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sujet; God save the queen - (Bagsmith 2)

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Bagsmith 2 - part two
I gave you all And you rip it from my hands And you swear it's all gone And you rip out all I had Just to say that you've won you've won Well, now you've won But I gave you all
Il s’éclipse, un moment, et Zacharias se retrouve seul. Il se redresse, se détend légèrement et soupire longuement. Mais qu’est-ce qu’il fout ? À quoi il joue ? C’était tellement… étrange de jouer à ce petit jeu là avec Boris. De… flirter. Ils n’avaient jamais flirter, pas de cette manière en tout cas. Ils n’avaient pas eu le temps : Bagshot lui était tombé dessus une nuit où il n’avait pas les idées tout à fait claire et ça avait continue après ça, dans la lancée. Zacharias ne savait pas si tous les clins d’œil, tous les gestes tendancieux et tous les mots lâchés de ci de là au cours des presque deux ans de relations comptaient pour du flirt. Il n’y avait pas de suspens à l’époque puisque Smith savait que dans tous les cas la soirée se terminerait dans une baignoire. Il pose un instant sa tête entre ses mains, pose ses doigts sur ses arcades sourcilières et tire, comme pour se masser le crâne.
Je fous quoi là ? J’attends quoi ?
Je suis désespéré… à ce point là ?
Au point d’abuser de lui ? — dans un sens c’était pas comme si ça lui posait un problème… (on répète, encore, pour la conscience au fond, il était consentant le Boris non ?) Est-ce que Bagshot agirait différement s’il se souvenait de tout ? Très certainement… mais des deux, c’était bien pour lui que c’était le plus dur, par pour Mangemort-la-belle-gueule. Ignorance is bliss, comme on dit et si fricoter avec Zacharias ne lui plaisait pas, il n’aura qu’à le lui faire savoir.
Alors ? C’était plus une deuxième chance que de l’abus non ?
Pourquoi je fais ça moi ? Au lieu de rester tranquille et de pas me faire remarquer ?
C’était un des effets secondaires de l’orvietan ça, il le savait, des actions impulsives, menée à l’instinct. Pourquoi son instinct le poussait vers Boris, il n’avait pas à se poser la question trop longtemps. Pourquoi est-ce que, maintenant que Katie était partie, il ressentait ce besoin de le voir ? Ce n’était pas non plus un questionnement insoluble. Il est pas dur à comprendre Zacharias. Il veut juste pas crever seul dans son coin. Il n’aurait sans doute pas osé s’avancer vers Bagshot si ce dernier ne lui avait offert une aussi grande ouverture à leur dernière brève entrevue dans le couloir, mais comme le hasard (et la sollicitude d’employés du Ministère ?) faisait bien les choses…

Il frôle la machine du plat de la main, il ne s’était jamais permis, dans le Ministère, de déconner avec elle. N’osant même pas imaginer ce que pourrait faire Lestrange s’il le voyait détourner les fonds public, aussi minime soit-il. Il est concentré sur les différentes sélections lorsque Bagshot reparait, prêt à partir. Et Zacharias a un bref moment d’absence. Il ne savait pas ce que les sorciers avaient avec les capes, accessoire de mode datant de quelques siècles, mais ils y tenaient. Zacharias avait toujours fait l’impasse dessus, même à Poudlard puisque sa mère avait toujours refusé de lui en acheter une. Attaches d’argent et puis quoi encore ? Pourquoi pas du liserai en or tant qu’on y est ? Boris, apparemment, était plus au fait de la mode sorcière que de la mode moldue et avait les épaules recouverte par ce vêtement que Zacharias jugeait plus ridicule qu’autre chose. Au moins de septembre en plus… après un août caniculaire. Pas comme si on crevait de froid dehors. Pourtant, il a un comme un début de sourire ; ridicule peut être mais très accordé avec le Boris dont il se souvenait. « Voilà ; je pense n’avoir rien oublié. » Oh Helga, si tu savais tout ce qui t’échappe…
« Il neige dehors Smith. » Zacharias ouvre grand son immense bouche, pour bien accentuer sa surprise « Bagshot, un garçon aussi sage que toi devrais pouvoir faire la différence entre de la petite pluie et de la neige. » Il désigne la fenêtre de la main, derrière laquelle le vent faisait tourbillonner de gros flocons. Boris hausse un sourcil en resserrant le col de sa cape autour de son cou « Je ne sais même plus ce que je suis sensé répondre… » Zacharias regarde un instant la mini-tempête qui gronde à l’extérieur en faisant un bruit déçu avec sa bouche « Bon… c’est une grosse pluie. » « Smith, c’est… » Il soupire « Tu ne vas pas aller en botanique en chemise, mets au moins un pull. » « Tu crois que je ne peux pas le faire ? » « Ce n’était pas un challenge, je sais que tu en es capable. Je te dis juste que tu vas attraper la mort. » Zacharias se rapproche de lui avec un sourire narquois « Mais toi ? Tu as bien chaud non ? Tu pourras toujours me réchauffer. » « Il est hors de question que tu me touches si tu dégoulines. » « Ouais, que je n’aille pas ruiner ton pull en cachemire et ta cape à cent gallions. » « On se cotisera pour t’offrir une cape pour ton anniversaire. » « Y aura pas grand monde pour donner de l’argent tu le sais ça hein ? » Bagshot rit et ferme la dernière attache de sa cape « T’as tes cheveux pour te tenir chaud. » il lâche. « Comme quoi ils ne sont pas là uniquement pour que tu t’y ac- »
Zacharias le suit en dehors du Ministère, et même si le temps n’est pas particulièrement clair il respire beaucoup mieux après avoir quitté le bâtiment « Vous vous doutez bien que les adresses à ma connaissance sont… du même cru que moi. » Zacharias ne peut s’empêcher de noter le regard que lui lance son ancien condisciple et il se sent obligé de checker s’il avait bien mis les mêmes pompes au pied droit ou au pied gauche (oui parce qu’il possédait plusieurs paires de chaussures) et hausse les sourcils en redressant la tête. Quoi encore ? Il voulait l’amener dans un endroit où il fallait porter son fric sur soi plutôt que dans son porte feuille ? (dans tous les cas, Zach n’avait pas non plus d’argent dans son porte feuille) « Mais ne vous en faites pas, je m’arrangerai, si ce n’est en étant apprêté pour deux, pour qu’on nous fiche la paix. » La tête de Zacharias devait être amusante à regarder. Ça signifiait quoi ça ? Il était vraiment si mal sapés que ça ? Il tire mécaniquement sur le col de son T-Shirt, pas comme s’il était venu en jogging non plus. « Je vous… fais confiance ? Je suppose. » Il grimace, comme pour montrer qu’il ne savait pas trop quoi dire. Avec le vrai Boris, il aurait certainement lancé une quelconque pointe comme quoi la prochaine fois il irait voler les robes de sa tante pour s’habiller avec. Mais avec ce Boris, mieux valait se retenir. Il le regarde désigner son avant bras ce qui fait légèrement frissonner Zacharias (il faisait peut être un petit peu froid en effet, il aurait du prendre une veste…) « Comme quoi, elle peut servir sans que personne n’ait à en souffrir. » Il tente un sourire. Pourquoi Bagshot ? T’as fait souffrir des gens pour l’avoir hein ? Comment ils ont réussi à te faire faire ça ? Ils ont du au moins te foutre dans de la bonne légitime défense pour te pousser à tuer, à blesser quelqu’un. Physiquement, s’entend, parce que pour le reste t’es un sacré champion. Mais cette marque laide que tu caches sous ta manche… tu l’as eu en –

Zacharias respire l’air frais, tente d’endiguer le cours de ses pensées. Ils ont fait quoi ? À son Boris ? Pour qu’il soit à ce niveau là de l’échelle ? Pour qu’il soit à ce point là dans cette saloperie de gouvernement, cette saloperie de magie noire, pour qu’il ait son avant bras troué par ça ?
Merde.
T’étais le gars le plus… je sais pas. De l’école. Je sais pas. T’étais pas méchant. Je sais pas. Je comprends pas. Tu mérites pas ça.
Mais c’est pas de ma faute. J’aurais rien pu changer moi. Merde.
Merde. Arrête de me rappeler que tu es l’un d’entre eux, s’il te plait. J’ai l’impression que mon Boris s’est fait bouffé. T’aurais jamais du avoir affaire à eux. C’est pas toi qui l’a choisi ça, évidemment, je sais bien que toi tu ne te serais pas dirigé sur ce chemin de plein gré. Évidemment. J’ai peut être une famille pourrie, une famille de ploucs, une famille dont il est facile de se moquer mais moi au moins personne chez moi ne m’a forcé à larguer une partie de mon humanité.
Zacharias passe sa main sur sa nuque, puis la fait craquer. Il inspire.

Et manque de s’étouffer en découvrant l’endroit dans lequel Bagshot voulait visiblement le traîner. « C’est… ici ? » tante-t-il en espérant sincèrement que la réponse serait négative. Mais un peu à la manière d’un Détraqueur, Boris lui aspire tout espoir en ouvrant la porte et en enfonçant un peu plus le clou en tenant la porte ouverte pour qu’il se glisse à l’intérieur — trop aimable. Helga merci il n’était pas claustrophobe (et c’était tout de même plus grand que son appartement) mais la décoration lui faisait penser à un… livre de Jane Austen (une auteure moldue que sa tante aimait beaucoup, il avait passé les vacances d’hiver 1995 à regarder la minie série Orgueil et Préjugés avec elle. Elle adorait particulièrement Colin Firth) il avait donc l’impression de se retrouver coincé, un peu comme un Monsieur Darcy mal habillé, ce que la propriétaire lui laissa bien comprendre d’un coup d’œil rempli de jugement. Il dut se retenir une remarque sur les bourges et préféra grimacer en regardant le plafond pour constater qu’il était recouvert de légères fioritures. Bien… pas le plafond donc. Il regarde les murs pour finir par fixer une table en bois, simple tandis que son compagnon aux goûts discutables discutaient avec l’elfe de maison. Ils finissent par aller s’asseoir au fond. Comme quoi c’était plus discret. Ce n’était pas Zacharias qui allait s’en plaindre. Maintenant qu’il était un peu habitué au décor il pensait que ça allait bien se passer mais avant même d’avoir pu jeter un œil à la carte, Boris le met au parfum. Qu-quoi ? Pardon ? Infusion ? Déthéiné ?? Citrouille et doigts de mandragore brésilienne ??? Pourquoi pas du nectar rose aux gousses de Snargalouf guatemalaise ???? Mais… Il était possiblement à deux doigts d’hyperventiler. Mais… Où se trouvait-il ? Dans l’antre de la vieille aristocratie ? Dans la grotte aux riches ? Comme l’avait dit Boris, le prix ne donnait pas des masses envie… mais dans tous les cas ce n’était pas lui qui payait. Mais tout de même ! Oh Helga, Rowena, Salazar et Gofric ! Il y en avait pour dépenser ça ? Pour boire de l’eau chaude ? Avec de la citrouille et des doigts de mandragore mais à ce prix là ils étaient manucurés ces doigts ! Encore sous le choc, il laisse Boris commander (de toute manière il n’avait pas d’avis sur la question) et reste silencieux, le temps d’encaisser et de calmer la grosse part de lui qui avait envie d’aller dans les cuisines pour voir quelles sortes de poudre d’or ils foutaient dans leur boisson pour expliquer leur prix.

Et peut être que le silence angoisse Boris, il bouge sur sa chaise alors que l’elfe revient avec leur commande avant de le briser : « Rappelez-moi… » Zacharias fait glisser son doigt sur le manche de la petite cuillère qu’on venait de placer devant lui, rappelez moi ? Qu’est-ce qu’il voulait qu’on lui rappelle… parce que si on commençait par là c’ét- « donc vous ne travaillez pas au Ministère mais tout de même pour le Ministère, c’est bien ça ? » Ah ? Rappeler ce genre de chose ? Zacharias hoche la tête, préférant ne pas trop s’exprimer sur le sujet, de peur de devenir vulgaire. « Alors que faites-vous au Ministère, à part des avances à la machine à café ? » Eh bien en fait, maintenant qu’on en parle, ça semble être une carrière tout à fait honorable et inté- « Collecte d’informations, je suppose ? » Zacharias fiche sa cuillère dans la tasse que l’elfe vient de déposer et a un sourire poli, les sourcils légèrement haussés « Oh, mais quelle charmante manière de le dire ! Je devrais y songer lorsque je rédige mon CV. » « Ce n’est pas une mince affaire, je présume ? » Pour être honnête il avait beaucoup de temps libre et pas grand-chose à faire à part faire marcher sa mémoire et faire taire sa conscience, une question d’habitude. « On ne doit pas s’y faire que des amis. » « En effet. Mais bon, j’ai la machine à café qui elle ne me déçoit jamais. » Il s’en moquait d’être seul. Hein ? C’était pas parce qu’il se sentait seul qu’il était là. Il était là juste parce que… ça n’avait rien à voir. Boris avait l’air à demi gêné. Pourquoi entamer ce genre de conversation alors ? Pas comme si Zach réclamait à tout prix qu’on évoque le sujet non plus. « Cela dit, même si on ne doit pas vous le dire souvent… » Oula… Zacharias croise les bras sur sa poitrine, se reculant vers son dossier, les sourcils haussés, prêt à recevoir ce qu’on ne lui disait pas souvent « il faut que vous sachiez que vos services » services ? Il avait vraiment de belles manières de dire les choses, en fait il devait bien le vivre, le meurtre qu’il avait du commettre pour devenir Mangemort. Il n’avait du faire, après tout, que libérer une âme de son enveloppe charnelle. Rien de bien dramatique. « sont grandement appréciés par le gouvernement. » Et hop, petit sourire à la Bagshot, comme pour mieux faire passer la pilule.

Il resserre un peu plus ses bras contre sa poitrine. C’était bien gentil mais il ne savait pas s’il était si heureux que le gouvernement soit aussi satisfait de ses services. Sans qu’on le trouve inutile, il aurait apprécié qu’on l’oublie un peu. Et comme si c’était la goutte de trop Zacharias ne peut pas s’empêcher de répliquer, le ton adouçit par un sourire similaire à celui de Boris : « Oh, j’en suis ravi, mais au-delà d’un petit mot c’est surtout un salaire qui me ferait plaisir. Après je comprends, c’est la crise, on a sans doute pas de quoi payer un mouchard. Ou un collecteur d’information. » Il allait continuer mais s’interrompt en croisant le regard de Boris. « Mais c’est pas vous qui gérez ça hein. Et puis c’est pas à moi d’l’ouvrir. » il rajoute assez rapidement. À ce petit jeu là il allait finir par se retrouver avec vraiment les rafleurs collés au cul et un legilimens à la con en train de lui retourner la tête pour prouver qu’il était bien un traître en puissance.
Vos services sont grandement appréciés par le gouvernement non mais Bagshot ? C’était pas le ton qui étonnait Zacharias, Boris avait toujours été du style à parler comme un diplomate du Ministère, mais c’était le contenu. « Vous… » il tique, c’était de trop « Je peux dire tu ? Je… on a été à l’école ensemble. On a… » couché ensemble ? « partagé un dortoir pendant sept ans, des cours pendant sept ans. Ça me fait un peu étrange de parler comme si on ne se connaissait pas. »
Soit il se prenait une claque (métaphorique) soit ça passait. Mais c’était le moment ou jamais, au moins si Bagshot le rembarrait il pourrait sortir de cet endroit infernal, et c’était un point positif.
« D’ailleurs… en parlant de ça. » En parlant du bon vieux temps… « C’est assez étrange. » Il tourne le contenu de sa tasse avec sa cuillère, lentement. « Je ne dis pas que c’est une mauvaise chose, je suis tout à fait d’accord avec tout ce qui se fait. » Tu parles. Il n’essayait même pas d’y mettre de la conviction. « … mais à l’école on aurait pas dit que tu serais du genre à rejoindre les Mangemorts. » Il lâche la cuillère « La vocation est venue sur le tard ? »
Ça passe, on on se casse en courant.
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bagsmith ii
Give a little, get a lot That's just how you are with love Think you're funny, think you're smart Think you're gonna break my heart You may be good-looking but you're not a piece of art 'Cause all my life I’ve been controlled, So you can’t have peace without a war
Tu ouvres des yeux ronds rendus piquants par la vapeur de la tasse que tu as sous le menton. L’audace de la pique dans son discours te coupe le sifflet. Cela dit, tu n’avais jamais abusé de ton autorité sur moins haut-gradé que toi –pas « abusé », en effet, seulement « usé à bon escient ». Toutefois, il semble lui-même se rendre compte du pétrin dans lequel il aurait été s’il s’était adressé à quelqu’un d’autre –toi, tu étais le bon flic, après tout. De fait, il se replie aussitôt. « En effet, ça n’est pas de mon ressort. Même si moi, pour le coup, je suis rémunéré, il n’empêche que nous travaillons pour les mêmes personnes. Ma voix ne pèserait pas. La Marque n’impressionne que ceux qui n’en sont pas dotées. »

L’incident est clos. Tu espères juste pour lui qu’il ne resservirait pas ça à une oreille moins conciliante, du genre Davis, ou simplement Flint. Ils risqueraient d’être moins compréhensifs que toi. Et le problème, avec Flint, c’est que quand il ne comprenait pas, il tapait. D’un autre côté, c’était facile pour toi d’opiner du chef comme si tu le soutenais dans sa lutte pour un partage plus équitable des biens, quand la misère financière était un domaine qui te passait à quelques milliers de lieux au-dessus du brushing.
De la même manière, tu l’invites à faire comme bon lui semble. « Oui bien sûr que tu peux me tutoyer ; j’ai simplement été habitué au vouvoiement, et ce, depuis mon enfance, puisque je vouvoyais ma propre mère » parlons-en, de sa mère, hein, Zacharias ? « mais je t’assure que je ferai un effort »

« Dis, Bagshot » « plaît-il ? » « Par Helga, me « plaît-il » pas, s’t’eu-plaît, t’abuses là » Tu lèves les yeux au plafond, continuant de passer en revue les différents parfums de savons qui avaient été livrés à la rentrée des vacances d’automne. Accoudé au rebord du bassin, Zacharias joue machinalement avec la mousse du bain du bout des orteils. « Tu voudrais faire quoi, plus tard ? » Tu continues de renifler les bouteilles aux formes biscornues, haussant une épaule. Tu jettes ton dévolu sur un subtil mélange de feuilles mortes et de mousse des bois à la mûre (et qui donnait à la mousse du bain une allure de mousse des bois). Tu reviens vers lui et verses quelques gouttes dans l’eau. « Chercheur au Ministère, je suppose ? » N’attendant aucune autre réponse précise de ta part, Zacharias enchaîne « moi j’voudrais être journaliste » Tu avises la température de l’eau « tu m’demandes pas pourq- » « Pourquoi ? » La texture lichen n’est pas aussi désagréable que tu le redoutais. « Pour zyeuter dans la vie des riches, et pouvoir leur cracher dessus~ » « Surprenant » « bah quoi ? t’auras peur de t’sentir espionné ? » Tu lui présentes ton dos « Bah, après tout, ce n’est pas comme si j’avais encore quelque chose à te cacher » « ah ouais ? Tu veux m’mettre au chômage avant même que je me lance ? T’as vraiment pas d’cœur, Backshit » dramatise-t-il en te massant les épaules.
Ton sourire va pour se casser la gueule mais tu le rattrapes, comme on empêcherait galamment une jeune femme de se tordre la cheville. Tu restes un moment à sourire à Zacharias, puis quand tu ne le vois même plus à trop le fixer, tu souris dans le vide. Tu désires tellement ne pas perdre la face que tu l’accroches de force à ton visage.
C’était quoi cette question ? Tu n’as pas de soucis à te faire, Boris ; tu l’avais déjà entendue, cette question, lors des interviews. Pourquoi n’avait-il pas lu les interviews ??
Tu bois une gorgée pour gagner du temps, puis deux, puis trois. Sauf que plus tu gagnes de temps, plus la réponse semble s’éloigner, moins la réponse te paraîtra naturelle.
« Il faut croire que le destin nous réserve bien des surprises » Alors, tout d’abord… non. Pourquoi non ? Dans les journaux, ça marchait. Dans les soirées mondaines aussi, quand on rencontrait des sponsors, des prétendantes ou même d’anciens camarades de promo, justement ! Pourquoi avec lui, tout paraissait plus compliqué, comme une douleur lancinante qui prend aux tripes ? Pourquoi tu ne l’avais pas vu venir ? Pourquoi tu es rongé par le sentiment que tu aurais le voir venir, et que tu n’aurais pas dû le laisser faire ? Tu allais finir par croire que les doutes que tu nourrissais à l’égard de ta mère étaient fondés.
Que t’avait-il donc fait de si horrible pour qu’elle se sente obligée de l’effacer ?

Vu sous cette perspective, on pouvait désormais expliquer beaucoup de choses. Toutefois, il s’agirait de ne pas s’affoler et de garder son calme. Il ne devait se douter de rien, et avait déjà eu l’occasion de se douter de quelque chose face à ton silence. Tu profites du parfum du thé sous ton nez pour prendre une inspiration. Reposes la tasse sans trembler ; Rookwood serait fier de tes progrès en occlumencie. « Non, en réalité, ce que je veux dire c’est que je ne suis pas vraiment là par vocation » s’il te croit honnête avec lui, s’il se pense exclusif puisque tu lui fais ce genre de révélations, il se sentirait plus en confiance.
Que lui avais-tu donc fait de si horrible pour tant désirer prendre soin de lui ?
« mais plutôt par faits d’arme, disons » Ce soir-là, tu avais laissé les Mangemorts débouler sur la cache des rebelles, te contentant de sortir Astoria de ce bourbier à tout prix. Au prix de tout.
A la cérémonie de la Marque, tu t’étais rendu compte que tu avais dû par le passé prononcer un Impardonnable ou deux pour parvenir à atterrir là. Oh, c’était seulement ça –non, ça ne serait jamais seulement ça. On usait et abusait des Impardonnables, à Poudlard, pendant ta dernière année, tu te souviens ? Tu n’y croyais pas, au début. Tu n’en croyais pas tes oreilles, alors on avait dû t’en faire croire les yeux…
Tu plantes ton regard dans le sien. Qu’avons-nous fait, Smith ? « La Marque était comprise dans le lot gagnant, si l’otage et moi revenions en vie du camp rebelle » ça ne te ressemble pas d’ironiser ainsi ; et pourtant, c’est on ne peut plus toi. Ça n’est clairement pas le discours que tu sers aux journalistes, aromatisé de son sourire frais. C’est le sourire amer qui pique la langue ; ça commençait à faire un peu trop d’éléments piquants dans cette histoire.
Tu fais rouler tes doigts sur l’anse de la tasse. « Je ne vais pas te servir le discours comme quoi elle m’aurait choisi » Hé, il ne s’agirait pas qu’il s’apitoie sur ton sort non plus, hein ; tu es plus fort que ça. Tu n’as pas besoin de ça, de la compassion des autres. « De fait, je ne l’ai pas choisie non plus. Je suis juste parvenu à garder toute ma tête quand on me l’a posée. » Que tu crois, mon grand. Tu n’avais simplement pas vu les trous déjà forés qu’elle avait agrandis comme on creuserait son terrier.

Tu te penches au-dessus de la table, un coin de ton sourire mutin. « Et en passant, je ne te cache pas que c’est effectivement très douloureux » Pourtant, ça a l’air d’être ce dont il est le moins difficile de parler. La souffrance physique est toujours plus appréhendable que celle dans la tête ou dans le cœ-
Tu constates qu’il n’a presque pas touché à son thé. « Tu devrais en boire un peu ; je t’assure que c’est bon pour le sommeil » l’anticerne d’Astoria l’est tout autant. « Sauf si tu occupes tes soirées à autre chose, auquel cas, je ne voudrais pas interférer » Et c’est simplement parce que tu le laisses paraître, qu’on peut lire dans tes yeux que tu ne rêves que de ça, d’interférer dans ses nuits.
A l’époque aussi, peut-être. Sauf qu’il n’avait pas besoin de fouiller très loin pour s’en douter. Une simple allusion à la nouvelle collection de savons suffisait.
Qu’est-ce qu’on s’est fait ?

« Et puis, je te l’ai déjà dit ; moi, je voulais être chercheur. »
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Oula. Zacharias se penche un peu en avant, se rapprochant légèrement de Bagshot, pour mieux observer son visage. Il avait l’air… figé ? Il nous faisait quoi ? Une attaque ? Est-ce que tout ce temps Bagshot avait été un robot ? Est-ce qu’il venait de faire buguer le mécanisme soigneusement huilé qu’était Boris ? Il restait là, à sourire et Smith crut très sincèrement qu’il avait, cette fois, vraiment dépassé la limite. Il se mord l’intérieur de la lèvre en scrutant les yeux de Bagshot qui fixait le vide. Puis il finit par bouger, par boire une gorgée de ce qu’il pouvait bien y avoir dans sa tasse — c’est bien, t’as raison, remets toi de tes émotions. Ça va aller Bagshot.
Zacharias zieute la porte de sortie, brièvement : la salle était assez petite et la sortie n’était qu’à quelques pas.
Le pire c’est qu’il n’avait pas l’impression d’avoir vraiment exagéré. Il avait dit bien pire, mille fois pire, à Boris. À d’autres. Mais il supposait que, en ces temps tendus, une question faussement innocente était bien plus dangereuse que ne pouvait l’être, avant, le sarcasme. Ça faisait longtemps qu’il ne la ramenait plus, mais là… on parlait de B-
Il ne sait pas pourquoi il fait ça.
S’agirait pas de se persuader qu’on fait ça pour lui, hein. Qu’on fait ça par générosité pour aider Bagshot. On est au dessus des excuses que d’autres collaborateurs peuvent se servir à eux même pour mieux dormir.
On est là juste parce qu’on veut le…

Finalement, alors qu’il a à demi fini sa tasse, il finit par lâcher, simplement un « Il faut croire que le destin nous réserve bien des surprises. » qui fait hocher lentement la tête à Zacharias, comme s’il pesait dans son esprit la grande philosophie de ces paroles « Visiblement… » il murmure. Alors quoi, c’est à ça qu’il a le droit ? Un sourire tellement impersonnel qu’on aurait pu le mettre sur la tête de Rookwood sans même remarquer une différence et une phrase toute faite ? C’était bien la peine de rester quatre heures à réfléchir pour servir ce genre de réplique. Il l’avait connu une période où il savait mieux répondre. Le destin… qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre ? Mais bon, Smith supposait qu’il ne pouvait pas lui en vouloir de tenter de s’en tirer par une pirouette.
Mais se tirer de quoi ?
Il le regarde reposer sa tasse, lentement. « Non, en réalité, ce que je veux dire » Vas-y exprime toi Bagshot « c’est que je ne suis pas vraiment là par vocation » Sans blague ? Il avait pas le profil Mangemort, Boris. Le destin… c’était ça qu’il sortait aux journalistes ? Parce qu’il ne devait pas être le premier à lui poser la question tout de même. Est-ce que quelqu’un y croyait franchement ? À ce baratin ?
Pourquoi est-ce que personne n’avait essayé de… le sortir de là ?
C’était pas un peu la coqueluche de l’Élite ? Pourquoi est-ce que les grandes dames ne s’insurgeaient-elles pas de voir un aussi mignon et gentil garçon faire ce genre de travail ? Appartenir à ce genre de groupe de personnes ? Parce qu’on pouvait vivre sans être Mangemort, même maintenant. Ce n’était pas une obligation.
« mais plutôt par faits d’arme, disons. » Par faits d’arme ? Boris je ne sais même pas comment donner un coup de poing Bagshot ? C’était encore plus ironique que le coup du destin et Zacharias doit baisser la tête pour dissimuler son air d’incrédulité moqueur. Il n’avait pas suivi tout ce trafic, il avait juste l’impression que lorsqu’il était revenu de chez les Insurgés avec la gamine Greengrass soudain tous les journalistes s’étaient précipités autour de lui un peu comme des mouches attirés par son sourire tout en miel. Et à partir de ce jour, c’était presqu’impossible de lui échapper. Helga merci, du coté moldu c’était plus Beyonce qui était placardée sur les bus et les murs que la tête de son ancien amant. « La Marque était comprise dans le lot gagnant, si l’otage et moi revenion en vie du camp rebelle. » Zacharias relève la tête pour croiser son regard et a un demi sourire. Ça ça ressemblait déjà plus à ce qu’il connaissait. « Je ne vais pas te servir le discours comme quoi elle m’aurait choisi » « Trop aimable. » « De fait, je ne l’ai pas choisie non plus. Je suis juste parvenu à garder toute ma tête quand on me l’a posée. » Zacharias serre les lèvres et finit par ciller.

J’aurais bien aimé que ça ne t’arrive pas, tu sais. T’avais l’air bien parti pourtant. Toujours dans ton coin. J’t’assure, tu donnais l’impression d’être le dernier au courant, à chaque fois, de ce qui se passait. Et il fallait presqu’on t’agite les faits sous le nez pour que tu veuilles bien l’admettre. T’avais eu cette sorte de don de détachement, moi quand je voyais ça je pensais que si une personne s’en tirerait ça serait toi. Que tu boirais tranquillement ton jus de citrouille, noyé dans des bulles de savon dans une baraque cossue jusqu’à ce que la guerre termine. Là tu aurais continué de boire ton thé d’aristocrate dans tes bulles sans même te rendre compte du changement. Personne ne serait venu te chercher.
Pourquoi a-t-il fallu que tu sois impliqué ?
Parce que si le Magister reste indéfiniment au pouvoir… tu devras tuer.
Et si le Magister tombe… tu seras tué.
Merde. Tu fais chier à faire le con avec tes allégeances Bagshot !

En face, Boris se penche légèrement, comme s’il voulait lui confier quelque chose : « Et en passant, je ne te cache pas que c’est effectivement très douloureux. » Zacharias déglutit et son regard est attiré par l’avant bras de Boris, comme s’il cherchait à la voir maintenant. En réalité c’était surtout qu’il ne voulait pas soutenir le regarde de Bagshot « C’est ce qu’on dit en effet. Ça met dans l’ambiance. » L’avantage du Doloris est que la douleur ne persistait pas les jours suivants la râclée, même si le souvenir restait bien ancré dans la mémoire. « J- » Il ne sait même pas ce qu’il aurait pu dire, il regarde sa tasse, pleine presqu’à ras bord. « Tu devrais en boire un peu ; je t’assure que c’est pour bon le sommeil. Sauf si tu occupes tes soirées à autre chose, auquel cas, je ne voudrais pas interférer. » « J’ai un peu déconné avec mon sommeil, je crois que j’vais pas dormir de la nuit, thé magique ou non. » Il hausse les épaules « Mais je trouve de quoi m’occuper. » Quitte à être crever le lendemain.
« Monsieur Smith, dois-je vous faire remarquer que vous devez lire le chapitre sur l’abus des contre-sorts et non pas dormir dessus ? » La voix désagréable d’Ombrage le fait relever la tête lentement, il étire ses bras ostentiblement et fait craquer ses phalanges. « Difficile de faire l’un sans faire l’autre professeur. » il lâche en faisant mine de réprimer un baillement. Il était sincèrement fatigué, mais il exagérait pour la beauté du geste. Ombrage avait la mâchoire tellement contractée qu’on aurait cru qu’elle allait imploser. Pourtant elle s’appliquait à garder ce sourire condescendant « Dix points de moins pour Poufsouffle. » Un murmure de mécontentement parcourt la salle, plus dirigé à l’encontre de Zacharias que de la prof. Smith écarte les mains, comme s’il ne comprenait pas « Vous nous demandez de ne pas parler. Quand je dors je suis silencieux non ? » « Là en revanche vous ne l’êtes pas, de nouveau dix points de moins. » Assis à coté de lui, Ernie lui file un coup de coude dans les côtes « Ne la provoque pas. » « Vous feriez mieux d’écouter vos camarades Smith. » Zacharias soupire et se frotte les yeux. La veille, c’était le match contre Gryffondor et il avait fêté leur victoire avec un poil trop de… vigueur. Il cherche Bagshot des yeux. Assis non loin, un peu en diagonale. Il lui fait un clin d’œil qui le fait rougir. L’embarras de son camarade l’amuse et il glisse son index dans sa bouche, lentement. « Smith, arrêtez ce que vous faites immédiatement ! » Il sursaute, se souvenant tout juste qu’Ombrage était juste en face de lui, décidément le manque de sommeil n’était pas l’idéal. « Pourquoi professeur ? ça vous excite ? » Cinq nuits plus tard, il riait en montrant sa main gauche à Boris, sur laquelle on pouvait voir, inscrit dans la chair, suivant l’écriture inégale de Zacharias Je ne dois pas être insolent. La faute au manque de sommeil tout ça.
Il passe sa main dans sa nuque, joue avec sa cuillère un bref moment et se décide à porter la tasse à ses lèvres, il sent que c’est chaud mais finit par en boire une gorgée. Il se sent absolument ridicule à boire dans ce genre de petite tasse mais une gorgée le rassure : ça a un goût honnête. C’est pas du whisky mais… ça fera l’affaire pour le moment. « Et puis, je te l’ai déjà dit ; moi, je voulais être chercheur. » Zacharias manque de s’étouffer et repose brusquement ta tasse sur sa petite coupelle (ou plutôt à coté) en toussant. Avaler des machins de doigts de Mandragore de travers n’était pas une expérience réjouissante et il avait l’impression que sa trachée allait brûler. La gérante lui lance un regard sombre — comment osait-il tousser ? dans son salon et thé ?? vil goujat ! mais Zacharias finit par retrouver son souffle.

« Pardon… avalé de travers. Ch’uis pas habitué aux petites tasses… » Tu pouvais pas choisir un autre moment pour sortir ce genre de trucs ? Parce que Zacharias s’en souvenait plutôt bien. Il avait une bonne mémoire, l’imbécile. Ironiquement. « Chercheur, ouais. J’pensais pas que tu te souvenais de ça. » Mais alors ? Tu t’en rappelles ? Ou bien non ? Ou bien juste des bribes ? Ou bien tu… Est-ce que tu te souviens de…
Mais arrête de me faire ça ? Arrête de souffler le chaud, le froid. Comment veux-tu que moi je m’en tire ? Je suis peut être doué pour m’adapter mais même un caméléon a du mal sur un tartan écossais.
« Chercheur au Ministère, t’avais dit. Ouais. » Il a un léger rire. « Et moi je voulais devenir journaliste. » Son sourire s’agrandit, il n’a jamais eu beaucoup de mal à se foutre de sa propre gueule. « Marrant, comme tu dis, le destin. Tu n’es pas un chercheur et moi je suis… well… l’exact opposé de ce que je voulais être. » Il le regarde dans les yeux, cette fois. Tu te souviens de ça ? Totalement ? « Mais bon… on était sans doute jeunes et cons lorsqu’on avait dit ça. Même si tu étais moins con que moi. Hein ? » Seize ans… et pas si cons que ça. On s’était bien débrouillé avec nos petites affaires. On avait jamais eu d’emmerdes. Faut dire, pour zoner, Zacharias était un champion. Et Boris n’était pas spécialement un gaffeur, il n’y avait aucune raison que leurs escapades se passent mal. Il n’y avait aucune raison pour que ça se passe mal.
« Ça m’fait un peu bizarre. » Il pouvait toujours jouer l’innocent, après tout il n’était pas sensé savoir ce que Gates lui avait dit. « Le jour dernier, t’avais eu du mal à… te rappeler de moi. Et là tu te souviens de trucs qu’on s’est dit. » Il avait appris à la dure où se trouvait les limites mais parfois le principe lui était encore un peu étranger. Surtout lorsqu’il se sentait un peu en confiance, et là c’était le cas. Il rit, un peu jaune « C’est ptet qu’à force de boire ce thé ça fait un peu de mal là » il tapote sa tempe « ou alors tu travailles trop. » Ce qui ne l’étonnerait pas non plus « Fais attention au surmenage. » Il boit une nouvelle gorgée de ce truc, ça a un peu tiédit, tant mieux « Tu fais toujours ces plannings ? Ou tu n’en as plus besoin maintenant que tu… n’es pas un chercheur ? »
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bagsmith ii
I've made up my mind To live in memory of the lonesome times I can't stop wanting you It's useless to say So I'll just live my life in dreams of yesterday Those happy hours that we once knew Tho' long ago, they still make me blue They say that time heals a broken heart But time has stood still since we've been apart
La cérémonie pour devenir mangemort t’avait tellement fait souffrir que depuis ce jour, la Marque restait une zone sensible sur ton avant-bras. Il était certain que le tatouage en lui-même n’avait rien de douloureux et cicatrisait plutôt bien. En revanche, le souvenir de ce bout d’âme qu’on asservit au Lord te donnerait encore des sueurs froides. Incomparable à un Doloris, qui aurait donné l’impression qu’on vous arrachait le bras. Pourtant, ça ressemblait bien à une douleur physique, mais infligée dans la tête. Depuis, tu n’avais plus pour habitude de te découvrir les bras. Tu le faisais de temps à autre, mais la vision permanente de cette tache noire te rappelait que tu devais éviter qu’on ne presse dessus. Tu usais parfois de sortilèges d’esthétiques pour la dissimuler, mais ça n’était pas de très bon ton de la cacher de la sorte, au Ministère. De même, quand il s’agissait de passer la nuit entre les bras d’un autre, il était souvent judicieux de lui ficher la marque sous le nez, histoire qu’il ne la malmène pas. Par moment, ça en refroidissait plus d’un ; mais au moins, tu ne courais pas le risque d’appeler au rassemblement, alors que tu finissais la soirée agrippé aux draps d’un hôtel de passe.

« Ne compte pas sur moi pour jouer les infirmières » préviens-tu sans lever le nez de ton bouquin intitulé Comment soigner les plaies magiques avec des plantes écossaises. « Ça fait pas mal... enfin j'aurais p’t’être dû écrire autre chose sur le parchemin, du genre « Bagshot a une belle paire de fesses » ; tu aurais joué l'infirmière plus volontiers pour virer ça, non ? » Tu baisses ton livre d’exaspération « Si tu avais fait ça, j'aurais fait moins de manière, en effet; à l’heure actuelle, tu n’aurais plus de main gauche : un petit diffindo et le tour est joué~ » Mais le bougre ne se laisse pas démonter « T’aurais été triste, tous les trucs que je peux faire avec ma main gauche... » « Parce que tu crois que je vais te laisser me toucher avec ta main toute sanguinolente, là ? » « Non, c'est pour ça que je pense que tu vas jouer les infirmières. Comme le monde est bien fait. »
Tu ne t’attendais pas à ce que ça lui fasse cet effet-là ; tu voulais parler de l’évocation de la cérémonie, bien entendu. On parlait bien de ça, hein ? C’était bien l’idée que tu aies tant souffert qui le faisait avaler de travers ? Aucune chance que ça ait un rapport avec le souvenir que tu évoques, n’est-ce pas ?

(Une fois de plus, tu détenais le souvenir en lui-même, un cadre temporel approximatif, mais pas de lieu ; de fait, automatiquement, ton cerveau vous resituait dans une salle d’étude. C’était des souvenirs que ta mère avait voulu dissimuler, mais qu’Astoria avait restitué, en te sauvant la vie. Ainsi, ils constituaient autant de souvenirs que tu n’étais pas censé récupérer, puisque tu ne savais même pas que tu les avais oubliés. Une partie cependant, demeurait dans la pénombre, scellée dans des malles qui s’ébrouaient comme des épouvantards.
L’épouvantard de ta mère, horrifiée à l’idée que son fils unique ne puisse lui concevoir un héritier. Et, à défaut de l’affronter, elle l’avait enterré dans ta tête, espérant sans doute qu’il devienne ton épouvantard à toi, avec le temps.)
Qu’est-ce qu’on a fait de si terrible, Smith ?

« Tu voudrais combien d’enfants, Bagshot ? » Tu rougis jusqu’aux oreilles « Tu es obligé de demander ça pendant le cours du professeur Snape ? » siffles-tu en rentrant la tête dans tes épaules. « Roh allez, accouche ; combien ? » « Hm, si j’en ai un déjà, ma mère serait contente » Il hausse les sourcils, sidéré « Dis, tu comptes vivre pour ta mère encore longtemps ? C’est quoi ton problème ? C’est à cause d’elle que t’assumes pas ton goût pour les pecs de Murdock plus que pour les nichons de Johnson ? » « Merlin que tu peux être vulgaire » « c’est pas la question, Fagshot ; c’que j’veux dire c’est qu’y’a pas d’mal à ça » « Je te l’ai dit ; ça ferait de la peine à ma mère si je ne pouvais pas avoir d’enf- » « Tu peux adopter, tu sais, c’est pas réservé aux moldus » Cela dit, il a piqué ta curiosité et tu aimerais bien lui retourner la question. « Smith, je suis honoré de voir que tu t’impliques dans ma future paternité, mais sache que je- » « Monsieur Bagshot, si vous prêtiez autant d’attention à la concoction de potion qu’à votre brushing, vous pourriez vous permettre de discuter avec votre voisin. » Tu vires au rouge Gryffondor, au fond de tes petits souliers vernis. « Quant à vous, monsieur Smith, je vous prierai de cesser de faire des avances à votre camarade pendant la classe, c’est tout à fait déplacé » Surtout ne réponds pas, Smith, je t’en supp- « C’est que j’m’inquiète pour mon avenir amoureux, m’sieur ; j’ai pas envie de finir vieux garçon comme v- »
Au moins, vous aviez pu sortir en avance du cours. Même si vos comparses Poufsouffle vous feraient payer chaque point perdu aux poings.
« Hé, Bagshot ; à c’t’heure-ci, ‘doit pas y avoir un chat dans le quartier des préfets~ »

« Journaliste » que tu répètes à voix basse, pensif. Oui, c’est bien ce qu’il te semblait. Pour des raisons peu honorables, d’ailleurs. Maintenant que tu y repensais, ça ne t’avait même pas étonné à l’époque. Smith n’était pas un élève modèle –étrange que vous vous soyez si bien entendus… à tel point que… tu crois te souvenir d’avoir fait l’amour le mur avec lui ?? D’où l’odeur de lichen et de feuilles mortes que tu associes à ce souvenir. Tu avais un savon qui sentait ça, chez toi. Ça t’avait pris sur un coup de tête de t’en procurer un.

Tu te ressers une tasse pour l’accompagner, écoutant attentivement ce qu’il avait pensé de votre première rencontre dans les couloirs. Il n’a pas lu les journaux, sinon, il saurait, pour ta mémoire. Bien, tu te contenterais donc de paraphraser ce qui avait été écrit ; ainsi, tu ne prenais aucun risque. « Oh, crois-moi, ça n’a rien à voir avec le thé » tu lui lances un petit regard par en-dessous, l’air de dire « bien essayé, mon tout beau ». « Il y a quelques années, j’ai été un infiltré chez les rebelles » récites-tu presque. « Pour mener à bien ma mission et éviter tout soupçon, ma mère –une Oubliator- a effacé une partie de mémoire qu’elle ne m’a rendu qu’à mon retour, l’année dernière » Tu observes un moment le lait de gargouille se répandre en nébuleuse dans ton thé. « Toutefois, je pense que dans la précipitation, elle n’a pas… tout bien remis » ou qu’elle n’a tout simplement pas tout remis « de fait, j’ai encore parfois quelques trous de mémoire d’où surgissent des bribes de souvenirs » Disons que tu te permets cette petite révélation puisque Smith se fichait de savoir si ça influait sur ton travail, contrairement à tes supérieurs. « Et donc, en effet, bien que je ne sois pas devenu chercheur, je tiens des plannings réguliers de ce que je fais. » Tu sors de la poche intérieure de ton veston un petit carnet relié en cuir. « Je tiens mes mémoires comme on dit dans le jargon littéraire~ » Tu ouvres à la page d’aujourd’hui « regarde, j’ai même rajouté notre petite entrevue, entre deux réunions » tu lui fais jeter un œil, puis le reposes, lissant pensivement la tranche du journal. « Donc si j’ai oublié quelque chose, n’hésite pas à me sonner » pour ne pas dire que cette question s’adresse à toi et à toi seul, Smith ; je crois que tu es le seul qui est baigné de brouillard.
Qu’est-ce que tu m’as fait ?

« Pour l’instant, à part que tu es sans le sou et que tu aurais pu faire partie des journalistes que je fuis, je ne me rappelle pas qu- oh si ! tu faisais du Quidditch, pas vrai ? et il y avait aussi Johnson… Angelina Johnson » tu ne sais plus exactement à partir de quel moment tu t’es mis à la craindre « une vraie terreur… pas comme hm- Katie Bell » ton association d’idées t’amène l’illumination. Tu le pointes de l’index, un rictus malicieux maquillant tes lèvres fleurant bon le thé « Katie Bell ; t’en pinçais pour elle, pas vrai ? Ça s’est fini comment cette histoire ? » Il te paraît soudain beaucoup plus inoffensif ; mais aussi –et tu te dis que ça vient de là, le pincement au cœur- moins accessible. Il était attiré par les femmes, c’était certain. En revanche, tu n’étais plus si sûr de pouvoir lui soutirer une nuit aussi facilement que prévu. Qui sait si sa Katie ne vivait pas avec lui ?
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Bagsmith 2 - part two
I gave you all And you rip it from my hands And you swear it's all gone And you rip out all I had Just to say that you've won you've won Well, now you've won But I gave you all
Il n’a aucun problème, visiblement, à évoquer ses pertes de mémoire. Évidemmment, il doit en être conscient. Zacharias est presque curieux de pouvoir savoir comment cela se transcrit… Il comprenait qu’il était bel et bien présent dans les souvenirs de Bagshot, mais apparemment pas de la manière dont… les choses s’étaient vraiment déroulées. Sinon… sinon ils ne seraient pas là en train de savourer (ou plus ou moins savourer) un thé comme si rien ne s’était jamais passé. Alors ? Comment cela se traduisait ? Est-ce qu’il avait des moments complets de blancs ? Comme des passages de vie gommés ? Ou bien est-ce que son cerveau comblait les trous de la manière la plus logique possible ? Ou bien de la manière qu’on lui avait instruit ? « ma mère — une Oubliator — a effacé une partie de mémoire qu’elle ne m’a rendu qu’à mon retour, l’année dernière. » Bagshot ne le regardait pas et gardait ses yeux rivés sur sa tasse. Zacharias ne bougeait plus. Sa mère donc ? Oh Helga, comme c’était surprenant, curieux, étrange que justement Madame je veux des petits enfants Bagshot ait comme de part hasard profité d’un petit coup d’aspirateur pour malencontreusement faire oublié à son fils sa relation homosexuelle de collège. Il avait un goût amer dans la bouche et ce n’était pas dû au thé. « Toutefois, je pense que dans la précipitation, elle n’a pas… tout bien remis. » Oh, certainement. Le sourire de Zacharias est crispé, ses doigts serrent le manche de la cuillère jusqu’à en devenir blanchâtre.
Bien joué, vieille peau. Franchement bien joué. Zacharias n’avait jamais autant aimé sa propre mère qu’à cet instant. Son propre père. Dire le niveau de hargne et de mépris qu’il portait à Madame Bagshot. Et quand Smith pensait pouvoir se permettre de mépriser quelqu’un… c’était que le dossier était lourd.
« de fait, j’ai encore parfois quelques trous de mémoire d’où surgissent des bribes de souvenirs. » Zacharias hausse un sourcil. Eh bien attends un peu qu’ils reviennent, les souvenirs les moins sympathiques. Là peut être que tu vas penser que t’aurais mieux fait de…
Il lâche sa cuillère pour porter l’ongle de son index à sa bouche. En réalité… c’était égoïste de sa part, un peu ? Totalement même. Et peut être que sa mère avait simplement effacé ça… par désir de surprotection ? Quand on voyait le fils on pouvait très bien imaginer que la mère devait être du style maman poule. Et peut être que c’était ce que faisait les mamans, si elle trouvait ce genre de souvenir dans la mémoire de leur enfant ? Peut être que c’était ce qu’aurait fait Julie, si elle avait su, si elle avait pu ?
« Et tu veux que j’te dise Bagshot ?... ouais vraiment… les Carrow se débrouillent beaucoup mieux que ça » « Ce n’est pas drôle, Zacharias. » Oh s’il te plait. Ne m’appelle pas Zacharias. J’ai juste l’impression d’avoir fait une telle, telle connerie. Ne pleure pas. Tu parais tellement petit, comme ça dans ta robe de chambre mal rattachée, avec ton petit livre sur ta petite poitrine et ton petit doigt coincé dedans. Je sais que je suis pas drôle. Je sais que je ne suis plus drôle. C’est pour ça que ça coince, hein ? T’étais avec moi parce que je te faisais rire, parce que j’étais con et que je te divertissais et maintenant j’ai plus le courage de faire ça. Je suis bon à jeter, je sais. Alors pourquoi c’est toi qui pleure ? M’appelle pas Zacharias, toi tu m’appelle Smith. Jamais autrement. Essuie tes yeux voilà. On va dormir. Et demain… Et demain ça ira mieux non ? Demain Dumbledore sera vivant. Et même… Ombrage peut être de retour. On se moquera d’elle en cours. Je le faisais bien ça hein ? Et j’avais l’air presque courageux, quand je la provoquais. Je m’en foutais des retenues. J’étais un gentil bouffon hein ? Allez, on va dormir, et on se réveillera et on revivra cette année. « Merci. »
Et il tourne le dos, quitte la salle commune pour rejoindre le dortoir. Zacharias reste planté là. Encore longtemps après avoir entendu la porte se refermer. Et moi… je reste planté là.
Hein pourquoi c’est toi qui pleure Bagshot ? C’est moi qui devrait pleurer, non ? Et est-ce que je chiale hein ? Hein ? Non, moi je pleure pas. Ce sont tes larmes sur ma cravate. Pas les miennes. Moi je pleure pas. Parce que je m’en fous. Parce que j’ai d’autres emmerdes. Parce que je… non ce sont tes larmes sur mon col, pas les miennes. Et tes larmes sur mes joues pas les miennes. Moi je pleure pas. Je pleure jamais. J’ai autre chose à foutre.
Je vaux plus rien hein Bagshot ? Maintenant que je ne suis même plus bon à faire le bouffon…
Mais au moins… j’t’aurais fait rire, ces années. (je regrette rien) (ça fait de bons souvenirs) (tu pourras raconter ça) (à tes enfants adoptés) (à tes collègues chercheurs) (à la marchande de savon) (quand t’auras cinquante piges) (que t’étais à l’école avec un bouffon) (et que t’as cru mourir tellement il était con) (souviens toi de ça s’il te plait) (pas de ce que je suis maintenant)
Zacharias a sa main qui tremble légèrement, il frotte de nouveau sa nuque, pour le masquer, pendant que Boris lui sort un petit carnet. Lui explique le principe, que Smith perçoit comme était plus ou moins similaire à celui d’un journal intime (sa tante en tient un) (sa sœur en avait un aussi mais elle s’en était servi principalement pour décrire les différentes manières qu’elle employerait pour tuer les gens dont elle voulait se débarasser) (dont son frère) (Zacharias avait lu en douce les vingt six pages qui lui était consacré) Mais Boris a une manière bien plus classe de poser la chose « Je tiens mes mémoires comme on dit dans le jargon littéraire… » Mais quel petit trou du cul quand même ! Zacharias était sidéré de voir qu’autant de pompe pouvait tenir dans un aussi petit gabarit. Il lui montre même son œuvre littéraire « regarde j’ai même rajouté notre petite entrevue, entre deux réunions. » Il saisit quelques mots, mais n’a pas le temps de lire une phrase complète qu’il le repose déjà, Zacharias a un léger rire « Bientôt le prix Nobel, eh ? » Il n’était pas complètement inculte non plus. Mais la suite lui fait perdre son sourire « Donc si j’ai oublié quelque chose, n’hésite pas à me sonner. » C’est que ça risque d’être assez compliqué à formuler… Pourtant il hoche la tête, l’air de dire qu’il y songerait à l’occasion.

« Pour l’instant, à part que tu es sans le sou et que tu aurais pu faire parti des journalistes que je fuis, je ne me rappelle pas qu- » C’était déjà un assez bon résumé. Smith aimait étrangement savoir qu’il transpirait la non-richesse dans un endroit aussi cossu. C’était sa mère qui lui avait appris qu’il n’y avait aucune honte à ne pas être blindé, et que la honte c’était justement ces bourges qui devrait la ressentir. « oh si ! » Oh si ? Zacharias se doutait que le oh si ne devait pas avoir de rapport avec les oh oui qu’ils avaient pu articuler dans leurs jeunes années mais c’était toujours intéressant de sav- « tu faisais du Quidditch pas vrai ? » Smith sourit, sincèrement. Oui. Et il adorait cette connerie de sport. Plus que les sports moldus, pour le coup. Il adorait voler. Il adorait jouer. « J’étais Poursuiveur. » il fait, un peu fier. Et t’aimais bien le concept des protections lacées à mes bras et mes jambes par des bandes de cuir. « et il y avait Johnson… Angelina Johnson une vraie terreur. » Il se souvenait très bien pourquoi Boris craignait la Johnson particulièrement. Il n’avait pas très bien vécu le fait qu’elle les surprenne dans la baignoire, un soir pendant leur cinquième année… « pas comme hm… » on voit qu’il fait un effort pour faire marcher la machine à souvenir, c’en est presqu’attendrissant. « Katie Bell. »
Il aurait fallu un Kodachrome pour saisir toute la subtilité du changement de couleur du visage de Zacharias qui passa du rose classique au blanc le plus pâle qui soit avant de brusquement revirer au rouge. Surtout au moment où Boris le pointe du doigt. C’est qu’il en rit en plus. « Katie Bell » mais pourquoi tu répètes ce nom ? Tu crois que je suis là pour qu’on en parle ? Vraiment ? Bon tu ne peux pas te douter mais… quand même ! Un peu de respect quoi ! Zacharias passe sa main sur sa bouche et sur ses joues, pour les aider à reprendre leur teinte naturelle « t’en pinçais pour elle, pas vrai ? » Le passé n’est pas de mise. Putain, qu’je l’aime cette fille. « Ça s’est fini comment cette histoire ? »

C’était quoi cette question ? Visiblement la communication n’était pas quelque de très au point au Ministère. (Mais que faisait les directeurs ?) (Ils étaient pas payés pour faire fonctionner tout ce bazar ?) (Ces sales sang purs payés à rien foutre) Il hausse les épaules « Ça s’est… mal fini. Tes collègues ne te l’ont pas dit ? » Peut être que ne traînes pas spécialement avec ceux qui sont venus toquer à ma porte, ce n’est pas vraiment ton style… quoique tu zieutais pas Murdock à l’école de temps en temps ? Le style baraqué qui réfléchis pas en réalité ça te… « On a vécu ensemble. Si tu veux tout savoir. Mais elle est… partie. » Il hausse les épaules « Je sais pas où elle est. Et d’ailleurs, si tu pourrais dire à ton taff que vraiment je ne sais pas où elle est… ça serait sympa. » Ils me croient pas, je sais qu’ils pensent que je dois savoir où elle se trouve. Mais moi je sais rien. « Elle est juste partie, du jour au lendemain. Sans prévenir. » Il ressortait ce qu’il avait dit aux deux représentants qui étaient venus lui rendre visite. Peut être que Bagshot, lui, le croirait. (Désespéré à ce point là ?) « Et ils pensent que je sais alors que je sais pas… Je mens pas. Je m- » Il se tait. Je parle trop. Encore. « Wow… » il a un rire sec « Désolé. T’es pas là pour m’interroger, je devrais me calmer. Enfin… Katie, elle est plus là. » Chuis pas assez bien pour elle. Mais ça on le savait déjà non ? « Mais ouais, clairement à l’école, j’étais raide dingue. Ça te faisait rire. Tu me donnais des conseils. » Zacharias sourit, il a mal au cœur et envie de vomir, mais il sourit. C’est pas si difficile « Toi, tu te souviens pour qui tu en pinçais, comme tu dis, à l’école ? »
« Tu devrais lui dire… à ta mère. Que tu aimes les garçons. Ça serait fait. Et elle ne t’obligerait pas à… faire des trucs qui ne te plaisent pas. » « Qui t’a dit que ça ne me plaisait pas ? » « Uuuh ta tête Bagshot ? » « Ne le prends pas mal mais si ma resting face te semble en permanence outrée, ça n'est pas pour cette raison… » « Aaaw, trop d'honneur, Bagshot. Je suis ravi de voir que j'affecte à ce point ton existence. » Zacharias range ses livres dans son sac et se vautre un peu plus sur le canapé, allant étendre ses jambes sur les genoux de Boris « N'empêche faudrait que tu te mettes dans la tête que c'est pas mal d'être attiré par les mecs plutôt que par les filles. C'est pas bon pour ton teint de ne pas s'assumer. » « Ce qui ne serait pas bon pour mon teint serait que je tombe amoureux de toi, plutôt. »
T’en pinçais pour personne. On n’a jamais été amoureux.
D’ailleurs, moi j’ai pas pleuré.
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Tu ne t’étais décidé à offrir son cadeau à Zacharias seulement deux jours après son anniversaire, pour donner l’impression que tu avais oublié, alors que c’était consciencieusement noté sur ton calendrier quel jour exact c’était et quel jour tu devais faire semblant de t’en rappeler. C’est donc le 14 juin, à l’aube des vacances et de l’été que tu lui tends nonchalamment un paquet. « He, Bagshot, généralement, quand on veut étouffer quelqu’un avec un sac, on lui fout sur la gueule ; on le lui tend pas… » « C’est un cadeau pour toi, sombre idiot. » Il ouvre des yeux ronds, se rattrape en haussant un peu les sourcils, l’air de rien « Mon anniv’, c’était y’a deux jours, t’sais » « Il y a deux jours, je finissais mon devoir de botanique. » Là, il pourrait être véritablement vexé, tu ne sais pas « Oh, bah si le jour béni de ma naissance passe après ta moyenne de botanique, alors… » il prend tout de même le cadeau, le soupèse « j’te préviens, si c’est une robe de chambre comme la tienne, plutôt mourir que de la porter ! » Tu ne réponds rien, les bras croisés, impassible. Il défait l’emballage avec la précaution de celui qui consulte un livre en papier Bible. Quand il sent que tu ne le lâches pas des yeux, il se met soudain à faire moins de manières et l’arrache d’un coup.
Ton sourire s'évanouit, conscient de la gaffe que tu venais de faire. Une première, en somme ; tu avais pour habitude de toujours te tenir un minimum au courant des événements autour de toi ; ainsi, même si tu n'en prenais pas activement part, tu évitais malgré tout de mettre les pieds dans le plat. Cela dit, jusqu'à il y a quelques jours, tu avais oublié que ce garçon avait fait partie de ta vie ; de fait, tu n'étais pas encore totalement à la page en ce qui le concernait. « Oh, je suis désolé pour vous deux » glisses-tu aussitôt tandis qu'il s'explique. En effet, hormis tes ordres de mission à toi, tu n'avais pas l'habitude d'aller fouiller dans ceux de tes "collègues". On avait déjà tendance à te demander suffisamment de conseils en tout genre, allant de la faute de grammaire dans le rapport en passant par la gâterie dans les toilettes, vraiment ces rafleurs, aucun tact -et donc, à te détourner de tes affaires- pour que tu n'en rajoutes en allant zyeuter ailleurs. Tu le faisais, bien entendu, mais seulement quand l'information s'avérait utile pour toi. En somme, la disparition de Katie Bell ne t'avait pas paru si importante que ça ; jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à ce que tu constates le désastre des interrogatoires musclés auxquels Smith avait eu droit, à en juger par la manière qu'il a de ratatiner son grand corps sur sa chaise.
Il est vraiment grand. A tout casser, tu devais lui arriver aux épaules, voire au menton, sachant que tu te tenais excessivement droit, et lui excessivement mal. C’est ce qui arrive quand on passe son adolescence, et donc sa croissance, penché sur un balai.

« Une cape ? en été ? » « Je t’avais dit qu’on se cotiserait pour t’en offrir une » « on ? » Tu baisses les yeux, essuyant par la pensée le bout de tes chaussures impeccables « …Imogene m’a aidée à …choisir les fermoirs. » « Imo-qui ? » Tu soupires. « Essaye-la, je voudrais voir si elle tombe bien sur tes épaules » « Aaaah, c’est pour ça que la dernière fois, tu passais ton temps à mesurer mes clavicules ? Vachement subtil, l’animal ; prends une règle avec toi, la prochaine fois, ça sera toujours plus juste qu’avec les dents~ » il se marre tout en s’enroulant dans le superbe vêtement.
Un peu trop superbe d’ailleurs ; personne d’autre que toi n’aurait pu porter une chose pareille.
« C’est un peu juste au niveau des manches » constates-tu, la mine sévère. « Hé, pas d’ma faute, ch’uis encore en pleine croissance ! Roh allez, fais pas la tête, Bagshot ; elle est ma-gni-faïque ! »
Ça ne trompait pas ; tu en avais vu défiler en face de toi, des suspects avant et après qu’ils soient passés entre les pattes des Flint et autre Murdock. Tu servais justement à essuyer les plaies, à réconforter tout en continuant de soutirer des informations. Feignant prendre le parti de l'interrogé pour le mettre en confiance. Le bon flic, quoi. Instinctivement, tu tends une paume vers lui, pour l'intimer à se calmer, le couvant des yeux. C'est pas terrible d'avoir l'impression de diriger un interrogatoire alors que vous étiez censé tailler la bavette. Malheureusement, il fallait resituer le contexte et donc l’omniprésence du règne mangemort dans la vie des civils. C’était également pour cette raison que tu refusais d’abuser de ton pouvoir ; d’autres s’y adonnaient suffisamment pour que tu n’y rajoutes pas ton grain de sel. « Mes collègues ont parfois la tête dure, je te l’accorde. » Et tu ne peux même pas le consoler en lui promettant qu’elle reviendrait. Les statistiques des dernières années étaient claires ; seulement 5,6 % des disparus étaient retrouvés en vie… C’est un peu pitoyable de voir ce grand gaillard fondre dans le bois de sa chaise dès qu’il repensait aux passages à tabac qu’il avait dû subir. Et votre situation n’en était que plus déconcertante, sachant que tu étais dans l’autre camp, le genre à rester sur le pas de la porte à causer avec la voisine pour détourner son attention des Doloris beuglés dans la pièce d’à côté et des cris de douleur.
Ça aurait pu être lui.

« Des conseils... c'est bien prétentieux de ma part » commentes-tu dans un sourire dérisoire. « J’espère au moins que ce n’est pas ça qui l’a fait partir… » tu lui promets du fond des yeux que c’est pas à mal que tu dis ça. Et vas jusqu’à répondre –même à côté- quand il te retourne la question, pour te faire pardonner. « Pour personne, je crois bien... je ne m'encombre pas de ce genre de choses... sans vouloir t’offenser, bien entendu. Et ce, malgré ce qu'on dit à propos de moi et de Tor- et de miss Greengrass. » Ton froncement de sourcils est un peu amer. « Tu connais les journalistes : il suffit qu'ils vous voient quelques secondes avec une fille et ça y est, le mariage est déjà planifié et la liste des invités dressée… »
Tu ignores si tu dois lui parler de ton penchant pour les hommes. Il avait dû se manifester dans ton adolescence, même si effectivement, tu ne te souviens pas avoir été amoureux… ? Tu te rappelles, par association d’idées, des regards traînant sur les fesses des joueurs de Quidditch ; un classique, surtout quand on était copain avec les pom-pom girls.
D’un autre côté, si tu avais si facilement accepté de le revoir, c’était bien parce que tu avais une idée derrière la tête.
Après tout… il n’avait pas fui votre déconcertante proximité dans les couloirs du Ministère. Flint t’aurait dégagé d’une volée. Mais pas lui.
Ça pourrait être lui.

« Je n’ai pas pour habitude de tomber amoureux. » Comme si c’était quelque chose qui se décidait. Tu tournes pensivement quelques pages de ton carnet sans y jeter un œil. « C’est trop de tourments. » Sûr que ça s’avérait un tantinet plus compliqué que de se faire prendre par le premier mignon qui ronronnait en te flattant la croupe « même si on dit que c’est proportionnel au bonheur ressenti » Les émotions fortes, très peu pour toi. Déjà à Poudlard, Potter vous amenait son lot de mésaventures pour que tu te décides de te lancer en plus de ça dans une aventure amoureuse. Et Merlin seul sait qu’elles étaient encore nombreuses à te tourner autour. Des filles ; sempiternellement que des filles.
Ça aurait pu être lui ?

« Je dois t’avouer que comme cape, c’est plutôt audacieux… » tu l’observes marcher comme un mannequin en défilé, faisant dépasser ses jambes d’échassier du vêtement « …en revanche, ça fait un parfait peignoir~ » Une partie de toi meurt intérieurement de combustion instantanée. Parce qu’il s’essuie avec ce qui constituait sans doute plusieurs mois de salaire de ses parents. Et absolument pas parce qu’il est à poil en-dessous, bien entendu.
Mère aimait beaucoup quand des jeunes filles se présentaient à la maison. Elle se permettait même de les passer en revue comme dans un catalogue. Elle les aimait très féminine, encore plus maniérée que toi, et il fallait y aller, alors que la seule qui avait pu te faire tiquer de par son physique était cette métamorphomage à l’allure androgyne qui travaillait aussi au Ministère… Une sang-pur, en plus de ça ; Mère aurait été prête à se jeter sur l’occasion, dépitée face au désintérêt que tu portais à la question du mariage, sous couvert d’avoir trop de travail.
« Disons alors que je ne m’embête pas ; il y a trop de gens qui acceptent d’y mettre la forme sans y inclure le fond, et donc les sentiments. » Tu te forces à parler avec détachement et même un peu de malice ; les soirées luxueuses et luxurieuses de l’élite n’étaient un secret pour personne, pour ne pas dire que certains qui avaient eu l’audace de s’y rendre allaient même jusqu’à s’en vanter sans honte. En réalité, plus on s’adonnait aux frasques en ces nuits, moins on en parlait. Après tout, ça faisait partie du quotidien. « Je suis moins courageux que toi, Smith » constates-tu dans un soupir, en plus du fait que vous avez fini la théière –enfin toi, surtout.
« Néanmoins, même si je m’y connais plus en monstres humains qu’en mystères de l’amour, tu peux me cracher tout ce que tu as ; c’est souvent de ça dont les gens ont besoin, j’ai remarqué. » Tu en parlais comme s’il s’agissait d’une étude que tu avais menée. On se demande qui est le monstre. « Je suppose que ça fait parfois du bien d’en parler, autour d’un verre par exemple, à quelqu’un qui n’étale pas ses propres malheurs en retour ; je tâcherai de rester objectif. »

Et objectif, tu avais eu parfois du mal à le rester quand il venait te parler de Katie, à Poudlard. Parce que malgré tout, tu l’appréciais, et tu refusais qu’il ne souffre à cause d’elle. Parce que tu l’appréciais, et que tu voulais absolument qu’il conclut avec elle pour être heureux. Parce que tu l’a-
« Je te dois bien ça » pour tout le mal que tu lui avais fait et dont tu ne te souvenais pas « à cause de mes petits soucis de mémoire, tu as dû croire que je t’ignorais royalement, au Ministère » oh, je te le promets, je ne le ferai plus. Tu as un rire léger ; c’est assez cocasse, en y repensant, n’est-ce pas ? C’est censé être drôle, n’est-ce pas ? Alors pourquoi tu manques te mettre à sangloter dans ton sourire ? « Je suppose que tu ne reprendras pas un peu de thé ? »
C’est toi, Smith ; mais pour quoi est-ce toi ?


Dernière édition par Boris Bagshot le Mar 8 Nov 2016 - 22:06, édité 1 fois
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Bagsmith 2 - part two
I gave you all And you rip it from my hands And you swear it's all gone And you rip out all I had Just to say that you've won you've won Well, now you've won But I gave you all
J’ai rien à craindre de Boris. Et même s’il se décidait à taper, est-ce qu’il pouvait faire mal ? Il est en chiffon non ? Et puis… il tapait ailleurs lui.  Du style à t’amadouer pour te casser. Je le savais, j’aurais pas du me ramener. Il a peut être plus ses souvenirs mais il avait toujours la même p-
« Et ça vaut combien ça ? » Il pensait que Boris affecterait un air choqué, mais à croire que l’absence de gêne était contagieuse il lui répond, sans sourciller, sans même lever les yeux de son sacro-saint livre « Soixante huit gallions. » Zacharias en recrache son son jus de citrouille « SOIXANTE HUIT GALLIONS ? » Ses bras lui en tombent. Boris a comme un frémissement de la lèvre supérieur mais qui n’éclot pas en vrai sourire. Zacharias fait le calcul dans sa tête, il était toujours très doué quand il était question d’argent, Joan l’appelait le moutelin mi-gobelin, mi-mouton. Il ne lui faut pas plus de trente secondes pour prendre conscience que… « Mais… ça fait… trois cents quarante livres ! » Cette fois, il apparait, le sourire satisfait de Boris. « T’as été les voler où ? » « Je ne vole pas les honnêtes citoyens Smith. » « Et j’dois te faire quoi pour que tu me donnes la clé de ton coffre fort ? » Boris relève enfin les yeux de son livre.
« Des conseils... c'est bien prétentieux de ma part. » Zacharias hausse les sourcils : prétentieux ? Bagshot ? Jamais, enfin... Quoiqu'en réalité, Smith était mauvaise langue. Il se souvenait bien que Boris avait une certaine tendance à suivre ses histoires avec Katie (qui la plupart du temps se limitaient à quelques interactions "On s'est croisé dans les couloirs !" "Elle m'a sourit, c'est bon signe non Bagshot ?" "Elle a dit que j'étais un bouffon... hors toi aussi... hors on baise... donc ? Merde ! Faille dans la matrice, Johnson aussi me traite de bouffon. Ça ne veut rien dire donc... Tu pourrais m'aider Bagshot !" ainsi qu'à quelques lettres qu'ils s'envoyaient, Zacharias faisant l'effort gargantuesque pour elle de prendre une plume et de gratter sur de longs centimètres de parchemin toutes les imbécilités qui lui venaient en tête au moment M) « J’espère au moins que ce n’est pas ça qui l’a fait partir… » Il secoue la tête « Tu n'es pas responsable de la débâcle de ma vie sentimentale. » C'est un gros mot ça débâcle, mais Zacharias en connait plein des comme ça, juste qu'il ne les utilise pas souvent. Il les utilise quand il veut faire genre, quand il veut se moquer, ou bien quand il veut détourner l'attention d'un mensonge particulièrement gros. Comme celui qu'il venait de servir. T'es pas responsable a cent pour cent c'est certain, mais y a une petite partie des droits qui te reviennent tout de même Bagshot. Une débâcle nous disions donc...
« Pour personne, je crois bien... je ne m'encombre pas de ce genre de choses... sans vouloir t’offenser, bien entendu. » Bien entendu pour personne, il aurait pour commencer fallu assumer un peu. Déjà qu'il avait eu du mal à l'école à toujours admettre leur relation (la scène dans les couloirs qui menaient à la salle de bains avec Johnson resterait gravé dans sa mémoire jusqu'à sa mort) alors qu'il s'agissait purement de... récréation physique (?) n'est-ce pas ? Alors de là à assumer des sentiments ? Zacharias était à peu près certain que Boris devait étouffer à grand coup de paragraphe sur les loups-garous, les vampires et les goules tout ce qui aurait pu chez lui s'apparenter à de l'affection trop poussée à l'encontre d'un individu. Il ne s'encombrait pas de ce genre de chose en effet. Quand on voyait l'état de Smith lorsqu'on parlait de Katie, c'était somme toute un comportement qui se justifiait.

« Et ce, malgré ce qu'on dit à propos de moi et de Tor- et de miss Greengrass. » Ah ? Zacharias se redresse un peu, voilà un sujet qu’il aimerait bien explicité. Bien malgré lui, il n’avait pas pu rester en dehors de cette histoire. Même sans lire l’intérieur des magasines qu’il n’allait pas s’abaisser à payer (ni à ramasser sur les bancs du Ministère) il pouvait voir les gros titres. Il avait bien failli s’étouffer en lisant ce genre de connerie. Bagshot et Greengrass ? Ensemble ? Bagshot et une fille ? Maintenant les choses lui semblaient plus compréhensible. « Tu connais les journalistes : il suffit qu'ils vous voient quelques secondes avec une fille et ça y est, le mariage est déjà planifié et la liste des invités dressée… » C’est peut être le ton blasé de Boris ou bien simplement son froncement de sourcil à demi excédé qui rappelait des souvenirs à Zacharias. Quoi qu’il en soit, un sourire vient fendre son visage. « C’est ce que j’ai cru comprendre. » il fait cliqueter ses ongles à demi rongés sur le bois soigneusement vernis de la table. « Je pense que les gens aiment l’idée de pouvoir célébrer un mariage. En ce moment. On fait ce qu’on peut pour être heureux, quitte à vivre ça par procuration. » Il était rarement aussi philosophique. Il lance un regard accusateur à sa tasse de thé, presque persuadé que c’était ce breuvage aux doigts de mandragore qui le faisait parler comme un businessman détenteur d’un diplôme en relation sociale. « Je n’ai pas pour habitude de tomber amoureux. C’est trop de tourments. Même si on dit que c’est proportionnel au bonheur ressenti. » Beaucoup de philosophie en un espace de temps trop court. Smith avait surtout besoin d’un remontant, plus que du thé d’on ne savait quoi. Des tourments proportionnels au bonheur… Qu’est-ce que c’était encore que cette invention de noblion ?
« Vous l’avez volé à qui ? » « Quoi ? J’ai pas une gueule à porter ce genre de chose ? » Le vendeur le jauge du regard d’un air dégoûté « Non… en effet…  » « Ben toujours est-il que c’est moi qui l’ai, et que j’vous la vend. » « Je dois m’attendre à ce que la BPM débarque ici pour m’inculper de recel ? » Mais tu vas la prendre cette putain de cape de… ? « Faites pas genre…  » Le vendeur renifle avec mépris avant de toucher l’article. « Je vous la prend pour… quarante gallions. » Le ricanement de Zacharias indique clairement ce qu’il pense de cette offre « Quarante gallions ? Elle vaut plus que ça. Pas comme si elle était abîmée en plus ! » Il ne l’avait jamais porté. Une cape… et puis quoi encore ? « C’est ce que ça vaut. » « Soixante. » « Quarante cinq. » « Cinquante cinq ? » « Quarante cinq, je ne monterais pas plus haut. » Merde, pourquoi était-ce si facile de flouer des machines et pas des vraies personnes ? « Je pourrais l'acheter plus cher… » « Ah ouais ? » « Oui... si les attaches étaient d'origine. » Zacharias regarde les fermoirs cuivrés et hausse les épaules : « Z'ont quoi ces attaches ? » « Si vous l'avez acheté comme ça, vous vous êtes fait roulé. Ces fermoirs ne sont pas d'origines, et celui ou celle qui a placé ceux-ci à la place des anciens n'était visiblement pas un foudre de la coutu- » « Filez moi vos quarante-neuf gallions et fermez-la. » Plus qu'à prier pour que le culot marche encore en cette malheureuse époque.
« Disons alors que je ne m’embête pas ; il y a trop de gens qui acceptent d’y mettre la forme sans y inclure le fond, et donc les sentiments. » La forme sans le fond, ouais, c’était un peu notre principe à nous non ? Le rythme du tapotement des doigts de Smith sur la table se fait légèrement plus soutenu. Pas comme si lui avait voulu mettre des sentiments dans cette histoire ; il était véritablement bourré lorsque la relation avait commencé et pas dans un meilleur état mental lorsqu’elle s’était terminée. Entre les deux, une année et demi.
Zacharias avait eu des amis, à l’école. Bagshot… c’était moins qu’un ami, à la base. Juste son binôme en classe. Puis c’était un peu devenu ça non ? Un copain. Quelqu’un qui levait les yeux au ciel quand il parlait, mais pas méchamment. C’était un peu comme ça qu’on les différenciait des autres.
Est-ce qu’il avait plus apprécié Boris qu’Ernie ?
Sans doute. Il était moins rasoir. (ce n’était pas dur) Plus qu’Hannah ?
Peut être… (certainement)
Que Katie ? … ah mais c’était différent. Katie, elle était hors compétition.
Justin ? Albane ? Dean ? Seamus ? ceux de sa maison, ceux de son année ?
Bien sûr. Ils avaient plus partagé tout de même. C’était normal. Ça faisait parti de la forme aussi. C’était un dommage collatéral. Il avait apprécié Boris jusqu’à un stade où il voulait lui faire plai-
« Tu fais quoi Zach ? » Smith relève la tête de son travail et dévisage un instant Hannah « Ça te regarde ? » « T’es de bonne humeur toi. » Elle s’asseoit à coté de lui et se penche pour observer « Tu dessines ? » elle a un rire étouffée. Zacharias se vexe, très légèrement (il fait rarement plus) « Ça te fait rire ? » « Un peu… c’est sensé représenté quoi ? » « Un loup-garou. » Elle éclate franchement de rire « Et en quel honneur tu gribouilles des loups-garous ? » « J’essaye de décorer un marque page. » Il se sert toujours de son doigt. Comme ça il arrêtera d’abîmer la cuticule de ses petits ongles. « Tu lis Zach ? » « Pas pour moi ! Et jm’en fous si c’est moche. » Il aime les trucs moches de toute manière. La preuve, j’pense bien qu’il m’apprécie. Qu’il m’aime. Bien. Moi j’laime. Bien. Aussi.
Il cesse de gratter le vernis de ses ongles, comme surpris par la proposition de Bagshot. Parler ? De quoi ? De cette fameuse débâcle ? Oh, par Helga, tu n’as pas envie de que parle de ça Bagshot. Tu n’as pas envie qu’on parle de ça. Moi j’aurais presqu’envie… de te balancer le tout dans la gueule et de voir comment tu réagis. J’aurais envie aussi juste de ne rien dire, de laisser la soirée s’écouler, que ça se passe comme un coup d’un soir. Exactement comme ce premier soir. Ça me donnerait l’impression de retrouver… ce moment là. Je ne sais pas ce que je veux. Mais toi, tu ne veux pas de ça, j’en suis certain. « Je te dois bien ça. À cause de mes petits soucis de mémoire, tu as dû croire que je t’ignorais royalement, au Ministère. » Il rit, Zacharias, sous ses lèvres, passe sa langue sur ses incisives. Il fait un geste de la main pour lui signifier qu’en effet il avait assez bu de thé aristocratique pour au moins un lustre avant de souffler, longtemps. Puis « En vrai, je pensais que tu m’ignorais pour te venger. J’aurais du me rendre compte que c’était en dessous de toi. » Il ne savait même pas pourquoi il disait ça. Peut être qu’il avait envie, mine de rien, que ça lui revienne. Quitte à saboter ce qu’il y aurait pu avoir avec cette version vierge de Bagshot. Comme s’il voulait noyer ce qu’il venait de dire, il rajoute, dans la foulée et avec un sourire « Alors t’es toujours dans ces monstres humains ? Toujours avec le même livre ? » T’as perdu mon marque page depuis le temps. D’ailleurs tu l’utilisais pas. T’as toujours préféré ton doigt. Et mon dessin était vraiment moche. Sans doute trop, même pour toi. « Ça m’étonne même pas. »
Il regarde sa tasse et passe ses doigts sur les petites fioritures. « Quand tu parles de se lâcher autour d’un verre… tu voulais dire tasse ? Ou bien tu évoquais vraiment de l’… des verres ? Vrais verres ? » Son sourire prend un air d’excuse « Pas que j’ai grand-chose à dire dans un sens. T’as eu un assez bon résumé. » Y a encore masse de choses à dire, mais je les dirais jamais sans avoir au moins dix grammes d’alcool dans le sang.
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bagsmith ii
I've made up my mind To live in memory of the lonesome times I can't stop wanting you It's useless to say So I'll just live my life in dreams of yesterday Those happy hours that we once knew Tho' long ago, they still make me blue They say that time heals a broken heart But time has stood still since we've been apart
Tu l’avais écouté, non sans un certain attendrissement, s’avancer sur les bienfaits de la rumeur de ton mariage avec Astoria sur les populations. Tu doutais cependant que tous soient si bien attentionnés. La plupart du temps en effet, on ne s’intéressait à vous que par pur voyeurisme. Il n’était plus question de rêver votre vie, puisque, même si les magazines grand public vous vendaient comme le jeune couple parfait, d’autres torchons avaient tôt fait de disséquer chacun de vos faits et gestes et n’attendaient qu’une occasion pour vous exposer tripes à l’air à leur une.
Encore une chance que ton sourire soit trop angélique pour qu’on se doute des déboires auxquels tu te livrais de temps en temps.
Oui, ça n’était peut-être pas plus mal que Zacharias ne s’amuse pas à y jeter un coup d’œil ; sait-on jamais, tu étais plutôt sage, dans ta jeunesse, non ? Il ne devait pas se douter de ce dont tu pouvais être capable quand tu avais un petit creux. C’était une simple question d’échange équivalent ; il boirait sur ta note et tu te gaverais… sur la sienne.
Aussitôt que le dernier des joueurs a quitté le vestiaire –avec le temps, tu savais combien il en fallait pour constituer une équipe, en plus des remplaçants et des coachs-, tu t’engouffres à ton tour. Zacharias est là, bien entendu, feignant ranger les équipements laissés à la traîne. Te forçant à garder ton sérieux, tu te glisses à côté de lui.
Il ne vous faut pas longtemps, malgré la moiteur de l’air et les bancs poisseux comme unique matelas, avant que tu t’affaires à lui retirer ses protections de Quidditch. « Si ça n’avait pas été moi, j’aurais presque l’impression que tu t’amuses, Bagshot » « Tu crois vraiment que ça me plaît d’avoir à batailler contre toutes ces sangles ? » « Je crois plutôt que tu les imagines encore plus serrées~ » Tu t’enflammes ; à cause de l’atmosphère tiède, bien entendu « Qu’est-ce que tu peux être sot, quand tu t’y mets » « saute donc le sot que je suis »
Tu fronces les sourcils. Pourquoi voudrais-tu te venger de lui ? T’aurait-il fait du mal ? Il en fallait beaucoup, pourtant, pour t’atteindre. Même si tu étais du genre rancunier, tu ne te laissais pas facilement mettre à terre ; règle de vie primordiale pour un personnage de faible constitution comme toi. Tu te posais en proie facile simplement pour te faire les griffes sur les idiots qui s’attardaient sur ton cas. Zacharias Smith n’en avait quand même pas fait partie ?
En vérité, la question qui te démangeait ne demeurait pas là.
Il savait pertinemment que tu ne te rappellerais pas de quoi tu aurais pu vouloir te venger de lui. Alors pourquoi l’évoquait-il quand même ? Tu plisses les yeux. Essayait-il de te faire comprendre qu’en réalité, c’était toi qui lui avais fait quelque chose ?
Tu pouvais pas être qu’un camarade de classe, Smith. Auquel cas, tu ne soulèverais pas tant de choses en moi. Tu n’aurais pas le souffle qui se coupe dès que tu montres quelque chose du doigt que je ne vois pas encore.
Ça a fait si mal.
Quelques jours après que tu sois revenu de ta mission d’infiltration. Mère qui veut fêter ça, qui veut en profiter pour passer du temps avec toi, prendre soin de toi, rattraper le temps perdu, te lancer sur un nouveau départ, maintenant que tu étais sous le feu des projecteurs. Cela allait de ton nouveau poste au Ministère jusqu’au ménage dans ta chambre d’adolescent. Sous ton regard un peu vague, les doigts fébriles de se remémorer tout ça, elle bazardait les vieilles robes et les rouleaux de parchemin noircis d’encre. Tu étais parvenu à garder une écharpe aux couleurs de ta maison –elle ne sentait pas ton odeur, pourtant- et tes grimoires. Tu l’aidais vaguement, passant plus de temps à relire tes notes soigneuses et incomplètes qu’autre chose. « Voyons Boris, ce vieux devoir d’histoire de la magie ne te sera d’aucune utilité » Souvent, elle devait te les ôter des mains. « Par Merlin, tu es un vrai gobelin, trésor ; regarde-moi ça. Qu’est-ce que c’est censé représenter ? » « Un marque-page avec un loup-garou » « Raison de plus pour s’en débarrasser, c’est d’un mauvais goût ! » Discrètement, tu glisses le grimoire sur les monstres humains sous ton lit, afin qu’elle ne mette pas la main dessus.
Pourquoi ça a fait plus mal que prévu ?
« Tu veux parler du livre Des Monstres humains et malédictions morphologiques ? » Etonnant qu'il se rappelle de ça ; tu étais du genre à te promener en permanence avec un bouquin, tu n'imaginais pas qu'il aurait été du genre à prêter attention au titre. Cela dit, celui-ci restait de loin ton préféré. Tu lui avais sans doute tenu la jambe parfois, à ce propos. « En effet, il est encore chez moi, d'ailleurs ; tu verrais dans quel état il est. » En grand lecteur que tu étais, la plupart de tes grimoires finissaient un peu abîmés, les pages cornées, ou les couvertures fendillées. Cela dit, en ce qui concernait ce volume, il semblait avoir particulièrement souffert à une époque ; en effet, l'équivalent d'un chapitre entier avait les pages froissées, voire déchirées ou gondolées pour certaines ; comme si quelqu'un s'était endormi dessus et avait bavé dans son sommeil.
Tu réajustes ton col et ta mèche avant d'entrer dans le dortoir où vos deux autres compagnons de chambrée s'occupaient en silence. Tu les gratifies du sourire le plus cordial possible, et feignes être bien fatigué. Cependant, ils haussent un sourcil quand ils constatent qu'en effet, tu étais si fatigué que tu avais jeté ton livre et t'étais effondré sur le mauvais plumard. Ainsi, tu avais sangloté silencieusement toute la nuit sur le lit de Zacharias, le nez dans ses draps.

Je suis pas avec toi parce que tu es un monstre, Smith ; je reste avec toi pour me rappeler que y'a pas que les monstres dans la vie. Il y a les humains qui sont pas mal aussi. Merci, pour ça aussi.
« Oui de vrais verres et du vrai whisky, Smith. » Dans la colocation, tu étais sans conteste celui qui investissait dans les alcools les plus coûteux. Non seulement tu avais l'illusion que le goût était meilleur, mais ça permettait de réguler naturellement sa consommation, vu le prix exorbitant de certaines éditions limitées de whisky pur-feu. « Je mets fin à ton supplice, va. » Tu désignes du menton sa tasse encore à moitié pleine. Si tu n'étais pas pétri de tant de manières, tu l'aurais finie à sa place. Tu préférais de loin le thé à l'alcool, même si tu devais avouer que le champagne permettait d'excuser beaucoup de comportements. Tu ranges ton carnet et t’enroules dans ta cape sur-mesure, avant d’aller payer votre consommation. Avec lui, au moins, tu ne craignais pas d’avoir à batailler pour régler la note.
L’occasion se présentait sans doute d'en apprendre davantage sur sa mésaventure avec Katie Bell. Tu te rappelles avoir suivi cette histoire d'assez près, comme si tu passais plus de temps que tu ne l'imaginais avec lui.

Et encore aujourd'hui, c'était comme s'il exerçait une attraction sur toi... tu décides de mettre ça simplement sur le compte d'une attirance passagère. Tu avais besoin d'un garçon gentil, après ce qui s'était passé avec le loup-garou. Si Zacharias apprenait que, non content de te passionner pour les monstres humains, tu te mettais à flirter avec eux, il se demanderait où était passé son innocent petit Boris...
Il ne t’avait pas été difficile de retomber dans la spirale, malgré le ménage secret de ta mère, les soirées organisées par les Abel Burke et cie présentaient un choix démentiel de compagnons d'une nuit. Et pour te fidéliser, on n’hésitait pas à dénicher d’étranges spécimens.

L’air du soir te fouette le visage sur le pas de la porte du salon de thé. Tu cèdes le passage à Smith et refermes la porte derrière vous. Chose plutôt rare, mais que tu appréciais particulièrement après un bon thé, tu proposes une cigarette à ton comparse fraîchement retrouvé.
« Comment as-tu dit que ça s’appelait ? » « Des cigarettes ; on en a ici aussi, mais ça s’est clairement moins répandu chez les sorciers que chez les moldus ; ici, on préfère la pipe, pas vrai, Bagshot ? » Manquant de t’étouffer avec ton infusion à la citrouille, tu le bourrines de coups de pieds. Vous êtes tous les deux affalés sur un canapé de la salle commune ; c’est le week-end et il t’a aidé à finir tes devoirs plus vite que prévu ; tu daignais donc lui accorder un peu de ton temps. « Tu veux essayer ? » « Ce n’est pas dangereux pour la santé ? » Il lève les yeux au ciel, un peu à ta manière, tire une latte et se penche vers toi, t’invitant à faire de même. Tu l’imites, et il t’attrape le menton pour t’ouvrir le bec, y soufflant doucement la fumée.
Vos deux têtes penchées rappellent un baiser. « Ce n’est pas si mal, après tout »
Vous marchez silencieusement jusque chez toi. De temps à autre, tu lui sers une banalité rassurante, ou une question innocente, comme si tu ne prévoyais pas du tout de le faire boire pour qu’il baisse sa garde.
« Ne fais pas attention au capharnaüm ; c’était au tour de Beth de ranger » soupires-tu en lui ouvrant la porte. La colocation, en plus de se situer dans un riche quartier où s’agglutinait la jeunesse dorée, était plutôt spacieuse. Boiseries discrètes aux murs et parquet qui grince suffisamment pour surprendre les amants des uns et des autres au petit matin.
Tu lui passes devant pour ouvrir la marche, passant la tête çà et là pour savoir s’ils étaient rentrés. « Il semblerait qu’elle soit partie voir sa mère. Et Bronson est de garde cette nuit » tu hausses les épaules, l’air désappointé « je crains que tu ne puisses pas faire leur connaissance ce soir ; tu devras te contenter de moi… » d’un mouvement habile de ta baguette, et appuyé d’un sourire taquin, tu fais voler une bouteille de whisky pur-feu et deux verres jusqu’à lui « et de ce vieil ami. »

Tu lui ouvres la porte de ta chambre –aux allures tellement studieuses qu’à un lit près, on aurait pu se croire dans la bibliothèque de Poudlard. Tu te défais de tes affaires et entends bien le débarrasser des siennes, posant la bouteille et les verres sur la table basse. « Tu dois certainement mieux t’y connaître qu’en thé ; alors je te propose du whisky importé de Grèce, chauffé au feu sacré des vestales » Tu l’invites à s’asseoir et remplis modérément vos verres. « J’aurais bien aimé me constituer un stock respectable des quatre coins du globe, seulement avec la fermeture des frontières, le pari est devenu assez risqué. » Tu lèves légèrement ton verre. « A ces retrouvailles inattendues. » un rire clair, une gorge qui se serre que tu hydrates d’une première gorgée. Tu prends ton temps pour en apprécier les subtilités et pour calmer ce sanglot qui monte, malgré toi. Lui aussi, tu le ravales, même s’il reste en travers de la gorge. Tu t’extirpes du cuir grinçant du siège, tes doigts galopant sur les tranches des grimoires tapissant le mur. « Tiens, le voilà, le fameux livre de monstres~ » Tu ne l’as plus rouvert depuis des années ; pourtant, tu es certain que c’était ton livre favori, à une époque.
Ça fait maintenant plus de trois semaines que votre altercation a eu lieu dans la salle commune. Tu as fini ton livre pour la dix-septième fois. Ça a été ardu, car il te renvoyait sans cesse à cette dernière et douloureuse entrevue. Cependant, un devoir en botanique t’a obligé à y jeter un nouveau coup d’œil, aux hommes-plantes-bouffe-cœur. « Très joli, le marque-page ; c’est un autoportrait ? » Imogene le rédige aussi, à côté de toi. « C’est censé être un loup-garou » réponds-tu, absent, le doigt lissant le schéma reproduisant le mode d’attaque des bouffe-cœur.
Je suis pas avec toi parce que tu es un monstre, ***** ; je reste avec toi pour me rappeler que y'a pas que les ******** dans la vie.
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Bagsmith 2 - part two
I gave you all And you rip it from my hands And you swear it's all gone And you rip out all I had Just to say that you've won you've won Well, now you've won But I gave you all
Des Monstres humains et malédictions morphologiques ouais c’était bien ça le titre, il lui avait échappé mais maintenant qu’il le réentendait il avait l’impression que les lettres patinées de la couverture lui revenaient en mémoire. Il avait toujours ce livre avec lui dans ses affaires, mais il se tenait quand même droit, même avec un sac qui pesait un tiers de son poids. Zacharias, lui, avait toujours eu la fâcheuse tendance de ne pas avoir ses livres avec lui en cours. Ce qui lui valait souvent des remontrances et et certainement quelques retenues. Mais les profs ne comprenaient pas, il avait d’autres choses à mettre dans son sac que des tonnes de livres. Son vieux sac était toujours rempli de parchemins griffonnés, de pommes ou bonbons récupéré au petit déjeuné du matin, de cartes de chocogrenouilles et il avait même eu une période où il se trimballait toujours des billes (qu’il avait la plupart du temps gagné à la semi-loyale à ses camarades). C’était l’amie de Boris… la Rowle de Serpentard, qui devait manquer de tourner de l’œil lorsqu’il sortait ses plumes toutes tordues et souvent cassées de son sac. Elle avait une tendance à aimer tout ce qui était propre et net. « En effet, il est encore chez moi, d'ailleurs ; tu verrais dans quel état il est. » Zacharias ne doutait pas de l’état certainement lamentable du livre, avait la vague impression de l’avoir vu tomber par terre de nombreuses fois. Que la couverture se soit décollée ne l’étonnerait pas. Qu’il manque quelques pages ne le surprendraient pas outre mesure. Ses livres à lui, c’était Joan qui en héritait à la fin de chaque année scolaire et sa frangine était aussi soigneuse que lui.
« Meeeeeeeeerde ! » « Smith ! Un ton en dessous on est dans… t’as fait quoi encore ? » L’encrier avait basculé suite à un mouvement trop brusque de Zacharias et maintenant le livre ouvert devant eux se gorgeait d’encre noire. Boris regardait le désastre alors que Zacharias sortait sa baguette pour tenter de réparer sa connerie. Mais après une tentative « Ah… serait-ce mon encre indélébile ? » « Ton en- quoi ? Tu as de l’encre indélébile ? » « Mais oui, comme ma connerie, tu te souviens pas ? » C’était la remarque que lui avait lancé Bagshot quand il avait agité son pot d’encre, tout heureux, sous le nez de son camarade. À la base c’était pour faire une farce à Ernie mais lui en était resté un petit fond. Maintenant il ne lui en restait plus une goutte. Par contre le livre sur les mystères des fonds marins de la rive sud ouest de l’Amérique du Sud avait eu sa dose. « Pas d’angoisse. On le referme et on le repose comme ça. La vieille ne s’en rendra jamais com- » « Qu’avez-vous fait à ce livre ?? » Oups. Zacharias pointe Boris du doigt « Madame, c’est lui. Pas moi. » « BANDE DE PETITS… » ah oui tout de suite, comme elle était bibliothécaire elle elle avait le droit de gueuler hein. Bande de privilégiés. Zacharias la coupe dans son élan « Non mais regardez madame, regardez moi ce visage d’ange. Ça vous trompe un homme hein ? Et son petit air d’innocent. Je vous assure, il a ri, ri madame lorsqu’il a renversé sciemment l’encre sur cet estimable livre ! » Boris était rouge comme les cheveux de la mère de Zach. Madame Pince avait une couleur sympa aussi. Mais comme elle paraissait à deux doigts d’exploser Zacharias chope la main de Boris : « On s’casse Bagshot. » Il chope son sac et celui de son camarade, trop lourd vraiment, puis file hors de la bibliothèque tandis que la vieille aigrie leur hurlait de revenir petits sacripants mal élevés. Zacharias était plié en deux de rire.
« Oui de vrais verres et du vrai whisky, Smith. » Helga, merci d’avoir entendu mes prières ! Il a comme une pointe d’excitation, ou de joie, il n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Soit il est particulièrement heureux à l’idée d’aller se beurrer la gueule (ce qui n’était pas à exclure) soit c’était simplement… ce ton qu’il avait utilisé. Ce mot qu’il avait dit. Smith avec cet air à demi-exaspéré. « Je mets fin à ton supplice, va. » Zacharias sourit, et y a comme quelque chose de bloqué derrière ses yeux, ou au fond de sa gorge. « Oh, je ne suis pas non plus à l’agonie. C’était très… » Il cherche un mot pour exprimer son ressenti général mais finit par hausser les épaules : « dépaysant. » Il ne pouvait pas trouver mieux. Il le laisse payer la note — c’est clair que ce n’est pas avec les trois Noises qui se battaient en duel dans sa poche qu’il allait pouvoir payer les phalanges de Botruc, ou autres saloperies. Zacharias se surprend à regarder le drapé de sa cape lui battre le flanc alors qu’il va payer. Marrant, quand même, à quel point c’était ridicule sur lui mais naturel sur Bagshot. Comme quoi, peut être qu’en effet les riches valaient un peu mieux quand même.
Encore une fois, il tient la porte pour laisser Zacharias sortir, c’est qu’on s’y habituerait. Dehors, il fait frais, voire froid. Malgré la cape le froid fait rosir les joues de Boris. Zacharias accepte la cigarette qu’on lui offre avec un sourire et se contrôle pour ne pas la finir trop rapidement — il se voyait mal en réclamer une deuxième. Sur le chemin, il répond vaguement et écoute encore plus vaguement les petites phrases et questions convenues de Boris tout en lançant des coups d’œil sur ses joues qui gardaient cette teinte rougissante.
Zacharias se tourne et se retourne dans le sac de couchage chauffé magiquement. Il n’arrive pas à fermer l’œil. Déjà qu’en temps normal il prend plus de temps que ses camarades à s’endormir alors, dans ces conditions… Sirius Black est dans le château et a attaqué le tableau d’entrée de la tour des Gryffondor ! Il avait envie de se lever et d’aller courir dans les couloirs, voir s’il pouvait tomber sur Black avant les professeurs. Mais évidemment, tous les élèves étaient réunis dans la Grande Salle et ne pouvaient espérer échapper aux regards d’aigles de leurs surveillants. Il se tourne vers la droite : Ernie dormait et ronflait. Il se fatiguait lui-même en parlant, c’était une bonne technique. Il se tourne vers la gauche sans arriver à déterminer si Boris dormait ou faisait semblant. « PSSSSSSSSSSSSSSSS BAGSHOOOOOOT » il murmure très très fort, si fort que ça résonne dans la salle. « TU DOOOOORS ?? » il rampe dans sa direction et appuie sur différentes parties du sac de couchage sans savoir quel membre de son camarade il pouvait bien toucher : « Jm’ennuuuuie, j’arrive pas à dooormir. Pssss Bagshot ? Tu m’eeeentends ? » « Smith, veuillez vous taire et dormir ! » « Je ne peux pas professeur, dormir par terre ça me rappelle mon enfance difficile… » Il entend vaguement des élèves rires et avant que le professeur puisse répliquer, c’est la voix de sa sœur, nouvellement arrivée à Poudlard, qui retentit, sans chuchotement « MAIS TA GUEULE BIBOU ! » « TA GUEULE TOI-MÊME BIBOUCHE ! » Il l’entend se lever de son sac de couchage, depuis l’endroit où son regroupés les Gryffondor et il se redresse lui aussi. « Tu veux ma main dans ta… » « Essaie un peu ! » Personne n’essaya rien du tout, un adulte intercepta Joan et quelqu’un vint soulever Zacharias qui s’accrocha au petit corps recroquevillé de Boris : « NoooOooOOOoon Bagshoooot ! Les laisse pas m’emmeneeeer !! » Il passa le reste de sa nuit dans le bureau de Rusard. Après ça il prit l’habitude de, parfois, s’accrocher au bras de Boris pour lui rejouer la scène, rien que parce qu’il aimait la manière qu’avait son camarade de se dégager, toujours un peu rose au niveau des joues.
C’était un joli rose. Un rose marrant.
C’était évident que Boris et Zacharias ne venaient pas du même monde. L’appartement de Boris était déjà plus grand que la maison de son enfance. Et était décoré comme l’anti chambre de la reine. En entrant il frôle un mur du doigt : y a du… bois sur les murs ? Comme à l’école ? Et du parquet par terre. Du vrai en plus. Il passe sa main sur son visage. « Ah oué… j’ai bien fait de ne pas t’emmener chez moi. » C’était une autre limonade comme on disait. « Ne fais pas attention au capharnaüm ; c’était au tour de Beth de ranger. » « T’inquiète pas… je vais m’en remettre. » Selon lui il y avait trop d’espace pour qu’un vrai bordel soit possible. Il a l’air de chercher ses colocataires et semble déçu de ne pas les croiser. Zacharias n’allait pas se plaindre, il n’avait pas vraiment envie de voir les deux autres specimens d’humains qui pouvaient vivre dans cet endroit. « je crains que tu ne puisses pas faire leur connaissance ce soir ; tu devras te contenter de moi… » « Ça me parait être un bon plan. » Une bouteille de whisky vole jusqu’à lui. « … et de ce vieil ami. » « un excellent plan. » réajuste Zacharias avec un sourire alors qu’il se laisse guider jusque dans la chambre. Qui devait pas être loin de faire la taille de tout son appart. Et qui était bien mieux rangé par la même occasion.
Il écoute son commentaire sur la bouteille en ouvrant de grands yeux « Tu dois certainement mieux t’y connaître qu’en thé… » Il s’y connaissait autant en bon vin que Lestrange en femme, mais qu’on le prenne pour une grosse ponte lui faisait plaisir. Il s’assoit à coté de la table basse (une table basse dans une chambre mais… mais…) et prend le verre, le levant en même temps que lui. « À ces retrouvailles innatendues. » Pas comme si j’avais fait exprès de te rentrer dedans à la machine à café hein… Puis il se lève, Zacharias termine son verre d’un trait et profite que Boris lui tourne un instant le dos, face à sa bibliothèque pour se resservir un fond. A ce rythme, à jeun et surtout après les derniers jours qu’il avait passé à bader, il ne lui en faudrait pas beaucoup pour être torché. Autant aller rapidement hein. « Tiens, le voilà, le fameux livre de monstres… » Il repose son verre pour regarder le livre. C’était bien le même. C’est vrai qu’il gardait tout.
« Je savais pas que tu gardais des trucs, comme ça. » Katie ouvre différents tiroirs en riant à chaque fois qu’elle tombait sur un objet insolite. « Ma sœur disait que j’étais un vrai gobelin. » « Ooh ! Ça brille ça, t’as des trucs précieux toi ? » Zacharias hausse les épaules en souriant et se rapproche de Katie, la prend par la taille et l’embrasse dans le cou. Il ne fait pas trop attention à ce qu’elle dit, il a parfois l’impression extrêmement satisfaisante qu’il n’y a qu’eux deux, et rien autour. Personne d’autres, pas de guerre, rien. Juste Katie et lui. Presqu’un couple classique. « Eh beeen, Zach t’as été voler ça où ? » Il regarde ce qu’elle lui montre et perd son sourire : « C’était un cadeau. » Katie rit « Qui t’as offert des attaches en argent ? » Zacharias les lui prend des mains pour les remettre dans le tiroir « Je sais même plus. » Laisse moi croire que je ne sais plus.
Il le prend dans ses mains : « Oula… souvenirs, souvenirs. Qu’est-ce que tu pouvais corner les pages. » Il l’ouvre et tombe immédiatemment sur les pages sur les androgynes « Ah oui. Bien sûr. Les androgynes. Enfin, tu n’as plus besoin de le garder, depuis le temps tu dois le connaitre par cœur. » Il le referme et le lui rend en lui plaquant contre la poitrine. « Ça remonte hein… » Il reprend son verre et le termine. Puis il regarde Boris avec un petit air moqueur : « Un deuxième ? » Un troisième ? Il n’attend pas vraiment la réponse pour se resservir.
Penser qu’il avait plusieurs gallions dans la bouche en cet instant le faisait presque rire. Mais il sentait aussi que ça montait très vite à sa tête. Il aurait peut être dû manger mais… quitte à finir torcher, comme il disait, autant que ça se fasse le plus rapidement possible non ? « Tu sais que si tu me laisses faire je vais tout vider ? » Il soupire longtemps en regardant Bagshot dans les yeux. Pis il baisse les yeux. « En fait t’as pas besoin de me saouler pour que je termine dans ton lit Fagshot. » Pas cette fois. En tout cas. Pas cette fois. Pas cette fois.
Haha, non. Pas assez bu pour ça.
Allez, dis le.
Non.
DIS LE !
Dingue comment un machin truc du feu de la vestale blabla c’était fort. Surtout le troisième verre.
Peut être que Burke lui avait dit qu’il fallait éviter de mélanger ce qu’il avait pris avec de l’alcool ?
Boarf.
DIS LE !
« pascettefois. »
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bagsmith ii
I've made up my mind To live in memory of the lonesome times I can't stop wanting you It's useless to say So I'll just live my life in dreams of yesterday Those happy hours that we once knew Tho' long ago, they still make me blue They say that time heals a broken heart But time has stood still since we've been apart
Finissant ton premier verre de whisky un peu plus vite que d’habitude, tu te penches un peu bancalement par-dessus le livre qu’il ouvre. La couture ayant été particulièrement usée à cet endroit, il tombe sur la page des androgynes. Ah, il faut croire que ta fascination pour ces créatures date de bien avant ton escapade chez les rebelles. De même, tu vacilles plus que de raison lorsqu’il te le rend. Tu le réceptionnes avec un vague sourire attendri, sans mettre le doigt sur la référence qu’il fait à votre dernier soir à Poudlard ensemble. Soir que tu avais entrevu le jour où Astoria, en voulant te sauver la vie, t’avait redonné des bouts de mémoire. Ça n’avait été que des bribes ; de fait, tu n’avais pas compris ce qu’il se passait. Tout ce que tu avais perçu, puisque ça t’était arrivé en pleine face, c’était la peine immense que tu avais ressentie ce soir-là et que pour rien au monde tu ne voudrais revivre.  

En attendant, tu le regardes faire, enchaîner les verres plus que de raison, sans prendre le temps d’apprécier le goût de la boisson hors de prix -autant donner de la confiture à un troll. Mais si c’est ce qu’il lui faut pour baisser sa garde et son pantalon alors, soit, tu veux bien lui sacrifier une bouteille.
Depuis quand tu es prêt à céder tant pour un garçon ? Pour ce garçon, car dans ton âme et conscience, jamais tu ne réitérerais pareille sottise.
Vide-la donc.  
« On dirait un couple marié ; je vais finir par me demander s'il n’en pince pas davantage pour toi que pour Bell. » Imogene te regarde arrivé à votre petite session de rattrapage, en retard et les joues encore roses d’avoir sommé à Zacharias de ne pas venir vous déranger. « Ne dis pas de bêtises ; il la dévore des yeux et moi... il me dévore … autre chose ? » Imogene grimace un peu, pour la forme « Tu pourrais au moins faire semblant d’être rebuté par cette idée… » « C’est simplement que les gens sont déraisonnablement beaux quand ils sont amoureux. » « Tu m’en diras tant… Dis, tu crois qu'il s'imagine que... qu'il le fait avec elle ? » Comme si ça ne t’atteignait pas, tu n’hésites pas à répliquer : « Au vu de sa position, j'espère pour lui qu'il ne va pas jusque là. » Elle ouvre des yeux ronds. « Je ne veux rien savoir de plus. »
« Maintenant que j’y repense ; il y avait sans doute quelqu’un dont j’étais amoureux » te revoilà avec ton verre rempli, comme par magie. Tu le vides sans le quitter des yeux, dodelinant de la tête avec charme. « mais je ne sais plus qui » pouffes-tu en passant un bras autour de son cou. On va dire que c’est parce que ta tête tourne que tu as jugé bon de lui minauder ça ; et pas du tout parce que ça vient de te revenir en tête comme la chose la plus importante et la plus précieuse au monde. Tout te renvoyait à lui, mais ça ne pouvait pas être lui ; sinon, il ne t’aurait pas accueilli comme ça, comme si de rien était… Ça aurait constitué tellement de souffrance de refouler tout ça… Un humain ne l’aurait pas supporté…
Tu avais machinalement coincé ton doigt dans la page sur les androgynes : vous étiez deux moitiés à la recherche de leurs pairs, tellement seules que vous étiez sur le point de vous compléter, même si vous n’étiez pas destinés l’un à l’autre. Il avait cette fille qui était partie ; tu avais… Astoria -oui, mais avec elle, c’est pas la même chose.
Vide-la donc, et comble-moi.

Tu fronces les sourcils. « Moi c’est Bags- »
« Je t’ai déjà dit cent fois que moi, c’est Bagshot ! B-A-G-S-H-O-T » « Wooh, du calme, poupée ; on est entre nous, promis, c’est pas méchant. » « Je m’en moque que ce soit pas méchant ; tu dirais quoi si je t’appelais Sm… Smooth ? » « … j’t’en prie, appelle-moi Smo- » « Non. » « T’as conscience que pour le coup, ta répartie était à revoir ; tu te ramollis, mon joli Fagshot~ » « B-agshot ; avec un b comme dans- » « Baise-moi, bb » Zacharias éclate de rire. Et heureusement pour lui que tu le trouves joli, quand il rit.
C’était quoi ce « pas cette fois » sifflé comme une menace ? Y avait-il eu d’autres fois, autrefois ? Impossible, voyons, ça se saurait, pas vrai ? Ça ne s’oublie pas, des fois de ce genre. Peut-être qu’en réalité, d’autres avant toi lui avaient fait des avances de ce genre ? Oui, on va dire que c’est ça, on va dire que c’est tout ce que tu veux mais absolument pas que c’est pas la première fois que ça arrive.
Fagshot, ou du déni total.
« Smith, tu as conscience que je pourrais te demander pourquoi tu me dis ça... » Et tu le sais, juste sous ta peau qui frémit, que ce serait atrocement douloureux, si tu le faisais.
Douloureux mais nécessaire
Tu sais que c’est le vide qu’il faudrait combler, celui que Mère avait laissé comme un trou béant, un immense courant d’air.
Comble-moi.

Pourtant, tu ne vas pas le faire. Tu ne lui demanderas pas. Parce que tu as le sentiment que ce sera douloureux pour toi, mais aussi pour lui.
Et dans ce mystère, réside la raison pour laquelle tu désires tant qu’il ne souffre plus pas.
« … Cependant, comme tu l’as si bien remarqué, ce n’est pas pour ça que je t’ai fait venir. »
Tu lui ôtes son verre vide des mains, le poses sur l’encyclopédie des monstres humains. Le soin que tu as apporté à ce geste est rompu lorsque tu saisis l’arrière de sa nuque avec une brusquerie qui semble venir de très loin au-dedans. D’habitude, tu étais toujours très doux avec les hommes qui passaient la nuit avec toi. Pourtant, cette fois-ci, c’est comme si tu te voyais de l’extérieur, à constater la hâte avec laquelle tu l’avais embrassé, très fort et très longtemps, ne rompant le contact que pour le pousser sur le lit, le clouer sur le lit, pour qu’il arrête de parler, qu’il arrête de faire germer un doute déjà semé. Pour qu’il arrête d’appuyer là où ça fait mal, et qu’il s’essaye un peu plus à appuyer là où ça fait du bien.

Et, alors que tu lui défaisais sa ceinture et qu’il se débarrassait de son tee-shirt, alors que tu baissais le nez entre ses jambes, il y a quelque chose qui monte, monte, avec l’envie, plus vite, bien plus vite, qui monte, serre ton pantalon, remonte encore, t’enserre les entrailles et le coeur.
Tu sais où ça va -dans ta gorge-, mais tu ne sais pas d’où ça vient, si ce n’est de lui, depuis qu’il était (re)venu dans ta vie ; si ce n’est de ce qu’il a dit, et plus encore, de ce qu’il refuse de te dire ; si ce n’est de lui et de ce corps si familier que tu réapprends à posséder.
« T’es sûr que tu vas pas me mordre, hein ? » Tu relèves la tête, réajustant ta mèche un peu ébouriffée qu’il caresse nerveusement. « Encore une comme ça, Smith, et je ne pourrai plus rien te garantir. » « C’est pas que j’te fais pas confiance, hein, mais… » « Tu n’as qu’à fermer les yeux et imaginer quelqu’un d’autre, si ça peut t’aider. » proposes-tu, feignant l’indifférence, malgré la peine que ça te fait d’avoir proposé une telle solution.
Laissant choir tes propres vêtements, tu finis par lui grimper dessus. Tu n’aurais pas pu résister plus longtemps ; parce qu’il a des boucles auxquelles tu ne demandes qu’à t’agripper, une bouche qui ne demande qu’à être bouffée, et il doit lire dans ton regard brûlant que tu comptes bien tout passer en revue.
Tu avais envie de ce garçon ; mais, plus encore qu’avoir envie de lui, tu avais aussi envie de pleur- ah, merde, ça y est ; ça te revient.
« Smith, il faut qu’on parle. » Il soupire, laisse tomber sa besace à tes pieds, s’affalant sur la même chaise que toi. « Qu’est-ce que j’ai fait, encore ? » « Toi, rien de particulier ; c’est Mme Chourave qui nous a encore rajouté un devoir. » « Et donc ? Tu veux me faire comprendre par là que- » « Que je vais devoir décaler le bain à demain soir. » « Pourquoi t’es sans coeur, comme ça ? Tu m’oublieras pas, au moins, hein ? » « De toute manière, si je t’oublie, tu te feras une joie de te rappeler à moi, j’en suis certain. » Comment veux-tu que je t’oublie, Smith ? J’ai oublié comment c’était, avant toi.


Dernière édition par Boris Bagshot le Dim 4 Déc 2016 - 12:21, édité 1 fois
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