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sujet; [18+] Broken shutters and cracked self-esteem {Sutrix}

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I had forgotten how it felt to breathe
that monster, twisting itself around my lungs, had lodged itself in my chest.
It had devoured my heart and made a home in its place.


Look at your watch now !

T
u échappes un gémissement et aussitôt, d’un seul mouvement parfaitement synchronisé, tes yeux s’ouvre, immensément grand, alors que tes lèvres ne se reconnaissent plus. Étrangère à ton corps, étrangère à tes pensées, tu ne sais plus qui tu es l’espace d’un instant : sauf une créature torturée. Les ongles enfoncés dans ton matelas, tu fais grincer le drap, qui te résiste. Tu sens encore le goût sucré du poison s’enroulant dans ta gorge, ce bout de peau pâle et gracile que déjà tes doigts rejoignent, comme par réflexe. Tu avais oublié que tu la possédais, que tu pouvais respirer, mais là dans ce sifflement douloureux, tu retrouves ce précieux orifice qui te fait le plaisir de se remplir d’air. Ce n’étais qu’un cauchemar, qu’une réminiscence du passé, tu te le répète en boucle mentalement alors que tes doigts parcourent ta peau, qu’ils cherchent la corde l’ayant meurtris, cette vigne pareille aux branches de ton filet du diable, délicieuse création s’étant, l’espace d’un instant, d’un battement de cil et de cœur, retournée contre sa maîtresse. Mais non, ce n’est pas la faute de la pauvre plante et ta peau est intacte, si ce n’est qu’elle est dorénavant recouverte d’une file pellicule de sueur. Tes paumes sont chaudes et moites contre ta gorge, mais si rassurantes, tellement apaisantes oui. Tu vis Phoebe, tu ne t’es pas étouffée, tout va bien et tu soupires enfin, parce qu’il fallait que tu le réalises pour que tout s’estompe, pour que ta tête retombes délicatement contre ton oreiller. Les plumes y sont douces, moelleuses et si le temps de trois délicat battements de cœur tu songes à te rendormir, à oublier ce rêve horrible, ta mémoire décide qu’il n’en sera rien. Parce que là, allongée dans ton lit, le séduisant monstre hantant ta maison se faufile derrière tes paupières. Tu tentes de la chasser, fronce même les sourcils et secoue ta crinière sombre, mais tout ça est en vain et tu le réalises dès que tes souvenirs te reviennent. Pareille à un vent glacial, celui de la première tempête hivernale, alors que tu sors de chez toi sans prendre gare, sans avoir enfilé un seul vêtement chaud oui, tu accuses le coup du passé : Beatrix à tenter de t’empoisonner à Poudlard. Neuf ans plus tard, neuf ans en retard, tu arrives enfin à te souvenir d’elle, tu revois son détestable visage gracile, ses yeux qui pétillent de malice et ses paroles te reviennent. Ce n’était qu’une blague, tes cils battent frénétiquement l’espace d’un instant, puis c’est l’obscurité, le néant, que tu fixes avec cette peur au ventre. Pas celle de vivre sous le même toit que cette garce, non tu as appris il y a longtemps à ne plus avoir peur, pas sans bonne raison du moins et Beatrix n’en est pas une suffisante. Elle ne peut pas suffire à quoi que ce soit dans ton esprit, elle et sa beauté, la seule chose qu’ils suffisent à faire, c’est de t’irriter. Non, c’est l’humiliation qui vient te picorer les yeux, qui sème un bourgeon de douleur en toi, une honte toute récente, une brulure qui te va jusqu’au cœur et déjà ton esprit réclame réparation. Œil pour œil, dent pour dent, le monstre blond doit payer son geste.

C’est dans état d’esprit que tu abandonnes ton lit et que tu enfiles une robe de nuit légère, tu ne prends pas même gare à la fine bretelle qui se laisse glisser le long de ton épaule. Tu rejoins sa porte, tente de l’ouvrir, mais te retrouver enfermer dehors. Tu devrais rejoindre ton lit, ton corps espère quelque part, que tu lui céderas. Il a besoin de sommeil, mais pas toi, pas ton esprit, pas cette soif de vengeance, à moins que ce soit ton égo, qui te force à sortir à l’extérieur. La pierre est froide sous tes pieds, l’herbe légèrement humide alors que tu avances sans bruit, le visage levé en direction du ciel. Dans une autre vie, cette sortie nocturne n’aurait pas un gout métallisé, elle pourrait même être agréable et tu profiterais de l’odeur délicate des fleurs se mourant dans le jardin, peut-être même que tu aurais pu rendre visite à toutes ses plantes que tu aimes plus que cette catin qu’on a installé dans ta demeure. Mais ce n’est plus réellement ta maison, ça ne l’a peut-être même jamais été, pourtant ce soir, c’est elle que tu observes, que tu longes, que tu tentes de ne pas éveillé. C’est l’ironie de ta vie toute entière, devoir faire attention à ce que tu détestes, alors que tu tournes le dos, brièvement ou pas, à ce que tu aimes réellement. Tu inspires doucement l’air, tu te donnes du courage, la foi, tu t’excuses aussi à toutes ses plantes qui cherchent à obtenir ton attention, comme tu le faisais jadis à ce père indigne de toi. Puis, ta baguette remue doucement et accrochant ton balais, tu montes doucement dans les airs, contrôlant parfaitement l’objet, pour ne pas cogner contre la fenêtre à demi-ouverte de Beatrix. Tu l’as toujours connu plus prudente, mais après tout, tu n’as pas cessé de l’importuné en plein milieu de la nuit, depuis des années. Il était temps que ça change, assurément, ce soir tu vas arranger les choses. Ce soir tu te faufiles dans sa chambre à pas de loup, ton corps glissant avec agilité dans l’ouverture de la fenêtre, ton balai retournant simplement au sol. Là, debout devant la fenêtre, dont les rideaux dansent au vent, comme s’ils étaient soudainement heureux de te voir là, comme si tu apportais un peu de vie à cette chambre totalement éteinte, parce qu’endormie, tu retiens ton souffle. Puis, tu te rappelles que tu n’as rien à faire d’être discrète, plus maintenant que tu es là, le plus difficile est derrière toi et franchement, tu t’attendais à pire. Il n’y a pas de cerbère pour la garder, pas d’homme fou d’amour pour elle, ni son fiancé, ni ton père, pas même ton simplet de frère. Personne. Alors tu t’approches lentement, à pas feutré, pas pour dissimuler ta présence, mais parce que tu ne sais pas te faire bruyante sans renverser des objets.

Tu n’arrives pas à te décider sur ce que tu ressens vraiment, alors que tu l’observes, allongée là, sous tes yeux, dans son immense lit. Toi qui la hais, toi qui ne vois en elle que source de dispute et conflit à venir, tu ne peux pas nier que tu n’as pas vu plus beau portrait que celui qu’elle offre dans l’innocence de son sommeil. La vie est injuste et là, tout au fond de ton grand corps, une petite partie de toi à cette envie monstrueuse de pleurer tout ce qu’elle possède et que tu n’auras jamais. Pourquoi elle, pourquoi pas toi ? Pourquoi arrives-tu à la trouver si belle ? Si captivante, allongée ainsi dans son lit, ses jambes émergeant des draps, une mèche blonde lui caressant la joue ? Parce qu’elle est sincèrement belle, détestablement séduisante et tellement plus encore. Et cette beauté que tu admires te crispe l’estomac. Tu la hais, tu la hais tant. Tellement que ton estomac se contracte, qu’il se serre jusqu’à tenter de se ravaler alors que tu souffres en silence, que tes doigts se contentent de resserrer leur prise sur ce bout de bois qui te sers de baguette. Tu comprends ta mère, tu ne voudrais pas d’une enfant comme elle, Beatrix est tout juste bonne à vivre dans un conte et à y mourir, si seulement d’un coup de baguette tu pouvais l’y envoyer, la laisser mourir dans un vieux conte, des pages poussiéreuses qui abîmeraient ses jolis cheveux. Mais non, tu fantasmes et en serrant la mâchoire, tu te décides à avancer à nouveau, détournant les yeux, occupant ton esprit avec la tapisserie sur le mur, pour ne pas que sa beauté, que son innocence presque touchante, ne te déconcentre. Tu fais tournoyer délicatement ta baguette, chuchote quelque mot et tu y es, près d’elle, tes doigts effleurant les draps immaculés, aussi intact que sa beauté. Merlin que tu la hais, cette sale vermine ! Tes doigts se font caressant contre le drap, le faisant rouler doucement contre ta peau, puis tu l’empoignes d’un coup sec et tu tires, découvrant son jeune corps parfait, assez pour te couper le souffle, que tu regagnes presque en gémissant de honte. Tu abandonnes le drap derrière toi, sans plus aucune délicatesse, tu cesses d’être toi, d’être la fille Travers abandonnée, la martyre, tu deviens la véritable Travers alors que tu te penches sur elle, au-dessus de son lit.

Tes doigts sont chauds, mais pas autant que sa peau, lorsque tu rencontres son ventre, que sa chemise de nuit te dévoilait déjà, dérangé par ses mouvements. Puis tu les aperçois, ses deux billes bleus foncées, qui te perce jusqu’à ton âme. Sauf qu’il est trop tard, ta baguette est déjà braquée sur elle, « si j’étais toi, je ne remuerais pas trop… » Tu ne blagues pas, tu sais que tu n’hésiterais pas à lui faire du mal, elle aussi, le sait. Puis très lentement, maladivement même, comme le font certains prédateurs, cette satanée chatte qui est sienne, lorsqu’ils chassent une proie, tu inclines la tête sur la droite. Un petit sourire froid, un sourire qui ne t’appartient pas réellement, l’opposé même de la joie, éclaire doucement ton visage. Tu n’es plus que promesse de vengeance alors que tu l’observe lentement, presque paresseusement. Les hommes ont l’habitude de la regarder de la sorte, mais toi, bien que cette petite partie de toi pleure encore, tu songes surtout à abîmer ce qui est son plus grand atout. Ta main se crispe alors sur son ventre et tu grimpes lentement sur le lit, ta baguette ne flanchant pas, ton bras restant stoïque, dardant la menace sur elle. « Tu sais ce que me disais ton père, quand j’étais encore toute jeune ? Que c’est en dormant la fenêtre ouverte qu’on invite les pires monstres dans son lit… nous n’avons décidément pas eu la même éducation. » Pareille à une créature, tu te redresses lentement, passant une jambe de l’autre côté de son corps, la clouant sous toi, alors que tu reprends la parole d’une voix douce, toi si peu volubile normalement, toi si discrète et effacée, tu es une autre, agenouillée dans ce lit, les cheveux en bataille et le regard brillant. Tu lui ressembles davantage, plus que jamais même, « je viens de me remémorer une petite blague que tu m’as un jour faite, vermine… alors je crois que c’est à mon tour, n’est-ce pas ? » Mais en fait, tu n’as que faire de son avis, absolument rien.
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Dernière édition par Susanna P. Travers le Mar 30 Sep 2014 - 5:40, édité 3 fois
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     “ When I wake up I’m afraid, somebody else might take my place. ”

La lune n'était pas encore entière, toi non plus d'ailleurs. Tu comptais bien le rester, encore un peu du moins. Quelque part ça te hantais, ça te faisais affreusement peur. C'était tout ce qui semblait te retenir sur la bonne voix, celle qui t'empêchait de faire comme ta mère, d'être une sorcière raisonnable. Tu n'avais rien à craindre ce soir, pas de loup-garous, ni de prétendant aux mains baladeuses. Seule et tranquille dans ton lit, personne pour briser tes rêves, sinon la chaleur. Oh, l'automne était bien là, tellement là que tu feu avait été ajouté dans la cheminée. Un peu trop. Tu avais rejeté ta couverture blanche, ne t'enveloppant que de ton drap, mais tu étouffais. Tes pas t'avais relevée et menée vers la fenêtre. Tu t'étais prise à fixer la nuit sombre pendant un moment où tu oubliais de compter les secondes. Les ténèbres t'avalaient, te faisais oublier que tu existais. Tu aurais pu t'endormir sur place, tes yeux lourds de tous ses problèmes et cette pression pouvant bien graviter autour de ton âme. Tu avais entrouverte ta fenêtre. Un peu, rien qu'un tout petit peu. Tu n'étais plus un bébé, ta mère, enfin non, ta belle-mère ne tenterais certainement plus de t'étouffer avec une oreiller. Elle possédait, de toutes façons, un arrière-train qui ne passerait pas par ta fenêtre sans qu'elle n'y reste coincé. L'esprit tranquille, tu avais quitté la noirceur pour rejoindre ton lit brillant sous ses rideaux ouverts, ta chambre éclairée par la lune. Tu jouais souvent l'innocence, mais ton jeune âge faisais que parfois, tu l'étais sans le feindre. Tu n'aurais pas dû baisser ta garde. Tu savais pourtant qu'ils étaient nombreux à vouloir te faire du mal. Tu t'étais permise de croire que c'était terminé. Tu ne te doutais pas d'avoir pourtant mal choisi ta nuit.

Le sommeil avait clos tes yeux qui étaient paisible, tes grands cils calmes cachant ses yeux charmeur. Il n'en restait pas moins tes lèvres doucement charnues, légèrement entrouvertes, rosées, tendues vers le vide dans l'innocence de la nuit. Ton corps alanguis, tes jambes hors de tes draps. Ta cascade te cheveux blonds, éparpillés, mais jamais emmêlés. Tes bras dénudés, ta peau blanche, tes mains près de ton visage délicieux. D'une perfection et d'un blancheur incroyable. Ta chambre abordait des couleurs claires, comme tes draps, ton lit, le voile tombant du plafond dans un ciel de lit voluptueux, tes rideaux de voiles, ta robe de nuit faite de dentelles blanches, ta peau, tes yeux, tes cheveux, pâles. Si pâles qu'ils pourraient être transparents, invisibles, au contraire. Ils semblent être tout ce qu'on remarque. Remarquable pureté. Pourtant, une ombre planait sur ce tableau. Une ombre qui s'était glissé furtivement. Pas un son n'avait appelé ton oreille. Pas un courant d'air furtif n'était venu mordre ta peau pour te réveiller en sursaut. Tu ne l'avais pas entendu venir. Tu n'avais même pas sentis ses caresses, ses doigts glissant contre tes draps. Ce doux contact se mélangeant à ton rêve prenant une forme si claire et précise, qu'à ton réveil ton songe était partis en fumée. Le réveil fut étrangement brutal. Le froid mord ta peau alors que tu te redresses entre le sommeil et la réalité. Marcus ? Tu ne comprend pas, tu ne sais plus où tu es, ne voyant qu'une ombre en contre jour, une ombre sans genre. Cette ombre, noire, qui se penche vers toi, se mélange à toi, te salis, te grisailles, t'avales, te dévore, te noie, te fais cesser d'exister.

Quand ses doigts chauds retrouvent ton ventre, tu sais que c'est le diable que tu as devant toi. Le diable a des mains de femmes. Des mains invitantes et cruelles. Des mains sales et pourtant délicieuse. Tu n'es même pas certaine d'être entièrement réveillée. Est-ce un rêve dans un rêve. Ce n'est certainement pas ta belle-mère, trop disgracieuse pour avoir une silhouette si agréable, certainement pas Jaz non plus. Tu regardes ce visage que tu ne vois pas, effrayés, honteusement attiré par ses courbes féminines et cette main sur ton ventre. Ton souffle est court alors que le pêché t’appelles. Si tu étais certaine que ce n'était qu'un rêve, tu ne te ferais pas prier, mais dans le cas contraire, c'est ta réputation qui est sur la balance. Il n'y a pourtant pas que sa main, sa baguette s'enfonçant dans ton ventre, te promettant déjà un moins bon moment. « si j’étais toi, je ne remuerais pas trop… » Se voix te glace le sang, te donne presque envie de vomir. Pas parce qu'elle te dégoûte, mais très certainement parce que dans la pénombre, son corps t'as parus plus qu'appétissant. Tu t'en veux. Tu t'en veux d'avoir songé pendant une seconde à tendre tes lèvres vers ce visage encore inconnu. Elle t'aurais très certainement arraché les lèvres avec ses dents. Tu obéis, aussi étonnant est-ce. Tu cesses tout mouvement, ton regard braqué dans celui que tu ne vois pas. Sa main se resserre pourtant sur ton ventre, ta bouche s'entrouvrant, entre un étrange plaisir et une peur lancinante. Elle grimpes sur le lit sans que tu ne bouges, terrifiée, attirée, terrifiée par ton attirance et ses longs cheveux bruns qui tombent au dessus de toi. « Tu sais ce que me disais ton père, quand j’étais encore toute jeune ? Que c’est en dormant la fenêtre ouverte qu’on invite les pires monstres dans son lit… nous n’avons décidément pas eu la même éducation. » S'amuses-t-elle, se redressant, véritable succube venue  te défleurer dans la nuit avec pour promesse de te tuer si tu tombais amoureuse d'une autre. Trop tard, enfin, probablement trop tard. T'y comprend rien toi-même. Ses jambes passent de chaque côté de ton corps, te faisant prisonnière de son corps. Ce serait agréable si ce n'était pas de sa baguette menaçant d'ouvrir ton ventre. Pourquoi ton ventre d'ailleurs ? Sans doutes un fantasme de ses expériences. Elle veut se faire un collier de tes intestins. Certainement pas sans qu'elle y laisses également quelques miettes. Sa voix douce résonne au dessus de toi, toujours aussi inquiétante. « je viens de me remémorer une petite blague que tu m’as un jour faite, vermine… alors je crois que c’est à mon tour, n’est-ce pas ? » Elle se souvient, tout ton corps se raidis, tes lèvres toujours entre-ouvertes sous la surprise. Neuf ans. Neuf ans sans le moindre mot, sans le moindre filament de souvenir. Pourquoi maintenant. Ton coeur palpite alors que tu sais exactement de quoi elle parle. Tu cherches quel masque porter. La narguer, lui mentir, lui dire la vérité. Tu paniques, agis de la façon la moins réfléchis possible. Tentant de te redresser alors qu'elle te bloque. Tes mains se posant sur les cuisses de ta demie-soeur que tu serres malgré toi. Les relâchant dans un électro-choc qui interdit tes pensées de voler ailleurs.

« Non ! Non ! Arrête ! S'il te plaît ! J'étais une gosse idiote, j'aurais jamais du te faire du mal Sue... »

T'excuses-tu lamentablement, ton ventre se tordant déjà sous sa baguette pourtant immobile. Tu sais qu'elle te fera mal, lentement, jusqu'à ce que tu pousses ton dernier soupir et tu n'es pas prête à ce que cela arrive. Pas ce soir. Tu ne sais pas comment la contrôler la dissuader, tu ne connait qu'une façon de manipuler les gens, mais tu crains bien qu'elle soit inefficace avec elle. Ton ventre s'enfonce dans sa baguette alors que tu te relèves doucement dans le lit. Tes mains remontant vers elle, vers son visage. L'une se posant sur sa joue, l'autre coulant dans ses cheveux. Tu tentes d'approcher ton visage du sien, malgré ton ventre plaqué contre le lit, ton dos se tord. Tes mains caressent son visage avec désespoir. Les regrets t'habite sincèrement. Tu t'en veux de t'être amusée si sadiquement. Tu t'en veux de lui en avoir voulu. Tu aurais simplement souhaiter que tout le monde t'aimes à la maison, que tu n'ai pas à te battre pour avoir ta place. Après tout, tu n'avais jamais demandé à être ramenée dans le foyer des Travers. Ce n'était pas ta faute si tu avais gâché leur vie à tous. Tu avais bien tenté d'aller retrouver ta mère, mais on t'en avais empêché.

« Pardonnes-moi Nanna, pardonnes-moi... » Nanna, pour Susanna, un prénom trop compliqué à dire pour une petite fille qui apprenait le langage trop tard après ce temps passé avec les vélanes. Nanna, c'était ton premier mot. Pas Maman ni pas ni oui ni non, Nanna. Nanna ta soeur pas contente. Nanna et on t'avais plus tard grondé en disant de ne plus l'appeler ainsi. Pourtant tu le faisais encore, laissant parler la petite fille en toi. Cette petite fille désolée d'avoir bousillé sa vie en venant au monde. Cette petite fille qui ne cherchait qu'à se faire aimer par sa soeur, malgré toute la haine qu'elle pouvait avoir préservé contre elle, contre toi. Pardonnes-moi.
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I had forgotten how it felt to breathe
that monster, twisting itself around my lungs, had lodged itself in my chest.
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T
u te sens puissante, ta baguette braquée contre son ventre, pressée contre sa peau, tu te sens mieux que cela même. Tu te sens divine. Jamais de ta vie tu ne t’es sentie aussi forte qu’en ce moment, autant en contrôle et tout ça, parce que devant toi, Beatrix la bâtarde écarquille les yeux. Elle est ta proie et toi, tu es le prédateur, son bourreau à venir, la punition imminente. Peut-être que tout le monde lui passes ses caprices, personne n’a jamais que des douceurs à lui offrir, de la passion, de l’affection, du plaisir et des sourires. Pas toi. Jamais. Jamais tu ne t’inclineras et ce soir, tu veux que ce soit elle qui se soumette, qu’elle s’incline, peut-être même qu’elle te lèche les pieds. Tu veux qu’elle te supplie et ton regard froid est sans appel alors que ta voix se fait plus douce. Onctueuse comme du miel, sucré comme un bonbon, satiné et délicate, ta voix est aussi belle que la blonde te faisant face. En fait, maintenant que tu es agenouillée au-dessus d’elle, tu te demandes si tu n’es pas devenue aussi belle qu’elle, peut-être même davantage. Ta baguette vibre contre tes doigts, s’impatiente et toi, tu l’apaises d’un lent mouvement du pouce contre le bois chaud. Doucement, tout vient à point à qui sait attendre, tu seras bien assez vite utilisée. Ce n’est pas le bon moment, tu le sais, pas quand tu viens tout juste d’annoncer à cette créature que tu te souviens très bien de ce qu’elle t’a infligée. Tu te rappelles du poison, du regard de ton camarade de classe, du breuvage renversé au sol et te trempant l’épaule alors que tu te tordais au sol. Tu la revois, souriante, cruelle, sans aucune pitié, sans aucun remord. Ton regard est glacial, tout le contraire de ta baguette et de cette langue que tu fais courir lentement sur ta lèvre inférieur, alors que Beatrix écarquille les yeux. Tu sens davantage que tu ne vois la panique la gagner, et pourtant son corps tout entier hurle sa culpabilité : sa respiration s’accélère, tu peux presque sentir son cœur palpiter furieusement contre le bout de ta langue et puis ce regard écarquillé, sincèrement effrayé face à toi, et ce, pour la première fois de ta vie. Tu jubiles, quelque chose se déploie en toi, cette partie qui pleurait il y a encore quelques instants sur tout ce que la blonde était et toi pas, se redresse pour tournoyer sur elle-même. Voilà qui tu es réellement, tout le potentiel que tu renfermes en toi et cette nuit, tu en as enfin un avant-goût, un aperçu, qui se reflète dans ce regard remplis de panique. Crains moi Beatrix, crains moi et courbe l’échine, ton papa t’as toujours dis que tu étais belle quand tu souriais, mais il t’a mentit, tu es bien plus séduisante et agréable à l’œil quand tu baisses les yeux et supplie.

Puis elle se met à bouger, réagis de la façon la moins logique qui soit. Elle te déplait, elle gâche tout, elle ruine ton moment spécial et tes sourcils se froncent, ton sourire faiblissant un instant. Tu ne te fais pas plus belle, elle t’irrite tout simplement, faisant flamber cette beauté presque animale que tu lui offres. Tu es pareille à ton filet du diable, naturellement intransigeante, rien ne passera entre tes racines, aussi câlin soit l’animal, il court à sa perte. Or, c’est elle l’animal et alors qu’elle se redresse, qu’elle se tord l’échine pour t’atteindre, ses mains se tendant vers toi comme les arbres s’élèvent pour atteindre la lune ronde et pleine, tu te montres tout aussi distante que l’astre. Son petit numéro ne t’émeut pas un seul instant, pas plus que ses paroles ; « non ! Non ! Arrête ! S'il te plaît ! J'étais une gosse idiote, j'aurais jamais du te faire du mal Sue... » Un sifflement t’échappe même, pareille à un serpent, et alors qu’elle te pose ses mains sur tes cuisses, tu sens presque une queue pleine d’écaille remuer avec irritation dans ton dos. De femme, tu deviens reptile, plissant tes yeux sombres alors que ta langue retourne au chaud dans ta bouche, ta voix douce cédant le pas à un ton sifflant : « en effet, jamais tu n’aurais dû. » Si tu n’es plus la même, si tu es plus honnête que jamais avec elle, directe même, voire téméraire, ce que tu aurais pu être si tu avais eu soif de plus de pouvoir, tu n’en restes pas moins calme et en parfait contrôle de la situation. Certaines choses sont faites pour rester, tu ne peux pas hurler sur elle, tu ne peux pas la rouer de coup, tu as plus de classe que cela et tu préfères enfoncer ta baguette dans son estomac, dans un vain espoir de la voir s’allonger à nouveau. Pourtant, c’est peine perdue et tu le réalises seulement lorsque ses mains s’abattent avec douceur sur toi. Cette pluie de tendresse te fait l’effet d’une retombée acide, radioactive même, tu es à Hiroshima et elle tente de t’empoisonner de par ce sentiment si vital, si humain. Tu ne veux pas mourir, tu refuses de suffoquer à nouveau. Plus jamais, plus jamais. Elle ne peut pas être ton filet du diable, elle ne peut pas t’envouter, tu n’es pas un homme, tu n’es pas ton frère ou ton père, tu es plus que ce sang qui coule dans tes veines. « Pardonnes-moi Nanna, pardonnes-moi... » qu’elle te supplie, qu’elle te murmure en succube qu’elle est. Sauf que tu t’y refuses, tu rejettes l’idée même de lui offrir quoi que ce soit d’autre que ce qu’elle t’a, elle-même, si généreusement offert.

Ta main libre glisse alors avec une douceur rivalisant la sienne, contre son visage, le long de sa joue lisse et que tu deviennes légèrement rose. Le monstre blond est toujours d’une perfection écœurante et même la chaleur de sa peau, renforcie ce sentiment en toi. Elle semble s’apaiser, mais ce n’est jamais qu’un sentiment passager que tu lui offres, un élan que tu prends pour sauter plus loin encore. Tes doigts poussent doucement sa mâchoire alors que, sans émettre un seul son et ton regard se contentant de la scruter avec attention, cherchant à trouver son âme quelque part dans ses grands yeux ébahis, tu lui fais redresser le visage dans ta direction. Vous êtes si proches, trop proches que tu te dis, son haleine effleurant ta lèvre inférieure, mais c’est bien ainsi. Ton corps s’abaisse doucement contre le sien, pesant à peine plus qu’une plume, tu laisses l’arrière de tes cuisses rencontrées le dessus de ses cuisses, toujours découvertes par sa chemise, dissimulant tout juste sa lingerie. Vos chaleurs se mélanges, vos parfums aussi et là, ton regard sombre plongeant dans le sien si clair, suppliant, naïf même, tu te décides à avancer le bas du visage, goûtant sa lèvre un bref instant, à l’aide des tiennes, avant d’y plonger les dents. Or, tu pourrais faire pire, tu pourrais lui trouer la peau, la lui perforer, mais tu te contentes de la faire saigner. Tu devrais lui arracher cette lèvre à la moue trop mignonne, trop charmante pour les membres du sexe fort, tu devrais tout lui retirer, abîmer sa beauté surnaturelle, mais tu es fairplay. Ton code de l’honneur refuse que tu la mutiles au lieu de prendre ta revanche et les deux ne sont décidément pas liés dans ton esprit. Non, tu te contentes de la mordre, lui arrachant un gémissement, alors que ta baguette lui lance un petit choc électrique, ton sort informulé faisant son travail. Là, elle peut retomber contre le lit et contente de toi, tu te lèches lentement les lèvres, recueillant son sang. Qui est la succube ce soir ? Toi et son sang te maculant le menton, tes yeux noirs luisant de quelque chose d’étrangement attirant, tes doigts se mêlant de la partie en dessinant des traits sur ton menton, le sang s’étendant depuis la pulpe de tes doigts. Elle et ses grands yeux dévorés de ce besoin impérieux, plus animal qu’humain, la lèvre enflée et délicieuse rouge, fruit défendu qu’aucun homme ne saurait se résister à dévorer. Qui est le monstre, qui est la tentatrice, elle ou toi ? Tu ne sais plus, tu ne veux pas savoir, tu te contentes de sourire un peu, comme la grande dame que tu es. Et ta voix qui tombe, est pleine de douceur à nouveau, mais à la fois cruelle, comme ce poison sucré qu’elle t’a un jour donné « pour rire ». « Ne m’appelles plus jamais Nanna… plus jamais et maintenant, si tu tiens tant que ça à ce que je te pardonne tes bêtises puériles, supplie moi… » En amour comme à la guerre, on t’avait dit que tout était permis, tant mieux, parce que si tu n’avais rien à faire de l’amour actuellement, la guerre t’intéressait particulièrement.
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     “ your sister is not your sister, i've seen the way you kissed her. ”
Ta soeur. Ou plutôt cette non-soeur. Celle dont la présence t'inquiètes autant qu'elle te rassure. Tu voudrais la voir partir, même si tu aimerais qu'elle reste. Qu'elle t'emportes à l'église, qu'elle te fasse goûter à son enfer. Elle n'est qu'haine alors qu'elle ne te trouve pas touchante le moins du monde. Que tu te plis sous sa lame, ça ne lui a jamais suffis. Que tu l'ai en estime comme une déesse qui fait tout mieux que toi, ce n'était pas assez non plus. Tu n'y pouvais rien si sa mère t'avais détesté à un point tel que ton père avait dû s'occuper de toi pour éviter ta mort. Tu n'y pouvais rien si tu ne faisais pas bien la différence entre cette soeur qui te détestait et sa mère alors qu'à tes quatorzes ans tu avais rejeté toute ta haine sur elle, en l'empoisonnant, mais la sauvant malgré tout. Voir sa mère pleurnicher, s'avait été délicieux autant que Sue pouvait bien rêver de voir votre père verser des larmes de sang. Pourtant aujourd'hui, même si on te dis encore jeune, tu n'es plus une gamine. Tu as conscience de tes erreurs, tu as conscience que Sue est une personne à part entière et que c'est sa mère que tu aurais dû empoisonner, pas elle. Un siffle comme le reptile qu'elle est, qu'elle a toujours été, mais tu ne te recules pas. Pas que tu n'as pas peur d'elle, au contraire, elle te terrifie quelque part, mais tu ne veux pas lui montrer. Tu ne veux pas qu'elle se nourrisse de ta crainte pour devenir pire encore, pour devenir ton pire cauchemar. Qu'elle contrôle chacune de tes respirations jusqu'à les faire se ralentir, malgré sa voix douce, sa voix aux mots terrifiant, ses crocs acérés se refermant sur ta gorge. Ta bouche ouverte sans que rien ni entre ni n'en sorte alors qu'elle basculerait, laissant sa noirceur l'envahir, lui donner plus qu'elle ne peut elle-même supporter. Tu l'estimes capable de te tuer, pour le plaisir, comme tu l'as empoisonné, pour faire rager l'adulte et pour t'amuser. Passant sa langue rosée sur ses lèvres carmines comme si elle mourrait de faim, comme si elle allait te dévorer, rendre ses lèvres plus sanglantes encore. Elle retrouve la barrière de ses lèvres, mais cela ne te rassures aucunement alors que tu sens ses yeux te transpercer sans même avoir besoin de les voir briller dans le noir comme ceux d'un fauve. « en effet, jamais tu n’aurais dû. » Tu avalais difficilement ta salive, ta gorge bloquée même sans ses mains ou ses dents pour contrôler ta respiration.

Tu tentes, désespérément de la gagner, par des caresses. Peut-être même des plus tendres que tu aie données de ta vie. Plus aimante que celles proférées à ton frère ou ta née-moldue. Tu tentes de la faire flancher, la faire t'aimer, rien qu'un peu, un tout petit peu. Tu lui demandes pardon en caressant son visage, tentant d'oublier que la seule chose qui pourrait la satisfaire seront tes draps couverts de sang, ton sang. Peut-être qu'une gifle de sa part ou ses doigts se serrant contre ta jugulaire auraient étés plus rassurant. Sa main libérée se glissant sur ton visage suavement t'en fait frissonner, autant par peur que part plaisir de ce contact des plus défendus. Elle n'est pas ton frère, elle n'est même pas ta soeur. Et pourtant avec elle, le mot inceste prend tout son sens. Le mal est imprégné dans sa main qui caresses ton visage, bien que dépourvu de sensualité. Sa mère ne la tuerait pas si elle vous surprenait, elle te tuerait toi. Tes yeux confus ne la lâchent pas. L'espoir y brille l'espace d'un instant. Elle empoigne ton visage, le fait sien, uniquement sien. Tu n'es qu'un petit pantin sous ses doigts et sous sa baguette. Obligée d'obéir, vidée de ton orgueil dans cette chambre sombre. Personne ne saura que tu as été faible, que tu lui a obéis docilement alors qu'elle tirait ton visage vers le sien. Proches, trop proche pour que ce soit normal. Trop proche pour ne pas te tordre le ventre des démons noirs qu'elle y infiltre par sa baguette qui y est enfoncée. Elle fait fondre son corps au tien, le moulant, les crispant l'un contre l'autre, tes membres tendus, tes cuisses entrant en contact avec les siennes. Sa peau bien plus douce et bouillante qu'elle. Elle n'est pas ta soeur. Elle n'est en rien ta soeur. Vos visages n'ont rien à voir, ni vos yeux, vos cheveux ni même vos corps qui s'emboîtent alors que tes mains son gentiment tombées, s'accrochant à la naissance de son dos. Vous n'avez rien en commun. Et pourtant c'est tous les anges au ciel qui hurlent votre pêché alors qu'elle ose goûter ta lèvre inférieur. Ton ventre se crispe, des mains également, tu te cambres contre elle. Cette femme, cette femme comme celles que tu aimes honteusement, silencieusement. Ta lèvre se tend sous ta respiration saccadée, s'offrant à elle sans retenue. Qu'elle avale ta bouche sans la croquer, surtout sans la croquer. Ce serait pourtant mal connaître la diablesse. Elle mord, mais quand elle dit ne pas toujours mordre, elle ment. Le loup dit toujours à l'agneau qu'il n'est pas dangereux, il s'en fou de son opinion, il le bouffe quand même. Elle plonge ses dents dans ta lèvre, férocement, sans la lâcher. Elle te fais mal, ta respiration brisée d'avantage par la douleur alors qu'elle s'enfonce en toi. Pourtant, ton corps réagis autrement que comment il aurait dû le faire. Tu aurais dû la repousser de tous tes muscles, quittes à ce qu'elle t'arraches la lèvre. Pourtant ton dos se courbe d'avantage, comme si tu espérais pouvoir la renverser. Tes mains ne s'appuyant pas sur ses épaules pour la jeter vers l'arrière, mais s'enfonçant dans les épaules de la jeune femme. Tu supportes la douleur, la lui rendant de ses ongles qui percent bientôt sa peau comme elle perce la tienne. Tu sens le liquide ferreux couler sur sa langue. Elle n'arrête pourtant pas, prête à sucer ton sang pour t'en départir. Tu gémis plaintivement sous la douleur, fermant tes yeux, ta mains relâchant leur prise sur son dos. Tu la laisses gagner, qu'elle te l'arraches ta putain de lèvre. Ta trop grande douleur à tué tout ton plaisir. Un autre gémissement ne tardes pas à se joindre à l'autre tandis que ton ventre se crispe de nouveau, cette fois sous un choc électrique qu'elle y enfonce. Des larmes perlent à tes yeux horrifiés. Elle te lâchent enfin, ton corps retombant durement contre ton matelas, tes bras te tenant pourtant encore debout tandis que tu portes une main à ta lèvre pour voir l'état des dégâts. Son corps ayant bougé te permet désormais de la voir un peu mieux. Elle est effrayante, ton pire cauchemar en personne. Cette femme séduisante qui noircie ton âme caresse par caresse, cette femme pour qui tu deviendrais bien la rebut de Marcus. Ça, c'est bien pire que tous les éclairs qu'elle peut foutre dans ton ventre. Tu trouves ce monstre de noirceur affreusement attirant. Son sadisme séduirait probablement s'il n'était pas dirigé vers toi. Elle est la raison pour laquelle l'inceste est mal. Elle est celle qui n'aurait jamais dû poser sa bouche sur la tienne, pour t'embrasser comme pour t'arracher la lèvre. La honte se glisse dans chaque parcelle te toi, te vidant de tes moyens alors que tu la fixes, elle et son menton couvert de ton sang. Tu pourrais la laisser t'en vider, sans moins la trouver magnifique. Elle est encore plus dangereuse qu'elle n'as jamais pu l'être auparavant. Si elle est simplement consciente de cette attraction, tu cours à ta perte. Même ses doigts jouant dans le sang sur son menton, tu peux très bien les imaginer tracer des formes sur le sang qu'elle aurait fait couler de ton nombril, la vie te quittant lentement.

Tu paies Beatrix. Tu paies ce que tu as bien pu faire subir à ton frère, à ton père, à Draco, Theo ou même Marcus. Tu paies en ressentant toi aussi cette attirance qui te déchires. Ce n'est pourtant rien de semblable à l'enfer que te fais vivre Jaz. C'est pire, parce que tu es noyée par la peur. Tu perds ta place de bourreau alors qu'elle la gagne. Une magnifique inconnue se prénommant : La mort. La mort léchant son menton, la mort dans ton lit. La séduisante mort, celle qui nous drague alors qu'on se tient tout en haut d'une chute. Son sourire te hache alors que tu comprends comme tu peux être insignifiante aux côtés de la véritable Travers. Ça te remplis d'insécurité, te réduit à néant. Tu as trop longtemps joué la Travers, jouant la fille cruelle, mais tu ne l'est pas autant qu'elle. Sue l'est entièrement, elle n'est pas déchirée par ce côté blanc. Elle n'est pas grise, elle est sombre, cette sorcière à la pomme empoisonnée rouge qui semble si délicieuse. Tes cuisses nus se couvrent de frissons alors que sa voix, aussi douce que cruelle résonne au dessus de toi, dans ton cauchemar éveillé. « Ne m’appelles plus jamais Nanna… plus jamais et maintenant, si tu tiens tant que ça à ce que je te pardonne tes bêtises puériles, supplie moi… » Elle ordonnes, elle mènes, elle s'amuses et toi, tu ne sais plus en quelle couleur tu dois lui plaire. Tu es sa poupée, ne l'as-tu pas toujours été ? Une poupée au coeur vide, mais au ventre fourré de papillons, des papillons mort qu'elle fait revivre en te secouant. Tu as envie de te réveiller, mais rien n'y fait. Ce rêve ne tourne pas à ton avantage, contrairement au reste de ta vie. Tu portes ton doigt ensanglanté à ta bouche pour le nettoyer, capturant ensuite ta lèvre pour faire la même chose. Dès que tu la libère pourtant, elle se noie de nouveau du rouge dont Pheobe se barbouille le visage.

« Je t'ai supplié Na... Sue. SUE ! Je m'excuse. Me fait pas mal, je t'en supplie. J'vais faire ce que tu veux, j'vais te laisser Draco. J'vais plus toucher notre frère, j'vais faire ce que tu veux... »

Pleurniches-tu soudainement paniquée, tes mains devant toi pour te protéger de toutes autres attaques. Tu les sais pourtant inutiles, elle se fera vile et te donnera confiance en elle pour te l'arracher immédiatement par la suite. Ton être formant habituellement un tout éclate en milles morceaux, trois milles parties différentes, qui veulent toutes des choses différentes. C'est si douloureux que tes yeux en brillent de souffrance alors que tu tournes ton visage pour qu'elle ne voit pas ses perles de malheur sur ton visage. Pour que tu ne vois pas ce corps qui ne fait qu'hurler pour que le tiens le retrouve. Elle le sait, c'est impossible qu'elle ne sache pas. Elle a préparer sa vengeance, elle t'as observé, elle sait tes faiblesses et elle ne te tuera pas, elle te torturera indéfiniment avec ce corps succulent que tu ne pourra jamais goûter, que tu ne devrais jamais goûter. Ton souffle est toujours aussi court, même peut-être un peu plus laborieux alors que ta voix est démembrée dans ta dernière supplication.

« Sort de ma chambre... Je t'en supplie... » Souffles-tu, déjà blessée, déjà épuisée. Une autre torture, moins cruelle, moins viscérale. Tu la supplie de toute ton âme brisée, de ton corps glacé, fussioné dans le sien, de tes lèvres ensanglantés par ce désir qui n'aurait jamais dû prendre naissance en toi. Tu ne feins rien du tout. Tu veux qu'elle partes, qu'elle évites de découvrir ta plus grande faiblesse. Cette faiblesse aux courbes magnifique qui se dessinent au dessus de toi dans la nuit.
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I had forgotten how it felt to breathe
that monster, twisting itself around my lungs, had lodged itself in my chest.
It had devoured my heart and made a home in its place.


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Q
uelle est cette réaction ? Voilà tout ce qui te hante l’esprit, alors que sous toi, la beauté blanche, la beauté lumineuse, sublime étoile perdue dans un monde de ténèbres, pour ne pas dire ton monde des ténèbres, s’accroche à toi. Ne l’as-tu pas mordu par Morgana ? La vermine aurait dû couiner, détaler, c’est ainsi que réagisse les rats après tout, or tous les parasites se ressemble, du moins c’est ce que ton paternel t’a apprise autrefois, il semblerait qu’à ce sujet là aussi, il a mentit. Parce que loin de se défaire de toi, de détacher ton corps du sien, de chercher à mettre le sien, vile outil lui donnant accès à tant de chose en ce monde, hors de ta porter, elle se cramponne à toi. Un instant tu la soupçonnes d’être masochiste, peut-être que la douleur l’excite, plus rien ne te surprendrais de sa part, ne passe-t-elle pas ses samedi après-midi à couvrir la bouche de son demi-frère de la sienne? Ne fait-elle pas courir ses petites mains graciles sur le torse d’un homme qui n’est pas encore sien et qui pourrait très bien la jeter comme une vulgaire catin, donc il se serait lassé et qui ne saurait plus l’amuser. Ainsi sont les hommes, mais pas avec le monstre blond, bien entendu, pas normalement du moins que tu te rappelles. Parce que c’est dans ce sens que vont normalement tes pensées, toi la véritable fille Travers, tu vois combien la beauté éclatante de la blonde sait chaparder les cœurs, les fêlant et les gorgeant de ses propres caprices. Or, il ne fait plus jour et là, dans l’obscurité, c’est toi qui est à l’honneur. Ce que le soleil et ses chauds rayons font à la jeune déesse que tu viens d’abîmer, la nuit te l’accorde enfin. La lumière est faite pour faire rayonné les cheveux blonds, pour flatter la couleur claire de ses iris, mais la nuit n’a rien à lui offrir, se contentant de la ternir, ce que la lune n’arrive pas tout à fait à corriger. Oh, c’est une belle apparition qui retombe sur le lit, sous toi, le cramoisie lui dévorant le bas du visage, comme une fleur ayant enfin éclos, pourtant incapable de totalement gommé ce visage gracile. Non, ce soir, c’est toi qui devient la maîtresse des lieux, l’obscurité donnant l’illusion que tes cheveux s’y fondent, pour mieux exposer ta peau claire et sans défaut, pour mieux offrir cette bouche pourpre de son sang, de cette fleur que tu as su faire fleurir. C’est là ton principal talent après tout : savoir jardiner. Et si les pétales étendus en éventail sur le visage de Bea sont jolis, les tiens sont encore plus spectaculaires, comme si après être née depuis la bouche de ce monstre, elle avait enfin trouvé une meilleure terre d’accueil sur ton menton. Alors tu la lèche, tu la mange, en partie du moins, lentement et avec quelque chose de terriblement sensuel, une partie de toi que tu n’as pas encore daigné découvrir, que tu ne crois pas véritablement exister. Et pourtant, elle est là, devant Beatrix, suçant lentement la pulpe de ses doigts, pour finalement les ramener vers elle, cueillant les pétales de cette fleur qu’elle a fait naître sur elle.

Puis tu ordonnes, tu exiges, tu te montres aussi capricieuse qu’elle ait pu l’être. Oh, tu n’es pas fière, ce serait honteux tout de même, mais tu ne peux pas non plus te mentir, tu en tire un certain réconfort et un plaisir encore plus grand. Et plus la jeune fille immaculée, cette fausse martyre, cette belle enfant à l’apparence intacte, tente d’effacer les traces de ton passage, plus tes doigts s’attarde contre sa lèvre inférieur, ramenant le sang sur la peau clair. Tu refuses qu’elle gâche ton œuvre, toi qui est jardinière, tu veux voir cette fleur grandir, s’épanouir, lui dévorer tout le visage, peut-être tout le corps. Oui, voilà. Mais sa voix brise le silence que seules vos respirations, bien différentes, peuplaient : « je t'ai supplié Na... Sue. SUE ! Je m'excuse. Me fait pas mal, je t'en supplie. J'vais faire ce que tu veux, j'vais te laisser Draco. J'vais plus toucher notre frère, j'vais faire ce que tu veux... » Tu ne croyais pas qu’elle se mettrait à pleurnicher, tu l’en savais capable, après tout de quoi une fille de son envergure est-elle incapable, en dehors de te surpassé hein ? Absolument rien, car tu te l’imagines aisément se rouler dans la boue, se vendre, s’offrir, troquer ce qui lui reste de son honneur en échange de babioles inintéressantes. Qu’est-ce qui la motive vraiment ? Tu n’en as rien à faire, voilà la dure réalité de la chose. Toi qui a souffert de ses bêtises d’enfant, des bêtises qu’un adulte, son père, t’a fait subir, tu ne nourris aucune pitié à son encontre en toi. Pas ce soir, ni jamais, voilà ce que les ténèbres autour de toi te chuchote, faisant flamboyer ce corps gracile que tu gardes en suspension au-dessus du sien, vos corps s’effleurant toujours, pour finalement reprendre contact, alors qu’elle se fait pitoyable devant toi, parfait accessoire pour être accroché aux bras des hommes Travers peuplant ta demeure actuelle.

Son visage se détourne du tiens, se dissimule à ta vue, te vole la vision de cette floraison trop vite disparu de son menton. Et pourtant, sous tes cuisses, sous cette main que tu poses à plat contre son épaule nue, tu sens son corps vibrer. De quoi, pour qui ? Tu ne sais pas, tu n’es pas outillé pour ce genre de questionnement, des deux, tu es la plus innocente n’est-ce pas ? Tu as la prétention de le croire, mais si celle de Beatrix à un goût salé, comme des larmes versées en silence, la tienne est plus sucrée, assez pour attirer Morgana seule sait quelle créature. Vos apparences ne sont finalement que des pièges, la tienne trop banal t’offre la chance d’être sous-estimé, quant à la sienne, trop flamboyante, en fait un être surestimé. Mais tu la tiens sous ton joug et tu comptes bien en profiter, alors qu’elle halète doucement sous toi, de douleur ou de peur, de honte ou de désir. Ses paroles te font d’ailleurs sourire, « sort de ma chambre... Je t'en supplie... », paroles auxquelles tu te contentes de répondre en te penchant sur elle, ta main retourne contre sa joue, ta baguette dessinant des arabesques contre sa peau : « shhhh… » Ton souffle effleure sa joue, le sang encore humide contre ta peau, adhère légèrement a sa peau alors que tu lui souffles un baiser faussement réconfortant, au coin des lèvres, chuchotant la terrible suite des évènements : « je ne peux pas Beatrix… je n’ai pas terminé de jou-er avec toi. » Ton sourire se devine à la fin de ta phrase, tes doigts glissant dans ses cheveux fins, écartant les mèches de son visage que frotte délicatement du tien. Cruelle, autant que ta mère a autrefois dû l’être, tu deviens l’enfant terrible que tu aurais toujours dû être, celle que la nuit éveillera dorénavant pour venir tourmenter la délicieuse blonde. Ta voix n’est que délice, promesse de supplice, alors qu’elle roule hors de ta gorge, de cette poitrine qui te fait l’effet de se gonfler sous le pouvoir que tu emmagasine : « que vais-je bien faire de toi, Beatrix, mon joli joujou… peut-être que je saurais faire éclore d’autre fleur sur ton corps ? »

Ivre de pouvoir, sur elle, de cette force que tu te découvres en laissant ta carapace au sol, loin de te sentir exposée, tu abandonnes sa joue du bout des doigts et enfonce plutôt ta main entre tes cuisses. Là, tes doigts tâchent le vêtement fin, le parsème de délicat motif de cœur de fleur, des ovales et des cœurs selon l’angle, pour que tu empoignes enfin la robe de nuit de ta demi-sœur, de ce demi-cœur que tu fais doucement tien. Tu ne réalises pas encore à quel point tu te joues d’elle, ni combien tu peux lui faire du mal avec des gestes aussi banales que ceux-ci. Tu te fais douce, délicate et tu tires le vêtement avec attention, tes lèvres effleurant son lobe d’oreille alors que tu souris, continuant d’y chuchoter, ta baguette préférant venir effleurer sa gorge exposée : « tu as du voir mes fleurs dans le jardin… tu sais ses jolies fleurs que parfois ton demeuré de demi-frère, celui que tu laisses te souillé, aime te ramener en bouquet ? » Le bout de ton nez effleure le haut de son contour d’oreille et tu soupires, comme tu le ferais avec une enfant stupide ou fautive, tu joues un rôle que tu ne connais pas, ta mère n’a jamais été cruelle envers toi, peut-être était-ce parce que tu étais une enfant trop sage, mais tu tentes quand même le jeu. Tes doigts rencontre son ventre, là entre tes cuisses, semant des images bien plus voluptueuse dans son esprit empoisonné, le tien vibrant de projet plus simple et pourtant plus noir. Le sang t’appel et tu te soulèves doucement, pour soulever une jambe et la délier, ton corps s’allongeant tout simplement contre le sien. Tu la sens trembler, se recroqueviller subtilement et tu en soupires d’aise, enfouissant ton visage dans son cou, « shhhh, je vais aller cultiver des fleurs sur ton ventre Beatrix. Jouons ensemble, ce n’est que « pour rire » tu sais, rien de plus… » Tu retournes l’arme contre elle alors que tu tentes de le dire adorablement, plus cruelle que jamais. Puis, tu enfonces la lame dans son ventre, plus bas encore même, ton corps glissant plus bas, tes lèvres abandonnant son oreille pour planer au-dessus de son corps : d’abord sa poitrine, que tu évites à peine d’effleurer avec ton menton, puis tes lèvres rencontre son ventre, glisse plus bas, laissant le sang maintenant pratiquement sécher sur ton menton, frotter le long de sa peau chaude et soyeuse. Tu écartes alors lentement les lèvres enfonce des doigts dans ses côtes, afin qu’elle se cambre, qu’elle couine, qu’elle pleurniche même, le bout de ta baguette se pressant à sa jugulaire, plus haut, contre sa gorge. « Mmmn, où vais-je la faire fleurir… » chantonnes-tu, tes dents éraflant sa chaire recouverte de frisson, avant que tu jettes enfin ton dévolu sur un bout de chaire qu’une côte se soulevant sous l’air qui la remplis furieusement, le petit animal effrayé qu’est Beatrix haletant sous toi, expose à ta vue. Tu mords, jusqu’à sentir la résistance de l’os à travers la soie de la peau, jusqu’à ce qu’elle pousse un cri, tu mords pour appeler le sang, tu jardine sur son corps, à qui tu as enfin trouvé une utilité.
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Dernière édition par Susanna P. Travers le Mer 8 Oct 2014 - 4:15, édité 1 fois
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Elle est cruelle, elle ne te laisses aucunes chances, elle est affamée et elle te départis de tes moyens. Elle ne t'arrache par lentement les membres parce que tu es faible, mais parce que tu la laisses faire. Ton regard clair se perdant dans la profondeur de ses yeux à elle. Tu tentais d'abord de faire disparaître le sang à tes lèvres, mais sa main s'amusant sur ta lèvre comme si elle était sienne réduisant ton travail à néant. Tu ne l'arrêtais même pas, tendant gentiment ta lèvre pendue pour qu'elle la saigne. Tu la supplie pourtant, tu lui donnes ce qu'elle veut, même si tu la sais insatiable. Elle ne peut se satisfaire de tes supplications, c'est impossible. Ta voix légèrement pleurnicharde ne la touche ni ne la repaît. Non, elle continue de te torturer de son corps retrouvant le tiens, te faisant perdre tous tes sens, t'empêchant définitivement de dormir. Ton visage la fuis pour qu'elle ne puisse lire ce terrible désir dans tes yeux, sa main retrouvant ton épaule nue, ton corps tremblant. Tes dernières supplications te viennent, à bouts de force, n'en pouvant plus de ce combat contre toi-même. Elle sourit, se penche sur toi, sa main retrouvant ton visage qui se pend de nouveau vers le sien, au bout de la corde qui t'arrachera certainement la vie. Sa baguette tranche ta peau de traits sans marques qui s'enfoncent en toi alors qu'elle te captive une fois de plus, émiettant le peu qu'il te reste de fierté et de contrôle. Tu n'es pas Malfoy, tu sais très mal résister aux tentations. « shhhh… » Te souffle-t-elle, son baiser trop près de tes lèvres ne faisant que te faire paniquer d'avantage. Tu ne veux pas qu'elle ait ce pouvoir sur toi, celui de faire battre ton coeur à tout rompre, de te briser comme cela lui plaisait.  « je ne peux pas Beatrix… je n’ai pas terminé de jou-er avec toi. » Annonce-t-elle, recouvrant ta peau de frissons d'horreur et de plaisir. Ses mains glissant dans tes cheveux pour le chasser de ton visage, donnant toute la place au sien. Elle te fous la trouille, tu devrais courir, te sauver, parce que tu sais que son coeur est aussi noir que la nuit, qu'elle ne te fera pas de cadeau. Tu restes là pourtant. Tu espères un miracle qui ne viendra pas. Tu vois de la sensualité là où ne fait qu'injecter de la cruauté.« que vais-je bien faire de toi, Beatrix, mon joli joujou… peut-être que je saurais faire éclore d’autre fleur sur ton corps ? » Tu vois dans ses yeux que tu lui fais plaisir. Elle aimes ce pouvoir que tu lui laisses, elle le veut, elle veut l'avaler, sans retenue, en faire une overdose. Elle ne sera pas ta fin, pas aujourd'hui.

Ses doigts quittent la peau de ta joue, tombaient plus bas, trop bas. Rejoignant ta chaire entre ses cuisses. Elle barbouille ta chemise qu'elle relève tandis que tout ton ventre et ton bassin se contrat. Tu la désire, tu la désires tellement que ça te fait mal, ça te dégoûte. Tu voudrais simplement fermer tes yeux et laisser tes mains glisser sur elle, en elle, oubliant qui elle est. Ses lèvres caressent le lobe de ton oreille, rendant ta respiration suffoquant tandis que tes cuisses se serrent obstinément pour lui refuser le passage. Sa baguette remonte a ta gorge, laissant sa main torturer ton ventre de caresses blessantes. « tu as du voir mes fleurs dans le jardin… tu sais ses jolies fleurs que parfois ton demeuré de demi-frère, celui que tu laisses te souillé, aime te ramener en bouquet ? » Votre idiot de frère et ses fleurs qu'il t'avait ramenées trop souvent. Tu t'étais contenté de lui sourire, de le remercier, de l'embrasser, elles repousseraient ses fleurs. « Non ce n'est pas... » Commences-tu pourtant alors que son soupire contre ton oreille de coupent définitivement le souffle, te font perdre toute contenance. Ses doigts sur ton ventre qui se meurt sous son touché dangereux te font tomber de haut. Tu n'est vraiment plus que sa stupide petite marionnette. Tu le quémande toute entière de ton regard brûlant, transis. Tu ne peux plus le cacher, tu oublies comme elle veut te faire mal. Elle s'étend sur toi, te rendant radioactive, tes mains coulant sur ses hanches alors qu'elle t'assène un Avada Kedavra de son nez contre la peau de ton cou, ton corps se fondant au sien, s'y moulant pour ne plus s'en défaire. « shhhh, je vais aller cultiver des fleurs sur ton ventre Beatrix. Jouons ensemble, ce n’est que « pour rire » tu sais, rien de plus… » Tu ne comprend plus le jeu qu'elle joue. Tu ne veux plus comprendre. Tu ne veux plus te battre alors que tu ce que tu vois en elle es teinté de lascivité. Elle fait glisser son corps sur le tiens. Elle te charmes comme la mort, tu lui laisses ton âme sans ciller. Ses lèvres te menacent, effleurant ta poitrine, ton ventre qui ne peut plus contrôler toute cette envie bouillante en toi. Ses doigts s'accrochent à tes côtes, les parsemant d'une douleur futile qui ne fait pourtant que s'intensité, t'obligeant à se cambrer, te serrer contre sa bouche qui s'ouvre. Sa baguette s'enfonçant dans ta gorge t'arrache une petite plainte pourtant baignée du désir qui t'habite. Pourquoi Morgana a-t-elle fait les femmes aussi belles ? « Mmmn, où vais-je la faire fleurir… » S'amuses-t-elle, tes cuisses ses serrant encore, d'autant plus étant donné sa proximité. Ses dents laissent doucement leur marque sur ta peau glacée de plaisir, avertissement avant l'attaque. Lorsque ses dents aggripent l'une de tes côtes, comme une chienne affamée, tu pousses un cris que tu tentes d'étouffer au travers de tes lèvres en sang. Ta respiration peinant pour survivre dans une lutte laborieuse. Tu te cambre, lui offrant presque ton ventre que tu presses dans sa bouche, comme si elle mordrait moins fort, que ce serait moins douloureux.

C'est trop. Trop pour toi. Trop pour ton masochisme médiocre. Trop pour ton pauvre corps, trop pour ton contrôle. Dans ton cris assassiné, tes mains remontent. Tes doigts agrippent à sa crinière brune que tu tires vers l'arrière en te relevant. Ton autre main agrippant la sienne pour la serrer, la tordre jusqu'à ce sa baguette tombe sous sa main morte. Tu la bascules sous toi, à l'envers dans ton lit. Ta main libre se posant sur sa gorge, la repoussant pour qu'elle lâche ton ventre ensanglanté, marqué, elle t'as presque arraché un bout. Ta main ne tarde pourtant pas à lâcher sa gorge. Elle se desserre et glisse. comme ton regard, sur sa poitrine. Tes doigts deviennent plus doux alors que tu dessines la naissance de ses seins, tes yeux rivés sur ses lèvres dont tu t'approches inexorablement. Dès qu'elle tente un mouvement, tes mains agrippent les deux siennes pour la plaquer sur ton lit. Le souffle encore court, ton coeur tambourinant jusqu'à ton bassin joint au sien.

« JE NE SUIS PAS TON JARDIN ! » Rages-tu, pleine de cette hargne que tes désirs insatisfaits font naître. Ton souffle se fracasse au sien, tu es épuisée de ce combat qui ne vient que de commencer. Comme tu lui ferais payer la monnaie de sa pièce. Tu la plaquerais contre le sol, lui arrachant ce qu'il lui restait de dignité, la chevauchant comme si elle était ta bête. « On joue plus, on est plus des gamines ! » Fît-tu finalement tandis que tu lâchais brusquement ses mains, tout de même prête à répliquer si elle t'attaquait. Tu voulais simplement t'allonger à ses côtés, la serrer dans tes bras, l'aimer doucement. Tu te laissais tomber à ses côtés, ton bras tout près du sien, tes doigts caressant tendrement la peau de celle-ci. C'était peut-être loin d'être terminé, mais tu préférais te faire croire le contraire.
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u n’as que faire de ses excuses, les mots ne sont que des détours que l’âme prend, du temps gaspiller, de la salive perdu. Non, peu importe ce que le demi-monstre a à te dire, tu ne comptes pas l’écouter, tu préfères la faire taire de ta voix doucereuse, tu la charmes, tu deviens séductrices, toi qui t’es toujours perçu comme un vilain petit canard. Tu es devenu le cygne, pareille à ton patronus, plus tu glisses bas sur le corps gracile de cette fausse sœur, plus tu déploie tes ailles. Autrefois petite et discrète, tu n’es plus la même femme, tu es grande, plus sensuelle que tu ne l’as jamais été, ta lèvre inférieure traine contre le satin de sa peau, la soie de la tienne s’écrasant à son bassin pour épouser ses formes généreuses. Plus femme que toi, plus voluptueuse, tu ne peux t’empêcher de songer que pas un seul homme pourrait refuser ce cadeau empoisonné qui se tord sous toi, qui t’appelle dès que tu croises son regard. Ça, tu ne l’avais pas prévu, jamais tu n’aurais cru que ton corps et ton contact saurait embraser la belle blonde, semant frisson et désir en son ventre, le tordant sous le tien, qui se contracte en retour, par automatisme. Sauf que tu n’es pas ton père, tu n’es pas non plus son fils, tu es sa fille, Susanna Phoebe, l’unique Travers de cette famille capable de résister au chant de la sirène que tu comptes abîmer. Même quand elle te touche, le bout de ses doigts enflammant tes hanches, cherchant à gonfler ce qui vit en toi, là, entre tes cuisses qui coulent contre ses jambes. Non, tu résistes, tu ne peux pas céder, pas toi. Jamais. Mais tu la tortures, tu laisses un bout de langue goûter le velours salé qu’est sa peau, elle est nerveuse, elle tremble presque sous toi et c’est ce qui te séduis le plus. Pas ses doigts, pas son regard de braise, encore moins cette bouche pulpeuse qui s’entrouvre sous ton regard appréciateur, victorieux même. Tu aimes son tremblement, pour la première fois de ta vie tu aimes sincèrement quelque chose que ton monstre de presque sœur possède. Oh oui, trembles encore plus Beatrix, trembles et supplie pas, trembles et je t’aimerais peut-être enfin. De Travers, comme votre nom, comme il se doit. Son corps se cambre, ses côtes dessinent des cages à oiseaux devant tes yeux ébahis, deux temples à volatile, recouvert d’une fine couche de peau de la plus douce texture qui soit. C’est trop tentant, c’est trop joli, tu n’y résistes pas et tes dents s’emparent d’un coin d’une des cages, tirant dessus, testant sa délicatesse. Tu veux lui retirer ce bout, t’en faire un souvenir et qui sais, si tu es suffisamment douée, le lui voler pour en faire une collection. Tu aimerais y vivre, t’y enfoncer, y percer un trou et y installer ta maison, ton nid. Tu ne songes plus à jardiner n’est-ce pas ? Non, mais à ton âge, tu possèdes plus d’une passion.

Du jeu nait la douleur, sa douleur, mais aussi du plaisir, ton plaisir. Le sien n’est que de courte durée, assez puissant pour la faire serrer les cuisses contre ton ventre, pour que sa respiration en soi presque inquiétante, mais toi qui rêve de la voir mourir depuis si longtemps, tu ne t’inquiètes de rien. Sauf de ne pas retirer ce bout d’os, de ne pas savoir comment ébrécher cette église à oiseau, cet endroit maudit et à la fois religieux abritant ce que Beatrix possède de plus cher. Oh combien tu aimerais saccager ses jolis temples, faire ciller l’air, y engouffrer ta bouche et peut-être même ta langue. Tu ne tournes plus rond, c’est le sang qui te monte à la tête, qui fais virer tes joues au roses, celui de l’intérieur de ses poumons, de ses côtes doucereuses qu’elle t’empêche d’atteindre en attrapant tes cheveux. Son cri te laisse un goût douçâtre en bouche, comme un bonbon retirer trop tôt, une friandise particulièrement sucré et dont on pourrait vite devenir accro. Tu en redemandes et tu tires dans le sens inverse, gémissant tout bas quand ta tête devient sensible sous ses doigts. C’est un sacrilège, voilà ce qui te traverse l’esprit, alors qu’elle force ton visage à se redresser, à faire face au sien. La douleur vis dans vos deux regards, mais il y a quelque chose de plus chez chacune des sœurs, tu le sais. Toi tu possèdes l’agacement, le désir de vaincre, et elle, elle n’est que douleur et crainte. Belle, elle est tellement belle que tu sens ton ventre se tordre et c’est bien là ton erreur, parce qu’elle en profite pour renverser vos positions et te retirer ta baguette, t’arrachant plus qu’un grognement de rage. C’est ton égo qui s’émiette, ton orgueil qui saigne alors qu’elle se redresse, belle et déplacé dans l’obscurité des lieux. La lune ne lui rend pas honneur, la gloire te revient à toi, allongée sur son lit, le corps à moitié dissimulé par son ombre, la lune dessinant une rangée de dentelle supplémentaire sur tes paupières, que tu fais battre lentement, tes sourcils s’arquant lentement pour te donner un air boudeur.

Sa main est trop chaude contre ta gorge et tu étire le cou, tu t’offres presque à son supplice, le défi de te faire pire, de t’étouffer pour de bon. Peut-être parce que tu sais qu’elle ne pourrait pas le faire, peut-être parce que tu es trop fière et que tu refuses de supplier, comme tu l’as exigée d’elle, mais bientôt son regard furieux semble s’apaiser un peu et sa main relâche doucement ta gorge. Ce même bout de chaire qu’elle a un jour tenter d’obstruer et qu’elle te force à craindre de perdre l’usage. Combien de nuit t’es-tu réveillé en croyant que tu ne saurais plus jamais respirer ? Trop. Trop pour que ta poitrine ne soit pas en ce moment même occupée à se soulever et s’abaisser furieusement. Tu restes pourtant calme, seul ton regard la foudroie, la déteste, lui écrase le crâne contre son ciel de lit, encore et encore, pour faire naître des fleurs cramoisie à travers la pièce. Mais le sien ne s’attarde pas très longtemps sur le tien, préférant ton corps, dont cette poitrine que tu tentes d’apaiser et où elle fait jouer le bout de ses doigts, te faisant écarter délicatement les lèvres, un souffle « non… » t’échappant. Qu’oserait-elle te faire encore ? Elle qui n’a pas su te contenter de t’empoisonner, elle veut faire de toi un être aussi pathétique que ton frère ? Tu ne pourrais pas le supporter, alors quand sa bouche frôle presque la tienne, tu te décides à bouger, mais c’est peine perdue, car elle voit ton mouvement, tes sourcils se froncer, tes mains se refermer et elle t’en empêche, plaquant les siennes par-dessus. Tu cherches à te soulever, tu comptes la combattre, mais son cri te surprend : « JE NE SUIS PAS TON JARDIN ! » Tu clignes les paupières deux fois, puis trois, avant de plisser tes yeux, presque noir dans cette semi-obscurité, le visage baigné par les reflets lumineux de la lune, presque une amie. Bien sûr qu’elle est ton jardin, elle sera tout ce que tu veux, voilà ce que ton visage lui cri, mais Beatrix ne fait plus attention, elle est trop stupide, elle est trop sensible, elle a été trop épargné par la vie. Pas toi. « On joue plus, on est plus des gamines ! » Tu as cette envie folle de la gifler, de faire voler ses cheveux blonds dans tous les sens, mais tu retiens et tu la laisses plutôt te jauger un instant, puis elle s’allonge près de toi, comme apaisée, ses doigts effleurant ton bras.

C’est le signal que tu attendais et tu roules à ton tour, mieux, tu te fais femme animal et comme le prédateur que tu es, tu grimpes sur elle à nouveau, tes doigts se refermant d’un côté de sa tête, contre ta baguette, alors que de l’autre tu soulèves son bras, « incarcerem ! » tonne ta voix. La corde s’enroule aussitôt autour de ses deux bras, que tu pousses vers le haut, les ligotant au pied de son lit, comme un animal, comme l’être indésirable qu’elle savait être. Là, le souffle court, la bouche encore barbouillé de son sang, humide de ton souffle, tu baisses les yeux sur les siens, sauvagement belle, mais surtout dominante. « JE n’ai pas fini de jouer… » ta voix est plus rauque, un peu essoufflée, mais pas moins caressante alors que tu inclines lentement la tête sur la droite, « … et je n’ai absolument rien à faire de ce que tu es ou n’es plus. Tu es mon jouet, Bea-trix, accepte-le. » Ton regard, ta voix, le ton que tu emplois, tout est sans appel et déjà tu te soulèves, la surplombant, toujours à califourchon sur elle, ta baguette se dirigeant doucement contre son estomac, alors que tu baisses tes paupières vers le bas. Les pommettes décorés par la dentelle de tes cils, tu inspires lentement, puis relâchent avec le même contrôle, l’air emplissant tes poumons, tu fais ralentir ton cœur, laisse le sien courir furieusement en solitaire. « Diffindo… » ta voix est une caresse, comme le battement de tes cils, comme des ailes de papillons, pareille à cette bouche que tu humectes lentement à l’aide d’un bout de langue rose, redonnant une apparence brillant au rouge les colorant, comme si c’était ton sang et non le sien, encore chaud et liquide sur ta chaire. Le sort coupe le vêtement de nuit en deux, lentement, mais il entaille aussi sa peau, laissant un délicat sillon rouge au milieu de son trop joli corps. Une larme de sang se permet de rouler contre un bout de sa cage thoracique et tu soupires, battant des cils, encore, pour te pencher et venir le lécher. Pourquoi as-tu soudainement si soif de son sang ? Tu ne sais pas, tu le fais simplement, pour remplir son ventre de chaleur, pour lui faire peur, parce que tu veux que son entaille brule au contact de ta salive. « Dire qu’il te trouve tous, belle… » que tu murmures contre sa peau, redressant à peine les yeux, « … mais ils ont torts, je vais te sublimer, monstre. » Tu vas jardiner, mais pas seulement avec tes dents, même si tu leurs permets de rencontrer un autre bout de sa chaire, que tu attaques sans hésitation. Non, ta baguette se mêle de la partie cette fois, dessinant des tiges sur son ventre, des feuilles sur cette peau d’albâtre et tant pis si demain tout est guéris, ce soir, elle est ton jardin. Ce soir, elle est ton jouet et l’œuvre final ne compte pas tant que l’acte en soit. Tu aimes jardiner, tu aimes son corps, tu aimes ce petit jeu et quand tu t’arrêtes, quand tu te redresses, te mordillant un bout de lèvre, le corps vibrant d’excitation devant un nouveau hobbie, tu n’es plus toi-même, les pupilles dilatées : « le jardinage, ce n’est jamais un jeu, Beatrix… tu comprends ? »
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Innocente. Innocente au point de la prendre pour une homme. Comme si dès le moment où tu disais que c'était terminé, elle obtempérais. Tu en oubliais la folie furieuse qui avait toujours bouillé en ta soeur. Elle avait raison pour une fois, tu agissais en parfaite idiote. Elle ne te ficherais certainement pas aussi facilement la paix. Tu étais plus qu'amusante pour elle avec des cris, tes gémissements et ton désir pour elle se faisant toxique en ton ventre, tuant ses enfants que tu n'avais jamais eu, que personne n'avais mis dans ton ventre encore pur, plus pur que le sang y coulant. Son non avait arrêté tes mains, t’électrocutant, t’interdisant de céder à ses désirs plus grands que toi. La lutte s'en suit, tes mains emprisonnant les siennes, tenant ton visage bien loin alors que tu construit tes barrières. De ronces hautes et puissantes, comme dans les contes. Des ronces qui touchent le ciel, mais qui peuvent être réduites d'une toute petite potion. Tu oublie que Sue est doué, qu'elle sait tout faire et qu'elle sait bien le faire.

Ton dos retrouvait à peine le matelas clair et doux qu'elle était de nouveau au dessus de toi, comme un fantasme couinant, comme un cauchemar au coeur battant. Elle a retrouvé sa baguette comme si elle ne l'avait jamais perdue, elle attrape tes mains et avant que tu ne comprenne, tes mains se retrouvant coincées ensemble, attachée au pied de ton lit tandis que tu tentes de te débattre. Tu bas des pieds, bouge ton bassin, contracte ton ventre, tire sur tes mains aux cordes invisibles. Rien à faire, tu es sa prisonnière, tout comme ta respiration en guerre. Elle te regardes tu lui renvois toute la colère de ton impuissance. Elle peut te faire absolument tout ce qui lui tente, tout ce qui lui passe par la tête. Tu es sa chose et tu ne l'acceptes pas. Tu ne peux être ainsi dominée et pourtant tu l'es. Ça l'amuse de te voir sur ses cuisses, sous ses mains, sa poitrine et sa violence. Sue s'en fout de toutes les menaces que tu peux lui faire, ni ton frère ni ton père ne lui font peur, elle leurs ferait pire, mais tu préfères encaisser, souffrir à leur place, gémir à leur place. Endurer, t'endurcir, comme ton corps qui se raidit, tes muscles bandés comme une arc sans flèche pour lui défoncer le coeur, pour te sauver. Tu ne peux même pas te faire adorable pour tenter de la charmer, la lune n'embrasse que le bout de tes doigts tordus, plantés dans ta propre peau ensanglantée par ta faute comme par la sienne. « JE n’ai pas fini de jouer… » Un sanglot, une plainte de condamnée s'échappe de ta gorge alors que tu sais pertinemment qu'elle abusera de toi jusqu'au bout de la nuit, jusqu'à ce qu'elle se fonde à l'intérieur de toi en cauchemars. Sa voix raillée aurait été séduisante si elle ne signait pas ton arrêt de mort, celle de ton corps vierge, de ta peau que rien n'as jamais perforée, de ton orgueil, de tes démons. Sa tête penchée sur le côté te dépossède de ta propre chair, ton regard la quittant pour retrouver un semblant de constance. « … et je n’ai absolument rien à faire de ce que tu es ou n’es plus. Tu es mon jouet, Bea-trix, accepte-le. » Tu ne veux pas, tu ne veux pas qu'elle s'amuses avec toi. Tu en es persuadée, tu veux t'en persuader de tout ton pauvre être profondément malade, jusqu'au fond de ta chaire qui hurle alors qu'elle n'as même pas commencé. Sa baguette pointue se fait poignard, tu vois presque la lame naître au bout de celle-ci, tu serres tes dents, ta bouche se remplis d'aigreur. Tu es délicate, tu es douce, tu ne supportes pas la violence et c'est tout ce qu'elle a à t'offrir, te volant ton innocence de la pire des façons. Son arme caresse ton ventre, ses yeux la rejoignant dans des battements de cils venus de l'enfer. Et pourtant elle n'arrive pas à être laide dans toute sa puissance et sa dominance. Tu te balances, tes mouvements vains la secouant comme pour l'empêcher d'accomplir ses méfaits. Les morts sortent pourtant de sa bouche et la douleur est si puissante qu'elle semble être au ralentis. « Diffindo… » Tu serres tes dents sous la douleur. Tu ne veux pas hurler, tu ne veux pas lui servir le délice de tes hurlements. Elle lèche ses lèvres, se délectant de son sadisme, tu ne t'en délectes pas, tu n'aimes pas ça, tu n'aimes pas cela, tu ne peux pas aimer cela. Tes dents serrés pourraient briser n'importe quel crâne, mais le cris cogne contre tes dents, plus fort. Il se fraie un passage, violant ton orgueil pour te punir alors qu'il s'échappe de toi à en faire trembler les murs. Y a-t-il seulement quelqu'un pour t'entendre ? Elle remonte son supplice vers tes côtes. Ton cris se meurt au bout de ton souffle et tes dents se resserrent en se fermant brusquement sur ta langue qui se découpe. Un autre cris te quittes, le sang coulant dans ta bouche, dans ta gorge, sur tes lèvres. Ça te dégoûtes le goût du sang, mais pas ta soeur. Elle s'y plaît alors que ta chemise de nuit déchirée tombe et s'engouffres bientôt sous toi, sous tes mouvements qui persistent. Elle remonte ses lèvres à tes côtes pour goûter son oeuvre, te remplissant de frisson, à fleur de peau, te faisant sien comme si c'était normal. Comme si dans le noir elle ne voyait pas cette peau galbée et frissonnant que personne n'as vu, ni toucher sous tes vêtements. Tu n'aurais jamais crus que ce serait vers ta soeur que se pointeraient l'essence généreuse de ta féminité. « Dire qu’il te trouve tous, belle… » Murmure-t-elle, ses lèvres effleurant ta peau à chaque mots, te rendant plus maladive encore. Tu évites de la regarder, tu ne peux pas la trouver encore attirante, pas après ce qu'elle t'as fait. Tu n'as pas aimé ça Bea, tu n'as pas.. « … mais ils ont torts, je vais te sublimer, monstre. » Un soubresaut quitte tes lèvres, toi qui croyais que c'était terminé. Elle n'as pas eut ce qu'elle voulait, l'aura-t-elle un jour ?

« Sue... » La supplies-tu, presque dans un murmure, comme un secret. Un secret mal gardé se termine en un cris alors qu'elle attaque ta peau comme une cannibale. La tortures continue, ne prendra jamais fin. Elle fait de l'art abstrait avec ton ventre qui se tord de douleur, de toutes ses choses que tu ne veux pas ressentir alors que des larmes perlent à tes yeux sous tes cris qui persistent, qu'elle n'arrête pas. Peut-être que ton père t'entends, qu'il se dit que c'est bien fait pour toi. Personne n'est là, personne ne vient. Il n'y a que toi et elle. Perdues, floues, vous brouillant bientôt l'une en l'autre, tout sauf différentes. Elle s'arrêtes pourtant, contrôlant depuis toujours. Elle s'arrêtes pour te laisser souffler, te laisser croire que c'est terminé... Déjà ? Non. Tu la connais trop bien, plus qu'elle en veut le croire. Elle aussi elle trembles, jubilant de ce pouvoir qui monte en elle, de ce pouvoir qu'elle n'as jamais eut.  « le jardinage, ce n’est jamais un jeu, Beatrix… tu comprends ? »  Tu ne sais plus quelle carte jouer. Tu la fixes, hochant vigoureusement de la tête positivement, laissant un gémissement plaintif s'enfuir de toi alors que tu la regardes, soumise. Ce n'est sans doutes pas ce qu'elle veut. Si tu te plie, que tu obéis, tu n'est ps très attrayante. Tu te fiches de son jardinage, tu en fais un jeu si tu veux, as-tu véritablement d'autre choix ? Ton regard la quittes alors qu'un léger sourire vient baigner tes lèvres, un sourire que tu lui caches en pinçant tes lèvres ensembles. Tu courbes ton dos, tordant tes pauvre épaules pour redresser ton buste que la gravité magnifie rien que pour elle. Tes petits yeux brûlant retrouvant les siens. Tu veux lui faire peur à ton tour, la dégoûté pour qu'elle se sauve. Tes hanches roulent sous elle, pressant ton bassin au sien tout en torturant ta pauvre lèvre sur lequel le sang commence à durcir.

« Mais moi j'ai envie de jouer Sue... » Te plains-tu avant qu'un ricanement quittant ta gorge secoue tes seins offerts à elle sans pudeur. Ton ondule sous elle, te fais ravissante comme jamais. Tu n'as plus besoin de la lumière pour briller, tu es une luciole, un papillon phosphorescent. Quelque part, tu ne mens pas alors que ton corps aguiche le sien. Le désir est bien là en toi, puissant, effrayant, mais tu te refuses d'y céder. Si elle acceptes, que feras-tu ? Tu ne le sais même pas. C'est au tour de ta langue brisée de glisser sur tes lèvres, les humectant pour les rendre plus appétissantes que n'importe quel gâteau. Tu laisses un soupir las t'échapper alors que tu te frottes à elle, que tu remontes, danses pour elle. « Laisses-moi jouer. » Soupires-tu comme une gamine impatiente qui ne sait pas attendre son tour. Tu la défis du regard. Tu la défis de te détacher, de jouer différemment, de montrer sa vraie valeur. Tu tues cette jeune fille pleurant le mal qu'elle a planté dans tes profondeurs, que tu laisses fleurir, pousser, se répandre à l'intérieur de toi, t'empoisonnant, te noircissant, toi tes prunelles, rendant tes yeux plus bleus encore, plus terrible, plus sauvage, d'une volupté vile, très, très vile.
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I had forgotten how it felt to breathe
that monster, twisting itself around my lungs, had lodged itself in my chest.
It had devoured my heart and made a home in its place.


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E
st-ce ses cris qui te font autant tourner la tête, ou est-ce plutôt les dessins gravés sur sa peau, à moins que ce soit le goût de son sang sur le bout de ta langue ? Est-ce que c’est cet effet que les mangemorts aiment tant ? Peut-être devrais-tu rejoindre leur rang dans ce cas, car ce soir, tu te sens plus vivante que jamais, plus que toutes ses années passées à suivre le « code », à te faire femme, à t’incliner devant la force du monde autour de toi. Tu ne regrettes pas, non, mais tu te questionnes, à califourchon sur cette fausse sœur au goût sucré, au goût chaud. Et malgré toutes ses questions, tu sais que jamais personne ne sera aussi goûteux, sur le bout de ta langue, qu’elle. Son sang est un précieux nectar, rare et unique en son genre. Tu le fais rouler contre ta langue, tu le fais durer, tu cherches ce qui te plait tant, mais elle se lamente encore et tu baisses alors les yeux sur elle. Tu avais raison, tu l’as sublimé en la couvrant de dessin, en taillant légèrement sa peau délicate et parfumé. De plus, maintenant qu’elle s’est bien tortillée et que tout est terminé, que tu te tiens au-dessus d’elle, la respiration aussi saccadé que son cœur, qui bat fort dans sa toute aussi délicate poitrine, tu l’observes plus attentivement encore. Plus que de découvrir un corps décoré par tes soins, c’est celui d’une femme séduisante, d’une femme jouet, que tu découvres sous toi. Tu n’as pas le droit d’être surpris, pas après tout ce temps passé à partager le même nom qu’elle, la même maison, tu sais l’effet qu’elle fait aux hommes, tu les a vu, trop souvent même. Tu la sais belle, tu la sais merveille, mais jamais encore tu ne l’avais réellement compris avant ce moment précis. Oh combien tu t’es fourvoyé par le passé, car même allongée dans son lit, pleine d’innocence, gorgée par des rêves heureux, elle n’a jamais été aussi belle qu’en ce moment. La beauté franche, la beauté innocente n’a rien à envier à celle indécente et marquée qui te fait face. Saignant, le corps comme divisé en deux parties, le sillon délicat c’est vu greffer une courbe suivant le rempart d’une côte et jamais Beatrix n’a été aussi belle. Tu en as le souffle coupé, tu te questionne même sur tes propres envies, serais-tu sadique ? Non, quand même pas. Mais tu doutes, tu crains presque le pire, jusqu’à ce qu’elle se redresse un peu et que tu la dévisage avec surprise.

Existe-t-il plus belle poitrine que celle-ci ? Défiant la gravité, délicats et gracieux, ses seins se mettent à gigoter doucement sous tes yeux, alors qu’elle roule des hanches, se tordant dans tous les sens avec une lenteur calculé. Tu n’es pas un homme, il ne suffit pas d’un peu de chaire parfaite pour te rendre idiote, mais elle fait plus que de t’exposer ses plus beaux atouts, elle se joue de toi, se met de l’avant et même toi, tu ne peux t’empêcher de la désiré, ne serait-ce que l’espace d’un instant. Tu sens tes lèvres qui s’écarte et la voilà qui se ris de toi; « mais moi j'ai envie de jouer Sue... » Tu accuses le coup sans comprendre, pas tout de suite, tu n’arrives pas à t’y retrouver, tu ne sais plus laquelle de vous deux est la dominante. Elle ou toi ? Toi assurément. La nuit est tienne, pas sienne, tu ne peux pas t’incliner devant elle et tu fronces aussitôt les sourcils, agacée, irritée, honteuse à quelque part, d’avoir pu être décontenancé par cette pauvre idiote qui se marre devant toi. Son joli corps est secoué par son hilarité et toi, tu te redresse, plus haut, plus droite. Tu tentes d’ignorer cette langue qui cour sur ses lèvres, ce sourire, cette force qu’elle puise Morgana seule sait où et quand elle te provoque encore une fois, d’un « laisses-moi jouer » ta gifle pars toute seule. Ta paume rencontre brutalement sa joue, dans un claquement qui fait vibrer ta main toute entière, mais ça ne suffit pas. Elle se met à onduler sous toi, roulant ses hanches, les pressant aux tiennes, sa poitrine glorieuse te narguant.

C’est hors de question, tu ne peux pas la laisser gagner, ni ce soir, ni aucun de ceux qui suivront cette nuit, tu te l’interdit. Le jour lui appartient, soit, la nuit sera tienne. Il n’y a pas de compromis possible, mais plus que tout, tu n’es pas une lâche, alors si tu te décides à sourire, quelque chose de cruel dans le regard, ce n’est pas sans raison. Si la demi vélane veut jouer, tu lui donneras de quoi s’incliner, tu lui montreras que de vous deux, c’est toi la plus forte. Tu ne peux pas perdre, tu ne pourrais pas y survivre, elle a gagné trop de bataille contre toi, celle-ci est tienne. Tu te penches sur elle, pressant ton ventre au sien, sa poitrine s’écrasant à la tienne, toutes deux seulement séparées par le vêtement que tu portes toujours et tu souffles contre ses lèvres : « petite idiote, que crois-tu que nous soyons en train de faire ? » Tu soupires et tu plante ton regard dans le sien, un petit sourire gagnant lentement tes lèvres avec une nuance de pitié qui ne te va qu’à moitié, « … enfin, je suppose qu’on ne peut pas te blâmer, hein Beatrix, ce n’est certainement pas de ta faute si ta maman est plus animal qu’humain. » Tu te veux cruelle avec elle, tu lui rappelle ce qu’elle est, ce qu’elle n’est pas surtout. Elle n’est pas une véritable Travers, elle va simplement de travers, voilà la réalité. Avec ses yeux trop grands, trop bleus, trop beaux, elle n’a rien d’une fille Travers, tu le sais et elle aussi. Sauf qu’elle te dévore du regard avec cette intensité qui te met mal à l’aise, or tu ne veux pas être la proie, elle t’a déjà bien trop souvent réduis au second rôle dans ta propre demeure. Puis tu réalises qu’il y a quelque chose d’autre dans ce regard, quelque chose de plus sombre, quelque chose que Marcus a déjà possédée dans les siens en t’observant, allongée dans son lit. Nue. Autrefois, il y a longtemps. Trop longtemps. Surprise, tu écarquilles les yeux et te redresse à nouveau, le souffle te manquant un instant. Peut-être que le petit numéro de Beatrix visait ton malaise, peut-être qu’elle ne voulait que te provoquer, mais son regard l’a trahis l’espace d’un instant, te dévoilant son désir, cette vérité qui te soulève l’estomac : non contente de désirer les mâles Travers, la fille lui fait le même effet. Tu plisses les yeux, tu fronces les sourcils et tu fais glisser une main presque tendrement contre son estomac, étalant le sang, souillant son estomac de la substance chaude et visqueuse qui lui appartient. Tu gâches les traits de tes dessins, tu floues le contour des fleurs, mais tu ne la quittes pas du regard, avide de savoir, l’estomac au bord du gouffre.

Elle te désir, elle te veut, elle est chaud et tendue de partout, alors que tu te penches lentement sur elle, que tu souffle sur son estomac, le regard soudé au sien. Tu la teste, tu te joues d’elle et ça te rend malade de le faire. Pourtant elle est belle, une enfant des dieux abandonnés sur cette terre, un animal séduisant, une sirène à quelques différences près. Sauf que tu n’es pas comme elle et si tu te retiens de vriller un regard de dégout dans le sien, tu ne peux pas lui rendre son désir, tu n’as pas cette honte en toi, celle qu’elle semble, l’espace de quelques battements de cils papillons, rejeter. Ta voix n’a plus rien de cruelle lorsqu’elle se faufile jusqu’à elle, à peine plus qu’un souffle, « tu me désires… » tes paroles n’ont rien d’une question. Tu ne veux pas savoir si tu as raison, tu ne veux pas l’entendre murmurer oui ou non, tu ne veux plus qu’assister à sa réaction, la voir se tordre devant toi, déchiré entre la honte et l’envie. Tu as gagné, n’est-ce pas Phoebe ? Tu as gagné sur cette presque sœur, cette fausse Travers, mais de la façon la plus étrange qui soit. Tu inspires lentement l’air dans tes poumons, effleure la rangé gauche de ses côtes du bout des lèvres, la poussant dans ses retranchement, désirant presque qu’elle en vienne à tout nier. Tu ne demandes pas à vivre dans cette cage à moineau, tu n’as rien à faire de ce cœur qui bat et que, pourtant, tu pourrais picorer autant que désiré si tu y mettais l’effort. Non, tu ne veux pas qu’elle t’aime, tu ne le supporterais pas. Mais qu’elle te désire ? Ça, tu peux l’envisager, tu peux même en tirer partit et ton sourire s’étire lentement sur tes lèvres, un sourire malsain, un sourire trop doux, trop séduisant, trop carmin, ta langue goûtant les marques au goût métallisé qui orne son si joli corps. « Tu as envie de moi, Beatrix… vilaine, vilaine petite fille. »
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Tu veux la dégoûter sous tes hanches se pressant aux siennes. Parce que ce n'est pas normal, tu n'es pas normale, tes envies son dégoûtantes, interdites. Deux femmes ensembles, c'est contre nature, punissable. Tu es née malade, plus encore qu'ils ne s'en doutaient. Tu veux qu'elle te lâche, qu'elle voit ta maladie, qu'elle y croit, qu'elle ait peur d'en être dévorée elle aussi. Qu'elle se dérobe avant de ne devenir elle aussi un monstre aussi putride que toi. Tu réussis presque, du moins, c'est ce que sa main claquant ta joue te laisse penser. Ton visage basculant, ta tête suivant le coup, ta joue devenue rouge et dévorée par les picotements du coup. Elle reste pourtant figée au dessus de toi, toujours aussi dérangeante dans sa position. Tu commences alors à onduler tes hanches, mordant ta lèvre ensanglantée, de demandant comment elle devrait briser ton visage encore avant de ne s'enfuir sous la menace de ton bassin. Ça ne fonctionne pas. Elle sourit alors que ton regard retrouves le sien, feignant de feindre un désir qui se glisse furtivement en toi, vrai, présent, cruel et destructeur. Tu la hais, elle et ses cheveux parfumés, elle et ses lèvres entrouvertes, invitant. Tu as honte de ton regard glissant sur elle sans rien pouvoir lui cacher. C'est facile de lui faire croire que tu la désir, c'est naturel, ce n'est pas un grand mensonge. Même si elle est ta soeur, elle n'en est pas moins une femme très désirable. Pourtant, lui faire croire que tu joues, que tu t'amuses à faire semblant qu'elle te plaît, c'est plus difficile. Il y a cette flamme dans ton regard qui ne ment pas lorsque tu regardes ses lèvres. As-tu oublié que c'est toujours ta soeur la plus forte. Qu'à portes closes, le corps de sa soeur se frottant au sien l'amuse, qu'elle aussi peut jouer jusqu'à te faire perdre ta reine, narguant ton roi, lui courant après sans le manger, pour te faire paniquer.

C'est exactement ce qu'elle fait en se penchant vers toi. Te volant ton souffle pour se l'approprier alors qu'elle noie son propre ventre dans ton sang alors qu'elle colle vos peaux. Sa poitrine retrouvant la tienne. Tu peux la sentir, pointue, découpée, contre ta peau. Ton souffles n'existe plus, c'est chose du passé. Tu aimerais être insensible, pouvoir lui cracher au visage tellement son charme t'indiffère, mais tu ne peux pas. Elle te couvres de frisson, quelque chose que tu ne peux feindre, pas plus que tes joues qui s'embrasent doucement, trop rapidement pour toi malgré tout. Son visage trop près du sien, ses lèvres son là, soufflant dans les tiennes sans que tu n'arrives ni à les saisir ni à les éloigner. « petite idiote, que crois-tu que nous soyons en train de faire ? » te souffle-t-elle, se moquant ouvertement de toi, te regardant comme si tu étais une pauvre chose, dans un soupir presque d'exaspération. « … enfin, je suppose qu’on ne peut pas te blâmer, hein Beatrix, ce n’est certainement pas de ta faute si ta maman est plus animal qu’humain. » Te nargue-t-elle, te faisant serrer les dents. Elle sait comment te faire rager. Ta nature de créature est un sujet très sensible, elle le sait, elle en abuse. Tu ne répliques rien par contre, ton regard dans le sien avec toute ta haine, tout ce désir haineux. Ce mélange inopportun, irrationnel. Un désir qui ne devrait pas exister, doublement mal, qui ne le rend pourtant que plus goûteux par ses interdits. Tu ne veux pas qu'elle le sache, mais c'est trop tard. Elle écarquilles les yeux en découvrant ton secret, elle se redresse alors que c'est toi qui lui as volé son souffle. Sa moue contrainte, farouche t'es tout autant délicieuse. Ses sourcils froncés, ses yeux plissés alors qu'elle capte, que tu tentes de t'enfoncer dans la matelas, de disparaître. Elle testes ta température en faisant couler une main contre ton estomac chaud de ton sang. Elle défait ses dessins pour n'en faire qu'une amas, aussi apparent que transparent pourtant. Son regard figé dans le sien, tu le soutiens, puis le quittes avant qu'elle ne tienne entre ses doigts cruels l'essence de ton âme.

Elle t'as déjà eu, depuis longtemps, c'est trop tard. Elle se penche vers ton ventre, noie celui-ci de son souffle déplaçant ton sang comme si elle faisait de toi une oeuvre d'art, c'est peut-être ce qu'elle fait. Ton regard effronté, bourru, la surveille, entre la haine et le désir qui te dévores, te tord. Tu refuses de te laisser posséder par ce désir qui ne devrait pas être, tu luttes pour qu'il ne te possèdes pas. Tu te bats, mais il est pourtant bien là, vivant. « tu me désires… » Murmure-t-elle, affirmative, effrayante. Tu voudrais te sauver, te dérober, mais c'est impossible. Tes mains se tirent encore en vain contre tes liens invisibles. Tu ne la regardes plus, tu ne veux pas qu'elle voit ce que tu veux nier. Tu tentes de te noyer dans la haine, mais le désir est un courant tout aussi fort alors qu'elle effleure tes côtes de ses lèvres. Sa langue se mêles bientôt à son sourire, réduisant encore tes chances de t'en sortir. « Tu as envie de moi, Beatrix… vilaine, vilaine petite fille. » Tu te raidis, pas pour les bonnes raison. La panique éclates dans ton ventre, coule en toi, se mélange à ton sang, celui bleu dans tes veines comme le rouge sur ton ventre. Tu te remets à te débattre. Tu arques ton corps, tentant de lui frapper les lèvres avec ses côtes qu'elle a déjà mordues. Tu bas des jambes, tu te débats comme une dingue. Tu ne veux pas céder à ce désir qui bouille en toi, frustrant, dégoûtant. Tu le transformes en colère pour le faire taire.

« Putain, mais t'es tarée ! » Tu hurles, continuant de te débattre jusqu'à en épuiser ton souffle qui s'éclates au plafond en grosses goulées qui te sont pourtant inutiles, qui ne lui font faire qu'un petit tour de taureau, même si tu rêves de la jeter au sol. « Dégages, je ne te veux pas ! Je veux que tu partes ! Je veux que tu partes ! Je veux que tu partes... » Ta voix se brise, ton coeur aussi alors que ton corps luttes toujours, perdant de sa fougue. Perdant. Tu perds, contre elle.Tu fermes tes yeux pour qu'elle n'y vois pas les larmes, elle a déjà bien assez de voir ton corps qui se meurt de désir pour le sien, qui ne veut que se noyer dans le pêché, jusqu'à en oublier celle qu'il aime véritablement, qui n'as pas les traits de ta soeur. Elle a gagné, elle t'as brisée alors que ton corps se tord vers le côté, pour se rouler en position fœtale et y rester. Assez, c'est assez pour toi ce soir. Tu ne peux plus te battre, tu es épuisée. Qu'elle ne te nargues plus de ses caresses et ses baisers, qu'elle te les donnent, le baiser de la mort. Qu'elle fasse naître tes pires souvenirs, qu'elle se nourrisse de ta joie, qu'elle t'empoisonnes, qu'elle t'en rende malade comme elle le voulait, comme elle le cherchait, comme elle l'avait désormais offert devant elle. Tu t'en fiches, ton orgueil est réduit en morceau. Elle peut faire ce qu'elle veut de toi et de ton corps, tu t'en fou, tu veux seulement que se soit terminé, que tu meurs dans le meilleur des cas, qu'elle de dévores, qu'elle se répètes puis tu fiches la paix, qu'elle t'abandonnes, défaite, brisée.
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