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sujet; (july 2002) rolfei — HELLO, IT'S ME.

HERO • we saved the world
Rolf Scamander
Rolf Scamander
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 27/09/2015
‹ messages : 876
‹ crédits : flightless bird, les gifs à tumblr et à maggie stiefvater pour la signature.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4150
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.

Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
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cersei moriarty
Je suis venu te dire que je m'en vais, Tu t'souviens de jours anciens et tu pleures, Tu suffoques, tu blêmis à présent qu'a sonné l'heure Des adieux à jamais, Ouais, je suis au regret de te dire que je m'en vais, Oui je t'aimais, oui mais Je suis venu te dire que je m'en vais.


Il avait pris sa décision.
Il n'avait pas le choix, pas vraiment.
Il devait partir. Il devait le faire. Famille, devoir, honneur: ces mots battaient en même temps que les coeurs synchronisés de tous les Scamander, ces mots dictaient la volonté inflexible de Newt de construire le monde parfait pour ses enfants, ses petits-enfants, son héritage; ces mots expliquaient le comportement de Ma, se jetant entre lui et un sortilège Impardonnable pour l'en protéger; ces mots étaient l'inspiration derrière les actes de son père, obligé de rejoindre l'Ordre de Phénix par la force des choses. Virtuellement, Rolf n'avait pas connu son père — qu'étaient quatre ans à la face des dieux? qu'étaient quatre ans sur vingt-six? qu'étaient quatre ans de souvenirs quand tout a été effacé, lavé, tué à petit feu par des émotions trop puissantes, trop violentes, trop terribles? — mais il aurait presque pu l'entendre lui dire, avec quelque chose comme une blague au bout des lèvres: “ c'est un boulot difficile mais quelqu'un doit bien le faire. ” Cette phrase était la dernière entrée dans le journal de son père que Rolf avait trouvé des années plus tard dans le grenier de la maison familiale. Il se souvenait de l'antique reliure en cuir; le cordon glissé à l'intérieur pour marquer la dernière page lue; de l'odeur du vieux papier; de l'encre baveuse, de l'écriture inégale, de l'impression d'apprendre à connaître un homme si proche de lui et si étranger à la fois. Artémis Scamander, apparemment, avait été un homme mystérieux; Rolf gardait le carnet dans son sac à dos pour le consulter dès qu'il en avait l'occasion, essayant de donner du sens aux notes griffonnées à la va-vite et aux longues lettres enflammées pleines de passion.

Family, duty, honor.

Rolf? Tu t'en vas déjà?Family. Il se tourne vers Ma avec un sourire désarmant et celle-ci doit y lire un mauvais augure car elle cligne lentement des yeux en faisant un pas en arrière. “ Oui j'ai... rendez-vous. ” Elle hoche lentement la tête. Elle n'arrive pas à décrocher ses yeux de son visage, comme si elle buvait chacun des détails de sa face; sait-elle qui va partir? lit-elle, dans la nervosité évidente de ses doigts qui se nouent, se dénouent, se renouent, les signes avant-coureurs de sa trahison, sa traîtrise, sa fuite? “ D'accord. Prends soin de toi, d'accord, Rolf? ” Oui, Ma, lui dit-il en l'embrassant sur la joue. Oui, Ma, dit-il en acceptant avec un soupir la boîte en plastique pleine de nourriture qu'elle lui force presque d'autorité dans son sac à dos. Oui, Ma, dit-il une dernière fois au vent, sans se retourner, alors qu'il quitte la maison qui l'a vu naître et grandir et mûrir et s'agiter et hurler et qui a vu ses parents mourir et ses parents s'aimer et pendant un instant, il regrette presque ce que l'honneur lui demande, ce que le devoir exige; Oui, Ma; les mots s'envolent; pour un peu plus, on pourrait croire qu'il dit Merci. À son grand-père il ne reste rien; pas une note, pas un regard, pas un mot mystérieux craché au vent; il ne laisse derrière lui que l'ombre de son passage, sa chambre intouchée, ses vêtements en boule au pied du lit, son panneau de liège surchargé au-dessus de son bureau, son livre préféré sur la table, Ne jamais tirer sur le phénix moqueur (première édition; de la période où la mode était d'adapter les romans moldus à la sorcière; Rolf adore ce livre; il y a quelque chose de tragique à l'histoire de ce sorcier différent, ce loup-garou tué pour rien — y penser le rend triste). Newt ne lui en voudra pas. Ce n'est pas comme si ça lui importait, après tout.

Les émotions l'assaillent; le monde est cru, cruel; le monde l'entoure et l'étouffe et pendant un instant, rien qu'un instant, il se demande si c'est là, la petite mort, celle qu'il sera jamais le seul à expérimenter. Duty. Il revoit les mangemorts envahissant sa maison, pétrifiant Ma, faisant froncer le nez d'aigle de Newt; il revoit leurs regards distants, leurs fouilles, leurs questions, leurs techniques d'intimidation laissant Ma tremblante et Newt de marbre; Merlin, Merlin, comment a-t-il pu jamais penser à collaborer avec de tels personnages? Et puis les masques tombent; les questions deviennent plus hésitantes; moins formelles; l'un des sorciers du ministère vient même jusqu'à demander à Newt une dédicace pour son neveu fan de son travail. Et l'autre mangemort, chargé de fouiller la maison en cherchant des collaborateurs volontaires ou non, le prend à part, lui sourit à moitié: “ monsieur Scamander, il est venu à l'attention du Ministère que votre... don pourrait nous être précieux prochainement pour nous séparer des brebis galeuses de cette société. Si vous pouviez, lundi prochain, rentrer en contact avec mon supérieur... ” Et sa voix de dérailler en même que Rolf se déconnecte, devinant sous la couche de fausse sympathie et d'impatience le dégoût le mépris l'horreur et, surtout, surtout, le plaisir malsain. Le Bruit des autres n'a plus de secret pour lui; il peut les décortiquer chirurgicalement, trouver les sous-émotions, les sous-dossiers, les sous-n'importe quoi; les émotions humaines sont complexes, se rappellent-ils, mais jamais impossibles à comprendre. Alors il sourit à l'homme du Ministère, lui serre la main, définitivement, monsieur Eames, définitivement et le pacte est scellé: par tout ce qui est sacré, il doit fuir avant de devenir une marionnette sous leur contrôle.

Il a graissé la patte de Doherty, laissé mille mots dans sa boîte aux lettres, sourit mille fois à sa panoplie d'assistantes et il exhibe son badge V.I.S* (very important sorcerer* *sorcerer salamander, really Doherty?) avec quelque chose comme une fierté fatiguée. Ça fait quelques dizaines de minutes que le show est fini maintenant; il a dansé et frappé et chanté comme un dingue à chaque chanson, chaque note s'infiltrant dans son coeur et le faisait battre un rythme martial presqu'étrange; et si d'habitude il déteste les endroits peuplés ainsi, avec des jeunes et des vieux et les autres trop sensibles, trop émotionnels, trop forts et trop excités, en cet instant précis, c'est tout ce dont il a besoin (ça lui rappelle ce qu'elle lui disait sur l'ivresse, l'adrénaline, les sentiments des autres comblant les siens; oh, elle avait raison). Mais ça lui fait du bien de se tenir un peu à l'écart des autres, pour se calmer, pour retrouver le calme. Son t-shirt noir lui colle à la peau, ses cheveux blonds trop longs sont moites de sueur et il y passe une main pour les arranger anxieusement.

Rolf ne sait pas trop ce qu'il fait ici mais... il est ici et il ne peut pas s'en aller maintenant, n'est-ce pas? Il va partir. Il a pris sa décision. Il doit partir; il n'a pas le choix; il ne peut pas permettre qu'on l'utilise ainsi, lui, lui et ses faiblesses; que dirait son père; que dirait son père?

Pourtant, la peur le prend, lui tord l'estomac; il ferait mieux de partir; il se tourne pour rejoindre la sortie la plus proche et s'esquiver en vitesse; trop tard, ses yeux croisent les siens et il est de nouveau le Rolf mal dans sa peau de seize ans, celui avec les yeux en forme de coeur et le coeur battant à la chamade et l'amour facile quand on le regarde dans les yeux et qu'on joue d'un instrument avec la délicatesse d'un ange.

Il parvient à sourire.

Honor.

'sup, Moriarty? ” arrive-t-il à formuler lentement, son aisance des mots contrastant avec sa maladresse du propos. Il doit avoir une sacré mine, en nage, les yeux brillant encore de musique, ses traits trop agés fixés dans un petit sourire hésitant, là, dans ce backstage d'une salle de concert énorme auquel il a le droit d'accéder juste parce que son nom son sang sa vie qu'il déteste le lui ont procuré. Bientôt, lui glisse une voix pernicieuse au creux de l'oreille, tu n'auras plus rien de tout cela. Sacré concert. On t'a déjà dit que t'as l'air possédée, sur scène, quand tu t'excites? ” Il a toujours un sourire plaqué aux lèvres quand il s'approche d'elle et lui tend la main, à la fois formel et à la fois presque trop affectueux pour le Rolf Scamander lambda. C'est le Rolf de l'Élite; la jeunesse dorée; le sourire et l'aisance et le charme durement travaillé. C'est le Rolf qui lui interdit l'accès à ses émotions, le Rolf qui sait comment ignorer les siennes; il ne peut pas, il ne peut pas céder encore une fois à leurs folies, à leurs émotions décuplées, à leurs rêves trop grands pour ce monde. “ Tout va bien? ” dit-il néanmoins car tout a l'air d'aller mal, ses yeux (Oh, oh, ses yeux, ils sont si- - il s'interdit d'y penser) trop écarquillés, sa peau trop frissonnante. Le sourire s'efface, le masque tombe. “ Cersei, je parlais de possession dans le bon sens du terme, pas la peine d'en faire un drame!
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Hello, hello, hello, how low ?
I'm in California dreaming about who we used to be,
When we were younger and free I've forgotten how it felt before the world fell at our feet

Les murs sonnent, résonnent des cris de la foule exaltée et des heurts de la batterie, des vibrations harmonieusement tapageuses des cordes du violon et de la guitare. Les lumières se tatouent sur sa rétine, à Lilith, psychédéliques ; du coin de l’œil, elle voit s’agiter les bras et les mèches brunes de Fury à sa gauche, à sa droite Absolem qui saute sur place en basculant la tête d’avant en arrière, tous deux comme possédés par la musique. Et partout sur la scène embrumée par les fumées des baguettes, des instruments ensorcelés qui s’animent et s’emballent, récitant les notes qui imprimées sur leurs notes et cordes un peu plus tôt dans la soirée. Les yeux de la brune brillent d’une flamme passionnée qui terrasse l’épuisement. L’Excess court dans ses veines comme un feu, dévorant sur son passage ses angoisses sociales, l’empêchant de rester paralysée par les quasi-phobies qu’elle refoule : elle est trop excitée pour tenir en place, boule d’énergie, de bonheur, libérée de toutes limites. Son empathie vampirise leurs émotions, les absorbe avec une intense dévotion. Elle en tremble presque, de cet afflux de ressentis étrangers qu’ils exhalent et qui lui parviennent par vagues ; qui se rejoignent au creux de sa cage thoracique en une cacophonie bouleversante, stimulante, renversante.

Lilith vibre, se sent vivante et paradoxalement, elle suffoque sous ce poids qui l’oppresse ; elle est à la fois pleine d’énergie et drainée de toutes ses forces. Elle veut partir, rester, marcher, courir, se rouler en boule, être adulée, être oubliée, planer au-dessus des mains tendues du public ; elle se sent l’instinct de survie, voudrait s’enfuir dans les coulisses, mais il y a en elle quelque chose de plus fort, quelque chose de masochiste qui lui susurre qu’elle pourrait simplement se laisser engloutir par ces corps inconnus et s’effondrer là, en pleine extase, en faisant ce pour quoi elle est née, née pour mourir.

Mais déjà la musique s’arrête. Déjà, c’est la fin qu’ils amorcent et elle salue, s’égosille en remerciements par-dessus les voix des fans qui réclament des rappels à grands cris. Elle a l’impression de flotter tandis qu’atterrissent sur la scène des offrandes par dizaines, se penche pour ramasser un ourson en peluche au creux des bras duquel palpite un cœur rouge. Son rire s’égrène, cristallin et léger. Les effets de la dose massive de psychotrope ingurgitée sont en train de retomber et la laisse un brin hystérique, elle est encore gonflée d’amour pour ces inconnus qui deviennent ses intimes au fil des heures passé à violer leurs émotions. Lilith, elle ne peut s’empêcher de se pencher vers le public, sans souci pour les sorciers de la sécurité qui se crispent, prêts à intervenir en cas de dérapage. Ses mains prennent en coupe un visage parmi la masse floue plongée dans le noir ; elle distingue un peu les traits mais est surtout transpercées par le regards brulant, et ses lèvres se posent sur ceux de la fan tandis que les hurlements d’excitation fusent. Quelque part derrière elle, Absolem arrose la foule de sa bouteille. Quelque part devant, quelques-uns supplient Neph de faire tomber le haut. Les flashs des appareils photos l’aveuglent, elle a le cœur qui bat à cent à l’heure, manque presque de capter les signes qui lui sont faits des coulisses, lui demandent de quitter la scène.

Lilith se redresse, envoie un baiser du bout des doigts et court vers les grands rideaux de velours. Ses épaules brillent de sueurs et de paillettes ; une serviette humide lui tamponne le visage, elle est engloutie dans un tourbillon de recommandations et de questions. « Dans 10 secondes vous y retournez, dernier salut. Prêts ? » Oui oui, y retourner, son sourire est béat, Abso la dévisage mâchoire crispée. « Tais-toi », qu’elle rit en s’appuyant sur son épaule, pour ne pas tituber. « On n’a pas b’soin d’y retourner tu sais, on peut – » « Fais comme tu veux darling, moi j’y vais, je me sens trop bien là-bas. » Et elle glousse, manque de trébucher sur sa propre cheville. Neph lui fait écho, les yeux brillants, shootés, et Absolem grogne quelque chose qu’elle n’essaie pas d’entendre. Ils s’exécutent, se présentent, paradent, vitrines humaines, presque sourds du tumulte qui les entourent ; à leur retour le staff les cerne de nouveaux. Deux paires de mains envahissent son espace vital et docile, Lilith se laisse faire, avant de prendre la direction de sa loge.

« Te voilà mon cœur ! Votre prestation de ce soir était très bien. » Il y a sa mère à l’intérieur, elle s’affaire comme si le périmètre lui appartenait et Lilith n’a rien à y redire. Et puis elle s’en fout, elle est à peu près persuadée de pouvoir s’envoler si elle lève les bras assez haut, c’est pas comme si elle était clouée au sol, enchaînée, piégée, elle peut s’enfuir, elle peut – « Enfin, tu aurais semblé moins boudinée si tu avais bien voulu essayer le régime que je t’ai recommandé. Tu sais, la grapefruit diet ? » Ah oui, oui c’est vrai, y’avait ça, elle doit avoir la boîte encore pleine de cubes de pamplemousse, quelque part dans un sac… Elle s’assoit dans le fauteuil qui fait face au grand miroir éclairé par les petites flammes qui l’encadrent. Son reflet lorgne ouvertement sur le haut aussi échancré que court qui lui moule la poitrine et lui adresse un clin d’œil coquin. « Sexy » ronronne la parfaite réplique de sa propre voix, provenant de l’autre côté de la glace. « Whatever », qu’elle marmonne en retour dans un bref rire mal à l’aise, et ses joues rosissent tandis qu’elle fait glisser sur ses épaules le plaid jusqu’alors posé sur le dossier de son siège, laissé là juste avant la séance de maquillage.

Elle entame de se débarrasser des fioritures de sa tenue de scène et bien vite, les mains de sa mère tapent les siennes pour les écarter – « Tu t’y prends mal, laisse-moi faire. » Elle s’y prend mal, bien sûr, elle s’y prend toujours mal de toute façon. Les doigts de Lilith, désormais inactifs, s’appliquent à tapoter en rythme, suivant la mélodie qui joue sans discontinuer entre ses tempes (Swish ! la baguette qui trace une courbe dans l’air, le sort qui s’égare entre ses mèches, dénoue le chignon qui les relevaient. shhh, le chuintement des boucles qui s’effondrent délicatement sur ses épaules, pop ! les bulles magiques qui s’y perdent pour les aérer, dissoudre la tonne de gel et de paillettes qui y est encore emprisonnée, tap tap tap le pied qui bat la cadence au sol, impatient, hhh le soupire qui échappe à sa mère –) Lilith lève les yeux vers celle qui s’active dans son dos et lui adresse une œillade curieuse : elle a clairement quelque chose à dire. « Le départ d’Aspen a fait chuter les ventes. Je n’arrive pas à croire qu’il nous laisse tomber de cette façon, quelle – » « Nous ? Tu le détestes non ? » Il n’y a pas d’accusation, le timbre est léger et simplement curieux, Lilith elle est pommée sur son nuage loin au-dessus du sol. Elle tâte l’air de son don ; le goût de l’agacement l’imprègne, et elle fronce le nez : ça a un sale goût. « C’est indiscutablement une mauvaise relation. Mais ce garçon devrait savoir qu’on ne rompt pas ainsi un engagement ! Quitter un groupe en plein âge d’or, c’est absolument grotesque et irrespectueux, tant pour ses collègues que pour les fans. » Et pour la bourse, n’est-ce pas ? Lilith le pense mais ne le dit pas, et son visage lisse ne laisse rien transparaître non plus. Est-elle seulement consciente de le penser ? Même pas. Heureusement, la diatribe est interrompue par la porte qui s’ouvre sur Alastar. « Lilith, quelqu’un te demande dans les coulisses. » « Et en quel honneur ? Qui est-ce, d’ailleurs ? A-t-il donné au moins son nom ? A quoi ressemble-t-il ? Lilith ne doit pas être à la merci du premier fanatique venu, il pourrait arriver – » « Ma foi, il a sa carte de V.I.S, c’est donc qu’il a payé le billet à bon prix et je ne lui en demande pas plus pour ma part. Un certain… Scarman ou… Salamander ? Qu’est-ce que j’en sais ! » Alastar hausse les épaules, détaché. « Le duo de Fléreurs lui a tourné autour quelques secondes avant de le laisser tranquille alors au moins, il ne peut pas être un désaxé. Allez file Lilith, on doit retourner à l’hôtel ensuite. Tu auras besoin de repos, on a une séance de dédicaces au programme de demain matin puis des trajets en portoloin à l’autre bout du pays. » Il part sur cette annonce, sans plus se soucier des récriminations d’Apolline Moriarty, et Lilith se faufile derrière lui juste avant que la porte claque, pour éviter que sa mère ne lui refuse cette escapade.

Elle est curieuse, trop ; peu certaine du nom évoqué, mais Alastar a tendance à prétendre ne pas être marqué par les gens. Il les grave tous dans sa mémoire en réalité, n’oublie ni visage ni patronyme, mais il juge très vite et s’applique à manifester son désintérêt une fois persuadé que l’interlocuteur n’a pas grand-chose à lui apporter. Et elle elle a soif de liberté, elle veut relâcher ses entraves et se faufiler telle une ombre dans la nuit noire. Scam…, Salam…, ça sonne comme des anagrammes confus de lettres familières.

Et ça se confirme quand elle l’aperçoit, Rolf. En elle, les émotions font un curieux remous qu’elle ne comprend pas ; elles sont comme en sourdine depuis des années, étouffées, et de toute façon Lilith s’applique depuis si longtemps à les ignorer qu’elle n’est plus vraiment à même de les déchiffrer. Curieuse lacune, lorsque l’on passe son temps à décrypter les autres. « Rolf ! » C’est extasié, perché, c’est pas vraiment net et son talon lui joue encore un tour, sa cheville tourne en réponse et elle atterrit dans les bras de son vieux copain d’émotions, sans même voir la main formelle qu’il tentait de lui tendre. « Rolf, j’en reviens pas, qu’est-ce que tu fais ici ? » Elle glousse de bonheur contre son épaule, se redresse, cligne des yeux comme une barbie animée. Quand elle secoue la tête pour s’éclaircir les idées, la lumière accroche les paillettes qui lui maculent la peau et lui confère un air irréel. « Sacré concert. On t'a déjà dit que t'as l'air possédée, sur scène, quand tu t'excites? » « Oh ça ! C’est la musique tu sais, et les gens, j’adore les gens. » Déclaration formulée avec emphase, le regard écarquillé. Cersei déteste, elle déteste la foule, elle déteste, elle déteste ; mais Lilith vit, survit pour ça. « Tout va bien ? » Elle cligne des paupières, tente de comprendre. Il est rigide et mesuré et elle ne capte pas ses émotions, c’est étrange. « Bien sûr ! » réponse à retardement, dans un sursaut, comme si elle venait seulement de percuter qu’il lui fallait répondre. C’est si con, ça la fait rire encore. « Je me sens putain de bien. » Et pour illustrer l’affirmation, elle ouvre grand les bras, l’air de dire duh, regarde-moi, la question ne se pose même pas ! « C’était mon rêve Rolf, tu saisis ? Mon rêve, vraiment. » Et après ? Après le rêve, elle ne sait pas, c’est un gouffre (sans fond) de… bonheur ? Elle ne sait pas, Merlin ce que cette enfoirée de Terre peut tourner sous ses pieds. L’Excess retombe et elle a chaud et elle a froid, elle est essoufflée mais elle voudrait courir un marathon. Elle se penche en avant, ses mèches brunes retombent devant ses épaules, masquant à moitié son visage tandis qu’elle ancre ses mains à ses cuisses tremblantes pour les raffermir, ne pas tomber. « Cersei, je parlais de possession dans le bon sens du terme, pas la peine d'en faire un drame! » Elle rit, rit, à croire qu’elle ne sait faire que ça ; des bulles de satisfaction explosent dans son estomac, c’est amusant. « Oh mais Rolf, si ça tu savais ! » Elle n’est pas sûre de savoir elle-même, ça déborde à ses yeux, sûrement des larmes de joie, elle ne se questionne pas. De toute façon, ça lui brode juste les cils et c’est tant mieux pour son maquillage. « C’est de la folie, cette vie c’est Dinas Emrys. »Paradis des sorciers, terre des trésors introuvés. « J’aimerais que tu puisses ressentir ça, c’est violent d’intensité et – oh je sais ! Ecoute, tu veux ? » Elle l’approche, ignorant la distance qu’il tente encore de rétablir, et elle lui attrape la paume, le pousse à la poser sur son cœur qui bat la chamade. « J’ai jamais ressenti ça, jamais aussi fort. » Son sourire lui bouffe les joues, le visage, elle implose. Elle adore ça. « J’aurais adoré le partager avec toi tu sais, ce monde-là, comme  on partageait tout avant, la même bulle d’émotions. Imagine ça Rolf, multiplié, décuplé à l’infini, imagine ! » Mais là est leur différence, elle le sait pourtant, ce n’est pas ce qu’il désire. Elle soupire. « Et toi dis-moi, c’est quoi ton rêve ? » qu’elle demande, candide, réellement intéressée en tout cas. « Ça fait une éternité, non ? Il y a quelque chose de différent chez toi, c’est – » Elle hésite, un peu figée, un peu maladroite, mal à l’aise. « Est-ce que tu vas bien ? » Ils meurent tous deux à petit feu, dans leur bal d’empathes. Si pleins des autres et si seuls à la foi.
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