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sujet; and we'll be good +fred
MessageSujet: and we'll be good +fred   and we'll be good +fred EmptyMer 7 Déc 2016 - 23:35

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and we'll be good
It's unclear now what we intend We're alone in our own world, You don't wanna be my boyfriend And I don't wanna be your girl And that, that's a relief. We'll drink up our grief And pine for summer And we'll buy beer to shotgun And we'll lay in the lawn And we'll be good. And we talk on the phone at night Until it's daylight And I feel clever, And I hear the slow in your speech, Yeah, you're half asleep, Say goodnight. Now I've got friendships to mend, I'm selfishly dispossessed, You don't wanna be my boyfriend And that's probably for the best Because that, that gets messy And you will hurt me Or I'll disappear So we will drink beer all day And our guards will give way And we'll be good. ~ be good, emily kinney.


23 septembre 2003 • I am going to die. L'idée était forte, pimpante, pleine d'obscures promesses qu'elle ne peinait pourtant guère à déceler. Jamais Letha n'avait imaginé vivre aussi longtemps et maintenant que le rideau semblait bientôt s'ouvrir sur une bataille qui risquait d'être sans précédent, elle n'en pouvait plus d'attendre. Ce trou béant qui s'était creusé dans sa poitrine et qui la faisait parfois grimacer allait bientôt s'effacer au moment où elle disparaîtrait, emportant avec lui sa culpabilité et les questions sans réponse. Il y avait un temps où elle aurait préféré réfléchir, repousser le combat pour mieux s'y jeter mais à présent, ses réflexions ou les minutes précieuses qu'elle y accordait n'étaient plus que d'une triste futilité. Dans l'air, on sentait quelque chose qui se préparait – des tensions qui montaient à leur paroxysme, afin d'offrir aux derniers survivants ce qu'ils méritaient amplement : la fin. C'était beau, en soi, ça aurait pu être pire d'un côté comme de l'autre. Et elle allait bien, sa peau n'était qu'écorchée et son acerbité demeurait intacte et prête à l'emploi. Dans un recoin de sa tête, il y avait toujours cette idée enchanteresse que tout allait bientôt prendre fin, que ce calme temporaire annonçait des hostilités imminentes. Que – peut-être – elle allait enfin être débarrassée de ce qu'elle peinait à porter, de ce poids qui l'entraînait au fond des eaux. Peut-être que – oui – peut-être qu'elle allait mourir, enfin. Letha accueillait sa sentence avec le sourire, ouvrant grand les bras et épousant chaque contour de ce qu'elle imaginait être la fin idéale. Elle voulait être un héro. Elle voulait – elle voulait sans doute beaucoup trop de choses, vraiment, mais ses rêves de bravoure l'avaient tenue hors de portée de la mort jusque là. Elle avait attendu, elle avait tourné en rond. Des années. Elle avait vu des comparses tomber, elle avait aidé à porter des cadavres. Elle avait senti leur peau froide contre la sienne, chaude et frémissante, elle avait supporté une partie de leur poids. Certains souvenirs lui restaient en mémoire plus que d'autres – des réminiscences dont elle avait été incapable de se débarrasser. Leurs yeux ouverts. Le filet de sang qui s'écoulait de la commissure de leur bouche. Leurs lèvres entrouvertes qui s'étiraient, lui semblait-il encore, en un hurlement muet. Et dans tout ça il y avait eu Alice.

De toutes les morts que Letha avait pu voir ou constater après les faits, sa fille était celle qui restait en tête et qui bouffait petit à petit tout ce à quoi elle essayait de se raccrocher. Alice était une enfant, arrachée dans la fleur de l'âge à cause de l'incompétence de sa propre mère. Shacklebolt ne cherchait pas à se défaire de la culpabilité qui la reliait à la mort de sa fille (malgré les grands discours qui lui étaient parfois adressés, malgré ceux qui pensaient aux bienfaits qu'un mensonge pourrait lui apporter) et l'acceptait. Avec plus ou moins de difficulté, certes, mais elle l'acceptait. En deux ans, elle avait eu le temps de vivre avec, sans jamais réellement s'habituer à cette douleur latente qui lui crevait parfois le ventre aux moments les plus inopportuns. Letha crachait sur ceux qui lui disaient qu'il était temps de faire son deuil et ce, même s'ils lui disaient pour son propre bien, sans la moindre hideuse arrière-pensée ; qu'il fallait qu'elle reprenne espoir, que ce n'était pas faute, qu'elle n'avait pas à être une martyre pour ce genre de cause, qu'Alice ne serait jamais oubliée, bla bla bla. Un flot de paroles ininterrompues qui la rendait pleine d'une amertume qu'elle ne parvenait pas à lâcher et peinait même à contrôler. Car là était le problème qu'elle rencontrait dorénavant – de contrôle dans sa vie, il n'y en avait point. Elle passait sans le moindre souci d'une absence de réaction la plus totale à la grande scène, où hurlements et insultes fusaient tels des petits missiles. Savoir se tenir avait toujours été sa priorité du vivant d'Alice et maintenant que sa fille n'était plus là pour en témoigner, elle relâchait tout ce qui menaçait de la faire s'écrouler – car tout lui semblait lui rendre la vie impossible.
Lorsque Letha se demandait si elle avait déjà dit à Alice qu'elle l'aimait, aucun souvenir ne remontait à la surface. Rien, pas un. Que du blanc et des regrets qui la prenaient à la gorge. Avait-elle ou n'avait-elle pas ? Rien, rien, foutrement rien.
Sa fille était morte. C'était définitif. Elle ne reviendrait pas pour la voir pleurer, gémir ou agir comme une adolescente émotive. Letha était seule. Ca faisait un mal de chien. De sa fille, elle n'avait plus rien – pas même des souvenirs mielleux qu'elle pourrait chérir. Elle avait préféré son travail à sa gamine, prétextant qu'elles avaient la vie devant elles.
Alice était morte, il n'y avait plus rien à rattraper.

Letha pensa à Fred. Ou à George. Peut-être aux deux, elle ne savait plus vers lequel son cœur d'enfant amourachée penchait. Son idiotie palpable lui sauta alors aux yeux ; elle avait fait la plus grosse erreur de sa vie avec Alice. Elle n'avait jamais été honnête sur les sentiments, sans doute évidents pour le commun des mortels, qu'elle entretenait à l'égard de sa fille – elle ne l'avait jamais dit. Ces mots n'avaient outrepassé la barrière de ses lèvres aujourd'hui soudées. Elle voulait mourir. Partir avec honnêteté.
La sorcière se retourna dans son lit, les yeux ouverts comme des soucoupes. Son cœur battait la chamade. Elle avait peur – elle n'avait jamais été très adepte des grandes déclarations sentimentales. Son estomac s'était brutalement contracté et ses phalanges s'étaient enroulées autour de son oreiller, comme si une partie d'elle essayait de la retenir. Ne dis rien que tu pourrais regretter plus tard, lui susurra le démon qui résidait dans les méandres de son esprit dérangé, ne t'abaisse pas à ça. Faisant face depuis bien longtemps à ce qui la tracassait, Letha roula sur le flanc et se glissa en dehors des couvertures sous lesquelles son corps reposait. Elle posa ses pieds sur le sol frais, enfila un vieux pull aux couleurs de son ancienne maison et se glissa vers la porte du dortoir, essayant de ne pas réveiller ses camarades, portée par un vent nouveau. Blaze of glory. Elle n'était pas très sûre de l'heure, mais la nuit semblait envelopper le château dans une fraîcheur paisible. En désespoir de cause, Letha préféra se diriger vers la salle attribuée aux inventeurs – elle espérait ne pas l'y voir. Elle espérait vraiment retourner dans son dortoir et penser à ses grandes questions existentielles toute seule dans son coin. Ça lui épargnerait un moment gênant – un de plus à ajouter à son palmarès. Lorsqu'elle poussa la porte du laboratoire, et vit une tignasse rousse, Shacklebolt se demanda pourquoi elle cherchait absolument à se faire battre avec un bâton qu'elle donnait bien volontiers. Mais dans sa tête résidait la même idée prodigieuse ; elle allait bientôt mourir. Alors au feu toutes les inhibitions, tous les non-dits. Qu'ils crèvent tous avec le cœur lourd, aujourd'hui elle voulait se sentir légère.
Letha posa un pied dans la pièce, referma la porte derrière elle, cajolant du regard ces murs qu'elle appréciait tant avant de reposer ses prunelles sur l'objet de son attention, un être qu'elle aimait autant – sinon et sûrement davantage. Sans un mot – parfois, ils n'échangeaient guère la moindre bribe de conversation et c'était tout aussi bon que les longs discours dont on l'abreuvait – elle se glissa jusqu'à la table sur laquelle reposaient quelques débris dont elle ignorait jusqu'à provenance, ou l'utilité. « Ça sent la fin, tu trouves pas ? » et n'était-ce pas une nouvelle radieuse ? N'était-ce pas ce qu'ils attendaient tous, après des années de calvaire ? « je te dirais bien de sortir une bouteille pour fêter ça, mais je suppose que tu réserves la grande célébration pour plus tard. » souffla-t-elle en levant un peu le nez, toisant son camarade avec son regard qui en disait long, mais pas encore assez, sur ce qu'elle voulait faire.

Tell him.
Tell him.
Tell him.


Later.

Coward.


Dernière édition par Letha Shacklebolt le Mer 21 Déc 2016 - 19:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: and we'll be good +fred   and we'll be good +fred EmptyLun 12 Déc 2016 - 18:47

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and we'll be good
Letha & Fred
Now I'm laughing at my boredom at my string of failed attempts Because you think that it's important and I welcome the sentiment and we talk at night Until it's daylight And I feel clever And I hear the slow in your speech Yeah, you're half asleep, Say goodnight - be good, emily kinney




Les dernières informations parvenaient dans des murmures se baladant à travers le château. C'était peut-être trop calme en ce moment. Le temps paraissait presque suspendu, empêchant les habitants de la bâtisse de respirer, comme s’ils s'étaient retrouvés piégés en pleine inhalation, à court d'un air chargé de danger. La peur se lisait sur les visages fatigués, abîmés par la guerre qui consumait ses soldats comme du papier. C'était devenu une expression si courante que Fred n'y prêtait plus la moindre attention. La peur était devenue le quotidien de chacun, alimentée par le souvenir des horreurs passées et des cauchemars éveillés trop réalistes. Ainsi la détresse humaine était devenu le cadet de leurs soucis à tous, chacun combattant ses propres démons avant de songer à porter secours aux autres. Chacun essayait de faire comme si tout allait bien pour éviter toute conversation désagréable et franchement, ça l'arrangeait de faire semblant de ne rien voir. De jouer les aveugles, alors que le monde lui paraissait toujours aussi clair. Il s'en voulait un peu d'être si facile à lire lui aussi, l'absence de ses rires transissant le mal-être traînant depuis des années et ses crises de colères, elles, étaient inratables.


Comme tous les soirs après être revenu de mission, Fred était dans le laboratoire de fortune qu’ils s’étaient installés dans une salle de l’école. Là où ils fabriquaient ces miroirs à double-sens si pratiques pour communiquer en toute discrétion les un avec les autres ou ces potions, dangereuses, qu’ils mettaient au point pour se défendre de leurs adversaires toujours plus nombreux. Il était assis à l’une des tables leur servant de bureau de recherche, entouré par tellement de bric à brac entassé du sol au plafond qu’il était difficile de voir où l’établis commençait et finissait sous les livres, les chaudrons, et sacs remplis d’objets ramassés sur leurs chemins tout comme il était difficile de reconnaître Fred, ses lunettes à multi-loupes sur le nez occupé à démonter un objet moldu non-identifié pour beaucoup de sorcier: une lampe-torche. Seul ses cheveux en batailles, trop raides pour être ceux de Percy et trop roux pour appartenir à autre chose qu’un Weasley révélait l’identité du sorcier qui ne lève même pas le nez en entendant la porte s’ouvrir et se refermer. Le silence suffisait pour qu’il sache qui venait d’entrer dans la pièce - ou bien ses lunettes lui permettait de regarder dans d’autres directions que celle prévue, ce qui semblait pratique aussi. « Bonsoir, Letha. » Il essayait de comprendre les bases de la technologie moldue pour s’en servir à son propre usage. Peut-être ensorceler ces torches, transportables facilement et pouvant peut-être éclairé les ennemis aux alentours de son propriétaire. Une idée qu’il tentait de mettre au point depuis déjà quelques semaines, entre quelques lectures de livres sur la réparation des baguettes magiques. Peut-être pouvait-il apprendre un minimum l’art d’être baguettier, histoire de réparer les dommages causés aux baguettes des phénixs ces derniers mois.  


« Ça sent la fin, tu trouves pas ? »  La voix féminine qu’il connaissait bien s’élève dans les airs, à son plus grand étonnement. En général, elle, ne parlait pas beaucoup. « Tu es bien optimiste, dis-moi. » dit-il en levant les yeux vers elle. A travers ses lunettes enchantées il pouvait voir trois reflets différents de sa visiteuse, jusqu’à ce que les différentes loupes se réajustent toutes seules pour lui permettre de voir un peu plus clairement la personne en face de lui, Letha. C’était devenu un des rares visages qu’il apprécie croiser, hormis les autres Weasley. Pas grave énervante, discrète, ils avaient l’habitude de vivre la compagnie de l’autre dans un silence quasi absolu qui faisait tellement de biens à leurs esprits abîmés. C’était un réconfort certain, qu’il trouvait auprès d’un coeur aussi brisé que le sien pouvait l’être. Voilà pourquoi ça présente était moins irritable, entre eux pas de discours visant à croire en un avenir meilleur. L’un comme l’autre avaient vu leur monde s’écrouler comme un château de carte lorsqu’ils sont morts, George et Alice. Fred n’a pas connu la gamine longtemps. Ce n’était qu’une gosse prise au milieu de leurs histoires d’adultes. Une présence souriante, symbole d’un monde qu’il fallait défendre pour leur bien à eux, les plus jeunes qui n’avaient rien demandé de tout ça. Pour ne pas qu’ils aient à se battre pour leurs vies, à leur tour. Résultat de la guerre et des campements sauvages de ces insurgés voulant sauver le monde, la gamine était morte à son tour, victime du froid ou d’une chute mortelle, les coeurs n’avaient pas été assez braves pour chercher la réponse. Le résultat était le même, une âme morte et une autre mourante, se traînait en attendant que la faucheuse décidé qu’elle avait assez trimé. C’était ça aussi, le quotidien de la guerre. Des gens brisés. Sortant de son observation Fred retourne à son expérience, tournevis et débris en tout genre entre les doigts.    « Il vaut mieux ne pas vendre les griffes du dragon avant de l'avoir tué tu sais. Si ça fini vraiment, un jour... je verrais. » Si Kingsley l’entendait il viendrait lui jeter un sort à la tronche sans la moindre hésitation, il le savait. Le Shackerbolt avait passé un savon à Fred il y a des mois déjà pour arrêter la bouteille, et il y était arrivé. Obligé de le faire, plus par obligation donc que par envie. L'apesanteur de l'alcool et l'inhibition de ses pensées sombres lui manquait. C'est le réconfort morbide du liquide dont il avait du mal à se séparer, plus que le goût ou que le geste en lui-même. A la place de la bouteille d'alcool habituellement posée ouverte sur son bureau, un paquet de cigarette entamée et des bonbons - se baladant au milieu de vis et écrous, les substituts qu'il avait trouvé après la période de sevrage dévastatrice de l'été.

Il voulait boire. Rien que d'entendre parler d'une bouteille suffisait à le faire frémir, simplement piqûre de rappel d'un corps privé de son addiction depuis des mois. Six, précisément. Il pouvait en être fier, de tenir. De se forcer à faire bonne figure, d'accepter la douleur de la séparation désastreuse. De revivre ce à quoi il essayait d'échapper en noyant ses songes:  les cauchemars, George. Toujours George. Toujours cette peine. Elle se mêlait aux conséquences de son vice. Les effets secondaires du sevrage qui s'estompent avec le temps. Il n’allait pas replonger. Il ne pouvait pas se le permettre si il ne voulait pas être renvoyé de château, abandonné par une famille qui ne l’aime déjà plus et des alliés lui reprochant d’être inutile. SI il y a bien quelque chose qui au final faisait peur à Fred c’était l’abandon. Il était prêt à tout pour ne pas revivre ça. Entre ses doigts l'instrument métallique tremblait. Peut-être simplement à la pensée de l’alcool qu’il pourrait boire en ce moment même pour se sentir bien, ou face aux conséquences qui lui tomberaient dessus, s’il cédait.  Il décida de lâcher ses outils, peu désireux de montrer à son amie les spams indésirables secouant ses doigts. Le rouquin en profita pour retirer également ses lunettes ridicules et les balança un peu plus loin, avec le reste, avant de prendre un bonbon dans le bol ébréché.  « Que me vaut ta visite ? Il est tard pour prendre le thé en bavassant de l'inévitabilité de la mort, ou pour m’inviter à boire un verre. » dit-il, sur le ton de l’humour chose tout à fait rare, en s’acharnant sur l’emballage entourant la confiserie qui finit par lui céder. En général personne ne venait si tard le déranger, raison pour laquelle il appréciait le milieu de soirée. C’était tranquille et pourtant, vivant. Habité de sorciers endormis, reposant leurs yeux et leur âmes des maux de ce monde au travers de rêves enchanteurs. Il aimerait être capable d’en faire de même, parfois.  
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MessageSujet: Re: and we'll be good +fred   and we'll be good +fred EmptyJeu 22 Déc 2016 - 12:23

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It's unclear now what we intend We're alone in our own world, You don't wanna be my boyfriend And I don't wanna be your girl And that, that's a relief. We'll drink up our grief And pine for summer And we'll buy beer to shotgun And we'll lay in the lawn And we'll be good. And we talk on the phone at night Until it's daylight And I feel clever, And I hear the slow in your speech, Yeah, you're half asleep, Say goodnight. Now I've got friendships to mend, I'm selfishly dispossessed, You don't wanna be my boyfriend And that's probably for the best Because that, that gets messy And you will hurt me Or I'll disappear So we will drink beer all day And our guards will give way And we'll be good. ~ be good, emily kinney.


Une erreur, c'était vraisemblablement ce qu'elle était en train de faire alors que ses mots la perdaient déjà au fin fond d'une contrée qu'elle aurait préféré ne jamais pénétrer ; Letha n'était pas une arbitre des élégances (l'avait-elle un jour été ?) et elle peinait à poser le doigt sur ce qui était bon et beau à dire, à proclamer même au-delà de tout ce qu'elle était capable de penser. Si elle était la première à brandir l'étendard de la vulgarité dès qu'elle se sentait prise au piège – et Merlin seul savait à quel point cette sensation se faisait vivace en compagnie de Fred –, la jeune femme était étrangement silencieuse à ses côtés, et polie. Force était de constater qu'elle voyait en lui le fantôme de George, un individu envers lequel elle avait ressenti des choses, alors qu'elle n'était alors qu'une adolescente dont le cœur d'artichaut la menait au premier venu – mais seul le visage de George, arboré par Fred, lui revenait en mémoire. Elle ne savait pas si elle l'aimait lui, Fred, ou si elle n'était qu'humaine et ne parvenait pas à perdre de vue George puisque son jumeau était toujours dans le coin. Au lieu de s'en séparer, de prendre du temps pour elle pour réfléchir aux inflexions que produisait son coeur, Letha revenait vers lui inlassablement. Elle voulait lui parler, ou non parfois, prendre de ses nouvelles, savoir comment il allait. Ils avaient perdu quelqu'un, l'un et l'autre, et ne remonteraient la pente qu'après des efforts considérables – s'ils la remontaient un jour. Elle n'était pas optimiste, elle voulait mourir, mais espérait que Fred ait suffisamment de force pour redevenir celui qu'il avait été, malgré les regrets et le chagrin. Elle croisait les doigts, priait. A ce propos, oui, elle était optimiste concernant l'avenir de Fred, il était bien entouré même s'il semblait fuir la compagnie autant qu'il la recherchait. Il n'était pas seul, et ne le serait jamais une fois toute cette mascarade terminée. Elle pouvait partir, elle le voulait, car il n'avait pas besoin d'elle, et cette idée ne lui procurait aucune amertume. La vie était faite ainsi. La seule personne qui avait un jour compté sur elle n'était aujourd'hui plus de ce monde et cette bribe de fatalité la rendait plus téméraire qu'elle ne l'avait jamais été.

Alors, oui, Letha attendait la fin comme on attendait impatiemment le dénouement d'une histoire qui n'en pouvait plus de finir. A ceci près qu'elle n'avait aucune envie d'assister à cette période post-guerre – quel intérêt ? Elle n'avait plus d'enfant à élever, et elle ne savait pas où sa famille avait pu se fourrer en quelques années. Ce n'était pas une chose dont elle avait envie de discuter, la bataille étant interne plutôt qu'un sujet de conversation sur lequel elle aurait envie de plancher, et elle avait quelque chose d'autre en tête. La libération sentimentale était un appel suffisamment fort pour la pousser au-delà de ses retranchements. Elle avait peur, elle était terrifiée par tout ce qui l'entourait, et ce qu'elle s'apprêtait à faire la faisait se rendre en eaux troubles. Tout semblait plongé dans les ténèbres, une atmosphère aussi épaisse et étouffante que du goudron. Au milieu de cette pièce encombrée par les inventions, soumise au regard interrogatif de Fred, elle se sentait plus vulnérable qu'elle ne l'avait jamais été. De baguette, Letha n'en avait point pour se défendre. C'était dur de s'ouvrir de la sorte, sans attendre la moindre sympathie en retour. Évidemment, évidemment... elle espérait un retour, une acceptation sinon une réciprocité. Pas un crachat sur le sol, ou un majeur brandi sous son nez. Un hochement de tête à la rigueur lui ferait amplement plaisir ; c'était ce qu'elle se disait, mais la vérité était certainement bien différente de cette réalité qu'elle souhaitait s'arranger, même si elle était persuadée du contraire. Letha était fixée sur cette finalité arrangeante ; je n'attends rien, je ne veux rien, je n'attends rien, je ne désire rien. Tout le monde voulait quelque chose, même les condamnés à mort dont la sorcière souhaitait faire partie.

A visite tardive, question plus que justifiée. « J'ai quelque chose à te dire. » expliqua-t-elle en attrapant le dossier d'une chaise qu'elle fit glisser aux côtés de Fred, provoquant un long grincement qui sembla la poursuivre jusqu'au moment où elle s'assit, serrant les cuisses et croisant les jambes. Letha serra les mâchoires, consciente des battements accélérés de son palpitant qui semblaient résonner jusque dans ses oreilles. Enivrée par ce bruit répété, cette ivresse qui surgissait du néant, ses forces semblaient la déserter. Tout son corps semblait engourdi et prêt à s'effondrer sous son poids, le nez dans la poussière et ses grandes idées dans les airs. Combien de risques prenait-elle en se livrant de la sorte ? Combien était-elle prête à prendre ? Ses doigts se joignirent, se mêlant en une danse où anxiété épousait volontiers un espoir qu'elle savait pourtant vain, mais qu'elle fut incapable de repousser. Elle n'attendait rien, se le rappelait-elle ? Elle ne voulait rien de plus, mais le souhaitait-elle réellement ? Letha avait toutefois raison. La guerre était proche de la fin, et même si Fred lui soufflait de ne pas trop attendre de ce genre de sensations, elle se sentait aux prises avec ses instincts qui ne la trompaient jamais. Il fallait voir l'excitation dans les couloirs, cette envie féroce d'en découdre qui habitait le cœur des plus hardis. Il fallait observer plutôt que voir, écouter plutôt qu'entendre. Shacklebolt ne savait pas, ne savait certainement rien de plus que tous les autres, mais elle sentait et les sensations qui l'enivraient étaient délicieuses. « J'étais en train de réfléchir, plus tôt dans la soirée, j'essayais de – de me souvenir d'Alice. Le son de sa voix, sa manière de se tenir, d'agir... » commença-t-elle, d'une voix détachée alors qu'évoquer sa fille défunte la rendait malade.

Les prunelles de Letha se posèrent sur le profil de son comparse ; Fred voyait George tous les jours que Merlin faisait, dès qu'il croisait son reflet dans un miroir ou dans une vitre. Son jumeau le poursuivait inlassablement et ce, même après son trépas. Malgré tout, s'agissait-il d'une bénédiction ou d'une malédiction ? « Je ne me souviens plus de certaines choses et c'est, enfin c'était, ma fille. » et c'était malheureux, encore plus puisqu'elle essayait d'adopter une intonation lente, dénuée du moindre sentiment visible, comme si  cela ne la brusquait pas outre-mesure. Elle continuait à pleurer et à se morfondre, ce n'était un secret pour personne, et certainement pas pour ceux qui lui étaient proches. Elle baissa les yeux vers ses doigts joints les uns aux autres, ses phalanges ayant arrêté de se mouvoir à droite et à gauche. « Je crois que je ne lui ai jamais dit que je l'aimais, et peut-être qu'elle n'aurait pas vraiment compris la portée de ce que je voulais lui signifier, mais ça me hante aujourd'hui. Et je t'ai dit, je t'ai dit que ça sentait la fin, et si je dois mourir, je n'ai pas envie de laisser des trucs inachevés derrière moi. » Comme elle l'avait fait avec Alice, même s'il s'agissait finalement de l'autre côté de la pièce. Sa fille était morte, pas elle – et pourtant c'était elle qui portait sur ses épaules tout ce qu'elle aurait dû faire, mais n'avait jamais accompli par manque de temps ou de motivation. C'était elle qui vivait avec l'idée que sa fille était morte sans savoir qu'elle était l'élément le plus précieux dans la pauvre vie de sa mère. « Ce que j'essaie de te dire, Fred, c'est que- » coward. « que je ressens certaines choses à ton égard et je, je crois que je suis » in love, what a fucking joke. « ..que je t'aime. » et elle comprenait, elle comprenait s'il lui disait non, merci, c'est gentil hein, la porte est là-bas, est-ce que tu peux la prendre. Elle comprenait s'il lui tournait le dos, elle comprenait s'il évoquait George, elle comprenait – tout, elle était prête à tout comprendre et à tout accepter. Car, même si la bombe venait d'être lâchée, elle ne se sentait pas soulagée pour autant. Au contraire, la douleur qui planait dans son estomac semblait s'être intensifiée, remontant cette fois-ci le long de son œsophage. Letha était courageuse. Letha était fière. Letha était stupide à en bouffer du foin et venait de se tirer un sort dans le pied.
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MessageSujet: Re: and we'll be good +fred   and we'll be good +fred EmptyMer 28 Déc 2016 - 15:00

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Letha & Fred
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La chaise glisse jusqu’à lui, où elle prend place. En général ils ne s'approchent pas trop l’un de l’autre. Fred plisse le nez, pas forcément très à l’aise. Il aurait très bien pu lui dire quelque chose du genre “ tu vas me déclarer ta flamme ? “, une idiotie qu’il aurait pu balancer à n’importe qui, fut un temps, juste pour gêner les autres, les faire réagir. En général il suffisait de plaisanter sur les petits choses de l’amour pour mettre dans l’embarra une autre personne et ça l’amusait énormément, du moment qu’il n’était pas concerné. « C’est bien mystérieux comme phrase. » dit-il, simplement piqué par la curiosité. Sa blague ne vit pourtant pas le jour, étranglée par la situation dans laquelle ils se trouvaient tous, depuis cinq ans, et la tension dans ses mains qui faisaient doucement frémir ses phalanges. Il sert les poings, tandis qu’elle reprend la parole.

Alice.
Parler d’Alice c’était comme parler de George, ça n’arrivait pas souvent. Quand ils osaient parler de leurs pertes ce n’était jamais pour en sourire, pour se rappeler le bon temps. Ça faisait toujours mal. Ils voyaient les cadavres et la douleur de les avoir perdu. Ce moment où face à la mort on se sent si démuni, incapable. Fred n’avait pas eu le temps de connaître véritablement Alice. C’était une gentille petite gamine qui circulait dans le camp, toujours après sa mère et Kingsley. Elle apportait aux autres cette légerté qui réchauffait les coeurs et qu’à l’époque, lui, détestait. Il se sentait coupable d’être heureux, trop alcoolisé pour se sortir de ce néant, enfermé dans un malheur dont il n’arrivait pas à se défaire. Dont il ne voulait pas, se défaire. La gamine, il a dû lui adresser que quelques mots pas forcément agréable face à ses grands yeux. Surement d’arrêter de le regarder ou de le laisser tranquille. Il faisait peur, d’après le regard des autres. Devenu sombre, violent, ronchon. Loin d’être Fred. Loin d’être George. Quand la fillette a disparue pourtant, il avait participé aux recherches jusqu’à la retrouver, morte. Une enfant ça ne devrait pas mourir. C’était pour eux qu’ils se battaient. Pour que l’avenir ne soit pas aussi sombre quand leur tour viendrait. Ce n’est pas pour qu’elle meurt avant, tuée par les animaux ou victime d’une chute, de l'hypothermie. Fred était là pour relever Letha. Là pour porter le corps abîmé jusqu’au camp. Autopsie, sans réponse. La curiosité piquait encore Fred, même si cela ne rendrait pas la gamine et l’empêchait quelque peu d’écouter ce qu’elle racontait. Elle oubliait, il semblerait. Le temps effaçait les souvenirs, les traits, la voix. Des choses auquel il ne pouvait s’identifier ou apporter son soutien. Il avait le même visage que George, la même voix, les mêmes intonations quand il parlait le même rire. George était toujours là à le hanter alors oublier n’était pas dans ses cordes, mais une chose était certaine: ils savaient qu’ils s’aimaient. Pas besoin de se le répéter toute la journée, ça n’avait jamais été du style de Fred qui a plus eu l’habitude de l’entendre de la part de son frère que de lui dire. Pourtant, il n’avait aucune doute là-dessus, il était persuadé que George savait à quel point il peut l’aimer. Alors que dire d’Alice, une petite fille dont la maman faisait tout pour assurer la sécurité. Bien entendu qu’elle savait. Bien entendu qu’elle l’aimait. C’était presque révoltant qu’elle pense le contraire, ce qui valu à Fred de prendre la parole alors qu’elle continuait de parler, l’interrompant légèrement. « Je pense qu’elle le savait. Sans le moindre doute possible. Tu es sa maman bien entendu que tu l’aimes. » Pas de passé employé. Elle demeurait sa mère et elle continuait de l’aimer. Mais la suite des mots de Letha ne présageaient rien de bon.  Les yeux de Fred voguent jusque devant elle. Jusqu’à ses doigts posés sur la table qui se mêlaient nerveusement. Ne dit plus rien.

Attend. Ce que j’essaie de te dire. Non. Fred. Stop. Je ressens. Temps mort. certaines choses. Stop.
Dis pas ça, dis pas ça.
Putain.
Il était trop tard pour la faire taire et l'empêcher de dire une idiotie qu'elle allait regretter. Quand à lui, il ne pourrait pas faire semblant de n'avoir ni compris ni entendu.
Fred avait déjà compris, alors que les mots se prononçait à peine, sonnant à ses oreilles comme une effroyable horreur.
Je t’aime.
Non. Il rejeta l'idée immédiatement. C'est une erreur. Une grave erreur qui le laissait tétanisé, incapable de regarder ailleurs que sur son bureau, de cligner des yeux et à peine à respirer. Non. Pourquoi t'as dit ça, pourquoi tu rends les choses compliquées bordel. C'était ça l'avantage de leur relation, cette simplicité où on ne demandait rien à personne hormis d'être là et ils l'étaient. C'est tout. Pas besoin de maintenir une conversation ni d'appeler pour dire bonjour tous les week-ends. Aucun compte à rendre, une liberté qu'il pensait durable et ça, c'était rassurant. Un havre de paix au milieu de tout ce bordel. Jusqu'à ce que ça prenne fin bien entendu, sous le poids d'illusions stupides et d'un mensonge auquel elle semblait croire.
Elle avait tort.  

Qu’est-ce qu’il fallait dire, ou faire ? Aucune idée. Il était là le problème; Fred n’avait pas la moindre idée de comment réagir, c’était la première fois qu’on lui disait un truc pareil. Comment se sortir de cette situation délicate dans laquelle il aurait préféré ne pas se retrouver. Pourquoi faut-il que les humains soient faibles. Pourquoi rien ne peut être simple, limpide. Sans que des sentiments créés par les esprits esseulés ne viennent gâcher tout ça. Nuir à la paix, apportant chagrins et maux de cœurs alors que les âmes souffrent bien assez. Sans cette gêne qui s'installe et le silence morbide qui perdure, jusqu’à ce que qu’il émette un faible son en se raclant la gorge. « Je... ne sais pas trop quoi dire, Letha. »  Tout le problème était là.  En général Fred a toujours réponse à tout, mais pas aujourd'hui. Comme lorsqu’il était face à la mort ou aux blessures de guerre il y a quelques années. Maintenant il enterrait les morts et portait les mutilés comme si c’était normal. Ça l’était.  « Je crois que la guerre te fait dire n'importe quoi surtout. » Mais le pire, aggravant la situation considérablement était ceci « Je ne suis pas George, Letha. » Il était là le problème. Elle disait bien n’importe quoi, c’est George, qu’elle aimait, lorsqu’à Poudlard tout était beaucoup plus simple. Où ils étaient tous heureux. George était revenu un soir dans le dortoir des garçons en hurlant à son frère que Letha Shacklebolt l’avait embrassé dans le couloir.  Pourquoi ils n’en étaient restés qu’à là, aucune idée. Le destin, sûrement, ou le fait que les jumeaux viendraient toujours en paire, ce qui avait causé à Fred de perdre Angelina, l’année précédente.

« Je sais que personne ne nous différencie, que c'est compliqué.  Mais je ne suis pas mon frère...Sur...bien des niveaux. »  Même voix, même visage, même regard et pourtant. Il y avait tellement de différences entre eux et pourtant peu de monde avaient réussi à les voir, avant sa mort. Avant tout était confondu, le caractère de l’un absorbé par le caractère de l’autre, les manies, la façon de parler ou de raisonner qui semblait identique, malgré les efforts. Quand Fred était devenu Fred, et non plus Fred et George, ça avait commencé à se voir un peu plus, pourtant la barrière restait maigre aux yeux des autres. D’un geste nerveux il vint passer sa main dans ses cheveux, frottant sa tête quelques instant avant d’appuyer le menton sur son bras accoudé à la table. « Je sais qu'il te plaisait, et que tu lui plaisais ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, c'est mon frère. Il a dû répéter pendant plusieurs semaines que tu l'avais embrasser. Très lassant, mais très efficace pour vous embêter tous les deux après coup. » Oh que oui, du jour où il a sû cela jusqu’à la dernière fois qu’ils s’étaient vus avant la bataille de Poudlard, Fred ne s’était pas privé de faire des remarque à chaque fois qu’ils avaient croisés sa route. Qu’est-ce qu’il cherchait à faire aucune idée. les embêter un peu, déjà, peut-être essayer de provoquer quelque chose, sans succès. George et Letha c’était plat, sans l’être. Mais Letha et Fred, ça ne devrait même pas lui effleurer l’esprit.

« Je ne veux pas te dire que moi non et te faire du mal. C'est la dernière chose que j'ai envie de faire mais. J'ai jamais été... amoureux où je ne sais quoi. Et je pense que vu les circonstances et ma santé mentale défaillante au possible, ce n'est pas près d'arriver...» A vingt-cinq ans il ignorait tout de l'amour, de son impact sur les autres et de ce que cela pouvait bien faire. Il aimait sa famille, ça s’arrêtait à cela, à eux. Pourtant il avait déjà créé des centaines de flacons de filtre d'amour et bâti un partie de leur commerce sur ce fléau ravageant les adolescents entassés dans leur boutique. C’était le côté ridicule de cette situation désastreuse, qui s’enfonçait de plus en plus dans l’échec le plus total à chaque mots prononcés. Tout ce qu’il voulait c’était transplaner ailleurs pour être honnête. « Je suis désolé. » Un murmure qu’il lui adressait sans la regarder encore. Même ça c’était gâché.

Il fallait bien qu’il rattrape ses mots, qu’il contrebalance la vérité avec une autre moins douloureuse. « Il n'empêche que. Je crois que tu es l'une des seules personnes avec qui j'apprécie passer du temps. Tu es certainement moins chiante que mes frères et plus agréable à regarder. » Dit-il, après avoir réfléchi un moment. Légère plaisanterie supposée détendre l’atmosphère, il ne sait même pas si elle allait fonctionner ou faire un flop directement, surement la seconde option. Il reprend.  « J'ose imaginer qu'à force d'être deux fucked-ups à trimer pour survivre, on est quelque chose. Je sais pas quoi. Équipe, peut-être. Amis. » Il en savait rien. Il ne savait plus grand chose à dire vrai. Hormis qu’il voulait partir, fuir et ne jamais se retourner et pourtant, l’inverse lui semblait inimaginable. La voir partir, elle. Le fuir, car ses sentiments restaient vains. « Ne pars pas à cause de ce que j’ai dû te dire. S’il-te-plaît. » Il tourne enfin le visage vers elle, cherche ses yeux même pour un court instant.  Elle était tout à fait capable de le faire. Partir, tout laissé en plan et il ne pourrait  pas lui en vouloir. Il comprenait, même.


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Dernière édition par Fred Weasley le Mar 3 Jan 2017 - 20:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: and we'll be good +fred   and we'll be good +fred EmptyMar 3 Jan 2017 - 1:45

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and we'll be good
It's unclear now what we intend We're alone in our own world, You don't wanna be my boyfriend And I don't wanna be your girl And that, that's a relief. We'll drink up our grief And pine for summer And we'll buy beer to shotgun And we'll lay in the lawn And we'll be good. And we talk on the phone at night Until it's daylight And I feel clever, And I hear the slow in your speech, Yeah, you're half asleep, Say goodnight. Now I've got friendships to mend, I'm selfishly dispossessed, You don't wanna be my boyfriend And that's probably for the best Because that, that gets messy And you will hurt me Or I'll disappear So we will drink beer all day And our guards will give way And we'll be good. ~ be good, emily kinney.


Je ne suis pas George.

Ce fut sans doute à ce moment-là que Letha comprit, ressentit jusque dans ses tripes, que Fred pensait qu'elle ne parvenait pas à faire cette différence. Mais la faisait-elle réellement ? A travers de ce miroir craquelé où toutes les similarités entre les jumeaux se rejoignaient dans cette débâcle de sentiments incertains sur lesquels elle peinait à poser des noms – mais une seule phrase ressortait de cette marée qui la prenait à la gorge et la poussait à s'ouvrir de la sorte. Elle l'aimait, oui, mais qui aimait-elle vraiment ? George, ou Fred. Fred, ou George. Son estomac manqua de se soulever, car elle n'avait jamais pris la peine de répondre à cette question qui ne tarderait pas à la rendre de plus en plus nauséeuse, alors soumise au regard du principal intéressé. Il y eut cet effet dévastateur, semblable à un coup de poing dans l'estomac, car même si Shacklebolt avait beau affirmer qu'elle n'attendait rien du Weasley, était-ce seulement vrai ? Il y avait toujours quelque chose à attendre à la suite d'une telle déclaration – pas seulement un oui prometteur, ou un non calamiteux, quelque chose d'autre. Une attention peut-être, un geste tendre qui apaiserait les maux et comblerait le vide. Letha attendait ça, le moment où la sensation de manque qui s'était lotie au creux de ses omoplates soit comblée par des sentiments qui dépasseraient l'entendement – une acceptation, éventuellement, un frôlement de mains qui la pousserait à espérer continuellement. Elle voulait tellement de choses ; des papillons dans l'estomac jusqu'à la sensation d'un corps contre le sien, un corps qu'elle aimerait vraiment, pas un – aléatoire – choisi par le désespoir d'une frustration trop grande à supporter. Et s'il ne pouvait lui permettre cette dernière option, alors elle se permettrait de l'aimer jusqu'à la fin, et se réchaufferait avec tout ce qu'elle était susceptible d'imaginer.  Quant à savoir si elle aimait simplement l'idée qu'elle se faisait d'un Fred et George réunis en une seule et même entité, elle n'en savait rien – et la mort se rapprochait inexorablement, résoudre cette question n'était certainement pas nécessaire.

Mais ça continuait à l'emmerder quand même, de ne pas savoir, de ne pas être honnêtement capable de différencier ce qu'elle avait ressenti autrefois à l'égard de George, ce béguin résultant d'une adolescence heureuse et enjouée, et ce qu'elle avait partagé avec Fred durant la guerre. Le survivant avait toujours été là pour elle ; il l'avait aidée et comprise, lui donnant la possibilité de s'exprimer dès qu'elle le désirait. Ils avaient appris à se connaître. Alors qu'avec George, cela n'avait été qu'une surface que Letha avait appréciée et effleurée du bout des doigts. Il avait été gentil, tellement gentil, et drôle. Elle avait aimé ça, prendre son courage à deux mains, vaincre sa gêne et l'embrasser au détour d'un couloir. Elle y repensait encore aujourd'hui, même si les sensations avaient désormais disparu, avec une certaine nostalgie. George était mort, et la nostalgie était ponctuée d'une profonde amertume. Mais il avait été là, figure emblématique d'une relation qui n'avait jamais réellement débuté, flétrie sans même être née. A l'égard de Fred, il y avait pourtant quelque chose que Letha ne parvenait pas à décrire – quelque chose de plus adulte et d'intense, un aspect qu'elle n'avait jamais retrouvé avec la moindre de ses différentes relations, ou avec George vers qui avait pourtant été dirigée la majeure partie de ses fantasmes adolescents. Ce n'était certainement pas la peine d'essayer d'expliquer les reliefs qu'elle était parvenue à déceler ; il la rejetait, avec douceur peut-être, mais le rejet ne demandait cependant aucune once d'explication.

Letha se creusait la tête, à la recherche d'une personne qu'elle avait aimée – véritablement aimée, à qui elle aurait pu dédier sa vie sans la moindre hésitation. Hormis sa fille, et son frère aîné, aucun nom ne lui traversa l'esprit. Et ce n'était pas la même chose ; c'était familial, c'était intense mais plat, il n'était pas question de choisir ou de jeter son dévolu sur un individu en particulier. Le seul visage qui apparaissait devant ses prunelles était celui de Fred (ou bien celui de George ?). Shacklebolt commençait à avoir conscience que ce n'était pas le meilleur moment pour se déclarer, à l'aube d'une ère nouvelle qui déciderait du destin de chacun – qu'elle aurait pu s'en aller sans souffler mot, que le monde de Fred n'aurait pas changé pour autant. Peu à peu, sa bêtise lui sautait aux yeux et elle se maudit d'avoir été poussée par un courage désœuvré de se livrer de la sorte, car elle ne se sentait pas libérée, ni soulagée. Elle avait pensé, bien tristement, de reprendre goût à la vie en quelques instants, si elle se donnait la possibilité d'aimer sans aucune retenue. Ils enterraient les morts, et pleuraient la disparition de leurs proches. Ils n'avaient pas le droit d'être heureux ou d'espérer. Cette perspective la rendait malade.

Blessée dans son amour-propre, cet orgueil qui prenait le dessus sur tout ce qu'elle pouvait orchestrer (et dire qu'elle l'avait rangé au placard en se rendant auprès de Fred, Letha s'empressait désormais de s'en vêtir de nouveau), la sorcière peina à déglutir et dit doucement : « Je crois que tu te trompes, Fred. La guerre n'a rien à voir avec ça, elle se mordit la lèvre, et mentit, et le fait que tu sois physiquement identique à George ne trompe pas mon jugement non plus. » C'était faux, évidemment. Elle avait beau certifié que George lui avait plu par son comportement dont elle avait toujours pris le parti de se délecter, Letha avait tout d'abord flashé sur sa tignasse rousse et son visage constellé de tâches de rousseur. Elle l'avait trouvé mignon. Sa gentillesse avait par la suite pris le dessus sur tout ça ; et lorsqu'il avait quitté leur monde, Fred était devenu le mec mignon de l'histoire, celui qui reprenait le flambeau après son frère jumeau. Il était dur de percevoir les différences entre les deux Weasley, le physique faisant souvent office d'étendard pour deux caractères pourtant bien distincts. Elle avait vu la souffrance de Fred, tous les vices qui n'avaient pas tardé à l'assaillir – elle s'était sentie proche de lui, comme elle ne l'avait jamais été auprès de George. La guerre avait joué son jeu dans les sentiments ressentis par Letha. Et plus elle y songeait, plus elle essayait d'en parler, plus elle comprenait et parvenait à différencier tout ce qu'elle avait eu peur de soulever jusqu'à présent.

« Je sais qui tu es. » elle savait tout ce par quoi il était passé, tout ce qu'il avait enduré. Elle savait qui il était, et Merlin oui, elle l'aimait pour ça. Cette conviction la rassura sur ce qu'elle ressentait. Mais tout ce qu'elle était susceptible de dire allait être perçu comme une demande qui ne manquerait pas de s'éterniser. « J'ai eu un gros béguin pour George, certes, mais c'était à un moment où tout le monde était heureux, un peu jeune et un peu con aussi. Mais toi tu- » la bouche sèche, Letha essayait de chercher ses mots, envoyant au feu tout ce qu'elle aurait pourtant dû retenir « tu es différent, je te prie de croire que j'en ai parfaitement conscience, je me sens proche de toi, je te connais et je t'aime toi, et je-je voulais juste te le dire. » lâcha-t-elle d'une traite. Ses doigts serrés essuyèrent la petite larme qui perlait au coin de l'un de ses yeux. Exprimer ses sentiments, elle n'avait jamais été bonne à ce petit jeu-là – et ne risquait pas devenir une professionnelle en quelques minutes. Elle était maladroite, mais aimante jusqu'à en devenir étouffante. Letha baissa les yeux vers ses mains tremblantes qui étaient désormais posées sur ses genoux, ses doigts crispés autour de leur prise. Moins chiante que ses frères, et plus agréable à regarder. Elle esquissa un sourire en coin, légèrement déstabilisée par une plaisanterie qui lui faisait l'effet d'une bombe ; il se foutait de sa gueule avec ce compliment qui n'arborait pas le sens qu'elle désirait. Elle ferma les yeux, les rouvrit après quelques secondes, afin de digérer l'information et la veste qu'elle venait de se prendre. La souffrance était toujours là, perceptible et désolante. « Je ne vais pas m'enfuir en courant, Weasley, c'est certainement pas le premier râteau que je me prends. » persifla-t-elle en arquant un sourcil, faisant bonne figure pour échapper à la honte et à cette rougeur qui lui montait aux joues. J'aurais préféré ne pas en recevoir un de toi, c'est tout. « C'est- je voulais juste te dire ça avant- je.. on sait jamais de quoi demain est fait, et je- bref. » Elle perdait l'équilibre de nouveau, les jambes chancelantes au-dessus du gouffre. Gênée, encore. Incapable de tenir le regard, encore.

Amis, oui.
Elle ne le relevait pas, elle n'en avait pas envie.
Mais amis – elle pouvait faire un effort.
Elle l'aimerait toujours mais, amis.
C'était toujours ça.

Amis.
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MessageSujet: Re: and we'll be good +fred   and we'll be good +fred EmptyDim 5 Fév 2017 - 5:58

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and we'll be good
Letha & Fred
Now I'm laughing at my boredom at my string of failed attempts Because you think that it's important and I welcome the sentiment and we talk at night Until it's daylight And I feel clever And I hear the slow in your speech Yeah, you're half asleep, Say goodnight - be good, emily kinney


La guerre n'a rien à voir avec ça.

Il entend, chaque son, chaque syllabe et les comprennent, mais ses mots ne le rassurent pas, le rouquin. Ils faisaient tout le contraire. C’était tout sauf ce qu’il voulait entendre. Il voulait qu’elle lui dise oui. Que tout ceci n’était que méprise et que la guerre était la cause de ces sentiments qu’elle clamait avoir envers lui. Qu’être le fantôme de son frère était sa seule raison pour lui avoir sortie une débilité aussi profonde. Qu’elle l’aimait, George, et que c’est la clé de tout. Qu’elle se mentait à elle-même et faisait un transfert totalement compréhensible sur lui, sur son double. Cela aurait été beaucoup plus simple, trop simple. Letha ne comptait pas lui fournir cette réponse libératrice, bien évidemment. À chaque fois qu’elle ouvre la bouche c’est pour renforcer ses dires et le plonger un peu plus dans l'embarra à chaque fois, affirmant qu’elle savait ce qu'elle disait. Que c'était lui, qui racontait des bêtises. Qu’elle l’aime, quelque chose qu’il ne pouvait pas comprendre. Qu’elle n’arriverait certainement pas à lui justifier malgré ses dires. Qui était-il ? Un mort marchant dans les décombres d’un monde détruit, vidé de ses joies et ses rires, de cet amour qu’il avait pour les autres. Fatigué, les cauchemars le rongeant, la dépendance à l’alcool l’accablant. Le lion était couché, battant en retraite, oublié dans un coin de cet esprit chamboulé par les événements s’étant enchaînés depuis ses cinq dernières années. Il n’y avait rien qui justifiait ses mots. Il n’avait plus les sourires de George, ni l’humour de Fred, les yeux pétillants s’étaient éteints. Non. Rien ne pouvait justifier ça, hormis peut-être une certaine affection pour les animaux blessés et les rugissements d’un fauve contre le monde qu’il avait fini par détester.

L'idée d’avoir un avenir il l’a enterré depuis longtemps. Un trois mai, lorsqu'il a fallu mettre en terre à la hâte son frère. Depuis on ne l’a plus entendu parler d’un plus tard. Pas un où il serait inclus en tout cas. La guerre le verra disparaître à son tour, c’était une certitude qu’il attendait à bras ouvert. Leurs rêves idiots avaient disparus, ceux d’un business florissant tellement qu’ils auraient les moyens de se payer deux maisons, l’une à côté de l'autre où ils vivraient chacun de leur côté avec femme et enfants. C'était le projet qu’ils avaient, d’une simplicité enfantine se basant simplement sur ce que leurs parents avaient, et ce qu’ils voulaient accomplir dans la vie. Ce qu’ils voulaient fournir à leur famille, assez d’argent pour ne plus être traités comme des moins que rien et cette chaleur humaine que leurs parents avaient, qui était la base de leur famille si soudée, heureuse même dans la misère. La boutique c'était déjà la réalisation de leur plus grand rêve, envolé en fumée par la guerre. Le reste ne lui manquerait pas, ceux qui avaient le temps de penser à ces trucs là avaient bien de la chance d’être si insouciant, mais étaient également, d’après lui, des idiots. Car s’attacher c’était se détruire encore plus. Ils n’allaient pas tous y survivre à cette guerre, il était bien placé pour le savoir. Pourquoi s'encombrer de la douleur de perdre ce qui compte le plus au monde tout en se mettant en danger en pensant à autre chose qu’à cette putain de guerre. Elle en savait quelque chose aussi. Alice était morte, George était mort. Il l’aurait cru plus maligne que cela, moins sujette à cette idiotie qu’est l’amour, si s’en était. Elle devait être moins vulnérable, aseptisée contre ce principe ridicule. Visiblement il avait tout faux puisqu’elle continuait, insistant sur sa capacité à différencier les jumeaux; Il retint une remarque quand au fait qu’il était facilement de faire la différence, maintenant, la rendant parfaitement capable de connaître son nom. En effet puisqu’il n’était plus là et qu’à quelques centaines de mètres, derrière ces murs protecteurs si chers à leurs coeurs se trouvait la forêt où il a été torturé. Assassiné.
Il sert les poings, énervé. Car au final il lui en voulait de dire tout ça. De ne pas s’en tenir à ce qu’ils étaient déjà, un duo de coeur brisés n’ayant pas besoin de souffrir d’avantage. Pourtant c’est ce qu’il faisait. Il faisait souffrir Letha inévitablement en refusant ses avances, ce qui ne faisait qu'aggraver cette colère cette fois tournée envers lui-même. “je t’aime toi” qu’elle répète, visiblement moins effrayée de le dire, maintenant que le premier aveu avait franchis ses lèvres. Malgré ses yeux plongé loin des siens - il avait concentré son attention sur une partie du plancher où un nœud dans le bois pouvait se voir - il voit sa main se lever et se porter à son visage. Le temps de détourner ses iris vers elle c’était fini, la larme était séchée. Cela ne l’empêchait pas d’avoir existé, ni de le faire se sentir coupable. Cette culpabilité déjà de devoir lui dire non, s'est multipliée par trente à cet instant précis, où elle dépasse la colère, la noie. C’était de sa faute, car les mots qu’il avait dit eux non plus n’avaient pas été ceux espérés. Car il refusait tout simplement d'entendre ce qu’elle avait à lui confier. Pourtant ça avait toujours été leur truc, s’écouter.


Il se mord la lèvre avec frénésie, peu à l’aise et désireux de s’enfuir en courant le plus loin possible de celle qui avait toujours compris ce qui lui passait par la tête. Elle avait beau dire qu’elle ne s'enfuira pas, égoïstement, Fred lui considérait toujours l'idée malgré la lâcheté sans précédent dont il ferait preuve, s'il décidait de prendre la poudre d’escampette. Ballotté entre l’envie d’intervenir, de fuir être rester en retrait pour le bien de tout le monde, il ne sait trop que faire. Voilà que tout était devenu beaucoup plus compliqué. En prenant son courage à deux mains, il vint poser sa main sur son dos. En général c’est ce que l’on faisait quand quelqu’un se sentait mal, pour les rassurer. « Pleure pas, ok ? » Il était à peine audible, comme si il ne voulait pas vraiment reconnaître qu’il avait remarqué. Si déjà être proche n'était pas dans leurs habitudes, maintenant c’était une source d'inconfort supplémentaire lui faisant regretter de l’avoir laisser s’asseoir à côté de lui. Encore plus maintenant que ses doigts se baladait pour rassurer sa confidente.

De toute façon d'après elle, ils allaient mourir. Peut-être que le monde commençait à s’assombrir dehors, la magie de manifestant par des changements climatiques soudain. Il commençait à faire froid en ce moment, une installation précoce de l'automne ou un message annonçant que la fin était proche, peu de chance pour qu’il fasse la différence, Ron a toujours été le plus doué pour la divination. Elle, en tout cas semblait définitivement persuadée que quelque chose allait se passer. Letha le sentait, justifiant son choix de révéler ses sentiments maintenant. Leur fin était proche. « Crois moi, tu gagnes au change...Je suis pas un cadeau. » dit-il en haussant les épaules, espérant qu’un peu d’humour puisse alléger la conversation. Plus sérieux, il continue. « Je comprends ce que tu veux dire. C’est la guerre après tout. Je suis juste pas vraiment certain que ça puisse avoir sa place, au milieu de tout ça. Comme tu le dit on ne sait pas de quoi demain est fait. » D’horreur et de morts. De la détresse des uns et des rires des autres. Leur victoire es-ce qu’elle viendrait ? Aucune idée, toujours aucune. Dans son dos sa main se détache, venant retrouver le confort de son appuis sur sa propre cuisse. « Tu devrais retourner au lit non ? » Il venait de remarquer qu’elle était en “pyjama”, chose qui n’avait pas forcément sauté à ses yeux dès le départ. Étonnant, venant de l’un des jumeaux Weasley. « Il est tard et je dois essayer de finir ça pour le monter à Percy. On se verra pour le petit déjeuner. Ça te va ? » il désigne la lampe torche du bout du nez, essayant de trouver une excuse pour mettre un terme à cette conversation dérangeante. De quoi avait-il si peur, le rouquin, de vivre ? Oui, peut-être. Ce sont des choses auxquels il ne préférait pas pensé. Pas maintenant ni même plus tard car ses réflexions sont dangereuses. Il ne peut pas se laisser distraire, ni par des larmes ni des sourires. La proposition quand à elle était sincère. Ils se verraient au petit déjeuner et parleront de tout et de rien, comme si rien ne s’était produit. Le monde continuera de tourner au ralentis, la guerre continuera de stagner, jusqu’à un nouveau rebondissement. Jusqu’à leur fin, à tous les deux.

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MessageSujet: Re: and we'll be good +fred   and we'll be good +fred EmptyDim 5 Fév 2017 - 22:45

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Bien malgré elle, Letha semblait dégager un curieux sentiment d'incompréhension. Elle savait les raisons qui l'avaient menée à se rendre auprès de Fred ce soir-là, et pouvait sans nul doute toutes les énumérer afin de laisser la conversation s'éterniser. Elle savait pourquoi elle parlait, elle avait conscience de chaque mot qui franchissait la barrière souvent pincée de ses lippes. Pourtant il y avait une part d'elle qui ne comprenait pas pourquoi elle s'obstinait à jouer la carte de la martyre, de la morte amoureuse en devenir. Elle ne comprenait pas non plus pourquoi il la rejetait de la sorte, avec finesse et tendresse. Sa douceur n'était pas synonyme de rejet – et ce rejet-là n'était pas suffisamment blessant. Letha voulait être heurtée, brutalisée, afin de se détacher. Il ne l'aidait pas à se défaire de ce à quoi elle s'était accrochée en apprenant à le connaître, tant il alimentait tout ce pour quoi elle appréciait sa présence. Peut-être pensait-il bien faire, peut-être ne souhaitait-il pas envenimer la situation et perdre l'une de ses amies – mais ce n'était pas la bonne solution, ce n'était pas ce qu'elle attendait. Quelque part dans son inconscient, quelque part où elle était adulte, elle comprenait ce que Fred essayait de lui faire passer et elle comprenait où il voulait en venir. Elle savait et ressentait. Elle voulait mettre une croix sur cette relation qui n'avait été jusqu'à présent que fantasmée. Mais cette part d'elle n'était pas celle qui dominait ; Letha était une jeune femme qui avait oublié de grandir, qui avait été mère trop rapidement sans se laisser le temps de mûrir, et qui n'avait jamais considéré la maturité comme une fin en soi. Elle comprenait la gentillesse de Fred comme une possibilité, une once d'espoir à laquelle se raccrocher, un peut-être plein de promesses s'ils sortaient de cette guerre vivants. A choisir, Letha préférait mourir plutôt que de vivre sous le sceau éternel d'une hypothèse qui ne prendrait jamais la moindre forme. Les chimères qu'elle s'inventait n'avaient de saveur et d'intérêt que lorsque Fred était dans son sillage – si la guerre se terminait le lendemain, et s'ils s'en sortaient vivants, cette proximité délicieuse serait avortée au profit d'un retour à la réalité que la sorcière craignait.

Il lui disait de ne pas pleurer, se rapprochant d'elle en lui tapotant le dos, comme s'il avait eu le temps de remarquer la larme qui avait disparu aussi vite qu'elle était apparue. Il était si gentil que c'en était risible. Elle frémissait sous cette étreinte qui n'en était pas vraiment une et, l'espace d'une seconde peut-être, elle comprit enfin qu'elle était de ceux qui étaient destinés à vivre d'illusions et de contacts inachevés. Elle était de ceux qui ne seraient jamais vraiment satisfaits. Une seconde de conscience, d'acceptation, puis l'oubli. Maintenant que l'aveu était sorti se perdre dans les quelques méandres qui composaient cette bribe de conversation, Letha se sentait soucieuse de cette amitié qu'elle venait de mettre en péril. Elle aurait voulu sentir le poids logé dans son estomac se soulever et disparaître – il n'en était rien. Toujours présent, toujours aussi disgracieux et désagréable à supporter. Il en était même venu à s'amplifier, maintenant que Fred semblait vouloir prendre congé d'elle. Le non prenait forme. Le non commençait à arborer une silhouette, une ombre, un quelque chose qui lui soulevait le cœur et assassinait les maigres espoirs qui lui étaient restés. Elle aurait voulu, égoïstement, être capable de le retenir. De le persuader, éventuellement, mais à quoi bon ? Martyre. Morte en devenir. C'était idiot, c'était intimidant – mais elle savait qu'elle aurait peut-être voulu vivre si elle avait eu quelque chose auquel se raccrocher. Ce n'était pas Fred, ce n'était même pas seulement Alice – c'était tout ce qu'elle avait voulu faire, c'était tout ce qu'elle aurait dû faire. Le poids des regrets l'empêchait de se projeter dans cette vie qui l'attendait, au-delà des morts et des blessures, au-delà de ce qu'ils avaient pu partager et au fond, elle voulait y croire – que ses sentiments ne soient le fruit que de ça, de ce malheur environnant et de ce besoin de se savoir entourée. Attendue.

La souffrance commençait à prendre des allures de cavalcade incontrôlée, tandis que son cœur menaçait de s'éjecter en dehors de sa cage thoracique. Elle serra les poings, essayant de ravaler son chagrin. La main de Fred regagna sa position originelle et rejoignit sa cuisse. Du coin de l'oeil, la sorcière suivit ce geste. Elle ne voulait pas pleurer. Pas maintenant. Pas devant lui. Il avait été si aimable, elle ne pouvait pas lui faire subir la vision de sa pauvre carcasse secouée de sanglots. Letha voulait l'épargner, au moins pour cette nuit, à ce moment-là. En désespoir de cause, elle sauta sur ses pieds et s'esquiva précipitamment, comme mystérieusement attirée par la porte, « Oh-oh, évidemment, oui tu as..énormément de choses à faire, pardon, je- j'aurais dû choisir un moment plus opportun. Pardon. » shut the fuck up and leave se maudit-elle alors qu'elle se confondait en excuses, prête à prendre des ronces et à se flageoler s'il le lui demandait « Donc, oui... oui, à demain. Petit déjeuner. Tu me reconnaîtras facilement, ha. Courage pour ton machin. Truc. Que tu as à faire. Le machin. Bref. Bonne nuit. » un sourire forcé, un léger claquement de porte et elle disparut de la vue de Fred Weasley.

Letha ne retourna pas immédiatement dans sa chambre. Elle ne s'enfonça pas non plus dans les couloirs de Poudlard. Elle resta là, immobile et plantée sur les deux piquets qui lui servaient de jambes, devant la porte qu'elle venait de refermer derrière elle. Elle aurait voulu retourner le voir mais elle manquait de vocabulaire pour expliquer clairement ce qu'elle ressentait – il lui était difficile de savoir par où commencer, et ce qu'il était bon ou non de dire. I've never loved another, et c'était bien tout ce qu'il avait à savoir pour le moment. Alors elle fit volte-face, posa sa main sur la poignée mais ne poussa pas la porte. Elle fixa le bois de ses yeux sombres, relâcha sa prise et s'éloigna. A quoi bon, au final ? Pourquoi se débattre au sein d'une situation dont elle n'était plus le centre des attentions ? Il savait, et elle en était au même point.

A quoi bon ?
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