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bagsmith
Gimme one more night One last goodbye Let’s do it one last time One more time No, I don’t love you No, I don’t care I just want to be held when I’m scared And all I want is one night with you Just cause I’m selfish I know it’s true
Thibald Mason, sorcier écossais des 30’s, est connu pour avoir inventé une forme spécifique du Diffindo à ses dépens, puisqu’elle est à l’origine du Glasgow smile qui lui scie la bouche en deux jusqu’au milieu des joues, comme on peut le voir sur son acariâtre portrait au musée londonien de la sorcellerie. L’enchanteur, du genre bagarreur et bien Smith, tu n’as rien pour moi aujourd’hui ? et porté sur la bouteille, comme on peut le voir sur son acariâtre portrait au musée londonien de la sorcellerie. L’enchanteur, du genre bagarreur et portée sur la bouteille, revendique cependant en avoir usé sur sa propre personne afin de mieux prononcer les formules magiques et de…

Tu glisses le marque-page qu’Imogene t’avait offert à Noël dernier, incapable de te concentrer sur ta lecture. Tu connaissais certes Des Monstres humains et malédictions morphologiques sur le bout des doigts, tu avais pris l’habitude de t’y réfugier lorsque quelque chose n’allait pas. Oh, pas que quelque chose clochait dans ta propre existence –à croire qu’il en fallait plus qu’une prise de pouvoir par la force par Tu-Sais-Qui pour t’ébranler. Disons simplement que l’ambiance générale de l’école s’était vue plomber par le débarquement des Carrow. Et que même un stoïque comme toi avait pu le remarquer. Tu t’efforçais cependant à ne pas te laisser aller à tous ces états d’âmes et ces rumeurs de couloirs, comme quoi l’usage de la violence –voire d’Impardonnables- était devenu monnaie courante. Parce qu’en quatrième année, on vous avait appris à quel point il fallait être dépourvu de morale –et même de moral- pour parvenir à en lancer un.
Comme quoi, tu avais encore foi en l’humanité sorcière à cette époque-là.

Tu laisses tomber le bouquin sur ta poitrine enserrée dans une robe de chambre en velours. Il n’était pas très tard mais personne ne s’était attardé dans la salle commune, dernier rempart derrière lequel on pouvait se reclure et prier très fort d’échapper aux convocations des Carrow. Tu pouvais donc t’étaler sur un canapé à loisir, te laissant bercer par le ronronnement du feu et des gigantesques marmites ronflant dans les cuisines avoisinant le salon Poufsouffle.
Il est des bruits de fond qui sont toujours réconfortants, bien que pas forcément mélodieux aux premiers abords. Et ces derniers temps, tu avais remarqué que certains bruits s’étaient estompés, pour ne pas parler de la voix coassante de Zacharias Smith. Et bien, Smith, tu n’as rien pour moi aujourd’hui ?

Ça n’était pas tant vos petites échauffourées dans la salle de bain des préfets qui te manquaient –bon d’accord, elles te manquaient quand même un peu-, que la singularité de son attitude complètement prostrée. Si les gens normaux se mettaient à agir anormalement, on te perdrait pour de bon. Tu excusais les excès de zèle de Potter, sous prétexte qu’il avait survécu à Tu-Sais-Qui, on ne savait pas vraiment ce qui était né dans sa tête à ce moment-là ; mais jusqu’à présent, Zacharias Smith s’était montré on ne peut plus fidèle à sa connerie légendaire. Et ça, dans un sens, même si c’était terriblement ennuyeux la plupart du temps, c’était aussi très rassurant pour un craintif dans ton genre.
Contre toutes attentes, le vent que tu t’étais pris à ce moment-là avait fait brinquebaler tout l’édifice de ta raison. C’est pour cela que tu comptais bien lui tomber dessus comme tu ne lui étais jamais tombé dessus auparavant –vraiment dommage qu’il n’ait plus aussi facilement accès aux quartiers des préfets. Il n’était pas encore remonté dans vos dortoirs, alors tu l’attendrais sagement ici, en préparant posément ce que tu allais lui deman-
« Smith, c’est à cette heure-ci que tu r- » houlà, ça sonnait un peu trop comme une épouse inquiète, et puis il n’était même pas si tard que ça « j’voulais justement te p- » non mais non, il va se sentir acculé et se retrancher dans cette expression de merlan frit qui ne le quittait plus. Merlin que tu ne supportais pas ce faciès hagard de celui qui en a trop vu et trop dit.

Tu ne t’es même pas rendu compte que tu t’es levé, ton livre favori par terre, les mains sagement posées sur les poches de ta robe de chambre, pour ne pas serrer les poings. Tu t’éclaircis la voix. Tu n’es pas censé te sentir concerné. « Je sens que quelque chose te tracasse, Smith. » Bon ok, tu abandonnes là, il n’y a plus rien à faire ; tu n’étais définitivement pas doué pour te préoccuper d’autrui.
Imogene avait vu juste, tu finirais bien par y laisser des plumes, à vouloir lui voler dans les siennes.
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Bagshot & Smith
Gimme one more night One last goodbye Let’s do it one last time One more time No, I don’t love you No, I don’t care I just want to be held when I’m scared And all I want is one night with you Just cause I’m selfish I know it’s true
Joan avait encore fait la conne. Il ne comprend pas, Zacharias, pourquoi elle agissait comme ça… À se faire remarquer. C’était marrant les premières années, c’était amusant même l’année dernière encore mais maintenant… Elle comprenait bien qu’il y avait eu un changement, comme tout le monde, il aurait fallu être idiot pour ne pas le remarquer. Toutefois, contrairement à lui, qui avait appris à s’assagir, cette brusque virée de régime sembla réveiller toute la Gryffondor qui sommeillait en elle. Smith plus Gryffondor : une combinaison de gueulard. Voilà ce que Joan était devenue, une gueularde. Qui criait fort dans les couloirs, sans même prendre garde de vérifier si les Carrow ou ses sbires étaient dans les parages. Qui allait jusqu’à ouvertement faire preuve de désobéissance. Mais pas une fois, pas une fois elle n’avait eu à voir la décoration intérieure du bureau d’Alecto ou du frangin. Il y avait veillé. C’était le seul truc auquel il veillait encore. Auquel il veille toujours.
C’est la routine maintenant de l’année.
Joan fait encore la conne.

Et la plupart des autres élèves sont déjà dans leur salles communes respectives lorsqu’il traverse les couloirs pour retourner à celle des Poufsouffle. Ce qui les années précédentes était l’heure du vagabondage, l’heure des discussions inter-maisons dans les couloirs éclairés aux torches, l’heure de la détente et des rires à la fin d’une longue journée de cours était devenue ce qu’on pourrait appeler l’heure des mouchards. Parce que les seuls à être dehors, si on ne comptait pas les quelques élèves subversif qui profitaient des corridors déserts pour accomplir leurs valeureux actes de vandalisme, étaient ceux qui allaient rapporter la bonne parole au duo de choc. Zacharias triait toujours ses informations, gardait les gros poissons pour les jours de pluie. Comme aujourd’hui. Elle avait fait quoi Joan ? Ecrit avec de l’encre inneffaçable « Carrow = pauvres connards » sur un pan de mur du deuxième étage. Il s’était excusé, pour elle, pour lui de ne pas l’avoir arrêté, pour sa mère de l’avoir mis au monde, pour son père d’avoir fécondé sa mère, pour Anouk sa première nourrice de ne pas l’avoir étouffée pendant sa sieste… Tout le monde y passait. Puis il lâchait un nom. Deux noms. Jusqu’à ce que les deux tyrans soient satisfaits. Plus le nom était gros, mieux c’était.
Aujourd’hui… il était passé à deux doigts Zacharias. À deux doigts de lâcher la pièce d’information qui lui vaudrait certainement une paix pour un certain temps, voire même un simulacre de confiance de la part des Carrow. Et il ne s’agissait même pas d’un nom. Ses phalanges se refermaient sur le gallion au fond de sa poche d’uniforme. Ils n’avaient jamais su, le frère et la sœur, comment les perturbateurs faisaient pour communiquer entre eux. Ils avaient tout vérifié : livres magiques, encre invisible, plumes volantes… mais passaient toujours à coté de ce simple gallion. Et Zacharias le sentait chauffer, certaines nuits, et pouvait lire le lieu et l’heure indiqués sur la tranche. Il ne bougeait pas alors, et le lendemain en se réveillant il savait avant tous les autres que les Mangemorts seraient de mauvaise humeur.

Arrivé face à l’amoncellement de tonneaux qui dissimulent l’entrée de la salle commune, il toque contre celui du bas, qui s’ouvre devant lui, ouvrant l’accès à la salle pièce secrète. Et à peine est-il arrivé qu’il l’entend : « Smith, c’est à cette heure-ci que tu r- ». Il n’a pas vraiment besoin de le voir pour reconnaitre la voix de Bagshot, pourtant il plante ses yeux dans les siens, un instant avant de détourner le regard, il fait quelques pas, prêt à lui passer devant sans lui adresser une parole. C’était ce qu’il avait déjà fait et il avait cru que ça suffirait pour que Bagshot reste en retrait. Mais visiblement… « J’voulais justement te p- » Encore une fois il le regarde. J’ai l’impression que ça fait une éternité. Pas toi Fagshot ? Et j’avais l’impression qu’elle était mieux éclairée, la salle. Que ce soit une réalité ou simplement une sensation diffuse, tout lui paraissait plus sombre que les années précédentes. Les torches éclairaient moins, le plafond magique était plus morose et même la salle commune avait semble-t-il perdu de ses couleurs chatoyantes. Une éternité que j’tai pas emmerdé. Et il détourne les yeux, encore une fois. Encore un pas — il va bientôt lui passer devant. Mais Boris se lève. Que de hargne. Que de témérité. T’as bouffé un Gryffondor Bagshit ? Smith serre les dents. « Je sens que quelque chose te tracasse, Smith. »

Les sourcils de Zacharias s’envolent haut, si haut que si on leur avait donné l’occasion de sortir de son visage, ils l’auraient fait. Quelque chose le tracasserait-il ? Ce serait bien surprenant… Et plus surprenant encore, sans ironie… Depuis quand la gueule d’amour se préoccupait-elle de choses aussi bassement triviales ? Le concernant ? Ce qui était drôle, c’était qu’il avait l’air perdu, rhétoriquement parlant. Trois phrases, dont deux même pas terminées. C’était un festin — un banquet de moqueries servies sur plateau d’argent, pour Zacharias. Sauf qu’en ce moment le petit Zach jouait les anorexiques. Il essaye d’éviter la confrontation — habitude qu’on prend vite, étrangement, il ne l’aurait pas cru. Pourtant l’autre s’est donné la peine de lever son cul. Il en avait même fait tomber son livre ; son sacro-saint livre Smith peut remarquer. Il n’y avait plus de limite. « Le manque de sommeil me tracasse, Bagshot. Et j’vais réparer ça sur le champ. » Il n’avait jamais vraiment, clairement rembarré son camarade. Les choses s’étaient enrayées. C’était mieux comme ça. « Oublie pas les ASPICS à la fin de l’année. » Il était petit, Boris, par rapport à lui. Zacharias peut si facilement le regarder de haut et ne s’en était auparavant jamais privé. Là pourtant, alors qu’il passe juste à coté de lui avec l’intention de filer vers le dortoir, il ne lui lance même pas une œillade. « Plonge toi dans ton livre. Et noies-y toi. » finit-il pourtant par lâcher, comme un conseil. Est-ce que quelque chose me tracasse ? Il a toujours été dans sa stratosphère, Bagshot, à vivre sa vie. Qu’il reste dans sa vie. Qu’il continue à ne pas faire de vagues. Reste sage Boris, j’me traînerais pas par terre pour toi. Mais ça me ferait mal de te voir à terre pour rien.


Dernière édition par Zacharias Smith le Dim 23 Oct 2016 - 19:45, édité 1 fois
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Gimme one more night One last goodbye Let’s do it one last time One more time No, I don’t love you No, I don’t care I just want to be held when I’m scared And all I want is one night with you Just cause I’m selfish I know it’s true
En compagnie de ce gueux de Zacharias, tu avais appris à t’exprimer avec parcimonie, faire attention à tout ce que tu disais, ne lui laissant l’occasion d’entrevoir une allusion licencieuse seulement quand tu avais envie de t’amuser. Tu avais appris à réfléchir avant de parler, à tourner sept fois ta langue dans ta bouche, quand ça n’était pas dans la sienne. Tu mettais toujours un temps avant de répondre ; c’est pour ça qu’on pouvait avoir l’impression que tu ne parlais pas du tout.
Cependant, cette fois-ci, tu lui avais littéralement offert ta dignité sur un plateau, si bien qu’Imogene en serait jalouse. Tu n’avais pas pris le temps d’attraper les armes que tu les jetais déjà à ses pieds. Allez, vas-y, Smith, pointe-moi du doigt ; moque-toi de ma robe de chambre, de ma voix rendue aiguë par le sommeil, de ce livre que je lis pour la pénultième fois. Ramène-la sur ces idioties que je viens de balbutier. Je ne suis peut-être pas tout à toi, mais vois comme mon flanc est sans défense. Mords-y, si ça peut te faire redevenir comme avant.

C’est que ça tourne à toute vitesse dans ta petite tête bien coiffée. En apparence, pourtant, tu ne bouges pas d’un cheveu, si ce n’est pour lisser patiemment les plis de ton habit de nuit.
Il n’y a que ce sourcil qui se fronce imperceptiblement pour trahir la tempête.
Quel imbécile ; comment aurais-tu pu oublier les ASPICs, quand le mur au-dessus de ton lit était tapissé d’emplois du temps intelligents, dans lesquels tu serais même allé jusqu’à intégrer les escapades dans la salle de bain avec lui, afin qu’il ne chamboule pas tout comme l’année de vos BUSEs. C’est qu’il s’en contrefichait lui, il travaillait bien plus vite que toi. Comment aurais-tu pu oublier les examens quand tu te forçais à t’y concentrer pour ne pas voir tout ce qui se déroulait autour de toi ? C’était le monde à l’envers.

« On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement, Smith » combien de fois avait-il pu te sortir une imbécillité du genre, quand tu croyais pouvoir le semer au détour d’un couloir, ou en lui balançant un os à ronger ailleurs.
De mauvaises langues avaient pris l’habitude de surnommer Zacharias « le cafard », en écho au nuisible pernicieux qu’il était. Seulement, ça allait plus loin que ça, en vérité ; puisque si cafard il était, il était destiné à vous survivre à tous. Quitte à ce que, pour ça, il en vienne à bafouer dame morale et sieur honneur. Il s’agissait seulement que personne d’autre que toi ne se décide à lui faire la peau entre temps.
Tu ne songeais même pas à l’admettre, puisque le concept t’échappait, mais tu avais la trouille pour lui.
« Je le connais par cœur ce livre, Smith ; comment veux-tu que je m’y noie ? » l’affrontes-tu, premier degré au possible ; tu savais qu’il adorait détester ça.

Qu’est-ce que tu fabriques, Smith ? Qu’est-ce que t’as fabriqué de l’ancien Smith ? Je ne reconnais pas le garçon qui se tient en face de moi. Un frisson remonte le long de ton dos, tu resserres les pans de ta robe de chambre et croises les bras. Qu’est-ce qui a bien pu être si terrible qu’il en était venu à bout du Smith ? Qu’est-ce qui avait bien pu parvenir à dénaturer l’élève le plus naturel de l’école ; souvent si naturel qu’il en devenait sans-gêne.
Rendez-le-m-.

Tu le trouves toujours aussi grand lorsqu’il passe à ta portée. C’est compliqué d’avoir l’air snob et détaché quand on observait les autres par en-dessous. Pour les regards aguicheurs, on ne faisait pas mieux, certes, mais il était difficile de te prendre au sérieux quand tu flirtais avec les épaules de tout le monde.
Autant dire que tu avais profité de ton expérience –du moins théorique- pour reprendre le dessus quand il s’agissait de batifoler dans l’eau du bain.
Hé, Boris, c’est à quel moment que tu lui as chopé le bras sans même t’en rendre compte ? Ta poigne n’est pas ferme ; il ne ferait que se rebiffer si tu serrais trop et, de toute façon, tu n’avais pas suffisamment de force pour prétendre pouvoir le maintenir en place. Il resterait s’il voulait rester.
« On lit en toi comme dans un livre ouvert, Smith : c’est dans celui-là que je compte me noyer ce soir » le seul souci étant « mais c’est vraiment mal écrit dedans, donc il va falloir être plus clair » on ne pouvait pas faire plus pompeux comme comparaison, ni plus direct.

Allez, vas-y Smith, repousse-moi, agace-toi jusqu’à m’envoyer valser dans la cheminée. Bous et explose jusqu’à tout me cracher sur ce qui te prend à la gorge. Tu te souviens, Smith ? De cette fois où j’avais dû me rendre au cours de métamorphose, emmitouflé dans des foulards, pour qu’on ne remarque pas ce baiser bleu dans mon cou.
Malgré ton menu gabarit et ta fragile constitution, tu estimais –à tort qui sait- faire un très bon mur contre lequel se défouler.
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Bagshot & Smith
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« On ne se débarasse pas de moi aussi facilement, Smith. » Zacharias lève les yeux au ciel, c’est ce qu’il remarque en effet. D’où elle lui venait cette tenacité ? En temps normal c’était plutôt Bagshot qui, embarassé par les remarques ou les gestes déplacés de Zach, tentait de faire son possible pour échapper à son intenable binome. En temps normal… Il avait l’impression que ça remontait à plusieurs années, alors qu’il y avait encore quelques mois, en sixième année, Zacharias passait encore sa main dans les cheveux de Bagshot lorsqu’il le croisait dans les couloirs, ce qui avait le don soit d’agacer soit de mettre très mal à l’aise le petit Boris. En temps normal… ce n’était plus une époque normale et Boris avait peut être réussi à y échapper, à rester avec ses livres et ses affreux emplois du temps : il n’avait jamais été pris dans le tourbillon des évènements, jamais totalement ancré : il évoluait en dehors, ailleurs. Zacharias n’avait jamais pu faire ça, n’avait jamais voulu.
Encore maintenant.
« Je le connais par cœur ce livre Smith ; comment veux-tu que je m’y noie ? » Je sais bien que tu le connais, que tu pourrais le réciter à l’envers pendant que je suis en train de te masser ton petit dos.
Tu le lis tout le temps, tu lis tout le temps. Eh bien continue, c’est bien ce que je te demande. Continue, et relève jamais les yeux. Continue ; je ne sais pas comment tu fais Bagshot mais ça a l’air de marcher. Je ne sais pas comment tu fais Bagshot, mais je t’envie.
Mais la seule réponse qu’il lui donne est un haussement désarticulé d’épaule : pourquoi t’insistes ? Qu’est-ce que tu veux ? Que je te l’écrive sur un papier ? Que je te le chante ? … Il l’aurait fait, avant. Il aurait attrapé un des pans de sa robe de chambre, son autre main autour du cou de Boris et il aurait joué la Sarah Bernhardt en imitant la voix aiguë de Bagshot : « Cooomment veuuuux-tu MON CHER que je m’y noyâsse ?? ». Il se serait laissé tomber par terre, toujours accroché à Boris et l’aurait certainement entraîné avec lui. Il avait toujours détesté ça, qu’on le touche, qu’on l’envahisse. Zacharias l’avait vite découvert, en avait vite profité.

Est-ce que c’était le manque de réaction de sa part qui poussa Boris à l’attraper ? Alors qu’il passe à coté de lui, il sent sa main se poser sur son bras : c’était presque tout. Pas de poigne, pas de prise. Mais le contact est suffisant pour que Zacharias le fusille du regard. Mais tu me veux quoi ?
C’était le monde à l’envers : Boris qui envahissait son espace. Il avait été à bonne école, la gueule d’ange. « On lit en toi comme dans un livre ouvert, Smith. » Pas comme si je m’inquiétais de ce qu’on pouvais y voir… What’s your point Bagshot ? «C’est dans celui-là que je compte me noyer ce soir mais c’est vraiment mal écrit dedans… » Zacharias fronce les sourcils devant la médiocrité de la catch phrase. « … donc il va falloir être plus clair. » Avec son petit ton sentencieux, ses petits sourcils brossés, ses cheveux lisses et son torse bombé… il lui donnait presque trop d’ouvertures, et Zacharias les voyait toutes. Il l’avait connu plus pondéré et plus prudent, le père Bagshot. À force de se faire renvoyer chacun de ses mots dans le creux du ventre il avait appris à faire gaffe à ses phrases, à son ton, à son attitude pour ne laisser que très peu de prises à la machine à jugement que pouvait être Zacharias. Puis il avait appris à lui renvoyer ses répliques, souvent lorsque Zach s’y attendait le moins. Au milieu d’un cours, pour que le professeur surprenne Smith, la bouche légèrement ouverte, les yeux froncés dans un plissement appréciateur, en train à moitié de s’offusquer pour la forme et à demi de savourer la réplique balancée.
Là il venait d’enclencher la vitesse supérieur : il s’en moquait, clairement, de ce qu’on pourrait dire. Il voulait juste dire. Zacharias libère son bras, un peu sèchement. « Je t’ai connu plus en forme que ça, Bagshot. » Dès qu’il commence à parler, il baisse les yeux vers le livre et le ramasse avant de le refoutre dans les mains de Boris : tiens plutôt ça et lâche moi.

Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui vouloir ? Ils n’avaient pas pris la peine, tous les deux, ces dernières années, de laisser des sentiments intrusifs se développer dans leur relation. Alors maintenant ? Qu’est-ce qu’il attendait ? Une lettre ? Un discours ? Un mais on reste ami similaire à celui que Katie lui avait lâché ? Il n’avait pas signé de contrat, il n’y avait rien à rompre.
Zach se savait incapable de le repousser de manière vraiment officielle. De lui dire non. Il n’y avait plus personne maintenant : même parmi ceux de sa Maison. Même Hannah l’évitait. Hannah ! Mais il n’avait besoin de personne Zach, et ce qu’on pouvait dire ou penser il s’en moquait.
Mais pourquoi par Helga Boris s’accrochait ? Il aurait du être le premier à lâcher. À retourner aux livres, aux habitudes… « C’est dans celui-là que j’ai envie de me noyer ce soir… » singe-t-il en prenant une voix volontairement efféminée « Pfff… C’est vraiment le truc le plus pédé que j’ai entendu de ma vie. » Il le repousse un peu, d’un coup de paume donné contre son torse « Tu m’veux quoi avec ton blabla de baltringue ? » Laisse moi tranquille. J’ai pas envie que tu sois là pour me rappeler qu’avant c’était mieux. « T’as vu que tout le monde m’appelait le suceur et t’es devenu jaloux ? » Il le pousse encore une fois. Un peu plus fort. Pas comme si Boris avait une résistance trop élevé et Zacharias était un sportif. « Tu l’as écris ça dans ton programme ? Attendre le suceur dans la salle commune ? Coincé entre la métamorphose et les potions ? Jte fais perdre du temps sur tes révisions là ? » Il fait claquer sa main sur la couverture du livre de Boris : « Tu ferais mieux de m’écouter Bagshot : reste le nez dans tes bouquins. »
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Dans le monde sorcier, faire tomber les bouquins des gens les plus bizarres était tout autant un classique que chez les moldus. Néanmoins, l’utilisation de la magie démultipliait les possibilités ; et, bien que tu ne fus pas la tête de turc la plus en vue de l’école, tu avais eu le droit d’expérimenter bon nombre d’entre elles. Ça allait du simple et innocent wingardium leviosa aux sortilèges inventés les plus tordus. De fait, on démarquait deux groupes de gens ; ceux qui faisaient tomber les bouquins et ceux à qui on faisait tomber les bouquins. Tu faisais indéniablement partie de la seconde catégorie et Zacharias de la première.
Le signal d’alarme ayant été donné lorsqu’il avait franchi la limite. Laisse ce foutu livre par terre, Smith, ne le met pas entre n-

D’instinct, tu coinces le doigt entre deux pages : juste en apercevant un bout de légende, tu devines de quel chapitre il s’agit : le mythe des androgynes dont tu parlerais plus tard à Astoria. Bien entendu, ça n’était pas aussi fort que ça avec Zacharias. Vous ne composiez pas les deux parties d’un tout qui se retrouvaient ; vous étiez deux morceaux de deux parties qui cherchaient leur réelle moitié. Deux parties qui s’étaient senties insensiblement attirées l’une par l’autre, instinct adolescent, un peu farouche, un peu sévère.
Il n’y avait pas de contrat, et c’était précisément pour ça que tu t’y étais laissé couler. Vous ne vous engagiez à rien. Tu refusais le jugement.
Tu n’étais pas du genre à crier sur tous les toits que tu aimais les hommes. Cependant, ils étaient beaucoup à avoir reniflé que tu étais de l’autre bord ; en même temps, ça n’était pas compliqué. C’était donc devenu assez vite un bruit qui courait sur toi, parmi d’autres, pour ceux qui voulaient meubler leur fin de soirée de potins en tout genre. Parce qu’on connaissait ta belle gueule avant ton nom.
Parallèlement, tu ne démentais pas les rumeurs ; tu avais autre chose à faire que parler de toi. Ce n’est pas pour autant que tu t’en félicitais ; parce qu’à les entendre tous, il s’agissait là d’une déviance, comble pour quelqu’un qui ne voulait pas faire de vague.
Mais étrangement, Zacharias avait beau s’être moqué d’à peu près l’intégralité de ta personne, ton homosexualité n’avait été qu’un sujet parmi d’autres. Pour lui, tes manières n’avaient rien d’exceptionnel si ce n’est quand il s’agissait de les imiter.
Puis tu avais commencé à apprendre à lui donner la réplique, quand les blagues de sous la ceinture ont fait partie intégrante du répertoire. Et finalement, tu avais été sensiblement rassuré de voir qu’il répondait à tes appels du pied, eut-il fallu pour ça qu’il soit dans un état second.

Tu crois presque avoir touché au but lorsqu’il imite ta voix de fausset. Non, ça aurait été trop facile. Une fois, Zacharias était allé jusqu’à ensorceler sa tignasse bouclée pour essayer de contrefaire ton brushing… avant de se résoudre à changer la tienne à la place, la crêpant suivant son modèle. Une horreur.
Cependant, il ne s’arrête pas. Là n’était pas le problème, Smith ne s’arrêtait jamais là. Seulement, la direction qu’il prend te fait tiquer. Parce que les mots qu’il utilise sont d’une vulgarité qui lui va bien au teint, mais qui toi, te font pâlir. Parce que ce sont des mots qui jugent ce qu’il ne jugeait pas auparavant.
En plus de ça, il te pousse, t’envahit pour mieux t’éjecter de ton propre espace, quand auparavant, il empiétait ton territoire histoire de te coloniser et t’occuper pendant un instant, entre deux révisions, parce que « ton dos est vraiment un sac de nœuds, Bag-shot ». Tu te disloques comme un pantin désarticulé, chaque fois qu’il porte un coup, parce que Zacharias est grand et robuste et que tu n’as jamais été fichu d’avoir la force de caractère nécessaire pour ordonner à ton balai de se soulever du sol.

« T’en fais pas pour mes révisions, va » Il est si mauvais que tu en viens à te demander ce qui t’avais pris d’essayer de lui tirer les vers du nez. « Au final, tu n’as pas tant changé que ça » Tu hausses une épaule, t’agrippant un peu plus à ton bouquin, ton doigt coinçant la page devenant violet. « Tu noies toujours le poisson sous un tas de bêtises » ta respiration est si lente. Il ne s’agirait pas de s’emporter avant lui ; encore un petit coup et tu le cueillerais à point. « Le suceur, alors ? C’est tout ce qu’ils ont pu trouver pour toi ? » tu lèves un peu les yeux « sûr que ça change du cafard » tu glisses ton index hors des pages refermées, lissant la tranche du bouquin pour faire doucement circuler de nouveau le sang « Quoique ; je serai curieux de savoir ce que tu suces à présent ? » Le regard par en-dessous n’est pas aussi chaleureux qu’auparavant. Tu t’inquiètes lentement mais sûrement. « Tu ne m’aurais quand même pas troqué pour la fratrie Carrow ? » Oui, tu ne pouvais empêcher éternellement les bruits de couloirs de t’atteindre. Encore un peu, et il serait à point. « Alors, verdict ? Mieux que la baltringue ? » Hé, Boris, il s’agirait de pas s’emporter avant lui, hein ? Reste accroché à ton bouquin, petit, t’es en sécurité tant que tu restes derrière, vous vous accordiez au moins là-dessus.
Il faut savoir faire mal pour faire le bien.
Tu l’avais lu dans un livre.
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Gimme one more night One last goodbye Let’s do it one last time One more time No, I don’t love you No, I don’t care I just want to be held when I’m scared And all I want is one night with you Just cause I’m selfish I know it’s true
C’était comme si on l’avait programmé pour ça, le Zacharias. Depuis qu’il était tout petit c’était comme s’il le voyait dans le regard des gens, derrière le noir de leur pupille, la petite lueur de la honte s’agiter. Et Zacharias devinait toujours ce qu’il fallait dire, ce qu’il fallait faire pour réveiller cette flamme là. Sa mère lui en aurait foutu des claques. Tout le monde n’est pas comme toi Zacharias, on lui disait, tout le monde ne se moque pas de ce que les autres pensent. Il avait fait des efforts depuis ses trois ans, Zacharias et même si à Poudlard il s’était vite vu attribué une réputation de grande gueule et d’emmerdeur il avait toujours été en deça de ses capacités. Sinon il en aurait fait pleurer plus d’un. Avec Boris, tout particulièrement, il y avait toujours été doucement.
Bien sûr il n’avait jamais hésité à lui foutre la honte, dans le dortoir, dans la salle commune, dans la Grande Salle, dans le Hall, dans les couloirs, dans les salles de classes, dans le parc… dès qu’il le pouvait en fait. Faire mine de s’écrouler dans ses bras comme une grande dame de l’an 1780 outrée par l’attitude de son amant lorsque Boris tentait de le repousser d’un courageux « Fous le camp Smith. » était ce qu’il avait toujours préféré. Parce que c’était simple et que ça marchait presqu’à tout les coups. Si Boris le rattrapait, le pauvre garçon pouvait devenir écarlate de gêne, si Boris le laissait tomber par terre Zacharias pouvait continuer son sketch à grand renfort de hurlement tandis que Bagshot s’empressait de fuir : « C’est ça, abandonne moi encore une fois ! Vil monstre ! Fi ! Fi ! » on se moquait autant de lui que de Boris, mais Zacharias se moquait bien de ça. Par contre ce qu’il n’avait jamais fait, le sujet dans lequel il n’avait jamais tapé, c’était bien l’homosexualité de Bagshot. Évidemment il lâchait parfois un Fagshot de temps à autres, mais n’allait jamais plus loin dans la moquerie. Parce qu’il voyait bien que c’était ça qui brillait dans les yeux de Boris.

Zacharias n’était pas un méchant garçon, c’était ce que répétait sa mère. Il ne se rendait pas compte que ce qu’il disait pouvait faire du mal, parce que lui, ça ne lui en faisait pas. Pourtant, là, il savait Smith, il savait très bien que ça allait faire mal. Mais il le fait quand même. Et quand il le repousse, Bagshot recule, presque trop facilement, sans aucune résistance, son bouquin entre les pattes. Pourtant il trouve la force de répondre : « T’en fais pas pour mes révisions, va. » Il ne le regarde pas, c’est pour ça que Zacharias arrive à ne pas détourner les yeux, c’est facile de dévisager l’autre quand ce dernier regardait le tapis. « Au final tu n’as pas tant changé que ça. Tu noies toujours le poisson sous un tas de bêtises. » Ouais, les bêtises, sa spécialité. Il appuie son regard encore un instant et va pour tourner les talons : Bagshot semblait mouché et il ne comptait pas rester planté là pour attendre on ne savait quelle épiphanie. « Ouais j’ai pas ch- » son début de phrase qui devait sonner le départ est camouflé par celle de Bagshot, qui a visiblement passé trop de temps à la mer et décidé de calquer l’attitude de la moule face à son rocher : « Le suceur alors ? C’est tout ce qu’ils ont pu trouver pour toi ? » Et voilà que ses yeux bleus se lèvent, il tripote son livres mais n’a pas l’air aussi mal à l’aise que Zacharias aurait souhaité qu’il le fut. « Sûr que ça change du cafard. » Smith sourit : un sourire forcé mais qui ne traduisait pas la gêne ou la honte. Juste l’agacement. Il savait ce qu’on disait sur lui, et ça ne l’empêchait pas de dormir, ce qui l’agaçait par contre c’était de voir que Boris arrivait à lui répondre. « Ouais, j’me disais bien que ça te plairait davantage, la métaphore est plus sympa. » Son doigt glisse sur la tranche du livre et Zacharias se mord brièvement la lèvre inférieure. Il sait bien que Boris ne le fait pas exprès, c’est lui, Smith, qui joue à ces petits jeux là. C’est lui qui pendant les repas joue à tourner la cuillère dans sa bouche en dévisageant Bagshot avec des yeux moqueurs, c’est lui qui en cours de Sortilège lorsque le professeur à le dos tourné utilise sa baguette pour mimer des situations explicites. C’était lui. Toujours lui. Il regarde le bout du doigt légèrement replié contre le cuir du livre, la phalange doucement blanchie. Il reprend sa respiration, Boris reprend son attaque : « Quoique ; je serai curieux de savoir ce que tu suces à présent. » En tout cas ce n’est plus toi. Et apparemment la frustration t’as rendu plus hargneux que tu ne l’as jamais été. Il aurait presque l’impression que Boris le juge, sous ses petits cheveux soignés : « Tu ne m’aurais quand même pas troqué pour la fratrie Carrow ? » … plus hargneux que d’ordinaire en effet, la remarque que Zacharias n’avait pas imaginé venant de la bouche de Boris le laisse sans voix, les yeux agrandis. « Alors, verdict ? Mieux que la baltringue ? »

Zacharias déglutit.
Il n’a pas honte ce garçon, qu’ils disaient son père, et sa mère et sa tante et sa maîtresse et le voisins. Non il n’a pas honte, et face à ses parents et les professeurs il aurait pu sembler qu’il n’avait pas peur non plus. Son père s’était toujours contenté d’agiter son doigt d’un air menaçant et si sa mère lui avait déjà collé une ou deux gifles c’était bien le bout du monde : il n’avait pas peur évidemment. Les retenues des professeurs ? C’était pas vraiment ce qu’on pouvait imaginer de pire… Les limites ce n’étaient pas les sanctions qui les posaient, c’était lui-même qui se les infligeait parce qu’il n’était pas un mauvais garçon. Aucune honte et pas de peur : la pire des combinaisons. Mais sa gifle, la râclée que beaucoup ont du rêver de lui coller, il se l’était enfin prise, cette année, et ça l’avait bien calmé. Il savait ce que c’était maintenant que d’avoir peur. Pas simplement peur d’un monstre comme lorsqu’on était petit, juste… une autre forme encore. Les Carrow ils avaient clairement posé les limites, eux, et ils n’avaient pas eu la main légère. Et presque le simple fait d’entendre leur nom suffisait à faire pâlir Zacharias. Il les détestait et pourtant… « Je veux pas te vexer Bagshot mais ils sont clairement plus expérimentés lorsqu’il s’agit de t’enculer. » Parce que c’était clairement ça qu’ils faisaient, et profondément en plus. Mais une fois que tu avais commencé à balancer, tu ne pouvais plus t’arrêter. Ils l’attendaient, maintenant, le frère et la sœur : s’il ne venait rien dire, s’il n’avait rien à révéler, c’était pour sa pomme.
Peut être que ça le perturbait… que Boris soit au courant.
Pas comme si ça devait trop l’étonner, pourtant. Tout le monde savait plus ou moins dans l’école qui était les balances, question de survie.
« Tu veux que je te les présente ? Je suis certain qu’ils seront content de t’avoir dans leur petite collection. Mais j’te préviens, y sont un poil plus brutaux que moi. » Il se mord encore une fois la lèvre inférieure, fort, puis se rapproche de Boris, il lève sa main et va la passer dans les cheveux de son camarade, sans douceur. Il les ébouriffe complètement, passe ses ongles sur le cuir chevelu de Baghsot : « Ils te niqueraient ton brushing, te ruineraient ton petit teint de jeune fille. » Sa main vient le choper à la mâchoire et il rapproche son visage du sien, comme il le faisait parfois avant, mais là il ne sourit pas « Ça serait dommage. Une si jolie petite gueule. Mais dis moi Bagshot… » Son nez n’est plus qu’à quelques centimètres du sien « Tu m’as attendu pour que je te parle de ça ? C’est quoi ton problème ? » Il plisse les yeux : « T’attends que j’te chiale dans les bras c’est ça ? » Il resserre un peu plus encore ses doigts autour de son menton, jusqu’à ce qu’ils en deviennent livides.
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Zacharias en disait toujours trop, tu n’en disais jamais assez. Zacharias ne craignait pas le jugement, tu le redoutais tellement que tu te faisais juge avant de finir à ton tour jugé. Pourtant, d’apparence, aucun de vous deux ne semblaient atteints par ce qu’on pouvait vous asséner comme rumeurs ou insultes. Tu les évitais, agile comme une anguille, charmant comme un dauphin, fourbe comme une murène. Lui les prenait en pleine poire, imperturbable, nourri par les rageux, moulin à grossièretés. Et voilà que tu te mettais à lui donner la becquée à ton tour.

« Je veux pas te vexer Bagshot mais ils sont clairement plus expérimentés lorsqu’il s’agit de t’enculer. » Tu hausses un sourcil. C’est pas ce qu’il semblait penser quand c’était toi qui mettais en pratique la théorie que tu avais soigneusement compulsé dans des bouquins portés sur la chose, avec un tel consciencieux que ça n’avait plus rien de séduisant. Et, même la première fois, Zacharias ne la fermait tellement pas, et toi tu la fermais tellement trop que c’était rapidement devenu un running gag implicite entre vous. Puis, au fur et à mesure, l’empressement était devenu tel que Zacharias n’avait plus vraiment le temps de se fendre d’une mauvaise blague ; tu avais déterré le secret pour le faire taire.
Et il n’y a bien que les cons à qui le silence réussit.

Mais apparemment, ça n’était pas l’avis de la fratrie Carrow qui avait tourné à son avantage la langue bien pendue de Zacharias. Tu n’allais pas jusqu’à te vanter non plus de l’usage dont tu en avais fait, mais il était toujours plus inoffensif -hormis pour tes muqueuses- que les horreurs qu’ils faisaient cracher à ton camarade.
Tu ignores si tu lui en veux d’en être réduit à colporter des rumeurs pour sa survie, ou d’en avoir eu justement l’ingénieuse bien que périlleuse idée. Zacharias n’était pas payé pour pondre de bonnes idées. Tu ignores si tu lui en veux ou si tu as simplement pitié de lui, concédant que tu aurais fait pareil si tu avais été dans la ligne de mire des Carrow.
Seulement toi, tu ne te mêlais jamais des affaires des autres ; de fait, on ne te voyait jamais confier la mission de surveiller ou de venir en aide à qui que ce soit.
Et en retour, tu priais les cieux magiques pour qu’on ne te surveille pas, ni qu’on te vienne en ai-

Ça n’était peut-être plus qu’une question de temps avant qu’il ne balance sur toi aussi. Tu ne sais pas si c’est cette douloureuse idée ou la main ferme qu’il passe dans tes cheveux qui te fait tressaillir. Tu ne l’apprécies jamais autant que dans ces moments-là. Ça te ramène quelques mois plus tôt, à l’image de ta tête qui bascule en arrière. Parce que tu ne résistais pas à cette séduisante manie qu’il avait d’ébouriffer ce qui était coiffé, de brusquer l’imperturbable, d’enfreindre l’extinction des feux avec le docile que tu étais. Ça pouvait paraître bien dérisoire pour les plus troubles-paix d’entre vous, mais Smith pimentait ton petit quotidien bien rangé. Pendant un court instant, les yeux mi-clos à cause de la lancinante douleur, tu t’es revu agrippé à lui.
C’est pas ton genre pourtant, de t’attacher aux gens. Les autres sont des boulets qui t’entraînent vers le fond.
Tu rouvres les yeux quand il s’en prend à ta mâchoire. Tu as la peau blanche et qui marque facilement, ça aussi, Zacharias l’avait vite compris –c’est qu’il pouvait être réceptif et perspicace quand il voulait. Sauf qu’il ne porte pas son sourire de « je viens de piger un truc et tu vas le regretter, Fagshot ».

Tu as les yeux et la bouche si secs, comme quand tu restais dans les couloirs exposés à tous les courants d’air. Ça pique un peu. « Ça ira merci ; mon brushing ne s’est jamais mieux porté que depuis que tu vas voir ailleurs ; c’est pas pour qu’on me le malmène de nouveau » hé, il s’agirait pas que tu lui fasses une crise de jalousie hein, vous n’êtes pas en- dis, tu pourrais passer encore ta main dans mes cheveux ? Une mèche te tombe sur l’œil. Ça pique un peu. Tu secoues la tête, les yeux comme remplis à ras-bord. « Je voulais juste savoir comment ça se passait » vous êtes tellement proches l’un de l’autre que vous respirez le même air « avec eux » tes narines palpitent, tu n’articules pas trop, parce que sinon, vos bouches risquent de se toucher « Ils s’y prennent comment ? Tu finis en sandwich, c’est ça ? » Détraqueur de pacotille, avec tes lèvres rouges d’anxiété, tu essayes de lui arracher du malheur dans son regard que toi, tu sais pas déchiffrer « si c’est ton genre de lubie, tu aurais dû nous demander, je suis certain que Bell s’y serait plié, sans mauvais jeu de mots. »
Mais bien sûr ; comme aucun jugement ne l’atteignait lui, il suffisait de faire feu à côté, sur ceux auxquels tu étais certain qu’il tenait. Ceux à qui il était relié par un serment inviolable. Vous aviez rien signé, après tout. On pouvait profaner ce qu’on voulait.
Tu plaques le bouquin contre sa poitrine, estimant ses pulsations cardiaques, priant pour qu’elles soient plus rapides que les tiennes. « Lâche-moi maintenant, tu me fais mal » Et toi, tu es en train de faire quoi là peut-être, Bagshot ?
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Bagshot & Smith
Gimme one more night One last goodbye Let’s do it one last time One more time No, I don’t love you No, I don’t care I just want to be held when I’m scared And all I want is one night with you Just cause I’m selfish I know it’s true
Il avait ses yeux plantés dans les siens et ses phalanges serrées sur sa peau. Il sent l’os de la mâchoire sous ses doigts. Il a l’impression qu’il pourrait continuer de serrer fort. Alors ta gueule Bagshot ! Avec tes petits cheveux raides, tes yeux bleus brillants et ta petite bouche entrouverte… Ta gueule ! Tu veux quoi hein ? Il plante presque ses ongles dans la peau blanche de Boris. Ça empêche sa main de trembler. Tu veux quoi ? « Ça ira merci. » il articule Boris, l’annuaire et l’auriculaire de Zacharias descendent pour serrer un point sous la mâchoire, à la base du cou. Il sent le sang pulser, fort. « Mon brushing ne s’est jamais mieux porté que depuis que tu vas voir ailleurs ; c’est pas pour qu’on me le malmène de nouveau. » Zacharias cille pour regarder cette fameuse coiffure, maintenant savamment désordonnée par son passage. Il a envie de recommencer. Juste pour sentir le cuir chevelu de Boris crisser sous ses ongles, juste pour sentir ses mèches souples glisser entre ses doigts. Il avait toujours eu les cheveux si… parfait, quand les siens étaient l’expression même du bordel. Une bonne représentation de leur duo. Mais ta gueule Boris ! Ta gueule ! « Ta gueule… » il souffle bas, très bas et entre ses dents, si bas qu’il était probable que Boris ne puisse pas l’avoir entendu. Mais c’était le premier avertissement. « Je voulais juste savoir comment ça se passait avec eux. » Zacharias n’aurait eu qu’à se pencher, juste un peu, pour que leur nez se touchent. Boris n’aurait eu qu’à se dresser, juste un peu, pour que leurs bouches se joignent. Ça le ferait taire non ?
Tu ne veux pas savoir, tais-toi.
Pourquoi est-ce que soudain tu t’y intéresses ? Toi tu te mêles jamais des affaires des autres. Toi tu restes toujours dans un coin, tu attends qu’on vienne te chercher. J’aimais ça moi. Je préférais ça moi. Parce que je ne serais plus venu t’emmerder. Je ne serais plus venu te perturber. Je t’aurais laissé mené ta petite vie. Même plus un regard. Je l’aurais fait ! Parce que pour moi…
C’est pas facile de…
Oh mais ne me dis pas que tu aimes ça Bagshot. Que tu as aimé ça. Tu levais tout le temps les yeux au ciel quand je venais te surprendre pendant tes instants de tranquilité. Tu ne manquais jamais une occasion de me faire remarquer que je n’étais qu’un bouffon. Tu me trouvais insupportable. C’est bien comme ça que ça a commencé non ? Par un ta gueule Smith un peu plus travaillé.
Je me la serais fermé cette année.
Je ne t’aurais pas parlé. Je n’aurais pas parlé de toi. À personne. Tu comprends ? À personne.
Alors pourquoi est-ce que tu…

« Ils s’y prennent comment ? Tu finis en sandwich c’est ça ? » Son visage se tord dans une affreuse grimace. Les lèvres retroussées dans un sourire faussement amusé. Tu fous quoi Bagshot ? Tu crois que ça marche ce genre de blabla ? Je pensais que tu me connaissais mieux que ça… Zacharias, on pouvait lui dire tout ce qu’on voulait, il l’absorbait pour le recracher. Et Boris le savait très bien. « T’as tout compris Bagshot un à l’av- » mais il était lancé, trop lancé. On ne l’arrêtait plus. « Si c’est ton genre de lubie, tu aurais du nous demander… » Nous ? Zacharias plisse les yeux, comme s’il sentait que Boris était à deux doigts du dérapage et qu’il s’y préparait. « … je suis certain que Bell s’y serait pliée… » Il cligne des yeux, bêtement. Tu. Fous. Quoi. Bagshot ? Il ne veux même pas que la silhouette des Carrow et celle de Katie soient placées dans le même compartiement de sa mémoire. Il ne voulait pas ne serait-ce qu’imaginer des scenario. « … sans mauvais jeu de mots. » La voix de Zacharias, pas très grave d’ordinaire, semble encore plus aiguë lorsqu’il ouvre la bouche. Elle était où Katie maintenant ? Il se passait quoi dehors ? Elle… « Qu’est-ce que tu dis sur K… » Les mains libres de Boris lui colle son fichu bouquin contre son torse, comme s’il tentait de le repousser. Les sourcils de Smith se froncent. « Lâche-moi maintenant, tu me fais mal. » Ils se froncent, ses doigts se resserent, son autre main attrape son épaule droite. « Oh ? Je te fais mal Fagshot ? J’abîme ton teint de Blanche Neige ? Tu vas avoir des bleus ? Ça va ruiner ton look de jeune premier ? » Il le pousse, et cette fois vraiment fort. Et le suit dans son recul, ses mains toujours agrippées à lui. J’veux pas t’lâ-

Pourquoi tu parles de Katie ? Pourquoi tu fais ça ? Sale petite pédal-
Elle me détesterait. Si elle savait, si elle voyait.
Zacharias il s’en foutait du jugement de tout le monde. Des autres élèves, des profs… des ricanements méprisants des Carrow, des regards lourds de sa sœur. Il s’en moquait. Il se moquait de ce que pensait Boris. Il voulait juste qu’il se taise, qu’il reste en sûreté. Quitte à penser des horreurs s’il le fallait.
La seule personne dont il pourrait éventuellement redouter le jugement, c’était elle. Parce qu’elle l’avait déjà jugé une fois, et jugé pas assez bon pour elle. Il ne voulait pas penser à elle maintenant.
Tu comprends ça ? Tu comprends ça Bagshit ?
« Pourquoi tu parles de Katie ? Qu’est-ce que tu cherches Bagshot ? QU’EST-CE QUE TU CHERCHES ? »
Enfant, il avait été viré de l’école primaire où sa mère l’avait inscrit. Pour insolence, pour grossièreté, pour violence envers ses camarades. Sa mère avait renoncé à le laisser dans le cursus moldu, arrêté le travail pour s’occuper de lui à temps complet. Avoir sa mère, pour lui, le calma. À Poudlard, on ne l’a jamais surpris à frapper. C’était les mots qu’il employait. Et c’était lui qu’on frappait, sans qu’il ne s’en soucie. Pourtant quand il n’y avait plus de mot…
Les très vieilles habitudes revenaient vite.
Il fait basculer Bagshot dans un fauteuil, reste debout en face, à demi penché vers lui. Il pourrait le gifler, le cogner. Mais il n’arrive pas à toucher ce visage de poupée. Il le frappe à l’épaule, fort, puis dans la poitrine. « QU’EST-CE QUE TU VEUX BORIS ? » Puis sa voix redescend légèrement, ses coups sont beaucoup moins forts. « Moi j’veux juste que tu restes là. Moi j’veux juste… » Il le regarde dans les yeux et cette fois, la claque part : « Ça t’amuses ? C’était ta p’tite distraction de la soirée ? Ça va, tu t’marres bien ? Ch’uis pas encore bon à jeter ? » S’il aurait pu lui cracher dessus, Zacharias l’aurait sans doute fait. Mais il ne pouvait pas. Tout ce qu’il pouvait… voulait faire… c’était tout laisser tomber.
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Tu avais visé juste ; ça devenait presque trop facile quand il s’agissait de faire du mal aux proches. Par la suite, les Mangemorts le comprendraient aussi. C’était ça le point faible des héros ; c’est qu’à être trop bons, ils se chargeaient eux-mêmes de points faibles.
Sauf que Zacharias était pas un héros. Et que tu n’étais pas encore Mangemort.
Zacharias n’était pas assez aimable pour être un héros ; trop humain, trop vrai et nuancé. Il a trop peur pour être un héros ; parce que c’est sans aucun doute la peur qui a guidé tous ses bas agissements. Tu ne sais pas encore ce qui le motive à te pousser une nouvelle fois, beaucoup plus fort, et te retenir encore plus fort.
Me lâche p-

Tu avais besoin de couper les ponts, de t’arracher à lui, parce que tu te rendais à peine compte que tu t’y étais accroché. Et que c’était pas toi, ça. Tu voulais pas avoir mal. Même si pour cela, il fallait lui faire mal. Pour qu’il se décroche.
Mais il s’était déjà décroché, Bagshot ; depuis le début de l’année, il prenait un soin particulier à ne plus t’adresser la parole, comme s’il avait compris, tacitement, que dans ces temps troubles, on devait te ficher la paix.
Alors pourquoi tu venais lui arracher des lambeaux que tu pensais encore accrochés à toi ? T’avais tout faux ; c’était toi qui étais encore suspendu à lui, comme il s’était de nombreuses fois amusé à se pendre à ton cou pour te mettre mal à l’aise.

T’avais voulu tellement fort qu’il te foute la paix que t’avais pas vu qu’il te la foutait.
Que t’avais pas supporté ça.
Parce que l’année dernière, quand il passait dans les couloirs ou faisait un saut de puce à la bibliothèque sans faire particulièrement attention à toi, tu feignais te faire discret avec le moins de discrétion possible, fichant un petit coup de coude à Imogene en le signalant du menton. Et à t’ébrouer de la sorte, tu finissais toujours par l’attirer à toi, l’air de rien.
Comme tu adorais le détester, tu faisais remarquer ta discrétion.
T’étais pas juste bourré de contradictions ?

Il s’emporte, c’est normal ; tu t’y attendais. Il montait tout de suite sur ses grands sombrals quand il s’agissait de Katie. Parce que les gens amoureux ne raisonnent plus comme les autres. Hors de lui, il te pousse dans le fauteuil ; tu t’y affales comme une marionnette qu’on abandonne. Hé oh, mélange pas tout ; il n’avait abandonné personne, Zacharias. Simplement parce qu’il ne s’affichait plus avec toi pour éviter de t’attirer des ennuis ne signifiait pas qu’il n’en avait plus rien à faire. Au contraire, il se préoccupait tellement de toi qu’il était prêt à endurer ça.
Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour les autres, hein ? Seulement, tu n’en savais rien, toi, t’avais jamais rien fait pour personne.

Il te frappe à l’épaule et au torse, te coupe le souffle ; stupéfait qu’il ait osé porter la main sur toi de cette manière. Abasourdi par la difficulté inattendue de sa question. Qu’est-ce que tu veux ? C’est bien ça le problème, tu ne sais pas ce que tu veux ; tu ne sais pas pourquoi tu l’as attendu ce soir-là, tu ne sais pas pourquoi tu lui as mis toute cette merde sous le nez, c’est pas délicat de ta part, c’était pas toi, tu ne te reconnaissais pas dans ce comportement.
Oui mais en fait, c’était aussi toi, ça, Boris. On peut peut-être contrôler éternellement tout ce qu’on fait, mais pas tout ce qu’on ressent ; tu ne te reconnaissais pas là-dedans, dans ce garçon qui ne se régulait pas, qui agissait selon une force, un malaise dans le fond de son ventre et de sa gorge. Que Smith semble vouloir expulser d’un coup de poing.

Tu vas pour pleurnicher que tu ne sais pas ce que tu fais là, quand il t’assène la claque. T’as pas la lèvre qui saigne comme dans les films dramatiques. Y’a juste le sang qui circule, s’agglutine dans ta joue et ta bouche, plus écarlate que jamais qu’on dirait qu’elle va exploser, comme ton cœur.
T’es pas amoureux de lui. Vous n’étiez pas engagés dans quoi que ce soit. Et dans un sens, cette liberté te faisait un peu peur. Ça n’était pas une relation rangée, répertoriée parmi celles que l’on retrouvait chez les adolescents. C’était inattendu et grisant.
Ta joue brûle, tout l’intérieur de toi est en feu, comme un petit volcan qui se réveille. Ça boue là où ça avait toujours été tiède, sauf quand auparavant, Zacharias venait mettre un petit coup de chaud de temps en temps. C’était même parfois ardent et moite. Il t’avait fait rougir, Zacharias, avec ses gestes obscènes, au nez et à la barbe des professeurs, qui te donnait envie, à toi l’élève consciencieux, de partir en courant de la classe, pour te cacher peut-être, mais pour te cacher avec lui. Pour qu’il t’écrase, que sa grande silhouette s’effondre sur toi, chaleureuse, son odeur, ses cheveux et sa langue, familière.

Tu rouvres les yeux qu’il a fait débordés en te frappant. Pathétique, Boris, t’es même pas fichu de pleurer tout seul, ni comme il faut. Tu sais pas quoi faire de ces larmes qui illuminent tes yeux déjà gigantesques. Tu en essuies une vaguement, les sourcils froncés d’incompréhension.
Tu rouvres les yeux et sa cravate or et noire est lâche juste devant tes yeux gonflés. Tes doigts humides et salés s’y suspendent pour t’y essuyer, un peu hagard.
Tu gardes les yeux baissés, honteux de ne pouvoir t’arrêter, de ne pouvoir lui donner d’autres réponses que tes doigts qui s’enroulent plus fermement, tu commences à tirer un peu. « Distrais-moi » murmures-tu imperceptiblement. Il n’a sûrement pas compris, alors tu joins le geste à la parole, tes doigts trébuchant sur sa ceinture. « Ferme-la et distrais-moi… une d- encore une fois » Ton front décoiffé s’échoue sur son ventre tout dur de muscles et de ceinture.
Rappelle-moi qui on était, encore une fois. Quand c’était simple, sans raison peut-être, mais si facile ; quand tu venais me chercher, que la seule explication que j’ai trouvé pour justifier ton comportement était que tu étais un imbécile fini qui ne vivait que de faire tourner les gens en bourrique. Fais-moi tourner, encore une fois, la tête, encore une fois, tombe-moi dans les bras, tombe ta main dans mes cheveux, fais-moi chier, une dernière fois.
Vous n’êtes pas amoureux, il n’y a aucun contrat qui vous lie ; alors pourquoi cette rupture fait si mal ?
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Bagshot & Smith
Gimme one more night One last goodbye Let’s do it one last time One more time No, I don’t love you No, I don’t care I just want to be held when I’m scared And all I want is one night with you Just cause I’m selfish I know it’s true
Il n’y a personne d’autre dans la salle commune.
En temps normal, il y aurait eu d’autres personnes. Il n’était pas si tard. Des élèves qui terminent leur dissertation à la lumière des bougies. Des élèves qui partagent les derniers potins. Des élèves qui jouent aux cartes. En temps normal. Il se souvient, d’une autre soirée où cette même salle était également désertée. La nuit était plus avancée.
Et Zacharias, il avait eu des vagues allures de héros ce jour là. Héros bourré à l’alcool d’adolescent certes, mais… - Y avait Ernie non ? Sur un de ces fauteuils ? Ernest… qui parlait toujours, tout le temps ; l’innénarrable et innarêtable Ernest. Depuis octobre, il n’avait plus une seule fois adressé la parole à Smith. Enfin des vacances, il tentait de se persuader. Mais… un héros, pas tout à fait (et même très loin) de ceux des contes… En fait juste un élève, qui venait de remporter une victoire. Il y avait eu une fête. On lui avait donné des claques dans le dos, on lui avait serré la main. Vraiment ? Puis les camarades s’étaient dispersés et enfin…
Il n’y avait plus eu personne dans la salle commune.
(Hormis Ernie) (qui dormait) Pourquoi Bagshot avait-il quitté son lit ? Sans doute à cause du raffut, Zacharias ne s’était jamais posé la question. Il l’avait quitté. Et ils s’étaient croisés.
Quelques mois plus tard, ça continuait.
C’est que ça devait plaire.
L’année suivante ça continuait.
C’est que ça devait plaire.
Et maintenant ?
En septembre, ça avait continué.

Tu veux quoi ? Tu veux quoi ? Est-ce que tu te venges Bagshot ? Est-ce que tu te venges parce que je t’ai laissé sur le bas coté ? Est-ce que c’est possible ? Venant d’une gueule d’ange comme toi ? Autant de hargne ?
Mais où c’est qu’j’ai merdé ? Dis le moi ! Clairement !
Tu parles des Carrow… Mais tu sais que je dis de la merde ? Hein ? Tu le sais. Tu comprends derrière mes conneries ? Allez, Bagshot… Je sais que t’es pas con. T’es plus intelligent que moi, tout le monde le dit. Ch’uis bon qu’à me prendre des Cognards dans la gueule et à dire des bêtises. Toi t’es celui qui lit, celui qui aime la théorie, celui qui pense. Alors ? Tu comprends ? Regarde moi et dis moi que tu comprends ! Y a que comme ça que je parle.
Il n’y a que comme ça qu’il parle.
Tu sais que j’vais jamais le dire clairement. Tu sais que je vais dire des vulgarités, pour te détourner du problème. Pour que tes sourcils fassent ce petit arc au dessus de tes yeux. Ce petit arc outré qui m’amuse toujours. J’ai pas de problème Bagshot. J’ai une gueule à avoir des problèmes ? Je m’en fous des autres. Je m’en fous de ce qu’il pense.
Quelqu’un comme moi ça ne peut pas avoir de problème ok ?
Allez… j’sais que tu piges tout ce qui se passe dans ma tête. T’aimes bien les monstres. T’as toujours aimé ça, ça t’attire. Crois pas que je suis passé à coté. J’sais pas si c’est flatteur pour moi mais… si tu les as si bien travaillé, si tu connais si bien la théorie… Je ne suis pas dur à comprendre, Bagshot.
Ch’uis juste un monstre. Comme dans tes livres. Le monstre humain. Celui que personne n’aime. Mais j’m’en branle ! Je m’en braNLE QUE PERSONNE NE M’AIME ! Juste… va pas faire la connerie de penser… que réciproquement je ne tiens pas à…

Et le frapper, ça l’aide. Beaucoup. Parce qu’il a une belle gueule d’ange. Il lui a déjà dit, on a l’impression qu’il a été chié par Vivianne elle-même. Il avait pas trop aimé. C’était pas assez poli pour lui. Son expression au-delà du gêne l’avait beaucoup fait rire. C’est qu’il l’adorait, cette gueule, Smith. Mais là, la défoncer semblait être un bon plan.
Une seule claque suffit, et Smith respire par sifflement, rapidement, comme s’il venait de terminer un match particulièrement intense. Sa joue blanche est devenue rouge. Il est moins parfait, d’un seul coup. Avec ses cheveux froissés et sa joue abîmée. Mais Zacharias, c’était ce qu’il préférait. Désordonner le petit garçon Bagshot. Le faire rougir. En temps normal il le faisait rougir d’une remarque, d’un geste, d’un regard déplacé. Pas d’une claque.
Ah, ce temps  normal… Toujours ce spectre de l’avant.
Smith, il a fait son deuil il y a plusieurs mois.
Si Bagshot n’avait besoin que d’une ou deux baffe pour faire le sien… il pouvait s’estimer heureux.

Boris rouvre les yeux. Le frapper, le claquer avait déjà constamment réduit la rage subite de Zacharias. Voir les larmes bleuir davantage ses yeux le mata définitivement. Plus rapidement qu’un Doloris. Merde, quoi ? Quoi ? De moins en moins parfait, avec le rouge qui commençait à envahir le blanc de ses yeux, avec sa joue légèrement gonflée, avec les larmes qui envahissaient ses paupières. De moins en moins parfait. Zacharias, avec ses doigts de brute, il en faisait des belles choses hein ?
C’est qu’il aimait ça, le voir pleurer. Ça le calme. Ça lui retourne le ventre. Ça le calme. … ça le calme. Sa respiration s’apaise doucement alors qu’il sent les doigts de Boris s’enrouler autour de sa cravate. Il ferme les yeux à son tour, un instant. Puis il l’entend marmonner quelque chose. Il rouvre les yeux, sans comprendre. Sans avoir saisi le mot. Boris répète, toujours une main accrochée à sa cravate. Il tente de le tirer ? Et Zacharias se laisse imperceptiblement faire. « Ferme-la… »ou je jure par mes ancêtres que je t’occupe la bouche à autre chose.
Non… Boris ! Qu’est ce que tu ne comprends pas ?
« et distrais-moi… une d- » Zacharias sent sa main se crisper sur sa cravate. Une autre sur sa ceinture. Lui, ce sont tous ses muscles qui se tendent. « encore une fois. » Puis il se penche en avant et lorsqu’il sent son front se poser contre son ventre, Zach, il savait.

C’est bien beau d’essayer. Et c’était pour ça qu’il avait pris soin de ne plus s’approcher de Boris. C’était pas prévu, ça, y a deux ans, lorsqu’ils ont profité tout deux de la salle commune désertée. C’était pas prévu que ça plairait autant. Au deux. A ce point. C’était pas comme perdre Katie. Katie… il l’avait frôlé, Katie il n’avait fait que la frôler. Bagshot lui, ils s’étaient posséder. De ce qu’il avait perdu cette année, c’était peut être le plus douloureux.
Pourquoi tu t’accroches ? Tu comprends pas ? Si tu fais ça Bagshot… moi je fais quoi ? J’peux dire des conneries si tu me cherches. J’peux gueuler si tu parles de Katie. J’peux te frapper même, t’as bien vu ! Mais… si tu pleures, sale petite gueule d’ange… moi je fais quoi ? Si tu me demandes cette distraction… moi je fais quoi ?
Moi j’ai pas la force, pas la foi de dire non. C’est plus simple d’éviter que de confronter.  

Et sa main droite vient se glisser à l’arrière de sa nuque. Il reste un instant ainsi, à juste sentir la douceur des cheveux fins sous ses doigts. Ce n’était plus une pomette brûlante, c’était de nouveau les sensations d’avant.
Av- il se crispe, retire sa main. Et regarde la porte de la salle commune.
C’était vide. Et personne n’allait entrer.

Moi j’ai pas la force, j’ai pas la foi de dire non.
Mais je sais… je sais pas pourquoi ni comment mais je le sais. Que…
Boris, putain Boris… c’était pour éviter ça justement que…
Oh et puis… merde.
Ferme-la. Et la salle commune est vide.

Je ferme les yeux. Et je vais peut être croire… qu’on est de retour à l’époque de l’AD. A l’époque de la victoire des Poufsouffle contre Gryffondor. Johnson qui rage. Encore et toujours. Katie belle joueuse. Comme toujours. L’AD… Tu-Sais-Qui... n’était encore qu’une vague menace. Et Ernie dormait sur un de ces fauteuils. Je ferme les yeux, et j’essaye.

Zacharias se penche en avant. Il se glisse contre Boris. Les fauteuils sont larges. Ils tiennent. Peut être qu’il l’écrase un peu… Mais il a les yeux fermés, plissés à lui brûler les paupières. Essaye de te remémorer l’odeur… Il lui plonge sa main gauche dans ses cheveux si lisses, si doux, si… boris. … les sons… et il rapproche son visage du sien. … les sensations… C’était Boris qui le premier l’avait embrassé. Mais Zacharias se sent forcé de le faire, là. Il pousse en avant, sent son front heurter le sien. Il ne voit rien, les yeux toujours fermés, hermétiquement clos. Il sent les cils de Boris contre sa peau. Ça le fait frissonner alors que le mouvement de sa langue fait se tendre le moindre de ses muscles. Toutes les sensations… Il était bourré la première fois. Là… peut être qu’être bourré l’aiderait. Sa main droite soulève la chemise de Boris, dégage la boucle de sa ceinture et la défait, rapidement. Il tire la fermeture, tire le pantalon. Les yeux fermés, toujours sa bouche contre celle de Bagshot.

Je sais que ça ne va pas l-

Il arrête le baiser, et rouvre les yeux. Boris est là, les yeux rouges, la joue rouge et les cheveux embarassés, le pantalon à demi baissé. Il veut faire vite. Comme s’il devait profiter d’un instant de grâce qui ne durerait pas. Il vire sa cravate d’un geste, déboutonne sa chemise. Il fait chaud non ?
Merde… J’dois garder la chem-
Il s’immobilise.
Les anciennes odeurs, les anciennes sensations… elles partent, elles fuient.
Pourquoi j’ai rouvert les yeux ?
Il regarde Boris. Et passe deux doigts contre sa joue ruinée.
« Tu m’fais confiance pour ça encore ? » il demande, en sentant la chaleur du coup encore contre ses phalanges. « Pas blasé ? De la distraction ? » Son autre main vient se poser sur son entrejambe, toute juste libéré du pantalon. Il a l’air perdu. « C’est pas toi ? Normalement… le prince de la théorie. Qui me dit comment faire ? » Aide moi, je ne sais pas, je ne sais plus.

Je ne sais plus.
Je sais que ça ne va pas le…
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