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And the heart is hard to translate
“It has a language of its own
It talks in tongues and quiet sighs, and prayers and proclamations in the grand days of great men and the smallest of gestures and short shallow gasps. But with all my education I can’t seem to command it, and the words are all escaping, and coming back all damaged.”
Jem leva les yeux au ciel. « Non merci, je n'en ai pas besoin ». Le poufsouffle se leva en lançant un regard lourd de sens à sa mère. Apolline haussa les yeux au ciel. « Par Merlin, Jeremiah, pourquoi ne laisses-tu pas l'elfe de maison s'occuper de toi et te resservir ? » « Parce que je suis contre ce système esclavagiste », bougonna-t-il. « Esclavagiste ? As-tu vu quels mots tu emploies ? Tu vas défendre le SALE crée par Hermione Granger, bientôt ? » « Non, peut-être que je vais simplement donner une paire de chaussettes à nos elfes ! » Abraham Moriarty jugea bon de tousser et de demander d'une voix innocente à quelle heure Cersei devait venir. Jem profita de l'occasion pour aller se chercher sa tasse de thé. Il aimait bien faire enrager sa mère mais ça n'était pas une raison pour finalement ne pas aller chercher de thé. C'était presque gratuit de la faire bouillir en remettant le sujet des elfes de maison sur le tapis, même s'il avait avant tout voulu une tasse de Darjeeling. Il se servit allègrement dans la cuisine, rinçant sa tasse au passage. On ne sait jamais, c'est mieux pour l'hygiène. De son expédition, il ramena des biscuits au chocolat. Il n'en achetait pas pour éviter la convoitise, mais si le destin les plaçait sur son chemin quand il venait prendre le vert au manoir familial… Après ça, je me fais une petite cure de raisin la semaine prochaine, je suis sûr qu'ils ont prévu un truc gras à manger ce midi.  

Comme un pacha, Jem retrouva sa place sur un fauteuil crapaud et croisa une jambe. Il appuya son hebdomadaire sur sa jambe pliée. Bien sûr, il aurait pu mettre les pieds sur un pouf du même vert que son fauteuil pour faire enrager sa mère, mais il avait trouvé des biscuits et estimait donc avoir mieux à faire. Ca n'aurait pas été un souci hygiénique, d'ailleurs : il avait chaussé ses chaussures d'intérieur de quand il était au manoir. Pour l'hygiène, comprenez ? Il avait aussi une paire de chaussures pour son habitation propre. Il ne serait jamais sorti avec, non pas parce qu'elles n'étaient pas élégantes (un peu trop moldues, peut-être) mais pour ne pas ramener de la saleté. Dire que les gens du Ministère trimballés partout de la terre dans laquelle ils avaient marché en mission …

Il prit une gorgée de thé, posé sur la table basse. On était bien. L'étoile montante de la famille arriva, déclenchant un nouveau soliloque d'Apolline qui avait désespérément besoin de parler pendant que son fils et son mari restaient plongés dans leurs lectures. On était moins bien. « Salut. »  Il agita vaguement la main vers Cersei et se concentra sur son journal. Un très bon article de l'hebdomadaire juridique international du monde magique, à propos d'un changement constitutionnel dans une région lointaine du globe. « Comment s'est passé ton concert, ma chérie ? » demanda Abraham.

Et c'était reparti. Tout le monde allait tourner autour de Cersei. Oublié, Jem. Sert à rien, Jem. Et quoi, la petite princesse prenait encore toute la place. Apolline embraya sur les transformations qu'elle comptait opérer à leur nouvelle demeure. Comme si vivre dans ce coin-là n'était pas suffisant pour montrer leur ascension sociale. C'était humiliant. L'acte notarié les spécifiait bien tous propriétaires du manoir, détenant chacun une part. Mais celle de Cersei était bien plus élevée que la sienne. Il aurait du s'en ficher comme de son premier balai : sa petite sœur gagnait du blé, tant mieux pour elle. Son niveau de vie s'améliorait par ricochet. Il avait encore de quoi payer son loyer, s'acheter les vêtements qui lui plaisaient et sortir avec des amis. Il avait établi les contrats, sécurisé la situation juridique dans tous les cas. Il avait fait sa part, alors pourquoi fallait-il qu'il sente cette jalousie aussi profondément ? Il avait envie de les interrompre, de les engueuler. De leur crier d'arrêter de faire comme s'il n'était pas là.

Il laissa son journal tomber sur la table basse et pris une gorgée de thé en croisant les bras. Cersei allait le sentir, bien sûr. Il s'efforça de refouler un peu sa colère. Ce n'était pas à elle qu'il en voulait, au fond. Apolline poussa sa fille à s'asseoir sur un des sièges autour de la table basse. « Vous avez mis du temps à replier, non ? Je suis allé me coucher un peu avant les rappels mais j'ai cru que le public ne vous lâcherait plus. »

Apolline alla s'affairer pour demander aux elfes de préparer des rafraîchissements, dans un cérémonial dont Jem ne pouvait s'empêcher de penser que ça faisait vraiment trop nouveaux riches. Ils mangeaient bien plus simplement dans ses souvenirs d'enfance. Le poulet du dimanche midi était loin d'être une institution, il se souvenait de légumes horriblement bouillis et sans goût. Abraham ne semblait pas prêt à relancer la conversation, il allait falloir que Cersei s'y colle ou qu'ils attendent le retour de la maîtresse de maison.
© Starseed
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Here we are now, entertain us. I feel stupid and contagious. I'm worse at what I do best and for this gift I feel blessed. And I forget just why I taste, I guess it makes me smile...
I found it hard, it's hard to find.

Put a smile on that face, put a smile on that face. Oh, ce qu’elle peut ne pas vouloir s’y rendre. L’envie de s’accorder une dispense la démange – elle peut bien se faire un Fictio et prétendre avoir perdu le contrôle, ce n’est pas comme si quelqu’un regrettera son absence ? Les deux sphères magiques roulent au creux de sa paume, sous la table. Elle pourrait les ingurgiter au moment de retrouver sa loge, prétendre être tombée de fatigue. Passer les prochaines heures plongée dans les méandres d’un rêve pour échapper à la réunion de famille qui l’attend. « On peut prendre une photo ensemble ? » Cersei lève les yeux de la tentation autour de laquelle ses doigts se referment, les glisse sagement dans leur pochette, les enterre au fond de son sac, adresse à sa fan un sourire craquant. « Sounds lovely. » Elle se lève, se penche par-dessus la table, minaude pour l’appareil. En récompense, la gamine lui plaque un baiser sur la pommette et l’enrobe inconsciemment de son amour mêlé de fascination, tandis qu’elle remercie encore, comme si ce simple cliché avait illuminé sa journée. Un signe de main en guise d’au revoir ; Lilith se rassure : il reste encore une file conséquente d’albums, posters et autres t-shirts à décorer d’un remerciement. Avec un peu de chance, ça durera si longtemps qu’elle devra annuler sa visite à Herpo Creek. L’idée la dynamise, elle y met tout son cœur, s’attarde, pouponne plus que de mesure chacun de ceux qui se présentent devant elle. « Je signe à quel nom ? » La même question encore et encore, et les visages et émotions qui face à elle défile, la volonté bien vaine de mémoriser chacun, chacune.

Mais vite, trop vite, la foule s’éparpille, les flashs des appareils photos se raréfient. Les garde du corps se mettent en mouvement, font circuler les membres du groupe entre les badauds, écartent les mains pressante et les requêtes éreintantes. Il est déjà temps de retrouver le sol, Lilith n’est pas prête pour ça.

Elle sent l’angoisse l’étreindre, main impitoyable se refermant progressivement sur sa cage thoracique pour serrer, broyer, réduire en poussière. Ses oreilles bourdonnent du bruit ambiant et des contrecoups du stress, le trajet en calèche jusqu’à l’hôtel où elle loge pour des mois est trop court, elle a besoin de plus de temps. « Lil’, tu as un message de ta mère – » La voix absente d’un Alastar occupé à trier ses notes envoie son palpitant tambouriner rudement entre les barreaux de sa cage, mais il n’y a pas d’issue et c’est par automatisme qu’elle répond par un sourire, comme si tout allait bien, vraiment. « Ah voilà, tu es attendue à Herpo pour le repas, ne sois pas en retard. » C’est énoncé d’une voix plate et désintéressée, mais elle peut presque entendre les accents exigeants de sa mère entrelacés à travers les mots. « Hmhm », qu’elle répond simplement en tournant son attention vers l’extérieur. L’habitacle s’immobilise, la portière s’ouvre. « On se voit demain matin. Journée chargée en perspective, tâche de ne pas éteindre ton réveil. » A l’entente de l’avertissement, elle s’immobilise en plein mouvement, un pied sur la marche extérieure, pour adresser à Al’ un regard perplexe par-dessus son épaule. « Matin. Oui j’y serai bien sûr, si par matin tu veux dire 3pm ? » « Non non, c’est matin comme dans 5am, et si tu traines je viendrai te chercher en personne, crois-moi tu n'aimeras pas. » Just kidding, right ? Trois voix élevées à l’unisson, trois mines horrifiées adressées au tortionnaires. Les Rotten Apple ne sont pas du matin, c’est bien connu. Alastar gronde d’agacement, Lilith insiste, mine contrite. « Tu peux comprendre, je serai avec ma famille », qu’elle argumente, et si une oreille extérieure s’attendrirait, ça ne veut rien dire d’autre que je serai so very high on excess pour y survivre, parce que par Merlin, Salazar et tous leurs enfoirés d’amis, elle sait pertinemment que cette charmante réunion de famille la mettra en vrac. « 9am, c’est mon dernier mot. » Et elle n’a pas le temps de protester que déjà il la chasse.

[…]

« Hey Jeeeem ! » Il est confortablement affalé dans son fauteuil, position miroir à celle de leur père installé juste en face. Lilith enlace son frère par derrière, bras sur ses épaules, et claque un baiser sur sa joue en défaisant d’une paume taquine sa tignasse soigneusement domptée. Sa mission accomplie, elle trottine jusqu’à son père, tourbillon de bonne humeur, et il fait brièvement mine de râler mais rougit, toujours mi-ravi mi-mal à l’aise face aux démonstrations d’affection. Lilith est tellement heureuse que c’est louche, pour qui la connait bien ; une foule d’émotions cogne aux portes de son cœur : elle a senti la paix satisfaite de Jem s’effriter à son arrivée, elle sent l’excitation malsaine et l’aura critique de sa mère l’intoxiquer, elle sent la tranquillité inconsciente de son pauvre papa – complètement out, papa. « Comment s'est passé ton concert, ma chérie ? » En fond sonore, la diatribe de maman a déjà débuté, Lilith a le faux-sourire jusqu’aux oreilles, les pupilles dilatées et les doigts pris d’un tic de musicienne. « Bien, bien – » elle tente d’ignorer le bourdonnement incessant d’Apolline, mais cette dernière élève la voix pour intervenir de façon plus audible. « Comment ça bien ? Tu plaisantes j’espère, l’éclairage était de piètre qualité et ton maquillage – je n’en reviens pas, est-ce ce qu’Alastair appelle un travail de professionnel ? Tu étais grimée comme un balai volé. Et tes idiotes de fans qui reprennent déjà joyeusement cette technique de mauvais goût, je ne peux pas y croire, quitte à lancer des modes tu pourrais au moins – » « Un peu de thé ? » Un demi-timbre plus haut pour couvrir l’avalanche de critiques qui, bien sûr, ne fait que commencer. « Très cher, quelles manières ! Je disais – » « Vous avez mis du temps à replier, non ? Je suis allé me coucher un peu avant les rappels mais j'ai cru que le public ne vous lâcherait plus. » « Oh on recevait des V.I.S. en backstage après le concert, tu sais ce que c’est – » Il a l’habitude oui, de la voir rentrer tard, enchainer concerts et parties avec les very important sorcerer, puis passer de parties en after en club, et d'after en after d’after – tout en parlant elle se penche pour attraper un biscuit maison qui lui vaut une tape sur la main. « Lilith Moriarty, j’espère que tu ne comptais pas réellement avaler ce – » « Du sucre dans ton thé ? » « Oh mais oui, mais oui bien sûr ! Tel père telle fille, deux inconscients. Pas de sucre non, tu sais bien que Lilith suit un régime très strict. Tiens, ressers-toi Jeremiah. » L’index de la jeune femme se courbe élégamment autour de l’anse de sa tasse qu’elle sirote à petites gorgées ; sourire plus contenu mais toujours bien accroché. « Oh, as-tu entendu les derniers ajouts que ton frère a fait à sa thèse ? » « Eh bien oui, au moins – » Front plissé, elle compte sur ses doigts en tentant de se remémorer les occasions auxquelles il les lui a fait écouter, mais n’a pas le temps d’en dire plus. « C’est brillant, vraiment, tu sais je crois que tu devrais prendre exemple sur lui et mettre autant de passion et d’efforts dans ton travail. Jeremiah, tu veux bien nous relire ton dernier chapitre ? » Elle n’insiste pas, de toute façon chaque relecture est comme une première fois : elle n’est pas franchement une flèche en termes de droit sorcier et sa seule alternative est de hocher la tête en prétendant comprendre. Apolline peste contre l’elfe, occupé à se faire tout petit dans un coin de la pièce alors même qu’elle a besoin de lui pour achever un plat. « Oh, si tu veux je peux – » La moindre excuse serait bonne pour fuir cette pièce, d’autant plus que la cuisine recèle quelques trésors de bouteilles dont elle se servirait volontiers quelques verres pour la peine. Mais non, non, bien sûr : « Surtout pas ! Tu risquerais de te brûler ou pire, d’abîmer cette magnifique manucure. Tu ne voudrais tout de même pas afficher des mains de ménagère alors que le public te scrute en permanence. D’ailleurs, j’ai pensé à – » « Jem, je meurs d’envie d’entendre ta thèse ! » Excitation débordante à l’appui, la diversion fait effet : Apolline se reconcentre sur son fils et Lilith souffle, profite de ces secondes de liberté pour se glisser sur l’un des genoux d’Abraham et se cacher au creux de son cou. Toujours la même maladresse du patriarche : petit rire gêné, tapotements sur son épaule l’air de dire ‘allons, allons…’, mais il ne la chasse pas. Dommage, elle voudrait être à des miles d’ici.


Dernière édition par Lilith Moriarty le Lun 7 Mar 2016 - 10:34, édité 2 fois
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Mal à l'aise en présence de sa sœur, l'avocat se raidit sur son siège quand elle lui touche les cheveux. On devrait pour autant savoir, depuis les années, qu'il est un peu sauvage. Que le contact des autres lui est désagréable s'il n'a pas été précédé d'un préavis et qu'il n'a pas pu s'assurer que la personne qui entreprend ce contact répond à ses exigences en matière d'hygiène. Sa sœur est sans doute reluisante comme un sou neuf pour cacher les excès de la veille, mais il apprécie peu qu'elle ait un geste comme ça. C'est inconvenant : après tout, ils ne sont plus proches depuis un moment.
Lilith a l'air tellement heureuse que c'est louche. A dire vrai, Jem ne manquerait pas la moindre occasion de lui en vouloir. Eut-elle eut l'air fatigué ou malheureuse, éteinte, qu'il aurait été prêt à en déduire qu'elle en avait assez de les voir. Il faut qu'il se détende, qu'il cesse de ressentir la blessure d'ego qu'il éprouvait lorsqu'il était enfant et qu'on lui accordait de l'attention. Aucune raison que toute l'attention se focalise sur elle, n'est-ce pas ?
Même si ce sont des critiques, Lilith accapare déjà l'attention de leurs parents. De leur mère, du moins. Il faudrait se transformer en oiseau pour attirer l'attention d'Abraham, qui connaît bien plus des mœurs de la gallinette cendrée que de ses propres enfants. Jem en éprouve une légère vexation et ne peut pas se retenir de glisser lui aussi une petite remarque.

« Bah, elle n'a qu'à prendre son petit gâteau en photographie avant de le publier sur le Magic Scroll Network. Ca créera un effet de proximité avec les fans ou quelque chose comme ça. »

La phrase, prononcée d'une voix neutre n'en était pas moins pleine de ressentiment. En voulait-il à Lilith d'accaparer l'attention ou à Apolline de considérer ses enfants comme un capital ? Il se réfugia dans sa tête de thé.

Entre deux crises de nerf d'Apolline, voilà qu'on évoque sa thèse. Ce serait mentir de dire que le sujet le met à l'aise. Bien sûr qu'il est ravi d'en parler. Il faudrait être stupide pour ne pas voir l'intérêt d'étudier les modes de preuves en procès sorcier. Le veritaserum et les sorts lancés sur une baguette pour connaître ses dernières manifestations de magie ont laissé une jurisprudence abondante et …

«  Hum. Je ne suis pas sûr que ce soit intéressant. J'ai évoqué la prise en compte du témoignage des créatures magiques et j'allais aborder Gringott's. Enfin, l'aspect concret puisque j'ai fini la partie sur la contextualisation historique, les guerres de Gobelins et l'omerta qui s'était mise en place durant la dernière période de tensions ... »

Remettre en contexte dans sa thèse, il veut bien. C'est plus facile à l'écrit de prévoir une longue file de questions et prévoir la tournure qu'il faut prendre. Mais voilà qu'être en face de sa famille lui coupe la chique. Il sent une boule se nouer dans sa gorge. Ca ne les intéresse pas. Non, bien sûr que ça les intéresse, ils font partie d'une même famille. Il se force à manger un peu plus de gâteau pour se laisser le temps de réfléchir à ce qu'il voudrait dire après. Il ne désire plus rien dire. Juste partir. Ca ne les intéresse pas. Abraham n'a pas cherché à comprendre un traître mot du sujet alors qu'il est le plus porté sur l'abstraction et serait ravi de se plonger dans quelque chose d'aussi théorique que les modes de preuves magiques. Apolline ne s'intéresse à son travail que pour jouer un petit jeu pervers avec elle-même ou d'autres mères au foyer, présentant ses enfants comme le fruit de ses efforts, des statuettes modelées de sa main, des marionnettes dont la réussite rejaillira et donnera tant une légitimité qu'un éclat à son existence. Et Lilith … Lilith est devenue un des enfants populaires de la cour d'école. On s'arrache un autographe, son métier fait rêver tandis que personne ne s'intéresse réellement à cette histoire de procédure sorcière, on l'envie, on la coache. Tout au plus Jem peut-il compter sur un groupe d'amis en qui il a une totale confiance et la reconnaissance implicite de sa cuisine par un Aqen dont les joues ne sont plus creusées.

« Oh, j'avais commencé à évoquer les problèmes posés par le jugement de la haute cour magique française, dans la Révolution sorcière, l'affaire Nelle Ruand. C'était au début des attaques contre les nobles moldus, peut après la tentative de fuite du Roi de France moldu et ... »

Merlin, que c'était inintéressant. Jem se laissa quelques secondes de réflexion. Il ne le sentait pas, vraiment pas. Il fit ce qu'il avait l'habitude de faire dans ce genre de situation. Faire craquer ses doigts en gardant un visage impassible. En dessous, ça battait à plein régime. L'essentiel était de ne pas avoir l'air préoccupé pour éviter qu'on s'inquiète pour lui. Il ne désirait ni la bienveillance maladroite et distante de son père ni l'effarement de sa mère et une nouvelle incursion dans sa vie privée. Il cachait à sa famille une liste de choses longue comme le bras d'un demi-géant. Les détails de sa relation tumultueuse avec Dana, les détails de sa vie amoureuse tout court et notamment la période où il s'était intéressé d'assez près aux hommes, et tout simplement ses états d'âme. Hors de question de les faire entrer dans ses périodes de spleen ou les moments où l'émotion le submerger. Pas besoin de leur expliquer que parfois, il pleurait durant des minutes incroyablement longues, par fatigue ou lassitude, qu'il avait beau savoir que ce n'était pas digne d'un sang pur il ne pouvait pas faire autrement. Sa famille avait-elle la sensibilité nécessaire ? Dix contre un que non. Il tourna rapidement les yeux vers Cersei. Merde, elle devait lire tout ça. Ou le ressentir un peu. Il avait renoncé à percevoir les limites exactes de l'empathie au moment où ils avaient commencé à s'éloigner l'un de l'autre.

« Excusez-moi. »

Il épousseta ses mains au dessus de son assiette – restée sur la table – et s'en fut vers la cuisine. Là-bas, il poussa un profond soupir et s'empressa de rincer ses mains sous le robinet. Parfait. Maintenant il pouvait pousser un autre soupir d'énervement en enfouissant son visage dans ses mains. Il ne pouvait être heureux entre les quatre murs de cette maison que lorsque sa famille n'y était pas. Se défouler dans la salle restée vide et esquisser quelques pas de danse lui procurait aussitôt une incroyable sensation de détente, mais il lui faudrait des heures et des heures de danse s'il voulait se détendre après une telle réunion.

Dans le silence de la cuisine, il entend des bribes de ce qui se passe au salon. De longues plaintes d'Apolline, reprochant à sa sœur de l'avoir vexé – comment, pourquoi ? Et Abraham, touillant son thé avec une précision de métronome. Comment se débarasser d'eux ou partir ? Peut-il envoyer un hibou à Aqen, discrètement, pour lui demander de lui envoyer un faux hibou professionnel et s'enfuir ainsi ? Mal à l'aise, il y renonce pour le moment. Il revient à sa place l'air innocent. « Excuse-moi, Papa, je viens de me souvenir que tu avais une réunion de ton club un de ces dimanches ? C'est la semaine prochaine, pas aujourd'hui ? » A son regard affolé, il peut deviner que son père meurt d'envie de consulter son agenda, ou de transplaner immédiatement au lieu où doit se tenir la réunion. Transplanera, transplanera pas ? Jem croise les doigts discrètement, espérant qu'Abraham prenne la poudre de cheminette. Ne restera que leur mère à gérer. Après tout, il serait temps qu'il ait une conversation avec Cersei, songe-t-il en la regardant dans les yeux.
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« Bah, elle n'a qu'à prendre son petit gâteau en photographie avant de le publier sur le Magic Scroll Network. Ca créera un effet de proximité avec les fans ou quelque chose comme ça. » La remarque manque de lui faire avaler de travers sa gorgée de thé sans sucre, mais elle parvient à garder contenance. Les yeux écarquillés, son fameux sourire devenu crispé, elle s’efforce même d’en tirer un aspect « positif » : « Right, I should have thought about it ! » Alastar exige des scroll réguliers et elle s’applique à satisfaire ces attentes en captivant chacune de ses activités avec application. Quand la suggestion vient de Jem cependant, exhalée avec quelque chose qu’elle assimile à de la hauteur et à quoi son empathie associe un zeste de rancœur, Lilith se sent réduite au statut de poupée creuse et dénuée d’intérêt. (Pré)occupations vides de sens, obligations risibles de superficialité – certes elle ne peut pas se vanter d’être l’intellectuelle du lot. L’incident se case sagement (sournoisement) dans le stock de sources d’angoisses de son âme masochiste, for later use, tandis qu’elle s’applique à prétendre que la raillerie lâchée d’un ton trop neutre, trop tranquille, glisse sur elle sans l’atteindre. De toute façon, elle n’a pas même le temps de songer à un appareil photo que ledit objet se manifeste entre ses paumes – ouvertes juste à temps pour ne pas le lâcher au sol. Apolline range sa baguette après avoir effectué le sortilège d’attraction, satisfaite d’elle-même. « Tu aurais dû oui, ton frère a déjà bien assez à faire pour devoir songer à ta place à tes responsabilités », glisse-t-elle sournoisement tandis qu’elle ressert d’office Jem en biscuits.

Lilith se concentre sur l’appareil et s’efforce de néantiser le reste ; ses longues mèches coulent tel un tissu de soie autour de son visage tandis qu’elle le braque sur le plateau de biscuits et elle se surprend à regretter de devoir émerger à peine quelques secondes plus tard. « (…) sur la contextualisation historique, les guerres de Gobelins et l'omerta qui s'était mise en place durant la dernière période de tensions... » Sur le genou d’Abraham, l’appareil photo à présent posé au creux de son giron, la jeune femme tente d’abord de le suivre et finit par décrocher à l’omer-quoi ? en croisant les doigts pour que personne ne sollicite un commentaire de sa part. Elle ne s’aperçoit même pas qu’elle déconcentre Abraham, seul potentiel interlocuteur sérieux au vu du sujet abordé – père aimant mais éternellement mal à l’aise avec les contacts physiques, il est rouge de gêne et attend désespérément que sa fille unique se choisisse un siège autre que lui-même. Elle perçoit cette attente, mais aucune des alternatives qui lui sont offertes ne sont très alléchantes : soit elle se rapproche de Jem et du nuage d’insatisfaction qui l’entoure aussitôt qu’elle se trouve dans son périmètre, soit elle se place auprès de la place temporairement vacante de sa mère (est-il nécessaire d’ajouter le moindre commentaire ?). Elle a beau avoir ingéré une dose de courage en robe d’Orviétan, elle n’est pas encore assez shootée pour oublier qu’aucune de ces options ne serait aisée à assurer. « Oh, j'avais commencé à évoquer les problèmes posés par le jugement de la haute cour magique française, dans la Révolution sorcière, l'affaire Nelle Ruand. » Qui ? Sans y penser, elle porte une main à ses lèvres et se met à se mordiller l’ongle du pouce, le regard dans le vide, en prétendant ne pas être là.

Jem l’impressionne. Du peu de choses ou d’Êtres capables de lui tirer de véritables émotions, pénibles et bouleversantes, il fait sans aucun doute partie de la tête de liste. Fut un temps, elle portait cette admiration en étendard, éprouvait une fierté tangible. A présent, elle se sent simplement écrasée et se réfugie inconsciemment derrière ses retranchements : une façade incroyablement ennuyée qui laisse à croire que les lois triviales régissant la communauté sorcières ne l’atteignent guère.

Et en un instant, quelque chose bascule. Subtile altération de l’atmosphère – les émotions négatives de Jem ne sont plus tournées vers elle. Elles ont changé de cible pour se retourner contre lui-même, creusant comme un gouffre d’autodépréciation-exténuation-sentiment d’incompréhension-tourbillon de tourments. C’est si familier, si proche des instants durant lesquels elle flirte dangereusement avec la dépression, que ça la frappe avec une incroyable acuité, sans qu’elle n’ait besoin de se concentrer pour décrypter la nature du ressenti qui cogne aux portes de son don. Elle cache son visage entre ses mains, expire, tente de chasser ce mal être qui pour une fois n’est pas sien. Ce mal être qu’elle juge incongrus. Il lui est déjà arrivé de percevoir des bribes de cet océan de peines, dans des circonstances similaires à celles-ci. Ça survient sans crier gare, parfois dès l’apéro à la française et d’autres fois, un peu plus tard, entre deux des courses du repas. Entre deux phrases assassines prononcées à l’encontre de Lilith, entre deux éloges formulées au profit de Jem. Elle ne comprend pas. L’enfant prodige va mal – pourquoi ? Non. De quel droit ? Perplexité surmontée d’une pointe d’indignation. N’a-t-il pas tout ? Respect, reconnaissance, fierté, et une quasi liberté pour ne rien gâcher ? Du moins n’a-t-il pas les entraves dont Apolline affuble Lilith depuis des années à présent – ou du moins est-ce la perception de la concernée. Comme à chaque fois, elle analyse la situation avec une amertume mordante qui la pousse à songer qu’il n’a pas de réelle raison de se plaindre et à refouler la compassion. Comme tous ces gens qui se rendent coupables de non assistance à sorcier en danger, Lilith se ferme aux révélations de son empathie, opte pour le déni. Pas vu, pas pris, si elle ne montre pas qu’elle sait, elle n’aura pas à réagir. Non ?

Quelque part durant ses réflexions, Jem quitte la pièce, et elle soupire de soulagement en sentant refluer le mal qui l’étreint, celui qu’elle a brièvement effleuré de façon involontaire. « Faut-il toujours que tu te comportes ainsi ? » Elle met un instant à comprendre que c’est à elle que s’adresse Apolline. « Tu pourrais au moins faire semblant de t’intéresser au travail de ton frère – mais non, égocentrique que tu es, tu ne peux pas supporter qu’on te délaisse un instant pour lui accorde un peu d’attention ! Et voilà, tu l’as encore vexé. Es-tu satisfaite à présent ? » Une autre qu’elle se serait sans doute outrée de ces supputations on ne peut plus erronées. Pourtant, Lilith se contente de baisser docilement les yeux sur ses paumes ouvertes. Elle a encore fait quelque chose de travers. « Sorry », qu’elle offre de bonne grâce en espérant apaiser l’ouragan. Loupé. « Et veux-tu bien laisser ton père en paix ? Tu n’es plus une enfant, prends place sur l’un des fauteuils et tente de te comporter comme une femme de ton rang ! » Voilà. Ordre fatidique formulé, elle se sent contrainte de s’exécuter ; tout bien réfléchi, elle préfère s’installer non loin de la place désertée par Jem plutôt que se rapprocher de sa mère, qui semble prête pour un nouveau round. Jem, d’ailleurs, revient sur ces entrefaites et Lilith tente, tente d’ériger des remparts, de bloquer son ressenti pour ne plus rien lire de ce qu’éprouve son frère. Mais le don n’en a toujours fait qu’à sa tête, lui laissant pour seule marge de manœuvre le fait d’apprendre à encaisser tout ce qu’il l’oblige à voir. Il tient de nouveau en bride ses émotions cependant ; elles ne débordent plus, ne menacent plus de le submerger (et elle avec). Mais en échange, il semble décidé et si elle ne sait pas à quoi, elle est persuadée de ne pas vouloir le savoir.

L’évocation du club d’Abraham ne fait pas paniquer que lui. « Je suis presque certaine que c’est la semaine prochaine », lance la cadette avec l’espoir vain d’apaiser son père, mais sans surprise, la tentative échoue. « Sans vouloir te vexer, s’il te faut un manager pour gérer ton propre emploi du temps, je ne pense pas que tu sois en mesure de mémoriser le mien », plaisante-t-il, tout à fait inconscient des véritables intentions de la jeune femme. Elle lui adresse un regard piteux, le supplie de rester, mais… « Il serait préférable que j’aille sur place pour m’assurer de ne pas m’être trompé de date. » « Et risquer de faire le trajet pour rien ? Autant vérifier tes notes, tu seras fixé. » Il secoue la tête en signe de négation, déjà loin d’eux par la pensée. « Ce ne sera pas perdu, je comptais de toute façon consulter un collègue afin de discuter avec lui du rôle d’un parasitoïde de Dryocosmus kuriphilus dans la lutte contre les ravageurs des cultures. » Apolline se lève, mains sur les hanches et mine mécontente. « Tu n’envisages pas sérieusement de t’en aller en plein repas de famille ? » Il a le bon goût d’afficher une mine piteuse, bien qu’il n’ait su masquer la seconde de surprise qu’a provoqué le rappel de leur présence. « J’en suis navré, vraiment. Je me rattraperai. » Un baiser posé au bout des doigts de sa femme ne suffit pas à apaiser cette dernière, mais Abraham ne se laisse pas détourner de son objectif et salue ses enfants d’un air absent avant de quitter les lieux pour de bon.

Misère. « Incroyable », s’indigne la maîtresse de maison à mi-voix, s’adressant plus à elle-même qu’aux autres occupants  de la pièce tandis qu’elle s’agite à replacer les coussins qu’il a laissés défaits derrière lui. « Je ne peux pas croire (…) franchement » Et puis, un demi-ton plus fort : « Prenez place à table. Je vais m’assurer que cet incapable d’elfe a surveillé les cuissons correctement. » Et elle s’éclipse avec un hmpf dédaigneux d’épouse mécontente.

Le silence qui s’installe n’est absolument pas confortable. Du bout de sa baguette, Lilith actionne les deux ailes de son bracelet, qui battaient en rythme depuis un moment pour annoncer l’utilisation de son pseudonyme dans un ou plusieurs scrolls. Se noyer dans les commentaires de ses fans lui semble préférable à cette situation annonciatrice d’une discussion dont elle ne veut pas.
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C'était prévisible. Abraham s'est enfui sans demander son reste. Peut-être n'a-t-il pas saisi la tentative de Lilith de le retenir pour apaiser les relations familiales de ce petit cercle prêt à la bataille. Jem ne regrette pas de l'avoir incité à repartir : lui-même n'aime pas être ici. Il ne profite de la demeure familiale que lorsqu'il est sûr que personne n'y est. Et encore. Il s'enferme dans la pièce qu'il a amménagée pour danser, place une petite pancarte indiquant qu'il travaille sa thèse et ne veut pas être dérangé. Dans le doute, il insonorise la pièce et place un sortilège sur la serrure. Aucune envie d'expliquer qu'il aime bien faire des entrechats pour se détendre et qu'il a très envie d'apprendre à faire des pointes correctement. Pointes qu'il cache d'ailleurs dans sa box of shame sous son lit, verrouillée par moult sortilèges également et dans laquelle il a conservé toutes les lettres envoyées par son grand amour, Dana.

Abraham parti, Jem se retrouve avec sa mère et sa sœur. Sans la moindre crainte d'être mis de côté pour une raison ou une autre : Apolline met n'importe qui de côté quand elle le veut. Elle replace les coussins et s'enfuit comme une tornade. Lilith essaie de disparaître derrière ses cheveux – comme tout à l'heure en prenant la photo – ou son bracelet. Jem la suit sur le magical scroll network. Il se connecte rarement et de manière boulimique, remontant tout un fil pour se mettre à jour avant de repartir. Il ne poste rien. Ca peut se retourner contre vous, légalement ou pas. Et que lui apporterait de devenir connu, populaire ? Il préfère même ne jamais essayer. On pourrait se rendre compte qu'il ne sait pas s'intégrer à un groupe.

Suivant les conseils de sa mère, il se rend à l'étage. Il lave ses mains deux fois, par souci d'hygiène et tout simplement par toc. Dans son tiroir, il cherche sa potion désinfectante et se désinfecte les mains. Deux fois. Ce sentiment radical de propreté, ces odeurs aseptisées suffisent à le rassurer. Pour quelques instants seulement car il redescend pour trouver Lilith toujours plongée dans son fil. Il toussote discrètement pour qu'elle relève la tête. « Viens, on passe à table. » Et comme toujours dans leur relation, ou comme ça a été le cas des années durant, il s'attend à ce qu'elle le suive docilement. A ceci près que Lilith n'est plus une enfant vivant dans son ombre, qu'elle ne se cachera pas derrière-lui et ne pleurera pas sur son épaule si elle a un chagrin.

Au loin, on passe un savon à l'elfe de maison. Jem s'installe à sa place, l'elfe de maison fait une apparition expresse pour enlever le couvert d'Abraham, Lilith traîne des pieds. Une partie du sorcier est encore mécontente de la manière dont Lilith a accaparé toute l'attention, dont Lilith a voulu se réfugier près d'Abraham et non de lui, dont Lilith a poussé leur mère à embrayer sur sa thèse dont il espérait ne pas parler. Comme un enfant vexé, il a envie d'être méchant, mesquin. De se venger. De rentrer dans le conflit. D'ailleurs, leur mère prendra forcément son parti. C'est peut-être ce qui l'incite à ne pas s'aventurer sur ce terrain. Lilith se ferait descendre plus vite qu'escompté, n'aurait pas le temps de plaider sa cause. Pour autant, il ne parvient pas à se détacher de la situation, à être ce frère compatissant, protecteur, spirituel qu'il voudrait être. Il faudrait qu'il puisse parler à quelqu'un de ses phases de détestation de lui-même, de comment il se dénigre, comment il est obsessionnel avec cette thèse qui n'avance pas et lui interdit de représenter des clients dans des procès prestigieux tant qu'elle n'est pas finie.

Il ne veut pas sentir le lourd jugement de ses parents, leur mère surtout. La voir s'acharner sur Lilith donne un avant-goût et un avertissement. Il ne veut pas de ça. Sans réaliser que ce n'est pas totalement à sa soeur qu'il en veut, Jem se sent prêt à la prendre en grippe. Il est vexé. Qu'est-ce qu'elle fiche sur le MSN ? Pourquoi est-ce qu'elle ne veut pas parler ? Quelques mots lui suffisent à consolider les bases d'une relation abusive - les seules qu'il connaît dans le cadre familial.  « Ca marche, pour les Rotten Apple ? Nephtys a pas l'air très bien en ce moment … Et toi non plus. » Il fait craquer ses doigts, mal à l'aise. « T'es as pas marre de cette situation ? »
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