ont tords. ». Tu murmures & tu embrasses son front doucement, calmement. « Quand tu te sentiras grand, tu seras grand. », souffles-tu. En attendant, il est un peu à toi, un peu de toi.

Tu poses tes lèvres sur son front, maladroit, peu adroit. « Papa, tu m'aimeras toujours, hein? Pour toujours, Tobias. ». Sans hésitation, tu réponds. Sans un doute, tu offres l'amour. Il est un peu de ton cœur, celle que tu adores, chéris. Tu espères juste que tout ira bien, tout sera bien. Il est un peu de toi & si on le touche, tu meurs un peu, souvent, beaucoup trop. « Ecris-moi, n'oublie pas. ». Tu ne veux pas qu'on t'oublie, qu'il t'oublie.


❝ Tu n'es pas un prince, tu es un assassin ❞ tu n'es pas l'un des joueurs, tu es un pion.

 OCTOBRE 1995. SAINTE-MANGOUSTE , ANGLETERRE. « Tout va bien, Leona, je suis là. », les doigts dans les siens, tu la presses douloureusement. Tu n'aurais pas dû la toucher, encore. Tu n'aurais pas dû essayer. L'amortentia est un jeu dangereux. Et tu as succombé pour un dernier enfant, pour assurer ta descendance. Tu observes les larmes dégringoler de son visage. La douleur est terrible. La douleur est brutale. Tu n'aurais jamais dû. Tu la serres un peu plus. « Je t'en prie, accepte la potion. », elle va tuer l'enfant qu'elle porte, elle va tuer l'amour qui dort en elle. Monstre, tu veux juste préserver ta fille. Prince égoïste, tu ne désires que ce bébé qui se bat, qui danse dans ses entrailles. Tu ne veux pas perdre cet enfant. Tu ne veux pas vivre sans cet enfant. Tu ne peux pas renoncer à l'amour qui te  tord le cœur. « O-oui. », le mot est faible & le médicomage s'exécute. Il enfonce l'aiguille dans son bras, elle se détend. Elle pousse & les cris se font entendre, brutaux, faisant vaciller ta raison. Tu lui échappes un peu stupide, un peu avide de la voir. Ta princesse est emportée, nettoyée & elle te revient. Une touffe sombre de cheveux te fait succomber. La princesse a à peine crier & tu la berces, lentement, tendrement, tranquillement. « Coucou Madelyn. », tes lèvres se posent sur son front, doux. Tu renoues avec l'amour. Tu y crois un peu.





OCTOBRE 1997. MAISON LONDONIENNE  DE LEONA&DORIAN, LONDRES . Ton sourcil se lève, tu observes ton client, interdit. Tu te frottes la barbe qui te mange les joues, qui manges ta raison. Tu croises les bras avant de soupirer. « Ce sera plus cher. », tu ne poses pas de questions, tu ne demandes pas à qui vont servir tes poisons. Le silence est d'or, le secret est nécessaire. Tu ne dévoiles jamais l'identité de tes client, closant tes lèvres, leur promettant un anonymat certain. La pièce de la maison est insonorisée, la porte scellée. « Je peux me le permettre,  monsieur Selwyn. », un sourire explose. Bien sur, il est riche, il peut tout avoir, il peut tout se permettre. Tu te mords la lèvre. Tu es le meilleur, tu le sais. Si tu échoues dans les sorts, les potions n'ont que des rares secrets pour toi. Inventeur, créateur, fabricant, commerçant, tu jongles entre les rangs, les statues. « Je le sais. Mais êtes-vous sûr de vouloir celles-ci ? Elles sont voraces, toxiques & horriblement dangereuses. », lâches-tu. Les potions sont le seul sujet qui s'efface sous ta timidité. Tu n'as pas peur de parler de ces longues & fidèles amantes.Tu ne crains aucuns jugements. Tu ne connais aucunes craintes. « Absolument. », il hoche la tête.

« Soit. Combien de flacon souhaitez-vous ? », la plume s'agite. « Douze. », douze objet de mort, douze horreurs créés du bout de tes  doigts, livrés à un monde toxique & ravagé par l'horreur. La détresse s'est tuée, ne laissant que la paix sur son sillage. Le monde est plus laid, pourtant les affaires tournent & tout se succède. Tout va trop vite. Tu ne peux pas oublier les blessures du passé. Tu ne peux pas croire que cette guerre se taira, vous oubliera. Tôt ou tard les plaies se réouvriront. Tôt ou tard tu devras prendre parti. « Repassez en fin de semaine. », il s'éclipse, te laissant seul, te laissant inquiet. Quel est votre avenir  à tous ?




JANVIER 2000. MAISON LONDONIENNE  DE LEONA&DORIAN, LONDRES . « Combien de fois m'as-tu trrrompé, Dorian ? », l’hystérie est proche, véloce, féroce. De ses dents, elle grignote, gigote sur les accords de ton cœur, de tes erreurs. La beauté s'est fanée, le quotidien idyllique est crevassé, bouleversé. Les accusations sont répétitives, intrusives. Et tu as peur de céder, de la tuer. La magie brûle sur tes doigts. « Combien ? », siffle-t-elle. « Tu vas réveiller Madelyn. », murmures-tu, agacé, exténué.   Tu  as tout fait pour établir des limites, ne pas attenter à son bien-être, être un « bon » époux. Enfermé dans ton laboratoire, tu n'en sors que rarement, pas tellement. Tu ne dilues ton désespoir dans les potions que tu confectionnes dans le noir. « Ca t’arrange bien d'évoquer ma fille quand tu le veux bien. Comme Tobias. Tu es aux abonnés absents. », la bouche est pleine de reproches, le cœur t'accroche, te décoche le coup de trop. « Et après tu te plains que ton fils ne t'aime pas ? ». Assez, c'est assez, tu lui as tout laissé, tu as tout abandonné. « Je ne me suis jamais plains de Tobias. Je sais très bien que tu fais un sport de le retourner contre moi. », le coup file, défile. « Par Merlin, Dorian, enfin, tu parles. ».

Et l'énervement palpite, se devine sous tes doigts. Le cœur se meurt, plein de rancœurs, de douleurs. Les frictions s'emparent de toi sous les déraisons, les questions, les hésitations. Tu fais tout mal après tout. « On est malheureux ensemble. », souffles-tu, en passant une main sur ton visage. Pourquoi restez-vous ensemble, alors ? Pourquoi s'acharner ? « Tu veux me quitter, maintenant ? Pour t'afficher au bras de ta petite Susanna, je parie. Les petites jeunes, les apprentis, ça te connaît bien, après tout. Et la panique dodeline, se dessine, ivre de tes entrailles. Et tant pis si tu défailles, dérailles. Ça ne se passera pas comme ça, Dorian. La harpie piétine, t'assassine. Je vais te prendre tes enfants, tu m'entends ! Plus jamais, tu ne verras Madelyn. », la langue s'arque, et tu te bousilles. Pas ta fille. Elle va te prendre ta fille. . La baguette crépite. Étincelles vives & rouge brûlantes s'échappent, te terrassent & s'inspirent du tonnerre de tes émotions. Tu es océan de tumulte, de lutte, encore & encore, tes vices te condamnent. « Je n'ai pas dit ça. Tu oses me mentir, encore» sa langue siffle, frise & sa voix t'horripile. Elle hurle « Traître. Tu n'es qu'un traître. ». Ta colère est froide, lente, glissant dans ton âme, gelant la moindre raison. La baguette devient brûlante, elle s'échappe d'entre tes doigts, roule au sol. Fureur te guide. Fureur souhaite qu'elle se taise.

Traître. Tu es illogique, désarmé & stupide. Tu es ivre de menace, assoiffé d'un pouvoir toxique & voleur. « Monstre ! », elle hurle l'insulte qu'il hurle tous quand tout va mal, quand tout dérape, quand tu les déçois. « Tais-toi, Leona. », tu sembles froid, calme, assuré. Tu semble ne pas ressentir le feu qui t'assaille. Tu sembles  ne pas capturer l'étendue de ta rage. « Je vais dire à tout le monde ce que tu es. Je vais empêcher Madelyn de t'approcher. », et tu exploses, dangereux, monstrueux. Pas ta fille. Jamais ta famille. Elle n'a pas le droit. La princesse est la seule qui compte. La princesse t'a fait tout oublier.

«  Vas crever, Dorian ! », gronde-t-elle, levant sa baguette, décochant un sort. Un frisson s'arrache à ton dos. C'est donc la fin ? Tes yeux se ferment, tant pis. « Papa ! », Madelyn hurle, Madelyn tombe. La princesse est morte. Leona hurle & le bruit mat de son corps s'étouffe contre le tapis. La magie s'est faite agressive, instinctive. Et Denerys observe le carnage, le saccage. Ta  femme est éventrée, tuée. Le sang coule mêlé à celui de ta fille. « M-Madelyn ! », brutalement, douloureusement, tu t'arraches & files vers ta fille. Elle respire, elle inspire. Le sang coule pourtant & elle suffoque, s'étouffant, te brisant un peu plus, toujours plus. « T-Tout va bien, princesse. Re-Regarde je suis là. », tu appuies tes mains pour retenir la vie, pour contenir le naufrage & les rages. « 'Pa ? Ma-Maman … Où ? Pas laisser moi, hein? », tu blêmis, pâlis.   Elle ne doit pas savoir, elle ne doit rien voir. « Tout ira bien, Madelyn, je vais tout arranger. ». Tu vas tout réparer. C'est promis, c'est juré.

[…] Tes mains sont tremblantes, vacillantes & le sang reste imprimé, gravé sur ton épiderme. Qu'as-tu fait ? « Vous n'êtes pas forcés d'aller à Azkaban, monsieur Selwyn. Le sourire se fait plus véroce, plus véloce. Le mangemort t'observe, te détailles. Tout dépend de combien vous êtes prêt à mettre pour ne pas abandonner votre fille. » Sans une hésitation, sans une question, tu souffles. « Tout. Ne m'enlevez pas ma fille, je vous donnerai tout. ». Le sourire s'agrandit, te donne envie de vomir, tu te forces à déglutir. « Voilà qui est intéressant. ». Et ta liberté s'est envolée, déchirée par des mains sales.




AOUT 2001. CHEMIN DE TRAVERSE, LONDRES . Tes doigts pianotent, nerveusement sur le bois de la table. Le petit café est bien calme, bien serein, il n'est que neuf heures du matin. Et tu as peur, qu'il ne répond pas, qu'il ne vienne pas. Tu n'es pas vraiment certain, vraiment serein. Cela fait une année passée loin de lui, à fuir, à s'enfuir. Tu sais bien qu'il te déteste & tu n'as pas cherché à t'en faire ou à t'en défaire. « Bonjour Monsieur, qu'est-ce que je vous sers ? » , la serveuse  te scrute, ses cheveux légèrement ondulés, ses yeux fatigués, encrassés. « J-Je … Ta voix tremblote, s'immole. Il y a des frayeurs bloqués contre tes rancœurs, des larmes terrées dans ton gosier. Est-ce que vous auriez un diabolo fraise ? Oui, bien entendu. Un café & un diabolo fraise, alors, s'il vous plait. ». Il adorait ça quand il était petit, non ? Tu ne sais plus bien, plus très bien.

« Tobias. », tes yeux clignent & tu hésites un instant. As-tu encore le droit d'être un père ? Peux-tu te faire pardonner ? Le costume noire épouse sa peau, lui colle. Et tes yeux vrillent le bras. Il a cette saloperie, ce pour quoi tu es tenu en laisse. « J-Je t'ai pris un diabolo fraise. ». Et ça te semble ridicule, un peu vain, un peu éteint. Père aux abonnés absents, tu l'as laissé à sa mère, tu n'as pas cherché à l'en défaire. « Et tu n'as plus huit ans. », le sourire se peint navré, désolé. Tu as tant de choses à rattraper, à te faire pardonner.

« C'était ridicule. », conclus-tu.
« A votre image, Père. », assome-t-il.

Et ça te fauche, ça t'enfonce & te démonte. Depuis quand te déteste-t-il si fort ? Tu veux pourtant combler la distance, balayer les indifférences. « Je n'ai jamais vou-. Si vous l'avez désirez, claque-t-il. Et dans ta manche Dénérys darde sa langue, menaçante. Elle sent le pouls accélérer, la situation t'échapper. Non, je n'ai jamais voulu le décès de ta mère. Vous étiez pourtant rudement content de vous en débarrasser, père. ». Le silence prend place. Et de tes mains, tu tentes de le toucher, d'établir une intimité.  « Non, ce n'est pas ça, Tobias. J-Je te jure. Vous jurez ? Elle savait que vous alliez la tuer, que vous ne l'avez jamais aimé, sûrement que vous la trompiez. Elle savait & pourtant, elle a espéré. Elle a toujours espéré. Quel gâchis. ». Le dédain coule dans ses yeux, et tu rends les armes, tu te damnes. Tu as bien compris, bien appris ; Tu es un mauvais père. « Et j'espère que vous auriez la décence de me remettre Madelyn. ». Les lèvres tremblent & brutalement, Dénérys sort, venant se jeter à la gorge de Tobias. Et tu l'attrapes, la rattrapes dans un sifflement. « Je ne peux pas faire ça. Non, je ne le ferai pas. Madelyn est mon enfant & toi aussi. ». Ce n'est pas grave si tu ne peux pas me pardonner. Moi, je te pardonne tout.



JUILLET 2002. LA COURS DES SOUPIRS, ANCIENNE FERME RÉNOVÉ, ANGLETERRE. « Papa. », les yeux clairs se portent vers la fillette. Les cheveux bruns forment des boucles douces & les yeux sont d'un bleu sombre, bleu abyssal, fatal. Dans sa jolie robe d'enfant, Madelyn te fait un sourire, capture un rire. « Qu'y a-t-il princesse ? », tu fermes le livres en douceur, en lenteur. « Oeuf a trouvé quelque chossse. », la petite couleuvre dépasse légèrement du col de la robe, dardant sa langue vers toi. « Mais je voulais le dire à Papa, la moue s'installe, pourtant tu perçois le frisson d'une excitation dans son regard. Tu es un vilain, vilain serpent, Saskia. ». Mais la couleuvre s'en fiche & déjà ferme les yeux. « Z'entend pas les mini-oeuf qui donne pas ssaud. », elle baille, montrant ses crochets, se blottissant un peu plus contre ta fille, enlaçant sa taille. « Mais ! », souffle-t-elle d'indignation, caressant pourtant la tête qui dépasse. « Mh, sssça, z'aime bien, sss. ». Saskia était à la limite d'être un chat, elle avait tendance à chercher & trouver la chaleur de Madelyn pour dormir ou s'enfuir. D'une excessive fidélité, elle avait déclaré qu'elle était sienne, souveraine. « Qu'as-tu trouvé, ma puce ? », souffles-tu. Et dans une moue, elle vient attraper ta main, accrocher tes doigts. « Il y a quelque chose. Un humain, sss. Abîmé & même pas bon à grignoter. Tes sourcils se froncent, les lieux sont protégés, cachés. C'est bien pour ça que tu t'es exilé, réfugié ici, non ? La maison de Londres avait fini par être vendu après que les journalistes aient désertés le pas de la porte. Le calme t'est essentiel, éternel. Et personne ne comprend vraiment le meurtre de ton épouse. Quelqu'un, alors, princesse. Il t'a fait du mal ? Non, il a juste demandé à te voir. Me voir ? Oui. ».  Et le frisson d'une peur se métamorphose en horreur. Tu as déjà aidé. Tu leur as donné leur part. « Un de nos amis ? Vous les appelez comme ça pour ne pas attirer l'attention, de questions. Elle a fini par comprendre, par apprendre que les mangemorts ne sont que l'horreur qui gangrène ton cœur. Non. Lui a l'air beaucoup plus … Sssale. Et moche. Très, très moche. ». Tu te mords la langue. Chien tenu en laisse, tu n'es que le pantin sans fil & trop fragile de ta douloureuse existence sans patience. Les chaînes sont lourdes, invivables, glaciales. Tu obéis & tu tues un peu, toi aussi.

« S-Selwyn ? ». Le souffle se coupe, se découpe. C'est à peine un enfant sorti de l'innocence. Le sang trempe l'herbe, gicle contre les marches. Il s'immisce, glisse, tendant les doigts vers toi, suppliant, agonisant. « Blessé. Aidez ... moi. », la langue claque, s'écrase. « Madelyn, apporte de l'eau chaude dans le salon, dépêche-toi. », la fillette s'éclipse. Et d'un mouvement souple de ton poignet, d'un murmure, le corps gémissant se soulève, se lève. « Mal. P-Pitié. », tu perçois les brulures & des restes de poudres, que s'est-il passé? « Et sssi c'est un insssurgé, Dorian? », Denerys glisse de ta manche & observe le demi-mort. Un instant, tu te suspends, te reprends.  « Tu les as déjà aidé & ils croient que tu es l'hopital, sss. Il va mourir, Denerys, je ne peux pas laisser ça se passer. ». Tu as promis, tu as juré, non ?  Tu vas tout arranger. « Papi - Grand-père. Ne va pas être content, sss. On ne lui dira pas. ». Tu ne lui diras rien, absolument rien. Tu l'as suffisamment déçu, n'est-ce pas ?



Dernière édition par Dorian Selwyn le Mar 22 Sep 2015 - 10:42, édité 39 fois
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Rewelcome mon chaton ! foufou
Tu le sais, mais j'aime déjà Dorian, je l'attendais impatiemment, je vais le couvrir d'amouuuuuuuur ! Avec Sue, avec Ekke, même Felix dit qu'il est up pour un câlin ! chou huug Et puis... sa bouille lui va TELLEMENT bien ! SI torturé, si charmant, dieu que je l'aime ! yeux kr
Courage pour le restant de ta fiche ! hug
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3e compte, ok. Moi j'ai mis 3 mois pour en faire un seul, et seulement la présentation, coucou. mdr
J'ai hâte de lire tout ça, je sais déjà que ça va être parfait comme d'habitude. :siffle:
Et puis, Hugh Perfection Dancy... :russe: bave bave bave Je suis content que tu aies trouvé refuge sur Excidium, et que tu aies trouvé une inspiration aussi rapide et qui te fait faire d'aussi jolies choses. kr Je veux un lien avec lui aussi. Arrow
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Rebieeeevenue mon T-Reeeex kr huug mine
Tu sais déjà tout jule ce perso il roxe du poney sisi (et puis Selwyn owi han SELWYN QUOI !)
Boooon courage pour la rédaction de ta fichette (tu as pris les devant pour l'histoire cette fois et prévu l'emplacement supplémentaire mdr ) et j'ai hâââte de voir Dorian jouéé inlove
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Tu sais que je t'ai reconnu à l'écriture? J'étais "huh y'a des mots qui rime toute les deux lignes JE CONNAIS CE STYLEZ DE GUEDIN" gaah calin calin calin

He bien un Selwyn dans la place trognon J'adore comment si tu mets Désirée au-dessus de Dorian, on dirait que vous vous regardez :o!!

Courage et chantilly kiss . Je viendrais t'embêter ici aussi QUOIQUOI JE T'EMBÊTE TOUJOURS ♥️ De toute façon, Sergueï est dans famille yeah
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Parrain bde
Je pardonne votre silence pour cette fois parce que, étant « morte », je n'ai pas grand chose à perdre mas c'est mal de rien dire comme ça snif snif
Courage pour cette nouvelle fiche, Dodo Selwyn en voie de disparition va tout casser avec ses beaux yeux bave
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Comme t'es mauvaise langue bde
(& tu sais que ton Dodo a la même tronche que le frère de Vince ? ow on va pouvoir faire un truc drôle potte )

Rebienvenueeeee. Avec ce perso qui promet kr Si tu as des questions, ne les pose pas. Tu connais la maison depuis le temps wi

Je te papouille tout foooooort inlove
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June Winchester
June Winchester
‹ inscription : 13/02/2014
‹ messages : 2868
‹ crédits : moi et ma signature à crackle bones.
‹ dialogues : lightblue
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‹ liens utiles : présentation - reaghan - ronald - daphne - mood - lyanna - lorcàn - remus
‹ âge : trente ans. (01/06/1974)
‹ occupation : à la renaissance du phénix, je n'ai pas de métier (la faute au gouvernement qui estime que les loups-garous sont trop dangereux pour avoir un métier).
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : septembre 1984 et juin 1991.
‹ baguette : Elle est en bois d'ébène avec une plume de phénix à l'intérieur et mesurant vingt-quatre centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 7587
‹ réputation : À Poudlard et jusqu'à sa morsure, on la connaissait parce qu'elle ne ressentait pas la douleur et qu'elle passait plus de temps à l'infirmerie pour vérifier qu'elle ne s'était pas fait mal qu'en cours. Elle a été joueuse de Quidditch aussi et pas une mauvaise. C'est un sport qu'elle a toujours adoré et qu'elle aurait bien continué par la suite. Puis après sa morsure, sa maladie s'est guérie grâce (ou à cause du) au gène loup-garou et on a fini par l'oublier. Puis après elle a été recherchée parce qu'elle a fait partie de l'Ordre du Phénix puis des insurgés. On l'a connu comme étant le rebut de Severus Snape. Puis de nouveau une insurgée. Puis héros de guerre, mais un héros qu'on remercie par un simple sourire et une petite somme d'argent, pas un héros qui mérite l'Ordre de Merlin. Vous comprenez, elle n'est pas normale. L'Ordre de Merlin, June s'en moque, mais elle ne supporte pas le snobisme de ce gouvernement qui se veut tolérant. Depuis la fin de la guerre, June se renfonce dans l'anonymat et ça lui va très bien.
‹ particularité : Loup-garou. Totalement. Elle a été mordue par Claevis, un membre de la meute de Thurisaz en 1995. La cicatrice est toujours visible et bien brillante sur son flanc gauche. Le gène lui a permis de guérir de sa maladie d'insensibilité congénitale à la douleur, mais il lui a fait perdre son boulot d'Auror aussi.
‹ faits : uc
‹ résidence : à storm's end.
‹ patronus : un renard roux
‹ épouvantard : le feu.
‹ risèd : Teddy avec Dora et Remus. Et puis elle avec Elijah et leurs enfants. Des enfants qui ne souffrent pas du gène du loup-garou.
http://www.smoking-ruins.com/t6908-june-shadow-of-the-colossus
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Ah mon dieu Dancy cute sérieusement, dommage que June soit pas une sp (ok je sors). Hâte d'en savoir plus sur ce personnage en tout cas trognon rebienvenuuuue et re bon courage pour cette fiche yeah
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