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Tag onnabandonnepas sur EXCIDIUM DgxnSujet: callamander — THERE'S A WOLF AT THE DOOR.
Rolf Scamander

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Rechercher dans: Trésors rpgiques   Tag onnabandonnepas sur EXCIDIUM Nonew12Sujet: callamander — THERE'S A WOLF AT THE DOOR.    Tag onnabandonnepas sur EXCIDIUM EmptyMar 12 Avr 2016 - 18:33
emily callaghan
give yourself over to the wolf. let it eat the parts of you that are sick, that are damaged beyond salvage. let the wolf in and let it clean house, and let it leave again. the wolf knows which parts must be swallowed. you do not need what it takes, and where it bites you the wounds will heal. let the wolf in and let it eat you, and let it leave again.  


Qu'aurait-il fait, à sa place? C'est la question qui tourne, tourne, tourne dans son esprit alors qu'il l'observe, ses pensées s'éclaircissant à mesure que les secondes passent. La douleur reflue, peu à peu, jusqu'à ce que son bras n'irradie plus d'un feu ravageur et invisible; très vite, ce n'est qu'un engourdissement qu'il ressent à la base du cou, le long du biceps. Ce n'est clairement pas la potion idéale pour guérir ou soigner: elle permet juste de repousser et d'oublier la douleur, le temps qu'il lui faut pour- pour quoi? Pour se débarasser de sa sauveuse? Elle n'a pas l'air bien méchante, Dora. Elle s'approche de lui avec un air prudent — un air prudent, celui qu'on arbore quand on veut s'approcher d'un animal blessé qui risquerait de se brusquer en cas d'un mouvement trop vif. Qu'aurait-il fait ça sa place? Qu'aurait-il fait ça sa place? Qu'aurait-il fait ça sa place? Qu'aurait-il fait ça sa place? Oh, Rolf n'est pas stupide, il sait parfaitement. Il ne se serait pas arrêté. Il ignore les raisons de Dora, il ignore pourquoi elle l'a attaqué et ensuite soigné mais elle doit bien avoir une raison; en tous les cas, Rolf ne se serait jamais arrêté pour aider quiconque sur le sol couvert de feuilles d'une forêt inconnue.
Quand il était plus jeune, sa grand-mère (douce et délicieuse Porpentina, toujours prompte à le rassurer et à passer ses doigts osseux dans ses cheveux) lui avait toujours dit qu'il aurait mieux eu sa place à Poufsouffle, comme les autres Scamander avant lui. Elle lui avait toujours dit qu'il s'y serait mieux épanoui: il était un gamin silencieux et distant, certes, mais jamais elle n'avait vu un garçon aussi généreux, aussi impatient de faire ses preuves auprès de ses camarades et aussi désireux de se faire aimer. Ses mots, pas ceux de Rolf. Rolf savait que sa place appartenait chez Serpentard, tout comme il savait qu'il ne se serait jamais arrêté pour quiconque de blessé dans la forêt — à moins d'y voir un intérêt pour sa propre survie.

C'est pour ça que, malgré la difficulté qu'il a à se mouvoir et à parler, il lui demande ce qui a bien pu lui passer par la tête, ses yeux fiévreux s'éclaircissant rapidement. Il tient fermement sa baguette d'une main — une menace qu'il ne prend même pas la peine de déguiser —, chancelle sur ses pieds mais garde un regard férocement enfoncé dans celui de la dénommée Dora. Elle s'approche de lui comme si il était la proie; mais confronté à sa propre mortalité, Rolf n'a jamais été autre chose qu'un loup. Ces derniers mois abandonné à la solitude, ces derniers mois où il a été réduit à certaines choses pour survivre l'ont rendu non pas fort, mais dur fait d'un bois qui ferait soupirer de fierté son grand-père. « Parce que je vous ai blessé, » dit-elle, et il ne peut pas s'empêcher d'arquer un sourcil dubitatif. Ça n'a aucun sens, et ça se lit sur le visage d'un Rolf qui est persuadé de n'avoir jamais croisé cette femme de toute sa vie. « Parce que vous étiez vraiment mal en point. » Ça ne suffit pas. Froncement de sourcils de la part de Scamander. « Parce qu’on ne m’a jamais aidée, moi. »
Ah, les voilà: les bons sentiments. La fièvre le rend tant hargneux que haineux. Il aimerait lui montrer ses blessures encore brûlantes et ses cicatrices encore fraîches; lui lancer à la gueule les plaies de son coeur et le fiel dans sa gorge; à cette gamine impertinente, il aimerait lui dire que personne ne l'a jamais aidé non plus et que ce n'est pas une fille dans son genre, au fin fond d'une forêt indiscernable, qui va y changer quoique ce soit. Si elle continue comme ça, elle n'aura plus besoin d'aide, une fois six pieds sous terre. « Et parce que … Ne sommes-nous pas tous humains ? On ne devrait pas s’entretuer … Se regarder mourir sans rien faire … » Sourire ironique qui grince sur la lippe de Scamander; il détourne presque pudiquement le regard alors que Dora baisse le sien. Comme si il ne pouvait pas supporter de la regarder. Toute cette innocence, toute cette candeur, toute cette simplicité. Il aimerait y croire — vraiment, de tout son coeur, il aimerait y croire. Il aimerait aider son prochain. Il aimerait trouver un blessé et vouloir l'aider — pouvoir l'aider. Rolf Scamander, le petit-fils de Newt, l'aurait fait. Mais aujourd'hui, Rolf a été dépouillé de tout: de son sang, de son nom, de son statut dans la société. Il n'est que Rolf. Et ce Rolf là ne peut pas se laisser aller à ce genre d'espoir.

Alors ce n'est qu'un silence buté qui répond à Dora, et une paire d'yeux fuyants. « Vous ne voulez sûrement pas entendre ce que j’ai à dire, surtout pas des conseils d’une gamine de vingt-et-un ans, mais je pense qu’on devrait bouger. Le jour se lève et les rafleurs ne sont jamais bien loin. » Pris d'un doute, Rolf balaie les alentours d'un regard méfiant, se baissant en même temps qu'elle pour récupérer son propre sac et en passer la moitié sur son épaule. « Enfin … Vous pouvez rester ici, si vous voulez, mais si vous désirez bouger, il vaudrait peut-être mieux que je vous accompagne un moment. Vous n’avez pas l’air de tenir sur vos pieds. » Elle n'a pas tord. Tentativement, Rolf s'essaie à faire un pas et un foutu vertige le prend, noie ses pensées sous une brève vague de douleur, qui disparait aussi vite qu'elle est apparue. Tous ses muscles lui font mal, sa tête le lance et son épaule engourdie ne lui dit rien qui vaille. Il voit du coin de l'oeil Dora faire quelques pas dans sa direction et lui tendre une main secourable. “ Faut vraiment être con, ” lâche-t-il dans un souffle, presque bougon. Faut vraiment être con pour blesser quelqu'un et l'aider quelques heures plus tard. Après une hésitation, il s'en empare et s'aide maladroitement pour la rejoindre, ses pieds comme gourds sur le sol inégal de la forêt. Il lâche rapidement ses doigts — par orgueil et par embarras aussi — mais reste près d'elle alors qu'ils se mettent à cheminer au hasard, sur le point de se laisser tomber sur elle ou de s'appuyer sur son épaule au détour de chaque arbre. “ Est-ce que vous blessez les jeunes hommes perdus dans les bois juste pour les voir à poil et les soigner ensuite? Et les inciter à développer une dépendance pour vous? ” lâche-t-il au milieu de nulle part, en tournant ses yeux céruléens vers elle avec un grand sérieux. Toujours pince-sans-rire, toujours maladroit, toujours bougon: du Rolf tout craché. “ Ça fait longtemps que vous faites... ça? ” dit-il ensuite, faisant plus référence à la fuite qu'aux techniques supposées de flirt questionnables de Dora. Il trébuche un peu en marchant, se rattrape à un arbre; continue à avancer comme si de rien n'était, avec une vive grimace de mécontentement. Encore une journée compliquée. Une autre.

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