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sujet; Juno ♦ you shouldn't have to sell your soul |
| Juno Ava Saitō feat Yun Eun Hye • Bouh
| ENSLAVED • Inventé
• nom complet ; Juno Ava Saitō. Juno, c'était une fière matrone de la mythologie greco-romaine, épouse légitime et bafouée du Roi des Dieux, dont l'humeur inconstante chargeait le ciel de nuages obscurs et menaçants. Le principal qualificatif qui lui est attribué est jalousie. J'aurais plutôt dit dualité. Son statut de déesse du mariage l'enferrait pour toujours à un coureur de jupons qui l'affichait aux yeux du monde entier, sans possibilité de dire non, t'arrêtes tes conneries. Déesse du mariage, pas du divorce, vous comprenez. Alors, imaginez son quotidien : son réveil entre les bras de Jupiter, faire bonne figure en entendant ses derniers exploits et aller poutrer de la blondasse. Alterner la joie, la tristesse et la colère. Nul doute qu'elle était lunatique. Où je veux en venir ? Je ne sais pas si ma mère a songé à tout cela en me donnant ce prénom (de toute façon, ce serait pas crédible, vous imaginez, un peu : « Chouette ! Elle sera cocue ! ») mais elle l'a bien choisi. Je ne suis pas la Reine des Dieux. Mais comme elle, faut pas me faire chier. • surnom(s) ; Juno, je pense que c'est assez court. Ma mère m'appelait ma puce, ma chouquette et autres petits trucs mièvres. Pour feu mon frère, j'étais cette grosse biatch. Et c'était pas faux. (ou Dark Junious selon Liam ) • naissance ; J'ai poussé mon premier cri le 24 octobre 1976 à Manchester, après neuf mois à rudoyer ma pauvre maman de l'intérieur. Paraît que j'ai flanqué une droite au docteur quand il m'a extraite. • ascendance ; Je suis une pauvreuh pauvre pauvre petite sang-de-bourbe. Tant de tristesse dans ce destin sordide... • camp ; Le pire, c'est que je suis une Rebut. Mais mon maître a pas mal raqué pour m'avoir alors j'en suis presque fière. Ouais, ouais, une fois Rebut, on cherche une petite once de fierté un petit peu partout. Enfin, surtout moi. • métier ; Esclave à temps complet, payée zéro gallion de l'heure (et même pas une mornille, quoi !) Quand je pense que ma mère se plaignait de son boulot de femme de ménage... • réputation ; À Poudlard, j'étais une adorable gamine transparente, fantômatique, ignorée, qui avait gonflé les rangs des Gryffondor. Nicephore, un gros félin de presque dix kilos, mon écharpe de satin rayée rouge et or et naïvement nommée « Mon écharpe préférée » et des sachets de patacitrouille composaient ma meute. L'asociabilité a tendance à empêcher la popularité de vous couvrir d'amis. Des gens me bousculaient et faisaient : « Attends, Jack, j'crois que j'ai marché sur un chien ! Y'a le droit aux chiens à Poudlard ? Non ? Bah, merde, alors, sur quoi j'ai buté ? » Et puis, la bataille de Poudlard a marqué un tournant décisif dans la perception des autres à mon égard. On m'a remarquée – enfin, surtout les Mangemorts. Et je l'ai payé en devenant bonniche. Je vous le dis : avoir le beurre et l'argent du beurre, c'est pas possible. • état civil ; Célibataire, libre comme l'air... Oh, attendez. • rang social ; C'est avec une joie immense que je l'annonce : Rebut. • particularité(s) ; L'empathie a ses avantages. Je suis certaine que c'est grâce à elle que mon prix a monté lors des Enchères. Mais autant le dire clairement, j'aurais préféré être Legilimens ; lire dans les pensées, et surtout pouvoir le faire quand on le souhaite, donne encore plus d'avantages aux sorciers. Jusqu'à la maîtrise de mon don, ma tête menaçait d'exploser chaque heure de chaque jour. J'étais baladée d'une émotion à une autre, j'avais la sensation de ne jamais être moi-même. Qu'est-ce que je ressentais vraiment ? Je n'en avais aucune idée. Le monde portait sur moi une influence que je trouvais malsaine. Finalement, j'avais raison. Le monde est malsain. • patronus ; Un blaireau. • épouvantard ; Je l'ai découvert lors des cours de Défense Contre les Forces du Mal, à l'image de nombreux sorciers. C'était, tour à tour, le corps sanglant, meurtri, déchiré, des membres de ma famille. Je l'ai finalement revu au cours de la guerre, et je ne sais pas s'il a changé. • risèd ; Pourfendre le crâne de chaque gigolo de l'Élite. Ou les exploser à la batte de baseball. Oh! oui. Quand on reprendra le pouvoir, je proposerai cette discipline pour le Tournoi des Trois Sorciers. • animaux ; Je ne sais pas ce qu'il est advenu de Nicephore, mais j'espère qu'il est encore en vie. Encore libre. • baguette ; Ma baguette... Elle était plutôt petite ; vingt-deux centimètres, en bois de noyer noir, et composée d'un ventricule de cœur de dragon. Le jour où on me l'a remise fait partie de ceux que je ne pourrais jamais oublier. |
The stars have faded away ► Avis sur la situation actuelle :Cinq lignes ? Je vous le résume en trois mots : c'est la merde. Il est vrai que je n'ai jamais été très pacifiste. J'avoue avoir songé de nombreuses fois à tabasser telle ou telle personne pour une raison complètement futile, mais cette violence n'a jamais dépassé les mots. Alors quand je vois ce que de simples divergences politiques ont engendré, je me demande : « Et si Lord Voldemort avait été bousculé et pris pour un chien à Poudlard, qu'est-ce que ça aurait donné ? » Trop de mes camarades sont tombés au combat. Quant au monde sorcier, qui se disait plus civilisé, évolué que celui des moldus, comment ose-t-il se déchirer pour une question de sang ? La plupart des pays moldus a aboli les castes sociales, l'esclavage. Non, je vous le redis : c'est la merde.. ► Infos en vrac : Fan de patacitrouille et de Boney M. ♪ Ra ra Rasputin, Russia's greatest love machine ♫ • Aime faire la danse du robot, faire le poirier, le lait chaud avant de dormir, imiter les autres, Star Wars, la scène où Dark Vador apprend à Luke qu'il est son père, les pommes frites "bonhomme", Dark Maul. • N'aime pas les chaussettes grenouilles, les vilains Sang-Purs, la tronche de Voldy, le régime politique instauré par Voldy, les fringues que portent Voldy, Voldy Tout-Court, les plats trop épicés, être une Rebut, la Divination, la viande saignante, les serpents. • C'était une élève moyenne, passionnée par l'Histoire de la Magie (mais trop nulle pour retenir les dates). Elle était douée pour les Potions et la Métamorphose, mais c'était un véritable troll en Arithmancie et en Divination • Elle a perdu ses parents dans un accident de voiture peu avant la Bataille de Poudlard • Sa principale qualité ? Sa ténacité. • Son principal défaut ? Son côté un peu beaucoup trop lunatique. Et sa fougue. Et son franc-parler. Ouais, elle a plus de défauts. • Après son passage à Azkaban, Juno a récolté de nombreuses cicatrices dans le dos. • Une rumeur dit qu'au cours de la Bataille, sa colère fut telle qu'elle réussit à tuer un homme avec son pouce. Mais c'est bien qu'une rumeur. Nothing compares to you • pseudo & âge ; Christmas Mama & 16 ans. J'ai été mariée jeune. • comment as-tu trouvé le forum ? Un soir, j'ai vu EXCIDIUM sur Bazzart, j'ai cliqué, je me suis inscrite et voilà. • ton avis, tes suggestions ; Bon, je pinaille mais dans le contexte, vous avez marqué descente au lieu de décente • connexion ; ... en fait, je suis incrustée dans le forum. Sur le header. Sous la robe de Voldy. • quelque chose à ajouter ? Tous les poulpes sont mes amis ! Mais tous mes amis ne sont pas des poulpes !
Dernière édition par Juno Saitō le Jeu 8 Jan 2015 - 19:51, édité 6 fois |
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| Shout, shout, let it aloud
• Cry for the Moon • Petite fille issue de l'étreinte hasardeuse d'un couple profondément épris, Juno n'a connu la haine, le désespoir et la jalousie qu'à partir de cinq ans. Parce qu'au commencement était l'amour. Brut, pur, subit. Un sentiment violent qui avait broyé le cœur d'une Coréenne et d'un Japonais, pour les unir en Angleterre, à l'Angleterre, sous la pluie. Cette passion ardente qu'entretenaient ses parents fut le seul sentiment auquel Juno fut confrontée au cours de sa petite enfance. Puis, vint le temps des tempêtes. À sa fenêtre, du haut de sa tour d'ivoire, le ciel s'étendait dans des teintes opalines brodées de dentelles nuageuses. Juno le scrutait tous les matins, poupée collée sous le menton, front collé sur la vitre glaciale. Mais une fois passée la porte, dans la rue bondée, ces broderies se gonflaient, se noircissaient, se déchiraient. Une averse d'émotions s'abattit sur le parapluie rouge qui abritait la mère et son enfant sur le chemin de l'école. Haine. « Rends-moi mon doudou, Steve ! » Tristesse. « Madâââââme ! Steve m'a volé mon doudou... » Jalousie. « J'ai plus de soldats que toi, de toute façon ! ! » Honte. « Je... Je crois que je l'ai cassé... » Crainte. « Tu crois qu'il va m'en vouloir ? » Dans le coin de sa classe moldue, entre le mur jaune vif et les petites tables blanches constellées de peinture, Juno se recroquevillait ; en pleurant, en grondant, en riant, cruellement ballottée d'une émotion à une autre comme un marin tombé à l'eau, noyée sous les vagues de désespoir, de colère et de joie des autres enfants. Le véritable sentiment qui l'animait émergeait de temps à autre avec le ressac. Juno avait peur. Son âme la striait de part en part comme on larde un cochon, et elle saignait de l'intérieur, et elle se demandait : « Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? » Le jugement tomba comme un couperet, comme une guillotine mal aiguisée : « Votre fille..., commença l'institutrice avec un sourire crispé. Votre fille a quelques difficultés d'adaptation.— D'adaptation ? répéta son père d'une voix blanche. Est-ce à cause de la langue ? Nous faisons tout pour parler correctement anglais à la maison, mais ma femme a tendance à lui raconter des histoires en coréen pour l'endormir... » D'un geste vif, Juno enfonça son petit bonnet de laine prune sur sa chevelure de jais. La honte lui faisait courber la tête. En tant qu'aînée de sa petite famille, elle se devait d'être digne, de montrer l'exemple, même du haut de ses cinq ans ; mais lentement bercé dans les bras de sa mère, Priam la toisait de ses fins yeux noirs et accusateurs. Son comportement avait été honteux, honteux, honteux. « Juno semble être une enfant assez perturbée, céda finalement la femme dans un long soupir. » Le petit bonnet de laine prune lui descendait maintenant jusqu'au nez. La fillette aurait aimé qu'il soit plus grand pour cacher entièrment son visage. Ne plus voir les yeux de Priam, ne pas avoir aperçu le regard interloqué, échangé par ses parents à cette nouvelle. Tout son être arrivait à capter la surprise et l'effroi qu'elle avait amenée. « Perturbée. C'est-à-dire ? interrogea doucement sa mère — Je ne suis pas médecin, prévint l'institutrice en secouant les mains face à eux. Mais Juno montre des signes de... de... de... démence. Je ne sais pas comment dire ça. Elle a passé toute la journée dans le coin de la classe. Et elle pleurait, ensuite, elle riait, et elle recommençait à pleurer. Certains enfants ont eu peur de son comportement. » Juno n'arrivait plus à savoir si la peine et la crainte qu'elle ressentait venait d'elle ou de ses parents. La gamine sentit la main de sa mère dans son dos. Ses doigts minces décrivirent des cercles, enroulèrent ses épais cheveux noirs, caressèrent ses épaules tremblantes. « Je vois, déclara son père. » Mais Juno savait qu'il ne voyait rien du tout. * * * Un assassinat. À sa fenêtre, du haut de sa tour d'ivoire, le sang de sa fierté s'étendait avec lenteur sur le bleu du ciel éploré. Ses larmes translucides martelaient les rues désertes de Londres. Juno scrutait la fin du jour de ses yeux rougis, cartable collé sous le menton, joues humides collées sur la vitre glaciale. C'était mieux comme ça. Quand la chaleur du soleil laissait place à la froideur de la lune. Elle avait retrouvé la vie dans la mort de la lumière, dans les ténèbres de sa chambre d'enfant. Elle avait tant pleuré sur le chemin du retour que tout sentiment avait quitté son corps aride et maintenant, elle se sentait vide mais apaisée. La solitude la ressuscitait. Oui. C'était mieux comme ça. Six ans plus tard, assise face au coucher du soleil, à la même place, elle caressait la lourde enveloppe portant le sceau de Poudlard, un rictus triomphant sur ses lèvres peu habituées à sourire. • Nothing here will be the same • Un mauvais pressentiment ? Ou juste l'appréhension des autres ?Ses mains graciles se crispèrent sur sa baguette jusqu'à s'en faire blanchir les phalanges. Vingt-deux centimètres, bois de noyer noir, ventricule de cœur de dragon. Sa plus fidèle amie. Nicephore, ce bon gros Nicephore, avait fui Poudlard depuis déjà plusieurs mois, chassé par l'atmosphère lugubre d'une guerre pressentie, chassé par une Juno incapable d'expliquer ses sautes d'humeur. Elle ne souhaitait pas connaître l'emplacement de sa nouvelle maison. Le fait qu'il soit en vie suffisait à lui arracher un nouveau rictus de triomphe. Cette image de Nicephore, gambadant joyeusement dans des étendues sauvages d'herbe verte et grasse, la maintenait dans un état presque second. Ce n'était ni de la joie, ni de la nostalgie. Peut être de l'espoir. Peu importait. Elle allait sûrement mourir ce soir. C'était un sentiment inexplicable, au-delà du troisième œil ou de techniques divinatoires quelconques, ancré au plus profond de son cœur. La jeune fille aperçut son petit frère dans la foule sombre et grouillante de visages pâles – étonnamment, Priam aussi avait hérité de talents magiques, ce qui avait amené Juno à penser qu'un de ses deux parents devait être cracmol. Elle eut envie de le rejoindre, de le prendre dans ses bras tremblants, de pleurer la future pluie de sang annoncée dans la matinée. Juno croyait distinguer le sourire macabre de la Mort derrière chaque élève, chaque professeur, chaque membre de l'Ordre. Et une petite voix lui murmurait insidieusement : « C'est pour ce soir, ma belle, c'est pour ce soir ! » Si Priam vivait, elle acceptait de rendre le tablier. De quitter la scène, de revenir dans les coulisses avec ses parents, avec une dernière révérence enfin digne d'elle. Un doigt d'honneur à Voldemort et sa troupe de guignols. Bien haut, au dessus de sa tête. Que pouvait-elle craindre ? Le massacre de sa famille ? Cette pensée lui arracha un ricanement cynique. Bah ouais, allez-y, il en reste encore deux.. La nuit glissait lentement sur Poudlard tel un linceul brodé de pierreries. « C'est pour ce soir, ma belle, c'est pour ce soir. » La ténacité de la peur ambiante rappela à la jeune fille cet abominable cours de Défense Contre les Forces du Mal où l'épouvantard avait pris l'apparence cauchemardesque de sa mère, de son père et de son frère. Trois visages tuméfiés, trois poitrines sanglantes, six yeux vides, mornes, morts. Il y avait eu un silence terrible. Alors, son cœur avait explosé, son crâne avait explosé. L'alliance de chaque peur de chaque élève était montée en elle d'un seul coup, sans prévenir et Juno avait été submergée. C'était le jour de sa toute première rentrée scolaire multiplié par un million. C'était d'une douleur ineffable. C'était d'une violence incommensurable. Ce jour, elle l'avait gravée dans sa mémoire comme le pire de toute sa misérable vie. Pourtant, à la mort de leurs parents, il n'y eut que Priam qui hurla, pleura, frappa les murs et les meubles à sa portée en baragouinant des regrets, des élucubrations sur l'injustice du monde, des insultes contre les chauffards. Juno demeura contre l'encadrement de la porte, figée par le souvenir de ce cours où elle avait vécu le pire. Elle avait longuement scruté de ses yeux secs son petit frère, agenouillé dans le salon puis, d'une voix égale, elle avait remercié les policiers et refermé la porte sur leur visage surpris. Pas une larme. Pas un cri. La main vigoureuse de Priam se referma sur son épaule frêle, l'arrachant à ses souvenirs funestes. « Tu penses que ça va bien se passer ? lui demanda-t-il d'une voix brisée par l'appréhension — C'est la guerre. Tu penses que les guerres se passent bien ? Quoiqu'il arrive, il y aura des morts. Des deux côtés. Priam, t'es vraiment con, des fois !— Tu penses que ça va bien se passer, pour nous ? rectifia-t-il en fronçant les sourcils » Et, ses yeux assombris par le doute, Juno secoua la tête. Non. « Je suis terrifiée, Priam. avoua-t-elle du bout des lèvres » S'ils étaient nés à Poudlard sous le valeureux blason de Gryffondor, Priam et Juno n'étaient pas les lions les plus féroces et les plus courageux de leur maison.
* * * Courir. Courir sous les éclats de lumière verte, rouge, orange, jaune. De magnifiques feux d'artifice mortels. Une fête gigantesque à la gloire du Magister. À sa victoire. Ignorer les hurlements, les gémissements, les explosions qui mettent les tympans à vif. Patauger dans le sang, se rouler dans la poussière pour échapper à la mort. Tant de cadavres jonchaient le sol du hall... Juno sentit une main sous son pied. Crac. La nausée lui tenailla le ventre. C'était absolument répugnant. Elle sentit la bile lui brûler l'estomac, monter dans sa gorge. Elle se pencha brusquement, mue par une soudaine envie de vomir. Son pied heurta un bras, sa main heurta une tête. « Oh non, non, non, non, non, non, sanglota-t-elle en la retirant précipitemment. » Ses jambes ankylosées refusaient de lui obéir. Elle entendait encore le claquement des mâchoires de Greyback près de son oreille, la mélodie visqueuse des membres déchirés. Jamais elle n'avait couru aussi vite. Au loin, à l'extérieur de Poudlard, la bataille se poursuivait mais l'on entendait les acclamations des Mangemorts, leur chant victorieux résonnant sur les vieilles pierres du château. C'était une défaite cuisante. Voldemort n'était même pas venu. Nul doute qu'il avait su que ses troupes suffisaient à les anéantir. « Jun...o ? » Chuchotement rauque, grave. Ses longs yeux d'émail s'écarquillèrent de surprise. La jeune fille se tourna vers le corps meurtri de Priam, étendu paisiblement près d'une colonne brisée. Le hasard, cruel, l'avait menée à son frère pour son dernier soupir. Pendant un long moment, elle scruta la large tâche rouge dans laquelle il baignait. Ses lèvres charnues tremblèrent. Une larme, deux larmes. « Priam, dit-elle d'une voix lente, comme si elle en doutait. » En une fraction de seconde, elle se trouva à son chevet, à caresser ses cheveux blanchis par la poussière, collés par la sueur et le sang. « J'vais mourir, dit-il avec une telle désinvolture qu'elle frémit. C'est de la magie noire. Pas possible de soigner ça.— Dis pas ça, Priam, supplia-t-elle. » La peur et le désespoir qui se disputait sa raison n'appartenaient pas à son frère. Il était calme ; il souffrait, mais il était calme, serein. Son souffle se faisait moins profond à chaque inspiration, chaque fois que Juno passait sa main fraîche sur son front brûlant. « Si, je le dis : j'vais crever. Je me vide de mon sang et y'a même pas de médicomage. Et tu sais quoi ? J'm'en fous.— Priam...— Juno, j'ai vu la dame en noir au bout du tunnel. Et elle est plutôt sympa, mais elle est vraiment moche aussi. » Elle rit à travers ses larmes. Un éclat de rire brusque, qui fit sursauter son frère. « C'est pas drôle.— C'est nerveux, s'excusa-t-elle dans un murmure. — On se moque pas des gens moches.— Priam, arrête. Je... Je suis censée pleurer, là.— Comme t'aurais dû le faire avec papa et maman. » Le visage de Juno se figea dans l'albâtre. Priam caressa sa joue du bout des doigts, traçant une ligne ensanglantée de son œil à sa mâchoire fine. Le bruit de sortilèges se rapprochait irrémédiablement. « C'est plutôt sympa comme mort, remarqua-t-il entre deux quintes de toux. Vraiment douloureux, mais on peut se faire nos adieux tranquillou.— Ouais.— Ma grande biatch, on se disputait tout le temps dans notre enfance. Et j'ai enfin compris pourquoi. J'étais en colère, tu la ressentais, tu étais en colère, et notre colère gonflait ensemble... L'Empathie, c'est juste mettre de l'huile sur le feu en fait. J'étais vraiment jaloux de ton don et finalement, je me rends compte que c'est vraiment naze de ressentir tout ce que ressentent les autres. Je suis désolé pour tout ce que je t'ai dit, Juno. — Moi aussi, je suis désolée, balbutia-t-elle en reniflant. — T'as été une super grande sœur.— T'a été un super petit frère.— C'est pas vrai mais ça fait plaisir à entendre. » Le couloir s'illumina d'une vive lueur rouge. « Je t'aime.— Je t'aime, grande sœur. » Quand elle lui embrassa la joue, le goût âcre du sang sur ses lèvres lui arracha une grimace. « Promets-moi de pas te faire prendre. » Sans grande conviction, elle hocha la tête avec un sourire ému jusqu'à voir les paupières de Priam se clore sur cette dernière image. Et tandis que les Mangemorts se rapprochaient, Juno reprit sa course effrénée pour survivre. • L'APRÈS • Comptes-rendus sur l'interrogatoire de Juno Saitō« Allez vous faire foutre ! Quoi ? Vous voulez quand même pas un dessin ? » Cri de douleur. Crissement de chaise.« La nuit du 1er au 2 mai, vous avez participé à la Bataille de Poudlard...— Ouais.— Je n'avais pas terminé.— C'est bien. » Bruit d'une claque. Ricanements.« J'avais jamais remarqué à quel point les Mangemorts frappaient comme des filles. Ça, c'est à force d'utiliser la baguette... » Hurlements. Respiration rapide et profonde.« La nuit du 1er au 2 mai, vous avez participé à la Bataille de Poudlard dans les rangs de l'Ordre. Vous avez dit dans un précédent interrogatoire, et je cite vos mots exacts, que vous n'alliez sûrement pas vous battre avec ces petites lopettes de Mangemorts. Confirmez-vous cette citation ?— Blablabla. Ouais, ouais.— Les rapports stipulent que votre frère est mort au cours de la Bataille, et c'est la raison pour laquelle vos propos ont été... "excusés". Mais si vous vous évertuez à vous montrer insolente envers notre Magister...— Magis-quoi ?— Notre Magister Voldemort. » Silence. Éclats de rire. Hurlements de douleur.« Non mais appelez le Fürher, tant que vous y êtes !— Magister est un titre qui lui convient parfaitement. Si nous pouvions continuer...?— Nan. J'en ai ma claque de ces interrogatoires à la con ! J'sais pas où est Harry Potter, et encore moins sa petite bande. J'ai tout perdu. Tout. Alors, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Que je vous invente une destination touristique pour vos vacances avec votre Magister ? La province de Gyeongsang, c'est sympa pour l'été. Maintenant, foutez-moi la paix. » Silence. Hurlements de douleur. Pleurs.« Nous avons peu d'informations sur vos rapports avec l'Ordre. » Soupir.« Oh, putain. » Cri de douleur.« Mais merde ! Je sais rien ! Rien ! J'ai jamais été avec l'Ordre ! Jamais ! J'ai jamais foutu les pieds dans la Salle sur Demande. La seule chose que j'ai faite, c'est me battre à Poudlard.— Pourquoi ?— Pourquoi quoi ? » Hurlements de douleur. Sanglots, respiration haletante.« Pourquoi vous êtes-vous battue à Poudlard si vous n'avez aucun lien avec l'Ordre ?— Mais pour ça, putain ! Vous êtes en train de me torturer, et certains de mes amis sont aussi en train de se faire torturer ! Vous êtes complètement tarés ! Et encore, vous, vous êtes aimable... Le type d'hier a pas arrêté de me traiter de chienne chaque fois que j'ouvrais la bouche. À croire qu'il trouvait ça marrant. J'ai rien à voir avec l'Ordre. Je vous le jure. — Et pensez-vous vraiment que la parole d'une Sang-de-Bourbe a de la valeur ? » Silence. Pleurs. Reniflements.« Vous savez que j'ai rien à voir avec eux, hein ? C'est juste devenu votre petit jeu préféré, hein ?— Nous nous reverrons demain.— Cool ! Passez une bonne soirée ! Et amenez votre collègue demain, il pourra faire son quota d'insultes pour la semaine comme ça. J'ai déjà tellement de chance d'être en vie. » Ricanements. Cri de douleur. Fin de la retranscription magique. • ADJUGÉ. VENDU. • « Juno Ava Saitō. Née-moldue. Ancienne Gryffondor. A participé à la Bataille de Poudlard, pas de rôle majeur au sein de celle-ci, encore moins dans l'Ordre... » Quelques murmures railleurs ébranlèrent la foule ; on perçut une ou deux blagues sur la pureté de son sang, sur son inutilité à la guerre, sur son passé scolaire, sur son apparence frêle et mélancolique. Juno était synonyme de garce, de sale petite Gryffondor, de chienne de Sang-de-bourbe, incapable de se démarquer par des exploits guerriers et souffrant encore de son expérience à Azkaban. « ... possède un don d'Empathie. L'entraînement n'a néanmoins pas pu déterminer son niveau de maîtrise. » Des murmures, encore des murmures, toujours des murmures. Perdue face à cette assemblée qu'elle crut hostile, Juno recula par petits pas en toisant de ses yeux humides les visages fardés des Sangs-Purs, sur lesquels brillait un intérêt soudain. Une main large la repoussa en avant, l'empêcha de fuir dans ses retranchements. Alors, Juno se figea, ses jolis yeux mi-clos sur les jours heureux de son passé ; ses longs cils noirs ombrageant ses pommettes hautes, ses lèvres pleines, closes sur les insultes qu'elle avait inventé dans sa cellule d'Azkaban dans ses rares moments de lucidité, ses poings crispés dans son dos meurtri par les tortures. Une large zébrure se déployait de sa nuque délicate au bas de ses reins, souvenir tenace de son calvaire. La lionne devenue zèbre... Azkaban. Le bélier projeté sur les digues de son âme. La noyade de sentiments. L'épouvantard du cours de Défense contre les Forces de Mal. Sa première rentrée scolaire affrontée chaque jour pendant deux longues années. Jamais elle n'avait été confrontée à des sentiments aussi vifs, aussi longtemps. Mais au lieu de céder à la folie, Juno s'était battue. Elle avait empilé une à une les pierres de sa forteresse mentale. Une à une. Jusqu'à devenir elle-même froide, rugueuse, dure. « Adjugé, vendu. Vous pouvez prendre possession de votre Rebut maintenant. » Des doigts se refermèrent lentement sur ses chaînes magiques. Soudain, Juno releva la tête et rencontra les yeux de son acquéreur. Un rictus cruel frétilla sur ses lèvres. Mon don a de la valeur, ma vie n'en a aucune mais, Toi, songea-t-elle. Tu vas souffrir.
Dernière édition par Juno Saitō le Jeu 8 Jan 2015 - 20:00, édité 14 fois |
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| Officiellement bienvenue Mademoiselle. Et bon courage pour ta fiche ! |
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| Bienvenue parmi nous, bon courage pour ta fiche |
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| Merci à tous les deux, hommes en noir et blanc. Ça fait un peu Men in Black |
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| bienvenueee |
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| Je te l'ai déjà souhaité mais ... officiellement : Bienvenue ! Puis l'avatar quoi Et bon courage pour ta fiche ! |
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| Y'a que des mâles ici ou quoi ? Merci beaucoup pour l'accueil |
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WIZARD • always the first casuality Pansy Parkinson ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 25/10/2014
‹ messages : 4640
‹ crédits : prométhée
‹ dialogues : 'lightcoral'
‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9003
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
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| | | | | Juno ♦ you shouldn't have to sell your soul | |
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