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peace was never an option
marcus flint ► 19/05/1993

« Va te faire foutre. » La réponse est violente, inexplicable. L'insulte lui déplaît, et il n'hésite pas à le montrer. Il n'hésite pas à se montrer sous son véritable jour. Au final, et Tolly le sait, cette fille est plus importante que leur amitié. Elle est parvenue à réaliser son objectif ; les séparer, éradiquer l'influence néfaste du serdaigle sur le serpentard. Le rendre faible, fragile, marionnette n'agissant que pour et par les désirs de sa bien-aimée. L'amour est une faiblesse. Et il le voit une nouvelle fois aujourd'hui, face à ce garçon qui gâche sa salive pour des insultes puériles. Incapable de se retenir dès lors qu'il s'agit de Susanna. « T'accrocher autant à elle... C'en est pathétique. »

Les tentatives se succèdent. Le repousser, l'immobiliser. Mais toutes échouent, toutes se cassent sur le bouclier du serdaigle. Tellement prévisible, ne laissant place à aucune surprise. Ses sorts ne sont rien de plus qu'une vaine tentative de le bloquer, de faire en sorte que tout revienne dans l'ordre. Sans savoir que rien ne peut s'arranger dorénavant, et que persister ne le mènera qu'à sa propre perte. Obstiné, Waylant l'a toujours été. Mais il jouit désormais d'une volonté nouvelle, qu'il n'a jamais connu jusque-là. Et que même son meilleur ami semble incapable de briser. Il veut faire souffrir, autant qu'il a lui-même souffert. Mais pas Marcus. Quelqu'un d'autre, au hasard, quelqu'un qu'il ne connaît pas. Et tout aurait pu tellement bien se passer, si cet idiot ne s'était pas présenté entre le serdaigle et la victime. Idiot. Trop préoccupé par les conséquences – fâcheuses – d'un tel incident. Trop préoccupé par l'idée d'être renvoyé de l'école, de rater ses examens, d'être séparé de sa chère Carrow, et d'être la honte éternelle de son père. Dans son esprit, sans doute n'y a-t-il aucune trace de Tolly. Juste lui, et ses petites envies d'enfant égoïste.

Il semble résigné, prêt à accepter l'idée que ce combat est d'ores et déjà perdu pour lui. Prêt à accepter que Wayland lui est effectivement supérieur, et que s'interposer entre le serdaigle et sa victime est la pire des idées qu'il ait pu avoir. Malgré tous ses sortilèges, malgré toutes ses tentatives, il ne parvient pas à l'arrêter, à l'empêcher de nuire, à l'empêcher de ressentir ce sentiment de puissance si jubilatoire. Tout juste parvient-il à détourner son attention, pour permettre aux élèves de fuir sans crainte de voir un sortilège du serdaigle fuser dans leur dos. Mais plus nombreux sont-ils à fuir, et plus la colère de Wayland augmente. Il les aide, contre lui. Son ami, qui non content de le trahir, prend un malin plaisir à lui enfoncer le couteau dans la plaie. Pourquoi fait-il ça ? Pour éviter au serdaigle d'avoir un trop grand châtiment. Pour lui éviter l'exclusion, et la parution devant le tribunal. Ou, plus crédible, sans doute pour sauver ses propres fesses, lorsque les professeurs comprendront qu'ils ont l'habitude d'inventer des plans débiles pour s'amuser des autres étudiants. Sournois et égoïste comme il est, ce n'est sans doute pas impossible. « Je pensais que nous étions amis. Que tu verrais qui je suis. Mais tu es comme tout le monde, aveugle. » Mais il est comme tout le monde, incapable de voir que le garçon se cache derrière un masque, que tout ce qu'il fait doit être calculé. Pour rentrer dans les cases. Pour ressembler à tous. « Obscuro. »  A terre, le serpentard ne peut pas lui résister. Forcé de vivre dans l'obscurité la plus totale, de sombrer. Au moins pourra-t-il justifier son incapacité à réellement voir les autres. Mais le sortilège ne le frappe comme l'a prévu Tolly, et se déchire en même temps que le bouclier que vient de déployer Marcus.

« Pourquoi es-tu intervenu ? » La réponse peut paraître simple aux yeux de tous. Mais pas à ceux de Tolly. Incapable de comprendre pourquoi il réagit ainsi, alors qu'il aurait pu quitter les lieux, laisser Wayland comme seul responsable des problèmes causés jusque-là. Sans doute aurait-il du le faire. Laisser cet enfant entre les mains folles de Tolly, le laisser se faire massacrer, et ignorer toutes les conséquences qui ne seraient retombées que sur le serdaigle. Incapable de se maintenir d'avantage sur ses jambes, Wayland se pose lourdement sur le sol. Même raté, le doloris l'a visiblement vidé de ses forces. Fatigué, il n'esquisse plus le moindre geste pour lancer un sort sur son ancien ami. Se contentant d'assister à la désolation, aux ruines de cette amitié morte aujourd'hui.



Dernière édition par Wayland B. d'Anjou le Lun 26 Jan 2015 - 15:37, édité 1 fois
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peace was never an option




Crush those who beg at your feet

« Je pensais que nous étions amis. Que tu verrais qui je suis. Mais tu es comme tout le monde, aveugle. » On l’était. Evidemment qu’on l’était. Ce n’était pas du vent. Ça ne l’est toujours pas. Comment peut-il remettre cinq ans d’amitié en question ? Comment ose-t-il encore m’accuser à tort ? Je ne comprends pas ce qu’il me reproche. Hormis mes sentiments pour Sue. Qu’il a toujours affiché détester.  Mais j’ai préféré l’ignorer jusqu’à cette insulte. Ça ne me semblait pas important. Ils n’étaient pas obligés de s’apprécier. Il y a des têtes qui ne nous reviennent pas. C’est des choses qui arrivent. Pourquoi aurais-je dû m’y attarder ? Aucun des deux ne m’empêchait de voir l’autre. Egoïstement, ça me suffisait.

Il tente de me lancer un nouveau sort. Et dans un dernier élan de force, je parviens à dresser ma baguette. Pour lancer le charme du bouclier à temps. M’ôtant le peu d’énergie qu’il me reste. Je retombe durement sur le sol. Le dos contre la pierre froide. De l’électricité logée dans ma cuisse. Les muscles raidis. Le sang séché sous le nez. L’élancement qui le traverse. Un gout amer dans la bouche. L’air qui agresse mes poumons à chacune de mes respirations. Et un feu. A l’intérieur. Qui lèche lentement les parois de mon épiderme meurtri. La douleur et la fatigue ne me permettent plus de me relever. Je m’étale. Faible. Terriblement faible. Ne désirant plus que m’endormir et oublier tout ça. Clore les paupières. Et effacer ce moment de ma mémoire. Dormir. Dormir. Et oublier. Mais la voix de Wayland me maintient encore éveillé. M’empêche de sombrer tout de suite. « Pourquoi es-tu intervenu ? » Pourquoi ne l’aurais-je pas fait ? Il était normal d’arrêter ce massacre. De le raisonner. De lui épargner des ennuis trop gros. Qui pourrait l’enfoncer dans cet état démesuré. A  jamais. Mais j’imagine qu’il lui est impossible de le comprendre. Alors qu’il ne saisi pas les limites morales qu’il vient de franchir. Qu’il ne saisit pas que je tenais à lui. Suffisamment pour cacher son carnage. Et abandonner le plus jeune serdaigle à son sort. Jusqu’à ce quelqu’un d’autre vienne trouver le corps inanimé. Qu’on accuse quelqu’un d’autre. Qu’on prétexte un accident. Ou n’importe quoi d’autre. Je suis intervenu parce qu’il m’était impossible de rester passif. Devant la décadence du meilleur ami. Parce qu’il le veuille ou non, il avait de l’importance. Toutes les conneries faites ensemble signifiaient beaucoup. Plus qu’une simple récréation. Plus qu’un divertissement d’adolescents. Je pensais que notre complicité suffisait pour le prouver. N’obligeant pas à mettre des mots sur notre amitié. On ne l’a jamais fais. Je croyais que ce n’était pas nécessaire. Mais je retiens mon monologue. Sûrement trop superficiel pour Wayland. « Pour sauver ton cul, Tolly. » Pour ne pas te perdre. Pour te faire rester à mes côtés. Parce que c’était tout ce qui comptait. « J’ai clairement échoué. » Les paupières closes, je laisse le néant m’attraper. Je laisse le vide m’envahir. Presque libérateur.

Des bruits de pas. Des cris. Qui résonnent. Se répandent en écho contre les murs. J’ouvre les yeux. Pour n’apercevoir qu’un plafond flou. Le décor est dépourvu de détail. Je tourne la tête. L’astre solaire est encore présent. Ses rayons tapent et traversent les carreaux. Ils m’agressent la rétine un instant. Et finissent par me laisser apercevoir le profil brouillé de Wayland. Il est assis sur le sol. Pas très loin d moi. Mais je ne distingue pas les traits de son visage. « … trois blessés. » Je dirige mon visage vers la provenance de la voix.  Les professeurs ont dû arriver. Je perçois de plus en plus faiblement l’agitation. Avant de sombrer à nouveau.



peace was never an option




don't give up the fight

Je descends les escaliers silencieusement. Evitant certaines marches. Celles qui grincent et craquent. J’ai besoin de rester discret. Mes parents ne doivent pas savoir que je fais le mur. Que j’enfreins l’interdiction. Simplement pour le voir. Privé de ma baguette, j’avance à l’aveuglette. Je n’ai pas encore dix-sept ans, seulement seize. Encore un an avant de pouvoir utiliser la magie. En dehors de l’enceinte de Poudlard. Une grosse connerie selon moi. Une fois arrivé au rez-de-chaussée, je me rue sur la porte. L’air frais frappe mon visage une fois dehors. Le ciel est couvert. Une tempête se prépare. Mais je ne m’attarde pas sur le temps. Je remonte le col de ma veste pour me protéger du vent. Et traverse la rue. Puis une autre. Une dernière. Avant d’arriver à destination. Je suis rentré de l’école seulement aujourd’hui. Je serai venu plus tôt. Si j’en avais eu l’autorisation. Mais étant témoin de la scène tragique qui s’est déroulé il y a quelques mois, je dois rester à l’écart de Wayland. Seulement, ça, ce n’est pas possible. J’ai déjà tenté de lui envoyer des hiboux. Pour lui apporter des lettres. Brèves. Puisque je ne suis pas doué avec les mots.  Encore moins lorsqu’il s’agit de parler de sentiments. Même ceux d’amitié. J’ai essayé d’étoffer avec des paroles rassurantes. Mais le résultat restait médiocre. Je n’ai eu aucun retour. Est-ce qu’il m’ignore ? Ou est-ce que mon courrier à été intercepté ? Je ne l’ai jamais su. Je n’ai pas pu lui parler depuis l’incident. Je ne l’ai pas revu non plus. Je ne suis resté qu’un seul jour à l’infirmerie suite à ça. Mais il avait déjà quitté Poudlard. Je sais que les choses sont différentes maintenant entre nous. Mais il m’est encore difficile de faire une croix. Sur cinq ans d’amitié. Sur cinq années précieuses. Même s’il a tout fait voler en éclat. Avec son comportement irrationnel.

Le tonnerre commence à gronder lorsque je m’approche de la maison des d’Anjou. Une fois sur le perron, j’hésite. Je ne m’étais pas projeté jusque là. Comment dois-je m’y prendre pour le voir ? Impulsivement, mes poings s’abattent violemment contre la porte en bois. Ils continuent. Ils continueront jusqu’à ce quelqu’un m’entende. Je dois bien rester cinq bonnes minutes à tambouriner la porte. Avant qu’elle s’ouvre enfin. Le visage d’une dame d’une quarantaine d’années passe par  l’entrebâillement. Et souffle en m’apercevant. La gouvernante des enfants d’Anjou souffle en me voyant. Elle sait très bien qui je suis. J’ai passé trop de vacances ici pour qu’elle oublie mon visage. « Rentre chez toi Marcus. Tu n’as pas le droit d’être ici. » « Mais il faut que je le vois. Tout de suite. Vous ne comprenez pas … je ne pourrai peut-être pas revenir plus tard. » Il est hors de questions que je ne puisse pas le voir avant l’audience. On a besoin de préparer un plan ensemble. De convenir ce que je vais dire lors de mon témoignage. Je ne peux pas rester comme ça. « S’il vous plait, pas longtemps. » « C’est non Marcus. Ce n’est pas moi qui fais les lois. Maintenant file chez toi avant que l’averse ne commence. » Je ne bronche pas. Elle non plus. Je ne demande pas grand-chose. Seulement un service. Qui ne me semble pas irréalisable. Tant pis. Je n’ai pas besoin de son aide. Je fonce sur la porte à demi ouverte. Et passe entre elle et la gouvernante. Trop surprise pour réagir de suite. Je grimpe les escaliers rapidement. Et me dirige immédiatement vers la chambre de Wayland. Je connais le manoir par cœur. Presque autant que celui de mes parents. J’ouvre la porte en trombe. Alors que la femme qui s’occupe de lui est encore en bas. « Tolly ? » Il est assis sur son bureau. Et m’ignore complètement. Je referme la porte derrière moi. « Il faut qu’on parle de l’audience. »



Dernière édition par Marcus Flint le Sam 24 Jan 2015 - 13:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 2 EmptyMer 14 Jan 2015 - 17:05

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peace was never an option (2)
marcus flint ► 30/06/1993

Les jours se suivent, se ressemblent tous. Aucun visiteur, personne pour te raconter ce qu'il peut se passer dans le monde extérieur. Même la gouvernante ne vient te voir que pour t'apporter de quoi te nourrir. De quoi survivre, en attendant l'heure du jugement. Ta porte reste inlassablement fermée, verrouillée par tes soins. Et chaque jour, cette foutue gouvernante use de sa baguette pour sortir le verrou de sa position. Pour mieux te narguer, pour mieux te montrer que même elle peut utiliser la magie. Que même elle est en position de ce bien que tu n'as plus. Tu te sens nu, incapable de faire quoi que ce soit. Si ce n'est de rester assit toute la journée, à ressasser le moindre geste, la moindre parole, que tu as eu ce fameux jour à Poudlard. Tu ne sais pas pourquoi tout ça s'est passé. Tu ne sais pas comment tu as pu commettre ces actes, comment tu as pu lancer de tels sorts sur les autres. Ni comment tu as pu tenter de lancer un doloris à ton meilleur ami. A ton seul ami. Alors tu passes toutes tes journées immobile, le regard dans le vide, à réfléchir aux causes d'une telle folie. Sans jamais trouver la réponse. Sans même t'imaginer que la maladie seule est responsable de tout ça. Tout ce que tu sais, c'est que tu n'as été qu'un spectateur de tout ça. Un spectateur piégé dans le corps de l'un des acteurs arborant ton visage. Te faisant passer pour ce que tu n'es pas. Un criminel. Tu ne l'es pas. Tous te voient comme un fou et l'ont toujours fait. Pourtant, tu ne l'es pas, tu en es persuadé. Tu ne ressens rien pour eux, ni remords ni peine. Tout ce qui t'atteint est ta propre personne, et l'impossibilité aujourd'hui d'user de magie. L'obligation de devenir faible, de devenir un moldu.

Ce soir-là, tu es installé sur ton bureau. Lieu improbable pour poser ton séant. Installé sur la longueur du bureau, les jambes repliées jusqu'à ta poitrine, les coudes posés dessus soutenant ta tête. Le regard tourné vers le mur, tu ignores les paroles qui remontent de l'entrée. Un invité surprise, peut-être l'une de tes sœurs, ou, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, tes parents. Peut-être ont-ils finalement décidé de voir leur fils avant le procès. Sans doute pour demander des explications, le sermonner, lui montrer à quelle point ces actes ont mit à mal cette image si chère à leurs yeux. Cette image qui surpasse largement leurs enfants, devenus de simples outils dans l'accès à la reconnaissance de tous. Ils vendraient leurs enfants pour être reconnus. Es-tu finalement si différent d'eux ? Toi aussi ne pense qu'à ta personne, voulant égoïstement leur présence, te refusant à ressentir la moindre once d'empathie ou d'amour. Ignorant que d'autres que toi peuvent être blessés par tes agissements. Ne désirant aucune nouvelle de tes victimes, pauvres enfants arrivés au mauvais endroit, au mauvais moment, tentant de fuir ta folie. Tu es le seul à blâmer dans cette histoire, et pourtant tu trouves toujours un moyen de créditer les autres de ta folie. Marcus, incapable de gérer la situation, incapable de te ramener à la raison. Ce gamin, qui n'avait rien à faire dans la volière et qui aurait du écouter. Cette fille, qui n'aurait pas du jouer les héros. Tes accusations visent tout le monde, et même les enseignants. Mais aucune ne se dirige vers toi, trop bon pour être capable de te rabaisser à de telles sournoiseries. « Tolly ? » Une voix t'extirpe de tes pensées, de tes folles accusations infondées. Une voix que tu reconnais immédiatement, celle de Marcus. Pourquoi est-il venu ? Il te semble pourtant avoir distinctement entendu que personne ne peut te voir, et surtout par lui. Un témoin de la scène, une victime de ta folie. Te voir rendrait irrecevable son témoignage. Est-ce cela qu'il veut ? Annuler son témoignage, fuir devant les responsabilités qui le guettent ? Finalement, peut-être avait-il raison, celui qui t'a dérobé ton propre corps pour commettre tout ça. Peut-être est-il plus lâche qu'il n'y paraît. Tu ne lui réponds pas, ne lui jette aucun regard. Tu ne veux pas savoir ce qu'il te veut, et la seule chose que tu souhaites est de le voir partir, maintenant. Alors tu te contentes d'attendre en silence l'arrivée de la gouvernante.

« Il faut qu'on parle de l'audience. » Ses mots effleurent tes oreilles, s'y incrustent malgré toi. Cette audience, prévue depuis l'épisode de Poudlard, continue de te hanter. Elle ruine chacune de tes nuits et, au réveil, ne disparaît comme tous les cauchemars. Elle se matérialise, continue de te harceler. Tout te montre que l'incident va empoisonner ta vie ainsi que celle de tous les autres. Tu es devenu la honte de la famille, le déchet, celui pour qui tes parents ont refusé de faire le voyage. Te laissant à ton sort comme un vulgaire criminel, comme un inconnu à leurs yeux. Allant jusqu'à te persuader que tu as dépossédé sa place à Aliss. Elle a renié l'héritage familial, mais n'est jamais allée aussi loin que toi. Elle n'a jamais attaqué un étudiant par derrière, elle n'a jamais torturé qui que ce soit. Elle n'a jamais tenté de lancer un sortilège impardonnable sur son ami. « Je n'ai rien fais. » Ton regard reste bloqué sur le mur, évitant inlassablement celui de Marcus. Tu ne veux pas le voir, tu ne veux rien entendre de lui. Dans un mois, tu en es sûr, il racontera tout durant le procès. Et tout autour de toi se volatilisera. Ta baguette détruite devant tes yeux, ta magie disparue, et ta place à jamais confinée auprès des parias, des criminels. Un mineur peut-il être amené à Azkaban ? Peut-il recevoir le baiser du Détraqueur ? Tu ne veux pas mourir. Tu as peur de mourir. Ton épouvantard te l'a montré. Rien, pas même la torture ou l'enfermement, ne t'effraie plus que la Mort elle-même. Tu sens son râle glacé sur ta nuque, sa main froide s'entourer autour de ta gorge. Ne te laissant rien d'autre que l'obligation de la suivre, de te laisser couvrir de ses ailes noires.



Dernière édition par Wayland B. d'Anjou le Lun 26 Jan 2015 - 15:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 2 EmptyMer 14 Jan 2015 - 17:58

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don't give up the fight

« Je n’ai rien fais. » Bien entendu. J’ai tout inventé. Ses victimes aussi. Ce gros bordel n’est qu’une scène fantasque créée de toute pièce. On l’accuse injustement. Ce n’était pas lui qui tenait sa baguette. C’était quelqu’un d’autre. Pardon, je n’ai pas bien vu. On a tous cru le reconnaître. Mais on s’est tous trompés. C’est de notre faute. On l’a pris pour quelqu’un d’autre. Pas de chance qu’on soit tous aveugles. Mais comment peut-il encore nier les faits ? Et se croire innocent. Je préfère taire mon sarcasme et mes questions. Avant de l’énerver une fois de plus. J’ignore s’il peut encore devenir instable. J’ai besoin de lui parfaitement conscient ce soir. Au moins le temps qu’on trouve quelque chose. Pour le sortir de là. Ou juste pour ne pas alourdir sa peine. Parce que oui, je reste encore persuadé qu’il ne mérite pas ça. Qu’il s’est laissé emporté. Que son état est encore rattrapable. Si seulement on le lui permet. Et l’isoler, lui retirer sa baguette et l’expulser ne feront qu’accélérer sa chute. Même si pour n’importe qui d’autre, j’aurai trouvé ce châtiment légitime. Naturel. Mais voilà, il n’est pas n’importe qui. Et il ne sera jamais à mes yeux. Si au moins, on peut lui autoriser à revenir. Ou terminer sa scolarité ailleurs. Ou l’insérer de nouveau dans la société. Il ne redeviendra pas dangereux, n’est-ce pas ? Il n’est pas totalement perdu encore ? Pitié, qu’il ne le soit pas.

Je jette un coup d’œil à la porte close. Et tend l’oreille. La gouvernante ne semble pas vouloir monter me chasser tout de suite. Mais combien de temps me laissera-t-elle ici ? En train d’enfreindre la loi. Et de compromettre une audience avec un faux témoignage. Que j’aimerai inventer à tout prix. Peut-être qu’elle ne se doute pas. Qu’elle est trop stupide pour imaginer que je tente une dernière fois de sauver Wayland. En tout cas, l’idée de vengeance et de foutre mon poing dans le visage de Tolly, ne semble pas lui effleurer l’esprit. J’espère simplement qu’elle estime que je viens lui rendre visite. Simplement en honneur de notre ancienne amitié. Et qu’elle se taira sur ma visite. Je l’espère. Elle n’a jamais été méchante. Malgré toutes les fois où elle nous a empêché de saccager la maison. Ou d’arrêter une de nos nombreuses conneries en plein élan.

Je rejoins son lit. En face du bureau sur lequel il est toujours assis. Et m’installe au bord du matelas. Mes iris ne se détachent pas de lui. Espérant la moindre réaction de sa part. Un signe. N’importe lequel. Pour me prouver qu’il est toujours présent avec moi dans cette pièce. Conscient. Eveillé et clairvoyant. En mesure de réfléchir raisonnablement. Et sainement. Pas en pleine crise comme la dernière fois où on s’est vu. « C’est ça que tu veux que je leur dise ? » Qui me croira ? Mon témoignage ne sera pas tenu en compte. Les preuves sont trop évidentes. Les témoins trop nombreux. Sa démence passée trop visible. « Je peux le faire. Mais le témoignage des autres rendront incohérent mon récit. » Si j’étais le seul à avoir vu ce qu’il c’était passé, on aurait pu le tenter. Mais là, non. J’essaye de l’aider. Pas qu’on me traite de fou, incapable de reconnaître la folie quand elle passe devant mon nez.  Ca ne lui servirait pas. Et à moi non plus. « Comme j’étais celui qui te connaissais le mieux … » J’ai encore du mal à employer le présent. J’ignore ce que je connais de lui dorénavant. Malgré cette envie brûlante de l’aider, cette conviction qu’il n’est pas totalement égaré, je ne comprends toujours pas son comportement. Je présume que ça n’arrivera de toute façon jamais. Mais le passé vécu ensemble me pousse à ne pas définitivement faire une croix sur notre amitié. Aussi brisée qu’elle soit. « … j’imagine que ce que je vais dire va peser plus lourd. » Et je n’arrive pas à m’arrêter sur ce que je vais bien pouvoir dire. Et voilà deux mois que je m’évertue à chercher une solution. Mes connaissances juridiques ont ses limites. De trop larges limites. A part émouvoir un peu le magenmagot, je n’ai rien trouvé de concluent. « On peut trouver une excuse. Ou je ne sais pas … invoqué la légitime de défense. Qui peut prouver qu’il ne t’a pas attaqué en premier hormis nous ? » Le dernier sort du jeune serdaigle. Et merde. Ils sauront. Une attaque version moldue peut-être ? Je retourne le problème dans tous les sens. Sans en trouver l’échappatoire.


Dernière édition par Marcus Flint le Sam 24 Jan 2015 - 13:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 2 EmptyMer 14 Jan 2015 - 19:40

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marcus flint ► 30/06/1993

Il ne répond rien, mais tu devines clairement ses pensées. Pour lui, rien n'est plus sûr que ta culpabilité. Pour lui, tes justifications ne riment à rien. Les paroles d'un fou, se dit-il sûrement. Mais il se trompe, comme tous les autres. Tu es sûr de toi, et rien ne peut faire broncher cette certitude. Tu es victime, autant que les autres. Mais ta blessure ne se voit pas, ne peut être touchée ou sentie. Alors pour eux, tu n'es rien de plus que l’abominable monstre qui a attaqué, sans raison, les élèves. Levant et visant sans aucune pitié d'innocentes personnes, qui ont simplement eu le malheur d'être au mauvais endroit, au mauvais moment. Et tu commence à t'apercevoir que tout est réellement perdu, lorsque même ton ami ne porte plus aucune confiance en toi. Lorsque lui aussi ne te voit comme rien plus qu'un monstre incapable de gérer ses pulsions meurtrières. Si même lui, qui te connaît plus que quiconque, croit en ta monstruosité, alors que pensera le tribunal chargé de ton jugement ? Tu es déjà condamné, et tu sais que tu n'as aucun recours pour ça. Que rien dans les livres ne pourra te venir en aide.

« C'est ça que tu veux que je leur dise ? » Que tu n'as rien fais ? Que tu te considères innocent ? Non, il n'est pas assez stupide pour déclarer ça devant le magenmagot, sous serment. Tout le monde verrait immédiatement ce mensonge éhonté, ce parjure, et il finira par être traité comme complice de tes actes. Masquant sa participation derrière un faux duel dont il fut le seul blessé. Étrange sortie de combat, alors que tu n'as pas eu une seule égratignure. « Peut-être... » Tu te doutes bien que c'est de l'ironie, qu'il ne songe pas réellement à répéter ça pendant son témoignage. Qu'une telle déclaration n'arrangera jamais ta situation, et peut même ruiner la sienne. Au risque de voir au grand jour la colère de son paternel. Comment d'ailleurs a-t-il fait pour sortir de chez lui sans que son père ne s'en aperçoive ? Tu sais que tu aurais lancé un sort pour éviter tout risque de fugue, et l'empêcher de venir te voir. Visiblement, les Flint ne sont pas aussi précautionneux que toi. « Je peux le faire. » Non, il ne peut pas. Ses mots te font louper un souffle, et te font toussoter. Il ne peut pas sérieusement penser à dire une chose aussi peu crédible que ça. « … Mais le témoignage des autres rendront incohérent mon récit. » Il réfléchit enfin, tout n'est pas perdu. Tu restes toutefois silencieux à ces remarques, le laissant réfléchir seul. Après tout, il est celui qui veut encore et toujours régler la situation. Toi, tu ne veux pas de ses tentatives. Tu veux rester seul, attendre, et assister au procès comme tu as assisté au massacre. D'un point de vue extérieur, sans y prendre part, attendant seulement que tout cela se termine.

Tes yeux se détournent finalement vers lui lorsqu'il te dit qu'il était celui qui te connaissait le mieux. Te connaissait. Du passé, comme pour mieux te signaler que ce n'est plus le cas. Que votre amitié est à jamais détruite, broyée par la vague destructrice qui a ravagé ton esprit, prit possession de ton corps. Tu ne fais pas attention à la suite de sa phrase, te contenant de le fixer en silence. Ainsi donc il ne te voit plus comme un ami. Tu le savais déjà, mais l'entendre te fait l'effet d'un choc. Te fait prendre conscience que cet état des faits est réel, immuable, et impossible à effacer. Alors pourquoi est-il là, si vous n'avez plus rien de cette amitié ? Pourquoi est-il venu, si ce n'est pour remuer le couteau dans la plaie et te faire prendre conscience de ce que tu as perdu ? Tu le sais déjà, ton petit esprit possessif le sait déjà. Tu as commencé à le perdre bien avant ce drame, et il n'a finalement été qu'un accélérateur. Car rien ne dit qu'il ne t'aurait pas abandonné après quelques années, une fois les études achevées, pour aller vivre son histoire à l'eau de rose avec cette Carrow. « Qui peut prouver qu'il ne t'a pas attaqué en premier, hormis nous ? » « Tout le monde. » Tu te décides finalement à lui répondre, à le laisser entrer dans ce monde que tu te bâtis petit à petit. Pour t'éviter ce jugement que tu connais déjà. Une attaque en plein Poudlard, menée de sang-froid avec en point d'orgue un sortilège impardonnable, la sentence sera exemplaire, tu n'en doutes pas. « Je m'en suis tiré sans aucune trace, merci à toi. Et il leur suffirait d'interroger la baguette pour savoir qu'il n'a lancé aucun sort... » Tu te retournes finalement vers lui, abandonnant ta position si confortable. Installé sur ton lit, il te fixe silencieusement, attendant sans doute une réaction de ta part. « Tu sais ce que ça implique s'ils venaient à savoir que tu es là ? Dans le meilleur des cas, ils te retireront des témoins. Ou plus sûrement, ils te penseront complice. » Il ne peut pas te contredire, ignorer les conséquences de son impulsivité. Et il sait qu'il ne doit pas être ici, qu'il ne doit pas te parler, ni te voir. « Je peux plaider la folie, faire un séjour à Sainte Mangouste... » Mais fou, tu ne l'es pas. Un séjour là-bas te rendrait sans doute fou. Tu ne fais pas confiance en ces médecins qui vivent sur le dos de leurs patients, qui maintiennent leur état pour ne pas perdre leur emploi. « Mais jamais je ne t'aurais attaqué, je pensais que tu le savais. » Il n'y a aucun regret dans ta voix. Juste cette obstination à nier les faits, à détourner ta culpabilité évidente. Tu sais que tu ne t'en sortira pas avec une telle excuse. Que même prétendre avoir agit sous imperium ne trompera personne. Tu es piégé, comme un vulgaire animal. Et tu ne sais pas comment t'en sortir sans casse. Sans perdre ta baguette. « Ils ne me donneront pas de veritaserum, ils ne le peuvent pas. » Tu réfléchis à voix haute, alors que la présence de Marcus disparaît de ton esprit. Il ne peut pas t'aider, et l'espérer est inutile. Une perte de temps. « Je pourrais fuir, retourner en France. » Idée stupide. La marque est toujours active, ils sauront où tu te caches. Et demanderont une extradition à la France. Ce qu'elle se pressera d'accepter, pour les intérêts de leur relation. « Je ne suis pas fou. » Tu te perds dans tes idées, dans tes paroles. Tu n'es plus habitué à la compagnie d'un humain. A parler. A arranger tes idées dans l'ordre. Ton regard se jette sur Marcus, pour ne plus le quitter. « Me penses-tu fou ? » Ton visage reste impassible, tes yeux vides. Aucune émotion ne te traverse, seul le vide te berce. Ce vide que tu ne peux combler par rien, rien qui n'existe.



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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 2 EmptyMer 14 Jan 2015 - 21:37

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« Tout le monde. » Il  en arrive à la même conclusion que la mienne. Au même moment. Peut-être que notre complicité n’est pas réellement morte. Malgré l’amitié achevée à chacun des sortilèges lancés par Wayland. « Je m'en suis tiré sans aucune trace, merci à toi. Et il leur suffirait d'interroger la baguette pour savoir qu'il n'a lancé aucun sort... » Je sais. J’essaie désespérément de trouver une solution. Mais elle ne vient pas. Et je crains qu’elle ne vienne jamais. Il est condamné d’une certaine manière. Rien que je puisse dire ne pourra changer sa sentence. Déjà soufflé d’avance. Pourtant je continue de m’accrocher. Je me berce d’illusion utopique d’adolescent naïf. Simplement pour éviter de voir la vérité en face. Je ne suis pas concerné. Je pourrai me contenter de débiter avec exactitude ce qui s’est passé ce jour là. C’est ce que mon père m’a ordonné de faire. Mais je suis dans l’incapacité de le faire. Je ne peux pas enfoncer mon meilleur ami comme ça. Non, je ne peux pas. Je ne veux pas de ça sur ma conscience. J’aimerai simplement retrouver ce qu’on avait. Une amitié. Pas des plus parfaite. Mais de celles qui sont rares et précieuses. Simplement parce qu’elles remplissent leur fonction avec simplicité. « Tu sais ce que ça implique s'ils venaient à savoir que tu es là ? Dans le meilleur des cas, ils te retireront des témoins. Ou plus sûrement, ils te penseront complice. » Je m’en fous. Jusqu’à une certaine limite, c’est vrai. C’est la réaction de mon père qui me tord le ventre. Cette peur qui est la seule chose qui peut me retenir. Me rétracter. Fuir cet endroit interdit. Et me forcer à déblatérer la vérité. Mais la crainte n’est pas encore assez forte. Elle ne dépasse pas l’envie d’aider Wayland. Elle ne me dégonfle pas. Elle rôde dans mon esprit. Mais rien de plus. Je sais qu’elle est là. Mais je préfère l’ignorer. « Je peux plaider la folie, faire un séjour à Sainte Mangouste... » Il a donc réfléchi à la question. Il ne se laisse pas sombrer passivement. Il veut s’en sortir. Je prends ça comme un signe d’espoir. Sur son état. Sur notre plan pour lui éviter un trop grand châtiment. « Mais jamais je ne t'aurais attaqué, je pensais que tu le savais. » J’ai du mal à distinguer la sincérité dans ses paroles. Il me dit simplement ce que j’espérais entendre. Je prends ses mots comme ils viennent. Un peu naïvement. Pour soulager la peine. Celle de d’avoir perdu Tolly pour de bon.

Je le laisse se parler à lui-même. S’il n’y a que ça pour le maintenir stable. Le regard toujours fixé sur lui. Je l’observe délirer. Gentiment. A sa façon. Celle qui n’inclus ni un massacre, ni quelconque barbarie. « Je pourrais fuir, retourner en France. » Je sais qu’il ne le fera pas. Il doit déjà se rendre compte de la stupidité de ce plan. Irréalisable. Repoussant et augmentant bêtement sa sentence. Inutilement. « Je ne suis pas fou. » Est-ce là sa conclusion finale ? Sur son massacre ? En le voyant ainsi, plus ou moins conscient. Plus ou moins stable. J’ai du mal à croire qu’il le soit. Je n’arrive toujours pas à mettre un mot sur son comportement irréfléchi et véritablement insouciant. Mais, fou ? Ce mot semble bien trop fort. « Me penses-tu fou ? » J’aimerai le croire. Pour arrêter de me battre vainement. Arrêter de me torturer l’esprit. Pour quelqu’un qui n’a pas hésité à attaquer deux enfants innocents. J’aimerai tellement en être persuadé. Les preuves sont pourtant évidentes. Mais, aveugle, je les néglige. « Non. » Il a eu un jugement un peu insensé. Mais qui n’en a pas ? Je comprends sa crainte lorsque le jeune serdaigle s’est enfui. La peur d’être dénoncé. La détermination à vouloir empêcher ça. Oui, je le comprends très bien. Sa réaction a été extravagante. Mais peut-on réellement juger une personne sur un seul évènement ? Ne peut-on pas seulement qualifier ça d’erreur déraisonnable ? « Sinon, je ne serai pas là. » A vouloir recoller les brisures de notre amitié. A essayé de les assembler. A les coller avec de l’espoir. Simplement pour voir ce que ça donne. Je dormirai profondément. Ne m’inquiétant pas un seul instant de ce qui peut bien lui arriver. Etant irrécupérable de toute manière. Elle n’existe pas cette angoisse. Celle qu’il s’en prenne de nouveau à moi. Elle n’existe pas. Celle de l’observer se perdre, par contre. Elle, elle oppresse. L’imaginant s’effondrer et se rendre captif d’un état qui m’échappe. Elle bouscule. Et m’a fait venir ici. « Je ne t’abandonnerai pas, Tolly. Tu peux me repousser autant que tu veux, il est hors de question que je le fasse. » Après tout, il n’est pas fou. Il le dit lui-même. Il est finalement revenu à la raison. D’une certaine manière. Il a tout de même soutenu n’avoir rien fait. Mais je mets ça sur le compte du piège. De le sentir se refermer sur soi. De la suffocation qu’il provoque. C’est tout. «  Qu’est ce que tu veux que je leur dise alors ? » Est-ce que je mens pour toi, Tolly ? Est-ce que tu m’autorises à le faire ?



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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 2 EmptyMer 14 Jan 2015 - 22:23

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marcus flint ► 30/06/1993

« Non. » Un mensonge. Tu le sens, tu le vois dans son regard. Il te croit bien évidemment fou, incapable de juger avec discernement ce que tu as commis. Sauf que tu ne l'a pas commis, tu n'as jamais attaqué ces gens. Mais dire la vérité, dévoiler le coupable, te conduirait inévitablement à l'hôpital. Et ce pour une durée intederminée. Même si l'idée de le dire t'a effleuré l'esprit, tu ne peux pas l'accepter. Tu ne veux pas être enfermé pour le restant de tes jours, à vivre accroché à des potions qui t'empoisonneront l'esprit, te couperont de la réalité. Tu préfères encore toutes les peines du monde à cet enfermement monstrueux, te laissant telle une coquille vide sans vie, emprisonné dans ton propre corps comme un légume. La bave aux lèvres, les yeux vides, attendant sagement que les infirmières viennent t'administrer ta nouvelle dose de médicaments. Cet enfer que sera ta vie te répugne, t'effraie. Mieux vaut encore affronter le procès comme si tu es réellement le monstre, plutôt que laisser ces gens t'amener chez les fous. Les véritables fous. « Sinon je ne serais pas là. » Peut-être. Peut-être pas. Il tente d'être gentil avec toi, prend des pincettes à chacune de ses paroles. Pourtant, cette gentillesse affichée ne te touche pas, ne t'atteint pas. Déconnecté de tous ces sentiments. Tu sais qu'il s'agit de normes sociales, qu'elles se doivent d'être respectées pour vivre en société. Et tu joues le jeu de la meilleure façon possible lorsque tu es dehors. Mais cette maison représente ta coquille, celle qui te permet d'être réellement toi-même, sans masque. Et même s'il est là, tu ne veux pas la briser, tu ne veux pas revêtir ce vêtement qui ne te convient pas. Pas même pour lui.

« Je ne t'abandonnerai pas Tolly. » Contrairement à tous les autres. Ceux qui ont attendu le moment propice pour te laisser seul face à tes démons. Tes parents, qui ont tenté autant qu'ils pouvaient de cacher ta maladie à tout le monde. Tes sœurs, qui ignorent tout de cette maladie qui te consume petit à petit. Qui t'oblige à être séduit autant que tu es repoussé par la mort. Te laissant tanguer entre deux opposés impossibles à relier. Te laissant dans un vide que personne ne peut réellement comprendre, que personne ne veut vivre. Ce vide qu'Il remplace, t'obligeant à assister à ses morbides activités. T'obligeant à assister à l'orchestre de sa mise à mort, celle de Marcus. Alors qu'il lançait un doloris sur ton ami. Un doloris échoué, grâce à tes propres doutes. Jusque-là, tu le laissais faire. Agir selon ses propres envies, selon son propre caractère. Il était libérateur, évacuait toute la rage que tu avais en toi. Jusqu'à ce qu'il la dirige vers Marcus. « Tu peux me repousser autant que tu le veux, il est hors de question que je le fasse. » Tu ne comprends pas un tel acharnement. Tu ne comprends pas pourquoi il tient tellement à t'aider alors qu'à ses yeux, tu es l'artiste de ces méfaits. De cette cruauté implacable, ne laissant aucune chance à quiconque s'oppose à elle. Il en a pourtant eu un aperçu à Poudlard, et aurait pu en mourir si tu n'avais pas su reprendre le dessus. Et si les professeurs n'étaient pas intervenus à temps, te forçant à lâcher ta baguette et te privant de tout mouvement. « Qu'est-ce que tu veux que je leur dise alors ? » Tu ne réponds pas immédiatement, ton esprit divague. Cherche un point d'ancrage, pour retrouver son équilibre et trouver une solution à tout ça. Mais rien ne te vient en tête, et tu ignores encore ce que tu peux trouver pour t'aider. Malgré le temps qui défile à une vitesse folle et le procès qui approche inexorablement. « Ne répètes jamais ce que je vais te dire. A personne. Ni ton père, ni Susanna. Personne. » La demande te paraît folle. Il vit pour son père, doit lui dire tout ce qu'il est possible de dire. Quant à cette fille... elle le tient, l'oblige à vivre à ses pieds comme un bon chien. Elle est néfaste pour lui, et saura trouver un moyen de le faire parler. Mais puisqu'il propose de se parjurer pour toi, de risquer lui aussi le châtiment, tu te dois de lui dire la vérité. De lui expliquer ce qu'il s'est réellement produit ce jour-là. « Les livres sorciers n'en parlent pas, et j'ai du me renseigner dans les livres moldus. Ils appellent ça un trouble de personnalité multiple. Selon eux, je suis plusieurs dans ma tête. » Tu as souvent été impulsif, et tu l'es une nouvelle fois aujourd'hui. Comprenant tes mots au moment où ils quittent ta bouche pour mourir dans l'air. Tu te rends compte que tu ne fais que donner du crédit à celui qui te pense fou. Peut-être le suis-je... Mais la norme sociale réclame un signe de confiance en réponse au sien. « J'ai des... crises. Où je ne suis plus moi-même. Où je vois ce qu'Il fait, sans pouvoir agir. C'est un peu comme si tu es sous imperium, que tu en es conscient, mais que tu ne peux rien faire pour contrer les ordres qu'on te donne. » Un imperium te laissant conscient de tout ce que tu fais. Un mauvais sortilège que l'on t'a jeté. A l'exception que celui-ci ne disparaît pas avec le temps. Il te laisse soumis chaque jour de ta vie, et peut te faire exploser à tout moment. Ne laissant derrière toi que la folie et la cruauté la plus pure, la plus violente. Tu commences à faire les cents pas, tirant sur tes doigts pour évacuer ce stress qui te consomme. « Je suppose que je suis un cas extrêmement rare, puisque personne n'a développé de potion pour contrer ces effets. Les moldus recommandent un internement et un traitement violent. Mais il ne me fait rien. Mon organisme n'est pas aussi faible que le leur. » Tu sais ce qu'il pense à présent de toi. Que tu es fou, dangereux, imprévisible. Il n'a peut-être pas tort. « Je ne le contrôle pas. » La reconnaissance de la maladie est le premier pas vers la guérison, disent les moldus. Pourtant, tu en es parfaitement conscient, et rien ne semble s'améliorer. Tout s'empire même, depuis que tu as vécu la plus violente crise de ta vie. Disparaissant totalement pour Lui laisser la place. Cruel, violent, extériorisant tes pensées les plus noires, tes désirs les plus enfouis, tes cauchemars les plus violents. « Je plaiderai coupable. Tu dira ce que tu as vu. Je suis mineur, je n'irai pas à Azkaban. Je me ferai discret pendant quelques temps, et je finirai par trouver un moyen de récupérer une baguette. » Tu t'installes sur la chaise posée face à ton bureau. Le regard fixé dans le vide, une nouvelle fois. Réfléchissant à la suite des événements. « Je ferai tout pour ne pas être interné là-bas. Et si on y arrive, je resterai ici. » Ton attention se dirige alors vers la porte, alors que des bruits de pas se font entendre dans les escaliers. « Comment as-tu évité ton père ? Je suppose qu'il n'est pas au courant de ta petite escapade. »



Dernière édition par Wayland B. d'Anjou le Lun 26 Jan 2015 - 15:30, édité 1 fois
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« Ne répètes jamais ce que je vais te dire. A personne. Ni ton père, ni Susanna. Personne. » Il nomme les deux personnes qui comptent le plus. Pour l’adolescent encore naïf. Guidé par les ordres paternels. Et accordant sûrement trop d’importance à un premier amour. Mais n’est-il pas hissé au même rang qu’eux ? Evidemment. Pourquoi prendre autant de risques sinon ? Durant l’attaque, et maintenant encore. Il est important. Même s’il n’en prend pas conscience. Je sais notre amitié brisée. Mais les morceaux sont encore là. Gisant sur le sol. Ils ne demandent qu’à être recollés. « D’accord. » Ils ne me demanderont rien de toute façon. Je peux leur mentir. Aussi surréaliste que cela puisse paraître. Si je propose de le faire devant le magenmagot. Pourquoi ne le ferais-je pas pour seulement deux personnes ? Si c’est réellement important aux yeux de Wayland. Je le ferai. Et je l’écoute. Déblatérer sur une maladie moldue. Qu’ils n’arrivent pas à soigner. Sur un changement de personnalité. Apparemment incurable aussi magiquement. Et cet après-midi là n’était qu’une conséquence de cette maladie. Il n’est donc pas fou. Simplement fiévreux. Il doit être possible d’inventer une potion pour lui. Comme on l’a fait pour les loups garous. Je ne comprends pas comment la magie ne peut rien résoudre. J’ai trop vu souvent m’a mère soigner mes blessures de gamin turbulent. Des blessures causées naturellement. Sans magie. Seuls les accidentés de Sainte-Mangouste sont pour certains irrécupérables. Mais seulement parce que la magie était trop forte. Mais là, non, je ne comprends pas.

Comment ai-je pu ne rien remarquer ? Après cinq années écoulées ? Même pas un infime changement dans le comportement de mon meilleur ami ? Trop égocentrique sûrement pour noter quoi que ce soit. Mais, merde, quand même. J’ai tout de suite saisie une transformation dans le ton de sa voix. Quelque chose de différent dans ses prunelles vides. Avant qu’il ne parte pourchasser le petit serdaigle. J’ai su que quelque chose n’allait pas. Provoquant ce mauvais pressentiment qui m’a lancé derrière eux. Non ? Ou est-ce le fruit de mon imagination maintenant que je connais la vérité ? « Je plaiderai coupable. Tu diras ce que tu as vu. Je suis mineur, je n'irai pas à Azkaban. Je me ferai discret pendant quelques temps, et je finirai par trouver un moyen de récupérer une baguette. » Je n’ai eu le temps de faire aucune remarque sur sa révélation. Trop perdu dans mes propres pensées. Reliant les faits entre eux pour trouver la logique avec son récit. « Si c’est ce que tu veux. » Je me résigne. Je range les plans fantasques dans un coin. Prêts à fleurir de nouveau lorsqu’il s’agira de lui trouver une baguette. On trouvera une solution pour ses examens. S’il veut toujours les passer. Il me semble avoir entendu parler deux poufsouffles d’une scolarité par correspondance. On trouvera. S’il peut accepter son sort. Et prendre un nouveau départ. « Je ferai tout pour ne pas être interné là-bas. Et si on y arrive, je resterai ici. » On remarque tous les deux les bruits de pas. Quelqu’un monte l’escalier. La gouvernante vient écourter notre entrevue. On a au moins eu le temps de se mettre d’accord. Pour le procés. Alors que j’imagine déjà revenir un autre jour, avant l’audience, Wayland me sort de mes projets. « Comment as-tu évité ton père ? Je suppose qu'il n'est pas au courant de ta petite escapade. » Je n’imagine même pas sa réaction s’il me sait ici. Que j’enfreigne la loi, si c’est justifié, pourquoi pas. Mais que je ne lui obéisse pas, c’est plus grave. De son point de vue en tout cas. « Il croit trop en son travail sur moi. J’ai simplement promis de ne pas venir. Il s’est endormi sans crainte. Je suis sorti par la porte d’entrée sans qu’il ne le remarque. »

La porte s’ouvre violemment. Pour laisser apparaître le visage crispé de mon père. Encore dans sa tenue de nuit. Il n’a pas pris la peine de prendre sa cape pour se couvrir. Si je ne devinais pas la suite des évènements, j’en rigolerai sûrement. Il est trempé par l’averse qui a dû finir par tomber. Les cheveux plaqués contre son visage vieilli. Les gouttes ruisselant sur ses tempes. Je n’ai encore jamais vu autant de haine dans ses yeux. Jusqu’à maintenant. Il entre dans la pièce. Alors que je me lève du lit instinctivement. Il empoigne mon bras avec une force que j’ignorais. Ses doigts se serrent durement. Coupant la circulation normale du sang. « Attends un peu qu’on soit à la maison … » Il se retourne vers Wayland. Je ne vois pas le regard qui lui lance. « Si je te surprends encore à manipuler mon fils, tu n’auras pas le temps de mettre un pied dans la salle d’audience. » Et il m’entraîne hors de la chambre. On descend les escaliers du manoir d’Anjou. Avant de quitter les lieux, j’aperçois les lèvres pincées de la gouvernante. Elle n’a pas hésité à me balancer. Quelle conne. Qu’est ce que ça peut bien lui apporté de me dénoncer ? Elle ne doit pas craindre de perdre son travail. Les parents ne sont jamais là. Et rien ne changera ça. Si même le procès de leur fils n’arrête pas leur voyage.

On traverse les rues sous l’averse. Les éclairs déchirent le ciel. La poigne de mon père écrase toujours mon bras. Alors qu’il me traîne jusqu’à chez nous. Il relâche enfin son emprise. Après m’avoir jeté dans l’un des fauteuils du salon. « William ? » La voix de ma mère s’élève à l’étage. Mais il n’y prête aucune attention. « Je t’avais interdit de venir, ne l’ai-je pas fais ? » Je ne réponds pas. Sa question n’attend pas de réaction.  « Tu iras quand même témoigner contre lui. Tu m’entends ? » J’acquiesce silencieusement. Il ne peut pas comprendre. « Et ne penses même pas à sauver ce petit con. Ce gamin est taré, oublie-le. Il ne t’apportera que des ennuis. Libre à lui de salir le nom de sa famille. » Parce que c’est tout ce qui compte au final. La famille. Il a trop voulu me bourrer le crâne avec ses idéologies familiales pour que j’en tienne encore compte. Le sang et sa pureté. La renommée. L’ambition. Fuir quand il le faut. L’intérêt familial. Rien d’autre. Je connais ses discours par cœur. « Mais qu’est ce qu’il t’a pris ? Tu veux qu’on te pense complice ? Tu veux gâcher sa scolarité ? Les efforts de plusieurs générations de Flint ? C’est cette Susanna qui te met des idées pareilles dans le crâne ? » Qu’est-ce qu’il raconte ? Il ne peut pas y avoir une faille dans son éducation. Non, c’est forcément la faute d’une tiers personne. Jamais la sienne. Il a bien installé son autorité. C’est quelqu’un d’autre qui souffle son influence. Pendant qu’il avait le dos tourné. Le ton de sa voix se hausse à chacun de ses mots. La haine envenime ses paroles un peu plus à chaque fois. Il lève sa main. Prête à s’abattre. Mais elle retombe avant d’atteindre sa cible. Il jette un coup d’œil derrière moi. Et il me laisse là. Je me retourne pour trouver ma mère dans l’encadrement de la porte. C’est certainement sa présence qui la retenu dans son élan. « Va te coucher, Marcus. Il est tard. »


Dernière édition par Marcus Flint le Sam 24 Jan 2015 - 13:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 2 EmptySam 17 Jan 2015 - 23:48

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marcus flint ► 30/06/1993

« Il croit trop en son travail sur moi. J'ai simplement promis de ne pas venir. Il s'est endormi sans crainte. Je suis sorti par la porte d'entrée sans qu'il ne le remarque. » Un sourire s'étire sur tes lèvres. Tu n'imaginais pas Marcus capable de désobéir de cette façon à son père, lui qui a toujours vécu pour ce paternel autoritaire, implacable dès lors qu'il s'agit de le défier. Mais tu n'as pas le temps de réagir. La porte s'ouvre à la volée, avec une violence dont tu n'es pas habitué dans cette maison, et laisse apercevoir la silhouette emplie de colère de William Flint. Ce fameux paternel pour qui tu n'as jamais éprouvé la moindre notion d'amitié. Tu lui es au mieux indifférent. Ce puritain qui reste coincé dans les idéologies du passé, défendant avec une ferveur indescriptible la consanguinité de ses compatriotes et leur soit-disant supériorité sur les mêlés. Ce puritain coincé qui ne comprend pas, et ne comprendra sans doute jamais, ce qu'est réellement la noblesse qu'il proclame sienne. « Attends un peu qu'on soit à la maison... » Tu n'as pas le temps de réagir, ni même d'entamer le moindre mouvement, que le sorcier est déjà dans ta chambre, tenant d'une main ferme le bras de son fils. Le ton menaçant, se sentant comme chez lui, il ne lance qu'un simple regard dans ta direction. Un regard où se lisent aisément la colère, l'envie de te faire regretter ton influence néfaste. Un regard qui commence à te faire bouillir de l'intérieur, prit d'une colère profonde pour cet être écœurant, cette simple machine incapable de voir que son enfant est un être humain.

« Si je te surprends encore à manipuler mon fils, tu n'aura pas le temps de mettre un pied dans la salle d'audience. » La menace est évidente. Il ne prend pas la peine de la masquer, persuadé que ces simples mots suffisent à te faire stopper cette ''manipulation'' sur son fils. Persuadé que ces mots resteront impunis, que personne n'osera le châtier pour cela. Au fond, il n'a pas vraiment tort. Les parents absents, la gouvernante qui n'osera rien dire de peur d'être licenciée. Tu te demande comme ils réagiraient, en apprenant qu'un homme, William ou un autre, est entré chez eux et a proclamé des menaces à l'encontre du fils d'Anjou. Mal, sans doute. Mais rien ne sera fait, pour éviter de souiller la notoriété déjà mise à mal de la famille. Muette, ta colère ne cesse pourtant pas de monter. Ne te donnant aucune autre envie que celle de lui faire regretter ses paroles par toi-même. De le châtier à ta façon, comme tu as châtié ce jeune serdaigle.

Elle tente de t'arrêter dans ta folie. Consciente que seule la douleur t'attend si tu oses t'introduire chez les Flint. Si tu oses devenir à ton tour menaçant. Pourtant, cette pulsion ne te laisse aucun autre choix. Elle te  guide, te force à lui obéir aveuglément. Quitte à regretter ce geste plus tard. Mais Il ne veut pas laisser cette phrase impunie, il ne veut pas apparaître comme le petit agneau effrayé par les mots du loup. Un loup vieux, faible. Incapable de se repaître de ta peur. Elle n'existe pas chez toi, pas dans ces moments où Il prend ta place. Libéré de toute émotion affaiblissante, tu te sens capable de tout. Même de mettre à terre un sorcier autrement plus entraîné que toi, beaucoup plus puissant que toi, alors que tu ne disposes d'aucune baguette. D'aucune magie. Mais rien ne t'arrête, et tu traverses les rues sous l'averse, le bruit de tes pas couvert par l'orage qui s'écrase non loin de là. L'obscurité ne t'arrête pas, jusqu'à ce que tes pieds t'arrêtent devant la demeure des Flint. Tu ne sais pas ce que subit Marcus, et tu ne tiens pas tellement à le savoir. Son père est un dément, un puritain qui n'hésiterait sans doute pas à le passer à tabac pour avoir eu l'impertinence de lui désobéir.

Le regard fixé sur la demeure, tu restes immobile. Le regard vide, la tête remplie d'idées toutes les plus tordues les unes que les autres. Tu ignores s'ils sont au courant de ta présence devant chez eux, sans doute que non. Trop occupés à passer un savon à leur enfant, pour avoir enfreint à la fois les règles de la maison et la loi. Et les règles du père sont sans doute plus importantes que la loi à ses yeux. Silencieusement, tu fais le tour de la maison, cherchant un moyen de voir l'intérieur. Trouvant finalement la fenêtre du salon où se trouve Marcus. Avec sa mère. Le père n'est pas là. Sans doute à l'étage, dans sa chambre. Et à ce moment-là, plus aucun plan n'existe. Tu réagis impulsivement, prenant la première pierre qui te passe sous la main. Avant de la jeter contre la fenêtre. Le verre ne se brise pas, mais le bruit est suffisamment pour attirer les Flint à la fenêtre. « Je veux voir ton père. » Tu n'as pas le temps d'en dire plus. Au premier étage, tu aperçois le visage du paternel, les yeux toujours injectés d'une colère qui ne laisse présager rien de bon. « Descends, vieux fou. Viens donc mettre tes menaces à exécution ! » Tu es volontairement provocateur. Espérant le ramener en bas, pour pouvoir éclater tes poings contre son visage, puisqu'il s'agit là de la seule arme à ta disposition. Les poings crispés, tu lances un regard sur Marcus. Qui est maintenant au courant de ce que tu vis à cet instant. Mais rien ne signale l'éclair qui s'écrase sur tes épaules, qui te projette au sol. Te faisant quasiment perdre connaissance, ne te laissant rattaché à la réalité que par un mince filet. L'impression d'être loin du monde réel t'oppresse, alors que tu sens tes forces te quitter. Ses menaces ont été mises à exécution, et désormais seule la peur t'habite. Tu ne sais pas ce qu'il t'a lancé, et tu détestes cette foutue impression de perdre pied, d'être recouvert d'un voile brumeux. Alors qu'au loin, tu entends difficilement de William Flint. « Ramènes le chez lui, et reviens immédiatement. »



peace was never an option (3)
marcus flint ► 15/07/1993

« Wayland d'Anjou. Prenez place. » La salle est faiblement éclairée, donnant l'impression de n'être rien de plus qu'un cachot punitif. Ton regard se promène sur la pièce, parcoure les nombreux sièges installés en demi-cercle autour de toi. La majorité de ces sièges sont vides, seule une dizaine étant occupée par des mages habillés d'une robe prune, un M brodé sur leur tenue. Et au centre, un simple fauteuil d'où pendent des chaînes. Sans doute pour te priver de tes mouvements le temps du procès, pour éviter une quelconque tentative de représailles selon le jugement prononcé. Pourtant, tu ne te fais pas d'illusion là-dessus, et tu es désormais prêt à assumer les responsabilités de cet acte qui n'est pourtant pas réellement le tien. Silencieux, tu te diriges vers le fauteuil pour t'y installer, alors que les chaînes semblent prendre vie pour mieux s'attacher autour de tes poignets. Te laissant immobile, seul ton regard encore capable de se balader dans la pièce. Tu as passé des heures à t'imaginer cette pièce, passant d'une salle luxueuse parsemée de nombreux tableaux au plus lugubre des décors. Finalement, elle te semble plus proche du cachot que de la salle magnifiquement illuminée.

« Audience disciplinaire du 15 Juillet... » Tu ne prends pas la peine d'écouter la suite, parfaitement conscient des faits qui te sont reprochés. Conscient que les preuves sont bien là, te privent de toute tentative de nier les faits. Tu ne peux rien faire d'autre que d'écouter le président, en attendant le jugement. En ces temps déjà troubles, le directeur de Poudlard ne t'a laissé d'autre choix que l'expulsion de l'école, te laissant aux bons soins du ministère pour décider de l'avenir de ta baguette. Pour décider de ton avenir, et savoir si tu sera un jour capable de retourner à Poudlard ou ne serait-ce que récupérer une baguette et pouvoir utiliser à nouveau la magie. Tu en doutes fortement. Les accusations sont trop graves pour te permettre d'avoir une peine aussi légère, pour te permettre de récupérer un jour une baguette magique. Au moins, te consoles-tu en te disant qu'Azkaban n'est pas un risque que tu encours aujourd'hui. Étant mineur, tu ne peux y être envoyé. Mais Sainte-Magouste reste une possibilité. Tu ne veux pas en entendre parler, tu ne veux pas y être envoyé. Tu ne veux pas passer le reste de ta vie entouré de fous, de malades mentaux et de dégénérés. Tu n'es pas comme eux. Tu restes parfaitement conscient de tes actes, même lorsqu'Il les commet.

« Vous êtes bien Wayland Bartholomew d'Anjou, domicilié à Herpo Creek, Wiltshire ? » Les mots du président te sortent de ta torpeur. Le regard vide, tu le fixes silencieusement. Ainsi donc, aucun témoin pour te défendre. Ta propre famille n'est même pas venue assister à ton procès, sans doute trop occupée à gérer les affaires à l'étranger. Tu ne veux de toute façon pas voir la honte et l'incompréhension dans leur regard. Tu n'as pas la tête à ça, et tu te prends à être finalement ravi de ne pas les voir ici. « Oui. » Tu remarques les mouvements du greffier, qui note chacune des paroles prononcée dans cette salle d'audience. Et elle risque d'être longue, s'il faut à chaque fois attendre qu'il ait fini de tout coucher à l'écrit avant de continuer la procédure. « Vous êtes accusé d'avoir usé de la magie pour attaquer trois autres étudiants, d'avoir tenté de lancer un sortilège impardonnable sur l'un d'entre eux, d'avoir lancé un oubliettes sur une autre et envoyé le troisième à Ste. Magouste suite à plusieurs sortilèges. Est-ce exact ? » Tu ne peux pas le nier. Expliquer que ce n'est pas réellement toi t'enverrait immédiatement en internement, et tu ne veux absolument pas de ce châtiment. Tant pis, tu t'es préparé à assumer les conséquences de ses actes. Quitte à perdre tout lien avec le monde magique et rester enfermé chez toi jusqu'à ce que tout ça se tasse. « Oui. » Un nouveau silence pesant, alors que le greffier continue de griffonner le parchemin, notant inlassablement chaque mot prononcé. Quel travail ingrat. « Bien. Nous allons maintenant appeler les témoins, écouter une dernière fois le détenu, et procéder au jugement. » Il ne reste plus beaucoup de temps. Les témoins ne sont pas nombreux, et tu n'as rien à dire. Seule l'apparition de Marcus te laisse comme une boule dans l'estomac. Te laisse le sentiment désagréable que tout ne va pas se passer comme prévu. Son père a du lui faire répéter son témoignage, encore et encore, jusqu'à ce qu'il soit le plus dur possible envers toi. « Premier témoin, Marcus Flint. »



Dernière édition par Wayland B. d'Anjou le Lun 26 Jan 2015 - 15:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 2 EmptyVen 23 Jan 2015 - 15:53

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peace was never an option




And I'm not expecting you to care

« Tu leur dis exactement ce qu’on a répété ensemble. » J’acquiesce silencieusement. Adossé contre le mur froid. Les opales vides virées sur l’autre bout du couloir sombre. J’évite les prunelles agacées de mon père. Depuis notre arrivée au ministère. Depuis notre départ du manoir à vrai dire. « N’oublie pas de leur signaler qu’il a enfreint son isolement forcé. » Le balancer. Avouer une nouvelle crise. L’enfoncer. Lui maintenir la tête sous l’eau. Après avoir tenté de lui éviter la noyade. Oublier notre amitié. Brisée. Recollée. Puis  une dernière fois émiettée. Oublier l’intérêt du meilleur ami. Pour prouver mon allégeance à la famille. Comme n’importe quel Flint. Digne de ce nom. Il est temps de faire un choix. De faire le bon. Ce procès a presque plus de sens pour mon père, qu’il n’en a pour moi. « Tu ne peux plus l’aider de toute façon. Il s’est condamné seul. C’est trop tard maintenant. » Alors aggraver sa situation est permise. C’est même intensément encouragé. Pourquoi cacher la vérité ? Si de toute manière son cas est déjà scellé. Une faute de plus sur son dossier n’a aucune importance. Sa maladie moldue le déraisonne. Lui vole ses limites. Efface ses barrières morales. Il ne pourra jamais guérir. Une potion concoctée uniquement pour lui semble dérisoire. Cette notion abstraite appuie sur mon témoignage. Il est foutu. Sa sentence n’arrangera rien. Elle ne l’empirera pas non plus. Il est trop déconnecté de la réalité. Pour que son environnement l’affecte encore. Alors obéir aux ordres paternels et s’attirer la reconnaissance tant désirée est la meilleure option. Ça ne sert à rien de s’acharner. De soutenir une amitié futile. Qui n’a de toute façon aucune valeur aux yeux de Wayland. Ça ne vaut pas le coup, n’est-ce pas ? Il l’a prouvé cette après-midi là à Poudlard. Et aussi le soir où il lui a semblé judicieux de menacer le patriarche Flint.

La porte de la salle d’audience s’ouvre. Pour laisser apparaître une petite sorcière. Elle ramène inutilement une mèche imaginaire sur ses cheveux tiré en arrière. Lui renforçant la dureté des traits de son visage. « Marcus Flint, c’est à vous. » Je me décolle du mur. Et me dirige machinalement vers elle. La main de mon père posée sur mon épaule stoppe mon élan. « Dis simplement la vérité. Reste loin des problèmes. » Je ne lui accorde aucune approbation. Aucun échange verbal. Aucun regard d’entente. Lui offrant une mine lasse et résignée qui semble lui suffire. Me contentant de reprendre mon chemin en silence. Je passe devant la sorcière qui referme la porte derrière nous. Elle m’indique tout bas l’endroit où je dois me placer. Et m’invite à pénétrer dans la pièce circulaire. J’avance vers le centre de la salle. Passe à côté de Wayland. Qu’il me semble apercevoir enchainé sur sa chaise. Je ne sais pas. J’évite de poser mes iris sur lui. Simplement avancer. Témoigner. Et m’en aller. Direct. Droit. Et sûr de soi. Comme me l’a rabâché mon père. Je m’arrête à la barre devant le président du Magenmagot. Et lève mes rétines sur son pupitre surélevé. Puis sur ses yeux. Qui ne trahissent aucune émotion. Hormis l’indifférence. Il vérifie mon identité une dernière fois. Que je confirme une dernière fois. « Vous étiez présent ce 19 mai 1993 lorsque M. Wayland d’Anjou ici présent a commis l’attaque contre trois élèves à Poudlard. Est-ce exact ? » « Oui. » « Etiez-vous l’une des victimes ? » Le mot résonne douloureusement dans mon esprit. Victime. L’écho se heurte dans ma tête. Se répète. A n’en plus finir. Ce qualificatif semble exagéré non ? Non. Ses poings se sont abattus. Ses sortilèges ont atteint leur cible. Le mot est approprié finalement. « Oui. » Je soutiens le regard. Comme indiqué par mon père. Ne pas montrer d’hésitation. « Pouvez-vous nous raconter les faits de l’incident ? » Par où commencer ? Eviter les fioritures. Aller droit au but. Ne pas s’attarder sur les jugements puérils d’un adolescent blessé et faible. Se contenter de déballer le déroulement de cette après-midi. D’ajouter son manquement au règlement cette nuit là. Rester en dehors des problèmes. Rien de plus. «  Wayland et moi étions dans la volière. On essayé de faire sortir les chouettes pour s’amuser. Un jeune serdaigle est arrivé. Wayland est parti à sa poursuite quand il a pris la fuite. Je les ai suivis quelques secondes après. Je pensais qu’il essaierait de le convaincre de ne pas rapporter l’histoire à un professeur. Je les ai retrouvés dans un couloir du château. Le plus jeune était suspendu en l’air par la cheville. Et son corps a été projeté contre la vitre. J’ai désarmé Wayland et pris sa baguette. Il l’a récupéré après m’avoir frappé par trois fois. On s’est lancé quelques sorts. Et j’ai perdu connaissance. » J’arrête mon récit. Déballé d’un trait. Mais mon témoignage ne semble pas terminé. A peine commencé. « Avez-vous vu M. d’Anjou lancé un sortilège sur un autre élève ? » Les souvenirs sont flous. Bien trop vagues. Je me rappelle sa détermination. La lueur malsaine dans ses prunelles. Le sentiment que mon meilleur ami m’échappe. D’avoir tenté de le distraire pour permettre aux autres de fuir. « Je ne suis pas sûr. Je devais déjà être à terre et déboussolé par les coups. » Est-ce qu’une petite fille est tombée ? C’est ce qu’on m’a rapporté après. Mais je n’arrive plus à m’en souvenir. « Avez-vous subi le sortilège Doloris ? » « Il me semble. Je n’ai rien senti. Je pense néanmoins avoir entendu Wayland prononcé la formule. » J’ai enfoui ce passage. Enterré ce moment. Pour essayer de l’oublier. Pour l’effacer complètement de ma mémoire. Presque avec succès. Mais le choc du geste est trop fort. Pour que je puisse y arriver. « Vous avez passé deux jours à l’infirmerie, le nez cassé et une baguette plantée dans la cuisse. Est-ce exact ? » J’approuve simplement. J’aurai pu sortir plus tôt. Madame Pomfresh voulait s’assurer que je récupère mon énergie. Avant de m'autoriser à quitter le lit de l'infirmerie. « Aviez-vous connaissance du comportement violent de l’accusé ? » Bien sûr que non. Qui aurait pu s’en douter ? Wayland était un élève tout ce qui a de plus normal. « Non, il ne s’est jamais comporté ainsi. » « Confirmez-vous que M. d’Anjou est coupable des attaques ayant-eu lieu à Poudlard le 19 mai dernier ? » Suis-je en position de nier l’évidence ? Certainement pas. De plus, j’ai le soutien de Wayland. Pour tout avouer. « Oui » Est-ce tout ? Est-ce que je peux enfin m’en aller ? «  Avez-vous autre chose à ajouter ? » Oui. Je suis allé le voir. Malgré l’interdiction. J’ai essayé de monter un faux témoignage pour le sauver. Non. Je ne suis pas censé le notifie. C’est lui qui a enfreint la loi. En sortant de son domicile. Pour venir menacer mon père. Lui qui a balancé les cailloux contre la fenêtre du salon Flint. Lui que j’ai dû ramener chez lui inconscient. Trimballant son corps inerte dans Herpo Creek. Au milieu de la nuit. Lui qui est atteint d’une maladie moldue incurable. Lui qui ne pourra jamais être raisonné à cause de ça. Malgré les sentences. « Non. » Ma réponse ne tarde pas. « Bien, ce sera tout. Vous pouvez sortir M. Flint. » Mes prunelles glissent sur les membres du Magenmagot. Tous indifférents. Sur le greffier relisant mon témoignage. Le nez plongé dans ses parchemins. Et je bouge enfin. Quitte la pièce d’un pas pressé. Sans un regard pour Wayland. Je passe devant la sorcière qui m’ouvre la porte. Je retrouve mon père à l’extérieur. Où les autres témoins sont arrivés et attendent dans le couloir leur tour. Il est étonné de la rapidité de mon passage. Maudissant presque cette expédition. Pour se décharger de cette affaire. Et de ne pas effectuer le travail correctement. Il ne me demande pas comment ça s’est passé. Ni si j’ai tout avoué. Caché un nouveau délit. Ou encore m’avoir mis dans le collimateur du ministère. Il se contente de me presser pour rentrer. Sa paume collée dans mon dos pour me faire avancer. Et ça s’arrête là. Wayland est maintenant livré à son sort. Je n’assisterai pas à l’annonce de sa sentence. Ni à sa sortie du procès. J’ai couverts ce que j’ai pu. Dans quel but ? Je l’ignore. Une erreur. Que j’assumerai plus tard. Une dernière erreur pour lui. En l’honneur de notre amitié passée. Avant de passer à autre chose. Avant d’en avoir fini avec lui. Définitivement.




Dernière édition par Marcus Flint le Ven 23 Jan 2015 - 20:15, édité 2 fois
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