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sujet; os // it's better to burn out than it is to rust

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Simon Rosier
Simon Rosier
‹ disponibilité : dispo (1/6)
‹ inscription : 07/09/2014
‹ messages : 1145
‹ crédits : tplrs (avatar), tumblr (gifs).
‹ dialogues : #669999.
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‹ liens utiles :
‹ âge : trente-huit ans (24/05/66).
‹ occupation : criminel, propriétaire déchu du Centuries.
‹ maison : Serpentard.
‹ scolarité : 1977 et 1984.
‹ baguette : brisée.
‹ gallions (ʛ) : 5121
‹ réputation : il n'est plus rien, l'héritier réprouvé d'une famille presque extincte, indigne de toute confiance et bon à moisir dans les geôles d'Azkaban.
‹ faits : toujours considéré comme une ordure remplaçable, dans le clan désuni de Voldemort, Rosier est désormais perçu comme un lâche ayant déserté avant la bataille finale. Un monstre qui a abusé de la confiance d'une sorcière honnête (Anna), et un père indigne par-dessus le marché. Nombreux sont ceux qui auraient aimé maintenir la peine de mort jusqu'à ce qu'il y passe.
‹ résidence : Azkaban.
‹ patronus : un vague filet argenté, sans forme ni consistance.
‹ épouvantard : un précipice.
‹ risèd : une plage, avec Anna et Charlotte.
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it's better to burn out than it is to rust
'cause once this land was heaven on earth, green hills were all you could see but now it's soot and steel and brick so it looks more like hell to me, and each day brings more and more suffering, and each night is silence and fear, and i wake to the sound of your voice, but you're not here, why aren't you here?


   
   
   


Jour 72. Il a perdu le compte, mais il sait qu’il est toujours coincé ici, lui.
Là, entre quatre murs fissurés de part et d’autre, avec pour seule ouverture sur le monde extérieur (s’il y en avait un au-delà de cette mer capricieuse) un trou précaire, tant et si bien qu’il semblât avoir été l’œuvre de quelque accident de construction. Il aimait bien ce trou. Certes, les barreaux de ferraille qui y étaient accrochés ne payaient pas de mine et empêchaient la lumière de passer correctement, mais il n’avait pas à se plaindre de cette accommodation, aussi rudimentaire soit-elle. Non pas qu’il se fût accoutumé à vivre de cette façon — l’enfermement, l’isolement, se savoir privé de sa liberté et devoir se l’entendre aboyer dessus à longueur de journée —, il s’était résigné, ou avait renoncé, plutôt. S’il s’était battu un jour. Enlisé dans sa routine carcérale, il répétait mécaniquement les gestes de la veille et parlait un peu moins chaque jour ; il n’avait rien à dire, sauf à Eirene. Ou à Elizabeth si d’aventure, il la croisait au détour d’une coursive. Paradoxalement, depuis qu’il était confiné à Azkaban, il se sentait serein — plus serein qu’il ne l’avait jamais été, à dire vrai, et peut-être était-ce dû à la solitude ou à l’absence de responsabilités quelles qu’elles soient. Il n’avait plus de comptes à rendre, ni de promesses à tenir, et il y avait dans cette existence monotone une quiétude étrange, singulière, que peu aurait pu comprendre. Surtout dans la bibliothèque. Il rangeait, étiquetait, indiquait l’emplacement des manuels de droit magique, particulièrement plébiscités. Cependant, il veillait, justement, à garder le profil le plus bas possible — après tout, Azkaban ou pas, il n’était pas à l’abri de représailles. Ça lui était arrivé plusieurs fois depuis son arrivée, et l’abolition du baiser du détraqueur n’avait pas été particulièrement bien accueillie. « One day I swear I’ll rip that bloody arm of yours off in your sleep and make you eat it. » Ses anciens comparses n’aimaient pas le voir rôder dans les parages, et leurs petites intentions susurrées à son oreille ne le laissaient pas indifférent ; être assassiné sous la douche par un fanatique digérant mal sa traîtrise n’était pas une fin enviable. Toutefois, il n’en était ni à ses premières menaces ni à ses premiers ennemis, ce n’était jamais que la continuité logique des choses. Un arrière-goût du passé. Pas de quoi déranger son sommeil. Il n’est pas assez honteux au goût des autres. Trop fier encore. Sa culpabilité n’était pas la leur, et elle le dévorait autrement — il regardait son bras marqué, et son bide restait vide. Lorsqu’il croisait son reflet, il se reconnaissait à peine, complètement aliéné de cette enveloppe qui n’était pas tout à fait la sienne. Il pouvait se toucher le visage, trimer sa barbe, discipliner ses épis mordorés que ce visage continuerait de lui paraître étranger, à l’instar d’une lointaine connaissance qu’il était certain d’avoir croisé sans se rappeler son nom. Ce n’était ni lui, ni sa conscience, ni rien. Et ce qui le rendait serein était, sans doute, l’impression d’avoir cessé d’exister.

Jour 91. Il s’était réveillé en sursaut, de la sueur plein le dos. Ses dents grinçaient toujours, et du sang lui coulait des narines. Ça le prenait, tous les deux matins, mais le guérisseur du coin lui assurait que c’était le sevrage, les effets secondaires de l’orviétan, la tension aussi, la fatigue. Il avait beau pisser des jets d’hémoglobine par le nez et se taper des céphalées à s’en fracasser le crâne contre un mur que l’infirmerie haussait les épaules. Les nerfs qui lâchaient, le contre-coup du procès, tout pour le forcer à culpabiliser sur ses années de toxico au service d’un mégalomane déchu. Il y avait les amnésies aussi. Brèves, mais troublantes ; des moments d’absence pendant lesquels son prénom lui échappait. Il ne reconnaissait rien, ni personne. Dix, quinze, vingt minutes. Des voix qui se baladaient dans sa caboche, des flashs, des réminiscences d’évènements passés et pourtant inconnus, du moins le pensait-il. Rosier perdait pied. Ses ongles grattaient alors le creux de ses bras, au sang, le ramenaient à Azkaban, à lui. Il songeait à son cousin rongé par la folie, les branches pourries de sa famille décimée par les psychoses, commençait à croire qu’il finirait comme eux, une corde autour du cou. Il avait le gêne vésanique.

Jour 108. Une fois, il avait rêvé de noyer Charlotte.
C’était peu après avoir pris la fuite, en octobre. L’angoisse d’être découvert, par son camp ou par l’autre, l’empêchait de dormir, et s’il y parvenait, c’était uniquement grâce aux fioles de d’orviétan qu’il avait conservées, quand bien même avait-il tenté — sans grande volonté — de se sevrer pour le bien de sa gosse. Il ne se défonçait plus autant qu’avant, là était le réel progrès. Pendant leur séjour chez les moldus, ils avaient découvert la télévision — un petit poste trônait dans le salon du meublé, et la curiosité ne tarda pas à gagner sa fille. Charlie s’empara toute seule de la télécommande pour la mettre dans sa bouche, toute heureuse de trouver un nouvel objet à baptiser avec sa salive. Elle avait ensuite essayé de l’ouvrir et appuya accidentellement sur l’un des boutons (l’apparition de l’image à l’écran lui arracha son premier fou rire, qui redoubla de plus belle lorsqu’il l’éteignit). Depuis, il avait pris l’habitude de laisser ce bruit de fond, et s’intéressait parfois aux journaux télévisés ou aux feuilletons qui passaient l’après-midi, tout en jouant avec Lottie. Quelques heures suffisaient à lui faire oublier que cette liberté était éphémère, que ce n’était pas leur vraie vie, qu’Anna était supposée être avec eux — la Marque, brûlante et boursouflée, le rappelait à l’ordre. À l’époque, il avait enroulé un bandage autour de son bras et le plongeait régulièrement sous de l’eau froide, mais c’eût été trop beau de croire que si peu pouvait soulager la douleur lancinante de ce sceau maudit. La paranoïa le rendait anxieux. Fébrile. Implantait des images terribles dans sa tête — des cauchemars dans lesquels il noyait Lottie. C’était toujours ça. Il la noyait. Et un jour qu’il lui donnait son bain, cette pensée était revenue, là, face à elle. Elle barbotait tranquillement dans l’eau, jouait avec la mousse, et il s’imaginait retirer sa main de derrière son dos mouillé, la laisser glisser en arrière. La regarder se débattre — ne rien faire. Son cœur avait manqué un battement lorsqu’il se rendit compte de l’atrocité de cette scène, et il la retira de la baignoire sans la rincer. Ce fut après l’avoir enroulée dans une serviette qu’il la serra contre lui, si fort, son palpitant cognant contre la joue de la petite. Elle dut sentir quelque chose car sa menotte vint tapoter son menton. Ça l’avait hanté. Des jours durant. Parfois elle levait ses yeux innocents vers lui, de grandes billes bleu semblables aux siennes, et lui adressait un sourire à s’en arracher le cœur. Aujourd’hui il préférait mettre ses phobies d’impulsion sur le compte d’une nervosité étouffante.
Il y avait des capsules maintenant. Il ne touchait pas à ce trafic-là mais aidait la contrebande à passer avec ses bouquins. Aussi n’avait-il pas besoin de monnayer davantage pour obtenir cet ersatz d’orviétan — un sorcier dépossédé de sa baguette n’avait aucun moyen de réguler sa magie s’il ne l’avait pas apprise autrement. Avec le temps, elle était volatile, silencieuse les bons jours et capricieuse les mauvais. Il avait de nouveau l’impression d’être un gamin impuissant découvrant l’étendue de ses pouvoirs. D’être incapable de les canaliser autrement que par le manque de contrôle. Azkaban était aménagé pour ce genre d’accidents, mais ce n’était pas la sécurité des autres qui le préoccupait — plutôt la sienne, sa santé mentale, ces picotements le long des bras jusqu’au bout des doigts, la frustration de bouillonner de magie et de ne pas être en mesure d’en décharger son corps. C’était sans doute la raison pour laquelle tant de détenus perdaient les pédales lors de leur séjour en prison. L’isolement était une chose, être seul face à ses pouvoirs en était une autre, et la drogue aidait. Le soulageait. Les quelques matons qu’il s’était mis dans la poche couvraient ses arrières, il avait ce privilège-là.

Jour 117. « You’re really good. A natural even. » La brunette essuya ses mains sur son tablier et contempla son « œuvre » (des pâtisseries) d’un œil pétillant. Il ne savait pas trop pourquoi il avait décidé de s’inviter à ce cours de cuisine, surtout qu’il avait pris pérpet’ et que la réinsertion professionnelle ne serait pas un souci pour lui, mais on lui avait donné l’autorisation et quitte à s’emmerder comme un rat mort, autant se distraire ici. Rosier aimait cuisiner. C’était l’un de ses seuls talents. « If you say so, » il répondit. « Do you mind a personal question?Ask away.Were you like, some kind of chef outside? Have you ever worked in a restaurant?No. Just learnt to feed myself. » Elle hocha silencieusement la tête, répéta à quel point elle était impressionnée et s’en alla près d’un autre détenu, qui n’en menait pas large avec ses ustensiles. Il n’avait pas retenu le prénom de cette fille, ni où elle travaillait — c’était un chef, assurément, qui avait une idée très précise de ce qu’elle voulait, mais il n’était pas vraiment là pour suivre une formation. Il s’occupait l’esprit. Ses yeux tombèrent sur l’espère de gâteau miniature qu’il avait préparé. La taille et la décoration suffisaient à suggérer que ç’aurait été parfait pour un enfant en bas-âge, une petite fille peut-être. Charlotte fêterai son premier anniversaire en juin — il tergiversait encore, n’était pas sûr de ce qu’il souhaitait faire pour marquer l’occasion. Deviendrait-il ce genre de père, le taulard qui envoie des cadeaux deux fois par an, le visiterait-elle un jour, contre l’avis de sa mère, lui demanderait-elle d’arrêter de se manifester. Il avait refusé qu’Anna vienne, en dépit de l’annulation de sa condamnation à mort. « I might as well be dead, » avait-il lâché. Elle avait dû grandir depuis la dernière fois. Ça grandissait vite à cet âge. « Looks like a cake my father made me when I was little, » la brunette était revenue à la charge. « You have kids? — A daughter. — How old is she?She’ll be one next June. — Aw. That's cute! Will you get to see her? I mean—Probably not. No.Oh. Sorry to hear that. — That’s alright. » Un garde annonça la fin du cours, les enjoignit à ranger leurs paillasses et à déguerpir. La cuistot leur adressa un sourire radieux, et l’engouement de son « see you all in two weeks! » l’excéda presque. « Why are you doing this?Doing what?Helping people, here. You smile at murderers and teach us how to bake a cake–I believe in second chances. » Il débarrassa son coude d’un peu de farine, la toisa un moment. « It’s a bit naive. Redemption. » Elle détacha son tablier, sembla acquiescer. « Let’s agree to disagree. » Juste parce qu’il était capable de ne pas cramer un gâteau ne signifiait pas qu’il méritait un salut quelconque. Et il arrêta de venir.

Jour 130. « What happened?Nothing that concerns you, » un type répondit sèchement, baguette au poing. Rosier observa l’ampleur des dégâts : la porte d’une cellule fracassée, une fenêtre explosée, des débris jonchant le sol, un couloir condamné, et pas moyen de retourner jusqu’à sa propre cage. « Move inmate.Can’t get back to my cell. » Le maton lui fit alors signe d’attendre pendant que son collègue s’affairait à arranger la casse — les mouvements de sa baguette étaient si brusques qu’il ne parvenait qu’à aggraver la situation, et c’est alors que Rosier l’aperçut. Un morceau de verre brisé, à quelques centimètres de lui. Une arme, aussi sommaire soit-elle, n’était jamais une mauvaise trouvaille, et sans un bruit, le regard rivé sur les deux gardes, la pointe de son pied glissa vers le fragment afin de le dissimuler sous sa semelle. « For Merlin’s sake, let me do this! » qu'il entendit. Simon s’empressa de ramasser l’éclat et le fourra dans sa manche. « Alright, move along. » Le passage libéré, il rejoignit sa cellule d’un pas plus hâtif qu’à l’accoutumée, pressé de planquer son nouveau jouet en lieu sûr — autrement dit, forcer les coutures de son matelas et le garder à portée de main. Les démonstrations de violence restaient rares, mais il était méfiant — de ses co-détenus comme de ses gardiens. Il y avait eu du grabuge — une grande évasion, orchestrée, selon les ragots de corridors, par ceux qui auraient eu une raison de libérer des prisonniers, des sbires de Voldemort en passant par un comité d’idéalistes en quête de coup d’éclat. Il n’y avait prêté qu’une attention vacillante, pas franchement concerné par les escapades de ses camarades — la plupart serait de retour avant la fin de la semaine. À moins que le Ministère eût d’autres chats à fouetter. Les matons avaient passé des heures à compter et recompter les prisonniers ce matin, de nouvelles règles avaient été instaurées, et tandis que les rondes se multipliaient, sans parler des détraqueurs exceptionnellement lâchés dans les coursives afin de calmer quelque ardeur d’insurrection, il tentait de ne pas se faire remarquer. Il n’avait rien entendu lui, la nuit dernière ; il s’était assommé avec une décoction d’un détenu potionniste, un type du niveau en-dessous, par qui une partie du trafic passait désormais. Avec ça, il était capable de dormir huit heures d’affilé à poings fermés, quoiqu’il advienne. « So what’s going on anyway?Who knows. Some lads escaped but the timing is actually good for them.Meaning?There’s trouble with the Muggles outside. That could buy them enough time to leave the country and all. » Il hocha la tête, l’épaule encastrée contre un grillage, une clope cramant au bout de ses lèvres. Il s’en foutait dans le fond.

Jour 142. Gamin, sa mère lui racontait beaucoup d’histoires — môme valétudinaire (« faible » selon le pater), il passait ses journées alité, et quand son frère arrivait au terme de ses idées rocambolesques pour l’occuper, elle s’installait près de lui, sa baguette sur les genoux, et lui parlait d’une légende, d’un mythe. Ça l’apaisait. Après avoir disparu de la circulation, il n’avait plus que Lottie avec qui converser, et Merlin sait que la petite dut l’entendre déblatérer des jours durant, de choses et d’autres, de leur situation, d’Anna, de la guerre, du reste. « You don’t understand anything, huh? » elle avait tapé des mains, un grand sourire aux lèvres, ses billes rivées sur la cuiller de compote qu’il tenait. À chaque fois que l’image de sa fille bousculait ses idées noires, il se rappelait, à quel point il était fou d’elle, et combien elle lui manquait. C’était une déchirure, de ne plus l’entendre s’esclaffer, pleurer, babiller. De s’effacer de sa vie. Il revenait de loin, le salaud ingrat, et ça n’excusait toujours pas le tort causé à Anna — peut-être ne réparerait-il jamais cette erreur-là d’ailleurs.
Ses ongles grattèrent sa mandibule, et ses billes azures considèrent un court instant la porte avant de se reporter sur les barreaux de la fenêtre. L’esprit ailleurs, il se redressa sur son matelas, se massa la nuque. S’étira. Sans déroger à ses habitudes, il fit quelques pompes, un peu de musculation, alla prendre une douche. Ses journées n’étaient pas excitantes. Se projeter dans l’avenir lui plombait le moral — l’idée de vieillir entre ces quatre murs, pourrir dans sa cellule, y mourir en silence, la tronche ridée et le palpitant fatigué par cette vie de rien, c’était déprimant, même pour lui. Les gardiens se succéderaient, les détenus changeraient, et lui, immobilisé, accuserait seulement le temps physiquement, à défaut de le sentir passer autrement. Simon plongea sa main dans un trou du matelas pour en extirper le morceau de verre de l’autre fois — il le prenait tout le temps avec lui désormais, mais ce matin, il ne le rangea pas dans sa manche. Au lieu de quoi, il lui parut plus judicieux d’incliner le bord tranchant sur son avant-bras, là où la boursouflure blanchâtre de la Marque était encore visible malgré la disparition du Magister. À la verticale. Il ne contint pas sa grimace quand les chairs cédèrent sous la pointe du fragment — un filet de sang ne tarda pas à jaillir, tachant les draps immaculés. Il réitéra le geste entre deux ahanements, étourdi, sur l’autre bras, et lâcha immédiatement son arme, les membres sanguinolents. Ça coulait entre ses doigts. C’était poisseux, encore tiède. Il allait en foutre partout.
La continuité logique des choses. Il a mal, et respire, respire, lève les yeux vers la fenêtre, les barreaux, et il remarque que les nuages obscurcissent le ciel. Peut-être est-ce sa vision qui se trouble, ou un autre orage se profilant à l’horizon. Il entend l’eau, en bas, et c’est une nouvelle goulée d’oxygène qu’il inspire bruyamment, avant de lâcher prise — enfin.

New York. Jour 144. Billy Haynes n’avait pas grand-chose à perdre — son job et sa carrière naissante au mieux, sa vie au pire, mais à ce moment précis, alors qu’il pianotait un quicky hâtif sur son POW, il ne s’inquiétait pas des coups portés contre sa porte. Des monticules de livres et de journaux s’empilaient sur les meubles de son studio étriqué, des tabourets de sa kitchenette à son clic-clac défait. Des notes volantes se heurtaient au plafond (qui avait toujours été trop bas à son goût), et il marcha involontairement sur une plume brisée. L’antre d’un journaliste chevronné, en somme — un idéaliste complètement abruti par ses recherches, du reste. Ça ne tarderait pas à lui coûter cher, mais au moins, au moins se disait-il, il avait eu le temps d’envoyer ses travaux de l’autre coté de l’Atlantique. « Mr. Haynes ? — Shit, » il marmonna. Évidemment. The Wizard’s Voice avait enfin accepté de publier son histoire, maintenant qu’il avait fignolé ses sources et obtenu des preuves supposément irréfutables, mais après ? Il pointa sa baguette sur un tas de parchemins et ceux-ci s’embrasèrent aussitôt, alors que la porte s’ouvrait à la volée sur une femme, accompagnée de deux hommes vêtus de longs manteaux noirs. « Making a fire camp? » Billy eut un sourire forcé. Il laissa tomber sa baguette par terre. « You have a warrant or something?I’m afraid not.Then you can’t be here.We’re not officially here, you know how it works Mr. Haynes. » Oh, il savait — et comme il avait hâte que les méthodes de la CIWA soient exposées au grand jour. « What do you want? » La femme haussa les épaules. « The MACUSA will want your sources, and as far as I’m concerned, I’d obliviate you right away but the people I work for won’t appreciate that. You just need to follow us and answer a couple of questions.I’m the one who should ask questions. » Au tour de la bonne femme de sourire. Elle ne semblait pas particulièrement pressée, et à dire vrai, Billy n’était pas certain que son calme olympien soit une si bonne chose. Ils étaient peut-être au courant qu’il s’apprêtait à publier. L’avaient-ils laissé faire ? Ses paumes étaient moites. « You’ll obliviate me either way. » Mais tous les deux connaissaient la procédure. Les journalistes n’étaient pas dupes, surtout lorsqu’ils flirtaient avec des affaires dangereuses — ils étaient prévoyants, il était prévoyant, ses souvenirs ne partiraient pas en fumée d’un simple coup de baguette magique. « If you’re here, then it means I’m right. I’m right about the Memento protocole. » Elle ne se débinait pas. Ne lui répondit pas. Elle se contentait d’observer les alentours, comme s’il y avait quelque chose à observer — une simple œillade suffisait à découvrir l’entièreté de son studio. « Burning stuff is very old school, » qu’elle se contenta de remarquer. « Do you have something to do with Simon Rosier’s suicide? — Follow us, Mr Haynes. I’m not as patient as I look.Fuck that. You guys are about to get expos–You did your research obviously, elle le coupa sèchement, you probably told someone, The Wizard’s Voice for all I care, and that’s alright, that’s okay, but you have no idea of what you’ve done. You think you’re doing the right thing but sometimes, it’s about shutting your big ass mouth and let people do their job.Their dirty job.You can’t protect a country without getting your hands dirty. » Elle se tourna vers l’un des hommes qui l’accompagnaient, échangea un chuchotement à peine audible, et un éclair rouge explosa dans la pièce.
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