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Tag faiteslataire sur EXCIDIUM DgxnSujet: (asthea) and here she was, like an heart attack that never stopped.
Astoria Greengrass

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Rechercher dans: Trésors rpgiques   Tag faiteslataire sur EXCIDIUM Nonew12Sujet: (asthea) and here she was, like an heart attack that never stopped.    Tag faiteslataire sur EXCIDIUM EmptyVen 29 Juil 2016 - 17:20
« Bonjour Astoria. » Et juste comme ça, Astoria se réduit à une petite chose embarrassée et maladroite, quelque chose d'inhabituel qui ne lui va pas trop au teint, alors qu'elle croise timidement son regard. Anthea est vraiment, vraiment impressionnante. C'est une joueuse de Quidditch apparemment très talentueuse (Astoria n'entend rien à ce sport mais elle veut bien croire quiconque lui dit que tel ou tel joueur est fort à ce qu'il fait) mais elle a aussi ce charme dingue qu'elle dégage constamment, et qui écrase Astoria en seulement deux petits mots. Elle se sent stupide, avec la succession trop rapide de phrases qui se précipite à ses lèvres, avec ses mots qui se pressent et font impatiemment la queue sur sa langue; une petite chose bonne à rien et inutile, trop bavarde et intuitive. Mais pourtant, elle ne s'arrête pas et continue sa litanie angoissée et angoissante, congédiant l'elfe avec agacement et malaise, sentant monter en elle une nervosité sociale qu'elle n'a jamais connu auparavant. Que va penser Anthea? Même si elle a pris un minimum soin de sa coiffure et son maquillage, elle est à peine habillée pour recevoir des invités, elle vient d'arriver en glissant sur le parquet comme une wrock star et- par merlin, elle va la penser complètement stupide.
Anthea, pourtant, ne montre rien et reste fidèle à elle-même. Calme et composée comme un joli morceau de musique, fière et droite comme toujours. « J'étais à un autre service, tout va bien. » D'accord, d'accord, d'accord, tout va bien. Est-ce que quelque chose va? Non, pas vraiment. Astoria repense à l'attentat, à la douleur et au noir, à la chute et à tout son corps lui criant de s'endormir, fermer les yeux pour ne jamais les rouvrir. Elle repense aux doigts brisés de Flora et à l'épaule défaite de Père et au sang sur les lèvres de Daphne. Puis elle repense à Draco et quelque part entre ses côtes, son coeur se brise.

Stupide petite Astoria.
Anthea sort quelque chose de la sacoche posée sur ses genoux et les doigts d'Astoria s'agitent avant de s'emparer de ce qu'elle lui tend; elle déplie délicatement le parchemin et reconnait son écriture et l'encre verte qu'elle utilise pour ses correspondances. Ses doigts parcourent les lignes comme pour les relire tactilement, les petites tâches maladroites d'encre et les mots barrés à la va-vite en se rendant compte au dernier moment d'une faute. On dirait qu'une jeune enfant a épelé difficilement la missive. « Ari voulait que je vienne te voir, elle pense que je suis plus à même de parler avec toi qu'elle. Parce que j'ai aussi perdu un enfant. » Son coeur trop brisé a le chic pour se remettre à battre au moment les plus inopportuns. Astoria le sent remonter dans sa gorge et se loger là, battant et saignant, l'étouffant un instant où elle a l'impression de mourir. Perdu un enfant. Oui, elle connait l'histoire d'Anthea, le bébé mort-né et la violence du sport duquel elle a fait son métier. Mais Scorpius n'est pas mort, hein? N'est-ce pas? Draco- Draco, même si c'est un traître, il s'occupera bien de lui, il le doit, c'est son père après tout... il n'a pas le droit, pas le droit de mettre Scorpius en danger, pas le droit de lui faire du mal, pas le droit, s'il vous plaît, pas le droit.
Les doigts d'Astoria autour du morceau de parchemin tremblent un peu.
« T'es pas obligée de respecter les codes de bienséance avec moi, te sens pas obligée de garder cette posture ridicule. » C'est comme dire sésame: aussitôt, les fils qui empêchent Astoria de tomber sont coupés et ses épaules s'avachissent un peu, défaitistes et trop fragiles, alors qu'elle plonge à nouveau son regard sur la lettre. L'Excess fait ressortir des émotions qu'elle a essayé d'enfouir au plus profond d'elle ces dernières heures et elle se rend compte un peu tard qu'elle a la vision brouillée parce que ses yeux se sont subitement embrouillés de larme; le mordoré de ses iris est brillant et il lui faut cligner des yeux pour que son trouble disparaisse avant que son invitée ait pu le remarquer.

Évidemment, Anthea trouve le moyen de la troubler un peu plus — de manière différente, toutefois — en posant sa main sur sa cuisse avec un naturel désarmant. « Parle moi de lui. » Astoria relève les yeux vers elle. Lui? Draco? Non. Scorpius. Scorpius, avec ses yeux bleus et ses cheveux blonds et son sourire et sa moue triomphale et sa bouche pincée. Scorpius qui parle de dragons, de Quidditch et de héros légendaires, Scorpius qui veut toutes les friandises possibles et Scorpius qui la regarde avec un orage incompréhensible dans les yeux. Scorpius, Scorpius, Scorpius.
Et la main d'Anthea sur sa cuisse. Astoria a l'impression d'irradier de l'intérieur et que, à travers la robe de chambre en soie si fine qu'elle porte, Anthea doit forcément sentir les frissons qui hérissent douloureusement sa peau. Elle s'étrangle d'un rire humide en levant la main pour, d'un coup de manche, éradiquer toute humidité lacrymale, lâchant un “ oh, je suis toute défaite, ” d'une petite voix maladroite et hésitante. La main qu'elle a levé pour essuyer ses yeux s'abaisse lentement et deux doigts viennent se poser sur le dos de la main d'Anthea, hésitants, avant que sa paume recouvre la sienne le temps d'une respiration; et puis ses mains volent pour attirer à elles le plateau de thé d'un sortilège empressé, alors qu'elle décroise et recroise les jambes dans l'autre sens pour inciter son invitée à retirer sa main. Ce n'est vraiment pas le moment de penser à cette main. Vraiment, vraiment pas.

Le plateau flotte paresseusement devant elles. Astoria verse le thé dans deux tasses — une tâche qu'elle ne confierait jamais à son stupide elfe — avant de glisser une cuillère de sucre et un mystère de lait dans sa tasse. “ Lait, sucre? Miel? ” demande-t-elle obligeamment avant de servir Anthea en conséquence, les yeux rivés sur ce qu'elle est en train de faire. “ C'est du très bon miel que nous avons, tu sais, qui vient de nos propres ruches. Mon père en possède quelques unes, mais nous gardons leur dur travail réservé à nous seuls et nos amis. Comme elles pollinisent les fleurs magiques de ma mère, leur miel est excellent, tu vas voir. ” Elle tourne le regard vers Anthea, qui semble pas très enthousiasmée par ces conversations sur le miel, (Astoria elle-même s'en fiche comme d'une guigne, elle trouve le miel trop gras et sucré et trop épais, mais c'est l'Excess qui parle à la place et elle n'a aucun moyen de s'arrêter de bavarder) et lui adresse un petit sourire. “ Laisse-toi tenter, ” souffle-t-elle avec un air de conspiratrice.
Puis elle se redresse machinalement en prenant sa tasse, souffle sur la boisson pour qu'elle ne lui brûle pas la langue. “ Je ne l'ai pas beaucoup connu. Je m'en- enfin- elle se mord la lèvre. Autant être honnête. Ce n'est pas que je m'en fichais mais- j'étais trop jeune et mon père- enfin- ce n'est pas très important. Mais je pensais que tout rentrerait dans l'ordre quand je reviendrai. Quand je le reverrai. ” Elle est un peu triste, Astoria. Un peu en colère, aussi. “ Que ce serait comme dans les romans. Qu'il m'aimerait comme une mère et que je le reconnaitrai immédiatement comme mon fils. Comme si je ne l'avais quitté. Sauf que la dernière fois que je l'avais vu, il était âgé d'à peine quelques heures et quand je l'ai revu, il avait quatre ans et tout le monde lui avait dit que je l'avais abandonné.
Elle l'a un peu abandonné, quand elle y réfléchit. Elle ravale cette pensée en apportant la tasse brûlante à ses lèvres, la brûlure douloureuse de sa langue comme une discrète punition de ces quatre années à être kidnappée et loin de lui. L'Excess rugit toujours dans ses veines, éclate toujours ses pensées décousues avec malice et cette douleur ne lui fait pas trop mal, ces mots ne lui brisent pas le coeur, promis. “ Il ressemble énormément à Draco, souffle-t-elle, les yeux perdus très loin en arrière. Je ne sais pas ce qu'il tient de moi. Peut-être sa santé fragile. (Elle pince des lèvres, regrettant aussitôt ces mots. Draco lui a dit de garder pour elle les soucis de leur fils.) Mais il est comme lui, enfin, comme il l'était avant: fier et droit, charmant et irrésistible, avec ses yeux et son sourire... ” Astoria secoue la tête et laisse échapper un petit gloussement incontrôlable en tournant de nouveau les yeux vers Anthea. “ Tu dois me trouver stupide, pardon. Oh, je n'aimerais pas que tu penses que je sois stupide. Je pense que beaucoup de gens pensent que je suis stupide et ce n'est pas très agréable, mais ce n'est pas très grave, pour la plupart ils ne sont pas importants. Mais toi, je ne veux pas que tu me trouves stupide. T'es importante. Une seconde de réflexion. Tu es... la soeur d'Ariane, après tout, ” lâche-t-elle d'un ton hésitant.

Ses doigts se crispent sur la tasse de thé et elle la repose sur le plateau flottant, faisant jouer anxieusement ses phalanges les unes contre les autres. “ Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça, ” dit-elle d'un ton boudeur en baissant les yeux sur ses mains. Elle semble contrariée par des pensées infectées, qui dansent dans son esprit comme des korrigans un soir de pleine lune, et elle les repousse comme toujours avant de relever le regard et subitement, de prendre les mains d'Anthea dans les siennes, les faisant tourner doucement. Les mains d'Astoria sont douces et délicates, menues et bien entretenues grâce à son don de soigneuse: blessures et estafilades s'effacent en quelques jours et ne laissent aucune trace sur sa peau de porcelaine. Les mains d'Anthea sont puissantes et fortes et du bout du doigt, Astoria appuie au milieu de ses paumes avec un sourire. “ Parle-moi de l'Amérique, dit-elle doucement, parce qu'elles n'ont jamais eu l'occasion de parler, vraiment parler, avant ce moment. Raconte-moi le Quidditch et ton équipe et tes amis. Est-ce vrai que des aigles volent au-dessus des terrains de Quidditch américain? Est-ce vrai que t'es capable de faire un... truc au Quidditch que personne d'autre ne sait faire? La prochaine fois que tu joueras, je serai dans les gradins, promet-elle. Je n'entends rien au Quidditch mais je suis sûre que tu es très impressionnante sur un balai. Ou ailleurs. ” Elle lui adresse un sourire en lâchant ses mains. “ Oui, ce sera charmant, décrète-t-elle. Je porterai les couleurs de ton équipe et je crierai votre nom en même temps que la foule. J'inviterai peut-être quelqu'un qui s'y connait pour qu'il m'explique tout à l'oreille. Ce sera moins drôle que si tu le faisais mais tu seras trop occupée à gagner un match. Quand vous aurez gagné, je t'offrirai des fleurs. Ça se fait, d'offrir des fleurs après un match? Comme au théâtre? ” Elle semble soucieuse, d'un coup, que l'image qu'elle se fait de ce moment soit fausse.
Mais elle sourit toujours, très légèrement, à l'adresse d'Anthea, attendant sa réaction et sa réponse.

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