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MessageSujet: perfect enemy - ladáh-ss   perfect enemy - ladáh-ss EmptyJeu 28 Avr 2016 - 21:24

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Les secrétaires du Département des Mystères commençaient à s'accoutumer à ta vilaine figure et à ta manière nonchalante de rôder à leur étage. Cependant, il semblerait qu'elles ne se fassent jamais au fait que tu ne saches pas reconnaître un pictogramme sur une porte, puisque tu venais te soulager régulièrement dans les toilettes réservées aux dames. Comme si laver tes grosses pattes au milieu des demoiselles tout en chignon et en tailleur qui se remaquillaient patiemment était pour toi l'événement le plus banal de la journée, à l'instar de ce périmètre de sécurité qu'elles dressaient autour de toi quand cela se produisait.
La seule qui prenait le temps de t'envoyer une torgnole du bout de ses lèvres peintes quand tu pissais au nez et à l'absence de barbe de ses collègues était Ladáh. C'était d'ailleurs comme ça que vous finissiez par déjeuner ensembles, à défaut de mettre la main ou seulement d'oser demander à votre bien-aimé patron de vous accompagner. A ne pas se supporter, on finissait par passer sa vie à chercher à pouvoir s’en plaindre, en se forçant à se supporter justement, comme si vous vous confrontiez inlassablement à votre présence mutuelle, juste pour vérifier qu’en effet, vous ne pouviez toujours pas vous piffrer, malgré les efforts d’ententes cordiales fournis lorsque vous étiez en présence de Rookwood. Ne cherchez pas de logique ici, il n'y en a pas. Elle s'était barrée avec l'amabilité et Rookwood.

Ton dossier du jour coincé sous le menton, tu prenais tes aises aux toilettes avant d'aller bouffer un morceau, histoire de ne pas repartir sur le terrain l'estomac totalement vide. Dossier destiné à la belle, d'ailleurs. En effet, tu avais encore un rapport à lui refiler. D'accoutumée, il aurait été de bon ton de l'aborder avec des pincettes, mais d'un autre côté, le jour où tu ferais gaffe à ses humeurs, il se mettrait à pleuvoir des licornes. Jusqu'à présent, tu ne savais pas comment tu étais parvenu à lui faire faire tes corrections -pas toutes certes, parce qu'apparemment, tout portait à croire qu'elle s'amusait à séparer les fautes à corriger de celles trop délicieuses pour qu'Augustus n’en profite pas aussi. Et autant dire que t'en prenais pour ton grade, puisqu'elle ne se privait jamais d'un petit commentaire désagréable vis-à-vis de ton visible handicap, que ce soit de l'ordre de l'orthographe ou de ta calligraphie douteuse, comme si tu écrivais avec la même frénésie que si un bébé mandragore te hurlait dans les oreilles. Mais 'faut croire que tu t'en prenais pas assez, puisque tu continuais, régulièrement, à lui déposer ton dossier sur un coin de son bureau, on ne peut plus discret, taché de suie et de brûlures de cigarette, comme si le reste des Rafleurs prenaient un soin  particulier à se servir de tes affaires comme cendrier ; même ta précieuse parka n'avait pas été épargnée.

Mais aujourd'hui, la ruskov n'était pas venue te sortir des toilettes par la peau du cou. Ne semblant pas faire cas de cette absence, tu débouches de nouveau dans le hall du neuvième étage. L'accueil y était toujours particulier, dans cette immense salle dont la lumière bleutée n'était pas sans rappeler les lampes utilisées par les moldus pour cultiver des herbes plus ou moins licites. Mais à force, tu n'y faisais plus vraiment attention ; toi, les mystères de la magie te passaient un peu trop haut au-dessus du crâne, comme s'ils glissaient au-dessus du dedans un peu troublé de ta tête, déjà trop remplie de démons qui n'attendaient qu'un ordre pour dévorer le reste de ton toi. De fait, à chaque fois, tu marchais tête baissée jusqu'au bureau de ton patron, de crainte de te perdre de nouveau, comme les premières fois où tu avais dû t'y rendre pour y récupérer ta baguette - souvenir amer d'une humiliation qui t'ouvre tout de même l'appétit, allez savoir pourquoi - les démons, sans doute.
Et en parlant de démon, tu repères la seconde sous-fifre de Rookwood un peu plus loin dans l'entrée. Et la demoiselle est accompagnée, davantage de force que de gré, à voir la grimace difficilement dissimulée sur sa figure.

Sans même penser à la tirer de ce mauvais pas, en quelques enjambées tu les as rejoins et, dans ta politesse habituelle, tu coupes la parole au petit gratte-papier qui lui faisait la cour, tendant ton papier à bout de bras sous le nez de la belle.
« Tenez, Zatsewa » parce que oui, non content de vous montrer les crocs en permanence, il fallait en plus que tu sois infoutu d’épeler son nom correctement « vous pourriez m’relire ça pendant qu’on va grailler un truc ? j’ai une faim d’loup, pas beaucoup d’temps et j’peux pas r’partir avant d’avoir filé ça au patron. »
C’était demander si gentiment qu’elle ne pouvait pas refuser. L’autre type aurait presque cru que c’était sa chance ; qu’elle refuserait de passer une seule seconde avec le goujat que t’étais, et tomberais dans ses bras à lui.
Mais ça aurait été bien mal la connaître ; et après tout, mis à part son tour de taille, ce triste inconnu connaissait-il autre chose de Ladáh ? Tu ne pouvais pas non plus te targuer de connaître sa vie sur le bout des doigts ; mais disons que toi, au moins, tu avais l’indécente décence de ne pas la considérer comme de simples courbes bien agencées…
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MessageSujet: Re: perfect enemy - ladáh-ss   perfect enemy - ladáh-ss EmptyLun 30 Mai 2016 - 14:27

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PERNICIEUSE, la beuglante avait été soufflée du bout des lèvres, dans un sourire aussi satisfait qu’enjôleur, à peine corrompu sous le carmin passé au petit matin. Ce n’était pas la première qui franchissait le bureau, s’envolait vers un tout autre endroit néanmoins confiné dans le département, et jusqu’à ce que les singes employés comprennent ses attentes, ce ne serait certainement pas la dernière. Celle-ci était adressée, encore et toujours, à la même personne, ne comprenant visiblement pas où était le mal à faire travailler un peu plus la secrétaire du directeur du département. Tout était pourtant dans le titre : elle était LA SECRÉTAIRE DU DIRECTEUR DU DÉPARTEMENT, pas du département en lui-même, et encore moins des employés y travaillant. Était-ce là une forme de bizutage, maintenant qu’elle avait hérité du poste en son entier ? Ou n’était-ce que la suite logique de la manière dont travaillait la femme avant elle ? Qu’ils se fourrent un doigt de gobelin dans l’oreille si ces satanés esclavagistes pensaient obtenir l’ascendant sur la russe, car déjà mentalement, le signe « goodbye » traversait l’esprit en regardant la lettre rouge, prête à exploser s’en allant tranquillement vers le destinataire. D’ici quelques minutes, elle pourrait entendre les hurlements de la plus détestée des missives parcourir les couloirs, et se délecterait sans aucun doute de la face du fautif revenant chercher son dossier mal-géré pour le remettre en ordre et l’archiver lui-même. Refermant le tiroir contenant les enveloppes rouges, Ladáh savoura sa gorgée de thé, fermant les yeux au commencement du son sinistre. Rien n’était plus délectable que le son de l’humiliation, une leçon acquise au cours de son éducation dans les contrées glaciales. Elle aurait put compter mentalement jusqu’à dix pour voir le nigaud à la fierté mal-placée se diriger vers son bureau. La rébellion était toujours de mise, la jeune russe haussant les sourcils à la vue du visage rouge, à la fois de honte, et de colère. « Je vous conseille de ne pas rétorquer Mr. Brighton. Nous ne voudrions pas qu’un événement fâcheux se produise pour les jours à venir n’est-ce pas ? » La menace était subtile, mais commémorative d’un souvenir cuisant, malédiction de quelques jours, presque trop enfantine pour une jeune femme de son rang et de son âge. « Veuillez remettre de l’ordre dans votre rapport et l’archiver Allée 37-A5, rangée C-63. Voyez, je vous épargne la recherche du bon endroit. » Petite impératrice du département, garce d’étrangère pour d’autres. Elle ne comptait plus les surnoms affectueux qui lui étaient trouvés. Tant qu’Augustus Rookwood était satisfait, rien n’importait.

Ainsi la matinée s’écoula sans d’autres incidents. Ou tout du moins, rien de majeur qui n’ait d’intérêt à ses yeux. Elle ne s’était aventurée à travers le département que pour rendre visite à certains employés que Rookwood souhaitait entretenir au cours de la semaine, pour tout le reste, les notes volantes étaient suffisantes. Mais peut-être s’était-elle un peu trop aventurée, s’attirant le regard d’un employé qu’elle n’appréciait que de loin, derrière son bureau, avec une foule devant.  « Mademoiselle Zaïtseva ! C’est… C’est toujours un plaisir de vous voir déambuler. Je vous raccompagne ! » Ce n’était pas même une question, mais une affirmation qui n’était pas au goût de la jeune russe, pinçant silencieusement les lèvres, ne rétorquant rien au monologue qui était en train de se dérouler. Elle ne put contenir la grimace quand la paume glissa sur la cambrure de ses reins, dégoût manifeste. Ladáh ne supportait pas qu’un autre que son compagnon la touche. Compagnon dont elle ne savait rien hormis son visage et ses cicatrices. « Un dîner Miss Zaïtseva… J’ai entendu parler d’un très bon restau… », « Tenez Zatsewa. ». La voix était, pour une fois, bienvenue, au moins autant que la personne à qui elle appartenait. Les yeux rivés au sol depuis quelques minutes, elle ne l’avait pas vu, erreur de débutante, agacement au summum de la réalité. Murdock. Murdock et sa tête de veau perdu, sous-fifre de Rookwood à l’hygiène aussi douteuse que l’intelligence, néanmoins sauveur des demoiselles en détresse sans le vouloir.

Ses phalanges se refermèrent sur le rapport tendu à bout de bras, arrachant presque le papier pour le parcourir du bout des yeux céruléens. « Trois fautes rien que pour un mot. Êtes-vous donc incapable d’écrire une phrase correctement Murdock ? » C’était un jeu, tristement routinier, mais c’était aussi la plus merveilleuse des portes de secours qui soit. « Laissez-moi prendre mon sac et ma cape. Vous régalez naturellement. » Pas tant qu’elle soit radine, mais à service rendu, tout paiement se doit d’être honnête. Les talons claquent tandis qu’elle s’éloigne, sans même un mot ou ne serait-ce qu’un regard pour l’individu qui pensait à tort obtenir l’un ou l’autre de sa part. S’il revient à la charge après l’heure du déjeuner, la baguette sera tout aussi parlante que ses lèvres. Une fois, pas deux.

Lorsqu’elle quitte son bureau, elle est habillée, prête à partir. « Je vous attends Murdock, et je n’ai pas toute la journée contrairement à vous. » Naturellement, elle sait très bien que lui non plus, mais c’est ainsi que sont leurs conversations. « Le même endroit que d’habitude j’imagine ? » Là aussi, une routine, mais qui n’est pas pour déranger la russe. La cuisine n’y est pas mauvaise, et cela change des longs repas proposés par le reste de ses collègues, ou par l’elfe de maison.
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MessageSujet: Re: perfect enemy - ladáh-ss   perfect enemy - ladáh-ss EmptyDim 5 Juin 2016 - 16:17

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Y'avait un truc qui t'insupportait chez la jeune femme. Mais t'étais incapable de savoir quoi. Il y avait forcément un truc. Sinon, tu n'aurais aucune raison de pas pouvoir la voir en peinture. A moins que. En peinture, éventuellement, ça pourrait être pas mal ; genre, elle l'ouvrirait pas, quoi.
T'aurais même pas pu dire que c'était sa tête qui te revenait pas, parce qu'on faisait pas plus charmant, en termes de beauté glaciale. A moins que. Elle était peut-être trop jolie, justement. Trop tirée à quatre épingles. Trop aimable avec Rookwood.

Tu roules des yeux et des mécaniques en lui emboîtant le pas « Naturellement » que tu lui réponds en singeant son ton un peu dédaigneux. En chemin, tu palpes non sans une certaine appréhension tes poches, pour en vérifier le contenu, en tires un portefeuille épais comme un haricot, alors qu'elle part chercher son sac et son manteau qui doivent représenter à tout casser deux mois de ton salaire. La bougresse. Bien entendu, il était hors de question que tu la conduises dans un bouge bon marché ; de fait, ça allait être "comme d'habitude", c'est-à-dire, cette brasserie sorcière un peu bon chic bon genre à deux pas du Ministère où beaucoup d'employés du septième niveau venaient casser une graine. De l’extérieur, ça payait pas de mine, et la première fois, t’avais presque cru à un bar malfamé (c’était d’ailleurs pour cette raison précise que tu l’y avais conduite, pour te gausser de la voir se débrouiller en milieu hostile). Sauf que, si la première fois, tu avais prêté attention au menu posé devant l’entrée, et surtout aux prix des plats, t’aurais tout de suite pigé que le côté un peu brinquebalant de la bicoque, c’était juste pour le charme désuet du vieux-Londres.
Et heureusement que ce jour-là donc, tu avais été accompagné de Zaïtseva, auquel cas ils ne t’auraient jamais laissé entrer. Depuis, ils avaient pigé que c’était toi qui avais les Gallions en poche.

D’ailleurs, c’était un détail plus dérangeant que la note de frais « Bien le bonjour, madame, monsieur, on vient casser la croûte en tête à tête ? » et c’est sa tête que tu aurais manqué de casser, à voir son jeu de haussement de sourcils évocateur. Vous aviez beau répéter à. chaque. fois. que NON ce n’était pas un rendez-vous galant, que vous étiez collègues, que de toute façon, toi tu n’avais d’yeux que pour R- hé j’te permets pas, qu’à force, vous ne preniez même plus la peine de vous égosiller, puisque de toute façon, la prochaine fois, le serveur aura de nouveau oublié.
Vous vous installez et il passe une première commande pour les boissons. Une bièraubeurre pour toi et un truc plus sophistiqué pour la dame.
« J’vous assure c’est pas qu’des fautes ; j’pense qu’des fois, vous arrivez juste pas à lire » oui c’est ça, cherche toi des excuses, piétine ta dignité « et puis j’l’ai écrit en deux-deux çuilà donc j’ai pas pu m’relire » mais c’est qu’il insiste en plus, le bougre.

Tu gardes le silence un moment, le temps qu’on vous amène vos boissons, comme si ça pouvait intéresser le serveur en quoi que ce soit qu’elle corrige tes copies. Votre duo était si mal assorti qu’on se demandait d’où vous pouviez bien sortir et quelles tristes circonstances avaient fait que cette jolie jeune fille, quoiqu’un peu pète-sec, se retrouve coincée avec le goujat que tu étais sans aucun doute. Y’a même eu une fois où un serveur avait discrètement demandé à Zaïtseva si tout allait bien, inquiet, ce qui avait eu le don de la faire bien plus rire que toi, vexé.
Tu jettes un œil à la carte, histoire de mettre un nom sur le repas le moins cher, à défaut de pouvoir prendre le menu enfant encore à ton âge. « Et pour la peine, prenez c’que vous voulez, mais faites juste gaffe à pas m’dépouiller comme la dernière fois, j’ai un chat à nourrir, moi aussi, j’vous rappelle » On a qu’à dire que c’était ta manière à toi de la remercier. T’as un rictus en coin ; parce que t’étais pas forcément attaché à la bestiole mais tu pouvais pas te résigner à la laisser crever. Le seul problème, c’était que, comme la jeune femme, et comme Rookwood, le félin semblait avoir développé des goûts de luxe ; si bien que c’était à se demander qui était le mieux nourri de vous deux.


Dernière édition par Bacchus A. Murdock le Dim 4 Sep 2016 - 0:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: perfect enemy - ladáh-ss   perfect enemy - ladáh-ss EmptyJeu 25 Aoû 2016 - 21:59

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La jeune sorcière ne s’était nullement fait prier plus longtemps en désertant le niveau, puis le ministère. Il y avait de ces individus qui ignorent encore la signification du simple mot « non », quelle que soit la langue proposée. Étrange pensée que celle-ci, Murdock sur les talons, ou à quelques centimètres d’elle sur le côté, la russe se sentait nettement plus en sécurité, comme si la simple carrure, ou la mine de bouledogue renfrognée du type en question, était un bouclier anti-flirt, anti-arrêt, anti-tout. Qu’il soit réellement capable de la protéger, Ladáh en doutait bien plus que fortement, penchant bien plus sur une occasion à saisir si elle venait un jour à se retrouver en posture fort fâcheuse, ce qui ne tarderait certainement pas à arriver si l’on prêtait un peu plus d’attention au ventre naissant. Comment seulement penser autrement lorsque l’on savait que Rookwood ne jurait que par la compétition tacite qu’il les obligeait à entretenir ? Murdock et Zaïtseva, partenaires et pourtant ennemis emprunts de cordialité, à quelques exceptions près. Ce jour toutefois, Ladáh semblait assez disposée à paraître plus agréables aux yeux vides de Bacchus, pour le simple remerciement de l’avoir sorti de la situation dans laquelle elle se trouvait. Exceptionnel naturellement, et pour combien de temps ? Nul ne saurait le dire.

L’arrivée sur les lieux quoi qu’il en soit, se fit sans encombres, sans trouble autre que cette fameuse phrase dont elle-même et le concerné n’écoutaient plus réellement, lassés de devoir se justifier sur la relation « cordiale » et dénuée de tout sentiment positif entretenue. La même table que d’habitude, la même place, sans galanterie futile, il n’y a qu’avec Rookwood qu’elle se permet ce genre d’étiquette, en plus d’un sourire tendre, qu’elle n’accorde nullement à son compagnon du jour, le regard de glace rivé sur le parchemin qu’elle a déjà extirpé de son sac, reprenant sa lecture où elle s’en est arrêtée. Le rapport lui paraît aussi brouillon que précis, mais cela ne la concerne en aucune façon, elle n’est à la table que pour corriger fautes et syntaxe de phrase, haussant à peine un sourcil à la répartie de son collègue. « Bacchus, vous savez très bien que Mr Rookwood aime les dossiers bâclés au moins autant qu’un chaton miaulant sur ses genoux. Dans votre intérêt, je vous conseille de prêter plus d’attention à votre orthographe… et à votre écriture. » Une pause, les yeux plissés pour déchiffrer un mot, peut-être deux. « Par les dents de fer de Baba Yaga, on dirait qu’un lutin a tenté d’écrire à votre place ! Qu’avez-vous écrit ici ? » Marmonne t’elle, attrapant nonchalamment le verre de jus d’œillet qui lui a finalement été porté, le portant à ses lèvres pour en déguster quelques légères gorgées.

La nouvelle répartie de son vis-à-vis la fait sourire sous verre, qu’elle repose avant de se tourner vers le serveur qui vient chercher la commande. Elle n’a pas encore eu le temps de regarder la carte, mais elle sait déjà que le pauvre Bacchus devra payer pour trois ce jour. Le ventre légèrement rebondi qu’elle cache du mieux qu’elle peut ne tolère pas d’être affamé, plus maintenant, incitant la sorcière à dévorer plus que d’ordinaire. Elle y reconnaît bien la trace du géniteur, dont elle tâche au mieux de ne jamais songer. « Je pense que je vais prendre un plat du jour. » glisse t’elle à l’intention du serveur, avant de picorer dans la corbeille de pain. Gourmandise passagère. « Et des amuse-bouche en attendant. » Esquisse narquoise en direction de Murdock. « Je suis étonné que ce chat soit encore en vie. J’aurai pensé que vous l’auriez abandonné au bout de trois jours. » Un cadeau de Rookwood, de ceux qu’on ne refuse pas et qui constituent un défi de plus. Le sien s’était vite trouvé un compagnon en la présence du fléreur qu’elle avait acquit récemment.
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MessageSujet: Re: perfect enemy - ladáh-ss   perfect enemy - ladáh-ss EmptyDim 4 Sep 2016 - 12:03

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Soupir mal dissimulé dans la pinte de Bièraubeurre alors qu’elle voudrait te mettre à contribution. C’était précisément pour que tu n’aies pas à corriger tes propres torchons que tu lui payais à bouffer, hein. Elle dont on vantait l’esprit fin et vif, et pour les yeux de laquelle tout son étage faisait des pieds et des coudes. « Vous en t’nez un beau d’juron, là. » Tu te penches néanmoins à ton tour sur le dossier qu’elle a fait glisser vers toi dans un craquement de cuir mal entretenu. « Bah vous voyez bien ! c’est marqué : « sans sommation » ; « les deux enfants ont été liquidés sans sommation ». Si vous voulez vous plaindre pour l’jargon, ‘faudra vous adressez ailleurs » Et le dossier de faire le chemin inverse dans un geste nonchalant, comme on s’échangerait une bombe à retardement du bout des doigts. Et, à ce rythme, c’était Rookwood qui risquait de vous péter entre les mains en voyant la mauvaise foi avec laquelle vous essayiez de travailler ensemble. Tous ces si nobles efforts pour vous rendre copains, et vous crachiez dessus à la moindre occasion, dès qu’on ne voyait pas le bout de ses souliers impeccables poindre à l’horizon. Vous faisiez de bien ingrats sous-fifres. A croire qu’il vous traitait trop affectueusement, et que vous oubliiez parfois de quoi il était capable sur d’autres.

« Hé oh, c’pas très gentil d’vous moquer d’mes difficultés d’écriture. » Bien que ce ne fut pas nouveau, il semblait que tu ne te lassais pas de jouer le gamin que sa mère qualifie amoureusement et désespérément de spécial. A Poudlard, cette excuse n’était néanmoins jamais passée auprès du professeur Snape. « On a bien essayé d’me r’filer une plume à papotte mais elle est d’venue folle parce qu’elle comprenait pas quand j’parlais » petite pensée pour la susnommée plume qui avait dû faire un petit tour par le département des objets magiques dégénérés de ste-Mangouste pour cause de dépression nerveuse. T’étais même passé la voir au début de son séjour, pour prendre des nouvelles, mais la pauvre bête ne savait plus que tracer des gribouillages enfantins, dont l’un d’entre eux figurait aujourd’hui sur l’intérieur de ta cheville droite « soi-disant j’parle dans ma barbe » que tu expliques en grattant machinalement la barbe dans laquelle tu parlais.

Lorsque le serveur vient prendre les commandes, tu renchéris avec un deuxième plat du jour. Tu ranges soigneusement tes pieds sous ta propre chaise, histoire que tu fasses pas maladroitement du pied à ta collègue, au risque qu’il le surprenne et ne vous colle le menu spécial jeune couple entre les pattes comme la fois dernière. Ce gueux avait des yeux partout, ‘faut croire, ou un radar à petites attentions. Il a d’ailleurs l’air bien déconfit en constatant que le livret au milieu de la table est un dossier ennuyeux et non pas un catalogue de faires-parts de mariage. « Et beh, vous avez d’l’appétit, Zaïtsewa ». Bacchus, ou De la délicatesse. Tu l’entendrais s’offusquer de là alors qu’il fait demi-tour pour les cuisines. Quel goujat ! « faites gaffe à pas prendre trop d’poids, vous rentrerez plus dans vos jolies robes »
En fin stratège, tu avais dégagé tes pattes de ses dangereux talons aiguilles, même s’il restait des couteaux sur la table qu’elle ne manquerait pas de t’enfoncer dans le dos de la main à la première occasion.

Toutefois, la prise de poids n’était pas un souci chez toi. Et tu aurais été le dernier à assimiler ça à une grossesse. Non, pour toi, Zaïtseva se faisait certes courtiser par tout un tas de monde, elle n’en restait pas moins vieille fille entourée d’une armée de chats au moins aussi aigris qu’elle. « M’en parlez pas, ch’uis sûr que cette horreur sur pattes aura ma peau » Tu relèves ta manche pour lui montrer un avant-bras boursoufflé de charmantes griffures blanches et roses. « j’vous jure, des fois, la manière dont il m’r’garde… on dirait qu’il planifie mon meurtre. Un peu comme vous quand c’est moi qu’le patron choisit pour partir en vadrouille » Tu lui souris narquois au nez, elle n’oserait pas te crever les yeux avec cette petite cuillère tout de même, pas en public « ouais voilà, c’regard-là » Un ricanement pour finir d’enfoncer le clou. Après tout, pas de manière entre vous. On peut même dire que tu es sauvé par le gong puisque le serveur revient avec vos assiettes.

« Nan plus sérieusement, vous savez très bien qu’on peut pas s’en débarrasser » et l’air que tu affiches alors est propre à ceux qui travaillaient pour Rookwood. Un regard indescriptible parce que de différente et d’indéterminée intention pour chacun « c’est un cadeau » et le tien n’était rien d’autre que celui du dévoué, si bien qu’on pourrait même déceler une pointe de flèche de tendresse dans ta pupille à la pensée de cet affreux matou qui éventrait actuellement un oreiller sur ton canapé. « Sauf si vous m’dites ça parce que vous avez vous-même réussi à l’dégager ? » auquel cas tu ne savais pas si tu devais l’envier ou la plaindre, puisque tu serais le premier à en avertir votre bien-aimé patron.
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MessageSujet: Re: perfect enemy - ladáh-ss   perfect enemy - ladáh-ss EmptyDim 9 Oct 2016 - 18:35

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La Russe ne rétorque pas d’autres mots plus hauts que les précédents tandis qu’elle tente de déchiffrer les hiéroglyphes de son compagnon, son adversaire serait certainement l’expression la plus exacte. Parfois, elle plissait les yeux, relisant encore et toujours la même phrase dans le but d’en comprendre le sens, et parfois… comme en l’instant, il lui semblait que c’était tout bonnement impossible. Même un gobelin n’aurait pas su lire un traitre mot. Alors elle abdiquait, repoussant le parchemin du bout des ongles, comme s’il s’agissait du plus infecte des torchons, comme si la chose n’aurait pas dû se trouver vers elle, elle abdiquait et réclamait l’aide nécessaire. Après tout, ce n’était pas son dossier, les siens étaient toujours rendus à l’heure, parfaitement rangés, lisibles et toujours accompagnés de quelques notes de précision, connaissant suffisamment son mentor pour savoir à quel moment il escompterait des détails. Et malgré ce fait connu, l’héritière Zaïtseva ne comprenait toujours pas la raison pour laquelle Rookwood attendait une parfaite collaboration entre ses deux éléments prometteurs. Différents en tout, n ‘hésitant pas à se planter le couteau entre les deux omoplates à la première occasion venue, il leur était presque impossible de passer plus de deux heures dans la même pièce sans avoir l’envie de s’étriper l’un l’autre. Exception faite de ces instants, durant laquelle la Russe esquissait un minimum d’effort pour la simple raison que son vis-à-vis payait le repas.

« C’est un constat Murdock. Vous écrivez comme un elfe de maison sous la menace de finir dans l’estomac d’un dragon furieux. » Un léger gloussement d’amusement vint franchir toutefois ses lèvres sous l’anecdote, partage de la vie non moins inintéressante de l’autre subalterne. « On se demande bien pourquoi. » murmura t’elle pour elle-même. Pour un peu, elle aurait put compatir pour cette plume, ayant elle-même fait les frais de l’élocution laborieuse de Bacchus. Il lui avait fallut des jours et des jours d’écoute intensive pour comprendre le langage employé, les contractions utilisées. Bien que l’anglais ne soit pas sa langue maternelle, elle était toutefois assez douée pour comprendre que qu’un natif racontait, même en parlant vite… Mais le baragouinage du gorille s’était avéré un défi qu’elle pouvait se targuer d’avoir relevé haut la main.

Aussi corrige t’elle de nouveau la faute, sans réellement se soucier du serveur qui est arrivé. Elle a d’autres gobelins à fouetter, même si l’idée de corriger le dossier tout le long du repas a toujours été une idée terriblement tentante. Laisser Bacchus se faire la conversation à lui-même pouvait être très amusant. Hélas, elle ne parvenait jamais à faire traîner plus loin que l’arrivée de l’entrée, à croire que le bougre s’était lancé le défi de faire le moins de fautes possibles ! Elle n’esquisse qu’un simple geste de signe agacé lorsqu’il ose une remarque sur son appétit, comme l’on chasserait une mouche ennuyeuse. Mais l’évidence est là : elle doit manger pour deux, afin de veiller au bien-être de son enfant à venir. Une information qu’elle n’a pas jugée utile de révéler, quand bien même Rookwood n’a pas mit longtemps à s’en rendre compte, observation très poussée, ou lecture de pensée ? La jeune femme n’aurait su le dire, mais il fallait reconnaître que son mentor s’avérait désormais plus qu’aux petits soins avec elle, glissant toujours une petite douceur pour encas, veillant lui-même à la bonne prise de poids – mais pas trop – de sa secrétaire. Finalement, la deuxième pique l’atteint, et elle daigne enfin relever ses prunelles vers le dit goujat. « Rassurez-vous Murdock, même avec trois kilos en trop, je rentrerai toujours dans mes robes, oubliez l’idée de me les emprunter pour votre besoin personnel. » Une esquisse de sourire, retour à ses copies, et naturellement, une fois n’est pas coutume, un talon enfoncé dans le pied de l’affreux, capacité féminine à toujours trouver le pied de l’autre, même avec tous les efforts du monde pour le cacher.

Correction de fautes, regard en coin pour observer les blessures de guerre. « Pauvre citrouille… Je parle du chat naturellement. » susurre t’elle avec amusement, étincelle dans son regard, avant d’en changer, touchée en plein cœur par la remarque. Il est vrai que dernièrement, Rookwood l’oblige de plus en plus à rester en retrait, sa condition pour cause, et quand bien même elle devrait lui en être reconnaissante, elle déteste plus encore le fait qu’on la prenne pour handicapée, persuadée de toujours faire mieux que l’autre sous-fifre. Alors elle lui jette le fameux regard, prête à lui enfoncer de nouveau le talon de sa chaussure dans le pied, se retient pourtant à l’arrivée du plat, repousse le dossier qu’elle terminera après le repas. À peine a t’elle glisser sa fourchette en bouche que la conversation reprend. Elle mastique puis avale, avant d’oser un signe de tête négatif. « Bien sûr que non ! Gribouille est bien trop adorable pour que je le jette dehors ! Il s’est même lié d’amitié avec mon fléreur ! Ils sont trop mignons tous les deux ! Vous n’aviez qu’à être présent quand il m’a fait choisir le mien. » Sous-entendu : elle se trouvait chez Rookwood ce jour-là, invitation personnelle pour un déjeuner cuisiné par ses soins. « Cet homme a un don exceptionnel pour faire des cadeaux, même le jour de son anniversaire. Vous avez vu le carré de soie qu’il portait ce matin ? » Deuxième sous-entendu et puérilité : C’est moi qui le lui ai offert.
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MessageSujet: Re: perfect enemy - ladáh-ss   perfect enemy - ladáh-ss EmptyLun 31 Oct 2016 - 13:29

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Vos petites collaborations ne portaient jamais réellement leurs fruits. En effet, elles n’amélioraient pas les relations entre vous. De plus, la Zaïtseva mettait un point d’honneur à vider plus rapidement ton portefeuille de ses Gallions que ton rapport de ses fautes. Ses corrections ne duraient jamais plus longtemps que l’entrée. Et tu allais finir par croire qu’elle faisait exprès de te chercher des noises pendant le repas, pour qu’avant la fin du dessert, vous vous fassiez la tronche, lui donnant ainsi une excuse pour refuser de jeter de nouveau un œil à ton dossier.
Hé, c’est que tu voyais clair dans son jeu ; pas que t’étais capable de t’adonner à tant de bassesses, mais depuis le temps, tu la voyais venir, et de loin. Et autant dire que t’étais également toujours là pour lui renvoyer l’ascenseur en termes de piques.

« Plutôt me raser la barbe que de porter l’une de vos robes, Zaïtsewa. Sauf vot’ respect, on pourrait croire que vous vous rendez à des funérailles… » Pour ne pas dire les tiennes, vu les coups répétés qu’elle te porte sous la table. Y’a pas à dire, elle avait les talons aussi aiguisés que le radar à fautes d’orthographe.
Tu rabats la manche sur ton avant-bras boursoufflé –hé, t’avais fait un sacré effort pour enfiler une chemise, parce que la dernière fois, ils avaient failli ne pas te laisser entrer, craignant que la demoiselle soit accompagnée d’un clochard-, conscient qu’à tout casser, elle préférerait plaindre la chaise sur laquelle tu étais assis que de faire preuve d’un minimum de compassion à ton égard.

On vient vous amener vos plats. Tu remercies le serveur d’un couinement, tandis qu’elle semble résolue à percer un trou dans ton pied. « Avec les compliments du chef » glisse l’employé dans un sourire tendre qui t’arrache une grimace de dégoût. Tu l’observes s’éloigner, incapable de savoir ce qui lui prenait de vous croire en couple.
Après ta première bouchée, tu ricanes bêtement « Gribouille… vous parlez d’un nom… Rappelez-moi de pas vous d’mander conseil pour nommer l’mien » Mais elle s’empresse de te couper le sifflet en se vantant ouvertement d’avoir pu choisir son animal « … z’avez choisi l’vôtre et ensorcelé le second, c’est ça ? » demandes-tu, mauvais comme la galle. Tu grommelles dans ta barbe, le nez dans ton assiette.

Un peu que tu l’as vu, son carré de soie. Après cinq ans et demi à lui coller les talons, tu connaissais (et appréciais) par cœur sa garde-robe. Et, bien entendu, l’idée qu’il porte si bien un accessoire offert par ta pire ennemie te faisait voir rouge. Non content d’être un peu trop là, elle affirmait maintenant sa présence, même quand elle n’était pas dans la même pièce que vous.
Cependant, c’est du souvenir de ce soir d’anniversaire que tu rougis réellement. Parce que ce qu’elle ignorait visiblement, c’était que tu étais né le même jour que Rookwood, à quelques décennies près. Elle devait se douter que tu n’avais pas brillé par le cadeau que tu lui avais fait –parce qu’à part venir le distraire au beau milieu de la nuit, tu ne lui avais rien offert d’autre que ton habituelle bêtise. Et enfin, ce qu’elle ne devrait jamais apprendre –du moins, pas de ta bouche-, c’était la nature de l’autre présent que t’avais fait ton patron ; soit une nuit dans les bras d’une prostituée de luxe…

Tu es partagé entre l’envie de changer de sujet aussitôt et celle, plus fourbe, de la faire mariner… Oh, après tout, c’est elle qui avait commencé, hein ? Tu te racles la gorge, hochant la tête. « J’vous l’fait pas dire… » tu vas même jusqu’à pousser le vice en te tamponnant la bouche du bout de ta serviette, d’une distinction exagérée et qui jurait avec ton allure de butor. « Même si j’suis plutôt d’l’école à lui faire don de mes services tout au long de l’année, et pas d’me rattraper seulement le jour d’sa naissance… » Tu appuies ta pique d’un regard mutin ; ça t’allait bien de lui sortir ça, quand tu t’étais complètement désagrégé à l’idée de n’avoir rien à lui offrir. « …qu’on a en commun, d’ailleurs~ » tiens, prends ça dans les dents, ma jolie. « Vous prendrez encore que’qu’chose à boire ? Z’avez une d’ces descentes ! »
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