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La taverne était bondée en cette nuit de mars. Les traditionnelles giboulées avaient commencé à détremper le sol près de la forêt et le chien qui hurle était peuplé de tous les mercenaires et autres âmes perdues que les mangemorts et la BPM étaient trop paresseux ou craintifs pour chasser. Il y avait dans la grande salle au parquet rayé et aux tables collantes la lie de la terre d'Albion.

Et dans la table ronde du fond, assis dans son fauteuil défoncé préféré, à la lumière de quelques chandelles se trouvait Tiago, les pieds sur la table, ses mains bronzées et caleuses tournant les pages d'un roman relatant les aventures d'un aventurier perdu dans les profondeurs de la jungle amazonienne au 19e siècle. Il fronçait les sourcils, non en raison d'un quelconque défaut de vision mais parce que ne pas mélanger les lettres, et notamment les consonnes, lui demandait encore un effort parfois conscient, surtout quand le style d'écriture était aussi emprunté que celui qu'il avait sous les yeux. Peu de personnes connaissaient ce qu'il nommait lui même son "handicap", ce handicap qui le forçait dans ses carnets professionnels, à coder ses missions et notes via des symboles plus que par des mots. Il avait certes progressé au cours des ans, mais les leçons particulières du professeur Mc Gonagall lui manquaient cruellement et il savait très bien désormais que plus jamais il n'entendrait le son sec et rude de son accent écossais.

Alors qu'il bougeait un peu, arrangeant sa position et sirotant sa bière brune, Olliver dressa l'oreille et se redressa, flairant l'air alors que la porte de la taverne s'ouvrait en grinçant. Une bouffée d'air froid s'engouffra dans l'établissement et quelques baguettes sortirent des poches, un réflexe naturel pour des gens peu désireux de voir débarquer des agents du gouvernement ou pire, des "marqués". On les comparait parfois à des bovins, des chèvres, ou des chiens enragés ici, dans les bas-fonds de la société. Mais si Tiago approuvait les premières comparaison, le bétail lui paraissant une image adaptée aux mangemorts il se considérait lui même comme un chien enragé et n'aimait pas qu'on lui prenne ce titre, cette faiblesse dont il avait fait une armure.

Considérant le nouveau visiteur d'un oeil acéré mais las, il ne reprit pas immédiatement sa lecture. Petite taille, petite stature...une femme, ou un très jeune homme. Lorsque l'inconnu, ou plutôt l'inconnue, découvrit son visage, il plissa les yeux. Il avait déjà du la voir, cette trogne, quelque part, durant un trafic quelconque avec les insurgés. Il les évitait les Picaros de service et tous leurs grands idéaux, mais pour peu qu'un d'entre eux ait quelque chose pouvait l'intéresser personellement il se prêtait parfois au jeu et servait leurs intérêts. Ce n'était pas sa guerre après tout, mais l'argent ou les services que pouvaient fournir les rebelles, ça, ça lui appartenait une fois revenu au bercail.

La jeune femme se dirigea vers le patron qui la jaugea d'un oeil mauvais affligé d'une conjonctivite puis sans un mot fit un geste de tête vers la table de Tiago. Ce dernier ne referma pas son livre mais poussa un soupir long comme le bras. A qui fallait-il lêcher les bottes dans ce pays pour ne pas être emmerdé tous les quatre matins par de jeunes clients incapables de payer ou des pseudo apprentis désirant "intégrer la profession"? Comme s'il n'avait pas un quotidien assez agité comme ça.
Il était plus que nerveux depuis sa rencontre quelques jours auparavant avec Augustus Rookwood et depuis, leur conversation lui tournait dans la tête comme une chanson désagréable dont il aurait voulu se débarrasser sans y parvenir. Il se sentait observé. Suivi. Quelque chose avait changé, il pouvait le sentir jusque dans l'air autour de lui mais il ne savait pas ce qui avait provoqué ce changement. Tout ce qu'il savait était qu'un oeil presque reptilien était désormais fixé sur lui et s'intéressait à lui.
Pourquoi? il ne le savait pas. Il exercait son métier depuis des années, s'il avait fallu l'arrêter, cela se serait déjà produit. Non ce n'était pas quelque chose qu'il avait fait, ou quelque chose qu'il faisait...c'était quelque chose qu'il transportait avec lui ou qu'il aille, quelque chose...qu'il était?
Un noeud peu familier d'angoisse lui tordit l'estomac. Putain de bordel de merde! la dernière chose dont il avait besoin ce soir là était d'une discussion avec une demoiselle seche comme un coup de trique et probablement aussi apte à le payer qu'un babouin à faire du patin à glace. Il ne descendit pas les pieds de la table et se contenta de jouer avec sa cigarette puis de cracher une bouffée de fumée en direction de la nouvelle venue, qui restait plantée devant la table comme un artichaut.

-...Tu la craches ta Valda ou t'as besoin d'un interprête? lui demanda-t-il de sa voix sourde, les yeux fixés sur sa pages.

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HERO • we saved the world
Albane Oswell
Albane Oswell
‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
Bastard dogs bite hard (Albane / Tiago) 512664tumblrnsmwv2qHL51sbo0xoo1540

‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4256
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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Une silhouette encapuchonnée apparut à l'orée de la forêt dans la nuit tombante, à quelques mètres de l'établissement miteux, « Le chien qui hurle ». Un demi-sourire passa sur son visage. Albane était arrivée.

Quittant le vent froid et l'humidité du dehors, elle poussa la lourde porte de bois de la taverne probablement la plus mal famé de Grande Bretagne, et entra d'un pas assuré. À peine eu-t-elle fait un pas à l'intérieur que quasiment toute l'assemblée avait braquée son regard sur elle, certains avaient même sorti leur baguette, comportement normal par les temps qui couraient. La sienne était bien rangée, camouflée dans sa manche, prête au moindre geste suspect. Elle jeta un regard circulaire à la pièce. Parquet miteux et table défoncée, un vrai repère de chien, pensa-t-elle. Probablement trahie par sa stature, beaucoup continuèrent de l'observer, sans la moindre pudeur. Elle était une femme après tout. Que pouvait bien faire une jeune femme dans un endroit pareil à par des choses pas très respectable ? Elle était exaspérée de cette réaction inévitable à chaque fois qu'elle se rendait dans les lieux fréquentés par les hors la loi et autre criminel. Mais elle s'y était faite. Elle était une femme dans un milieu d'homme.  


Elle fit un pas dans la salle en direction du comptoirs derrière le-quel un vieux barman à la barbe défraîchis essuyait une chope en cuivre cabossé avec un torchon déjà sale, et abaissa sa capuche. Elle préférait découvrir son visage plutôt qu'éveiller les poussons de l'assemblée. Sans rien dire il lui adressa un signe de tête. « Une peinte, s'il vous plait. Blonde. » Elle avait appris au fil des année que pour se faire respecter dans un monde d'homme, il fallait leur faire croire qu'elle était comme eux. Dans un cliquetis métallique elle abandonna quelques mornilles sur le comptoir. L'homme posa son torchon et attrapa les pièces. Toujours sans rien dire il remplit la choppe qu'il tenait déjà à la main et la posa sur comptoir. « Le Bâtard ? » ajouta Albane d'un ton sans appel. Il la dévisagea, surpris qu'une femme fasse affaire avec l'un des mercenaire le plus célèbre du pays. Haussant les sourcil d'un air froid, elle soutint son regard. Finalement, il fit un signe de tête sur sa droite « Le chien. » Elle tourna la tête et vit effectivement un chien, allongé auprès d'un homme aux cheveux longs et à la peau cuivrée, assis derrière une table assez large. Elle ne sut pas s'il parlait effectivement du chien ou directement du mercenaire. Peut-être les deux à la fois. Après tout, le maître et l'animal avaient souvent de nombreux points communs.

Elle attrapa sa peinte et s'avança vers le fond de la salle. En chemin elle prit le temps de l'observer. Elle réalisa avec une pointe d'agacement qu'elle l'avait déjà vu. Albane n'oubliait jamais un visage. Il avait parfois fait affaire avec les insurgés, mais elle n'avait jamais été directement en contact avec lui. Dire qu'elle avait cherché pendant des jours l'homme qui avait la réputation d'être le meilleur chasseur de prime de Grande Bretagne alors qu'elle l'avait déjà vu. Elle arriva à sa hauteur et s'arrêta devant la table. Assis nonchalamment dans son fauteuil, une cigarette fumante entre les doigts, le Bâtard lisait un livre. Ou du moins il faisait semblant puisque son regard ne bougeait pas. Il attendait.

Elle le faisait chier. Elle savait ce qu'il pensait; probablement la voyait-il comme une cliente sans argent, qui avait besoin d'un service, se débarrasser d'un mari envahissant ou se venger d'un parent ingrat et qui n'avait probablement que son corps à offrir en guise de paiement. C'était comme ça que la plupart de ses contacts mécréants la voyaient au premier abord. « Tu la craches ta Valda ou t'as besoin d'un interprète ? » lança-t-il d'un ton acerbe, sans même la regarder. Il la méprisait, très bien, pensa-t-elle avec un léger sourire. Il ne savait pas encore qui elle était. Du pied, elle décala la chaise libre, dans un raclement sonore. Elle s'y installa en posant sa peinte sur la table, but une gorgée. Et la reposa, cette fois un peu plus fort. Regarde-moi, pensa-t-elle.


Et puis il leva les yeux d'un air las, un poil exaspéré. Il avait le regard bleu et froid de celui qui a déjà pris un paquet de vies. « J'ai besoin d'un service. » commence-t-elle, soutenant le regard. Elle prépare le terrain. « Je suis à la recherche d'un objet très rare. » elle baissa les yeux, prit une nouvelle gorgé. « Une pensine. » Elle lui lança un regard furtif avant de se concentrer de nouveau sur sa peinte. « J'ai pas d'argent. Disons que je propose plus-tôt un échange... » Elle marqua un temps d'arrêt, du bout de l'index elle effleura le bord de la chope. Là il la voyait probablement comme une pauvre fille, prête à se prostituer pour un objet de valeur purement matériel. Elle rit intérieurement, c'était la partie qu'elle préférait : Quand elle leur faisait croire qu'ils étaient les seuls à avoir du pouvoir. Elle aimait la mise en scène : la femme qui donne l'impression d'être sûre d'elle, qu'elle n'a pas froid aux yeux, mais qui n'a rien à offrir, celle qu'on considère comme faible. Mais de faible à fourbe, il n'y a pas grand-chôse. « On m'appelle Blackfish. » termina la jeune fille, en levant les yeux vers le Bâtard, le regard aussi dure que le sien.  Chacun connais la réputation de l'autre et ce qu'elle peut lui apporter. Égalité.

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Bien. C'était donc sa soirée.
Les mots "objet très rare" et "j'ai pas d'argent" avaient commencé à mettre Tiago d'une humeur de scroutt à pétard mais la présentation de la demoiselle acheva de ruiner sa journée déjà plutôt bancale.
Blackfish.
Bien entendu, il connaissait ce nom, il aurait fallu vivre sous une pierre elle même enterrée sous un éboulement pour l'ignorer. Blackfish était une mystérieuse entité voleuse d'informations, une sale petite fouineuse aux oreilles assez grandes pour servir de deltaplane et au nez assez affuté pour être recrutée comme chasseuse de truffes à la belle saison.
En d'autres mots: une emmerdeuse. Et voilà qu'il se la coltinait, l'emmerdeuse de service. Il aurait du se sentir flatté qu'un membre aussi important de la résistance vienne s'intéresser à sa pauvre personne, mais il n'était pas sensible aux honneurs que voulaient bien lui accorder les preux chevaliers de la liberté et ne jouait clairement pas dans la même cour.
Il soupira, et posa son livre sur la table en prenant garde à ne pas le mettre sur la moindre tâche de gras, tout en scannant la salle de ses yeux perçants. Les autres clients écoutaient leur échange et il suffit que le mercenaire se redresse et hausse un sourcil pour que chacun reprenne piteusement le cours de ses activités. Il balaya la taverne des yeux une nouvelle fois, comme pour s'assurer en bon alpha, que le reste de la meute était retournée à sa juste place, puis s'assit et remis les pieds sur la table, jaugeant Albane.
Elle avait décidé de la jouer franc, c'était admirable, mais dans un dialogue avec un malfrat c'était presque tendre le baton pour se faire battre.

-Blackfish...j'suis impressionné. T'as une sacrée réputation, même chez nous. Juste une petite question, reporter sans frontière: puisque t'as les oreilles qui traînent derrière tout le monde comme l'herpès derrière une fille de joie, pourquoi est ce que t'as pas déjà trouvé une pensine toi même? On ne connait pas assez bien le marché parallèle? on a peur de se perdre?

Un petit sourire mauvais naquit sur les lèvres de Tiago alors qu'il s'appuyait contre le dossier de son fauteuil, Olliver observant l'inconnue d'un oeil polaire. C'était un chien de garde, un chien d'attaque. Au moindre geste de son maître il lui sauterait à la gorge. Tiago le gratta derrière les oreilles et écrasa sa cigarette presque éteinte dans le cendrier de terre cuite reposant à sa droite puis jaugea Albane:

-On va la faire courte, poisson noir du désespoir : je vois pas ce que tu pourrais m'offrir qui puisse m'intéresser, et si tu crois que je vais lever mes fesses de ce fauteuil pour aller te chercher une pensine dans les bas-fonds du pays, tu te fourres le doigt dans l'oeil jusqu'à la clavicule. J'fais pas dans le social.

A cette réplique on ne peut plus désagréable, il associa un faux sourire, parodie mordante de ce que les gens appelaient politesse, puis pris son livre et chercha de nouveau sa page.

-C'est le problème avec vous les insurgés vous pensez que vos p'tites gueules enfarinées de guerilleros vous donnent des passe-droit. Surprise, rayon de soleil : vous êtes des ploucs comme les autres, des traîne misère comme les autres. Alors cette pensine pourrait être pour un membre des trois mousquetaires les plus recherchés d'Angleterre, si tu peux pas payer, tu te démerde. Ca fait pas un pli.

Il leva brièvement les yeux et constata que ses propos avaient portés. Le regard brûlant de la jeune femme en disant très long sur ce qu'elle pensait de son alignement politique et cela déclencha chez Tiago un rire rauque:

-Fais pas cette gueule, Moby dick, et grandis un peu. Vous vous battez contre le mal? tant mieux pour vous. Vous avez perdu des proches? triste, mais banal. Vous avez besoin d'armes, de support?

Il rabattit soudainement son livre devant elle et approcha son visage de celui d'Albane jusqu'à ce qu'elle puisse vraiment le regarder dans les yeux:

-Apportez nous du fric. On vit pas de champignons et de grands sentiments, nous. Et ça doit être pour ça qu'on a un taux de mortalité moins élevés que le votre.

Un dernier rictus moqueur et il repartit en arrière, avec la ferme intention de ne plus dire un mot et d'attendre patiemment qu'elle décampe la queue entre les jambes et le laisse finir sa bière en paix. Y'avait quand même pas idée de se la ramener de cette manière du haut de son mètre 55. Il lui en foutrait lui des "échanges". Il avait eu sa part d'échanges, de deals, lors de ses jeunes années, quand il ne comprenait pas encore tout à fait le concept de "mordre avant d'être mordu". Cela lui avait valu des désillusions cruelles, des passages à tabac et un mépris affiché non seulement de la part de ses pairs -aujourd'hui décédés il faudrait qu'il pense à aller pisser sur leurs tombes à ces cons- ou des respectables clients qu'il recevait, trop heureux d'avoir un travail parfaitement effectué et de pouvoir entuber en plus le jeune rookie qui l'avait mené à bien.
Il ne se faisait plus avoir désormais. Nul homme ni femme ne pouvait lui soutirer le moindre mot, geste ou service qu'il ne veuille rendre sans lui donner le prix qui convenait.
Et cette...Blackfish aurait pu commencer à danser la lambada avec des noix de coco sur les seins au milieu de la taverne ou pleurer en lui présentant son enfant nouveau né, cela n'y changerait rien.
Chacun pour sa gueule, c'était la loi de la jungle, et la loi des bas-fonds.

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‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4256
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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En général, à ce stade de l'histoire, la partie la plus difficile était passé. Elle disait « Blackfish » et c'était comme si le monde s'arrêtait ; la personne avec la-quelle elle faisait affaire, était soudain toute à elle. Il était rare qu'elle rencontre de la résistance. Albane bouillonnait. Elle fulminait de rage. Elle venait de se ridiculiser. Mais quelle conne ! Elle aurait dû se douter qu'un type pareil, son nom ne lui suffirait jamais. C'est vrai ça marchait sur les autres ; les pouilleux qui traînaient dans les égouts du chemin de traverse et les misérables qui éraient dans la forêt. Mais ce type-là était d'une autre trempe. Elle s'était plantée. Elle le savait et ça la mettait hors d'elle. Et le pire était probablement que sa rage devait se lire sur son visage et il s'en délectait sans la moindre gène.

« Fais pas cette gueule, Moby Dick, et grandis un peu. Vous vous battez contre le mal? tant mieux pour vous. Vous avez perdu des proches? triste, mais banal. Vous avez besoin d'armes, de support? » Il eut un rire théâtrale et reposa son livre d'un geste tout aussi surfait et approcha son visage si près du sien qu'elle pouvait sentir les relents de bière brune de son alêne. « Apportez nous du fric. On vit pas de champignons et de grands sentiments,nous. Et ça doit être pour ça qu'on a un taux de mortalité moins élevés que le votre. » Et il sa rassis bien confortablement dans on fauteuil, récupéra son livre d'un air nonchalant, sans même lui jeter un regard, convaincu que cette humiliation suffirait à la faire fuir. C'était bien mal la connaître.

Elle garda le silence un instant, se pincantt les lèvres. Peut-être l'avait-il mise à terre quelques instants. Mais il était loin d'avoir gagné. Albane n'en serait pas arrivé si loin si elle n'avait pas su être meilleure que ça. Ho, bien sûr au début ça avait été compliqué. Mais depuis le temps, elle avait appris à assurer ses arrières. Au prix d'un certain effort, elle réussie à calmer la fureur que ce bâtard avait su provoquer chez elle.

Elle bue une gorgée de bière et tapa sa peinte sur la table en le reposant, le bruit du métal résonna dans la salle. Le silence se fit. Elle était consciente des regards qui se tournaient de nouveau furtivement vers leur table. Si elle voulait que le Roi l'écoute, elle devait attirer l'attention du peuple. Un petit rire s'échappa de ses lèvres qui dessinèrent un petit sourire mesquin sur son visage. « Je vois... » fit-elle. « C'est dommage je pensais que tu étais un peu plus malin que ça. Avec ce qu'on m'avait dit de toi, je m'attendais à mieux que quelques insultes. Être fière de ta lâcheté, bon... ça je m'y attendais... » elle jeta un regard circulaire à la pièce avec un rictus dégouté. «  Quand on voit le troue à ras où tu passes ton temps... » Elle reporta son regard sur lui . « Cela dit, quelqu'un d'avisé aurait mieux fait de se montrer plus coopératif avec celle qui a l'ouïe aussi fine, que l'herpès d'une fille de joie est contagieux. »

Elle sentait qu'elle commençait à avoir son attention. Cependant, elle avait mal cerné le personnage et elle se rendait bien conte des risques qu'elle prenait. Après tout, qui sait de quoi ce genre de type est capable... Mais loin de laisser paraître le moindre doute, elle prit un air détaché et but une nouvelle gorgée de sa peinte.

Alors, elle se leva et se pencha à son tour par-dessus la table assez près pour qu'il soit seule à l'entendre. « Vous n'êtes peut-être pas des insurgés, mais vous méprisez du Magister tout autant que nous. » fit-elle à mie-voix. « Et je ne suis pas sûr que cette meute de bâtards galeux qui semble avoir tant de respect pour toi, soit ravie d'apprendre que tu fais affaire avec ceux qui portent la marque.. » d'un léger mouvement de tête elle désigna la salle dans son dos. « Et encore moins avec des salopards comme Augustus Rookwood par exemple... N'est-ce pas ? » Et oui, elle savait. Et, si elle n'était pas certaine de cette information jusque là, le regard qu'il lui lança dissipa ses doutes. C'était comme ça qu'elle l'avait trouvé. Une employée imprudente avait laissé échapper quelques informations compromettantes et l'un de ses informateurs était venue lui murmurer l'info à l'oreille. Ainsi les mots « Bâtard », « mercenaires », « Rookwood » et « chien qui hurle » c'étaient retrouvés dans la même phrase. Des indices trop précieux pour que la fouineuse qu'elle était les ignores.

Un petit sourire entendu s'affiche sur son visage et elle se rassit tranquillement, s'appuyant un peu plus confortablement contre le dossier de sa chaise. « Maintenant que tout est clair entre nous, on pourrait peut-être parler affaire comme deux professionnel respectable ? » Elle lâcha ce dernier mot avec une pointe d'ironie. « Et si on ne trouve pas de terrain d'entente, tant pis. Mais je suis sûr qu'on doit pouvoir s'arranger. » Et à l'intérieur, son cœur battait à tout rompre de peur d'avoir réveillé la bête, mais elle ne laissa rien paraitre. Dans sa manche, sa baguette était prête.


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A la seconde où Albane se pencha vers Tiago, Olliver montra les crocs, un grognement sourd montant du fond de sa poitrine et ses babines se retroussant sur ses dents trop longues pour être ignorées, trop luisantes pour ne pas promettre la mort. Il sentait la tension de son maître, sentait que ce dernier se maîtrisait pour ne pas saisir la donzelle à la gorge et l'étrangler sur place.
Ce ne fut que lorsque la main de Tiago se posa sur sa tête qu'il s'apaisa un peu, continuant de fixer Albane de ses yeux de husky batârd, la pupille dilatée par la rage.
Tiago alluma une nouvelle cigarette et pris le temps de tirer dessus, lentement, patiemment, une attitude qui pour les initiés, signifiait que l'interlocuteur venait de piétiner allègrement la ligne rouge et passait en territoire dangereux.
Puis il se pencha vers elle et souffa sa fumée en direction du visage de la jeune femme avant de dire patiemment, les yeux rivés sur elle.

-On va parler, Moby dick. Comme deux professionnels...mais avant ça va falloir que tu comprennes un truc très simple. Tu vas regarder autour de toi...regardes les, les mecs et les femmes de cette taverne, tu les vois bien? tu les sens bien? Tous ces voleurs, et ces tueurs et ces soudards? Bien. Maintenant tu vas faire marcher ta petite tête et te poser une question: imagines que tu te lèves et que tu leur balance ton pavé dans la marre sur Rookwood. Imagines ça. Et maintenant imagine que moi je me mette à parler, et que je te contredise voire pire : que je demande à ce qu'on foute ton sale cul de menteuse dehors. Qui va-t-on croire? le batard, qui a sauvé les fesses de chacun de ces connards au moins une fois ou le petit poisson dont le nez laisse encore couler du lait?


Il découvrit des dents étonamment blanches et bien plantées pour un homme de sa condition et lui servit son rictus le plus narquois, le plus menaçant, le plus réfrigérant:

-Tu as du cran. J'te l'accorde. Mais retiens ce que je vais te dire, et retiens le bien : la prochaine fois que tu me menaces sur mon territoire, même une allusion...on t'appelleras deadfish. Imprimé, la petite sirène?

Et sur ces mots il posa la baguette qu'il avait tenu tout ce temps dans sa main, sous la table, sur cette dernière, montrant à quel point il avait été proche de la faire cabaner par dessus sa chaise. Ca n'aurait pas été la première fois que quelqu'un mourrait dans une bagarre au chien qui hurle et personne ne causait de problèmes à Tiago. Trop imprévisible. Trop dangereux. La menace plana dans l'air une seconde, puis Tiago se laissa aller en arrière et ferma définitivement son livre avec un soupire cette fois çi las, mais moins agacé. Le business commençait.

-Tu veux parler comme une pro? parlons comme des pros. Mais pas ici.


Il se leva et alla droit vers le bar avant d'alpaguer le patron qui vint prêter son oreille rougeaude à ce que Tiago lui murmura:

-Ca cause beaucoup trop et ça dit de la merde dans le coin. Accepte plus les étrangers pour un moment où ça risque de tous nous retomber sur la gueule, crois moi.
-Des emmerdes avec les marqués?
-Au moins.
-Bien compris.

Tiago hocha la tête et siffla Olliver, rabattant la capuche de son manteau sur sa tête et sortant sans attendre Albane, quelques malfrats lui faisant un signe de la tête alors qu'il sortait dans le froid. Au creux de la nuit, seuls brillaient l'éclat de sa cigarette et de ses yeux. Il marcha quelques pas, puis attendit d'être rejoint par sa nouvelle partenaire pour lâcher:

-On va marcher.

Ils s'enfoncèrent dans la forêt jusqu'à trouver une souche morte sur laquelle Tiago s'assit, Olliver faisant ses dents sur une branche qu'il maltraitait sans merci.

-T'as raison sur deux trucs Moby Dick: j'ai rencontré Rookwood. Et c'est un vrai salopard. Un salopard qui commence à me poser un problème alors ce que je vais te dire, tu vas l'enregistrer et le garder pour toi, parce que dans le cas contraire, je suis hors du business et toi hors de la vie....

Il cracha de nouveau sa fumée et continua:

-Il me veut quelque chose. Je sais pas quoi mais ça pue, cette histoire. Si c'était lié à mon métier, j'aurais été emmerdé avant mais depuis quelques temps j'ai ses deux yeux de serpent mort qui me transpercent le dos où que j'ailles, si tu vois ce que je veux dire. Je sais pas ce qu'il me veut. Mais je sais qu'il me surveille. Et si c'est pas ce que je fais, c'est ce que je suis. Or je suis personne. On m'appelle pas le bâtard juste parce que ça sonne bien...

Il marqua une pause et observa Albane, caressant Olliver tranquillement.

-Si je fais affaire avec toi, crois pas une seconde que ce soit à cause de tes menaces à deux mornilles. A jouer avec des bancs de requin mon petit poisson tu vas te faire bouffer. On va faire affaire parce que j'ai besoin d'infos et toi d'une pensine. Que je veux la vérité sur un...passé, et que les pensines, c'est parfait pour explorer le passé. Alors voilà le deal : on trouve ton joujou, et en échange on s'en sert pour trouver ce que Rookwood sait sur moi et que j'ignore. On cherche...quelque chose. Dans le passé. Qui puisse me faire comprendre.


Il y eut un silence. Puis des mots enfin lâchés après de longues secondes à ne pas vouloir les sortir:

-On cherche ma mère.

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Albane Oswell
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‹ inscription : 08/12/2015
‹ messages : 1031
‹ crédits : moi-même (ui, ui).
‹ dialogues : #993366.
Bastard dogs bite hard (Albane / Tiago) 512664tumblrnsmwv2qHL51sbo0xoo1540

‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4256
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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Il alluma une nouvelle cigarette et lui renvoya sa fumée au visage. Elle ne broncha pas, ne cilla pas. Et pendant qu'il lui balançait sa petite leçon sur les règles territoriales de la mafia sorcière, elle du réprimer un rire moqueur et une forte envie de lever les yeux au ciel d'un air exaspéré. Non, elle n'était pas assez bête pour se lever et balancer ce qu'elle savait à l'assemblée. La soupçonner d'une telle erreur était bien mal la connaître. Albane était bien plus forte que ça. Si elle devait dévoiler le secret de ce fils de rien, elle le ferait à l'abri de regard, comme un murmure lancé dans le noir, elle ferait naitre la rumeur. Elle se dépendrait doucement mais inévitablement, comme un poison indétectable. Et comme une trainée de poudre, elle l'embraserait au moment propice, de quelques mots chuchotés à l'oreille des bonnes personnes. Et alors, elle ferait-naitre le doute même chez ses chiens les plus fidèles. Oui, Albane savait comment détruire la vie de quelqu'un sans le tuer. C'était sans conteste, son talent le plus redoutable. Mais pour l'heure, il valait mieux le laisser croire qu'il avait le contrôle de la situation. Elle se contenta donc d'écouter patiemment ses menaces, tout en se délectant silencieusement de la confirmation de l'information sur la-quelle elle avait tout misé.  Malgré tout, elle ne put s'empêcher de lever les sourcils au sobriquet de « deadfish », on lui avait encore jamais fait.

Quoi qu'il en soit, elle s'était légèrement détendu. Le début de Ce long discours lui avait indiqué qu'elle ne risquait pas d'affrontement directe. S'il avait voulu l'attaquer, il ne se serait pas encombré de paroles inutiles. Oui elle avait bien toute son attention. « Tu veux parler comme une pro? parlons comme des pros. Mais pas ici. » Cette fois, ses sourcils se froncèrent. Elle ne s'attendait pas à ça. S'il décidait de quitter les lieux, c'était qu'il ne voulait pas être entendu ou dérangé. Hors pourquoi accorder tant de précaution, à un deal qui ne semble même pas l'intéresser, mais qu'il est obligé de marchander. Probablement n'avait-il pas assez confiance en elle malgré ses menaces. Il se leva et elle le suivit du regard, il parla au barman d'un air tendu et sortir de la pièce. Là-dessus, elle attrapa sa peinte et la fini d'une traite avant de se lever et de sortir à son tour, sa capuche à nouveau remontée sur sa tête.

Dehors une légère brise soufflait dans les arbres, la nuit était complètement tombée, mais bientôt son regard s'habitua à l'éclat de la lune. La Nocturne qu'elle était se sentait dans son élément, pourtant l'idée de suivre un tueur à gage professionnel dans la forêt lui déplaisait légèrement. Doucement et par précaution, elle fit glisser sa baguette le long de sa manche jusque dans sa main. Il s'arrêta au bout de quelques minutes et s'assts sur une vielle souche. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il enchaîne sur Rookwood aussi rapidement. A vrais dire les raisons qui l'avaient poussé à travailler pour un typer pareil ne l'intéressaient absolument pas. C'était un moyen de pression, rien d'autre. Pourtant, plus le bâtard parlait, plus son histoire éveillait la curiosité d'Albane.  « Or je suis personne. On m'appelle pas le bâtard juste parce que ça sonne bien... » Elle aurait bien répondu que « personne » ça n'existe pas. Qu'on vient tous de quelque part et qu'on est tous quelqu'un. Elle était bien placée pour le savoir, c'était son travail. Mais elle sentait qu'il n'était pas encore temps qu'elle parle. Le plus intéressant arrivait.

« Si je fais affaire avec toi, crois pas une seconde que ce soit à cause de tes menaces à deux mornilles. A jouer avec des bancs de requin mon petit poisson tu vas te faire bouffer. » Elle laissa échapper un petit rire. Elle n'y croyait pas un instant. Non la vérité c'est que si elle ne lui avait pas vraiment fait peur (ce qui était fort probable), c'est qu'elle l'avait impressionné, quelque part. Quelle autre raison y aurait-il pour qu'un mercenaire de premier ordre passe d'un profond méprise à un deal assez important pour qu'il n'en parle que perdu en pleine foret à l'abri de la nuit ?

« On va faire affaire parce que j'ai besoin d'infos et toi d'une pensine.  Que je veux la vérité sur un...passé, et que les pensines, c'est parfait pour explorer le passé. Alors voilà le deal : on trouve ton joujou, et en échange on s'en sert pour trouver ce que Rookwood sait sur moi et que j'ignore. On cherche...quelque chose. Dans le passé. Qui puisse me faire comprendre. » Elle attendit les derniers mots, elle sentait qu'il y avait un dernier mot. « On cherche ma mère. »  Albane ne tenta pas de cacher sa surprise. Il y a quelques minutes, il refusait tout net de la regarder, et voilà que le Bâtard, celui qui n'était rien ni personne, lui confiait soudain le soin de retrouver la personne la plus importante dans la vie d'un homme: sa mère. Elle en resta bouche bée.

Elle mit quelques temps avant de répondre. Elle était debout à quelques mètres de lui, les bras croisé sur sa poitrine, la baguette toujours dans sa main, bien qu'elle savait maintenant qu'elle ne lui était plus d'aucune utilité contre lui. Finalement il leva les yeux vers elle. Elle soutint son regard. C'était le moment de montrer ce qu'elle valait sans menaces. « Très bien. Mais à une condition. Si tu veux vraiment retrouver te mère et ne plus être le fils de rien ni personne, il faudra que ça se fasse à ma façon. » Elle n'avait pas cillé, sa voix était froide et dure mais parfaitement calme. Elle avait déjà fait ça. Elle savait que les gens avaient peur de leur passé, surtout quand ils ne le connaissaient pas. Et elle savait les dangers que cette peur pouvait entrainer. « Je ne m'engage pas sur une enquête qui me mène si près de Rookwood pour que tu te désistes au moment les plus difficiles, les risques sont trop importants. Tu veux la vérité ? Je la trouverais, mais pas de marche arrière. Si on fait ce deal, pas de faux plan, on va jusqu'au bout, quelles que soient les réponses à tes questions. » Elle marqua un temps d'arrêt pour être sûr qu'il avait bien compris.

Finalement elle se retourna et alla s'asseoir sur un tronc proche de l'endroit où le chien s'acharnait sur une branche morte. De sa baguette elle alluma une petite flemme bleu qui se mit à flotter dans les air, l'animal se stoppa, fasciné par la lumière. Elle sortit un carnet qu'elle tapota de trois coups de baguette, et une petite plume à encre ensorcelé de sa poche,  « Déjà, il me faut ton nom, l'endroit où tu as grandi et les gens que tu as côtoyé quand tu étais enfant. Peu importe si ça te semble complètement sans rapport, je m'en fous, tu me dis tout ce que tu peux sur ton enfance et ce que tu sais sur ta mère. Le moindre détail est important. » Elle leva les yeux vers lui, elle était parfaitement sérieuse. Elle n'avait plus de temps à perdre avec des chamailleries pour savoir qui avait le plus de pouvoir. Plus vite elle en aurait fini, plus vite elle pourrait dire adieu à cette histoire et repartir avec ce qu'elle voulait. « Si tu veux que ça marche, il va falloir te montrer coopératif. » Il lui faudrait seulement quelques minutes pour savoir si elle pouvait lui faire confiance, tout dépendait de sa réponse.



Dernière édition par Albane Oswell le Jeu 7 Avr 2016 - 21:16, édité 1 fois
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Tiago n'aimait pas se confier, c'était un comportement aux antipodes de sa personnalité. Il gardait secret ses combats, ses blessures, ses souvenirs. Ses souvenirs surtout. Jamais il ne partageait car dans un monde où la vie ne lui avait pas offert de passé, pas de généalogie, d'arbre dynastique sous lequel se reposer parfois, il n'avait pour bien et pour identité que les souvenirs qu'il avait fabriqué.
Aucun imaginaire n'accompagnait Tiago. Aucun récit relatant ses premiers pas, rien qui puisse lui faire sentir qu'il ait un jour été...voulu.
Alors quand Albane alluma sa loupiote, prit son carnet et sortit une plume, il se sentit aussi mal à l'aise que si elle venait de lui proposer une ablation des reins.
La jeune femme du sentir sa tension car son regard sombre se fit sévère alors qu'elle l'enjoignait à se montrer "coopératif". Coopératif : ça aussi c'était un mot que Tiago n'avait jamais bien intégré.
Pourtant, il devait le faire, lui parler, à cette parfaite inconnue, de choses que personne n'avait le droit de savoir parce que personne n'était assez proche de lui pour avoir droit au privilège de le voir incertain. De découvrir à quel point il manquait de repères, comme un bateau sans ancre dérivant au gré des courants.
Le mercenaire fixa son regard sur la cime des arbres, au lieu de le baisser, une attitude qu'on souvent les personnes honteuses ou embarassées. Il ne voulait pas avoir l'air honteux, alors au lieu de baisser les yeux, il les leva très haut, pour apercevoir le ciel et se donner un faux air de nonchalance, celui de l'homme à qui tout cela importe bien peu et qui n'a rien à prouver. C'était un bien piètre artifice et il le savait. Mais c'était le seul qu'il avait. Celui là et le fait de caresser Olliver derrière les oreilles, comme pour l'apaiser, alors que c'était lui même qu'il cherchait à calmer.

-Mon nom c'est...Tiago. Blacksmith. Blacksmith c'est pas mon vrai nom juste le nom de la rue dans laquelle y'avait l'orphelinat...on était tous les "gosses Blacksmith". Aucun lien de sang, juste...on créchait dans la même baraque, au 17. On avait été élevé par la même femme, Miss Gouttesec. Elle était...généreuse et elle nous vendait pas, elle. On était ses mômes, mais elle pouvait pas nous adopter. T'imagines le bordel...elle avait...60 ans quand je suis arrivé, elle a dit que j'avais..une semaine. Peut-être un peu plus, deux semaines? C'était en 1968, j'ai 34 ans. Je sais pas quand est mon anniversaire mais c'est aux environs de Décembre. Elle m'a dit mi-décembre. Je suis arrivé le 23. Et ma mère...

Il hésita.

-J'ai pas posé la question. Pas beaucoup. Si elle m'a laissé là c'est qu'elle voulait pas de moi. J'allais pas chercher une personne qui m'avait basardé dans une baraque commune à deux semaines. Mais Gouttesec quand j'ai eu 11 ans, elle a voulu m'en parler un peu, parce qu'elle...elle disait que ma mère m'avait pas lâché de gaieté de coeur. Qu'il y avait un truc à l'époque qu'elle lui avait dit et que ma mère m'aurait gardé. Elle perdait déjà la mémoire la mère Gouttesec, ça commençait déjà, elle s'est pas souvenue de ce que ma mère lui avait dit mais elle s'est souvenue que ça avait rapport avec le fait d'être prudent. Elle m'a dit d'être prudent à Poudlard. Et elle a dit que ma mère avait...enfin que je lui ressemblais. Mais que la voix était différente. Un accent du sud, un truc qui fait rouler les "r", mais quelque chose de chaud, elle a dit. Pas de l'Est. Du Sud. Elle m'a dit qu'elle était belle et...c'est tout. Une belle gamine du sud qui roulait les R et avait mes yeux. C'est tout.

Plus il fouillait dans sa mémoire plus Tiago oubliait Albane. C'était comme si tout avait besoin de sortir, maintenant et ici. Comme un besoin de faire le vide, de se vider entièrement.

-Les gosses de la maison on a tous pris des chemins différents mais les grands s'occupaient des petits, les petits couvraient les grands quand ils gagnaient un peu de fric au black...y'avait beaucoup de gosses au début et vers la fin, moins, parce que certains étaient adoptés, d'autres étaient majeurs, et puis Gouttesec...elle vieillissait, quoi. Moi j'aimais pas...les groupes. Mais y'avait Yuna. Une asiat', bronzée, avec les yeux noirs comme deux bouts de charbon et une main atrophiée. J'crois que c'est pour ça que ses parents l'ont abandonnée. Mais elle se débrouillait comme une chef pour tout gérer, j'lai jamais vu lâcher un seul truc. Y'avait Carlos, un petit mec des quartiers des forgerons qui avait fui de chez lui quand son père l'avait menacé avec sa baguette et puis y'avait Billy. C'était le plus grand d'entre nous, il avait 17 ans, il sortait de poudlard et il était roublard, il faisait le mur...il avait toujours ce drôle d'air quand il me regardait j'crois qu'il voyait quelque chose en moi. J'sais pas quoi. J'sais pas où il est maintenant. C'était un grand échala roux avec les dents du bonheur, il était à Serpentard. Yuna a été à Serdaigle. Elle, elle a un salon de thé dans une autre partie de la ville. Carlos est mort. Il a été tué dans une bagarre de rue. Les autres je sais pas. J'ai pas cherché.

Il triturait ses mains désormais et se rendit compte qu'il avait involontairement et inconsciemment tourné les yeux vers le sol.
Furieux contre lui même il se redressa et renifla avant de passer une main devant son visage pour en écarter une tresse qui lui tombait devant les yeux.

-J'ai rien d'autre. J'ai pas d'objet...juste, peut-être, si, Gouttesec a dit que ma mère m'avait appelé comme mon grand père. C'est tout. Tu parles d'une piste.

Pour la première fois de la soirée, il eut un sourire qui n'était ni condescendant, ni mauvais, juste déçu, amer. Il était dépité de voir à quel point son identité n'était que fragmentaire, et il se souvint avec acuité de la raison pour laquelle il n'aimait pas évoquer le sujet.
Ca lui faisait mal.

-J'suis aussi coopératif que possible...mais j'ai rien de plus. J'ai même pas un prénom. Que dalle. Elle...était juste jeune et..paumée et elle me ressemblait.

Il soupira, la voix rauque de dépit:

-Et elle roulait les "r".


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‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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Elle s'attendait à ce qu'il ait une autre remarque désobligeant pourtant il ne discuta pas, il ne broncha pas. À vrai dire il avait soudain l'air gêné. Pourtant, il se lança d'emblée dans son récit et instinctivement elle se mit à griffonner dans son carnet. D'abord avec un ton relativement détaché et puis, au fur et à mesure qu'il lui racontait son histoire, son regard se faisait plus vague. Albane l'observa tout du long de son récit, mais pas une seule fois il ne croisa son regard. Elle sentit percer l'embarras dans sa voix puis une pointe te tristesse.

Son attitude changea, il commença jouer avec ses doigts d'un air nerveux, les yeux au sol. Peu à peu, le chien meurtrier laissa apparaître l'homme meurtrit et Albane le vit soudain; Las, seul et fatigué. Elle vit le Bâtard disparaître, Tiago Blacksmith lui sembla être une toute autre personne. Elle fut soudainement prise de sympathie pour lui. Elle le comprenait beaucoup mieux qu'il ne pouvait l'imaginer. Elle savait ce que c'était de ne pas avoir de racine, d'encrage. Elle en avait eu fut un temps, mais la guerre les lui avait violemment arrachés, et aujourd'hui plus rien de ce qu'elle était autre fois n'existant. Elle serait la dernière Oswell. Si c'était la guerre qui avait tout pris à Albane. C'était la vie qui n'avait rien donnée a Tiago. Mais au fond, quelle différence cela faisait-il à présent ? Après tout était deux pauvres âmes à la dérives, chacun a la recherche d'un morceau d'un morceau perdu de lui-même.


Il eut un sourire amer et le cœur d'Albane se sera. Elle avait toujours refusé  de laisser entrer ses émotions dans ses affaires, mais cette fois-ci, c'était plus fort qu'elle. Elle s'efforça cependant de garder une expression neutre. Mais quand un sourie amer se dessina sur le visage de Tiago, elle ne put retenir le tristesse, qui se fit lisible sur ses traits. Il avait détruit toute la colère et la force qu'elle avait dû rassembler pour le défier, il l'avait ramenée à sa propre condition. Sans même s'en rendre compte, il avait brisé l'armure froide et dure de Blackfish. « J'suis aussi coopératif que possible...mais j'ai rien de plus. J'ai même pas un prénom. Que dalle. Elle...était juste jeune et...paumée et elle me ressemblait. Et elle roulait les "r". »Acheva-y-il dépité. 

Il leva les yeux vers elle, elle baisse vivement les sien sur son carnet. Elle savait qu'elle l'avait poussé dans ses retranchements, qu'elle l'avait forcé à s'ouvrir, qu'elle avait forcé le passage dans un lieu qui n'était qu'à lui. Probablement n'avait il jamais parlé de tout ça à qui que ce soit. Elle se sentit stupide et lâche de se servir de ça à des fins purement personnelles. Ironique de la part de quelqu'un qui vit en fouillant dans le passer des autres. Mais, c'était toujours pareil, elle était subitement envahie par ce sentiment de honte, de lâcheté. Qui était-elle pour s'immiscer dans la vie de quelqu'un et s'en servir contre lui ? En général elle rejetait rapidement sa culpabilité dans un coin de son esprit, se disant que c'était un mal nécessaire, qu'elle n'avait pas le choix. Mais cette fois c'était différent. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, ni comment, mais Tiago l'avait touché d'une façon différente des autres personnes pour qui elle avait travaillé. Peut-être par sa franchise, peut-être par la façon, qu'il avait, de cacher son passé derrière un masque de violence et de froideur, un peu comme elle. Elle fit mine de continuer à écrit, le temps de reprendre ses esprits. Puis elle ferma son carnet d'un geste assez vif.

 «  Moi je trouve ça pas si mal. » Commença-t-elle. Elle leva les yeux vers lui, il avait l'air perplexe. Elle se leva d'un mouvement fluide. « On sait à peu près d'où elle vient, Espagne ou Italie. Mais plutôt Espagne, Tiago c'est pas un nom Italien. On connaît approximativement son année de naissance : ta madame Gouttesec avait l'air de dire qu'elle était très jeune. Pas plus de 25 ans donc. Et encore je taille assez large... à mon avis elle avait peut-être à peine 20 ans, quoi qu'il en soit elle a dû naître aux alentours de 45... Si elles ont pu discuter ça signifie que malgré ses origines étrangères elle comprenait et parlait l'anglais correctement, on peut en déduire qu'elle était assez instruite, l'apprentissage des langues n'était pas encore très rependu ; peut-être même qu'elle à étudié en Angleterre. » Elle s'arrêta un instant pour jauger sa réaction. Il devait soudain se rendre compte qu'il avait bien plus d'informations qu'il le croyait. « Évidement ce n'sont que des suppositions. Mais ça resserre déjà pas mal le champ de recherches. En plus les autres gamins de l'orphelinat peuvent avoir étés témoins de quelque chose. Surtout ceux qui étaient assez grands pour se rappeler de ton arrivée. Je pense qu'on devrait rendre une petite visite à cette Yuna, vu que tu sais où la trouver.. »

Elle devinait ses pensées: s'ils avaient su quelque chose ils lui auraient dit, après tout ils avaient grandi ensemble. « Règle numéro un Tiago: les gens mentent. »  Fit-elle, d'un ton résolu. Dans ce genre d'histoire, les non-dit venaient très souvent des proches, il était probable que celle-ci ne fasse pas exception à la règle. « Et s'ils ne se souviennent pas des détails, on aura la pensine pour vérifier. »  Enchaînât-elle. Elle ne perdait pas le nord, maintenant qu'elle avait retrouvé ses esprits. Elle ne devait pas oublier ses propres objectifs. Elle n'était pas là par altruisme, ce n'était pas un service gratuit, c'était un contrat, il ne devait pas l'oublier non plus.

« j'ai déjà travaillé avec moins que ça, crois moi.» fit-elle en s'avança un peu plus vers lui. « Albane. » dit elle en lui tendant une main qui se voulait sympathique, un léger sourire au coin des lèvres. Il s'était ouvert, elle se devait bien d'en faire autant. Si elle voulait que ça marche, il fallait qu'il ait confiance en elle. Du coin de l'oeil elle vit le compagnon à quatre pattes de Tiago l'observer d'un œil curieux et attentif. Après tout, elle avait toujours eu du succès auprès des bêtes.




Dernière édition par Albane Oswell le Lun 11 Avr 2016 - 0:06, édité 3 fois
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Fort heureusement pour lui, Tiago avait appris à cacher ses émotions trop violentes parce que la surprise qui le traversa lui aurait dans le cas contraire donné la tête d'un poisson globe en plein gonflement.
Cette fille, dont l'écriture rapide, sèche, penchée, et dont l'attitude bravache lui avait d'abord inspiré un mépris plus qu'évident, s'affirmait à présent, parlant d'une voix qui gagnait peu à peu en assurance, en conviction. Elle connaissait son métier, c'était plus qu'un métier, c'était un instinct, un talent profond et viscéral, aussi naturel pour elle que pour Tiago de traquer et tuer.
Elle avait conclu de ce que Tiago considérait être de maigres information, une mine de pistes, et même si le mercenaire refusait d'y croire trop, même s'il n'avait pas envie de s'autoriser à rêver de quelque chose par trop impensable, par trop irréel, il fut pris d'une bouffée inhabituelle de détermination égoïste.
Il avait envie de la suivre, et de lui trouver sa foutue pensine. Pour qu'ensuite ils puissent se lancer sur les pas minces et presque effacés de tous ces fantômes dans le noir, ceux que Tiago avait toujours cherché à distinguer sans y parvenir.
Elle était bonne. Elle était honnête, et déterminée. Alors dans un mouvement d'instinct, il se leva et pris la main qu'elle lui tendait. Elle était toute petite cette main, mais ferme et décidée. Il s'autorisa un rictus en coin, celui qui lui donnait souvent l'air arrogant ou dédaigneux mais qui pour les habitués était plus un réflexe, une manière de montrer une palette variée d'émotions allant du respect à l'amusement, ou la rage:

-Tiago. Mais ça j'suppose que t'avais compris.

Ils se fixèrent. Un seul détail titillait Tiago dans le discours de la jeune femme. L'éventualité qu'un membre de sa "famille" ait pu lui mentir. Lui dissimuler quelque chose. Gouttesec et Carlos étaient morts, ne restaient de ses "proches" que Yuna et Billy. Mais aucun des deux n'aurait pu...Yuna et son franc parler, sa manière de le regarder sévèrement et de lui donner toujours un peu plus au diner vu l'énergie qu'il brulait dans la journée, Billy et sa silencieuse approbation, son discret soutient dans les moments fatidiques : premier jour à Poudlard, puis retour des vacances au terme de la première année, attente patiente alors que Tiago étudiait l'orthographe et lisait à la lueur des bougies jusque tard la nuit...
Pas eux, tout le monde aurait pu savoir mais eux?
Eux non.
Il en était convaincu, persuadé, bien que sa croyance en l'humanité soit mince voire inexistante, que certaines personnes pouvaient encore être dignes de confiance. Peut-être moins que ce que l'on pouvait compter sur les doigts d'une main. Mais quelques unes. Il relâcha la main d'Albane et la sonda des yeux. Son regard était sombre mais brûlait d'un feu qu'il avait remarqué à la première seconde et, à défaut d'apprécier, avait noté. Désormais il était tenté de considérer cette étincelle de rébellion, d'anti-conformisme et de culot comme un atout plus que comme une preuve de jeunesse et de naïveté.

-...On va aller chercher ta pensine. T'as de la chance, je sais exactement qui aller voir pour ce genre de commission. Mais j'te préviens il est pas commode.

Il savait bien que dans sa bouche "pas commode" laissait présager le pire, vu son propre caractère. Mais elle avait voulu, elle aurait. Alors, il leva le nez vers le ciel, alors qu'il recommençait à pleuvoir et rabattit sa capuche sur son visage tanné. Olliver vint lui tourner autour, lui mordillant la main et Tiago lui assena la réplique qu'il lui réservait toujours dans ces situations:

-Hey tu mords, je te mords. Va plutôt dire bonjour à notre nouvelle partenaire Albane.

Olliver sembla rechigner et Tiago insista:

-Allez, vas-y mon gars. Paw.

En entendant l'instruction, le chien vint s'asseoir devant Albane et tendit une patte avec laquelle il tapota la cuisse de la jeune femme jusqu'à ce qu'elle consente à se baisser et à la serrer. Satisfait, le chien retourna près de son maître, et se laissa caresser. Tiago eut un sourire malicieux, presque dissimulé par sa capuche puis lâcha:

-Allez fini de rire. tu me suis, tu évites de parler à tord et à travers...quant au reste...j'espère juste que t'as de bons réflexes. Bon, prends ma main.

Il tendit la sienne, mate,  et prit celle d'Albane. Aussitôt, il y eut un crac sonore alors que Tiago refermait son autre main sur la fourrure d'Olliver et transplanait, les faisant atterrir dans une partie animée du Londres Moldu. Les enseignes lumineuses brillaient dans tous les coins et les gens restaient flaner de plus en plus tard suite à l'arrivée des beaux-jours, bien que cette soirée ne pas particulièrement belle. La petite impasse était en effet à deux pas de Picadilly et étonnamment mal éclairée vu la situation géographique de l'emplacement.

-Rien de mieux que le Londres Moldu pour pas se faire emmerder. T'as pas idée de la faune qui y vit et si tu crois savoir, laisse moi te dire : t'as encore rien vu Moby Dick. Allez, bouge tes fesses, on va au quartier chinois.

Ils marchèrent un moment jusqu'à atteindre les fameuses portes de cette portion de la ville dominée par la diaspora asiatique. Situé en plein coeur de la ville, le quartier chinois était délimité par deux arches rouges et l'une d'entre elle, celle que franchirent Tiago et Albane, jouxtait un restaurant orné d'un dragon de plastique et de métal, décoration géante semblant ramper le long du mur. Partout, des chats porteurs de chance oscillant la patte derrière les vitrines, des boutiques bariolées, des instituts de beauté, des pharmacie aux enseignes écrites en anglais et en mandarin et, dans une ruelle éclairée uniquement de lampions rouges, une petite maison. Une maison. Il était rare à Londres même, très rare, de trouver autre chose que des immeubles ou les villas cossues de Notting Hill. Mais cette maison de bois, devant laquelle un shar-peï dormait comme un bienheureux sous un auvent de taule, était bel et bien là.

-Bon.Accroches toi au pinceau, on retire l'échelle,
marmonna Tiago.

Il passa près du chien qui se mit à grogner, puis à remuer de la queue alors qu'Olliver venait le renifler, indiquant que les deux animaux se connaissaient. Tiago les laissa à leur affaire et entraîna Albane à l'intérieur. Dire que la maison, ou ce qui semblait plutôt être une apothicairerie, était bordélique aurait encore été euphémistique. C'était le pire capharnaum possible et imaginable.

Tiago fit une moue irritée lorsque la clochette de l'entrée les annonça et appela:

-He Tien!

Pas de réponse.

-HE TIEN BORDEL DE MERDE JE DOIS VENIR TE CHERCHER DANS TON PIEU?!
-VA TE FAIRE FOUTRE PETIT CON! répondit une voix à l'accent chinois prononcé.

Un vieil homme sortit de l'arrière boutique et jeta à la tête du mercenaire un vase qui vint s'écraser juste derrière sa cible, Tiago se baissant habilement et poussant Albane sur le côté.

-PETIT INSOLENT! AH CA A UNE PAIRE DE COUILLES ET UNE GONZESSE CA VIENT ME FAIRE CHIER CHEZ MOI! PETIT CON JE T'EN FOUTRAI MOI! JE T'EN FOUTRAI!

Et vlan, un vase, et vlan une lampe, et vlan, des fioles de toutes sortes. Puis le vieux s'arrêta soudainement.

-Tu veux quoi cette fois?! tu as vu l'heure?!
-Si tu voulais un 9-17, fallait pas verser dans la contrebande Papi.
-Ne m'appelle pas papi! respecte un peu tes aînés espèce de...
-Petit con je sais.

Tiago sourit et s'approcha avec de considérer le vendeur avec une sorte de patience amusée.

-Bon, tu me salues ou tu me craches à la gueule?

L'autre grommela et finit par lui donner une étreinte vive et brève.

-Tu me fais chier Tiago tu me fais chier! un autre que toi je lui aurais mis de la poudre de dragon feu d'artifice dans le nez!

Il prononçait Tiago "tiako", et cela ne semblait pas géner le principal intéressé.

-Bon qu'est ce que tu veux?!
-J'ai besoin d'une pensine.
-Une pensine! tu te fiches de moi! tu crois qu'on trouve ça dans le nid d'un lutin!
-C'est pour Blackfish. L'insurgé. La voix de la résistance. Ca doit te dire quelque chose.
-Tu me crois sénile, hein? hein? hein? je sais qui c'est! mais le petit poisson combattant, s'il veut quelque chose il n'a qu'à venir et avec de l'argent hein! avec de l'argent! Ah tu me fais chier Tiago toujours plus compliqué que la moyenne! toujours plus exigeant! il est où ton Blackfish? c'est quoi cette arnaque.
-Eh ben je vous laisse faire connaissance, lâcha Tiago d'un air plus qu'amusé en révelant Albane derrière lui.

Le vieux He Tien fit une tête plutôt comique, la pointa du doigt et sa moustache frémit:

-C'est elle? c'est elle Blackfish? c'est elle qui veut une pensine? tu l'as regardée? on dirait un bébé shar-peï, tellement elle est jeune! et elle veut une pensine! et elle combat les fils de merde que sont les mangemorts! votre génération est complètement folle! tu m'entends Tiago? tu m'écoutes? Ecoutes moi quand je te parles, bon à rien!
-Ouais ouais, j'técoutes He Tien. Bon tu vas la saluer ou tu continue à nous la jouer taliban?
-Taliquoi?
-Rien, ça veut dire macho.
-Je suis pas un ma-cho moi! tu dis ça pour qu'elle me trouve stupide avoues le! ah,quand je pense que tu était poli il y a encore dix ans!

Il frémit d'indignation et se dirigea vers Albane alors que Tiago étouffait un sourire dans sa main. He Tien se planta devant Albane et l'inspecta:

-Donc c'est toi la voix qu'on entend que lorsque personne n'écoute. Qu'est ce que tu fiches avec ce vaurien sans respect?! et pourquoi tu veux une pensine?! hey! attention hein! pas d'argent, pas d'objet! c'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace! allez parle, le poisson!

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Albane Oswell
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‹ liens utiles :
‹ âge : 25
‹ occupation : héroïne de guerre pour avoir lutté pendant huit ans au sein de l'Ordre du Phénix puis de l'insurrection. On me connait aussi sous le nom de Blackfish, informatrice au coeur d'un réseau particulièrement étendu; co-fondatrice de l'émission Potterwatch et militante active qui n'hésitait pas à dénoncer les manipulations publiques du gouvernement de Voldemort, la collaboration des médias, ainsi que tous ceux qui avaient des choses à se reprocher et dont j'avais déniché les petits secrets. Si j'ai arrêté l'émission, je n'ai cependant pas fini de fouiner dans les affaires des autres et surtout celles du gouvernement. J'ai acquis un statut de journaliste indépendant et le scroll est pour le moment mon seul support, mais ça ne va pas durer, j'y travaille...
‹ maison : Poufsouffle
‹ scolarité : 1989 et 1996
‹ baguette : actuelle n'était à l'origine pas la mienne mais j'ai tué son ancienne propriétaire et quand j'ai ramassé son arme l'utiliser m'a paru la chose la plus logique à faire. Elle mesure aux alentours de 23 cm, il semblerait qu'elle soit en bois de prunellier, probablement contenant du dragon, mais je ne suis pas certaine de sa composition. Elle est bien plus rigide que mon ancienne baguette de cèdre et crin de licorne dont je n'arrive maintenant plus à me servir.
‹ gallions (ʛ) : 4256
‹ réputation : il ne faut pas tenter de me cacher des choses. Que je sais tout et que ce que je ne sais pas encore, je le découvrirai bientôt. Si Blackfish et une figure de la résistance très respectée par la majorité de la population, mes anciens camarade rebelles ont un avis plus mitigés à mon égard... On dit que je serai prête à faire tout ce que je condamne pour arriver à mes fins: mentir, voler, tuer; que j'ai été dévoré par la haine. Après tout je suis une terroriste.
‹ particularité : prête à faire tout ce que je déteste et dénigre pour arriver à mes fins. Au point que j'en viens à me détester moi-même. Voler, mentir, trahir, me servir d'autrui comme un outil, parfois même de mes amis... "La fin justifie les moyens", c'est ce qu'on dit.
‹ faits : je vis avec le poids de mes actes sur la conscience particulièrement ma participation à l'attaque d'Herpo Creek, mais aussi la mort de mon petit frère dont je me considère responsable. Si certain de mais camarades héros de guerre estiment que je ne mérite pas ce titre, qu'ils sachent que je suis bien d'accord avec eux. Mais je suis libre et je travaille d'arrache pied à mes divers enquêtes pour oublier que je ne suis toujours pas capable de marcher sereinement dans la rue.
‹ résidence : dans un appartement pas bien grand sur Diagon Alley, mais il s'agit plus d'une espèce de bureau improvisé, constamment en bordel, que d'un véritable lieu de vie. Le seul endroit que je considère un peu comme chez moi et où je me sens réellement en sécurité c'est chez Tiago.
‹ patronus : Un grand ban de poisson argentés, c'est de la que je tien mon surnom de Black Fish.
‹ épouvantard : Thomas, moldu de dix-huit ans à peine que j'ai envoyé à la mort et qui revient régulièrement me hanter en pensée. Il a le regard vide et me demande constamment pourquoi je l'ai tué lui et pas l'autre.
‹ risèd : Cédric et moi. On boit une bière au beurre sous le porche de la maison de ma mère à Loustry. Mais Cédric est mort, la maison est détruite, ma mère ne reviendra surement jamais, et la Bière-au-Beurre est devenue beaucoup trop cher.
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Elle l'avait suivit sans broncher, intriguée de la tournure rapide que prenait l'affaire. Elle s'était laissée emporter dans le tourbillon du transplanage d'escorte. Atterrir à Piccadilly l'avait plus que surprise. Voir Tiago et sa dégaine de sorcier assassin au milieu de la foule de moldus qui se pressaient dans cette zone de la ville était à la limite du grotesque et elle avait du réprimer une remarque moqueuse de peur de froisser le sensible amour propre de son nouvel associer. Puis elle l'avait suivit vers le quartier chinois, perplexe mais curieuse de voir ce qu'il lui réservait.

En entrant dans la boutique, Albane se serait attendu à tout mais probablement pas à la scène qui suivit. Le vieillard colérique à qui appartenait la boutique relevait plus du cliché qu'autre chose et elle eut l'impression que Tiago se moquait royalement d'elle en l'emmenant ici. Le vieux grincheux balançait des objets en tout sens, en hurlant. Pour sa part, elle lui aurait bien balancé un sortilège d'allégresse histoire de le détendre un peu. Mais là encore elle préféra s'abstenir. Tiago entra finalement dans le vif du sujet : sa précieuse pensine. « C'est pour Blackfish. L'insurgé. La voix de la résistance. Ca doit te dire quelque chose. » « Tu me crois sénile, hein? hein? hein? je sais qui c'est! mais le petit poisson combattant, s'il veut quelque chose il n'a qu'à venir et avec de l'argent hein! avec de l'argent! Ah tu me fais chier Tiago toujours plus compliqué que la moyenne! toujours plus exigeant! il est où ton Blackfish? c'est quoi cette arnaque. »


Tiago la désigna d'un mouvement de la tête. Elle le fusilla du regard. Comment ausait-il révéler son identité à un parfait étranger ? Elle ne chercha pas à cacher son énervement. Il y avait certaines choses qu'il allait falloir mettre au point avec le mercenaire. La première, on ne révèle jamais son identité sans son accord. Quel que soit la personne, peut importe s'il lui faisait assez confiance pour lui confier sa propre vie, ce n'était pas le problème d'Albane. Elle était seule et unique juge de ceux à qui elle pouvait faire confiance. Certains de ses propres informateurs n'avaient jamais vus son visage, ce n'était pas un assassin des bas fond qui allait chambouler ses règles.

Le dénommé He Tien la regarda un instant sans rien dire, la reluquant des pieds à la tête. Il la désigna du doigt, ce qui ne fit qu'énerver Albane d'avantage. Et pour couronner le tout il se mit à parler d'elle comme si elle n'était pas là. Si c'était une blague, c'était loin d'être drôle, elle était à deux doigts de regretter d'avoir suivit se bâtard sans rien dire. Cependant, elle ne chercha pas à réprimer son amusement quand il s'en prenait à Tiago. Tout d'un coup l'assassin professionnel était beaucoup moins intimident [color:b96e=cc0000]« Donc c'est toi la voix qu'on entend que lorsque personne n'écoute. Qu'est-ce que tu fiches avec ce vaurien sans respect?! et pourquoi tu veux une pensine?! hey! attention hein! pas d'argent, pas d'objet! c'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace! allez parle, le poisson! » Fit le vieux contrebandier quand il daigna enfin s'adresser à elle.


« Moi aussi j'suis ravie de vous rencontrer. » Répondit-elle sent camoufler son cynisme. De l'autre côté de la pièce, Tiago ricana. « Et toi, va falloir qu'on mette deux trois trucs au clair sur mon anonymat. » fit-elle à son adresse d'un ton cassant. Elle reporta son attention vers He Tien. « Allez savoir pourquoi j't'raine avec lui, il parait que j'ai un don avec les animaux... » dit-elle avec un haussement de sourcil ironique. He Tien partit d'un grand rire « Je l'aime bien, en fait ! Elle a du répondent ! » dit il en se tournant vers Tiago . [color:b96e=cc0000]« Ban et la pensine alors, c'est quoi cette histoire ? Pourquoi les insurgés auraient besoins d'un truc pareil ? » Albane se renfrogna, elle n'aimait pas qu'on lui pause trop de questions et encore moins avoir des contes à rendre. « La raison pour la-quelle j'en ai besoin, elle ne regarde que moi. Mais ce n'est pas pour l'insurrection, c'est pour une affaire disons... plus personnel. » Elle jeta un coup d'oeil en direction de son nouveau partenaire. « Mais vous,  vous êtes contrebandier. C'est pas votre boulot de poser des questions, c'est plutôt le mien en général. » Ajoutat-elle avec son rictus le plus insolent.

Elle savait qu'elle aurait probablement du garder cette dernière remarque pour elle. La réaction de He Tien ne se fit pas attendre. Son visage se figea un instant, abasourdit qu'on ose lui parler sur ce ton et son teint vira à l'écarlate. « Mais elle se fout de moi en plus ?! Ça veut une pensine et ça vient m'insulter chez moi ? » Hurla-t-il hors de lui. Il attrapa une assiette posée à côté de lui et la jeta à la figura d'Albane. Elle l'évita seulement de quelques centimètres en se penchant vivement en avant. « Ok, on a peut-être pas besoins d'en arriver là ! » fit-elle en levant les mains dans un geste qui se voulait apaisant, mais déjà une nouvelle assiette volais dans sa direction. À l'autre bout de la pièce Tiago au un nouveau rire sonore. Albane lui jeta un coup d'oeil exaspérer et celui qu'il lui rendit était éloquent. Ça voulait dire  "Démerde toi, Moby Dick." Et alors qu'elle esquivait une nouvelle assiette, elle sortie sa baguette d'un mouvement particulièrement rapide et la cinquième assiette s'arrêta en plein vol et alla tout droit s'écraser au sol. Le visage de He Tien se décomposa quelque part entre la stupeur et la rage. Albana posa sa baguette sur la tablette à sa droite pour montrer qu'elle ne contait pas s'en servir plus que ça, et leva de nouveau les mains dans une incitation au calme.

« Je pense qu'on doit pouvoir trouver un terrain d'entente. » dit-elle d'un ton circonspect. À la porte des deux chiens étaient venus voir ce qui avait bien pu provoquer un tel remue-ménage. « C'est vrai, j'ai pas d'argent. » Admi-elle. « J'ai même pas d'objet de valeur à t'échanger... » «  Et tu crois que je vais te trouver une pensine ? Gratos ? Et pourquoi pas un retourneur-de-temps tant que t'y est ? » « Ma fois ça pourrait toujours être utile... » répondit la jeune femme dans l'espoir de détendre un poil l'atmosphère, mais quand elle vit le regard de son interlocuteur elle se pressa d'enchaîner. « Ok, ok. C'est vrai, j'ai rien à donner. Mais vous voyez le molosse grincheux derrière vous ? » D'un signe de tête elle désigna Tiago. Accoudé nonchalamment au comptoir il regardait la scène avait intérêt, un sourire goguenard sur le visage.. « Vous avez l'air de bien le connaître, non ? Lui non plus il voulait pas faire affaire avec moi au début. Mais v'voyez j'ai réussi à le convaincre. Tellement qu'il m'a amené ici. » Elle marqua une pause. Derrière son regard suspicieux, He Tien avait l'air relativement intrigué, ce qui était plutôt encourageant pour elle. « Vous savez qui je suis. Réfléchissez bien... Doit bien y avoir un truc que je peux faire pour vous en échange de ce service ? Je suis pas là pour me foutre de vous, Blackfich paie toujours ses dettes. J'ai une réputation à tenir.»

Elle se redressa légèrement et pris une profonde inspiration. Elle sentait que ce type était probablement sa dernière chance d'obtenir ses qu'elle voulait, il fallait la jouer fine. He Tien n'avait pas l'air d'un mauvais bougre. Seulement d'un type qui s'inquiète avant tout de sa propre sécurité et d'avoir quelque chose à ses mettre sous la dent pour lui et son chien, au moins une fois par jour, comme beaucoup d'autres. « Alors, je comprends les raisons qui vous poussent à demander de l'argent. Mais moi j'ai besoin de cette pensine, c'est important, et de l'argent, j'en ai pas. Je viens avec ce que j'ai, c'est-à-dire moi-même et mes talents personnels. Vous, vous êtes contrebandier : vous vendez des objets rares en échange d'argent. Moi je vends des informations et des services en échange d'autres informations et d'autres services. Si ça vous interesse tant mieux, je suis disposé à voir ce que je peux faire pour vous. Si non tant pis, je m'en irais. J'ai mieux à faire que de me battre à coup de vieillerie chez un contrebandier miteux à China Town.»
Elle jeta un œil en direction de Tiago, en espérant qu'il finirait par intervenir en sa faveur. Après tout, lui aussi il la voulait cette pensine. « Mais si vous me donnez ce dont j'ai besoin, vous rendrez aussi un grand service à un vieil ami. Au pire voyez ça comme un investissement. Je suis sûr que Tiago aussi se porte également garant pour vous rembourser la dette qu'on vous devra si vous nous aidez.» Et toc ! Elle avait prononcé ces dernières phrases en  regardant Tiago cette fois. Il avait joué à révéler son identité pour ensuite la laisser de débrouiller, il ne s'en tirerait pas si facilement. Il s'était embarqué dans cette histoire avec elle, hors de question qu'il la laisse couler toute seule.



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