sujet; Follow me down [Gabriel]
MessageSujet: Follow me down [Gabriel]   Follow me down [Gabriel] EmptyVen 31 Oct 2014 - 10:07

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When I run through the deep dark forest long after this begun.Where the sun would set, trees were dead and the rivers were none
Sorrow et Gabriel
« Il y a son esprit qui hurle. Son âme qui crie alors qu’elle cesse d’exister au fur et a mesure que se lève la lune. Puis vient la douleur, partie intégrante de toutes les transformations de Sorrow. Celle qui lui déchire les muscles et les os lui donnant envie de se rouler en boule dans un coin pour oublier. Mais ce n’est plus vraiment son corps. Plus vraiment elle. Sorrow cesse d’exister et il ne reste que l’animal, mû par ses bas instincts.  Celui qui mord et qui détruit. Qui souille et qui tue. Le loup-garou qui hurle à la lune son envie de liberté et sa soif de sang. Sa sauvagerie et sa barbarie. Et pendant ce temps sorrow se recroqueville dans un coin de son esprit pour se dissocier du loup. Recule en espérant que bientôt la nuit sera terminée. Et elle part sorrow … s’enfuit … »

C’est le soleil sur son visage qui la réveille. Elle est allongée sur le sol, couverte de terre et de poussière,  des feuilles coincées dans ses longs cheveux noirs emmêlés comme une toile d’araignée. Elle ne bouge pas Sorrow. Trop fatiguée. Trop épuisée. Chaque transformation semble lui prendre chacune de ses forces et la laisser complètement vidée. Sans énergie. Ce qui est un problème vu qu’elle se doit d’aller travailler ce soir. Elle à eu de la chance cette semaine. Son jour de repos tombait le soir de la pleine lune et elle n’a pas eu besoin de demander un jour de congé qui aurait inévitablement attiré des questions indiscrètes qui auraient conduit à son départ de son travail à plus ou moins courte échéance. Non elle à eu de la chance mais il faut tout de même qu’elle se lève. Elle ne peut pas se permettre de se reposer après la pleine lune.

Non pas qu’elle puisse jamais se permettre de se reposer d’ailleurs …
Tout doucement elle secoue la tête, tourne son visage de droite à gauche. Son cou craque bruyamment. Son bras proteste lorsqu’elle le relève doucement pour enlever une mèche de cheveux sales de son visage. Tout ses muscles sont tendus et crispés. Abîmés par une nuit d’effort intense. Trop intense.  Son corps entier n’est qu’une montage de courbatures. De petites plaies. De bosses. A croire que cette nuit la créature qui dort en elle c’est montrée particulièrement enthousiaste. Une grimace de dégoût se dessine sur le visage doux de Sorrow. Merlin qu’elle déteste cette chose ! Tant bien que mal, Sorrow se redresse en s’appuyant sur ses coudes. Un gémissement de douleur lui échappe. Gémissement qui se transforme en petit cri lorsqu’elle s’appuie contre l’arbre situé derrière elle. Elle se remet debout tant bien que mal.  Tourne son regard vers l’endroit ou elle se trouve et soupire. Heureusement elle n’est pas très loin de l’endroit ou elle avait caché sa baguette et des vêtements de rechange avant sa transformation. Parcourir toute la forêt pour les retrouver comme cela lui est déjà arrivé n’aurait décidément pas été une bonne idée.

Avec un soupir, Sorrow se met en marche tant bien que mal, laissant ses pieds nus trainer dans la boue et s’abimer sur les ronces. Rapidement des petites tâches de sangs les recouvrent mais elle n’y prête pas attention. Ce ne sont que de petites douleurs. Rien comparé à la honte et le dégoût qu’elle éprouve envers elle-même après cette nuit. Elle se sent vaseuse et comme toujours son estomac est sur le point de se retourner. Elle se déteste, se méprise. Elle n’est rien. Rien d’autre qu’un monstre. Une erreur de la nature. Et chaque fois qu’elle pense l’oublier la pleine lune se rappelle à son bon souvenir. Le moment ou ses plus bas instincts prennent le dessus pour détruire chaque parcelle d’elle-même. Sorrow secoue la tête. Une larme fugitive roule le long de sa joue et laisse un sillon de propreté dans la crasse qui couvre son visage. Hâtivement elle essaye d’enlever la plus grande partie de la terre qui la couvre. Sans grand succès d’ailleurs.

Arrivé devant l’endroit ou elle à caché son sac, elle le sort de terre, reprend sa baguette et enfile quelques vêtements propres. Elle se sent reprendre forme humaine. Presque. De la tristesse dans les yeux elle secoue la tête en arrière et s’apprête à repartir d’où elle vient pour prendre une bonne douche et dormir un peu avant d’aller travailler. Mais soudain elle aperçoit une mince silhouette à travers les bois et la méfiance la reprend. Et si quelqu’un l’avait vue ? Elle ne peut pas se permettre de prendre ce risque Sorrow. Pas maintenant. Jamais. Alors le plus silencieusement du monde elle s’approche rapidement de la silhouette au point de n’être plus qu’a quelques mètres d’elle. Mais il y a quelque chose de familier chez cet homme même si elle ne peut voir correctement les traits de son visage. Alors elle s’approche encore et sursaute. Surprise au point de sortir de sa cachette, baguette en main et de souffler un nom. « Gabriel ? » Elle marque une pause, abasourdie sans se rendre compte de la stupidité de son comportement. « C’est bien toi ?  J'arrive pas à le croire». Elle n’aurait pas du sortir. Se montrer. Elle est censée ne plus exister. Seulement voila. Elle n’a pas pu s’en empêcher …
»[/color] Et rapidement elle esquisse un mouvement pour essayer de s’enfuir.
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MessageSujet: Re: Follow me down [Gabriel]   Follow me down [Gabriel] EmptyVen 31 Oct 2014 - 13:29

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Follow me down [Gabriel] GiphyRUN BOY RUN.

C'est une prison de verre coincée entre l’œil et l'esprit où réside cet autre que le maître à bâillonné. Il frappe sans cesse contre les parois cristalline de sa cellule, hurle comme un fou toute la rage qui l'habite, et jamais ne laisse l'esprit du chien tranquille. Il est là, toujours là, conscient de tout ce qui se passe autour de lui. Il est là, toujours là, et donne à Gabriel le sentiment de ne jamais vraiment être seul. L'autre et Gabriel ne font qu'un, ils ne sont qu'un, mais cette unité est scindée en deux par un point de discorde que les préceptes de son maître ont rendu flou. Il n'y a plus rien, et rien n'est plus que de la brume qui rend opaque le verre de la prison pour mieux étouffer les cris de cet autre qu'il ne peut plus entendre sans en souffrir. Les tempes vrilles, l'esprit se fissures, et dans un cri sourd tout vient à se briser pour ne laisser qu'un silence de mort dans cette tête accablée de tous ces maux.

Combien de temps cela pourra-t-il encore durer ? Combien de temps le voile restera-t-il encore posé sur les affres d'un passé remodelé ? Le corps appelle au souvenir, le souvenir frappe inlassablement à la porte de l'esprit, mais celle-ci reste irrémédiablement close. Chaque jour passe et la douleur se fait de plus en plus forte au fur et à mesure que la voix en devient de plus en plus audible, résonnant au fond de sa prison comme un cri d'agonie, miroir d'une souffrance trop longtemps oublié. Elle est-là, bien là, mais Gabriel ne veut pas l'entendre. Elle est là, toujours là, et Gabriel continue de vouloir l'ignorer, parce qu'accepter ce qu'il se murmure à son oreille se serait s'avouer que quelque chose ne va pas, se serait se rendre compte de tout ce qu'il a accompli sous les ordres du maître, se serait avoué qu'il a perdu la guerre tout autant que son humanité. Le trouble est préférable. Le mensonge acceptable face à cette réalité qui n'a de cesse de l'accabler.

Mais il fuit, il a besoin de fuir toute l'humanité qui l'entoure, besoin de se retrouver seul avec cet autre qu'il tente d'engloutir et de digérer sous les sucs de son désespoir le plus corrosif. Il fuit au travers des bois sombre, court à en perdre haleine, à s'en brûler les poumons jusqu'à ce que ses jambes ne portent plus. La fatigue l'entraîne, l'entaille dans sa chair alors que le soleil ne perce pas même la canopée de la sombre forêt. Il court et court encore comme s'il avait mille détraqueurs à ses trousses, mais il n'y a rien que ce souvenir fugace qui le suit partout où il va, coller à sa peau, dessiné à même sa chair comme tous les tatouages et les cicatrices qui recouvrent son corps. Il  continuerait à fuir à toute jambe cette menace fantôme si dans la lourdeur fatiguée de son pas il ne finissait pas par s'écrouler tout contre un arbre.

Sa poitrine se soulève au rythme de sa respiration hâtive, le cœur au bord des lèvres il sent son estomac convulser en cadence avec son palpitant qui bat une mesure impitoyable. Enfiévré et pris dans les toiles de sa propre perte, il se laisse glisser tout contre le tronc de l'arbre qui aura fait cesser sa course effrénée pour mieux se laisser aller à ses inflexions dépressives. Une larme coule sur sa joue, unique larme parmi toute celle qu'il retient alors que les coups de butoirs recommencent à marteler son crâne. L'autre est de retour. L'autre ne s'endort jamais vraiment longtemps et surtout pas quand Gabriel le force à se taire. Il revient toujours, et c'est toujours plus violemment qu'il lui fait sentir sa présence.

Gabriel voudrait pouvoir se débarrasser de cette voix, il voudrait être seul pour une fois, il voudrait tout faire cesser le temps d'un instant pour mieux sentir le monde tourner sous le poids de son corps. Gabriel voudrait être seul au monde, et dans cette folie qui l'habitude il se cogne la tête contre le tronc de cet arbre qui le supporte. Il frappe une fois, deux fois, et une ultime fois qui lui arrache un grognement alors que le sang se met à s'écouler de son crane ouvert comme une purge inefficace. Le cœur se calme, le souffle se perd, mais le silence ne revient pas car déjà une autre voix se fait entendre. « Gabriel ? », il cherche et trouve la silhouette de cette autre qui ne réside, cette fois, pas dans sa tête. « C’est bien toi ? J'arrive pas à le croire». Il observe cette femme alors que le souvenir diffus d'un passé lointain vient le frapper sans ménagement.

Opale. Le prénom remonte dans sa mémoire soufflé par l'autre qui n'en revient pas. Opale. Les images se déroulent devant ses yeux comme on déroulerait la pellicule dans film. Il en reste sans voix, et les yeux ronds il la regarde s'enfuir à toute jambe comme le ferait un spectre en proie à son chasseur. Il ne sait pas pourquoi, il ignore le comment, mais il se lance à sa poursuite, courant aussi vite qu'il le lui est encore possible, atteint d'un regain d'énergie face à cette apparition soudaine. En moins d'une minute de course effrénée au travers de arbres qui se dressaient sur leur chemin, il l'attrape enfin par le bras. « Opale. », réussit-il a murmurer avec une incompréhension qui se lit sur son visage. Il n'arrive pas à savoir ce qu'elle fait là, il n'arrive pas à comprendre pourquoi il lui a couru après, mais l'autre semble prendre le pas et dans un mouvement empreint de sentiment il force Gabriel a l'étreindre avec force. Seulement l'étreinte se fait courte alors que la tête lui tourne et qu'il vacille déjà sur ses pieds pour tomber à genoux. Les forces le quittent. Il n'a déjà que trop lutté.
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MessageSujet: Re: Follow me down [Gabriel]   Follow me down [Gabriel] EmptyDim 2 Nov 2014 - 15:53

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When I run through the deep dark forest long after this begun.Where the sun would set, trees were dead and the rivers were none
Sorrow et Gabriel
Le temps de fige alors que ses yeux errent sur ce visage familier et pourtant inconnu. Il a tant changé Gabriel. Bien loin du garçon insouciant qu’elle avait connu et apprécié. Il y a longtemps c’est vrai. En en voyant ses traits fermés et épuisés Sorrow se demande ce qu’il s’est passé. Pour lui. Pour eux. Elle a vécu la peine apportée chaque jour depuis sa transformation en arrêtant de soucier du monde et des autres. En s’enfermant dans une bulle de douleur. Sinistre. Hermétique. Pour protéger ceux qu’elle avait un jour aimés. Une solution comme une autre. Plus sûre. Alors elle avait gardé le souvenir de leurs visages souriants. Heureux. Mais comme pour la fois ou elle a revue Hannah, rencontrer Gabriel et voir le reflet de la misère des temps dans lesquels ils vivent dans ses yeux fait mal. Terriblement mal.

Parce que réfugiée dans la tour de ronce qu’elle s’était construite elle avait oubliée …. Oublié que les autres aussi souffraient …


C’est le plus terrible. En réalité elle peut à peine soutenir le regard de Gabriel. Peut qu’il la reconnaisse. Peur d’accepter que peut-être, elle aurait un jour pu l’aider mais avait décidé au lieu d’aller se cacher. Stupide Sorrow. C’est pour cela qu’elle se retourne soudain. Dans une pathétique tentative de fuite. Pour s’éloigner de gabriel ? Ou de la triste réalité ? Elle ne sait pas Sorrow. Ne sait plus. C’est pour cela qu’elle court. Pour repousser tout ce qui est un peu plus dérangeant que haine envers elle-même. Rapide Sorrow. Du moins en temps normal. Mais à cet instant elle est épuisée. Vidée de ses forces par la pleine lune qui vient à peine de s’achever. Ce n’est pas dur alors pour le jeune homme de l’arrêter. De toute façon elle n’aurait pu faire que quelques pas supplémentaires avant de s’effondrer contre l’arbre le plus proche, son corps dans la boue.

Une main s’enroule autour de son bras. Et la voila soudain projetée avec vigueur contre le torse de Gabriel, dans une étreinte maladroite. Sorrow se fige. Frémit. Et ses doigts se lèvent presque pour enlacer à son tour cet ami depuis trop longtemps perdu de vue. Son cœur est agité par des sentiments contradictoires. Il y a la voix de la raison dans sa tête qui lui souffle que Gabriel n’est sans doute plus fiable. Plus à cette époque ou la moindre lumière est couverte de pourriture et de crasse. Cette voix lui susurre que l’on ne peut se fier à personne. Que s’approcher d’une personne, se rendre vulnérable n’est pas une bonne idée. Surtout quand on n’a pas vu cette personne depuis des années. Qu’on ne sait plus qui elle est. Et pourtant Sorrow à désespérément envie de s’accrocher à lui. Pour remonter en arrière. Se plonger dans le souvenir des jours heureux bien trop vite envolés. Ceux dont elle se languit chaque jour alors qu’elle n’avait pas su les apprécier quand elle les vivait. Elle entend le cœur de Gabriel battre. Sent son souffle un peu trop rapide contre sa joue.

Et elle est submergée par un maelstrom d’émotions. Au point d’en trembler. Mais elle l’entend murmurer et elle se raidit. « Non. Opale est morte ! Opale n'existe plus !» Et c’est vrai. Opale est morte il y a un presque trois ans. Le soir de sa première pleine lune. Maintenant il ne reste que Sorrow. L’enfant brisée. Sorrow qui vit dans la douleur et le mépris d’elle-même. Opale était douce et insouciante. Et c’est exactement pour cela qu’elle à du mourir. Elle s’apprête à repousser Gabriel , Sorrow. A partir le plus vite possible. Mais soudain il s’écroule péniblement contre elle. A genoux dans la terre meuble. Alors Sorrow panique. Incapable de l’abandonner ainsi. Stupide Sorrow qui n’a pas encore appris sa leçon. Doucement elle essaye de le relever et tout ses muscles abîmés par sa transformation protestent violemment face à ce traitement.

Un gémissement de douleur lui échappe. Et elle se contente finalement de venir s’agenouiller à côté de Gabriel pour l’appuyer sur elle. Elle observe les yeux à moitié clos du jeune homme. « Gabriel ? Tu m’entends ? » Sorrow le secoue légèrement, l’agite dans l’espoir de lui arracher les cheveux. « Eh ! Tu ne peux pas t’évanouir ici ok ? Gabriel il faut que tu te relève ! » Après tout il n’existe plus aucun endroit sûr. Alors cette forêt n’en fait certainement pas partie. Doucement Sorrow passe une main sur le front chaud et couvert de sueur de Gabriel et un juron lui échappe. « Merde ! » Elle ne sait pas quoi faire. Il est visiblement épuisé mais elle l’est tout autant. Et pour ce qui est des sorts de soin, cela n’a jamais été vraiment son genre. Bien au contraire. Sorrow à toujours été du genre à être agressive à vrai dire. Doucement elle berce le jeune homme avec un sentiment d’absurdité infini. Il faut qu’il lui dise ce qui ne va pas. Sinon elle ne pourra pas l’aider. « Gabriel ?! Gabriel il faut que tu me dises ce que je peux faire pour t’aider ! » Elle ne peut aller nulle part. Encore trop faible. Mais elle ne peut pas non plus le laisser seul ici. Elle sait qu’elle devrait. Merlin qu’elle le sait ! Mais elle ne peut pas faire ça à Gabriel. Pas à celui qu’elle connait comme l’ adolescent qu’il était et non l’homme qu’il est devenu …
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MessageSujet: Re: Follow me down [Gabriel]   Follow me down [Gabriel] EmptyDim 7 Déc 2014 - 17:55

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Pâle figure de porcelaine extirpait d'un lointain passé dont sa mémoire défaillante lui soufflait l'existence. Ce fantôme perdu au milieu des arbres de cette forêt par maints aspects trop étendues le rendait d'avantage éperdu, et les yeux fous du garçon cherchaient le pourquoi du comment au travers des limbes qui l'habitaient depuis déjà si longtemps. Ils se laissaient guider par des lignes écrites depuis des lustres, de celles que tous auraient pensé oubliées, et s'étonnait lui-même d'en être le témoin privilégié. Il se souvenait des rires francs, des paroles en l'air, des coups de sangs rageur,  et surtout de cette tendre amitié qu'ils avaient partagé.

Elle et lui. Lui et elle. Les idées tournaient confuses au sein de son esprit déjà pourtant si nébuleux. Elle tournaient vivement, trop vives pour qu'il puisse en décrypter la moitié, trop évasives pour qu'elles puissent être décrypter. Pourtant une évidence s'imposait comme une vérité absolue. Elle était une chose réelle, tout droit sortie d'un passé qu'on lui avait fait refouler et auquel il n'avait plus accès que par bribes décousues. Son prénom, alors, résonnait autant dans son esprit qu'il roulait sur sa langue comme une délicieuse poésie dont il s'abreuvait. Il avait ses accents amers et doucereux qui pourtant restaient bloqués à la porte d'une mémoire prisonnière. Amas brouillon de paroles incongrues et de visions troubles qui vibraient à l'unisson des cris de cet autre qui semblait avoir la clé.

« Olympe. », il se laissait bercer par la mythologie d'un nom, se laissait embarquer comme Ulysse sur le port d'Ithaque pour un monde méconnu, et au travers de ses yeux rendu clos par le malaise qui lui étreint le corps autant que l'esprit. Cependant il suffisait d'un murmure éperdu pour que ses yeux assombris par la détresse ne s'ouvre de nouveau. Olympe n'était plus. Elle n'était plus rien qu'un souvenir éphémère déjà balayé par le vent du renouveau, et il se sentait étouffer dans ses propres regrets. Celui d'y avoir cru le temps d'un instant. Celui d'avoir espérer un peu trop longtemps.

Le parfum de nostalgie qui lui avait jusqu'alors rempli les narines, et même allégé le fil de ses pensées s’évacuait désormais. Les appuis fermement encrés sur la terre se resserraient d'avantage alors qu'elle se rapprochait inexorablement de lui. Il sentait sa présence, mais elle n'était plus qu'un rêve vaporeux. Il pouvait entendre sa voix, implorante, suppliante même, mais il n'y prêtait plus tant d'attention. Seul bourdonnait à son oreille la tristesse d'un cœur qui se brisait. Était-ce celui de Gabriel ? Était-ce celui de l'autre ? Personne n'aurait su le dire, seule la douleur semblait être partagée, comme un violent coup de poings dans l'estomac, ou pire un coup de poignard dans le cœur.

Ses mains tremblaient, aux prises avec de nombreux spasmes incontrôlables, et tout lui apparaissait comme soudainement difficile. Son corps entier était lourd, et sa tête dodelinait sur son coup tout en encaissant la douloureuse réalité qu'il n'arrivait pas à démêlé de cette fiction qu'était devenue sa vie. « Qui es-tu si tu n'es pas Olympe ? », finissait-il par laisser entendre par delà la limite entre sa psyché et son corps. Tout se détachait lentement alors qu'entre ses bras graciles elle le berçait comme un blessé que l'on souhaité réconforter dans ses derniers instants, et lui, plus lointain que jamais, levait vers elle son regard azuré. Au fond de ses prunelles il cherchait une réponse qui restait muette, une réponse que seule elle pouvait lui apporter sans qu'il puisse vraiment savoir si elle pouvait la lui apporter, ni si elle souhaitait la lui apporter.

« Et que fais-tu là ? Oui ? Qui es tu ? Comment me connais-tu ? », rajoutait-il précipitamment alors que tout s'effaçait vite pour se reconstruire. Que tout se déconstruisait pour ne laisser qu'un vulgaire champ de ruines. Désolé. Dévasté. Funeste. Et surtout funèbre. Tout restait en suspend alors qu'il se suspendait lui-même aux lèvres de celle qui prenait petit à petit la forme d'un spectre malintentionné. Heurté par des doutes fulgurants, reléguant ses premières impressions à l'état confus de mensonge éhonté, plus que cela même, une tromperie issus de cet autre qui l'habitait. Cela ne pouvait être que cela, il ne pouvait y avoir que lui pour lui avoir offert son identité sur un plateau d'argent.

« Qui êtes vous !? »
répétait-il alors plein d'une soudaine rage maladive, il la repoussait violemment, peut être trop. Il se relevait, chancelant sur ses pieds qui ne pouvait plus le porter, puis retombait lourdement sur le sol, se blessant d'avantage contre l’écorce de l'arbre qui se trouvait derrière lui. Il s'égratignait le dos, et tout son avant-bas en tentant de se rattraper, mais il n'y avait rien à faire. Rien à faire car inexorablement il tombait et sa fièvre, douloureuse, le faisait succomber un peu plus à cette folie qui le dévorait.

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MessageSujet: Re: Follow me down [Gabriel]   Follow me down [Gabriel] EmptyMar 23 Déc 2014 - 16:20

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Sorrow et Gabriel
Sorrow ne sait pas qui dire. Quoi lui répondre. Après tout qui est-elle ? Elle a fait tant d’effort pour disparaitre. Pour oublier Opale la petite fille aux traits doux et au regard tendre. Elle s’est brisée pour mieux se reconstruire une nouvelle identité. Pour devenir un personnage fait de fumée que nul ne regarderait. Un être invisible. Un fantôme. Mais en faisant cela elle a également perdu de vue la personne qu’elle aurait pu devenir. Alors comment expliquer ça à Gabriel ? Et de toute façon … serait-il en état de comprendre ? Elle en doute Sorrow lorsqu’elle regarde la forme prostrée et qu’elle observe la panique dans ces yeux qu’elle connait si bien. Un rire légèrement amer lui échappe. Quelque part elle est amusée. Pas de la bonne manière bien sûr. Mais elle a presque envie d’éclater d’un rire douloureux et sardonique.

Parce que lorsqu’elle regarde Gabriel elle voit un homme aussi brisé qu’elle-même.

A croire que c’était le destin. Ou peut-être qu’aucun d’entre eux n’avait jamais eu de chance. Pourquoi en auraient-ils dans ce monde dévasté par la peur et la mort ? Ils n’étaient que des pions utilisés dans un jeu bien plus grands qu’eux. Une prison dont ils ne pouvaient pas sortir. Mais Sorrow se demande tout de même ce qu’il fait ici. Dans cette forêt perdue au milieu de nulle part. Et surtout dans cet état. Elle aimerait l’aider … quelque part. Mais Sorrow n’a jamais était très douée pour aider les gens. Il faut dire qu’il est difficile de soutenir les autres quand on est incapable de prendre soin de soi-même. Et c’est bien ce qui lui arrive à elle. Figée au milieu de cette forêt avec des jambes flageolantes qui menacent de la lâcher à tout moment.

La pleine lune laisse toujours des traces. Gravées dans le corps trop mince de Sorrow. Au creux de ses yeux déjà bien trop fatigués. Mais il ne reste jamais grand-chose de Sorrow. Une fois que la pleine lune est passée. Sorrow secoue doucement la tête en voyant Gabriel paniquer. La regarder comme si elle n’était pas vraiment là. Il y a un peu de folie au creux de son visage. Suffisamment pour faire frissonner la jeune femme. Elle se demande ce qui a bien pu lui arriver. Et elle ne sait pas quoi lui dire. Comment le réconforter. Peut-être devrait-elle l’abandonner là finalement. De cette façon elle serait sûre que nul ne pourrait plus jamais la suivre ou que ce soit. Que plus personne ne la reconnaitrait jamais. Pendant quelques secondes cette horrible pensée la tourmente. Doucement tentatrice. Envoutante.

Mais elle n’y arrive pas Sorrow. Ne peut pas abandonner quelqu’un qu’elle a connu seul alors qu’il est visiblement en mauvais état. Elle devrait pourtant. Après tout il ne la concerne en rien. Mais ses doigts se tendent tout de même. En tremblant légèrement. Sorrow décide de ne pas répondre à sa question. Pas vraiment. De toute façon même si elle le faisait il ne serait pas en état de comprendre… « Pour le moment qui je suis n’a pas vraiment d’importance pas vrai ? Disons que je suis là pour t’aider d’accord ? » ET quand elle voit la lueur perdue dans le regard du jeune homme elle se dit qu’elle a eu raison de ne pas acquiescer lorsqu’il a prononcé son nom. Visiblement il n’est clairement pas en état de garder un secret et aurait sans doute conté cette rencontre au premier venu. Et alors tout le monde aurait appris qu’Opale Lunacy n’était jamais morte. Qu’elle n’avait pas disparue. Puis serait venues les questions et avec elles, la vérité que Sorrow souhaite tellement oublier.

Alors oui elle a bien fait de ne rien lui dire. Soudain il la repousse violemment. Et le dos de Sorrow heurte un arbre. Un gémissement de douleur lui échappe. Mais cela ne l’empêche pas de se replacer à ses côtés dès qu’il retombe. Inquiète malgré tout. « Encore une fois ça n’a pas d’importance. Ce qui compte c’est qu’il faut que tu te lève ! On ne peut pas rester ici » Pas alors que n’importe qui peut arriver. Mais Sorrow n’est pas assez forte pour transplaner avec lui. Elle se désartibulerait probablement. Pourtant elle essaye doucement de le relever , ses bras autour de lui. Mais un éclair de souffrance traverse son corps abîmé et elle retombe. Alors elle essaye de le pousser lui à se mettre debout. Doucement. Délicatement. Tout en lui murmurant une litanie de mots réconfortants mais peu compréhensibles. Un peu comme une mère le ferait pour un enfant un peu trop malade. Mais rien n’y fait. Alors elle pose doucement la tête de Gabriel sur ses genoux et passe une main sur son front. Terriblement chaud. Bien trop en vérité. « Tout va bien. Tout va bien. Je suis là. » Paroles sans valeurs. Sans but. Mais qu’elle a tout de même envie de prononcer sans trop savoir pourquoi.
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