sujet; The cure [Helle]
MessageSujet: The cure [Helle]   The cure [Helle] EmptyDim 9 Nov 2014 - 23:51

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Les derniers hululements d'une chouette fatiguée étreignirent ses clameurs indistinctes. Râle souffreteux en bord de lippe, puis sa bouche crénelée de soupirs évanouis obtempéra puis se tut. Loki reposa sa lourde tête contre la cime non sans suffoquer sous l'effort, gorge contrite, et buste meurtri. Et cette mâchoire taillée à la serpe de se crisper de rage et de résignation lorsque, resserrant sa poigne sur la chemise maculée de sang, il ressentit une vague de douleur s'abattre sur les récifs de ses organes. Un par un, tordus par la houle dolente les perçant de part en part, tous crispaient de souffrance à chaque bouffée d'air inhalée. Et la bête humaine de regretter derechef sa virée nocturne, maudissant son instinct qui l'eut poussé à s'ébrouer cette nuit afin de partir chasser. Le loup solitaire avait enfin fini par être confronté à des comparses, fervents défenseurs de leur territoire. La rixe avait été inévitable, la défaite inéluctable. Diable mais quelle idée que d'user ainsi de son pouvoir d'animagus afin de défier son animalité patentée ; ne pouvait-il pas se complaire dans son humanité et demeurer sagement à sa place ? Loki grogna d'agacement, plissa son nez d'un froncement volontaire et vint martyriser la chair ferme de ses lèvres à grand renfort d'incisives véhémentes. Bien sûr qu'il s'en sortirait. Les plaies, peu profondes bien que douloureuses, demeuraient bénignes. Mais qu'il s'exécrait de se savoir faible, planté là àl'orée d'un bois en bien mauvaise posture. Pathétique.

Bientôt ses lugubres pensées se tournèrent vers la silhouette se découpant en ombre chinoise non loin de lui. Les bruits de pas, bien que feutrés, eurent annoncé l'arrivée de la jeune fille apparaissant telle une ombre spectracle : le teint opalin, les lèvres cerise et les longs cheveux retombant tel un manteau chrysocale sur ses épaules, Helle s'avança d'un pas aérien vers Loki. Ce dernier ne put néanmoins demeurer sans piper mot, lui qui connaissait l'intruse pour l'avoir trop souvent repérée dans les environs et échangé avec elle quelques mots, ne put juguler son agacement. « Dégage Helle. Tu vois pas que j'suis occupé ? » Il persiffla son mécontentement d'une voix rauque piquée au sarcasme. Crachant entre ses dents le fiel que la petite ne méritait pas mais qui ne prit guère la fuite pour autant. Au contraire, la fille de la lune – ah que Loki l'aimait l'imaginer ainsi. Après tout, son front d'albâtre rivalisait farouchement avec le teint clair de la lune –  s'accroupit à ses côtés, le geste sûr et la parole muette, insufflant en la bête humaine une sérénité perdue. Par réflexe, le brun ténébreux ôta son bras d'une proximité qui put être dérangeante, s'humecta la lippe et détourna son regard d'ambre. « Franchement, t'as pas d'autres choses à foutre que me suivre ? » Il grogna encore. Derniers vestiges de sa dignité qu'il conservait farouchement. Même dans un état peu présentable, le front moite et le teint blême, ces obscures plaies barrant son torse et son bras gauche, cette honte d'avoir simplement cédé à ses pulsions animales et d'avoir été confronté aux véritables lois lupines.

Mais la môme ne semblait pas broncher. Absente par sa réserve, présente par la douceur irradiant pleinement de son aura, elle gargarisait pourtant le loup bougon par l'inaltérée quiétude ainsi dégagée.
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MessageSujet: Re: The cure [Helle]   The cure [Helle] EmptyVen 21 Nov 2014 - 22:16

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Par la fenêtre évangélique la fleur chrysanthème de pétales fragile s’était enfuie, sous les ondées tournoyantes de l’efflorescente nature ; une fuite alors, une escapade, un retour d’une renaissance bénie ; phénix des fleuves au Styx funèbre. Charon sous sa parure de neige, un manteau qu’elle avait volé au cadavre d’un garçon éphèbe joliment amusé par la soupape d’un voile englobant la terrible Médusa, elle l’avait attiré sur les falaises de mort ; un poignard venteux torsadant le torse appauvri de son calice. La flavescente litanie d’ivoirienne, sa peau musc des terreurs nocturnes luisait immaculée, blanchie par les flocons sinueux dans ses voiles de créoles glacée ; deux perles océanes dans les limbes du vide honteux. Elle marchait sur son sillage traînait la bave nimbée d’un meurtre sanguinolent ; une vengeance ou un besoin brûlant ses veines froides de Fantômas disgraciée et cet époux sauvage enlaidissant son linceul pierreux de culpabilité effacés, brimés, rayés des rouages incendiés par les mains frêles de la gamine spectrale. Son visage rivé sous le dôme des phosphorescentes naïades valsant sous les globes de la voie lacté, elle soupira tristement ; un souffle charogne sous des débris de sentiments éteints, souffler la chandelle de la vie ! La foudre amusée vint glisser son sceptre sous les nus pieds de l’agile écarlate ; une silhouette masculine se dessinait tendrement sous la sceptique sphère argentine ; un arbre pour tout dossier, un homme pour toute compagnie, le loup fascination hantant ses rêves de chérubine. L’heure des matinées de captivité disparues, gommées par l’action éphémère d’une douceur conjointe, un sourire bienveillant placé sur ses bracelets de peaux rougeâtre que ce sang ignominieux avait décoré le parfum de la gavroche angélique. Elle s’agenouilla Madeleine oignant les pieds de Judas ; elle vit le torse brisé du soldat qu’elle osa toucher par un doigt transi d’eau chaleureuse, sa capuche ne laissait transparaitre que quelques fines mèches bercement opalescents d’ombre agacées sur son front brumeux. Elle n’était pas du genre à fuir, à gémir, à crier par la vision fugitive d’un carmin liquide de vie ; elle n’était pas la gentille fillette dans des draps de soie ni celle des bramées de falaise qu’elle oubliait leur silhouette jetée à l’offrande des crachins que Jupiter opérait sous les orages orangés, jaunis par la colère du christ. « Je vois surtout que tu es blessé Loki. Loin de moi l’envie de te demander pourquoi bien que la curiosité me nargue comme à chaque fois. ». Elle n’avait pas besoin de questionner, la foudre cavalcade de sa chasse avait engendré les plaies que l’homme arborait sous la pluie diluvienne ; une langue pêcha quelques larmes de ces nuages de marbre nettoyant le maquillage pourpre de l’action néfaste. Prenant quelques herbes idiotes dans sa main les broya ses yeux enracinés dans leur jumeau de parade. « Car je ne te suis jamais. C’est le destin à chaque fois qui m’emmène vers toi simplement. Je suppose que les autres grisonnant, ces loups de mauvaises figures ne voulait pas d’un dieu compagnon. ». Une manière assurée de nommer le titan de ses pensées mais fière était-elle dans sa cape d’hermine salie par les promenades quotidiennes ; un jet d’œillade à l’instrument torpillé des miroirs de bois, des échardes de ravage sous ses paumes dilapidés emportant l’âme, le double, le masque de la dégénérescence anéantie. « Comment veux-tu que je te soigne dans ces conditions ? Peux-tu te lever ? ». Interjection de pure figure polie, elle le souleva de ses maigres forces de reine galonnée effleurant le passage de ses bras d’Ares, elle rompit le sortilège le faisant se rassoir perdant la tête belle nymphe par l’apparition nébuleuse que lui causait le Graal. Droite la justice, l’on ne voyait que son dos drapé dans les volutes d’un vêtement vaporeux ses membres arqués branches pleureuse émirent des lamentations de refus tandis qu’elle partit sous les hospices inhospitalières de la forêt soupirante. Elle recueilli en son sein les ornes sacrés de la médecine savoir des pèlerinages qu’elle omettait perpétuellement sous la régence de la fleur céleste, un panier de ses bras tronqué, elle retourna à l’animal. Devant lui fit son ménage. Devant lui se concentra par les golems des plantes brunies par la nuit, un baume gluant qu’elle appliqua sur la plaque présentée. « Je préférais les rendez-vous au lac et non pas te voir dans cet état. ». Une brise légère sur la joue du damoiseau, son nez aquilin frottant l’épiderme en un baiser timide.
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