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Tag unbrpourrolfie sur EXCIDIUM DgxnSujet: (march 2003) rolfie#3 — LEAVE TONIGHT OR LIVE AND DIE THIS WAY. (w/fluff)
Rolf Scamander

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Rechercher dans: Trésors rpgiques   Tag unbrpourrolfie sur EXCIDIUM Nonew12Sujet: (march 2003) rolfie#3 — LEAVE TONIGHT OR LIVE AND DIE THIS WAY. (w/fluff)    Tag unbrpourrolfie sur EXCIDIUM EmptyVen 3 Juin 2016 - 2:49
luna lovegoodI keep thinking about this river somewhere, with the water moving really fast. And these two people in the water, trying to hold onto each other, holding on as hard as they can, but in the end it's just too much. The current's too strong. They've got to let go, drift apart. That's how it is with us. It's a shame, Kath, because we've loved each other all our lives. But in the end, we can't stay together forever.
Ils se sont endormis avec la musique allumée.
Rolf ne sait pas pourquoi ça compte, mais ça compte. Quand il revient à la conscience, quelques heures seulement après avoir déposé la tête sur le pull enroulé qui leur sert d'oreiller, il ne peut s'empêcher de se dire: on va finir par tuer cette batterie.
Mais il y a quelque chose d'agréable, à se réveiller avec de la musique. Darling, darling, stand by me, chantonne doucement Ben E. King au-dessus du grésillement léger du lecteur, le casque abandonné quelque part dans la tente imposante ne s'arrêtant pas de servir d'enceintes. Ça a beaucoup amusé Marie, quand il s'est mis en tête d'améliorer le lecteur. Ça lui a pris plusieurs heures, beaucoup d'essais ratés et il a failli griller complètement le lecteur de cassettes à plusieurs reprises (il faut dire qu'elle l'empêchait un peu de se concentrer) (non, vraiment). Mais maintenant, le lecteur peut jouer une même cassette on repeat avec seulement un temps d'attente ridicule entre chaque lecture; le volume du casque est plus conséquent et il a gravé le prénom de Marie sous la boîte de lecture. Mais ça, elle ne le sait pas.
Bref. Il faut qu'il arrête de penser à ce foutu lecteur. Oh stand by me, won't you stand now, oh, stand / Stand by me. Papillonnant difficilement des paupières, les yeux douloureux du manque de sommeil, il tourne lentement la tête jusqu'à ce que son nez se niche dans les cheveux blonds de Marie qui dort toujours paisiblement, son nez blotti dans son cou, son bras passé autour de son torse. Elle a l'air tellement fragile, quand elle dort. Il dépose machinalement un baiser sur son front en se détachant lentement, avec toute la lenteur et la délicatesse du monde: soulevant son bras en faisant attention à ne pas lui tordre l'épaule, délogeant doucement la sienne de celle de Marie, la faisant rouler avec douceur sur le côté; et dans son sommeil, elle marmonne, elle soupire, elle se laisse faire et il ne peut s'empêcher de sourire, très légèrement, se sentant stupide mais à la fois tellement... bien.
Il sait pourtant que toutes les bonnes choses ont une fin. Que ça, que eux, ça a une fin. C'est stipulé dans le contrat. Elle lui a dit qu'elle va devoir partir, à la fin de la semaine. Que cette idylle — parce que ce n'est que ça, n'est-ce pas? — a une date de péremption.
Et cette date, c'est aujourd'hui.

Il y a plein de choses qu'il a envie de faire. Il a envie de rester contre elle et de l'écouter respirer, de l'écouter rêver, de l'écouter dormir. Il a envie d'embrasser son visage jusqu'à ce qu'elle se réveille en grognant légèrement. Il a envie de la supplier de rester. Il a envie de la supplier de le prendre avec lui. Il a envie de fermer les yeux jusqu'à ce qu'elle soit loin. Peut-être que ça fera moins mal.
Mais Rolf ne fait rien de tout ça. Il n'en a pas le courage ou il n'en a pas envie. Pas maintenant, ni jamais. Il ne sait pas trop. Alors il se détache doucement, avec délicatesse, et se redresse à moitié sur le lit en repoussant l'épaisse couverture en laine pour la remettre sur elle, et il s'apprête à se lever quand la main de Marie se lève et s'abat sur son avant-bras. Ses doigts s'enfoncent dans sa chair et ça fait un peu mal, mais pas vraiment. Rolf tourne la tête. Elle le regarde, et elle a les paupières qui ont du mal à se décoller comme les siennes, et elle est à moitié endormie même si quelque chose comme de l'appréhension (non: de la peur) froisse les jolis traits de son visage. Ses yeux sont écarquillés. “ Rolf? ” lâche-t-elle du bout des lèvres. “ Marie. I'm not going anywhere, ” fait doucement Scamander, se penchant vers elle jusqu'à ce que la main de la française se défasse de son bras pour remonter jusqu'à son épaule, son dos, sa nuque. Elle ferme un instant les yeux.
Rolf n'a envie d'aller nulle part. Il veut juste rester ici, pour toujours. Dans ses bras, dans ses pensées, contre ses lèvres, dans cette tente juchée au milieu de nulle part. Il a envie d'oublier le monde qui agite tous leurs gestes, toutes leurs pensées, qui régit leurs vies. Il a juste envie de se serrer contre son flanc et de baiser ses lèvres jusqu'à ce qu'elle oublie, elle aussi, qu'ils ont responsabilités et devoirs qui les attendent ailleurs.
Il ne va nulle part, non.
Pas si elle veut encore de lui, quelque part, dans n'importe quel univers.
Pas sans elle.

Il se laisse attirer par elle jusqu'à venir embrasser très légèrement ses lèvres. “ I'm not going anywhere, ” y répète-t-il comme un secret ou une prière. “ I'm not going anywhere, ” dit-il encore, quand elle passe son bras dans sa nuque, quand elle le serre contre lui et qu'il niche son visage dans le creux de son cou, se laisse envelopper par son étreinte, son odeur, sa chaleur, sa présence. “ I'm not going anywhere.
Darling, darling, stand by me.




Il s'est absenté qu'une poignée d'heures, à peine. Il a insisté pour qu'elle reste dans la tente et qu'elle s'y repose. Je n'aurais pas envie de te rendre à tes copains toute cassée et toute fatiguée, lui a-t-il dit avec un sourire presque suffisant qui l'a fait s'étrangler tant d'exaspération que d'amusement. Mais elle l'a laissé y aller.
Ils se trouvent dans un petit coin reculé de la civilisation, et il lui a fallu deux heures pour marcher jusqu'au village moldu le plus proche. Rolf évite d'utiliser la magie. Il pourrait, pourtant. Mais c'est juste que... ça lui fait peur. Il ne veut pas qu'on les retrouve. Il veut juste prétendre. Juste prétendre qu'ils sont seuls au monde, les deux personnes les plus normales du monde, les deux personnes qui n'ont besoin de rien si ce n'est de l'autre.
Ils ont quand même besoin de nourriture, et Rolf est revenu avec deux sacs en plastique pleins de conserves, petits gâteaux, bocaux, un peu de fruits aussi (c'est nettement plus simple de dupliquer des billets moldus ou de rendre les caissiers confus que de voler; leçon durement apprise et difficilement appliquée par Rolf). Une cigarette coincée entre les lèvres, il est en train d'entrenenir le petit feu qu'il a démarré il y a quelques minutes du bout d'une branche en bois, sans conviction aucune, regardant les flammes et se perdant dans les crépitements intermittents qui viennent briser le silence environnement. Il est complètement absorbé par la contemplation de ce qui va être le réchaud de leur petit-déjeuner de fortune, jetant parfois un coup d'oeil au livre (Alice, évidemment) qu'il tient dans l'autre main, si bien qu'il n'entend pas la fermeture éclair de la tente s'ouvrir et tourne brusquement la tête seulement quand la silhouette entière de Marie se détache dans le paysage.
Rolf est un peu crispé, un peu méfiant jusqu'à croiser son regard. Il sourit. “ Tu vois que t'avais besoin de te reposer, ” dit-il simplement, toujours avec cette légère risette en coin un rien canaille, celle d'un garçon apparemment fier de lui.
Il aurait préféré lézarder avec elle dans la tente, décrète-t-il. Se serrer auprès d'elle, passer un bras autour de ses épaules, dessiner des arabesques connues de lui seul dans son dos. Mais il avait besoin de temps pour réfléchir, seul, et il sait que elle aussi.
Dernier jour. Dernier jour. Dernier jour.
Il n'arrête pas d'y penser.
Il a envie d'en parler.
De lui dire de rester.
De partir.
De le laisser.
De l'emmener avec elle.
De le rassurer.
De ne rien dire.

Il ne sait pas.
Il ne sait pas ce qu'il veut réellement et ça le tue.

Alors il se concentre sur ça. Sur eux.
Sur le feu qui crépite doucement. Sur le livre dans sa main aux pages cornées et un peu jaunies, qu'il a déjà lu trois fois mais qu'il redécouvre encore et toujours. Sur le paysage anglais qui s'étend autour d'eux, imperturbable à leurs soucis: les lointaines collines et les lointains champs, les bruissements de la forêt, la hauteur des arbres, l'inconfort du rocher sur lequel il est juché. Sur le fait qu'elle porte le pull qu'il portait au cottage de Saint Michael, et qu'il est troué au niveau du coude, et qu'il est trop grand pour elle et qu'il ne voit que le bout de ses doigts. Sur le fait qu'elle a toujours ce visage froissé de fatigue, même si il sait qu'elle n'a pas dormi lors de son absence.
Elle préparait ses affaires? Pour partir? Pour s'éloigner de lui? Pour l'abandonner? Pour le prendre avec elle?
Non. Non.
Il ne doit pas penser à ça. Il n'a pas le droit. C'est son choix, c'est sa vie, c'est son devoir.
Rolf détourne les yeux, le bout de ses oreilles un peu rouge. Il repose doucement le livre, continue de tâter les morceaux du bois du bout de sa branche, agite les flammes, se focalise sur elle en remontant ses lunettes de lecture du bout de son nez. “ La caissière était étrange, elle avait un zozotement hilarant, dit-il presque dans un souffle. Elle ressemblait à ce genre de gens qu'on ne voit qu'une fois. Elle avait des petits yeux rapprochés pernicieux mais un sourire franc, et presque agréable. Un sacré accent, aussi. Je lui ai dis que j'étais un randonneur venu d'Allemagne et elle m'a cru. Je lui ai parlé de Berlin, du Mur moldu, du Parlement, bref, je sais pas vraiment. Elle n'a jamais quitté le village, tu sais? Diddlebury. Il s'appelle comme ça, le village. On n'a jamais fait un nom plus stupide que Diddlebury. (...) ” Il parle toujours, quand il est nerveux. Il a remarqué ça, avec Marie. Normalement, il s'enfonce dans un silence plus borné encore; mais à coups de à quoi tu penses?, elle a réussi à dompter l'animal reclus.
Il continue, il continue, les phrases se succèdent, les mots se déversent sans s'arrêter alors que ses yeux trop bleus restent résolument fixés sur les flammes jusqu'à ce que Marie s'approche et pose doucement sa main sur son épaule. Il relève les yeux vers elle et la regarde.
Elle est belle, Marie. Comme un orage. Rolf ne sait pas quoi faire, sous son regard, face à cette beauté. Il ne sait jamais comment réagir. Tout ce qu'il sait, c'est qu'avec ses doigts sur son épaule, même à travers l'épaisse chemise qu'il porte, il sent qu'elle aspire un peu de ses doutes, un peu de ses maux.
Je ne vais nulle part, a-t-il envie de lui dire.
Mais toi tu t'en vas.
Il ferme les yeux dans les doigts de Marie se glissent dans ses cheveux blonds fous. “ J'ai rapporté des croissants mais je crois qu'ils sont un peu desséchés, ” lâche-t-il dans un souffle en se laissant aller machinalement contre sa cuisse, apaisé par les doigts de la jeune femme qui glissent toujours entre ses mèches.

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