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James & Leopoldine
Love me two times girl. One for tomorrow, one just for today. Love me two times I'm goin' away
3 AOUT 2003 • James accuse le coup avec plus de difficulté que les autres. « Ne lui parle pas. » Ne lui parle pas. Je me répète que c'est juste pour le moment, juste pour maintenant, on lui a fait peur, elle protège le petit, elle ne nous fait pas confiance avec le petit, c'est pour cela. Qu'est-ce que j'ai pu lui faire avant de perdre la mémoire ? Qu'est-ce qu'on a pu faire pour qu'elle nous traite ainsi ? Il faut que James mérite de nouveau sa confiance. Il nous faut Joshua, nous avons besoin de Joshua, Joshua est ce qui compte. Nous venons de découvrir son existence mais je sens déjà, peu à peu, toutes nos pensées se diriger vers l'enfant. Nous n'avons rien, nous sommes dépourvus de tout, il n'y a que lui, lui la preuve que nous sommes capable de faire quelque chose. Nous voulons juste une meute. Juste une meute.
Ne l'écoute pas, n'écoute pas la femme, cela va revenir. Ne tremble pas, James, ça va aller, on va y arriver. Pour une fois on est d'accord sur quelque chose, alors il n'y a pas de raison de ne pas réussir, n'est-ce pas ?

Il ne bouge pas, il observe, incapable de faire un mouvement. Il tremble, de ne pouvoir rien faire, de voir comment on lui arrache, une énième fois, toute forme de pouvoir sur sa vie. Il en a marre, je crois, de juste obéir. Mais il n'est bon qu'à ça. Il obéit toujours sagement à Rick, au chef de meute, au Lord, aux mangemorts et à la mère de Joshua. Notre Alpha. L'Alpha de notre Meute humaine, celle qui existait avant Rick, celle qui doit nous accepter.
Nous assistons en silence à l'échange avec l'immonde créature. Pourquoi laisser Joshua avec pareil monstre et pas avec nous ? Qu'est-ce qu'on a fait de mal ? CE N'EST PAS MOI C'EST L'AUTRE C'ETAIT L'AUTRE.
Les cris nous brûlent les lèvres mais un grognement passe à peine nos lèvres lorsque Ginger se permet de nous regarder. S'il ose nous dire un mot, on lui arrache la tête. Il n'est pas Joshua, et il n'est pas sa mère, on a le droit de lui arracher la tête non ?

Lorsque Joshua disparaît, nous faisons un pas en avant, instinctivement, mais la baguette de la Maman-Loup (c'est comme ça que l'a appelé Ginger, comme quoi je ne suis pas le seul à le voir) nous ramène à l'immobilité. Nous couinons légèrement, comme un petit jappement de tristesse. Il est parti, Joshua est parti, je veux qu'il revienne, je veux ses yeux sur moi, je veux qu'il m'appelle Papa et qu'il me reconnaisse. Je n'ai jamais été content que quelqu'un me reconnaisse avant lui.
Nous nous retrouvons face à la Maman-Loup.
« Très bien, maintenant on va pouvoir discuter. »
C'est le signe que nous attendions, elle a baissé la baguette, la garde, alors nous nous écrions : « Qu'est-ce qu'on a fait de mal ? Qu'est-ce qu'on doit faire de mieux ? Pourquoi, pourquoi j'ai perdu ta confiance ? » Rassuré de la situation, nous passons d'un pied à l'autre, écrasant encore et encore les bouts de verre, jetant un œil toujours implorant à la Maman-Loup, l'émotion au bord des lèvres. « Je ne me souviens de rien, je ne me souviens de rien du tout, mais on m'a dit des choses et... » Nous sortons le papier de notre poche de veste d'un air précipité. « Je suis James John Rowle. Je suis un loup-garou. J'ai vingt-sept ans. J'ai été à Poufsouffle à Poudlard. Je fais partie de la meute des Thurisaz. Je réponds directement aux ordres de Marverick Cromwell, qui obéit lui-même au Lord. J'obéis et j'aime le Lord. J'ai une sœur, qui est une rebelle. J'aime rire.  » James agite le papier, lui montre, l'invite à moitié à le prendre pour vérifier, pour qu'elle puisse voir que c'est tout ce qu'il y a . « Je ne comprends pas pourquoi on ne m'a rien dit pour Joshua ! On m'a dit mon arbre généalogique mais on ne m'a pas dit pour Joshua ! Je ne comprends pas, pourquoi ? Pourquoi tu ne veux pas que je sois là ? Qui qui... qui es-tu ? Tu es la Maman-Loup, tu es l'Alpha mais... tu... nous... » James ne sait pas comment lui demander, grogne, se passe la main dans les cheveux, encore nerveux, encore perturbé, encore stressé, il ne sait pas quoi dire pour sa défense, et moi non plus. Il finit par replonger ses yeux dans ceux de la Maman-Loup.
« Tu me détestes ? »

5 AOUT 1997 • Léo me doit me détester à présent. Je sens sans même avoir à regarder qu'elle me déteste, parce qu'elle a compris ce que je voulais dire. Elle sait que je ne compte pas rester. Elle doit partir sur ses grands Nimbus actuellement. Elle a raison, au fond, mais je n'ai pas exactement le choix, quoi qu'elle en dise. « C'était bien la peine de nous faire ton petit numéro, Tonton Jim.  » Je n'ai même pas le temps de me défendre qu'elle détale déjà vers l'escalier. Elle doit avoir envie de me crier dessus, et ne peut pas le faire près de Joshua. Je la suis, lentement, boitillant, descendant marche à marche, me sentant plus vieux et faible que jamais. J'ai l'impression de marcher jusqu'à mon exécution mais au fond, est-ce que je ne le mérite pas ? Ce n'est pas parce que je n'ai pas le choix, que je ne mérite pas sa colère. Je voudrais tellement qu'elle puisse être soulagée de me crier dessus. Je n'en suis même pas sûr.
J'ai envie de sourire, en arrivant, tant je vois comment elle n'attend que ma présence pour éclater. « Qu'est-ce que tu croyais ? Que ce serait facile ?  » Et qu'est-ce qu'elle croit, que ça l'est ? Mais je ne réponds pas, parce que contrairement à ce que je m'attendais, elle ne me crie pas vraiment dessus. Elle a l'air, soudain, bien plus fatiguée qu'elle ne le devrait. Elle a soudain dix huit ans, elle a le ventre rebondi, et elle panique de ne pas savoir quoi faire de ce gamin qu'on a jamais voulu. « C'est pas facile, James. C'est Jamais facile ! C'est dur tout le temps, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, trois cent soixante-cinq jours par ans !  » Je la regarde en silence, tendrement, accusant doucement toute la fatigue que je vois dans son regard. Je me demande tout ce qu'elle a du vivre, et ce qu'elle risque de devoir vivre encore, après mon départ... J'ai envie de la serrer contre moi, j'ai envie de la rassurer et lui de lui assurer que je resterai, mais j'ai promis de ne pas lui mentir. « Et ça fait peur ! Tout le temps aussi ! Moi aussi j'ai peur, James ! Mais je ne m'en vais pas, je ne disparais pas à chaque fois que j'ai peur de quelque chose.  » Je n'entends pas les reproches, je n'entends pas l'insulte, j'entends, encore, la faiblesse qui craque en elle. Ma Léo est courageuse, elle est forte et fière, mais parfois elle craque. Je l'ai vu craquer, plusieurs fois, ma Léodidine, j'ai rarement su quoi faire, tout comme je ne sais pas vraiment quoi faire maintenant. Je sais qu'elle n'a personne, autour d'elle, à qui dire ce genre de choses, ou pas que je sache. Elle n'a jamais réussi à accepter Johnson comme quelqu'un à qui vraiment parler. Elle n'accepte même pas qu'elle puisse l'apprécier, en fait. Je me demande combien de temps elle a du attendre de pouvoir lâcher ce genre de choses à quelqu'un... et puis je me souviens. Trois ans. « Tu peux pas venir tout chambouler comme ça et t'enfuir à nouveau quand tu te rends compte que ça fait peur, que c'est difficile et que c'est compliqué. Parce que c'est vrai. C'est vrai que c'est terrifiant, mais c'est pas insurmontable.  » Je l'aime, ma petite Léopoldine, je l'aime bizarrement, simplement, dans un mélange de respect et de tendresse, parce que je sais que même au fond du trou elle continuera de se battre... et de m'envoyer des reproches à la figure. J'ai la gorge nouée, et j'ai envie de pleurer pour elle, mais ce serait injuste puisque c'est à cause de moi qu'elle est comme ça. « C'est ton fils, James. Loup ou pas, ça n'y change rien.  » C'est ma faute, et purement ma faute si ma Léo pleure actuellement.

« Justement, Léodidine, c'est mon fils. » Je chuchote presque en m'approchant doucement, prudemment. J'essuie tendrement sa joue, malgré son regard de rejet, et passe une main dans ses cheveux, repositionnant une mèche de cheveux. Je suis aussi tendre qu'elle peut être froide, et j'essaye d'être aussi clair qu'elle a besoin que je sois. « Léo... si je vais bien aujourd'hui, c'est parce que c'est la lune morte. Le loup n'est pas là uniquement à cause de cela. » Je frémis à l'idée de son retour et de ses ignobles tentations. « Dès demain, il sera de nouveau là, toujours, dans mon cerveau, et tu sais ce qu'il me dira ? » J'ai un ricanement amer, tant je sais déjà ce qu'il me susurrera, pour l'avoir déjà entendu à l'hôpital. « Il me dira de vous transformer, toi et Joshua, surtout Joshua. Il me dira de vous emmener dans la forêt, de vous apprendre à tuer, et de passer des lunes à hurler aux étoiles ensemble. » Et c'est terrible comme cette image m'attire, même maintenant, même quand le loup n'est pas là. « Tous les jours, à chaque fois, il voudra vous faire du mal et je ne peux pas... je ne peux pas le laisser faire ça. Parce que je ne sais pas encore le gérer, et je ne te parle même pas des pleines lunes Léo, je n'ose même pas te parler de ça. » Ma gorge se noue un instant, puis j'arrive à reprendre ma respiration pour recommencer mon explication, doucement : « Est-ce que tu laisserais vraiment quelqu'un comme ça auprès de Joshua ? Quelqu'un qui pourrait peut-être avoir la potentialité de chance de lui faire du mal ? Parce que si tu le peux Léo, moi je ne peux pas. » Je réprime des tremblements, essaye de capter un peu de compréhension dans son regard, quelque chose comme de l'acceptation. « Je me détesterai bien plus de lui faire risquer cela que de le faire vivre sans père. »


Dernière édition par James Rowle le Lun 6 Fév 2017 - 22:36, édité 1 fois
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WIZARD • always the first casuality
Léopoldine Turner
Léopoldine Turner
‹ inscription : 30/10/2016
‹ messages : 138
‹ crédits : (moi-même)
‹ dialogues : #ffcc99 (Joshua > #ffcc00)
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‹ âge : 27
‹ occupation : gérante du Chaudron Baveur sur le Chemin de Traverse depuis plusieurs années, même si l'établissement appartien officiellement à mon Oncle
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1987 et 1994
‹ baguette : est en bois de poirié et crin de licorne. Particulièrement rigide, elle mesure seulement 23 cm.
‹ gallions (ʛ) : 2872
‹ réputation : je n'ai pas de coeur et que je suis froide comme un glaçon. Cette réputation là me permet de tenir mon auberge d'une main de fer, et ça ne m'empeche pas de vendre la meilleure bière-au-beurre du chemin de traverse, à ce qu'il parait. On dit aussi que mon fils et le fruit d'une relation batarde avec un sang-pur, ou un moldu, certains disent même que ce n'est pas réellement mon fils puisqu'on ne me voit qu'avec des femme, mais ceux-là ont eu la chance de ne pas me voir enceinte.
‹ particularité : Voyante spécialisée dans la Cartomentie. Cependant je sais également lire les feuilles de thées, les lignes de la mains, et les boules de cristal.
‹ faits : j'ai un fils, que j'ai eu très jeune et que je suis prête à tout pour le protéger.
‹ résidence : Dans la partie privé du Chaudron Baveur, avec mon oncle Tom et mon fils Joshua. Tatie Gigie occupe la chambre du dernier étage.
‹ patronus : Un loup.
‹ épouvantard : mon fils piégé dans une maison en flamme.
‹ risèd : James, rentré à la maison pour Joshua.
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3 aout 2003 À peine a-t-elle abaissé sa baguette que James enchaine, comme si elle venait de lui donner l'autorisation de parler. «  Qu'est-ce qu'on a fait de mal ? Qu'est-ce qu'on doit faire de mieux ? Pourquoi, pourquoi j'ai perdu ta confiance ? »  commence-t-il par s’écrier. Elle ne s’attendait pas à ça, Léo; elle n’aurait pas cru que la première chose qu’il voudrait savoir serait la raison de sa méfiance envers lui. Elle se disait qu’il allait s’énerver, qu’il allait hurler,  la menacer, qu’il allait peut-être se mettre à casser la moitié du mobilier, vouloir absolument savoir où était parti Joshua; mais jamais, ho grand jamais, elle n’avait imaginé qu’il essaierait de comprendre. Mais le fait est qu’il ne comprend pas, et ça se voit dans le regard implorant qu’il pose sur elle. Et il s’agite même si elle voit bien qu’il essaie de se contrôler. Mais il a toujours était comme ça James, dans ces moments de panique, à tourner en rond, faire les cent pas, parler, parler, parler. «  Je ne me souviens de rien, je ne me souviens de rien du tout, mais on m'a dit des choses et… » Et il enfonce sa main dans sa poche. La respirations e Léo se bloque et elle relève sa baguette, mais la seule chose qu’il tire de sa poche c’est un morceau de papier soigneusement plié, il l’ouvre et se met à lire d’une voix fébrile. « Je suis James John Rowle. Je suis un loup-garou. J'ai vingt-sept ans. J'ai été à Poufsouffle à Poudlard. Je fais partie de la meute des Thurisaz. Je réponds directement aux ordres de Marverick Cromwell, qui obéit lui-même au Lord. J'obéis et j'aime le Lord. J'ai une sœur, qui est une rebelle. J'aime rire.  »

Léo a l’impression que son coeur est en train de se briser en mille morceaux. Les mots résonnent dans sa tête et elle n’arrive pas à leur donner le moindre sens. Elle réalise soudain que la situation est bien plus grave que ce qu’elle croyait. James ne l’a pas juste oublié elle, en fait il a vraiment tout oublié. Il s’est même oublié lui-même. Désarçonnée elle relâche un peu son emprise sur le manche de sa baguette et son bras s’abaisse de nouveau. Elle ouvre la bouche, elle voudrait lui dire quelque chose, mais elle ne trouve rien à répondre, alors elle se tait et attrape d’une main légèrement tremblante le morceau de papier qu’il s’est mis à agiter devant elle. Elle le relit à plusieurs reprises. J'aime le Lord. Léo est horrifiée, qu'est-ce qu'ils lui ont fait ?  Elle a envie de le déchirer  ce morceau de papier, de le bruler. Elle a envie de lui hurler que c’est faux. Tout ça, c’est faux, il n’est pas que ça James. James ne se résume pas à quelques phrases griffonnées sur un morceau de papier. James n’est pas qu’un loup-garou, pantin de Magister. James n’est pas que ça. Et son regard butte sur la dernière phrase. Encore et encore. J’aime rire.   Voilà, ça c’est un peu vrai, ça c’est un début de vérité. Mais ce n’est pas suffisant. James c’est plus, c’est tellement plus !

Elle relève les yeux vers lui et elle se rend compte qu’elle a complètement laissé tomber son bras et qu’elle a abandonné sa posture de défense. Mais L’homme en face d’elle n’a plus grand-chose de menacent, il a s’implémente l’air perdu, inquiet, totalement désemparé malgré sa nervosité. «  Je ne comprends pas pourquoi on ne m'a rien dit pour Joshua ! On m'a dit mon arbre généalogique, mais on ne m'a pas dit pour Joshua ! Je ne comprends pas, pourquoi ? Pourquoi tu ne veux pas que je sois là ? Qui qui... qui es-tu ? Tu es la Maman-Loup, tu es l'Alpha, mais... tu... nous… » Je suis Léo ! Juste Léo ! Elle a envie de le secouer, elle veut qu’il arrête d’agir comme ça, de la regarder comme ça, comme si elle lui faisait peur. Maman-loup c’est simplement un surnom. Un surnom stupide qui n’a pas le moindre sens. Un surnom qu’on lui donne juste parce qu’elle protège son fils, ça ne fait pas d’elle une Alpha ou quoi que ce soit d'autre. C'est lui le loup, pas elle ! Elle ne sait pas quoi lui dire ni quoi faire. Elle est presque aussi désarmée que lui, même si elle tente vaillamment de ne rien en faire paraitre. Finalement il relève les yeux vers elle et croise son regard. « Tu me détestes ? » il a l’air grave tout d’un coup. Et triste. Elle n’a jamais aimé voir James triste. Parce que James aime rire. James aime rire.

« Non. » Fait-elle d’une voix plus basse qu’elle ne l’aurait voulu . Je t’aime idiot. Elle voudrait lui dire qu’elle l’aime. Qu’elle l’a toujours aimé; que les années n’ont rien changé et qu’elle continuera à l’aimer comme ça probablement jusqu’à la fin de ses jours.  Sauf qu’il ne comprendrait pas si elle le lui disait. Il ne comprendrait pas qu’elle parle de cet  amour un peu particulier qui n’appartient qu’à eux, parce qu’il a oublié. Au final, même lui il a oublié qu’il l’aime aussi comme ça. « Je ne te déteste pas. »

Mais j’ai peur de toi. Elle prend une profonde inspiration et se redresse un peu pour retrouver un peut de contenant. Quand elle lui répond, sa voix a retrouvé toute son assurance, elle est calme, claire et froide. Mais dans son regard il doit pouvoir lire la tristesse qui la prend à la gorge « Ils ne t’ont rien dit parce que Joshua n’est pas officiellement ton fils, James. Tu ne l’as jamais reconnue et il n’a jamais porté ton nom. » Elle marqua une pause pour bien choisir ses mots. Elle ne sait pas ce qu’elle est en train de dire lui fait plus de peine ou le met plus en colère. Tant pis, après tout il faut bien que quelqu’un lui dise. « Tu es parti James. Avant même qu’il soit né. Tu n’es venue nous voir qu’une fois. » Tu n’étais pas là pour sa naissance, ni pour ses premiers pas, ni pour ses premiers mots. « Et puis tu es repartie. Encore. Parce que c’était dangereux que tu reste. » Tu as manqué tous ses anniversaires, la première fois qu’il est monté sur un balai, et sa première manifestation de magie. « Ça fait six ans qu’on ne t’a pas vu James et ça fait des mois qu’on a plus de nouvelles de toi. » Elle réalise alors qu’elle est en train de broyer le morceau de papier entre ses doigts. Elle les hait tellement ceux qui ont fait ça, qui ont fait de lui ces quelque phrases creuses et asservies sur un bout de papier. Ceux qui lui ont pris le père de son fils. Elle pose les yeux sur le papier froissé dans sa main. « Personne ne sait qui il est pour toi. Et personne ne doit le savoir. » achève-t-elle. Et dans cette dernière phrase sa voix n’exprime plus la moindre compassion. C’est un ordre, puisque c’est elle l’Alpha.

3 aout 1996

Il s’approche et elle préfèrerait qu’il ne s’approche pas. « Justement, Léodidine, c'est mon fils. » Il essuie doucement la grosse larme sur sa joue et ça aussi elle préfèrerait qu’il ne le fasse pas. Parce qu’il est en train de ruiner tous ses efforts pour avoir l’air encore un peu forte. Mais c’est James et James ne fait jamais ce qu’elle aimerait qu’il fasse. James fait toujours le contraire de ce qu’elle attend de lui en fait. « Léo... si je vais bien aujourd'hui, c'est parce que c'est la lune morte. Le loup n'est pas là uniquement à cause de cela. » Elle ne sait pas ce que ça veut dire, mais elle devine dans le regard de James que "Le loup" est effrayant. « Dès demain, il sera de nouveau là, toujours, dans mon cerveau, et tu sais ce qu'il me dira ? » Non elle ne sait pas, mais tout d’un coup elle n’est pas certaine de vouloir savoir. « Il me dira de vous transformer, toi et Joshua, surtout Joshua. Il me dira de vous emmener dans la forêt, de vous apprendre à tuer, et de passer des lunes à hurler aux étoiles ensemble. » Elle déglutit difficilement et sent un frisson lui remonter le long de la colonne vertébrale. Surtout Joshua. « Tous les jours, à chaque fois, il voudra vous faire du mal et je ne peux pas... je ne peux pas le laisser faire ça. Parce que je ne sais pas encore le gérer, et je ne te parle même pas des pleines lunes Léo, je n'ose même pas te parler de ça. » Cette fois elle ferme les yeux. Elle voudrait qu’il se taise, qu’il arrête de dire toutes ces choses horribles. « Est-ce que tu laisserais vraiment quelqu'un comme ça auprès de Joshua ? Quelqu'un qui pourrait peut-être avoir la potentialité de chance de lui faire du mal ? Parce que si tu le peux Léo, moi je ne peux pas. » Elle rouvre les yeux soudain furieuse qu'il puise dire une telle chose. Bien sûr que non elle ne laissera jamais quiconque faire du mal à Joshua. Jamais ! Qu’est ce qu’il croit ? Qu'elle n'est pas capable de le protéger, ça fait trois ans qu'elle le protège elle n'a pas besoin qu'il débarque pour lui dire ce qui est bon pour son fils ! Elle est à deux doigts de répliquer, mais il reprend avant qu’elle ait le temps d’ouvrir la bouche. « Je me détesterai bien plus de lui faire risquer cela que de le faire vivre sans père. » Et cette dernière phrase réduit à néant ces dernières défenses. Elle n’a plus envie de lui hurler dessus ni de s’indigner.

Elle croise le regard de James, il lui semble qu’elle ne l’a jamais vu aussi triste, aussi abattu. « Essaye. » Finit-elle par lâcher même si elle sait qu’elle ne devrait pas s’engager sur cette voie-là. Il y a une partie du cerveau de Léo qui lui dit que James a raison, que c’est le plus raisonnable, qu’il n’y a pas d’autre solution. Mais Léo déteste que James ait raison. C’est toujours elle qui a raison normalement, pas lui. Elle refuse de croire que c’est lui, James, son Papa, qui pourrait lui faire du mal. « J’ai appris à faire de la tue-loup. Enfin, je suis en train d’apprendre, ça fait des semaines que j’y travaille. » Elle s’est mise à parler un peu trop vite, elle sent ses émotions prendre le dessus et ce n’est pas bon. Mais elle n’est pas en état de garder le contrôle, pas avec ce qui est en train de se passer. « Ne me demande pas pourquoi je- je me suis juste réveillée au milieu de la nuit et il fallait que je prépare cette potion et ça m’obsède depuis. Mais maintenant je sais pourquoi. C’est pour toi ! C’est pour que tu puisses rester avec nous ! » Elle s’est écartée de lui et est en train à marcher dans la cuisine, elle s’adresse à lui autant qu’elle s’est mise à réfléchir à voix haute. « Même si ma potion n’est pas vraiment prête, je connais des gens. Le parrain de Joshua, il est potioniste, il pourra nous aider. Tu sais ? Je t’en ai parlé dans une de mes lettres. Et il y a la pièce magique du grenier, tu pourras t’y cacher. » Il y a forcément une solution. Il y a toujours des solutions. Et elle va la trouver. « Tu te rappelles Lupin ? En septième année ? C’était un Loup-Garou et il vivait dans une école. Si lui il a pu vivre un an dans une école, tu peux vivre avec ta famille, James. » Son regard de plante dans le sien. « Reste. Au moins quelques jours. Apprend à connaitre Josh, prend le temps de réfléchir... Ne t’enfuis pas, encore. » Elle prend une profonde inspiration. « S’il te plait. » Et c’est des mots qu’elle dit très rarement. Parce que normalement Léo ne demande pas, elle prend ou elle ordonne, c’est comme ça. « S’il te plait, James. J’ai besoin de toi. » Mais là elle pourrait presque le supplier.

En fait elle se demande pourquoi elle est aussi attachée à lui, pourquoi elle continue de l’aimer autant, lui ? Elle qui n’a plus laissé personne entrer dans sa vie depuis des années, pourquoi lui elle ne l’a jamais mis dehors ? Il l’aurait bien mérité pourtant. Si ça avait été n’importe qui d’autre, jamais il n’aurait jamais pu passer sa porte. Mais pas James. La porte était toujours ouverte pour James. Elle le sera toujours, c’est comme ça. Ça fait partie de ses choses étranges que Léo ne comprend pas vraiment à propos d’elle même et qu’elle a renoncé à comprendre. Elle aime James, point. Simplement et peut-être un peu bêtement, mais c’est comme ça. Elle l’aime même s’il ne fait que s’en aller tout le temps. Elle l’aime parce que même si elle lui jette le regard le plus meurtrier de la terre et qu’a sa place n’importe qui d’autre partirait en courant, lui il vient lui essuyer la joue quand elle pleure. Elle l’aime parce que même s’il part toujours, elle sait aussi - sans vraiment savoir comment - qu’il reviendra toujours à la maison.
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3 AOUT 2003 • Elle a l'air perdue, la Maman-Loup. C'est bizarre, parce qu'elle a l'air si forte et puissante, et pourtant quand elle nous regarde, je peux sentir que quelque chose se brise lentement. Pour une raison que j'ignore, nous lui avons fait du mal. Elle hésite à me répondre. J'ai peur, si peur de ce qu'elle va me répondre. Finalement, elle a un murmure, et si je n'avais pas été un loup, je ne sais pas si j'aurais pu l'entendre. « Non. » J'inspire, affreusement soulagé, bien plus profondément que ce que j'aurais cru imaginer. Le Loup s'en moque, à moitié, de ne pas être détester de l'Alpha. Il ne cherche pas l'amour, il cherche l'appartenance, il cherche la Meute. Je ne suis pas James. Je ne me contente pas de ça. Je voudrais juste qu'elle m'aime, qu'elle me sourie, et que Joshua aussi, et être autre chose que ce loup qui tue. « Je ne te déteste pas. » Peut-être qu'elle comprend enfin, peut-être qu'elle m'a écouté, et qu'elle m'a entendu, et qu'elle veut bien me redonner ma place. Je ne comprends pas trop la logique des gens, parce que je n'en ai plus trop, alors je me dis que peut-être que j'ai dit quelque chose qui fait qu'elle sait enfin qu'elle peut me faire confiance. Elle a longtemps fixé le papier, elle l'a beaucoup relu, peut-être qu'il m'a sauvé. Peut-être que ce papier lui permet de vouloir de nouveau de moi.
C'est incroyable comment elle est belle, la Maman-Loup. Elle est belle parce qu'elle brûle de force, tellement, tout le temps. Même quand je crois la sentir craqueler je la vois se reconstruire et renaître de ses cendres. J'ouvre de grands yeux en la voyant ainsi se redresser et m'affronter de nouveau. J'attends son absolution, j'attends son pardon, j'attends ses ordres. Je ferai tout pour elle, et pour Joshua, si on m'en laisse juste la possibilité.

« Ils ne t’ont rien dit parce que Joshua n’est pas officiellement ton fils, James.  »
James a un couinement de surprise, un sursaut, ses yeux s'écarquillent de stupeur.
« Tu ne l’as jamais reconnu et il n’a jamais porté ton nom  »
Comment ça ? Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal, elle m'a chassé, c'est ça ? Je ne le méritais pas et-
« Tu es parti James. »
NON. Je secoue la tête, je refuse. Je n'ai pas pu partir, je n'ai pas pu renoncer à ma Meute.
« Avant même qu'il soit né. »
Pourquoi pourquoi pourquoi ? « Non, non, non ce n'est p- » James ne termine pas sa phrase, il refuse le fait d'avoir pu le faire mais soudain, il me sent en lui. Il sent ma faiblesse, et il réalise que quelqu'un comme moi a en effet pu être assez lâche pour fuir.
« Tu n'es venu nous voir qu'une fois. »
Tais-toi, tais-toi, ce n'est pas vrai. Nous fermons les yeux et montons les mains jusqu'à nos oreilles pour ne plus l'entendre dire ces horreurs. Cela ne marche pas, bien évidemment. Nous entendons chaque mot. Et il y a encore l'odeur de Joshua qui rode dans l'air. Mon Joshua, notre Joshua. Le Joshua que nous ne méritons pas. J'ai envie de pleurer.
« Et puis tu es reparti. Encore. Parce que c’était dangereux que tu restes. »
Ce n'est pas une raison suffisante, c'est ridicule de partir pour ça, pourquoi j'ai fait ça ? Suis-je si faible ? Je ne comprends pas, je ne comprends rien de ce qu'il se passe, et je sens la plaie ouverte dans l'âme de James, et je me sens commencer à pleurer.
« Ça fait six ans qu’on ne t’a pas vu James et ça fait des mois qu’on a plus de nouvelles de toi.  »
Les sanglots, enfin, passent mes lèvres. Je sens les larmes dévaler mes joues, inonder mon visage, noyer mes lèvres. Je voudrais juste qu'elle se taise, à jamais, que Joshua n'ai jamais existé et que je n'ai pas eu à croire, un instant, que j'avais une véritable meute. Une meute qui se souviendrait de moi, une meute qui pourrait m'expliquer qui je suis, une meute qui m'aimerait. Une meute que je n'aurais pas abandonné pour la beauté du geste.
« Personne ne sait qui il est pour toi. Et personne ne doit le savoir.  »
La dernière gifle me projette soudain en arrière, me fait rouvrir les yeux, décoller mes mains et affronter le regard de la Maman-Loup avec panique. « NON. »

J'entends l'ordre mais je n'écoute pas l'ordre je ne suis pas en état pour réaliser qu'elle me donne véritablement un ordre. J'entends juste qu'elle est en train de briser une à une toutes mes espérances. « Tu mens, ce n'est pas vrai, tu n'as pas le droit de dire ça. C'EST FAUX. Joshua est mon FILS je ne l'ai pas ABANDONNE tu MENS. » Pourquoi même quand elle souffre elle est forte alors que je ne suis que panique même au cœur de la colère ? Je tremble, je pleure, je dois faire aussi peur qu'un louveteau trempé par la pluie. « Tu tu tu tu es ma meute je n'ai pas pu... je ne peux pas ne pas avoir... tu... » J'essaye, vainement, de nier. J'essaye d'éveiller dans son regard quelque chose comme du regret. Je veux juste qu'elle avoue avoir menti. « Dis-moi que tu as menti. Je t'en prie. Dis-moi que c'est faux. » Un hoquet me prend alors que, peu à peu, je réalise tout ce que tout cela implique.
Je n'ai toujours pas de meute.
Je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours été persuadé, depuis mon réveil, que quelque part j'avais une meute. Que quelque part, quelqu'un m'attend, veut de moi, me connaît par cœur et sera mon miroir en tout. Je ne sais pas pourquoi, depuis ma sortie, j'attends juste que ma meute vienne vers moi et que je puisse m'occuper d'elle, et qu'elle puisse s'occuper de moi. J'ai cru, un instant, que c'était Joshua et la Maman-Loup. C'était le plus évident, le plus logique, et c'était magnifique, d'avoir un fils.
Mais au fond je suis seul.

Mon corps est secoué de spasmes et je peux me sentir perdre de plus en plus le contrôle. Il ne suffit pas de pleurer pour calmer James. Il a besoin de tuer, de se battre, d'oublier dans la violence. Il veut faire du mal au monstre devant tout qui vient de tout détruire mais il en est incapable. Il la respecte trop. Et je l'aime trop. Et nous ne savons pas comment on a pu en arriver là aussi vite, c'est comme si l'instinct revenait au galop.
Les larmes se sont calmées, ou plutôt elles se sont arrêtées, comme si le choc était bien trop gros pour pouvoir laisser échapper des larmes. « Je comprends, » finis-je par murmurer. Puis je croise de nouveau le regard de la Maman-Loup. Je voudrais aller vers elle, la prendre dans mes bras, la prier d'oublier tout cela, de m'adopter de nouveau, de me laisser rester avec elle et vivre sous ses ordres et ne jamais, jamais, jamais à avoir à me souvenir de la personne que j'ai pu être avant.

Je préfère transplaner le plus loin possible.

3 AOUT 1997 • Elle a l'air perdue, ma Léodidine. Elle a l'air de ne pas savoir si elle doit m'embrasser ou me frapper. J'ai l'impression qu'elle a souvent envie de faire ça, avec moi. J'ai l'impression que c'est parfois par hasard ou par caprice qu'elle fait l'un ou l'autre, et c'est au grès de ces caprices que je vis, craignant toujours soit sa voix douce, soit sa voix énervée, et je ne sais jamais laquelle m'effraie le plus. « Essaye, » me dit-elle, et je ferme les yeux pour essayer d'endiguer le refus qui me brûle les rêves. Ne comprend-elle pas ?

« J’ai appris à faire de la tue-loup. Enfin, je suis en train d’apprendre, ça fait des semaines que j’y travaille.  » Je sens soudain mon cœur manquer un battement. Mes yeux se rouvrent et fixent Léo, soudain stupéfait de l'espoir qu'elle m'offre subitement. Comment a-t-elle pu... « Ne me demande pas pourquoi je- je me suis juste réveillée au milieu de la nuit et il fallait que je prépare cette potion et ça m’obsède depuis. Mais maintenant je sais pourquoi. C’est pour toi ! C’est pour que tu puisses rester avec nous !  » Elle s'écarte de moi alors que je sens un sourire imbécile s'installer sur mon visage. Je ne suis pas un mec difficile. Je m'accroche à la moindre lueur d'espoir. Je veux bien tout revoir, tout changer, être quelqu'un d'autre si seulement on m'en laisse la chance. Si j'avais su que cette passion bizarre pour la divination allait vraiment être utile un jour... « On peut... On pourrait... Ca pourrait marcher Léo ! » Je n'arrive pas à en croire mes propres oreilles. Cela ne peut pas être une mauvaise idée, si Léo la propose, si elle l'organise. Elle a bien fait un bébé toute seule, alors pourquoi pas gérer un meilleur ami loup-garou ?« Même si ma potion n’est pas vraiment prête, je connais des gens. Le parrain de Joshua, il est potioniste, il pourra nous aider. Tu sais ? Je t’en ai parlé dans une de mes lettres. Et il y a la pièce magique du grenier, tu pourras t’y cacher.  » Je la suis dans la cuisine en approuvant chacun de ses mots, affreusement léger. Je suis inconséquent, je suis idiot, je suis crédule mais je m'en fiche. Tout cela pourrait marcher, même si personne ne l'a fait auparavant je serais le premier je- « Tu te rappelles Lupin ? En septième année ? C’était un Loup-Garou et il vivait dans une école. Si lui il a pu vivre un an dans une école, tu peux vivre avec ta famille, James  » Je ne peux réprimer l'éclat de joie qui m'échappe, retenant de justesse un cri de joie, pour ne pas réveiller Joshua. Je me précipite vers elle, et la prend brusquement dans mes bras, la soulève, la fait tourner en gloussant comme un idiot. « On pourrait le faire Léo, on pourrait complètement le faire ! » C'est bizarre comment, être loup, me permet de la porter comme je n'ai jamais pu, avec une étrange facilité et je sais que, sans ma jambe, j'aurais pu la faire voler et sauter comme une enfant hilare sans problème. Je la repose cependant, rayonnant. « Reste. Au moins quelques jours. Apprend à connaitre Josh, prend le temps de réfléchir... Ne t’enfuis pas, encore.  » Je secoue la tête négativement, je ne me vois déjà plus partir, je ne m'imagine déjà plus loin d'elle. « S'il te plait. » Les mots de Léo me pénètrent, me remplissent, m'éblouissent, parce qu'elle n'est pas du genre à dire ce genre de chose. « S’il te plait, James. J’ai besoin de toi.  » J'ai envie de pleurer, mais j'ai bien trop pleuré ces derniers jours, alors je lui souris et lui embrasse le fou dans un éclat de tendresse qu'elle est bien obligé de m'accorder. « Je reste Léo. On va essayer ça. J'ai au moins deux semaines jusqu'à la pleine lune, cela nous laisse pleinement le temps de nous préparer, et de tout rattraper. »

Je me sens enfin me détendre, reprendre mon air malicieux, replonger dans ce qui est vraiment James, loin du sang, de la douleur, de la lune et de l'odeur de la forêt qui m'obsède. Je lui pince le nez. « D'ailleurs j'ai une faim de loup » et j'arrive même à en rire « et je pense que tu as beaucoup de choses à me raconter. Tu ne m'as pas dit que Joshua avait un parrain potioniste ! Et dis-moi, comment vont les amours, toujours pas décidée à te taper Johnson ? » Et je sais que, ça, au moins, la fera rire.


Dernière édition par James Rowle le Lun 6 Fév 2017 - 22:35, édité 2 fois
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WIZARD • always the first casuality
Léopoldine Turner
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‹ inscription : 30/10/2016
‹ messages : 138
‹ crédits : (moi-même)
‹ dialogues : #ffcc99 (Joshua > #ffcc00)
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‹ âge : 27
‹ occupation : gérante du Chaudron Baveur sur le Chemin de Traverse depuis plusieurs années, même si l'établissement appartien officiellement à mon Oncle
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1987 et 1994
‹ baguette : est en bois de poirié et crin de licorne. Particulièrement rigide, elle mesure seulement 23 cm.
‹ gallions (ʛ) : 2872
‹ réputation : je n'ai pas de coeur et que je suis froide comme un glaçon. Cette réputation là me permet de tenir mon auberge d'une main de fer, et ça ne m'empeche pas de vendre la meilleure bière-au-beurre du chemin de traverse, à ce qu'il parait. On dit aussi que mon fils et le fruit d'une relation batarde avec un sang-pur, ou un moldu, certains disent même que ce n'est pas réellement mon fils puisqu'on ne me voit qu'avec des femme, mais ceux-là ont eu la chance de ne pas me voir enceinte.
‹ particularité : Voyante spécialisée dans la Cartomentie. Cependant je sais également lire les feuilles de thées, les lignes de la mains, et les boules de cristal.
‹ faits : j'ai un fils, que j'ai eu très jeune et que je suis prête à tout pour le protéger.
‹ résidence : Dans la partie privé du Chaudron Baveur, avec mon oncle Tom et mon fils Joshua. Tatie Gigie occupe la chambre du dernier étage.
‹ patronus : Un loup.
‹ épouvantard : mon fils piégé dans une maison en flamme.
‹ risèd : James, rentré à la maison pour Joshua.
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James & Leopoldine
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7 aout 2003 Léo referme rageusement son livre de compte.  Ça fait trembler tout le bureau et une goutte d’encre restée sur la pointe de la sa plume éclabousse un peu la couverture. Elle en a assez de gérer des problèmes financiers dont elle ne voit plus la fin; de constater que malgré ses efforts pour faire des économies, son chiffre d’affaires baisse de plus en plus. Le prix de l’alimentation est exorbitant, et elle-même exerce des tarifs qu’elle estime bien trop chers pour ses clients jamais on n’aurait vu ça quelques années plus tôt. Mais elle n’a pas le choix, il faut remplir les caisses pour les vider derrière. C’est le serpent qui se mord la queue. Et puis elle a du personnel à payer elle a déjà réduit les salaires de Mylan et Soraya l’an dernier. Et Joshua doit aller à l’école en septembre et elle n’a pas le moindre idée d’où elle va sortir l’argent pour ça.

Et James est revenue.


Ça n’a rien à voir, mais ça revient en boucle dans sa tête en moyenne toutes les dix minutes depuis trois jours. James est revenu. Machinalement elle sort ses tarots et se met à battre les cartes sans y penser. Elle pense à Joshua qui va aller dans une école gérée par le gouvernement, à la fuite dans la 101 et à l’argent qu’elle n’a pas. Elle devrait peut-être faire payer des consultations de voyance… Et puis elle pense à James qui est revenu.

Ça toque à la porte. « Oui ? » Soraya apparait de l’autre côté du battant à moitié ouvert. « J’ai un souci avec un client… Il demande à te voir... » Léo pousse un profond soupir. « Sa bière n’est pas assez fraiche ? » « Non il ne veut rien commander il veut juste… te voir. » Léo fronce les sourcils et Soraya à l’air étrangement mal à l’aise. « Où est Joshua ? » La question fuse comme une évidence, une priorité. « Il fait le tour avec les elfes, je crois. » Léo se lève et sort de la pièce en passant devant la jeune fille. «  Assure-toi qu’il y reste s’il te plait. » « Tout va bien ? » Léo ne répond pas. Elle ne sait pas encore.

Quand elle entre dans la salle commune, elle aperçoit immédiatement James. Il est assis tout seul à une table dans un coin. Il la fixe déjà, comme s’il l’avait sentit arriver. Et quand elle croise son regard sombre, elle sent un frisson lui remonter le long de l’échine. Mais elle n’en montre rien. Ce n’est pas James. Rappel toi, ce n’est pas James. Elle passe un instant derrière le bar pour attraper son tablier qu’elle noue autour de sa taille en s’avançant vers lui d’un pas décidé, le regard sévère. Ce n’est pas James et tu es l’Alpha.

« Qu’est ce que tu veux, Rowle ? » demande-t-elle d’une voix calme en le regardant dans les yeux et il devait deviné à son ton que les réponses du type "rien" ou "Joshua" étaient exclues. Parce que oui, il avait intérêt à agir normalement: c’est à dire pas comme il est en train de le faire, a ne rien commander et seulement réclamer sa présence comme un enfant capricieux; mais en plus, vu son comportement de la dernière fois et à moins d’avoir une attitude parfaitement exemplaire doublée d’une très bonne excuse, il ne verrait pas Joshua. Et il n’avait pas intérêt à hurler, ni à grogner, ni à pleurer. Il n’avait pas intérêt à agir comme une bête incapable de gérer ses émotions. Personne ne devait savoir. Elle ne le laisserait pas mettre son fils en danger.



7 aout 1997 Derrière le bar, Léo observe tout son petit monde avec satisfaction. C’est la fin de l’été, la salle est bondée de familles venues faire leurs achats pour la rentrée scolaire. Tom discute avec de vieille connaissance. Et au bout du bar, Josh est plongé dans une oeuvre de premier rang, savamment supervisé par James. James est parfait. Il est le père qu’elle n’avait jamais espéré qu’il serait et pourtant elle n’en est pas surprise. Joshua l’a adopté. En même temps il à un coeur énorme Joshua, comme sa mère. La différence c’est que lui ça se voit.

James est revenu.

On se croirait dans un feuilleton moldu. Léo lui a donné la chambre d’amis dans la partie privée de l’auberge, elle n’avait pas le coeur à le laisser seul de l’autre côté. Enfin c’est ce qu’elle disait, mais la vérité c’est qu’elle se sent incroyablement rassurée de le savoir de l’autre côté du couloir, sans qu’elle puisse se l’expliquer. C’est un peu comme si elle voulait rattraper le temps perdu. Ou au contraire en profiter un maximum. Juste au cas ou. Juste au cas où il s’en irait. Jushua était surexcité, trop heureux d’avoir quelqu’un de nouveau à la maison. De leur côté de la maison. Du côté de la Famille. Parce que James aussi, c’est leur famille. Le seul qui n’est pas ravi c’est Tom, mais elle l’a fait croquer. « Pour moi, pour Joshua. » qu’elle a dit. Et elle sait que son oncle ne peut pas leur résisté à elle est Josh. Alors il accepte la situation. « Pas trop longtemps. » il avait répondu en jetant un regard méfiant vers James plongé dans une grande discussion avec Joshua. Léo avait collé un bisou sur sa joue, geste d’affection si rare que Tom n’avait plu osé protesté après ça, se contentant d’ignorer poliment James et d’éviter de se trouver seul dans la même pièce que lui.

James est revenu. Tout va bien.

Derrière le bar, Léo observe tout son petit monde avec satisfaction. C’est la fin de l’été, la salle est bondée de familles venues faire leurs achats pour la rentrée scolaire. Tom discute avec de vieille connaissence. Et au bout du bar, Josh est plongé dans une peuvre de premier rang, savamment supervisé par James. James est parfait. Il est le père qu’elle n’avait jamais espéré qu’il serait et pourtant elle n’en est pas surprise. Joshua l’a adopté. En même temps il à un coeur énorme Joshua, comme sa mère. La différence c’est que lui ça se voit.

Elle croise le regard de James une seconde. Il a l’air un peu embarrassé, comme s’il n’était pas bien sûr de ce qu’il faisait alors elle lui adresse un sourire encourageant. Elle sait qu’il voudrait tout lui dire, que ça serait plus facile pour lui; et elle-même commence à se demander si elle ne devrait pas le faire. Mais c’est trop tôt. C’est trop tôt. Elle n’est pas encore certaine. Et s’il s’en allait ? Et si la pleine lune se passait mal ? Elle essaie de ne pas penser à la pleine lune. Elle refoule la peur, la rejette très très loin, la nie littéralement. Elle regarde James et Joshua, elle voit comme il l’aime, elle voit comme il veut bien faire. James ne pourrait pas faire de mal à Joshua, n’est-ce pas ? Alors elle lui sourit.

James est revenu. Tout ira bien.

Il chuchote quelque chose à l’oreille du petit qui hoche la tête, sans lever les yeux de sa feuille, travailleur concentré. Et James quitte sa chaise pour s’approcher de Léo. Il a l’air pensif, presque inquiet, elle n’aime pas cet air-là. Le coeur de Léo fait un bon dans sa poitrine. Qu’est-ce qu’il a ? Il a changé d’avis ? Il a décidé de s’en aller ?

« Qu’est-ce que tu veux, Rowle ? » Elle tente un sourire décontracté, comme si la question posée un peu froidement relevait d’une plaisanterie comme ils s’en faisaient quand ils étaient encore à l’école. Puis son sourire disparait légèrement  la question est tout ce qu’il y a de plus sérieux.
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James & Leopoldine
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7 août 2003 • James est revenu. Il a souffert, il a douté, il a hésité, mais il est revenu. On a passé deux jours avec la meute à tuer, se battre, tuer encore, et se faire balader par Rick. Cela fait du bien mais maintenant il y a quelque chose qui nous ramène à Londres qui n'est pas Bacchus. Il n'est pas là, ce soir. On veut faire ça seul. On veut y retourner. James veut rejoindre sa meute, même s'il l'a abandonné. C'est la seule qui lui reste, ou la seule dont il ai envie, il n'en sait rien. Moi, je suis attiré par Joshua, par le regard de Leo (c'est la serveuse qui nous a appris son prénom), par toutes ces odeurs qui me rappellent des choses. Nous sommes en compétition ici, avec James. Nous voulons la même chose, mais nous la voulons pour nous seuls. James ne veut pas que je reprenne de l'importance, et je ne veux pas qu'il leur fasse du mal. Il prétend qu'il veut juste les transformer pour qu'ils puissent être heureux ensemble mais moi... moi je ne suis pas vraiment heureux d'avoir James avec moi, et je ne veux pas vraiment que Joshua vive cela. Je veux le meilleur pour Joshua. Et c'est si rare, pour moi, d'avoir une émotion si tranchée, que je m'y accroche comme jamais.
Alors James est revenu. Il n'aime pas ce lieu, il y a trop d'odeurs, trop de gens, trop de regards et personne qu'il ai le droit de tuer. Mais il est là, et il n'a rien commandé. Il ne veut pas boire d'alcool sans Bacchus. Enfin surtout je n'arrive pas à lui faire boire de l'alcool si Bacchus n'est pas là pour nous y forcer.

Finalement, Léo est là. Je lève des yeux implorants vers elle. Nous ne sommes par vraiment partis en très bons termes. Elle m'a pourtant dis que je pourrais... si je réussissais... et que... je... je veux qu'elle me pardonne, sans trop savoir de quoi exactement. J'insiste auprès de la serveuse qui insiste pour que je commande alors que je ne veux rien. Je ne comprends  pas le problème et James veut la tuer. J'arrive à le retenir. Finalement, elle va visiblement parler à Léo, et Léo vient à moi, et je lui souris quand elle arrive mais... « Qu'est-ce que tu veux, Rowle ? » Je ne comprends d'abord pas pourquoi elle dit ça. Puis je me souviens que Rowle, c'est mon nom de famille. Ah. Oui. Du coup elle me parle à moi. Bon, c'est un bon début. Je me tortille sur ma chaise, lançant des regards inquiets autour de moi, cherchant des mots qui ont toujours du mal, dernièrement, à sortir de ma bouche, comme si James vérifiait toujours ce que j'allais dire. « Je... Je veux... » Beaucoup de choses, vraiment beaucoup de choses, mais on ne parle pas comme ça à un Alpha. Même si le fait d'avoir beaucoup de choses à désirer m'est tellement déroutant et exaltant que j'aimerais juste tout lui dire. Mais on ne parle pas comme ça à son Alpha. « ... Je voudrais que tu... J'aimerais que tu... Comment je peux... » J'ai fini par m'asseoir en tailleur sur la chaise, malhabile sur ces choses étranges qui me gardent loin du sol (moi je me mettrais bien sur la table mais Bacchus m'a dit que ça ne se fait pas). « ... Je veux savoir comment me faire pardonner ? Je- » Je n'ose pas la regarder dans les yeux et fixe une de ses épaules presque en tremblant, intimidé. « ... Je suis désolé pour la dernière fois, j'ai paniqué. Laisse-moi rester. » Il manque quelque chose, je fronce les sourcils, cherche, puis rajoute brusquement : « S'il te plait. » C'est Joshua qui serait fier de moi.
Peut-être que, avec cela, elle voudra de nouveau de moi, et on pourra un jour reprendre le projet de fonder une Meute.

7 Août 1997 • Je suis revenu. C'est tellement étrange et absurde comme concept, de revenir quelque part. La maison d'Helen n'a jamais été chez moi, Poudlard aurait pu mais je me sentais trop enfermé dans cette école, et par la suite je ne suis jamais assez resté dans un seul pays pour véritablement avoir une maison. Mais ici, au chaudron baveur, c'est bizarre comme j'ai l'impression que c'est chez moi. Tom ne m'accepte pas vraiment, mais il ne m'a jamais vraiment apprécié (il préfère Johnson, je le sais), mais c'est pas grave. Je retrouve les mêmes pièces, la même cuisine, et puis Léo qui est toujours égale à elle-même et surtout Joshua. Joshua est un rayon de soleil à lui tout seul. Il parle à longueur de temps et je crois que je suis un des rares à pouvoir l'écouter aussi longtemps, en comprenant tout, et en m'extasiant sur à peu près absolument tout ce qu'il dit. Je n'ai même pas à faire semblant. Tout ce qu'il peut faire m'impressionne et me fascine. Je bois chacune de ses paroles et parfois je me tourne vers Léo pour lui montrer ce qu'il vient de faire. Puis je comprends à son regard qu'il le fait déjà depuis un an, au moins. Et qu'au final, la seule chose impressionnante là-dedans, c'est que je sois là pour m'en émerveiller.
Je ne sais pas quoi faire, vraiment, à part ça. Je ne comprends pas trop ce que cela induit, d'être père, et c'est arrangeant qu'il m'appelle toujours Tonton. Tout comme il appelle Johnson, d'ailleurs. C'est risible, d'en être arrivé à être au niveau de cette fille, qui est incapable de gérer des gosses (et face à Joshua, je n'imagine même pas.... déjà qu'elle ne sait pas me gérer...). Alors j'y vais à l'arrache. J'essaye. Je n'arrive pas à l'engueuler, mais le plus souvent dès qu'il y a une bêtise il y a Léo qui arrive et qui redresse tout. Elle a toujours eu l'autorité naturelle. Moi je sais pas donner des ordres aux gens, je suis un suiveur, je l'ai toujours été. Juste assez borné pour faire parfois des crises de caprices, mais ça...

Je ne veux plus être son tonton. C'est nul, et égoïste, et je vais me faire engueuler, mais je chuchote finalement à Joshua que  j'ai hâte de voir ce qu'il va me dessiner, puis je me faufile jusqu'à elle. Léo. Elle ne sait pas trop où se mettre avec moi dernièrement. Elle a l'air d'hésiter entre la crainte que je parte et la persuasion que je reste, l'inquiétude et l'espoir, l'émerveillement et la lassitude. Elle m'accueille d'un sourire goguenard : « Qu'est-ce que tu veux, Rowle ? » J'ai un sourire, parce qu'elle ne m'appelle jamais Rowle. Les noms de famille, c'est pour les autres, par pour nous. Mais son sourire disparaît, et je sens de nouveau cette vague d'inquiétude. Je la sens par l'odeur qu'elle dégage. C'est fou tout ce que le loup peut sentir... Je chasse cette idée, m'approche d'elle et lui attrape le bras. Je le lui masse du bout des doigts, pour la détendre, avec mon plus beau sourire. Le sourire que je prends quand j'ai un service à lui demander.
« Oooh, je veux bien des choses ma chère Turner... Puis-je proposer un petit frère pour Joshua ? » La réaction ne manque pas de venir, et j'en ris, toujours gourmand de ces taquineries qui ne vont nulle part. Draguer Léopoldine Turner est peut-être pour la chose la plus absurde à faire, et donc libre de tout danger. « Non je voulais savoir si on pourrait pas... tu sais... le dire à Joshua ? Qui je suis ? Tu vois ? » Au cas où je parte, ais-je envie d'ajouter, mais je n'aime pas lui faire peur.

Je n'aime pas lui faire peur, alors je ne lui dis pas que le  loup est revenu. Il est revenu, avec moi, et il me souffle les pires horreurs.


Dernière édition par James Rowle le Lun 6 Fév 2017 - 22:34, édité 1 fois
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‹ âge : 27
‹ occupation : gérante du Chaudron Baveur sur le Chemin de Traverse depuis plusieurs années, même si l'établissement appartien officiellement à mon Oncle
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1987 et 1994
‹ baguette : est en bois de poirié et crin de licorne. Particulièrement rigide, elle mesure seulement 23 cm.
‹ gallions (ʛ) : 2872
‹ réputation : je n'ai pas de coeur et que je suis froide comme un glaçon. Cette réputation là me permet de tenir mon auberge d'une main de fer, et ça ne m'empeche pas de vendre la meilleure bière-au-beurre du chemin de traverse, à ce qu'il parait. On dit aussi que mon fils et le fruit d'une relation batarde avec un sang-pur, ou un moldu, certains disent même que ce n'est pas réellement mon fils puisqu'on ne me voit qu'avec des femme, mais ceux-là ont eu la chance de ne pas me voir enceinte.
‹ particularité : Voyante spécialisée dans la Cartomentie. Cependant je sais également lire les feuilles de thées, les lignes de la mains, et les boules de cristal.
‹ faits : j'ai un fils, que j'ai eu très jeune et que je suis prête à tout pour le protéger.
‹ résidence : Dans la partie privé du Chaudron Baveur, avec mon oncle Tom et mon fils Joshua. Tatie Gigie occupe la chambre du dernier étage.
‹ patronus : Un loup.
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7 aout 2003 James ne soutient pas son regard, il le croise à peine. James ne hurle pas, il ne se met pas en colère. Il n'est pas agressif. Est-ce que c'est parce qu'elle est l'Alpha ? Peut-être bien. Tant mieux. « Je... Je veux... »  Ou peut-être est-ce parce que James n'a jamais été assez courageux -ou assez bête- pour oser vraiment la défier, même du regard.  « ... Je voudrais que tu... J'aimerais que tu... Comment je peux... »  Ou parce que James n'a jamais été quelqu'un de particulièrement agressif. « ... Je veux savoir comment me faire pardonner ? Je- » en fait,  James est du genre à bégayer quand il a des problèmes.  « ... Je suis désolé pour la dernière fois, j'ai paniqué. Laisse-moi rester. » Il est du genre à se tortiller sur sa chaise et à regarder un peu nerveusement autour de lui. « S'il te plait. » James est du genre à supplier.

Et il y a une partie de Léo qui se dit que les choses seraient peut-être plus faciles, si James se mettait à hurler, à être violent, s'il s'emportait. Finalement, ça serait plus simple parce qu'elle n'aurait pas à se demander ce qu'elle doit faire, comment elle doit agir, ce qu'elle doit lui dire. Il y a une partie de Léo qui voudrait ne pas voir ce reflet de tristesse et d'espoir dans les yeux de James; qui voudrait qu'il ne soit vraiment plus qu'un monstre. Il y a une part d'elle qui aimerait ne par reconnaitre James. C'est la part égoïste, la part effrayée, la part qui souffre abominablement de le voir comme ça. Mais les choses sont rarement comme on aimerait qu'elle soit. Et si Léo a passé les trois derniers jours à se répéter inlassablement que non, ce type n'est pas James; maintenant qu'il est là devant elle, avec ses grands yeux tristes et sa mine abattue; elle sait que si, c'est un peu James quand même.

C'est un morceau de James. Un quelque chose de James. C'est James, mais comme s'il était inachevé. C'est comme un James qu'on aurait démantelé pièces par pièce avant de le reconstruire en faisant plein d'erreurs. C'est comme si certaines pièces avaient été oubliées, ou abimées; ou simplement supprimées. Cet homme devant Léo était une version différente de James. Un James altéré. Un James brisé. Mais un James quand même.

Léopoldine reste un moment silencieuse, son regard froid posé sur lui. Elle l'observe et pendant qu'elle l'observe elle pense à Joshua et elle décide qu'elle ne va pas laisser tomber les petits morceaux de James qui sont encore là. Parce que Joshua aussi est un petit morceau de James et elle n'a pas le droit de les laisser tomber, tous les deux, sans au moins avoir essayé. Les bras croisés sur la poitrine elle parvient cependant à conserver une expression parfaitement neutre, refusant de montrer la moindre faille. Elle ne lui fait pas plus confiance qu'il y a trois jours. « Si tu as les moindres écarts de conduite, tu peux être certain de ne plus jamais remettre un pied ici. Tu ne verras pas Joshua avant que je le décide et je t'interdis d'approcher de lui tant que je ne t'en ai pas donné l'autorisation. Je me fiche de savoir à quel point son odeur et forte ou de quel instant quelconque tu es victime. Je te l'interdis, James. » Son ton est calme, sans la moindre agressivité, simplement inflexible. Elle le jauge du regard encore un instant avant de tourner les talons. « Viens avec moi. » Et elle retourne vers le bar, en passant elle lui désigne une chaise de comptoir. « Assieds-toi là. » Elle le contourne et en quelques gestes met de l'eau à chauffer, sort une tasse en pierre gravée de runes qu'elle pose sur le plan de travail. Silencieuse elle commence à émietter à l'intérieur du thé blanc et noir, de la sauge, des feuilles de tilleuls et du basilic. Quand c'est prêt, elle y verse l'eau bouillante et pose la tasse devant James. « Bois. » C’est un ordre et pourtant la voix de Léo n'est pas particulièrement dure, elle sait déjà que ce n'est pas utile avec lui. « Et raconte-moi tout ce dont tu te souviens, ce que tu sais; sur toi, sur moi, sur lui. Ou ce dont tu ne te souviens pas. » Elle s’appuie contre le plan de travail derrière elle et sans détacher son regard de James, se met machinalement à battes les cartes.

Léo ne sait pas comment réparer James. Et quand Léo ne sait pas, elle a cette étrange -et très paradoxale- habitude de tout remettre entre les mains du destin. Ce qu'elle ne sait pas encore, les cartes les lui apprendront, et ce qu'elle ne comprend pas, les feuilles de thé lui expliqueront. Elle trouvera un moyen de réparer James, ou elle devra le faire sortir de leur vie. Définitivement.




7 aout 1997 Il la regarde. Il s'approche. Il sourit un peu. Il lui touche le bras. Si Léo ne connaissait pas si bien James, elle le trouverait surement attendrissant. D'ailleurs, c'était avec ce genre d'attitude que James faisait toujours craquer tout le monde; il est mignon James. « Oooh, je veux bien des choses ma chère Turner... Puis-je proposer un petit frère pour Joshua ? » Et voilà la dernière phase, une petite blague histoire de détendre l'atmosphère, l'air de rien; on rigole bien avec James. Joshua avait hérité du même don: les grands yeux et le petit contact tactile, pas trop intrusif, mais juste assez pour faire baisser la vigilance de l'interlocuteur, l'attendrir... Il fallait au moins être Léo pour leur résister. « Bien sûr ! Et une petite soeur après, pourquoi pas ? » Répond-elle du tac au tac en levant les yeux au ciel avec un petit sourire, un léger rire. Elle ne lui en veut pas, il a toujours été comme ça: un idiot qui fait des blagues idiotes. C'est comme ça qu'elle l'aime d'ailleurs.

Elle se tourne pour poser le verre qu'elle était en train d'essuyer sur l'étagère derrière elle et en attrape un autre dans l'évier, avant de se tourner à nouveau vers James. Elle fait un mouvement de tête l'air de dire "allé, j'attends ?". Si Léo connait bien l'humour de James, il sait que pour sa part, les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures et que s'il a quelque chose d'un peu plus profond que ça à dire, il ferait mieux de cracher le morceau  rapidement. Il a l'air moins sur de lui tout d'un coup et il finit par dire d'une voix un peu hésitante: « Non je voulais savoir si on pourrait pas... tu sais... le dire à Joshua ? Qui je suis ? Tu vois ? » Ha.

Léo a redouté cette question depuis le retour de James. Parce que même si elle y a beaucoup pensé, elle n'est pas encore certaine de savoir ce qu'elle va faire, ce qu'elle va dire. Elle se doute au fond d'elle, qu'elle va le dire a Joshua, mais elle ne sait pas encore ni quand ni comment. Elle pourrait s'esquiver, dire à James que Josh n'est pas près, que c'est trop tôt, mais ce serait faux. Joshua est près. C'est elle qui n'est pas encore prête. Elle pose les yeux sur l'enfant, penché sur une feuille à l'autre bout du comptoir. « Ca y est on y est, c'est ça ? » Elle prend une profonde inspiration et continue d'essuyer son verre, sans détacher les yeux de son petit. « La grande question. » Elle le regarde et elle se demande quelle est la bonne réponse. Elle ne sait pas.

Tout ce qu'elle a fait ces quatre dernières années, elle l'a fait pour lui. Pas une seule des décisions qu'elle à prise ne s'est fait sans que Joshua entre dans l'équation: qu'il s'agisse de ce que l'ont allait mangez ou de quelle nouvelle serveuse on allait embaucher. Léo a toujours sue ce qu'elle devait faire pour le bien de son fils. Elle sait ce qui est bon pour sa sente et ce qui ne l'est pas; elle connait les histoires qu'il aime et celles dont il a peur avant même de les lui avoir racontées; elle sait quand elle doit le gronder et quand elle doit le féliciter; elle sait ce qu'elle doit lui apprendre au fur et à mesure qu'il grandit; elle sait ce qu'il aime, ce qu'il n'aime pas, ce qu'il croit ne pas aimer, mais qu'il aimera surement plus tard. Toutes ces choses elle les connait comme un instinct naturel, puissant et indiscutable.

Oui, normalement Léo sait toujours tout en ce qui concernait la vie de Joshua. Pourtant elle ne sait pas comment lui dire que James est son papa. Et cette impression d’impuissance et d'ignorance lui laisse un poids horrible dans l'estomac.

Mais le fait est qu'elle n'est pas prête à prendre cette décision et qu'elle a besoin d'aide. Alors elle glisse une main dans sa poche et en tire son Tarot. Elle n'a pas besoin de regarder James pour deviner l'expression de son visage. « Tu te doutais bien que tu finirait y passer de toute façons, hein ? » fait elle avec un ébauche de sourire en commençant à battre les cartes. James la connait, il ne peut pas être surpris qu'elle en arrive là, c'estt dans la logique des choses. Il sait que toutes les grandes décisions qui ont accompagné la vie de Léopoldine ont été guidées par les cartes. Il sait que s’il n'y avait pas eu ces cartes, ils n'auraient pas cette conversation, car Joshua ne serait pas là. Elle pose le paquet devant elle, le coupe une fois, le bat de nouveau une fois; puis elle le pose devant James. « À toi, coupe.» Elle croise son regard un instant et il s'exécute en silence. « James, t'es quelque chose à me dire avant que je regarde ? » Elle n'aime pas apprendre dans les cartes ce qu'elle aurait pu apprendre simplement de vive voix.
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James & Leopoldine
Love me two times girl. One for tomorrow, one just for today. Love me two times I'm goin' away
7 août 2003 • Je trouve, assez étrangement, que Léopoldine fait peur. Elle a quelque chose dans les yeux et, surtout, dans le contrôle, qui fait peur. Elle a l'air de toujours savoir quoi faire et ses silences, terribles, n'ont pas l'air d'être des hésitations. Lorsqu'elle me regarde en silence, comme ça, je n'ai pas l'impression de sentir sa faiblesse mais uniquement la mienne. J'ai l'impression qu'elle attend que je fasse une erreur, que je lui montre ce qui lui manque pour plonger en avant et m'enfoncer les crocs dans la carotide. Le plus effrayant, c'est de savoir qu'elle doit connaître tant de choses sur moi. J'ai l'impression qu'elle connaît énormément de choses sur moi, et pas seulement parce qu'on a un enfant. C'est plus que ça.
Pourtant, pendant ce temps-là, je ne sais rien d'elle. Je peux sentir ses émotions, certes, je peux supposer ses réactions, certes, et j'ai l'impression que je pense que je crois que je serais potentiellement quelqu'un qui comprend bien les autres. Mais James floue tout. Quand James est là, et James est toujours là, toutes les nuances de couleur deviennent très vives, et c'est presque comme si je voyais en noir et blanc. Léopoldine devrait m'être compréhensible, je crois, mais je finis toujours par me faire surprendre. Je me fais surprendre par tout le monde. Alors que les autres, souvent, ils me regardent avec un petit sourire de me voir aussi prévisible. Je me sens si faible quand ça se passe comme ça.

« Si tu as les moindres écarts de conduite, tu peux être certain de ne plus jamais remettre un pied ici. Tu ne verras pas Joshua avant que je le décide et je t'interdis d'approcher de lui tant que je ne t'en ai pas donné l'autorisation. Je me fiche de savoir à quel point son odeur et forte ou de quel instant quelconque tu es victime. Je te l'interdis, James.  »
La surprise, en fait, me coupe le souffle. Je ne m'attendais pas à ça . Je ne sais pas à quoi je m'attendais. James croyait qu'on allait se faire défoncer la gueule. Qu'elle allait prendre une chaise et nous l'écraser sur le crâne. Et James aurait du la tuer, et j'aurais du essayer de l'en empêcher, et j'aurais fini dans un coin d'une pièce à pleurer et à me frapper. Je n'ai pas envie que ça arrive, et je n'ai pas envie que Léopoldine meure (même si cela me donnerait techniquement la garde de Joshua) (Non ? Je crois?) (Est-ce qu'il faut quelque chose de particulier pour que je récupère Joshua si Léopoldine meure?).
Elle m'accepte. Elle a des conditions, bien sûr qu'elle a des conditions, mais si ça me permet d'être avec elle, avec Joshua, dans le futur, alors je suis prêt. C'est la seule chose qui soit à moi, qui m’appartienne à moi tout seul et qui ne soit pas à James. Et que James veuille quand même. Je me dis, peut-être un peu bêtement, que Léopoldine pourrait avoir la force de me donner de la force. Elle pourrait me choisir, moi, et pas le Loup. Et je pourrais aller mieux. Mais c'est le loup qui contrôle, qui décide, et je ne peux que regarder de loin et le laisser tomber tout seul dans le piège.
Il ne me pense pas capable de reprendre le contrôle, je le sais.
Il n'est pas prudent.
Je crois que c'est une des choses qui nous différencie (et donc qui me caractérise).
James acquiesce donc fervemment. « Bien sûr, bien sûr, je ne tue personne chez toi et je  ne vois pas Joshua sans ton autorisation. C'est normal, c'est normal. Y a deux jours j'ai cassé des choses chez toi, et avant cela j'étais un lâche et un faible. Il faut que je te prouve que j'ai changé, que je suis mieux que celui d'avant, que je mérite vraiment d'être avec lui. »

Nos deux regards se confrontent un instant, pendant que James essaye de communiquer l profondeur de sa détermination. « Viens avec moi. » Nous sentons une vibration nous traverser le corps. Aussitôt nous sommes debout avec elle et nous la suivons jusqu'au bar. Chaque ordre est pour moi comme une libération, une douceur sur mon cerveau qui a tant de mal à s'imposer des choses et à contrôler son flux de pensées. En plus, c'est un ordre d'inclusion, un sort qui me fait traverser la pièce sous le regard curieux des clients et me fait arriver jusqu'au comptoir. J'ai compris que le comptoir c'était le territoire de Léopoldine, c'est proche des pièces arrière, c'est pas loin des appartements, et donc de Joshua. S'en rapprocher, c'est se rapprocher d'eux. « Assieds-toi là. » J'obéis en silence, je la fixe du regard et je suis ses mouvements. J'aime la regarder. Il y a une tranquillité dans tout son être dont j'essaye de me nourrir. James est calmé de la voir calme. Nous commençons déjà à nous sentir peut-être un peu trop proche d'elle (lorsqu'on est tout vide on bouffe, on bouffe tout sentiment d'appartenance qui peut nous glisser entre les doigts). Nous fixons d'abord le thé avec méfiance. Nous la regardons, puis nous reniflons au dessus. Les odeurs éveillent quelque chose en nous. Des émotions, quelque chose que j'ai appris à voir comme de la nostalgie, ou de la mélancolie. C'est  le sentiment qui me traverse quand je suis face à quelque chose qui est censé être important mais dont je ne me souviens pas.
Je me demande si je buvais beaucoup de thé avant, ou si c'est l'odeur des plantes qui me rappellent la forêt. « Bois. » L'ordre finit par résonner (dans mes oreilles, dans ma tête, dans mon corps, dans ce quelque chose de vide qui fait toujours écho dans mon cerveau). J'obéis, bien sûr, non sans renifler encore et plisser le museau avec curiosité.
Je fais claquer le liquide dans ma bouche. Le goût  ne m'étonne pas, alors que je ne me souviens pas d'en avoir déjà bu. C'est très compliqué, quand ton corps se souvient de choses dont tu n'as aucune idée. Déjà que je ne me sens pas très moi-même, cela ne fait qu'empirer la sensation. Je ne suis pas chez moi ici.

Léopoldine s'agite pendant que je bois. « Et raconte-moi tout ce dont tu te souviens, ce que tu sais; sur toi, sur moi, sur lui. Ou ce dont tu ne te souviens pas. » Je frémis aussitôt. La tasse de thé retombe sur le comptoir. Je la regarde, et je sais que je ne contrôle pas assez mes expressions pour ne pas montrer que j'ai peur, soudain. Je sens la panique monter, encore, encore, elle envahi mon corps et j'ai envie de pleurer, encore, et mes mains à trembler doucement. Le thé tremblotte dans la tasse que je n'ai pas lâchée. « Mais, mais, mais je t'ai tout dit ? Tu as vu le papier. C'est toi qui as le papier j'ai du en refaire un après ça et... Et.... Je ne te mens pas, je te jure je... Je me souviens de rien, du tout, je ne sais pas, je sais juste ce qu'on m'a dit. Je sais ce que tu as lu sur le papier. Je sais que j'étais chez les ennemis, que j'étais un rebelle avant, enfin, quelque chose comme ça, dans une Meute opposante à notre Lord, mais que Ba-... que M. Murdock m'a trouvé, et qu'il m'a sauvé et après, et après. Et après j'ai été au ministère, longtemps, et on m'a posé des questions, et on m'a appris à bien répondre aux questions, et on m'a soigné. Et maintenant j'aime le Lord, et le méchant James n'est plus là et je... » Je réalise que ce que je dis n'a aucun sens.
Je réalise que j'ai tellement tremblé que le thé a giclé de la tasse et m'a brûlé les mains.
Je réalise que je sers beaucoup trop la tasse, et que je vais bientôt la briser.
Je la lâche. J'essaye de reprendre ma respiration. James grogne dans un coin, il a envie de casser la tasse, je résiste, c'est dur. J'essaye de fixer les mains de Léopoldine, qui battent les cartes avec précision. C'est relaxant, comme vision. Léopoldine me perturbe, puis après elle me calme, puis elle me fait de nouveau ressentir des choses très graves et très aiguës, puis de nouveau, de nouveau j'ai l'impression d'être chez moi.
C'est très stressant.
Je murmure finalement, en fixant les cartes, en entremêlant mes doigts pour éviter de faire mal à autre chose que moi-même.
« Je suis désolé, je ne suis pas clair mais je ne veux pas que tu penses que je mente. Je fais ce que je peux, je te promets que je fais vraiment des efforts. Et je ne veux rien te cacher. Joshua, c'est le seul que je sais qu'il est à moi. Le reste on me l'a dit mais lui... lui je le sens. Tu vois ? Son odeur résonne à la mienne. »

J'ai un sourire, un peu tordu, un peu cassé, un peu tendre.




7 août 1997 • Lorsque je me suis réveillé le premier jour et qu'on m'a annoncé que j'étais un loup-garou, je me suis attendu à beaucoup de choses. D'abord il a fallu que je comprenne que j'étais un monstre. Helen m'a fait vite réaliser que je n'étais plus un sang-pur. Ni un Rowle, d'ailleurs, pour tout ce que ça me change. (Tant que Louise considère toujours que je suis son frère, Helen peut bien me rayer de tous les registres que je m'en foutrais royalement.) Tout le délire de la transformation en grosse putain de bestiole qui ne recherche que la mort et la viande, ça aussi ça m'a percuté assez vite. La pleine lune, les crocs, la contamination, l'impossibilité d'avoir de nouveau des enfants, ça aussi, c'est assez clair.
Je ne m'attendais pas, en fait, à la souffrance quotidienne d'avoir un loup à l'intérieur de mon crâne. C'est étrange, vraiment, d'avoir comme ça quelqu'un d'autre qui regarde et commente ce que tu fais. Tous les jours, j'ai l'impression qu'il a plus de force. J'entends ses pensées et je comprends toujours mieux ses réactions. Parfois, très rarement, en cas de danger, il réagit plus vite que moi. Il me donne envie de gerber. C'est comme la pire version de moi, la plus violente, vile, tordue partie de moi-même qui se serait libéré de sa chambre forte pour venir me susurrer des horreurs. Il veut tuer tous ceux qui s'opposent à moi. Il veut transformer mes amis pour former une meute. Il veut courir nu dans la forêt. Il me fait peur, vraiment, mais je sais qu'en dehors de la pleine lune je peux le contrôler.
C'est juste qu'il est là.

Et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que Joshua pourrait être ce qui me permet vraiment de me libérer de cette effroyable influence. Simultanément, il susurre toujours les pires horreurs concernant Joshua. Tout tourne autour de cet enfant. Je ne comprends pas pourquoi, comment, à quel point. Joshua, il est mignon, il est gentil, mais avant la transformation il était le joli cadeau qui m'attendait à la maison.  Je le considérais comme mon fils, bien sûr, mais je ne comptais pas abandonner toute ma vie pour pouvoir l'élever. Pas quand Léopoldine a décidé de le garder alors que je lui avais bien fait comprendre que j'étais incapable de subvenir à ses besoins ou d'être un vrai père pour lui. J'avais à peine dix-huit ans. Je n'étais pas amoureux d'elle. Rester à  Londres, c'était revenir sous la coupe d'Helen. Et c'est peut-être la chose qui me terrifie le plus.
Ça, et (re)devenir un monstre.

« Ça y est, on y est, c'est ça ? » Je regarde Léo prendre une grande inspiration sans arrêter de travailler. « La grande question. » Elle est solennelle, souvent, comme ça, ma Léodidine. C'est comme ça qu'elle arrive à être aussi stylée. Moi, pendant ce temps, je bégaye, je blablate, j'ergote sans discontinuer. Sauf face aux regards lourds de sens de Léo. Elle arrive à me faire taire genre, quelques secondes comme ça.
Puis elle sort son putain de paquet de tarot.
Aussitôt, je lève les yeux au ciel, là où nul Nimbus 2001 serait capable de voler. J'inspire profondément. « Tu te doutais bien que tu finirait y passer de toute façons, hein ?  » Non mais elle se fout de ma gueule. « Gnagnagnagna,  » me mets-je à  geindre. Non mais faut qu'elle arrête avec ces putains de cartes. C'était mignon, quand on était ado, mais je me suis dit que depuis qu'elle s'était calmé depuis qu'elle avait décidé de jouer son accouchement avec une petite partie de belote.
Je la regarde avec une grimace commencer à préparer tout ça. J'ai l'impression que c'était hier la dernière fois qu'elle les a sorties, et pourtant un lourd sentiment de nostalgie m'emplit. J'ai peur, comme à chaque fois, de ces cartes. Elles perturbent toujours mes plans, et font prendre des décisions à Léopoldine qui me dépassent et me posent dans les pires situations. Surtout, surtout, elles dévoilent toujours mes secrets à la jeune femme. Elle ne se formalisait même plus de mes mensonges, sur la fin. Il est vain de chercher à cacher quoi que ce soit à Léo, je le sais, et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de le faire.

« A toi, coupe. » J'hésite clairement avant de le faire, la narguant du regard l'air de me foutre vraiment de sa gueule. « James, t'es quelque chose à me dire avant que je regarde ?  » Il a un sourire tendre, avant de secouer négativement de la tête. « Tu sais tout p'tite Léodidine. » Tout ce que tu as besoin de savoir, en tout cas. « Tu m'connais, je ne peux rien te cacher. » Je rigole doucement, parce que si la phrase est vraie, ce n'est certainement pas à cause de mon honnêteté. « Par contre si je peux vraiment dire ce que je veux... J'pense que tu devrais apprendre à te mouiller un peu quand tu décides des trucs. Parce que tu sais, mon amour, c'est de la vie de ton fils dont on parle, pas le fils de Saturne, ou de l'Empereur, ou des feuilles de thé. » Je lui souris, parce que je sais qu'elle m'écoutera à peine. Qu'est-ce que j'ai à ouvrir ma gueule, avec tous mes choix de vie de merde ? Au moins, elle fuit en agissant, me dirait-elle. Ouais mais au moins, ma lâcheté n'appartient qu'à moi.
Je l'aime, ma Léodidine, parce que je me dis souvent que, malgré toutes nos différences, au fond on est toujours un peu les mêmes. Et ça, rien ne peut le changer.
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WIZARD • always the first casuality
Léopoldine Turner
Léopoldine Turner
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‹ âge : 27
‹ occupation : gérante du Chaudron Baveur sur le Chemin de Traverse depuis plusieurs années, même si l'établissement appartien officiellement à mon Oncle
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1987 et 1994
‹ baguette : est en bois de poirié et crin de licorne. Particulièrement rigide, elle mesure seulement 23 cm.
‹ gallions (ʛ) : 2872
‹ réputation : je n'ai pas de coeur et que je suis froide comme un glaçon. Cette réputation là me permet de tenir mon auberge d'une main de fer, et ça ne m'empeche pas de vendre la meilleure bière-au-beurre du chemin de traverse, à ce qu'il parait. On dit aussi que mon fils et le fruit d'une relation batarde avec un sang-pur, ou un moldu, certains disent même que ce n'est pas réellement mon fils puisqu'on ne me voit qu'avec des femme, mais ceux-là ont eu la chance de ne pas me voir enceinte.
‹ particularité : Voyante spécialisée dans la Cartomentie. Cependant je sais également lire les feuilles de thées, les lignes de la mains, et les boules de cristal.
‹ faits : j'ai un fils, que j'ai eu très jeune et que je suis prête à tout pour le protéger.
‹ résidence : Dans la partie privé du Chaudron Baveur, avec mon oncle Tom et mon fils Joshua. Tatie Gigie occupe la chambre du dernier étage.
‹ patronus : Un loup.
‹ épouvantard : mon fils piégé dans une maison en flamme.
‹ risèd : James, rentré à la maison pour Joshua.
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James & Leopoldine
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7 aout 2003 D'abord James s'exécute, bien plus facilement qu'elle ne l'aurait cru. Il fronce un peu le nez en sentant le thé, mais boit quand même et Léo à la désagréable impression qu'elle pourrait lui demander n'importe quoi, james le ferrait. Et puis tout d'un coup, il lève les yeux vers elle est ses la panique. Il la regarde, totalement terrorisé. « Mais, mais, mais je t'ai tout dit ? Tu as vu le papier. C'est toi qui as le papier j'ai du en refaire un après ça et... Et.... Je ne te mens pas, je te jure je... Je me souviens de rien, du tout, je ne sais pas, je sais juste ce qu'on m'a dit. » Cette réaction la destabilise, elle ne pensait pas qu'il se mettrait dans un tel état. « Je sais ce que tu as lu sur le papier. Je sais que j'étais chez les ennemis, que j'étais un rebelle avant, enfin, quelque chose comme ça, dans une Meute opposante à notre Lord, mais que Ba-... que M. Murdock m'a trouvé, et qu'il m'a sauvé et après, et après. » Il parle à toute vitesse et ses mains se sont mises à trembler et il se tortille de nouveau sur son tabouret. Et Léo s'efforce de garder son calme, de ne rien dire. Elle doit le laisser aller jusqu'au bout si elle veut comprendre. Mais c'est difficile. C'est difficile parce qu'elle a envie de lui dire de se taire, que ce n'est pas grave et que tout ira bien, qu'il n'est pas obligé de se rappeler; parce qu'il a l'air tellement misérable. Mais elle ne peut pas lui dire ça. James doit se rappeler. «  Et après j'ai été au ministère, longtemps, » Léo s'arrête de battre les cartes. «  et on m'a posé des questions, et on m'a appris à bien répondre aux questions, » Il y a des images horribles qui commencent à défiler dans la tête de Léo et elle le regarde avec un mélange d'horreur et de tristesse. «  et on m'a soigné. Et maintenant j'aime le Lord, et le méchant James n'est plus là et je... » Et aussi soudainement qu'il l'a bouleversé, il parvient à l'énerver. Il a toujours été comme ça quelque part: à un moment elle l'adore et l'instant d'après elle le déteste. Elle ne supporte pas d'entendre ses mots sortir de la bouche de James. "J'aime le Lord". Elle a envie de hurler, de l'attraper par les épaules et de le secouer, de le gifler, de lui dire que non, non James, tu n'aimes pas le Lord. Tu aimes la liberté, et les voyages, et Joshua et moi, et ce mec, Rohan, dont tu me parlais toujours dans tes lettres. Et tu aimes faire des dessins et faire des blagues qui ne font rire que toi et manger des cochonneries et te foutre de moi et de mes cartes. Tu aimes rire James. Mais Non, tu n'aimes pas le Lord !

Et au lieu de ça elle ne dit rien, détache son regard du sien et se remet à battre les cartes un peu plus rapidement. « Je suis désolé, je ne suis pas clair, mais je ne veux pas que tu penses que je mente. Je fais ce que je peux, je te promets que je fais vraiment des efforts. Et je ne veux rien te cacher. Joshua, c'est le seul que je sais qu'il est à moi. Le reste on me l'a dit, mais lui... lui je le sens. Tu vois ? Son odeur résonne à la mienne. » Elle pince les lèvres et reste silencieuse encore un moment avant de relever les yeux vers lui. Il sourit. Il sourit avec les sourires un peu coupable, un peu désolé, un peu idiot, un peu comme James. Un peu cassé. « Bois le thé, James. » Finit-elle par lâcher. Elle n'a pas besoin de lui en demander davantage, ces quelques phrases n'ont fait que confirmer ce qu'elle imaginait déjà sur l'ampleur dès Degas. D'un coup de baguette elle fait disparaitre l'eau qu'il avait renversée sur le comptoir et pose les cartes devant lui. Elle coupe le jeu puis le referme en un seul tas. « Fais pareil s'il te plait. » Il la regarde un peu inquiet. « C'est juste des cartes, James. Ça va... nous aider. Fais moi confiance.» dit-elle et il coupe les cartes d'un main peu assurée.

Ça y est. Sa main à couper les cartes, elle va pouvoir les tirer. Elle a le coeur qui bat un peu trop vite dans sa poitrine et une espèce de bouffée de chaleur l'envahit. Elle a peur, Léo, de ce qu'elle va voir dans les cartes. Ça lui rappelle la dernière fois qu'elle a tiré les cartes à James, elle avait eu peur aussi. Elle avait eu raison d'avoir peur d'ailleurs. Elle prend une profonde inspiration. Il faut qu'elle focalise son attention sur James, pas sur ses peurs sinon elles prendront le dessus sur le tirage. Alors elle commence a compté les cartes les séparent du paquet. « Tu t'appelles James John Rowle. » Commence à annoncer Léo d'une voix égale parfaitement mesurée. « Tu as toujours été très proche de ta petite soeur, Louise. Tu l'aimais beaucoup. Ta mère, Helen... c'était plus compliqué. Je t'ai rencontré à Poudlard tu étais a Poufsouffle et moi a Serdaigle.» Elle n'est pas certaine que dire ces choses soit une bonne idée. Mais étrangement ça lui fait du bien à elle. Il ne se rappelle pas. Mais elle peut essayer, elle, de se rappeler pour eux deux. « Tu faisais beaucoup de blagues idiotes, t'aimais bien amuser la galerie. Et si tes blagues n'étaient pas drôles,  on riait simplement à cause de la façon que tu avais de les raconter. » Et elle continue de dérouler son jeu sans regarder ses cartes, pour ne pas se déconcentrer. « Tu avais beaucoup d'amis. Vraiment beaucoup. En fait tu aimais beaucoup les gens. Je crois que c'était à la fois ta plus grande qualité et ton pire défaut. Tu aimais trop, James.» L'ombre d'un sourire passe sur son visage. « Mais on a jamais été amoureux toi et moi. On s'aimait beaucoup, mais pas de cette façon-là. On était jeune et un peu idiot quand je suis tombée enceinte de Joshua et tu ne savais pas ce que tu voulais faire de ta vie, toi. T'avais juste plein de rêve. Je ne t'ai pas demandé ton avis quand j'ai décidé de le garder.» Sa voix est devenue plus basse à mesure qu'elle parlait, sans qu'elle s'en rende compte. « En fait je ne t'ai rien demandé du tout. Tu n'as pas choisi d'avoir Joshua, tu as choisi d'aller en Europe et tu en avais le droit. Je t'en ai beaucoup voulu au début, mais... Mais je n'ai jamais pu t'en vouloir très longtemps. Tu nous écrivais des lettres. Beaucoup de lettres, même si je ne répondais pas. Tu étais vraiment têtue, James. Tu lui envoyais des dessins, des livres, des belles cartes, des photos, des peluches, des petits jouets...» Elle s'arrête un moment, sa voix n'est presque plus qu'un murmure et elle ravale les larmes qui commencent à lui bruler les yeux. Elle ne peut pas perdre de contrôle devant lui. «  Je sais que tu l'ai- que tu l'as toujours aimé. » Et elle voudrait pouvoir parler au présent, mais elle n'est plus sûre de rien. Et c'est terriblement triste, car s'il y avait une chose dont elle pensait ne jamais avoir à douter en dehors de son propre amour pour Joshua, c'était bien celui de James.

Elle a fini de tirer ses cartes en même temps qu'elle a fini de parler. Elle prend une profonde inspiration et baisse les yeux sur ses tarots: L'empereur, le Pendu et la Mort retournée. Son coeur rate un battement et sans qu'elle s'en rende compte il y a une larme qui coule sur sa joue alors qu'elle réalise soudain qu'elle avait espéré pour rien: James est perdu.




7 aout 1997 James soupire, lève les yeux au ciel, prend sa mine la plus exaspérée et lui jette son regard le plus dubitatif. Il n'a jamais aimé les cartes James. Parce qu'il en a peur comme beaucoup de gens. Léo aussi a peur des cartes, parfois. Là elle a peur -vraiment très peur- de ce qu'elle pourrait lire. « Tu sais tout p'tite Léodidine. Tu m'connais, je ne peux rien te cacher. » « Ben tien...» Fait-elle en récupérant son jeu pour le battre une dernière fois. « Par contre si je peux vraiment dire ce que je veux... J'pense que tu devrais apprendre à te mouiller un peu quand tu décides des trucs. Parce que tu sais, mon amour, c'est de la vie de ton fils dont on parle, pas le fils de Saturne, ou de l'Empereur, ou des feuilles de thé. »  Elle a l'habitude des petites remarques de ce genre-là. Elle pourrait lui répondre que ce n'était pas son fils, mais bien le leur; mais que comme il n'avait jamais voulu de cette responsabilité, il était bien loin d'avoir le droit de juger sa façon de prendre des décisions. Elle n'en fait rien évidemment, ce serait petit et assez mesquin et elle n'avait pas envie de faire des reproches à James maintenant. Il faisait de son mieux après tout, hein ? « Tu as fini ? » demande-t-elle d'un ton patient. Pour toute réponse il fait la moue et écarte les mains. « Bien. »

D'abord les arcanes majeurs: le Soleil lui fait esquisser un sourire; la Mort renversée l'effaça presque aussi tôt; et le Pendu lui fait froncer les sourcils. Elle ne dit rien, Léo. Elle est concentrée pour faire disparaitre ses peurs, concentrer son esprit sur James et sa magie sur ses tarots. Les arcanes mineurs maintenant: L'As de bâton vient s'associer au  Soleil; la mort est appuyée d'un deux d'épée; enfin le Pendu est recouvert par un sept de bâton renversé. Léo ferme les yeux et pousse un profond soupir. Elle regarde longuement les cartes posées devant James sans rien dire, les lèvres pincées. James a menti: il y a de toute évidence des choses qu'il n'a pas dites. Pourquoi est-elle surprise ? C'est James après tout.

Elle relève finalement un regard sévère sur lui. « Bon, on va réviser ta cartomentie Tonton Jimmy. » Elle va lui expliquer bien sûr; elle explique toujours. Elle montre les deux premières cartes: Le soleil et l'As. « Celle-ci sont les cartes "alliées": elles représentent, quelque chose de positif. L'As représente le commencement, le départ. Et le bâton relève du domaine affectif. Le Soleil c'est la carte de l'enfant, mais aussi du père. Et c'est aussi la carte de Joshua. » C'était celle qu'elle avait tirée le jour de sa naissance et le jour ou elle avait décidé de le garder. « Jusque là la lecture est assez évidente: T'es revenue pour enfin être le père de ton fils. » Elle désigne les deux cartes suivantes: la Mort renversée et le deux d'épée. « Ces cartes-là sont celle de "l'adversaire", quelque chose de négatif, un obstacle en quelque sorte. Tu as l'arcane de la Mort. » Le visage de James se fige. « Fais pas cette tête, ça veut pas dire que tu vas mourir. Ça veut dire que tu as subi un changement brutal -ce qui en est n'est pas un scoop. Par contre ce qui est... intéressant c'est le deux d'Épée. Les Épées concernent ce qui relève de l'intellectuel, de l'esprit. Et le deux renvoie clairement à une dualité, voire un conflit. » Elle le regarde un instant légèrement agacer. Elle sait sur quoi il a menti. Et puis elle revient aux deux dernières cartes: le Pendu et le sept. « Et en suite il y a celles-là: c'est mes préférées. C'est la colonne qui indique une "issue" ou un résultat si tu veux. Et tu es tombé sur le pendu, renversé en plus. Ça veut dire que tu es bloqué. Piégé et que ta situation est sans issue. Ou du moins que la seule issue n'est pas celle que tu voudrais. » Elle soupire. Elle s'était attendue à tomber sur le Fou. C'était la carte de James avant. Elle l'avait tiré dans tous les tirages qui le concernaient. Elle avait toujours pensé que le Fou était une carte parfaite pour James. Mais le Pendu renversé, ce n'était pas un bon présage. C'était même inquiétant. Si le Pendu devenait la nouvelle carte de James, alors cela annoncé beaucoup de complications. « Et à ça tu rajoutes le roi de coupe retourné: échec sur le plan affectif. Ce qui nous renvoie à la première association. » Elle tapote le Soleil du doigt.

Elle se redresse un peu et croise les bras. Elle regarde ses cartes encore quelque instant juste pour être sûr de ne rien avoir oublié. Elle n'a plus peur. Elle est en colère. En colère qu'il lui ait menti, en colère de ce qu'elle vient de lire, en colère contre cette Mort et se Pendu qui ne sont pas tournée dans le bon sens. Finalement elle relève les yeux vers lui, il a l'air un peu penaud un peu perdu. Elle ne dit rien jette un oeil vers Joshua toujours en train de dessiner et remballe ses cartes qu'elle fourre rapidement dans sa poche. « Le bureau. » Lâche-t-elle. En attrapant le registre du jour avant de partir à grandes enjambées.

Quand James la rejoint, elle est dos à la porte, elle a abandonné sur la table le registre qu'elle avait pris avec elle pour donner le change. Elle entend la porte se refermer derrière elle alors elle se retourne enfin. Elle tient les six cartes de James dans sa main. « Tu veux le lui dire parce que si tu pars sans qu'il sache, ça voudra dire que tu auras totalement échoué. » Elle avale difficilement sa salive. « Parce que tu vas t'en aller, pas vrai ? À cause du loup. » Elle a lu des choses Léo, sur les loups. Elle a envie de hurler et de le gifler et de le jeter dehors elle même, là maintenant, et sans jamais rien dire a Joshua. Parce qu'il va encore l'abandonner. « Tu comptais m'en parler ou tu voulais juste disparaitre en laissant une autre de tes putains de lettres ? » Sauf qu'elle à la gorge trop serrée pour crier.
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