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Les fleurs du mal


(DON JUAN) ♱ « Les fleurs du mal, les fleurs de lys, perdent leurs pétales. »

Theoden. Le prénom tourbillonne dans ton esprit tourmenté, le prénom résonne à tes oreilles, dans le silence de la demeure familiale dont tu occupais le dernier étage, à l’instar d’un petit appartement indépendant. Burke, le garçon vers lequel ton père tenta de t’envoyer, plus jeune. Un nom avec du prestige, un nom synonyme de charisme. Il était persuadé que lui, plus qu’aucun autre, saurait te faire fondre, abattre tes barrières. Il ne s’attendait sans doute pas à vous voir vous chamailler, inlassablement, vous envoyer sur les roses, vous déchirer verbalement. Incompatible et pourtant chat-souris. A rôder dans le même monde, frôler les mêmes ambitions, les mêmes défauts, sans jamais vous comprendre.

Theoden. Ca frôle ton cou, ça siffle sur ta peau, ça griffe ton coeur. Tu ne te souviens plus vraiment de ce dérapage, tu ne sais plus tout à fait ce qu’il a subit dans tes bras, ce qu’est devenue sa chemise sous la hargne de tes ongles. La pulsion de tes lèvres sur les siennes. Tu ne penses pas avoir eu beaucoup d’autres aventures, deux ou trois tout au plus, et dans ta mémoire pleine de déni, il est le dernier, l’ultime de cette si courte liste. Alors qui d’autre pourrait être le père de l’enfant perdu ? Et si le peu qui savent avaient raison, si l’impureté était cause de la perte ? Non. Non, tu n’aurais pas fait ça. Tu as cédé à Burke parce que ça courrait entre vous depuis trop longtemps. L’angoisse monte, descend, se joue de toi.

Et comme presque six mois plus tôt, tu te retrouves devant la porte, sous la pluie, dans ta petite robe pourpre. Tu hésites. Depuis combien de temps le fuis-tu ? Depuis combien de temps esquives-tu ses trajets, les soirées où il est susceptible d’aller ? C’est à peine si vous vous croisez au service du Lord. Et pourtant, qui nierait vos ressemblances ? « Burke.. » Entrée en matière un brin indélicate. Mais tu n’es pas délicate. A part entre ses bras. Tu toques, évitant cette fois de heurter la surface solide de plein fouet. « Ecoute.. j’ai quelque chose à t’avouer.. mais pas sur le trottoir. » Une pause. « Je suis pas du genre trottoir. » Maladroite, tu ignores quelle est la meilleure manière de renouer avec un homme abandonné, délaissé sans explications. Jeune femme ingrate, sorcière indigne qui n’a même pas une bague au doigt. « Nous devons éclaircir la situation.. avant que l’un de nous ne finisse marié. Avant qu'on me vende.. » Pas de serpent, avec toi, cette fois. Pas de sifflements ni de hurlement. Tu veux aplanir votre lien si paradoxal, tu as besoin que vous parliez de cette nuit-là, de votre dérapage monumentale, de ces failles que vous avez involontairement dévoilé. « Je suis désolée. » Ca t’arracherait presque la langue, toi qui ne t’excuse pas, la Rowle sans coeur qui ne faiblit pas, qui tendrait à n’être flexible avec personne. Il le sait mieux que quiconque, que tu es mordante, acide, fière et têtue. Pourtant tu cèdes d’avance, tu cèdes sur le pas de sa porte, comme un aveux d’impuissance face à ses charmes, vos souvenirs. « Je suis désolée d'avoir pris la fuite.. je ne pouvais pas t'infliger les conséquences. » Lesquelles ? Tu n'oses les prononcer là, à la vue des potentiels passants. Tu ne veux pas t'abaisser à ruiner votre avenir. D'aucun diraient pourtant qu'il y a des solutions, que votre sang est pur et vos destins brillants. Qu'à deux, vous pourriez taire les zones d'ombre. Mais vous n'êtes qu'obscurité, comment la lumière pourrait-elle décemment naître entre vous ?

586 mots.
Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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Sa main eut un sursaut peu commun quand les coups frappés à la porte retentirent dans l’appartement. Theoden ne recevait jamais personne ; il était solitaire comme le loup couché au sol dont la tête se releva massivement pour aviser le vieux bois, évidemment protégé de multiples sortilèges. La lassitude qui s’empara des deux seuls êtres vivants peuplant cette pièce était réelle ; l’animal supportait difficilement les gens, n’appréciant que son maître. Ce qui s’avérait être un atout majeur pour la tranquillité du maître qui n’était guère mieux. Theoden laissa échapper un soupir qui se transforma en sifflement et se redressa lentement en s’étirant le dos. Avec un peu de chance, quand il arriverait à la porte pour l’ouvrir, la personne venue l’importuner aurait disparu, lasse d’attendre que l’hôte vienne ouvrir la porte. Il doutait de se chance cependant, et attrapa subtilement sa baguette, juste au cas où quelqu’un viendrait réclamer un quelconque traitement de faveur et aurait besoin qu’on lui rafraichisse la mémoire. Dans cette société nouvelle, peu de Mangemorts craignaient encore pour leurs vies et Theoden ne faisait pas exception à ce principe. Sa vie, il savait que son rang lui permettrait de la conserver sans trop de difficultés. Une seule solution donc, à défaut d’amis ou de famille préoccupée par son sort ; un impertinent qui aurait à en découvre avec le Ministère et dont le jugement serait incessant. Theo laissa échapper un rire légèrement sadique qui fit lever le loup ; se surprenant à penser qu’un peu de distraction ne lui ferait finalement pas le moindre mal.

La porte s’ouvrit lentement, comme pour faire durer le suspens dans le cœur de son adversaire qu’il pensait avoir identifié avec une intelligence et une sensibilité qui ne lui était pas très habituelle. Et pourtant, sur le pas de la porte, la chevelure blonde qui s’annonça le fit reculer de quelques mètres. Instantanément, son cœur s’emballa pour revêtir la palette d’émotions qu’il ressentait à son contact ; la haine, l’agacement, le regret, la passion, le désir, et tous ces autres sentiments violents qui lui donnait autant envie de pointer sa baguette contre sa charmante gorge que de l’attirer dans ses bras pour la coller contre le mur de son humble demeure. Etonnamment intelligent, le loup resta allongé sur le sol, comme si l’affaire en cours ne nécessitait aucunement sa présence ou son investissement. Il ouvrit la porte plus largement, incapable d’assimiler correctement les paroles qui se déversaient de sa bouche sans discontinuer. Il l’avait rarement connue bavarde ; plutôt fourbe et discrète, silencieuse, usant de la parole opportune pour répandre le venin de sa répartie avec une finesse sans égale. Pourtant, ce soir, après une année d’absence et d’acharnement à l’éviter, elle semblait vouloir revenir à de plus basiques explications qu’il était disposé à entendre. Il avait fait taire depuis bien longtemps l’agitation de son cœur à son sujet à elle ; mais en sa présence ce soir, qui compliquait sa situation, il sentait lui venir un mal de tête caractéristique des heures sombres.

Une inspiration agita sa cage thoracique tandis qu’il refermait la porte sur son dos, la toisant de haut en bas pour constater qu’elle n’avait, malheureusement pour lui, pas changé depuis la dernière fois, quoi que l’inquiétude habillait sans doute un peu plus son regard qu’autrefois. Ca n’aurait pas du l’affecter, pourtant, un sentiment étrange était en train de croitre en lui à l’idée qu’elle puisse être ébranlée par l’année écoulée. Quant au fait qu’elle puisse être vendue, la chose lui arracha un haut le cœur et un soupir de dégout profond qu’il ne prit pas la peine de dissimuler. « Lucrezia », siffla-t-il, son regard se baladant toujours sur la jeune femme qu’il avait eu le droit d’aimer pour une nuit. « Quelle charmante surprise. Quoi qu’un peu empoisonnée, sans doute ». Il s’approcha d’elle pour la forcer à reculer légèrement, que son dos rencontre le mur auquel il rêvait de la coller depuis qu’elle était apparue devant ses yeux en manque. « J’espère que tu n’es pas venue pour m’informer que tu tentes désespérément de me protéger depuis un an. Je déteste les gens qui veulent décider à ma place, je crois que tu es bien placée pour le savoir ». Un rire léger s’échappa de ses lèvres tandis qu’il recula pour rétablir la raison dans leur rapport de force. Menaçant, dangereux, il l’était devenu encore plus depuis qu’elle était partie, lui apprenant de manière dure et forte qu’il valait mieux s’éviter la moindre attache pour préserver son corps et rester sain et sauf. « Je suis content de te voir, » lâcha-t-il cela dit, sur un ton qu’il était aussi difficile de qualifier que d’analyser. « Alors comme ça, sonnerait l’heure du mariage pour la petite fille des Rowle ? » Qu’elle lui parle des conséquences, de sa vie. Ils avaient une année entière à rattraper. D’un geste souple, le loup se redresse pour saluer celle qui venait d’entrer, marque de respect dont ne bénéficiait que le Lord lui-même, quand toutefois il avait l’occasion de croiser la route de l’animal et de son maître.
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Les fleurs du mal


(DON JUAN) ♱ « Les fleurs du mal, les fleurs de lys, perdent leurs pétales. »

Ton sang ne fait qu’un tour. Ses yeux bleus, ta damnation. Tu restes de glace, dans les apparences. N’es-tu pas qu’apparences, après tout ? Tu trembles à l’intérieur mais ne cille pas face à cet homme qui ébranle l’intégralité de ton être. Il est dangereux pour cet avenir logique, tracé, vers lequel tu tentes de te tourner. « Quelle charmante surprise. Quoi qu’un peu empoisonnée, sans doute » Tu recules. Tu ne peux soutenir sa proximité, acculée tel un serpent face au charmeur. Tu lui cracherais bien ton venin au visage mais rien ne parvient à s’extirper de ta bouche entrouverte. Il écourte ton souffle par son simple parfum. « Je déteste les gens qui veulent décider à ma place, je crois que tu es bien placée pour le savoir » Il s’écarte, avec ce rire qui tinte la pièce d’un rayon de soleil noir. Il est sarcasme, il est amertume, et tu goûtes à nouveau son caractère de fer avec un plaisir dissimulé derrière le silence. « Je suis content de te voir, » Tu ne réponds pas. Tu n’es même pas revenue vers lui, comme prisonnière d’un duel que seuls tes yeux font transparaître, tes yeux bicolores qui te donnent un regard plein d’ambivalence, entre étrangeté et détresse.

« Alors comme ça, sonnerait l’heure du mariage pour la petite fille des Rowle ? » Tu détournes le visage, la présence du loup te donnant un prétexte pour ne pas le fixer, lui. Presque un an que tu le fuis. Plusieurs mois sans rien dire de ta douleur, trois plus tôt avant de te rendre compte de l’accident. Au final, la Marque sur ton bras ne fut apposée que très peu de temps avant votre nuit de perdition. Tu venais de l’obtenir, tu tremblais de cette souffrance qu’elle pouvait t’infliger, de la déchirure du peu de bonté qu’il te restait. A l’animal, tu montres un respect indéniable, une tendresse expressive, paradoxale. Et tu finis par souffler, sans porter ton attention sur Burke. « M’aurais-tu épousée, Theoden ? » La question est presque brutale alors même que ton timbre est d’une indéniable douceur. Tu ne voulais pas réellement formuler les choses ainsi mais les mots t’échappent presque. Tu dois te libérer, tu dois laisser le passé derrière toi. « Comment aurais-tu réagis, mh, si ton avenir était en jeu ? » Tu bouges enfin, tu t’approches de lui, pas presque prédateur, presque colérique. Tes billes claires rencontrent les siennes. « La rumeur n’est pas encore arrivée à tes oreilles. » Tu ris. Brièvement. De ce rire acide, contrarié, qui évoque si bien ta dangereuse instabilité. « Bientôt, tout le monde dira que la petite fille Rowle est une traîtresse, qu’elle a souillé sa lignée toute entière avec un sang impur. » Ca claque presque dans l’air. Tu ne lui laisses pas le temps de rétorquer, d’analyser. Tu lui livres la vérité toute crue, sans rondeurs, sans mise en forme. « Simplement parce que ton nom n’est jamais sorti de mes lèvres. » Ce doit être un véritable puzzle à assembler, pour lui, mais sa mémoire et son esprit vif assembleront les morceaux, tu n’en doutes pas. « La petite fille Rowle a perdu l’héritier parce qu’il était impur.. c’est cela que l’on raconte. » Ton index se colle à son torse, inquisiteur. « Parce que je n’ai pas voulu t’impliquer, parce que je n’ai pas voulu t’infliger un devoir dont tu ne veux pas ! » Tu manques de tact, comme toujours. Mais tu lui en veux de t’avoir fait savourer un plaisir interdit, de t’avoir fait espérer un futur paisible. Tout s’est écroulé dans ton coeur, et il n’en a rien su, parce que quelques part, tu savais déjà que tu l’aimais. Mot imprononçable, inacceptable pour la gosse qui, autrefois, le haïssait.

608 mots.
Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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Il fit claquer sa langue contre son palais plusieurs fois à mesure que les mots franchissaient sa bouche délicieuse, répandant le poison dans l’atmosphère chargée d’histoire qui peuplait l’espace entre eux deux. Il n’avait que faire de ses états d’âme et de ce qui l’avait torturée pendant cette année écoulée ; en tout cas se plaisait-il à le croire. La seule chose qu’il voulait désormais, c’était poursuivre ses objectifs comme il aurait toujours du le faire, bien qu’il doive reconnaitre être toujours autant attiré par ses charmes et la dangerosité de leur relation. Elle pouvait tout foutre en l’air ; c’était certain, d’un battement de cils ou d’une parole maladroite. Que voulait-il seulement dans la vie ? L’aurait-il épousée ? Aurait-il assumé toutes ces choses dont elle lui parlait aujourd’hui ? Difficile à dire quand son cœur peinait à réagir à la mauvaise nouvelle de manière convenable. La noirceur de son âme avait peu à peu enveloppé son cœur laissé vide d’elle et de tous projets. Il l’aurait épousée, sans doute, idéaliste, bien élevé, trouvant dans cette relation une contrepartie satisfaisante, plus satisfaisante qu’une inconnue à laquelle il aurait fallu passer la bague au doigt dans le respect des conventions familiales et de la tradition bien vue. Il poussa un soupir et roula des yeux. « Ton attention est touchante, ma chère Lucrezia ». La froideur et la passivité avec laquelle il réagissait en aurait agacé plus d’une, mais si elle le connaissait, elle savait également qu’il n’était pas du genre à s’apitoyer sur son sort. Ni du genre à s’interroger sur la possible blessure ouverte sur son cœur par la perte d’un enfant.

Nouveau soupir, il se retourna pour lui faire face en arborant un sourire distant, presque charmant, pour la mettre mal à l’aise. Elle était fâchée après lui pour les heures de doute, d’abandon, pour l’enfant, pour l’avenir oublié, il pouvait aisément le lire sur ses traits. Mais n’avait-il pas autant de raisons qu’elle d’être fâché également ? Il s’étira de nouveau, sentant le mal de tête inquiétant se frayer un chemin jusqu’à ses tempes. Une série interminable d’audiences l’attendaient le lendemain matin et il sentait sa forme se réfugier dans un coin sombre pour y cuver sa peine. Il se massa légèrement la tempe droite, ravalant une grimace pour se concentrer sur la conversation qui ne devait sous aucun prétexte le pousser à trop réfléchir. « Je t’aurais peut être épousée. Quant à ce nom que tu veux tant taire, une fois de plus, ton attention est touchante, mais je n’ai plus grand-chose à faire des conventions familiales. Les rumeurs s’amplifient à mon sujet également, elles n’ont pas pu te rester inconnues. Le fils Burke volant de ses propres ailes. Je marche sur un fil coupant sur lequel tu n’as pas ta place. Tu as bien de fuir, les conflits qui agiteront les Burke t’auraient menée à ta perte, toi et cet enfant qui a sans doute raisonnablement préféré nous fuir lui aussi. Nous sommes doués pour les mêmes choses ; n’était-il pas normal que nous lui transmettions notre art ? »  Réponse sadique, surement inattendu, il soupire un peu pour effacer les regrets dont son cœur pourrait être habités. « Qu’es-tu venue chercher ici, Lucrezia ? Sinon une réponse que je ne peux pas donner ? » Il soupire, joint ses mains pour masser les deux temps qui cognent en rythme. Qui aurait cru qu’un dialogue serait si pesant ? La vérité est bien plus sinueuse qu’elle n’y parait. La vérité, c’est qu’il aurait vendu père et mère pour goûter à cette vie, fonder sa propre famille, se détacher de cette lignée détestable pour forger son nom, la fille Rowle au bras marqué et lui, Theoden Burke, père d’un enfant partageant la pureté de son sang et de ses idéologies. Mais tout ça n’a plus lieu d’être maintenant que les jeux sont faits.

Il est trop tard pour revenir en arrière, et la délicate détresse qui traverse parfois les traits fins de son visage n’y changeront rien.
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Les fleurs du mal


(DON JUAN) ♱ « Les fleurs du mal, les fleurs de lys, perdent leurs pétales. »

Tu recules, touchée au coeur. Si tu n’as pas l’art de l’expressivité, cette fois-ci, impossible de luter. La douleur brûle et répand le poison de la distance qu’il t’inflige. Oui, tu as bien fait de fuir. Tu n’as rien à apporter à un homme, tu n’es qu’un monstre plein de bizarreries, un être toxique qui ne peut être vendu que par dépit. Ton oncle Charles faisait erreur lorsqu’il t’affirmait que ton sang n’était que prestige, qu’être descendante de Salazar Serpentard, des Boleyn, était un atout. Peut-être, mais au si élégant nom des Selwyn avait été troqué Rowle, un patronyme excécrable, les traitres, les indécis, les retourne-veste. « Je suis pas assez bien pour un Burke.. » Vos lignées étaient pourtant liées, vos noms s’entremêlaient avec aisance selon les branches. Mais toi, toi tu parles aux serpents, tu vis en solitaire, tu n’as même pas l’air humaine. « Qu’es-tu venue chercher ici, Lucrezia ? Sinon une réponse que je ne peux pas donner ? » « Tu avais le droit de savoir.. » C’est presque honnête. Tes masques tombent et tu parais telle que tu es réellement : quelqu’un qui, malgré la robe délicate, malgré la blondeur lisse et soignée, a tout perdu. A vendu son âme au diable.

« C’était ton enfant.. » C’est proche d’un murmure, bien qu’audible. Tu as feint trop longtemps l’indifférence face à cela, face à la perte, mais tu n’étais pas vraiment dépourvue d’instincts, tu avais découvert momentanément une faculté à aimer, te projeter. Même si tu avais pris conscience de ton état trop tard. « Je n’ai pas voulu choisir entre le Lord et une famille. Je me suis obstinée à prouver mon efficacité. » Tu baisses les yeux. Il sait ce que c’est. Quand la Marque est apposée, c’est un privilège qu’on ne peut négliger. Tu ne pouvais pas te montrer fragile dans les premiers mois. « C’est ma faute. Mon corps ne peut pas tenir le choc. Aucun médicomage ne peut soigner ça. » Tu t’approches, coupable. Et tes doigts glissent tendrement sur les tempes de Theoden. Il a connu la passion brûlante avec toi. Tu n’as jamais prouvé une quelconque faculté à l’amour désintéressé. Toi, prendre soin de quelqu’un ? Laissez le monde rire à gorge déployée. Tu masses, délicatement. « Ferme les yeux, souffle.. » C’est plus simple avec lui. C’est plus simple, quand sa peau rencontre la tienne. Tu ne sais comment lui faire comprendre l’étendue de la blessure, à lui qui ne comprend pas mieux que toi le coeur des autres. « Je les perdrai tous, Theoden. Et le jour où les tentatives auront raison de ma vie, je veux simplement que tu te souviennes d’aujourd’hui. Que tu saches que je n’en voulais aucun autre. » aucun autre que le sien.

Tu t’éloignes, tourne le dos. Il te faut reconstruire le masque, désormais. Il te faut dresser les barrières échouées afin de sortir sans être inquiétée par de quelconques soupçons. « C’est pas dramatique. Après tout, on se déteste, on ne ressent rien, n’est-ce pas ? » Les derniers mots ont changé de langue. Le sifflement caractéristique du fourchelangue a pris le dessus sur ton anglais parfait. Peu savent aussi bien que lui qu’il s’agit là du signe le plus flagrant d’une perte de contrôle violente à venir.

C’est en vous, ça coule dans vos veines, ça brûle au fer rouge les pores de votre peau. Vous n’êtes pas doués avec les émotions. Et puis, lui n’aime personne. Pas plus que toi.
La douceur de vos mensonges, de ton déni.

574 mots.
Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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