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sujet; (July 2002) You're all that matters to me

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you're all that matters to me
ariane & anthea


Un chuchotement au creux de son oreille qui lui intime de lever la tête. Anthea obéit presque religieusement aux consignes données par la capitaine située à sa droite, pour lancer un sourire aux journalistes présents de l'autre côté de la table, leurs appareils pointés vers elle. Aujourd'hui, Anthea est le centre de l'attention, dans une actualité moribonde et pleine de malheur. Elle est cette image de paix dont beaucoup ont besoin, dont beaucoup veulent. Elle est le symbole d'une tradition qui perdure malgré le temps de guerre, malgré les morts se comptant par centaines, malgré les horreurs perpétrés au nom d'une vision archaïque, dépassée, ou bien loin des mœurs dont certains se font porte-parole. Elle est la représentation d'un espoir d'un retour à une vie normale, sans tous ces conflits, sans tout ce désespoir. Par le simple fait de revenir sur sa terre natale, sur ce pays qui l'a vue naître et grandir, elle montre au monde que la vie continue, qu'il existe encore quelque part en ce Royaume souillé des choses qui ne savent être détruites. Elle n'est rien, n'a rien d'exceptionnel si ce n'est un talent certain pour le Quidditch. Et c'est tout ce dont veut le peuple actuellement ; pouvoir oublier, l'espace d'une soirée, l'horreur d'un monde en guerre. Pouvoir rêver devant les prouesses d'athlètes sur-entraînés, capables de geste d'une beauté saisissante, poignante. Donnez-leur du pain et des jeux... L'expression semble bien plus vraie aujourd'hui qu'auparavant, en ces jours de profonde détresse. Constamment glorifiés, les sportifs de haut niveau, et spécialement dans le domaine du Quidditch, sont désormais de véritables superstars, images glorieuses d'un gouvernement toujours en quête de propagande. D'un gouvernement toujours à l’affût de la moindre éclosion, de la moindre arrivée au sein d'une Ligue attirant chaque année des milliers de spectateurs. Des milliers de potentiels alliés dans leur guerre face aux insurgés.



Cinq années. Cinq petites années qui pourtant paraissent être une éternité aux yeux d'Anthea. Depuis son départ pour le continent américain, jamais elle n'avait reposé pied au Royaume. Jamais elle n'a daigné revenir à la maison, quand bien même sa sœur devenait folle, son frère alcoolique, et ses parents... toujours aussi mal dans leur corps et leur esprit. Pourtant, malgré cette distance affichée avec une famille ô combien étrange, ô combien conspuée, elle n'a jamais totalement coupé les ponts. Adressant aussi souvent que possible des lettres à Ariane ou Ambroise. Ne pouvant jamais les retirer totalement de ses pensées. Longtemps, elle a attendu que ce jour arrive enfin, ce jour où elle pourra enfin retrouver sa maison, sa famille. Sans jamais franchir le pas. Malgré toutes les rumeurs circulant sur la folie meurtrière du Magister, sur les actions suicide des insurgés, sur l'état lamentable dans lequel le pays s'enfonce chaque jour un peu plus. Égoïstement peut-être, elle s'est contentée de rester dans un pays de paix, où elle ne souffrai d'aucune réputation, plutôt que d'accompagner physiquement sa sœur dans ces moments difficiles. Oubliant, parfois, de lui envoyer la lettre écrite quelques jours plus tôt à mesure qu'elle se liait d'amitié avec ses partenaires au sein des All-Stars et du monde sorcier américain. Et si ce n'avait été pour sa sœur, sans doute ne serait-elle même jamais revenu au pays, se contentant de laisser tomber la menace gouvernementale et perdre sa nationalité britannique.Pourtant, après toutes ces années, après tous ces succès, après avoir acquis une certaine réputation dans le milieu du Quidditch – allant jusqu'à recevoir une proposition pour un poste dans l'équipe nationale dès l'instant où une place serait libérée, ce qu'elle a refusé – et malgré quelques premières réticences, elle a finalement accepté de quitter le club qui l'a rendue professionnelle pour revenir sur les terres britanniques, chez des Holyhead Harpies en quête de résultats. Un objectif rarement atteint ces dernières années, et qu'Anthea aura la lourde tâche de porter tout au long de la saison.

Lentement, elle traverse les premières pièces de la maison Moriarty. Presque rien n'a changé depuis son départ – le contraire aurait été étonnant, et chaque pièce est restée la même, se délestant parfois de meubles devenus trop vieux pour le monde actuel. Certains, devenus bancals, sont encore en place, symbole d'une famille devenue ruinée à son arrivée dans ce pays alors inconnu. Mais l'aînée Moriarty n'a jamais souffert de cette situation, tant le regard et le jugement étaient portés vers le passé des deux familles plutôt que sur leur position actuelle. Elle n'a jamais manqué de rien, et malgré toutes les vieilleries qui y traînent encore, cette demeure lui fait toujours l'effet d'un foyer accueillant, que la misère extérieure ne peut atteindre.
Alors, elle sourit. En constatant que même la cabane derrière, au fond du jardin, est toujours à sa place. Son royaume. Celui qu'elle partageait avec sa sœur, celui sur lequel elle régnait d'une main de fer, banissant Ambroise à chaque fois qu'elle le pouvait. Car dans leurs histoires, le rôle du vilain revenait souvent au cadet, seul garçon de la fratrie. Une époque sereine, aujourd'hui révolue, où la vie n'était pas encore le lourd fardeau qu'elle semble être devenue aujourd'hui. Anthea oublie cependant rapidement sa nostalgie, en apercevant des fenêtres de l'étage la lueur d'une bougie. Celle de la chambre d'Ariane. Encore et toujours présente ici, cachée du regard du monde.

« Ta reine est de retour, Dame Ariane. » Arrivée juste derrière elle en minimisant autant que possible le bruit de ses pas, Anthea pose ses mains devant les yeux de sa sœur, comme pour mieux créer la surprise. Quand bien même cette dernière risque d'être inexistante, si la cadette lit les journaux et leur partie sportive en particulier. Car voilà de nombreux mois que les rumeurs du transfert d'Anthea apparaissent sur les quotidiens, entre deux articles sur des morts suspectes ou l'arrêstation de traîtres. D'un geste, elle retire les mains des yeux de sa sœur, pour les enrouler autour de son cou, lovant sa tête contre l'épaule de sa sœur. « Tu m'as manqué, Ari. »


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WIZARD • always the first casuality
Ariane Moriarty
Ariane Moriarty
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‹ âge : 24 (13/07/79)
‹ occupation : auteur de littérature de jeunesse.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1990 et 1997.
‹ baguette : mesure vingt-trois centimètres, en bois de chêne rouge et contient du dard de billywig ; elle est prédisposée aux enchantements.
‹ gallions (ʛ) : 3805
‹ patronus : inconnu.
‹ épouvantard : un rocking chair, ma mère assise dessus, sa maladie s'étant détériorée – mon futur.
‹ risèd : la reconnaissance en tant qu'auteur, sous mon véritable nom.
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Son carnet à dessins vomit des couleurs sombres, des cadavres en voie de boursouflure et des monstres gavés de ratures. Elle a envie de les voir. Un, deux et trois dessins qu’elle arrache de nouveau, déchirant et réduisant en morceaux sur son tapis comme des confettis de ce que sa maladie a causé comme dégâts sur son cerveau. Ses pieds nus les écrasent, annihilant les dernières traces de sa maladie – elle emmerde les consignes de son psychomage. Ça ne l’aide pas davantage de mettre sur papier ses monstres imaginaires, ils ne reviendront pas. Ils ne reviendront plus, ils sont enfermés quelque part dans sa tête, dans une espèce de cage pour bêtes de foire et la seule façon d’y accéder c’est d’avaler un peu plus de pilules et s’écrouler dans son lit. Elle a repris son traitement médicamenteux il y a quelques semaines mais la disparition de ses monstres s’est faite progressivement ; elle a seulement constaté quelques jours plus tôt qu’ils n’étaient plus là. Ariane est effrayée à l’idée qu’ils reviennent mais encore plus effrayée de voir le monde avec des yeux normaux. De s’imaginer le monde avec un cerveau normal. De vivre une vie normale. Elle a peur du changement, elle se conforte dans la médiocrité de sa vie pleine de différences. Isolée dans sa chambre depuis le début de son traitement, elle tourne en rond comme un rat de laboratoire pendant que les psychomages la gavent de médicaments expérimentaux pour tenter de guérir son cerveau. Cobaye, c’est ce qu’elle est devenue, pas par manque d’argent mais par manque d’informations sur ce syndrome qui lui gangrène le cerveau. Elle se sent impuissante, incapable de dire depuis combien de temps elle est un cobaye médical ; probablement toute sa vie. Probablement depuis la première fois qu'elle a attrapé une paire de ciseaux. Et qu'elle a tenté de s'ouvrir le crâne.

Instinctivement, elle lorgne les ciseaux sur son bureau qui n’attendent plus qu’elle. Le moment s’étire, le cliquetis de l’horloge en rythme avec les battements de son cœur qui gronde dans ses oreilles, à force d’anticipation et d’adrénaline. La radio diffuse du wrock à un volume faible mais le son couvre entièrement les pensées qui lui taraudent l’esprit. Les ossements du carnet glissent le long de son corps et s’écrasent au sol, oubliés par sa maîtresse qui se dirige vers le bureau. Ses doigts attrapent l’objet et elle se retourne brusquement pour aller directement vers le miroir de sa chambre. Recouvert par un foulard, elle s’immobilise devant quelques secondes, mesurant sa volonté et ce que le miroir va provoquer quand elle verra son reflet. Quand elle ne verra rien d’autre à ses côtés. Ses doigts tirent finalement le foulard et elle toise son image : maigre, frêle et blême. Ses cheveux ont poussé, tellement que sa frange lui recouvre entièrement les yeux, creusant encore plus son visage crayeux. Digging like you can bury. Elle passe un œil critique sur tout son corps, sur ce tas de vêtements trop amples et trop noirs qui cachent son squelette qu’elle haït un peu plus quand son système est empoisonné par ses potions médicamenteuses. Something that cannot die. Elle attrape sa frange agressivement et apporte les ciseaux vers son visage pour les couper lorsque des mains viennent se poser sur ses yeux. Instinctivement, elle s’immobilise, incapable de déterminer si c’est son esprit qui lui joue des tours ou si quelqu’un se trouve vraiment derrière elle. Vaguement, elle entend quelques mots mais ne parvient pas à les assimiler, son cerveau lézardant pour déterminer les limites de son syndrome et la réalité accablante de son existence fade et sans saveur. Les mains quittent son visage pour s’enrouler comme des serpents autour de son cou, Ari voit la forme floue dans le miroir qui lui fait face mais son cerveau brouille tout, ne détermine pas directement qui se trouve derrière elle. Et puis, quand on pose une joue sur son épaule, Ari reconnaît… « Tu m'as manqué, Ari. » C’est la voix d’Anthea, elle en est sûre. Mais c’est également la voix d’une étrangère, de quelqu’un qui l’a abandonnée, qui l’a laissée se dépatouiller avec la maladie de sa mère et la sienne, avec l’alcoolisme de son père et la débauche de son frère. Ari a la rancune qui brûle comme de l’acide dans ses veines, tortillant ses entrailles, lui donnant envie de vomir sa haine sur sa sœur. C’est le traitement. Tente-t-elle de relativiser, ce n’est pas vraiment elle. Mais elle se sent véhémente et extrêmement impulsive quand son système est infecté par les médicaments. Elle se dégage brusquement de l’étreinte de Thea et la repousse en arrière, levant le poing qui tient toujours fermement les ciseaux. « Tu ne m’as pas manqué. » Son ton est étonnamment froid, loin du ton habituellement jovial d’Ariane. Ses yeux parcourent cette étrangère avec la voix de Thea, elle toise les cheveux devenus blonds, les vêtements toujours aussi à la mode, le corps aussi en forme. Ari n’a jamais envié sa sœur physiquement mais elle lui en veut aujourd’hui pour un millier de raisons qui ne valent rien. C’est plus facile de blâmer sa sœur-aînée, celle qui avait juré qu’elle la protégerait coûte que coûte. Mais Thea s’était barrée à l’autre bout du monde. Et Ariane… elle s’est fait happer par sa maladie. « Tu peux retourner d’où tu viens. Personne ne veut de toi ici. » Reste. Ne fais pas comme si je n'existais pas. 

© ACIDBRAIN
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