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Tag unbrpoursauvernotreréputation sur EXCIDIUM DgxnSujet: (march 2003) rolfie#3 — LEAVE TONIGHT OR LIVE AND DIE THIS WAY. (w/fluff)
Luna Lovegood

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Rechercher dans: Trésors rpgiques   Tag unbrpoursauvernotreréputation sur EXCIDIUM Nonew12Sujet: (march 2003) rolfie#3 — LEAVE TONIGHT OR LIVE AND DIE THIS WAY. (w/fluff)    Tag unbrpoursauvernotreréputation sur EXCIDIUM EmptySam 4 Juin 2016 - 18:35
rolf scamander
Because maybe, in a way, we didn't leave it behind nearly as much as we might once have thought. Because somewhere underneath, a part of us stayed like that: fearful of the world around us, and no matter how much we despised ourselves for it - - unable quite to let each other go.

Elle ne savait pas trop combien de temps avait passé, Marie, et à dire vrai, elle s'en fichait complètement. Le nez perdu une nouvelle fois dans le creux de son cou, elle battait la mesure de Stand by me sur son dos, jamais lassée de sentir son cœur battre contre sa peau. En tout cas, maintenant, elle était certaine de battre correctement le rythme. La première fois qu'elle s'était prêtée au jeu, Rolf lui avait clairement demandé si elle n'était en train de lui faire une crise de magie quelconque, tant son sens du rythme était désordonné et grotesque. Empruntant un masque sombre, elle l'avait fixé le plus sérieusement du monde une longue, très longue, minute (sa façon à elle d'éprouver un quelconque sentiment de vexation) avant d'éclater de rire, lorsqu'il s'était mit à balbutier excuse sur excuse. Elle s'était contentée de rire avant de le provoquer franchement, le mettant au défi de faire mieux qu'elle, de respecter scrupuleusement le rythme qu'imposait le lecteur de cassette. Et il l'avait fait. Juste d'une façon très différente de la sienne. Un mouvement et après lui avoir embrassé une dernière fois le front, Scamander s'était extirpé du lit de fortune pour se préparer, bien décidé à se rendre seul dans le village moldu le plus proche. Qui était à des kilomètres d'ici. La sorcière lui avait demandé s'il ne voulait pas qu'elle l'accompagne : quitte à ne pas se rapprocher le plus possible dudit village par transplanage, autant avoir de la compagnie en chemin. Je n'aurais pas envie de te rendre à tes copains toute cassée et toute fatiguée. Marie s'était contenté de sourire et de lever les yeux au ciel, rabattant la couverture par-dessus sa tête pour ne pas subir plus longtemps l'air suffisant qu'il affichait alors. Le sourire avait continué de marquer ses lèvres et à lui faire mal aux joues, jusqu'à ce qu'elle l'entende annoncer son heure de retour et quitter la tente. Sourire, sourire, sour… Son cœur se tordit dans sa poitrine dès l'instant où le bruit de ses pas se perdit dans la distance. Elle ne savait pas trop combien de temps avait passé jusqu'à maintenant, Marie, et pour tout dire, elle ne s'en fichait plus entièrement. Inspire. Expire. Rolf venait tout juste de recommencer à fuir.

DAY 3. LIVERPOOL ; 7:49 A.M.
Elle ne savait pas pourquoi elle avait choisi cette ville pour destination finale de leurs transplanages successifs. Elle ne savait pas trop pourquoi elle agissait ainsi depuis deux jours, comme si la guerre entre le gouvernement du Magister et les Insurgés n'était rien de plus qu'un abominable cauchemar. Elle ne savait pas trop pourquoi elle agissait ainsi depuis qu'elle était avec lui. Tout ce qu'elle réussissait à appréhender, c'était son regard azuré (qu'elle sentait se poser sur elle sitôt qu'elle le cherchait) et les différentes aspérités qui lui parcouraient les mains (elle avait établi une cartographie très précise de ces dernières en seulement quelques heures, la veille ; avait pointé chaque défaut avec amusement à chaque fois qu'il manquait de faire exploser le lecteur de musique qu'il tentait d'améliorer par la magie). Et ses silences, et ses pensées, et les rares anecdotes qu'il voulait bien partagé avec elle. C'était sans doute parce qu'elle découvrait un nouveau Rolf Scamander d'heure en heure, de jour en jour, qu'elle agissait ainsi, comme avant. Qu'elle renvoyait la logique de Marie aux oubliettes et laissait la nature spontanée de Luna, sa véritable nature, reprendre un peu de ses droits. En silence. Toujours en silence… « Hey ! Vous ! Qu'est-c'qu'vous fichez ici ? » Marie grimaça avant de se retourner vers le docker qui venait tout juste les apostropher de son accent terrible. « Nous cherchons le musée des… Batailles ? » Au regard du moldu, elle sut qu'une erreur de prononciation avait été commise. Ou bien qu'il s'appelait Bataille et pensait se faire insulter par une parfaite inconnue. Pire ! Il était en train de faire une crise cardiaque. Paniquée, elle jeta un regard troublé en direction de Scamander, espérant de tout cœur que lui saurait quoi faire, quoi dire – après tout c'était lui l'expert en musique, non ? Son visage était complètement fermé. « On doit courir ? », le questionna-t-elle dans un murmure et plutôt que de lui répondre, il lui attrapa la main pour l'entraîner dans son sillage et prendre la fuite, relâchant cette dernière quelques mètres plus loin pour leur laisser plus de marge de manœuvre à tous les deux. Elle ne sut pas trop quand ils s'arrêtèrent de courir : si c'était parce qu'ils avaient dépassé depuis longtemps les frontières de la zone portuaire ou si c'était parce qu'un terrible point de côté lui martelait douloureusement les côtes. Tout ce qu'elle réussit à faire une fois son souffle retrouvé fut d'éclater de rire, de cette même esclaffe ridicule qui avaient souvent poussé les autres insurgés à la comparer avec une dinde les rares fois où elle se laissait aller. Devant la mine déconfite du sorcier, elle se contenta de hausser les épaules. « Ça change des Rafleurs, tu ne trouves pas ? »


Les lettres se mélangeaient et les mots devenaient parfaitement incompréhensibles : elle avait passé la première heure à étudier quelques chapitres du seul grimoire qu'elle avait apporté avec elle avant de se volatiliser du camp de Giupure pour la semaine. Bien qu'elle l'ait déjà lu et relu ces derniers temps, en long, en large et en travers, Hogwarts : a history était un ouvrage bien trop conséquent pour qu'il puisse lui révéler de nouveaux secrets sur le moment. Les paroles se confondaient et les notes s'entremêlaient : la seconde heure, elle s'était régulièrement demandé si c'était toujours Ben E. King qui continuait de s'élever depuis le casque du lecteur de cassettes. Debout, assise, allongée, elle trompait les secondes et les minutes pour ne penser au fait qu'elle devait bientôt partir. Pour ne pas donner plus de consistance à ses pensées les plus sensées. Repousser l'échéance lui permettait d'ignorer la réalité : celle où elle ne demanderait pas à Rolf Scamander de la suivre.

DAY 3. LIVERPOOL, 7:02 P.M.
L'hiver se retirait pour laisser place aux premières esquisses du printemps et si l'air avait beau être frais, il n'était pas glacial pour autant. Dans la main gauche, un pot et dans la droite, une cuillère en plastique : Marie dégustait avec délice le dessert glacé tout en continuant de marcher. « Tu avais raison. On s'habitue vite au chimique.Et toi, tu devrais regarder devant toi : tu arrives à la fin de la corniche. » Elle haussa un sourcil, fit demi-tour sur elle-même pour donner le change. Marie marchait maintenant à reculons sur le petit muret clôturant l'espace qu'ils avaient investi juste après le dîner. « Je préfère quand même la glace aux sauces.Il y a des marches juste après la corniche. » Elle s'empara d'une nouvelle cuillerée de glace avant de la fourrer dans sa bouche et, pour mieux en savourer l'étrange goût de la vanille, elle ferma résolument les yeux. Marie marchait désormais sur un muret avec des marches au bout, à reculons et les paupières closes. « C'est ridicule, je ne savais même pas qu'une personne normale était capable de faire ça.J'aurais peut-être préféré celle nappée de caramel.Tu te moques de moi, c'est ça ?Leur chocolat est vraiment bizarre.Marie...Et la fraise ? Je n'ose même pas imaginer le goût que ça doit être.Marie ?Comment les moldus font pour y mettre de la fraise...Marie ?!... alors que ce n'est même pas la saiso... » Et Marie chuta, comme l'avait prédit Scamander. Pourtant, seul le pot de crème glacée à moitié vide termina sa course tout en bas des marches dans un bruit sourd. Sourire aux lèvres, paupières toujours closes, Marie tenait en équilibre : pieds sur la corniche en briques rouges et le reste du corps dans les bras de Rolf, seul un réflexe naturel l'avait poussée à passer le bras autour de ses épaules. « Et tu essayais de prouver quoi exactement ?Que je ne marche pas aux côtés de quelqu'un qui me laisserait tomber aussi facilement. »


Marie était sortie de la tente lorsqu'une odeur de feu de bois vint lui titiller les narines. Passant rapidement le pull qui leur avait servi d'oreiller la nuit dernière pour ne pas geler une fois dehors, elle eut à peine le temps de lui rendre son sourire et d'assimiler les sacs plastiques qu'il avait ramené que déjà, il se mettait à parler. Parler, parler, parler, sans discontinuer. Il parlait toujours beaucoup lorsque des Joncheruines lui parasitaient la tête. Cherchant à capter son regard au-travers de ses lunettes de lecture, Marie porta une main légère et recouverte par la manche en laine pour attirer franchement son attention sur elle. Au-travers des verres, le regard azuré de Rolf était tout aussi assombri que quelques jours auparavant. Lorsqu'elle l'avait vu abandonné dans la petite cuisine du cottage. Ses mains se perdirent alors dans sa chevelure ébouriffée et ses doigts allèrent entremêler un peu plus les mèches blondes : elle détestait le voir fuir. Sa gorge se serra lorsqu'elle le vit fermer les yeux au passage de son index par-dessus la cicatrice qui lui marquait l'arrière de la tête : elle savait exactement quel tiroir avait ainsi marqué à vie le cuir chevelu du sorcier. Le tiroir du haut de la commode jaune de sa chambre d'enfance. Brusquement, le secret au bout de la langue, elle entrouvrit les lèvres pour balbutier une première excuse pour les refermer tout aussi tôt.  « J'ai rapporté des croissants mais je crois qu'ils sont un peu desséchés. » Et la vérité s'envola, retourna se nicher dans les tréfonds de sa conscience, tout aussi rapidement qu'elle était venue. Marie observa sur les deux sacs plastiques posés à même le sol durant plusieurs secondes avant de lui embrasser la tempe, s'éloignant pour récupérer les-dits croissants.

Retournant à ses côtés, elle fit rouler le sachet en papier entre ses doigts et prit place à même le sol, reposant allègrement son bras gauche contre la jambe de Rolf. L'ancien tatouage rebut ne l'avait pas élancé de la semaine. Pas une seule fois. « Quand j'étais petite, je voyageais beaucoup. » Sa main ouvrit aveuglément le sac pour en sortir une première viennoiserie, le regard résolument tourné vers les flammes, coupant en deux cette dernière par-dessus l'emballage pour ne pas éparpiller des miettes partout sur le sol. Ils n'étaient pas de première fraîcheur, c'était vrai, mais elle n'y voyait aucun inconvénient : ce n'était pas comme si les rebelles avaient installé une boulangerie dans chaque camp établis par la Résistance. « Et un jour, je me suis retrouvée à ne plus voyager du tout. Ça a duré deux ans. Je n'en pensais pas grand chose à l'époque mais... Aujourd'hui, me souvenir de cette période me rend triste. Diddlebury doit paraître bien triste pour cette caissière. » Aujourd'hui, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que rester deux années durant à Loutry avait considérablement fragilisé les deux Lovegood qui étaient resté en vie. Marie était triste pour la caissière de Diddlebury, tentait de se convaincre que c'était le sort de la caissière qui la rendait aussi morose. Elle tendit l'un des deux morceaux de la viennoiserie à Rolf et, une fois qu'il lui eut retiré sa part des mains, elle passa doucement son bras par-dessous sa jambe pour l'attirer contre elle, étreignant férocement son genou pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas encore partie, qu'elle était toujours à côté de lui. Qu'elle n'en avait pas fini avec lui. 

DAY 3. CAMPAGNE DU DEVON, 11:26 P.M. 
Elle n'avait aucun sens du rythme. C'est ce qu'elle se dit, Marie, en sentant les phalanges de Rolf battre des accords bien précis de la chanson de Ben E. King contre les lettres inscrites sur son tee-shirt, celui qu'elle lui avait dérobé pour la nuit. Newton Scamanader sucks semblait faire une très bonne batterie de fortune pour Rolf. Liverpool était une grande ville, pleines de surprises, mais elle ne leur avait pas permis de trouver un endroit assez serein pour un campement pour la nuit. De nouveau, elle les avait faits de nombreuses fois transplaner pour quitter la géographie citadine du nord-ouest de l'Angleterre. Après leur dernier arrêt, ils avaient marché presque une heure pour s'éloigner le plus possible des traces de magie qu'elle avait semé en les faisant atterrir au beau milieu de ce coin de campagne du Devon. Ils étaient prêts à s'endormir lorsque la sorcière s'était mise à tapoter frénétiquement l'arrière du crâne de Rolf pour, croyait-elle dur comme fer, suivre les enchaînements du lecteur-cassettes amélioré. « Je ne suis pas certaine de vraiment voir la différence entre ta version et la mienne. », avait-elle lâché une fois la chanson terminée et la paume de Rolf immobilisée contre son coeur. Même dans l'obscurité, elle put voir son sourcil s'arquer. « D'accord, j'ai de l'avance mais pas tant que ça. » La musique se remit à se jouer. Marie ne put réprimer son sourire lorsqu'elle le sentit l'attirer lentement, silencieusement, contre lui. Il s'envola pourtant, ce rictus mi-amusé mi-moqueur, lorsqu'il se mit à l'embrasser. Elle mit alors toute son attention au service du nouveau but qu'elle s'était fixée : synchroniser ses lèvres avec celles de Rolf pour imprégner l'air de stand by me dans toutes les fibres de son corps.


L'insurgée ne savait pas quoi lui dire. On l'attendait là-bas, elle avait des documents à décrypter, à analyser, à apprendre. Elle avait des gens à retrouver, à aider, à soutenir. Elle avait un idéal à atteindre, un idéal qu'elle avait besoin de voir se réaliser. Pour effacer les horreurs perpétrées par un seul sorcier et ses sbires. Pour ne plus se faire traquer, pour récupérer ce qu'on lui avait prit tant d'années auparavant sans qu'elle ne puisse le voir venir. Pour oublier les mois, les années, qu'elle avait passé enfermée, à vivre loin de son existence. Pour oublier que son père était parti sans jamais lui dire au revoir, aussi. Elle lui avait dit qu'elle ne pouvait abandonner ce pour quoi elle se battait depuis tant d'années. Mais elle ne lui avait pas dit que c'était pour ses amis qu'elle partait ; que c'était aussi pour lui qu'elle retournait à sa vie d'insurgée. Ce n'était pas parce qu'elle ne voulait pas de lui qu'elle ne lui proposerait pas de venir... c'était parce qu'elle savait que les semaines à venir détermineraient la voie qu'emprunterait désormais la guerre. Elles aboutiraient soir sur une victoire... soit sur leur ultime échec. La sorcière ne lui proposait pas de les rejoindre maintenant par pur égoïsme. Elle ne supporterait pas de le perdre maintenant. Elle sentait qu'il la pensait déjà partie.  Pourtant, elle était encore avec lui, là, tout de suite. Elle n'était pas encore partie. La question s'aventura dans les airs sans même qu'elle ne cherche à la retenir. « À quoi tu penses ? », et en attendant sa réponse, elle attrapa le bras libre de Scamander pour le passer autour de ses épaules et aller se lover contre son flanc. Marie croqua dans sa moitié de croissant plus par réflexe que par réelle envie de manger : la bouchée avait un goût fade et une désagréable saveur d'inachevé.

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