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Sometimes affection is a shy flower that takes time to blossom. Tumblr_n6ajjbPLul1tbh1dho1_500NOBODY ACCEPTS HIS FATE WITHOUT SHEDDING A TEAR.

Tac. Tac. Tac. Un bruit continue qui résonnait dans toute la maisonnée. Tac. Tac. Tac. Incessant et entêtant dont la portée aurait pu irriter le propriétaire si celui-ci ne s'était pas trouvé complétement absorbé dans la lecture du troisième volume d'une anthologie portant sur la nécromancie. Assis dans un large fauteuil Napoléon, laissant son imaginaire aux mains d'une fantasque imagination à qui il donnait des élans de réalité, il fut dérangeait par les menues excuses d'un petit être dont la frêle silhouette se dessinait timidement sur le pas de la porte. Un elfe de maison qui attendait que son maître lui laisse l'occasion de parler, ce que Roman fit d'un simple geste, las, de la main. « Une grande chouette à laissé ça pour vous. », tremblant, les yeux rivés au sol il tendait au Travers une lettre parcheminée dont un sceau de cire maintenait encore la confidentialité. Surpris par ce soudain arrivage de courrier tant cela se trouvait être rare, il hésita un instant avant de poser son livre sur le guéridon qui se trouvait à coté de lui et de se saisir de la lettre tout en se relevant. L'elfe de maison, n'attendant pas même un quelconque remerciement s'était déjà évaporé dans la nature, retournant certainement dans la cuisine pour vaquer à ses occupations.

Toujours interdit par la soudaineté de l'arrivée de cette missive, Roman l'observait en la tenant du bout des doigts, la faisant tourner pour observer tour à tout à sceau qui la cacheté et son nom écrit avec une grande finesse. Aucun doute n'était possible, elle lui était bien adressé. Alors, il la décacheté avec soin avant de la déplier pour mieux en lire le contenu.

« Monsieur Travers,


J'ai appris, il y a quelques jours, que ma fille était venue vous causer quelques désagréments au sein même du ministère, et qu'elle avait remit en cause l'accord que nous avions passer au sujet de l'union de nos deux familles. Connaissant mon enfant, et ses manières parfois indélicates pour une demoiselle, je m'attendais à recevoir des nouvelles de votre part pour me signifier que vous ne souhaitiez plus voir cet accord perdurer. Néanmoins, je souhaiterais m'en assurer en vous l'entendant dire de vive voix, et c'est pour cela que je prends l'initiative de vous inviter à dîner ce soir si rien ne vous en empêche.

Cordialement.

Ollivander. »


Quelque peu interloqué par cette invitation, surtout après l'altercation plus que cavalière qu'il avait eu avec Siwan Ollivander, il resta un instant coi relisant encore deux ou trois fois les mots qui s'étalaient sous ses yeux. Pas vraiment coutumier des faits, il se demandait ce qu'il fallait faire en de telles circonstances, puis finalement après un instant de réflexion, il sortit de sa torpeur pour écrire sur un morceau de parchemin qu'il viendrait. Appelant son elfe de maison qui apparu après à peine quelques secondes d'attente, il lui transmit la missive avec l'ordre de la faire envoyer à la demeure Ollivander.

Désormais, si il était libéré des convenances, il n'en restait pas moins en proie à de nombreux questionnements, et s'il tenta durant un long moment de les noyer dans sa lecture, il dû bien vite abandonner l'idée qu'il arriverait encore à travailler ce jour là. Au lieu de cela, il donnait l'impression de tourner en rond comme un lion en cage, s’arrêtant souvent devant la fenêtre de la pièce pour admirer les maisons qui déjà avait abandonner leurs habitudes estivales et avait rallumer leurs cheminées. Si lui ne l'avait pas encore fait ce n'était pas parce qu'il était pingre, bien loin de là, mais parce qu'il appréciait l'idée même de sentir le déclin des saisons avec le froid qu'il s'installait pour les mener tout droit à l'hiver.

Emporté par son flot de pensée, il n'en sortit qu'alors que le long pendule de son horloge se mit à sonner annonçant qu'il était dix-sept heure. Dix-sept heure et il n'avait toujours pas bouger d'un pouce. Toujours pas vraiment présentable dans ces vêtements qu'il ne portait jamais que dans l'intimité de sa propre demeure. Il prenait alors un bain rapide, et prenait avec autant de rapidité une décision quant à la façon dont il s'habillerait. Le noir était de rigueur. Le noir était toujours de rigueur quand on était un Travers. Néanmoins, avant de s'habiller et avec un léger temps de retard qu'il se rendait compte qu'il n'avait pas même penser à un présent pour ses hôtes... Il se sentait un peu honteux d'un tel oublie et osait penser que si sa mère venait à l'apprendre elle lui passerait un sacré savon, elle qui avait toujours œuvré pour que son indiscipliné de fils face toujours bonne figure.

A moitié nu, il se glissait vivement dans son bureau choisissant avec soin un de ces vieux livres dont il n'avait jamais eu l'utilité mais qui, il l’espérait, saurait, à défaut de faire véritablement plaisir, permettre d'enterrer la hache de guerre. Il savait qui plus est de sources sures, puisqu'elle venait de la demoiselle elle-même et du temps où ils étaient encore capable de sa parler sans se déchirer, qu'elle appréciait la lecture. Et un ouvrage sans âge traitant des créatures magiques ainsi que leur mythologie semblait être le cadeau parfait. Le posant sur son guéridon, il disparaissait alors pour n'en revenir qu'habillé et désormais près à partir alors que l'horloge sonnait encore le coup des dix-huit heure.

Sans trop faire attention, il se saisissait d'un des deux livres qui se trouvaient sur la tablette proche de son fauteuil, et s'en allait enfin là où on l'attendait. A force de transplanage il se trouvait désormais en quelques secondes à peine non loin du domicile des Ollivander, et il ne se sentait pas tellement à l'aise. Les relations et autres interactions sociales n'étaient décidément par habituelles pour lui, et cela le perturbait grandement, pourtant d'un pas qu'il voulait assuré il rejoint le perron de la grande demeure de ces hôtes et osa y frapper trois fois.
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• ROWAN #2 •

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Contre le parchemin, la plume gratte horriblement et Siwan soupire. Elle a brisé sa dernière plume récemment et si elle affectionne l'aspect délicat du cadeau d'Euphrosine, elle déteste le fait de devoir écrire avec une plume neuve. A croire que les fabricants de plumes s'obstinent à ignorer l'existence des sorciers gauchers. Résultat la pointe accroche, et à la fin de la journée, lorsqu'elle ajoute un point final aux conclusions du dernier test, Siwan en a des crampes au pouce. Agacée, elle tend et contracte sa main blanche, ses doigts massant la chair crispée alors qu'elle se lève et se tourne vers Ysolde. Son a- sa rebut est penchée sur un lourd grimoire et la vision lui rappelerait presque les leçons qu'elles ont partagées dans le passé, des vies en arrière. « Bien. Tu es libre, commence-t-elle avant de déglutir, peu accoutumée à l'acidité de ce mot ... libre, ça parait presque cruel de simplement le prononcer devant elle : Dès que tu auras fini de reporter les variations de magie du dernier prototype. » Elle voit la blonde acquiescer à ses ordres sans lui décocher un mot, et sent la morsure de la culpabilité. Pour les mots qu'elle a servis à Ysolde, elle ne mérite pas mieux. C'est elle qui l'a voulu. Ce n'est que le résultat de ses efforts acharnés pour couper leurs liens. Elle a beau de répéter ça, ça ne rend pas la peine moins douloureuse. Tout au plus, ça ne fait que l'aider à l'ignorer, bien cachée sous son vernis d'excuses.

Machinalement, elle passe une main dans ses cheveux, les libérant du chignon dans lequel elle les emprisonne toujours pendant son travail. Et ses doigts passent dans les mèches brunes pour en déloger la poussière de bois qui s'attarde. Une dernière fois, elle vérifie le feu sous la potion qu'elles ont préparée tantôt avant de sortir de l'atelier. Dans sa main, des parchemins glissés dans un grimoire qu'elle consulte, un air distrait, alors que ses pieds la guident vers la porte d'entrée principale - certains diraient que son chemisier et son pantalon laissent à désirer sous la mante grise qu'elle porte pour se protéger du froid - mais c'est une Ollivander, elle n'est pas de ceux qui passent par les portes de service. Plongée dans de complexes schémas de magie, elle marmonne quelque formule à demi-syllabes, compte en runique sur le bout de ses doigts et, surtout, la sorcière ne voit même Roman qui attend à la porte.

Ce n'est que devant la volée de marches alors qu'elle relève les yeux pour, enfin, regarder où elle va, qu'elle le remarque. « Que faîtes-vous ici ? » Prise par surprise, ses mots sont dépourvus de l'aggressivité qui a marqué leurs derniers échanges, et au-dessus de ses yeux clairs, ses sourcils se froncent sous la perplexité. Elle gravit les marches pour se mettre à sa hauteur, vaguement agacée de constater pour la première fois qu'elle est tellement petite face à lui, et d'un regard neutre, elle le détaille, cherche la raison de sa présence ici, jusqu'à tomber sur le grimoire qu'il tient dans la main et dont elle ne parvient pas à lire le titre. « Père vous a invité pour discuter magie ou affaires, je suppose ? » Ses mots sont enrobés de certitude, elle sait que l'homme apprécie la magie. Ou alors elle suppose que Père veut discuter d'une date d'annonce pour les fiançailles. Bien sûr, dans le second cas, on pourrait penser, naïvement, qu'elle est concernée. Mais puisque l'union s'est décidée sans elle, elle a simplement décidé de ne pas s'impliquer. Pas qu'elle se soit un jour imaginée en train de perdre son temps à essayer des menus pour la réception, à faire un plan de table ou à tergiverser sur les compositions florales. Ce n'est pas simplement pas elle qu'elle soit amoureuse ou pas, consentente ou pas. Mais il y a aussi ce côté immature et capricieux qui lui dit simplement que puisqu'ils décident sans elle, qu'ils se débrouillent sans elle.

Elle n'a rien le temps d'ajouter. Pas un soupir, pas une politesse, ni même une impolitesse d'ailleurs, que la porte s'ouvre sur eux. C'est Mana qui semble prête à se jeter du haut d'un pont pour avoir fait attendre leur invité plus d'une seconde. « Mister Travers. » La créature à la voix flûtée s'incline et cède le passage au sorcier, propose de le débarasser de ses effets pour son confort. « Le maître et la maîtresse vous attendent dans le petit salon. Si vous voulez bien suivre Regen, Regen vous montrera le chemin. » Et un autre elfe d'apparaître, aussitôt appelé, pour s'occuper de diriger leur invité. « Si vous le permettez, je vous rejoindrai dans un instant. » Enfin, Mana semble remarquer la présence de la jeune femme. « Ne te punis pas, ordonne-t-elle à la créature : Viens plutôt m'aider. » Et de commencer à gravir les escaliers alors que Regen s'empresse de mener Roman aux parents Ollivander.

Lorsqu'elle redescend, dans sa robe du bleu d'un ciel de nuit et ses cheveux de nouveau captifs d'un chignon, ce n'est que pour recevoir la réprimande de sa mère qui la guette dans le couloir : « Tu es en retard. ». Elle incline vaguement la tête mais rétorque un « Père a sans doute égaré mon invitation » accusateur. Elle n'ignore pas pourquoi son père n'a pas jugé bon de la prévenir : après sa visite au Ministère, il a sans doute craint qu'elle ne s'échappe du dîner. Ou quelque chose du même style. Une autre preuve qu'il ne la connait pas bien. De ses deux parents, sa mère, sous ses airs impulsifs, a toujours été celle qui la lit le mieux. Esther, d'ailleurs, lui jette un regard un peu désolé qu'elle choisit d'ignorer - c'est plus simple de détester ses parents avec l'immaturité la plus complète. Après tout, c'est elle qu'ils ont décidé de sacrifier alors il faut bien qu'ils paient aussi cette tranquilité qu'ils achètent aux mangemorts.

Malgré tout, elle se dit qu'elle a été trop bien éduquée par son grand-père. Son sens de la famille l'oblige à faire honneur à sa famille alors qu'ils reçoivent un invité, aussi détesté fut-il. Alors, quand les deux hommes en pleine discussion remarquent son arrivée, elle sourit d'un de ces sourires de façade qui lui semblent maintenant un peu trop familiers. « Je vous prie d'excuser mon retard. Vous devez savoir ce que c'est, Mister Travers, de se plonger dans ses recherches au point d'en oublier le reste du monde. »

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Dernière édition par Siwan Ollivander le Sam 27 Sep 2014 - 18:20, édité 2 fois
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Les échos de leur dernière rencontre raisonnent encore dans son esprit alors que qu'il frappe trois coups distincts sur la lourde porte en bois. Bien loin semble désormais être cette image presque idyllique qu'ils pouvaient avoir eu lors de leur première rencontre, et emportés par les flots de la haine sont les sourires ou encore les douce parole. Plus rien. Il n'y a plus rien que la dureté d'une conversation à l'ombre d'un bureau qui les a écrasé l'un comme l'autre, les laissant étouffer dans leur orgueil ou encore dans leur rancœur. Trois coups qui résonnent et le silence retombe, le laissant seul face à l'immensité de sa propre solitude alors que les secondes s'écoulent sans qu'une réponse ne vienne répondre à son appel. D'ordinaire il aurait pesté, tournant les talons pour mieux disparaître sans donner d'explication, seulement il se surprend à redouter le moment où la porte s'ouvrira et c'est avec une patience qu'il se découvre qu'il attend sagement devant l’énorme porte.

« Que faîtes-vous ici ? », la voix résonne derrière lui, le surprenant dans sa contemplation de cette entrée close, et pris au dépourvu, il se retourne quittant presque cette habituelle froideur qui l'habite. Dans ses yeux clairs se lit la surprise de se voir ainsi prit sur le fait par cette étrange fiancée qui semble avoir ce don, fort étrange, de pouvoir le surprendre en toute circonstance. Les mots se heurtent dans sa tête, trop vite, trop fort, et rien ne lui vient sur la langue si ce n'est un sourire qui se veut aussi poli qu'il le lui est possible. « Père vous a invité pour discuter magie ou affaires, je suppose ? », ce détachement qu'elle arbore le laisse toutefois pantois. Elle qui, quelque jour plus tôt, était venue lui exprimer son désir de se voir libérer de cette engagement semblait s'être délesté de ses motivations au profit d'un détachement dès plus déstabilisant. Il est étrange de voir Roman Travers aussi démuni. Étrange de le voir presque humain et plein de ces failles propres aux hommes qui apparaissent dès lors qu'une femme les met en déroute. Désappointé, il l'observe silencieusement, scrutant le moindre de ses gestes, appréciait le spectacle d'une féminité exacerbée alors que sur ses épaules de lourdes mèches brunes qui viennent encadrer son visage divin se laisse entraîner par le moindre de ses mouvement. Hypnotique vision à laquelle il ne sait comment s'arracher. Captivante femme qui lui reprend cette confiance si durement construite pour le mettre à l'état d'extase.

Le temps s'écoule, et la réalité lui échappe alors qu'il se dit qu'il pourrait rester ainsi des heures à la regarder, elle. Elle, ce tableau vivant qui ne ferait pâlir les Joconde ou encore les Venus sorties des eaux. Seulement le temps, jaloux de ce voir ainsi arrêter, reprend son cours alors que la porte derrière lui s'ouvre en grand sur une petite créature chétive et craintive. Il ne sursaute pas, mais il se sent vaciller sur ses pieds, prêt à tomber face à la lente chute qui s'amorce alors que le charme nullement égal se rompt. Le temps s'écoule, les secondes s'égrainent et il se perd douloureusement dans le doute qui soudainement le submerge, il n'entend plus rien que les battements anarchiques d'un cœur qui se prend connaissance de ses propres failles. La surprise, tout n'est qu'une question de surprise, et le calculateur, le manipulateur, l'homme toujours au fait de tout se trouve démuni. Pauvre pantin animé par les plus simples automatismes, il se rembrunit, se laisse entraîner derrière un second elfe sorti de nul part, redécouvre ses lieux qu'il n'a jamais vu qu'une seule et unique fois lors de la signature de cet accord qui le lie désormais à cette famille. Ou tout du moins qui lie la fille de cette famille à sa vie à lui. Lentement, il cesse de suffoquer, s'échappe du marasme dans lequel il s'est lui-même plongé, et se permet de jeter un coup d’œil par-dessus son épaule à peine assez vite pour entrevoir les pieds de la demoiselle qui survolent les dernières marches visibles de là où il se trouve. Il ose alors se demander, plein de doutes qu'il juge justifier, si elle redescendra vraiment de cet étage auquel il ne peut accéder.

C'est presque à regret qu'il entre dans un autre monde, plus authentique, plus réel, et chargé d'une fragrance boisée qui sied à merveille au berceau des baguettes Anglaises. Il se montre poli face à l'accueille mitigé des Ollivander, car si le père fait montre d'un enthousiasme retenu, la mère a ce regard amère qui sied à toutes ces femmes qui se voient enlever leurs enfants. Pourtant, il ne s'agit pas là d'un acte barbare, pas plus que d'un geste que l'on pourrait comparer à l'antique enlèvement des voluptueuses Sabines. Certes, il conçoit que l'idée de se voir ainsi déposséder de ses droits sur son enfant peut offenser, il n'est pas non plus ignorant des « on dit » qui traversent les foules et il ne saurait faire la sourde oreille face aux rumeurs qui circulent autour de la famille Travers. Rien n'est parfait, et pas même les fiers Ollivander ne peuvent se targuer de l'être, alors à quoi bon le juger aussi durement, à quoi bon lui demander ce qu'il voit comme un service si c'est pour le desservir d'une œillade indiscrète. Il ne pipe pourtant pas mot, ravalant son orgueil et son désamour de ce genre de mondanité pour se perdre dans une discussion aussi calme que peu enjouée.

La femme se lève, elle a dans sa démarche souple quelque chose de royal et de terriblement élégant. Il la suit ainsi  du regard, jusqu'à ce qu'elle disparaisse, laissant le patriarche seul avec le mangemort. La discussion continuant, battant une mesure basse à laquelle il répond sans avoir l'impression de vraiment maîtriser le sujet dont son interlocuteur se fait maître. Il se sent comme un enfant perdu, attentif par obligation alors que le vieil Ollivander lui demande sa baguette, voulant d'après ses dires observer l'état de celle-ci. C'est alors presque à contre cœur que Roman vient poser son présent qu'il tient encore entre ses mains sur la première table venue avant de présenter sa baguette à son créateur. L'homme observe et Roman se sent un peu plus mal à l'aise, comme épié dans ses habitudes ou jugé par la façon dont il traite l'instrument par lequel il a déjà maintes fois donner la mort ou torturé quelques insurgés.

C'est cet instant qu'elle choisi pour revenir. Cet instant qu'elle prend pour faire son apparition, il remarque tout de suite le changement d'attitude. Il n'y a plus cette surprise qui fit tomber le masque de l'un comme de l'autre, il n'y a plus que les convenances et la politesse qui apparaisse métaphoriquement dans cette tenue soignée. Peut être un peu trop, et il est tout autant regrettable de voir sur son visage ce sourire presque trop commercial. Il ose penser qu'elle offre le même à chacun des clients qui se présentent dans la boutique de baguettes, mais il ne peut lui en vouloir. Il ne le peut pas parce qu'il sait, ou tout du moins imagine savoir ce qu'elle peut ressentir à cet instant. Vendue purement et simplement pour un peu de tranquillité. Faible face aux implacables règle du jeu qu'il a fixé avec ce père qu'elle pourrait imaginer traître à sa vie. Mais de tout cela, de toutes ses émotions qu'il imagine en elle, elle n'en montre rien, rien si ce n'est une politesse qui semble naturelle. « Je vous prie d'excuser mon retard. Vous devez savoir ce que c'est, Mister Travers, de se plonger dans ses recherches au point d'en oublier le reste du monde. ». A cela il ne répond rien d'autre qu'un hochement positif du chef, et dans cette soudaine perte d'attention il se fait dérober sa baguette qui passe entre les mains du vieil Ollivander. Il n'a plus un seul regard pour eux-deux, il se fait absorber par sa contemplation, marmonnant quelques mots au sujet du poids, de la forme, et surtout de l'état du vecteur magique, se remémorant assurément le moment où il créa cet objet ou se perdant entre toutes les autres qu'il avait confectionné.

Conscient qu'il ne pourra récupérer son bien qu'une fois l'étude scrupuleuse de l'artisan terminée, il se tourne vers la jeune enfant si bien vêtue. Le bleu est une couleur qui ne lui sied pas, tout du moins qu'il n'apprécie pas sur elle, il l'aurait davantage vue arborée des couleurs chaudes, de celles qui auraient d'avantages mis en avant le rose de ses joues ou laissant apparaître ce tempérament fougueux qu'elle lui a laissé entrevoir. « J'ai bien failli rater cette charmante soirée à cause de cela. », répondit-il en retard face au temps où fut poser la dite question. Il se souvient alors de son présent abandonné sur la table. « J'ai néanmoins pensé à vous ramener quelque chose. Pas grand chose, je ne connais malheureusement pas assez vos goûts pour vous ramener quoi que ce soit qui saurait vous faire plaisir... », il marque un temps d'arrêt quelque peu interloqué par la couverture du livre qui se présente à lui. « Néanmoins, j'espère que cela saura enterrer la hache de guerre », continue-t-il d'une voix qui se meurt.

Plus terrible faux pas n'aurait été possible, et c'est en se retournant vers elle, l'air quelque peu désolé qu'il lui tend le troisième volume du traité de nécromancie qu'il lisait avant de se rendre en ces lieux. Involontairement il se mort la lèvre, cherchant à se départir de cette dualité qui le prend soudainement. Coupé en deux, partagé entre l'envie de lui reprendre ce livre pas vraiment encore offert dont il n'a pas terminé la lecture, et le lui donner tout de même. Il sait pourtant que rares sont les sorciers à apprécier la nécromancie, et il ne doute pas que la demoiselle sera un instant dégoûtée par ce présent empoisonné. Gêné, il ressert un peu plus ses doigts contre la couverture noir du livre, et c'est avec de légers regret qu'il se voit contraint de lui offrir ne serait-ce qu'une vérité. « Ce n'était pas le livre que je voulais vous offrir. Je suis désolé. », les propos sont sincères et il espère qu'ils seront pris comme tel. « Je peux vous apporter l'autre, ou vous le faire apporter si vous le souhaitez. », si désolé qu'il sous-entend qu'il serait capable de se faire oublier un peu pour sa propre méprise, pour ses propres maladresses.
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Sortis du cadre formel de leurs rangs respectifs, ils forment une peinture de jeunes amoureux. Lui dans ses beaux vêtements à la coupe soignée figure le gentleman attentionné, cliché britannique tandis que dans cette tenue, rien moins qu'élégante, et avec sa coiffure à la décoiffée, elle joue le rôle de la demoiselle fraîche, fleur sauvage qui n'a jamais connu la chaleur des serres où sont élevées les ladies. C'est un tableau dont l'étrangeté ne la frappe pas de prime abord. Non, ce qui frappe la nymphe, c'est sa présence intruse en ces lieux qui sont son territoire. Son refuge. Alors les mots lui échappent, lui glissent des lèvres et sous son détachement, il y a cette crainte de voir le temple profané. De sa vie, jamais elle ne s'est sentie impuissante, ses exigences balayées du revers de la main comme des fétus de paille grossiers. Et le souvenir de Roman la traitant comme une enfant dont les caprices sont menue monnaie la brûle encore.

Lorsqu'un des elfes l'entraîne dans le salon où parents et conventions l'attendent, elle s'enfuit vers l'étage pour se composer un de ces masques qu'on exhibe dans la haute société.  Alors qu'une douche emporte avec elle la poussière qui la couvre, elle façonne un visage de porcelaine pour dissimuler sa propre vulnérabilité. Elle n'a guère l'habitude d'être en situation défavorable, mais ce n'est pas une raison pour l'afficher sur ses traits. De l'indifférence. C'est ce que Mana trace sur son visage alors que la petite elfe maquille sa maîtresse. Car elle ne peut plus se permettre d'éclater en grands et bruyants éclats de colère. Ollivander avant Siwan. Devoir avant envie. Pour la première fois, Siwan et Ollivander divergent et pour la première fois, sa raison et son coeur sont incapables de trouver un consensus. Mais la jeune femme a été bien formée, correctement formattée. Et sous cette robe élégante, c'est Siwan qu'on cache. Et ces dents qui sourient ne font que mordre dans son coeur.

Son père est en train de discuter avec Roman quand elle arrive. Mais plongé dans l'examen minutieux d'une baguette dont il souhaite s'emparer, le patriarche des Ollivander reconnait à peine l'arrivée de sa fille. Elle-même ne sachant faire mentir son sang jette un oeil à l'objet magique, reconnaissant la preuve d'une personne minutieuse dans le bois poli et ciré de frais. Une qualité qu'elle lui a déjà cédé lorsqu'ils ont fait connaissance pour la première fois, dans un rayonnage de Fleury & Bott. Mais à cette époque, il n'y avait ni guerre, ni Marque pour la répugner. A cette époque, si elle l'a trouvé intéressant. A cette époque, elle n'a vu en lui qu'un amoureux de magie, ignorant les rumeurs macabres qui hantaient son sillage. Elle-même n'était que cette fille un peu lointaine qui pensait tenir le monde dans le creux de la main et était persuadée qu'elle n'avait pas à se soucier du monde matériel des humains. Cette époque semble si lointaine maintenant, comme une autre vie, un tout autre monde.

Maintenant, ils sont là, l'un en face de l'autre, comme deux étrangers. Comme si leur amour de la magie ne suffit plus à tracer un pont entre eux. Comme si rien ne suffit à oublier le fait qu'elle lui est vendue pour la politique et que lui-même s'est vendu pour un peu de liberté. Décidément, Siwan hait le monde des humains, plein de bassesses inutiles et de compromis détestables. « J'ai bien failli rater cette charmante soirée à cause de cela. » Son regard se détourne d'elle, l'abandonnant pour se tourner vers l'ouvrage qu'elle a repéré plus tôt. « J'ai néanmoins pensé à vous ramener quelque chose. Pas grand chose, je ne connais malheureusement pas assez vos goûts pour vous ramener quoi que ce soit qui saurait vous faire plaisir ... » Avec un air d'indulgence qui sonne faux, elle sourit parce que c'est ce qu'on attend d'elle. Un sourire aimable, de l'élégance aristocrate. Et surtout, rien qui puisse porter préjudice à sa famille face à ce grand seigneur des Mangemorts. « Néanmoins, j'espère que cela saura enterrer la hache de guerre » C'est à cet instant qu'elle remarque son trouble et s'interroge sur son origine. Sa réponse se trouve sur la couverture du présent, gravé dans une calligraphie délicate et elluminée d'un or qui ne suffit pas à dissumuler la noirceur du sujet. Nécromancie. Par chance, ses parents n'en ont rien vu, songe-t-elle. Ayant quitté ses côtés, sa mère est occupée à enjoindre son père à abandonner son examen pour porter un peu d'attention à son invité - son excentricité notoire n'est guère une excuse de l'avis de l'ancienne Parkinson qu'est Esther Ollivander. « Ce n'était pas le livre que je voulais vous offrir. Je suis désolé. Je peux vous apporter l'autre, ou vous le faire apporter si vous le souhaitez. » Dans son malheur, Roman a de la chance. C'est la seule conclusion à laquelle elle parvient, car nul doute que son père n'aurait pas accepté un tel faux pas. Les Ollivander n'ont jamais apprécié les magies obscures. La jeune femme ne fait pas vraiment exception à la règle. Pourtant, elle ne se départit pas de son sourire de théatre, le temps que dure son hésitation. « Il aurait en effet été plus judicieux d'offrir d'abord le premier tome. » Les mots glissent entre ses lèvres comme une plaisanterie, un bonbon acidulé et pétillant, et sa main se pose sur le grimoire, frôlant les doigts du Mangemort alors qu'elle s'empare de l'objet. « Mana. » Un craquement annonce le retour empressé de la petite elfe qui s'incline. « Monsieur Travers voudrait que tu retournes ceci chez lui. » Et elle lui tend l'objet sans même y jeter un dernier regard. L'aînée des enfants Ollivander a été bien formatée car, dans son coeur givré de convenances et de loyauté filiale, Siwan hurle qu'il vient de leur offrir la clé de sa liberté et qu'elle n'est qu'une enfant stupide bercée par trop de récits à la gloire de son Nom.

A peine Mana est-elle partie que Regen, l'elfe de ses parents, se présente de nouveau à eux pour annoncer que le repas est servi.

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« Ne prenez pas la peine de me remercier. Je n'ai pas fait cela pour vous. » est l'accueil frais, presque froid, qu'elle lui accorde lorsqu'ils finissent seuls dans le boudoir, séparés par le thé et le cognac qu'on leur a servi. Puisqu'ils sont déjà fort avancés en âge, nul besoin de chaperon, et son père n'a pas manqué son mutisme dès que la conversation, entre deux plats, a effleuré le sujet des fiançailles. Faire connaissance est sûrement le moyen qu'il estime judicieux pour saper son manque d'implication - qu'il l'estime trop peu impliquée alors qu'elle se laisse littéralement faire est risible, mais sans doute trouve-t-il que sacrifier ambitions et libertés n'est pas une preuve suffisante de sa coopération. « Par ailleurs, je vous prends au mot, monsieur Travers. J'attendrai ce premier tome. » Et la tasse de porcelaine rejoint ses lèvres alors qu'elle savoure le thé brûlant.

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Dernière édition par Siwan Ollivander le Mer 29 Oct 2014 - 2:12, édité 2 fois
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Il n'était pas à l'aise, et rien ne contribuait ni n'était fait de façon à le mettre à l'aise que ce soit dans sa façon de se comporter ou dans celle de ses hôtes. Il lui aurait d'ailleurs été bien compliqué de passer outre la politesse contrite de celle qui un jour viendrait à porter son nom, néanmoins il avait loué son bon sens quand elle lui avait fait retourner son livre, et n'avait rien trouvé de judicieux à rétorqué quand elle lui avait soumis l'idée de lui fournir le premier volume du précieux manifeste de nécromancie. L'humour, ou tout du moins le cynisme, de ses propos avait été utilisé si ce n'était avec tact au moins avec intelligence, et il eu pour effet de le rendre bien moins enjoué mais davantage renfrogné, faisant ainsi ressortir son habituel mauvais caractère de dessous les fagots. Certainement qu'à cet instant précis un vilain trait d'esprit le traversa mais avant que ses lèvres ne puisse se desceller on l'avait enjoint à prendre place à table sans pour autant lui rendre sa baguette toujours entre les mains du père de famille.

Le repas qui suivit fut tout aussi guindé que le reste de la maisonnée, on avait mit les petits plats dans les grands, et revêtu ses plus beaux atours pour ce qui n'était finalement qu'un simple dîner. Et face à son assiette Roman Travers se demandait, pour la toute première fois de son existence, ce qui clochait chez ces gens qui avaient pourtant l'air, sous tout rapport, sain de corps et d'esprit. Ils avaient tout, ou presque tout, pour pouvoir soutenir des heures durant des discussions sur la magie ou le quotidien du monde magique, mais après qu'ils eurent lancer puis clos les sujets les plus assommant de banalité, et à peine effleuré celui des fiançailles, il fut forcé de constater que le silence était revenu pour n'être qu'à peine troublé par le bruit des couverts dans les assiettes. Roman eu alors une pensée pour sa famille et surtout pour les quelques repas qu'il avait partagé avec l'ensemble des siens, il fut heureux de pouvoir se dire que si eux aussi étaient étranges, ils étaient au moins bien animés que cette morne tablée. Ce fut donc dans ce morne silence qu'ils mirent un terme à leur repas.

La politesse aurait alors certainement voulu qu'on lui rende sa baguette gardée en otage depuis ce qu'il imaginait être une éternité, et qu'on lui tienne au moins compagnie le temps d'une bonne tasse de thé. Le contrat se trouva être en partie respecté. Bien sûr, on ne lui rendit pas sa baguette mais on le poussa vers un petit boudoir où on l'installa en compagnie de la bien jolie miss Ollivander. Parce qu'il était vrai qu'à défaut d'être la plus exquise des compagnies avec son bien vilain caractère, elle restait assurément une créature digne des nymphes dont traitaient les légendes. « Ne prenez pas la peine de me remercier. Je n'ai pas fait cela pour vous. », elle parlait avec un dédain qui aurait refroidi les âmes les plus chaleureuses, mais le Travers n'y trouva rien à y répondre si ce ne fut un haussement circonspect de ses sombres sourcils, tandis que ses yeux clairs suivaient chacun de ses mouvements. Muré dans un mutisme que le repas avait contribué à cimenter, il préférait s'atteler à l'observation plutôt qu'aux tergiversations. « Par ailleurs, je vous prends au mot, monsieur Travers. J'attendrais ce premier tome. », ce à quoi il répondit par un sourire poli qui découvrit ses dents aux allures de carnassier.

Il tourna un instant dans la petite pièce qu'il jugeait trop exiguë et encombrée que ce soit par leur présence, celle des fauteuils, des guéridons, des étagères ou encore de la décoration qui ne lui plaisait pas vraiment. Le pas léger il se déplaçait sans faire grincer les lattes du plancher qui se trouvait sous leur pied, et enfin, sans lui faire face, il prit la parole. « Au vu de la situation je suppose que vous pourriez m'appeler par mon prénom. », il avait prit le parti de changer de sujet, tout en évinçant tous les remerciements qu'elle lui demandait. Son sourire s'était accru pour devenir presque sympathique, délaissant ainsi le côté un peu trop animal, avant de s'avancer d'une seule enjambée vers la fenêtre qui donnait vers la rue. Le soleil naguère encore blond derrière les nuages qui menaçaient de leur pluie était en train de se coucher par-delà les toits des autres demeures du quartier.« J'ose penser que vous n’êtes pas sans l'ignorer, après tout, il fut une époque où je ne vous laissais pas tout à fait indifférente et où vous ne m'auriez pas accueilli aussi froidement. », une période qui, malheureusement, était bien lointaine, et désormais entachée par la guerre et le meurtre. Pourtant au fond, il était bien difficile de se que l'homme qu'il avait été lors de cette première rencontre était en tout point différent de celui qu'il était en ce jour, tout comme il ne pouvait penser que la jeune fille qu'il avait un jour croisé ne se trouvait plus, quelque part, à l'intérieur de la jeune femme qui se trouvait derrière lui en train de siroter une tasse de thé.

Sur cette dernière réflexion il se retournait pour mieux jeter son dévolu sur l'un des fauteuils et y poser son séant. Si d'aspect les fauteuils ne lui plaisait que moyennement, il se devait d'avouer qu'on y était confortablement installé. Il n'eut dès lors plus qu'à tendre le bras pour venir se saisir de la tasse de thé encore fumant qui lui avait été servi. Comme tout bon anglais qui se respecte, il en appréciait les parfums qui s'en dégageait et profitait de la chaleur qui lui brûlait un peu les doigts qui s'étaient saisi de l’anse. « Quant à ce premier volume qui semble tant vous intriguer, je me ferais une joie de vous l'offrir quand vous prendrez vos quartiers dans ma demeure. Il vous tiendra compagnie dans ce que je peux déjà imaginer comme étant votre fureur. », sagement il levait les yeux de sa tasse tout en soufflant sur les veloutes de fumée qui s'en échappait. Il semblait, soudainement, s'amuser de la situation.
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• ROWAN #2 •

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« Au vu de la situation, je suppose que vous pourriez m'appeler par mon prénom. » La sorcière tourne vers lui un sourcil arqué au-dessus d'un regard chargé de sarcasmes. Et s'il ne la voit pas, perdu dans la contemplation d'un crépuscule ensanglanté, il semble saisir les sous-entendus qui flottent dans le silence car il ajoute : « J'ose penser que vous n’êtes pas sans l'ignorer, après tout, il fut une époque où je ne vous laissais pas tout à fait indifférente et où vous ne m'auriez pas accueilli aussi froidement. » Et elle veut le contredire, l'assurer du contraire. Mais les images d'une jeune femme qui sourit en remerciant un homme pour le grimoire rare qu'il est allé lui dénicher en haut d'une étagère, ces images jaunies par le temps et la guerre sont encore gravées dans sa prunelle claire. A une époque, elle a ignoré la réputation macabre du Travers, seulement intriguée par ce sorcier savant qui semblait plus intéressé par la magie que par le pouvoir des hommes. Bien sûr, elle n'ignorait pas qu'on le disait nécromant. Mais elle avait choisi de ne pas les écouter. Ces ondits acides n'étaient alors que la condamnation bien pensante d'une masse populaire qui se serait jetée dans les bras des Travers s'ils avaient su ramener les morts bien aimés à la vie. Seulement, ce n'est plus une rumeur maintenant. Il y a cette marque de soumission qui lui noircit le bras et le lie à un homme aux origines obscures. Plus que la réputation, c'est ça qui la répugne et qui froisse sa fierté de Sang Pur. Mais ce n'est pas convenable de l'avouer, et pire, ça pourrait mettre sa famille en danger si elle insultait le Maître de son fiancé. Alors elle noie ses mots dans le thé qu'elle boit en ignorant si la brûlure sur sa langue est la morsure de la boisson encore chaude ou de sa fierté ravalée.

Toujours assise, Siwan maintenait le port parfait d'une jeune femme de bonne famille, l'influence Parkinson de sa mère pour dissimuler avec maestro les caprices fantasques des Ollivanders. Un bel écrin pour une fleur sauvage. Le dos droit, les doigts sagement enroulés autour d'une soucoupe qui supporte une tasse fumante. Le regard tout aussi droit qui suit son interlocuteur alors qu'il s'asseoit en face d'elle et savoue son thé avant de lancer son trait : « Quant à ce premier volume qui semble tant vous intriguer, je me ferais une joie de vous l'offrir quand vous prendrez vos quartiers dans ma demeure. Il vous tiendra compagnie dans ce que je peux déjà imaginer comme étant votre fureur. » A peine cille-t-elle devant la moquerie. Le rappel cuisant de la colère (juste et naturelle) qui lui a broyé le coeur dans ce bureau. Mais elle se penche en avant, gracieuse comme il se doit, pour déposer sa tasse sur la table qui les sépare.

Contre sa langue, elle goûte ses pensées et choisit ses mots avec autant de soin qu'elle choisirait les ingrédients d'une baguette avant de fixer son regard. « Je n'ignore pas le fondement de cet arrangement, Roman. » Et malgré l'usage du prénom, des traces de cérémonial persistent et établissent une certaine distance, une barrière de sécurité entre eux. Il n'a pas tort lorsqu'il dit qu'elle le trouvait intéressant. Avant la Guerre. Avant la Marque. Avant l'épée de Damoclès que le Magister ose suspendre au dessus des illustres Ollivanders (par Merlin, elle veut le voir mort rien que pour cette insolence effrontée). Mais chez cette Ollivander qui ne sait pas jouer la proximité humaine, il y a tout un gouffre entre l'intérêt et la familiarité. « Je n'ignore pas ce que ce mariage apporte à ma famille. » La sécurité. La tranquillité. Un compromis qui leur permet de composer avec les volontés du gouvernement sans s'y impliquer. « S'il est une chose que vous ne semblez pas comprendre, c'est que ce n'est pas mon choix. Je vous aurais peut-être choisi, autrefois. Aujourd'hui, on vous impose à moi. » Et pour la première fois de sa vie, elle doit plier. Se soumettre. Et à quoi ? La politique des mortels, la chose la plus odieuse et basse du monde pour celle qui dédie sa vie aux arcanes de la Magie éternelle. Elle est comme une de ces pythies des temps anciens qu'on obligerait à abandonner les voix des dieux pour écouter le babil des humains. Mais ça, un homme qui choisit ses propres chaînes ne peut pas le comprendre, semble-t-elle songer, amère, derrière le brun de ses iris. Un soupir, même, lui échappe alors qu'elle croise les jambes, défensive. « Et ce mariage cherche à assassiner mes ambitions, ce n'est pas une chose que je peux laisser faire, Roman. C'est une chose que vous devriez comprendre, n'est-ce pas ? » A nouveau, le thé bouillant tache la porcelaine blanche et l'argent de la cuillère teinte dans le silence. « Vous aurez ma coopération et ma gratitude pour la protection que vous fournirez à ma famille » Et que tu achètes avec ta liberté et ta fierté, susurre la voix traîtresse de son coeur. Mais elle détourne les yeux, fixant la boisson ambrée qui fume, et savourant les arômes qui s'en échappent. Sa mère la connait trop bien, songe-t-elle en réalisant que les elfes ont servi son thé préféré, une de ses faiblesses. « N'espérez pas mon enthousiasme. » Puis le rire qui fuit. Trois notes, à peine, qui sonnent comme une cloche fêlée. « Encore que vous semblez aussi enthousiaste que moi, ce qui nous met sur un pied d'égalité au moins pour cela. »

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Il avait lu une fois, et il y avait de ça de nombreuses années, que l'on pouvait supprimer bien des choses à l'humanité ; qu'on pouvait ainsi lui retirer le droit de fumer, de boire, de copuler, mais qu'il y aurait toujours une certaine forme de liberté que ce soit dans l'acte d'acceptation ou dans la pure pensée. Bien sûr, l'article qu'il avait lu à cette époque ne traitait pas tant du pouvoir de la pensée sur la liberté ou la restriction, mais sur le plaisir généré par les drogues dont usaient autant de sorciers que de moldus. L'homme qui avait écrit ces quelques lignes parlait sans détour du fait que jamais personne n'arriverait à interdire ni à défaire l'humanité de sa propension à tomber dans les addictions les plus désastreuses, pour la bonne et simple raison que toutes les drogues faisaient naître un sentiment de plaisir et que ce n'était pas tant à la drogue que l'homme devenait dépendant mais à la notion de plaisir. Un plaisir coupable qui ne faisait que les rendre bien plus délicats, bien plus suaves et qui invitait à y revenir incessamment sous peu.

Ce plaisir était une chose que tout le monde connaissait, même Roman dans sa petite vie austère et macabre connaissait cette sensation de plaisir intense qui frôlait l'extase et le bien être, mais ce n'était pas dans la drogue, l'alcool, la lubricité qu'il trouvait ce plaisir. Le sien était bien plus complexe, bien plus retors que ces banalités qui venaient un peu trop souvent faire les gros titres des colonnes de la rubrique des chiens écrasés des quotidiens du monde sorcier, quand il ne s'agissait pas de faire les gros titres de la presse de madame la sorcière urbaine. Il avait de petits plaisirs seins tel que le jardinage, ou encore le fait de dévorer des paquets de bonbons sans aucune vergogne ou encore sans penser aux poids qu'il pourrait prendre ; mais il avait aussi de ces autres passions que le monde entier semblait vouloir lui faire regretter. Elle en premier.

Il n'était pas sans ignorer que la marque qu'on avait apposé sur son bras était le gage d'une vie de servitude à l'encontre d'un, plus tout à fait, homme qui avait des aspirations dantesques proche de la dictature génocidaire. Seulement tout cela n'avait jamais posé de problèmes à Roman pour la bonne et simple raison qu'il avait fait un choix entre deux mondes radicalement différents. Il avait choisi son plaisir avant l'épanouissement du monde. Il avait choisi sans la moindre hésitation entre le fait de pouvoir vivre sa vie comme bon lui semblait et une vie passée à devoir cacher ce qu'il était ainsi que ce à quoi il aspirait. Elle, elle ne pouvait pas comprendre tout cela. Personne ne pouvait d'ailleurs vraiment comprendre les aspirations d'un homme qui avait clairement prit le parti de semer la mort autour de lui pour obtenir la paix en lui-même.

« Et ce mariage cherche à assassiner mes ambitions, ce n'est pas une chose que je peux laisser faire, Roman. C'est une chose que vous devriez comprendre, n'est-ce pas ? », sa phrase fit échos à ses pensées. Elle lui reprochait de faire ce que toute une société avait toujours fait à des hommes comme lui, et elle attendait assurément qu'il juge bon de lui donner raison. Néanmoins, il ne fut pas un seul mot qui vint traverser ses lèvres pour donner du poids à sa colère, il se contentait de terminer sa tasse de thé, la laissant terminer son plaidoyer au sujet de la vie assurément pitoyable qu'elle viendrait à vivre à ses cotés. Pitoyable et d'une tristesse qui aurait pu faire pleurer toutes les veuves joyeuses.

Le silence retomba dans les lieux, lui laissant le temps de peser le poids des mots qu'il allait employer à l'encontre de la jeune femme. Il avait cessé de la regardé au moment même où les reproches de nouveau fuser, il s'était contenté d'observer les motifs de sa tasse de porcelaine, les caressant du bout de la pulpe de ses doigts, sentant la différence au touché de la peinture vernie sur la faïence. Puis, il s'était de nouveau lever, il avait posé sa tasse dans la soucoupe qui l'accompagnait, avait détendu ses longues jambes pourtant restées qu'un très court laps de temps pliées. Là, il s'était remis à parler tout en l'observant assise dans son propre fauteuil, se dégageait d'elle toute la féminité de la sorcière moderne qui baignait pourtant dans un bain de valeurs ancestrales. « Je ne vous force pas à prendre mon nom, je ne vous fais même pas l'audace de vous demander m'offrir votre sympathie, pas plus que je ne me suis entendu vous souffler de cesser toute activité au sujet de votre commerce. Je ne suis pas non plus celui qui vous demande de m'épouser, je suis en revanche celui à qui l'on demande d'accepter votre main et qui doit recevoir tous vos reproches sans broncher.», il avait la voix chaude, et calculait le ton qu'il employait comme pour ne pas se montrer aussi désagréable qu'il l'avait été lors de leur dernière rencontre.

Il s'approchait en revanche dangereusement d'elle, ne lui laissant plus voie pour une quelconque fuite à elle qui se trouvait au fond de son fauteuil, assise entre deux bras en bois qui lui coupaient la route. « Sûrement voyez-vous ça comme un honneur. Je ne cacherais pas que je suis flatté d'avoir ainsi été choisi, bien que je ne doute pas que ma position soit pour beaucoup dans ce choix, tout comme le fait que s'il eut été un homme bien mieux placé dans la hiérarchie et tout aussi libre de s'engager dans les affres du mariage, votre père n'aurait pas hésité à le proposer à cet autre. Vous m'en voulez d'avoir accepter. Soit. », il se penchait, une lueur féroce dans le regard qu'il la forçait à soutenir, et qui n'était que le reflet de toute la colère mais surtout de la frustration qu'il était contraint d'enfermer à double tour en lui-même pour ne pas qu'elle en fasse les frais.

Il venait poser ses mains sur les accoudoirs du fauteuil de part et d'autre de sa fiancée, s'approchant d'elle un peu plus jusqu'à ce qu'ils n'aient plus qu'une vingtaine de petits centimètres entre eux. Conscient qu'il venait d'entrer dans son périmètre très personnel, il ne prenait pas pour autant le parti de se montrer avenant ni souriant. Il était désormais fini le temps de se vautrer dans le charme, et les voiles trompeurs d'un romantisme qu'il n'y aurait de toute façon jamais entre eux. La vérité devait éclater comme une bulle de savon contre le vent de l'automne. « Néanmoins n'oubliez pas que je n'ai pas toujours été aussi repoussant, et qu'à défaut de vous plaire désormais parce que je vous suis imposé, je reste ce qu'il y a de préférable dans tous les choix qui vous sont offerts. »

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Quand il est si près d'elle, ses muscles se tendent sous la soie de sa robe. D'ici, elle peut sentir le parfum de Roman, elle peut parfaitement entendre la colère qui pulse dans sa voix chaude comme une coulée de lave. La femme est peureuse, c'est l'instinct de survie qui hurle et ordonne. Il lui crie qu'il faut s'échapper, partir loin de l'homme dangereux qui envahit avec brutalité son espace vital. Va t'en, fuis. « Néanmoins n'oubliez pas que je n'ai pas toujours été aussi repoussant, et qu'à défaut de vous plaire désormais parce que je vous suis imposé, je reste ce qu'il y a de préférable dans tous les choix qui vous sont offerts. »  Mais elle n'est pas juste Siwan. Elle n'est pas la première poupée venue, ou l'écervelée du coin de la rue. Elle est Ollivander, elle est fière.

Ne te laisse pas écraser, il piétine tes aspirations mais il ne te piétinera pas.

C'est la fierté brûlante de la sorcière bafouée qui est aux contrôles, c'est elle qui tend son bras et imprime la pointe de sa baguette contre la gorge du sorcier. Elle n'est pas une duelliste, sa magie s'exprime mieux dans les ateliers. Mais à cette distance ? Oui, même elle connait des sorts assez redoutables pour ne pas le rater s'il l'oblige à se défendre. « Reculez. Tout de suite. » Sa voix siffle de rage alors que son regard se glace et emprunte les mêmes hauteurs que les statues de musée. Les conséquences ? Plus tard, les conséquences. Ici, elle est chez elle. Cette demeure est son territoire et elle ne se laissera pas insulter, ni menacer. Au vu du tableau, elle sait qu'elle n'aurait qu'à crier pour que son père annule tout. Même Arthur n'approuverait pas. Mais elle n'appelle pas. Sa voix reste basse parce que, comme le grimoire de magie noire, elle ne veut pas attirer d'ennuis aux Ollivander. Question de loyauté. Ollivander, ça lui court dans le sang, ça alimente son coeur et son cerveau. « Croyez-vous que le titre de fiancé vous donne tous les droits ? » Elle appuie plus fort contre la jugulaire pour l'obliger à se redresser. Suivant le mouvement, elle se lève à son tour, et cognant la table, la porcelaine vibre, puis vient déverser son thé sur le tapis précieux. « Ne vous flattez pas. Vous n'êtes pas un choix. » Elle s'avance vers la sortie avec un port royal qu'elle a hérité de sa mère. « Vous n'êtes qu'un enfant. Un petit garçon vexé qu'une personne lui dise la vérité et qui ne trouve pas d'autre réplique que de la pousser dans la boue. » Au même moment, un craquement vient les interrompre et aussitôt, l'elfe de maison se précipite pour tout nettoyer avec sa diligence coutumière. Mais Siwan l'arrête d'un geste de la main et lance avec une politesse chargée de dédain : « Mana va vous raccompagner jusqu'à la porte, Monsieur Travers. » Et alors qu'elle rejoint l'étage et sa chambre, la petite elfe la regarde partir avec ses grands yeux stupides, l'air de se demander pourquoi le salon douillet et confortable s'est transformé en banquise où hurlent les vents polaires.

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