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sujet; MF ◘ peace was never an option
MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 3 EmptyMer 14 Jan 2015 - 21:37

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peace was never an option




don't give up the fight

« Tout le monde. » Il  en arrive à la même conclusion que la mienne. Au même moment. Peut-être que notre complicité n’est pas réellement morte. Malgré l’amitié achevée à chacun des sortilèges lancés par Wayland. « Je m'en suis tiré sans aucune trace, merci à toi. Et il leur suffirait d'interroger la baguette pour savoir qu'il n'a lancé aucun sort... » Je sais. J’essaie désespérément de trouver une solution. Mais elle ne vient pas. Et je crains qu’elle ne vienne jamais. Il est condamné d’une certaine manière. Rien que je puisse dire ne pourra changer sa sentence. Déjà soufflé d’avance. Pourtant je continue de m’accrocher. Je me berce d’illusion utopique d’adolescent naïf. Simplement pour éviter de voir la vérité en face. Je ne suis pas concerné. Je pourrai me contenter de débiter avec exactitude ce qui s’est passé ce jour là. C’est ce que mon père m’a ordonné de faire. Mais je suis dans l’incapacité de le faire. Je ne peux pas enfoncer mon meilleur ami comme ça. Non, je ne peux pas. Je ne veux pas de ça sur ma conscience. J’aimerai simplement retrouver ce qu’on avait. Une amitié. Pas des plus parfaite. Mais de celles qui sont rares et précieuses. Simplement parce qu’elles remplissent leur fonction avec simplicité. « Tu sais ce que ça implique s'ils venaient à savoir que tu es là ? Dans le meilleur des cas, ils te retireront des témoins. Ou plus sûrement, ils te penseront complice. » Je m’en fous. Jusqu’à une certaine limite, c’est vrai. C’est la réaction de mon père qui me tord le ventre. Cette peur qui est la seule chose qui peut me retenir. Me rétracter. Fuir cet endroit interdit. Et me forcer à déblatérer la vérité. Mais la crainte n’est pas encore assez forte. Elle ne dépasse pas l’envie d’aider Wayland. Elle ne me dégonfle pas. Elle rôde dans mon esprit. Mais rien de plus. Je sais qu’elle est là. Mais je préfère l’ignorer. « Je peux plaider la folie, faire un séjour à Sainte Mangouste... » Il a donc réfléchi à la question. Il ne se laisse pas sombrer passivement. Il veut s’en sortir. Je prends ça comme un signe d’espoir. Sur son état. Sur notre plan pour lui éviter un trop grand châtiment. « Mais jamais je ne t'aurais attaqué, je pensais que tu le savais. » J’ai du mal à distinguer la sincérité dans ses paroles. Il me dit simplement ce que j’espérais entendre. Je prends ses mots comme ils viennent. Un peu naïvement. Pour soulager la peine. Celle de d’avoir perdu Tolly pour de bon.

Je le laisse se parler à lui-même. S’il n’y a que ça pour le maintenir stable. Le regard toujours fixé sur lui. Je l’observe délirer. Gentiment. A sa façon. Celle qui n’inclus ni un massacre, ni quelconque barbarie. « Je pourrais fuir, retourner en France. » Je sais qu’il ne le fera pas. Il doit déjà se rendre compte de la stupidité de ce plan. Irréalisable. Repoussant et augmentant bêtement sa sentence. Inutilement. « Je ne suis pas fou. » Est-ce là sa conclusion finale ? Sur son massacre ? En le voyant ainsi, plus ou moins conscient. Plus ou moins stable. J’ai du mal à croire qu’il le soit. Je n’arrive toujours pas à mettre un mot sur son comportement irréfléchi et véritablement insouciant. Mais, fou ? Ce mot semble bien trop fort. « Me penses-tu fou ? » J’aimerai le croire. Pour arrêter de me battre vainement. Arrêter de me torturer l’esprit. Pour quelqu’un qui n’a pas hésité à attaquer deux enfants innocents. J’aimerai tellement en être persuadé. Les preuves sont pourtant évidentes. Mais, aveugle, je les néglige. « Non. » Il a eu un jugement un peu insensé. Mais qui n’en a pas ? Je comprends sa crainte lorsque le jeune serdaigle s’est enfui. La peur d’être dénoncé. La détermination à vouloir empêcher ça. Oui, je le comprends très bien. Sa réaction a été extravagante. Mais peut-on réellement juger une personne sur un seul évènement ? Ne peut-on pas seulement qualifier ça d’erreur déraisonnable ? « Sinon, je ne serai pas là. » A vouloir recoller les brisures de notre amitié. A essayé de les assembler. A les coller avec de l’espoir. Simplement pour voir ce que ça donne. Je dormirai profondément. Ne m’inquiétant pas un seul instant de ce qui peut bien lui arriver. Etant irrécupérable de toute manière. Elle n’existe pas cette angoisse. Celle qu’il s’en prenne de nouveau à moi. Elle n’existe pas. Celle de l’observer se perdre, par contre. Elle, elle oppresse. L’imaginant s’effondrer et se rendre captif d’un état qui m’échappe. Elle bouscule. Et m’a fait venir ici. « Je ne t’abandonnerai pas, Tolly. Tu peux me repousser autant que tu veux, il est hors de question que je le fasse. » Après tout, il n’est pas fou. Il le dit lui-même. Il est finalement revenu à la raison. D’une certaine manière. Il a tout de même soutenu n’avoir rien fait. Mais je mets ça sur le compte du piège. De le sentir se refermer sur soi. De la suffocation qu’il provoque. C’est tout. «  Qu’est ce que tu veux que je leur dise alors ? » Est-ce que je mens pour toi, Tolly ? Est-ce que tu m’autorises à le faire ?



Dernière édition par Marcus Flint le Sam 24 Jan 2015 - 13:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 3 EmptyMer 14 Jan 2015 - 22:23

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peace was never an option (2)
marcus flint ► 30/06/1993

« Non. » Un mensonge. Tu le sens, tu le vois dans son regard. Il te croit bien évidemment fou, incapable de juger avec discernement ce que tu as commis. Sauf que tu ne l'a pas commis, tu n'as jamais attaqué ces gens. Mais dire la vérité, dévoiler le coupable, te conduirait inévitablement à l'hôpital. Et ce pour une durée intederminée. Même si l'idée de le dire t'a effleuré l'esprit, tu ne peux pas l'accepter. Tu ne veux pas être enfermé pour le restant de tes jours, à vivre accroché à des potions qui t'empoisonneront l'esprit, te couperont de la réalité. Tu préfères encore toutes les peines du monde à cet enfermement monstrueux, te laissant telle une coquille vide sans vie, emprisonné dans ton propre corps comme un légume. La bave aux lèvres, les yeux vides, attendant sagement que les infirmières viennent t'administrer ta nouvelle dose de médicaments. Cet enfer que sera ta vie te répugne, t'effraie. Mieux vaut encore affronter le procès comme si tu es réellement le monstre, plutôt que laisser ces gens t'amener chez les fous. Les véritables fous. « Sinon je ne serais pas là. » Peut-être. Peut-être pas. Il tente d'être gentil avec toi, prend des pincettes à chacune de ses paroles. Pourtant, cette gentillesse affichée ne te touche pas, ne t'atteint pas. Déconnecté de tous ces sentiments. Tu sais qu'il s'agit de normes sociales, qu'elles se doivent d'être respectées pour vivre en société. Et tu joues le jeu de la meilleure façon possible lorsque tu es dehors. Mais cette maison représente ta coquille, celle qui te permet d'être réellement toi-même, sans masque. Et même s'il est là, tu ne veux pas la briser, tu ne veux pas revêtir ce vêtement qui ne te convient pas. Pas même pour lui.

« Je ne t'abandonnerai pas Tolly. » Contrairement à tous les autres. Ceux qui ont attendu le moment propice pour te laisser seul face à tes démons. Tes parents, qui ont tenté autant qu'ils pouvaient de cacher ta maladie à tout le monde. Tes sœurs, qui ignorent tout de cette maladie qui te consume petit à petit. Qui t'oblige à être séduit autant que tu es repoussé par la mort. Te laissant tanguer entre deux opposés impossibles à relier. Te laissant dans un vide que personne ne peut réellement comprendre, que personne ne veut vivre. Ce vide qu'Il remplace, t'obligeant à assister à ses morbides activités. T'obligeant à assister à l'orchestre de sa mise à mort, celle de Marcus. Alors qu'il lançait un doloris sur ton ami. Un doloris échoué, grâce à tes propres doutes. Jusque-là, tu le laissais faire. Agir selon ses propres envies, selon son propre caractère. Il était libérateur, évacuait toute la rage que tu avais en toi. Jusqu'à ce qu'il la dirige vers Marcus. « Tu peux me repousser autant que tu le veux, il est hors de question que je le fasse. » Tu ne comprends pas un tel acharnement. Tu ne comprends pas pourquoi il tient tellement à t'aider alors qu'à ses yeux, tu es l'artiste de ces méfaits. De cette cruauté implacable, ne laissant aucune chance à quiconque s'oppose à elle. Il en a pourtant eu un aperçu à Poudlard, et aurait pu en mourir si tu n'avais pas su reprendre le dessus. Et si les professeurs n'étaient pas intervenus à temps, te forçant à lâcher ta baguette et te privant de tout mouvement. « Qu'est-ce que tu veux que je leur dise alors ? » Tu ne réponds pas immédiatement, ton esprit divague. Cherche un point d'ancrage, pour retrouver son équilibre et trouver une solution à tout ça. Mais rien ne te vient en tête, et tu ignores encore ce que tu peux trouver pour t'aider. Malgré le temps qui défile à une vitesse folle et le procès qui approche inexorablement. « Ne répètes jamais ce que je vais te dire. A personne. Ni ton père, ni Susanna. Personne. » La demande te paraît folle. Il vit pour son père, doit lui dire tout ce qu'il est possible de dire. Quant à cette fille... elle le tient, l'oblige à vivre à ses pieds comme un bon chien. Elle est néfaste pour lui, et saura trouver un moyen de le faire parler. Mais puisqu'il propose de se parjurer pour toi, de risquer lui aussi le châtiment, tu te dois de lui dire la vérité. De lui expliquer ce qu'il s'est réellement produit ce jour-là. « Les livres sorciers n'en parlent pas, et j'ai du me renseigner dans les livres moldus. Ils appellent ça un trouble de personnalité multiple. Selon eux, je suis plusieurs dans ma tête. » Tu as souvent été impulsif, et tu l'es une nouvelle fois aujourd'hui. Comprenant tes mots au moment où ils quittent ta bouche pour mourir dans l'air. Tu te rends compte que tu ne fais que donner du crédit à celui qui te pense fou. Peut-être le suis-je... Mais la norme sociale réclame un signe de confiance en réponse au sien. « J'ai des... crises. Où je ne suis plus moi-même. Où je vois ce qu'Il fait, sans pouvoir agir. C'est un peu comme si tu es sous imperium, que tu en es conscient, mais que tu ne peux rien faire pour contrer les ordres qu'on te donne. » Un imperium te laissant conscient de tout ce que tu fais. Un mauvais sortilège que l'on t'a jeté. A l'exception que celui-ci ne disparaît pas avec le temps. Il te laisse soumis chaque jour de ta vie, et peut te faire exploser à tout moment. Ne laissant derrière toi que la folie et la cruauté la plus pure, la plus violente. Tu commences à faire les cents pas, tirant sur tes doigts pour évacuer ce stress qui te consomme. « Je suppose que je suis un cas extrêmement rare, puisque personne n'a développé de potion pour contrer ces effets. Les moldus recommandent un internement et un traitement violent. Mais il ne me fait rien. Mon organisme n'est pas aussi faible que le leur. » Tu sais ce qu'il pense à présent de toi. Que tu es fou, dangereux, imprévisible. Il n'a peut-être pas tort. « Je ne le contrôle pas. » La reconnaissance de la maladie est le premier pas vers la guérison, disent les moldus. Pourtant, tu en es parfaitement conscient, et rien ne semble s'améliorer. Tout s'empire même, depuis que tu as vécu la plus violente crise de ta vie. Disparaissant totalement pour Lui laisser la place. Cruel, violent, extériorisant tes pensées les plus noires, tes désirs les plus enfouis, tes cauchemars les plus violents. « Je plaiderai coupable. Tu dira ce que tu as vu. Je suis mineur, je n'irai pas à Azkaban. Je me ferai discret pendant quelques temps, et je finirai par trouver un moyen de récupérer une baguette. » Tu t'installes sur la chaise posée face à ton bureau. Le regard fixé dans le vide, une nouvelle fois. Réfléchissant à la suite des événements. « Je ferai tout pour ne pas être interné là-bas. Et si on y arrive, je resterai ici. » Ton attention se dirige alors vers la porte, alors que des bruits de pas se font entendre dans les escaliers. « Comment as-tu évité ton père ? Je suppose qu'il n'est pas au courant de ta petite escapade. »



Dernière édition par Wayland B. d'Anjou le Lun 26 Jan 2015 - 15:30, édité 1 fois
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peace was never an option




don't give up the fight

« Ne répètes jamais ce que je vais te dire. A personne. Ni ton père, ni Susanna. Personne. » Il nomme les deux personnes qui comptent le plus. Pour l’adolescent encore naïf. Guidé par les ordres paternels. Et accordant sûrement trop d’importance à un premier amour. Mais n’est-il pas hissé au même rang qu’eux ? Evidemment. Pourquoi prendre autant de risques sinon ? Durant l’attaque, et maintenant encore. Il est important. Même s’il n’en prend pas conscience. Je sais notre amitié brisée. Mais les morceaux sont encore là. Gisant sur le sol. Ils ne demandent qu’à être recollés. « D’accord. » Ils ne me demanderont rien de toute façon. Je peux leur mentir. Aussi surréaliste que cela puisse paraître. Si je propose de le faire devant le magenmagot. Pourquoi ne le ferais-je pas pour seulement deux personnes ? Si c’est réellement important aux yeux de Wayland. Je le ferai. Et je l’écoute. Déblatérer sur une maladie moldue. Qu’ils n’arrivent pas à soigner. Sur un changement de personnalité. Apparemment incurable aussi magiquement. Et cet après-midi là n’était qu’une conséquence de cette maladie. Il n’est donc pas fou. Simplement fiévreux. Il doit être possible d’inventer une potion pour lui. Comme on l’a fait pour les loups garous. Je ne comprends pas comment la magie ne peut rien résoudre. J’ai trop vu souvent m’a mère soigner mes blessures de gamin turbulent. Des blessures causées naturellement. Sans magie. Seuls les accidentés de Sainte-Mangouste sont pour certains irrécupérables. Mais seulement parce que la magie était trop forte. Mais là, non, je ne comprends pas.

Comment ai-je pu ne rien remarquer ? Après cinq années écoulées ? Même pas un infime changement dans le comportement de mon meilleur ami ? Trop égocentrique sûrement pour noter quoi que ce soit. Mais, merde, quand même. J’ai tout de suite saisie une transformation dans le ton de sa voix. Quelque chose de différent dans ses prunelles vides. Avant qu’il ne parte pourchasser le petit serdaigle. J’ai su que quelque chose n’allait pas. Provoquant ce mauvais pressentiment qui m’a lancé derrière eux. Non ? Ou est-ce le fruit de mon imagination maintenant que je connais la vérité ? « Je plaiderai coupable. Tu diras ce que tu as vu. Je suis mineur, je n'irai pas à Azkaban. Je me ferai discret pendant quelques temps, et je finirai par trouver un moyen de récupérer une baguette. » Je n’ai eu le temps de faire aucune remarque sur sa révélation. Trop perdu dans mes propres pensées. Reliant les faits entre eux pour trouver la logique avec son récit. « Si c’est ce que tu veux. » Je me résigne. Je range les plans fantasques dans un coin. Prêts à fleurir de nouveau lorsqu’il s’agira de lui trouver une baguette. On trouvera une solution pour ses examens. S’il veut toujours les passer. Il me semble avoir entendu parler deux poufsouffles d’une scolarité par correspondance. On trouvera. S’il peut accepter son sort. Et prendre un nouveau départ. « Je ferai tout pour ne pas être interné là-bas. Et si on y arrive, je resterai ici. » On remarque tous les deux les bruits de pas. Quelqu’un monte l’escalier. La gouvernante vient écourter notre entrevue. On a au moins eu le temps de se mettre d’accord. Pour le procés. Alors que j’imagine déjà revenir un autre jour, avant l’audience, Wayland me sort de mes projets. « Comment as-tu évité ton père ? Je suppose qu'il n'est pas au courant de ta petite escapade. » Je n’imagine même pas sa réaction s’il me sait ici. Que j’enfreigne la loi, si c’est justifié, pourquoi pas. Mais que je ne lui obéisse pas, c’est plus grave. De son point de vue en tout cas. « Il croit trop en son travail sur moi. J’ai simplement promis de ne pas venir. Il s’est endormi sans crainte. Je suis sorti par la porte d’entrée sans qu’il ne le remarque. »

La porte s’ouvre violemment. Pour laisser apparaître le visage crispé de mon père. Encore dans sa tenue de nuit. Il n’a pas pris la peine de prendre sa cape pour se couvrir. Si je ne devinais pas la suite des évènements, j’en rigolerai sûrement. Il est trempé par l’averse qui a dû finir par tomber. Les cheveux plaqués contre son visage vieilli. Les gouttes ruisselant sur ses tempes. Je n’ai encore jamais vu autant de haine dans ses yeux. Jusqu’à maintenant. Il entre dans la pièce. Alors que je me lève du lit instinctivement. Il empoigne mon bras avec une force que j’ignorais. Ses doigts se serrent durement. Coupant la circulation normale du sang. « Attends un peu qu’on soit à la maison … » Il se retourne vers Wayland. Je ne vois pas le regard qui lui lance. « Si je te surprends encore à manipuler mon fils, tu n’auras pas le temps de mettre un pied dans la salle d’audience. » Et il m’entraîne hors de la chambre. On descend les escaliers du manoir d’Anjou. Avant de quitter les lieux, j’aperçois les lèvres pincées de la gouvernante. Elle n’a pas hésité à me balancer. Quelle conne. Qu’est ce que ça peut bien lui apporté de me dénoncer ? Elle ne doit pas craindre de perdre son travail. Les parents ne sont jamais là. Et rien ne changera ça. Si même le procès de leur fils n’arrête pas leur voyage.

On traverse les rues sous l’averse. Les éclairs déchirent le ciel. La poigne de mon père écrase toujours mon bras. Alors qu’il me traîne jusqu’à chez nous. Il relâche enfin son emprise. Après m’avoir jeté dans l’un des fauteuils du salon. « William ? » La voix de ma mère s’élève à l’étage. Mais il n’y prête aucune attention. « Je t’avais interdit de venir, ne l’ai-je pas fais ? » Je ne réponds pas. Sa question n’attend pas de réaction.  « Tu iras quand même témoigner contre lui. Tu m’entends ? » J’acquiesce silencieusement. Il ne peut pas comprendre. « Et ne penses même pas à sauver ce petit con. Ce gamin est taré, oublie-le. Il ne t’apportera que des ennuis. Libre à lui de salir le nom de sa famille. » Parce que c’est tout ce qui compte au final. La famille. Il a trop voulu me bourrer le crâne avec ses idéologies familiales pour que j’en tienne encore compte. Le sang et sa pureté. La renommée. L’ambition. Fuir quand il le faut. L’intérêt familial. Rien d’autre. Je connais ses discours par cœur. « Mais qu’est ce qu’il t’a pris ? Tu veux qu’on te pense complice ? Tu veux gâcher sa scolarité ? Les efforts de plusieurs générations de Flint ? C’est cette Susanna qui te met des idées pareilles dans le crâne ? » Qu’est-ce qu’il raconte ? Il ne peut pas y avoir une faille dans son éducation. Non, c’est forcément la faute d’une tiers personne. Jamais la sienne. Il a bien installé son autorité. C’est quelqu’un d’autre qui souffle son influence. Pendant qu’il avait le dos tourné. Le ton de sa voix se hausse à chacun de ses mots. La haine envenime ses paroles un peu plus à chaque fois. Il lève sa main. Prête à s’abattre. Mais elle retombe avant d’atteindre sa cible. Il jette un coup d’œil derrière moi. Et il me laisse là. Je me retourne pour trouver ma mère dans l’encadrement de la porte. C’est certainement sa présence qui la retenu dans son élan. « Va te coucher, Marcus. Il est tard. »


Dernière édition par Marcus Flint le Sam 24 Jan 2015 - 13:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 3 EmptySam 17 Jan 2015 - 23:48

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peace was never an option (2)
marcus flint ► 30/06/1993

« Il croit trop en son travail sur moi. J'ai simplement promis de ne pas venir. Il s'est endormi sans crainte. Je suis sorti par la porte d'entrée sans qu'il ne le remarque. » Un sourire s'étire sur tes lèvres. Tu n'imaginais pas Marcus capable de désobéir de cette façon à son père, lui qui a toujours vécu pour ce paternel autoritaire, implacable dès lors qu'il s'agit de le défier. Mais tu n'as pas le temps de réagir. La porte s'ouvre à la volée, avec une violence dont tu n'es pas habitué dans cette maison, et laisse apercevoir la silhouette emplie de colère de William Flint. Ce fameux paternel pour qui tu n'as jamais éprouvé la moindre notion d'amitié. Tu lui es au mieux indifférent. Ce puritain qui reste coincé dans les idéologies du passé, défendant avec une ferveur indescriptible la consanguinité de ses compatriotes et leur soit-disant supériorité sur les mêlés. Ce puritain coincé qui ne comprend pas, et ne comprendra sans doute jamais, ce qu'est réellement la noblesse qu'il proclame sienne. « Attends un peu qu'on soit à la maison... » Tu n'as pas le temps de réagir, ni même d'entamer le moindre mouvement, que le sorcier est déjà dans ta chambre, tenant d'une main ferme le bras de son fils. Le ton menaçant, se sentant comme chez lui, il ne lance qu'un simple regard dans ta direction. Un regard où se lisent aisément la colère, l'envie de te faire regretter ton influence néfaste. Un regard qui commence à te faire bouillir de l'intérieur, prit d'une colère profonde pour cet être écœurant, cette simple machine incapable de voir que son enfant est un être humain.

« Si je te surprends encore à manipuler mon fils, tu n'aura pas le temps de mettre un pied dans la salle d'audience. » La menace est évidente. Il ne prend pas la peine de la masquer, persuadé que ces simples mots suffisent à te faire stopper cette ''manipulation'' sur son fils. Persuadé que ces mots resteront impunis, que personne n'osera le châtier pour cela. Au fond, il n'a pas vraiment tort. Les parents absents, la gouvernante qui n'osera rien dire de peur d'être licenciée. Tu te demande comme ils réagiraient, en apprenant qu'un homme, William ou un autre, est entré chez eux et a proclamé des menaces à l'encontre du fils d'Anjou. Mal, sans doute. Mais rien ne sera fait, pour éviter de souiller la notoriété déjà mise à mal de la famille. Muette, ta colère ne cesse pourtant pas de monter. Ne te donnant aucune autre envie que celle de lui faire regretter ses paroles par toi-même. De le châtier à ta façon, comme tu as châtié ce jeune serdaigle.

Elle tente de t'arrêter dans ta folie. Consciente que seule la douleur t'attend si tu oses t'introduire chez les Flint. Si tu oses devenir à ton tour menaçant. Pourtant, cette pulsion ne te laisse aucun autre choix. Elle te  guide, te force à lui obéir aveuglément. Quitte à regretter ce geste plus tard. Mais Il ne veut pas laisser cette phrase impunie, il ne veut pas apparaître comme le petit agneau effrayé par les mots du loup. Un loup vieux, faible. Incapable de se repaître de ta peur. Elle n'existe pas chez toi, pas dans ces moments où Il prend ta place. Libéré de toute émotion affaiblissante, tu te sens capable de tout. Même de mettre à terre un sorcier autrement plus entraîné que toi, beaucoup plus puissant que toi, alors que tu ne disposes d'aucune baguette. D'aucune magie. Mais rien ne t'arrête, et tu traverses les rues sous l'averse, le bruit de tes pas couvert par l'orage qui s'écrase non loin de là. L'obscurité ne t'arrête pas, jusqu'à ce que tes pieds t'arrêtent devant la demeure des Flint. Tu ne sais pas ce que subit Marcus, et tu ne tiens pas tellement à le savoir. Son père est un dément, un puritain qui n'hésiterait sans doute pas à le passer à tabac pour avoir eu l'impertinence de lui désobéir.

Le regard fixé sur la demeure, tu restes immobile. Le regard vide, la tête remplie d'idées toutes les plus tordues les unes que les autres. Tu ignores s'ils sont au courant de ta présence devant chez eux, sans doute que non. Trop occupés à passer un savon à leur enfant, pour avoir enfreint à la fois les règles de la maison et la loi. Et les règles du père sont sans doute plus importantes que la loi à ses yeux. Silencieusement, tu fais le tour de la maison, cherchant un moyen de voir l'intérieur. Trouvant finalement la fenêtre du salon où se trouve Marcus. Avec sa mère. Le père n'est pas là. Sans doute à l'étage, dans sa chambre. Et à ce moment-là, plus aucun plan n'existe. Tu réagis impulsivement, prenant la première pierre qui te passe sous la main. Avant de la jeter contre la fenêtre. Le verre ne se brise pas, mais le bruit est suffisamment pour attirer les Flint à la fenêtre. « Je veux voir ton père. » Tu n'as pas le temps d'en dire plus. Au premier étage, tu aperçois le visage du paternel, les yeux toujours injectés d'une colère qui ne laisse présager rien de bon. « Descends, vieux fou. Viens donc mettre tes menaces à exécution ! » Tu es volontairement provocateur. Espérant le ramener en bas, pour pouvoir éclater tes poings contre son visage, puisqu'il s'agit là de la seule arme à ta disposition. Les poings crispés, tu lances un regard sur Marcus. Qui est maintenant au courant de ce que tu vis à cet instant. Mais rien ne signale l'éclair qui s'écrase sur tes épaules, qui te projette au sol. Te faisant quasiment perdre connaissance, ne te laissant rattaché à la réalité que par un mince filet. L'impression d'être loin du monde réel t'oppresse, alors que tu sens tes forces te quitter. Ses menaces ont été mises à exécution, et désormais seule la peur t'habite. Tu ne sais pas ce qu'il t'a lancé, et tu détestes cette foutue impression de perdre pied, d'être recouvert d'un voile brumeux. Alors qu'au loin, tu entends difficilement de William Flint. « Ramènes le chez lui, et reviens immédiatement. »



peace was never an option (3)
marcus flint ► 15/07/1993

« Wayland d'Anjou. Prenez place. » La salle est faiblement éclairée, donnant l'impression de n'être rien de plus qu'un cachot punitif. Ton regard se promène sur la pièce, parcoure les nombreux sièges installés en demi-cercle autour de toi. La majorité de ces sièges sont vides, seule une dizaine étant occupée par des mages habillés d'une robe prune, un M brodé sur leur tenue. Et au centre, un simple fauteuil d'où pendent des chaînes. Sans doute pour te priver de tes mouvements le temps du procès, pour éviter une quelconque tentative de représailles selon le jugement prononcé. Pourtant, tu ne te fais pas d'illusion là-dessus, et tu es désormais prêt à assumer les responsabilités de cet acte qui n'est pourtant pas réellement le tien. Silencieux, tu te diriges vers le fauteuil pour t'y installer, alors que les chaînes semblent prendre vie pour mieux s'attacher autour de tes poignets. Te laissant immobile, seul ton regard encore capable de se balader dans la pièce. Tu as passé des heures à t'imaginer cette pièce, passant d'une salle luxueuse parsemée de nombreux tableaux au plus lugubre des décors. Finalement, elle te semble plus proche du cachot que de la salle magnifiquement illuminée.

« Audience disciplinaire du 15 Juillet... » Tu ne prends pas la peine d'écouter la suite, parfaitement conscient des faits qui te sont reprochés. Conscient que les preuves sont bien là, te privent de toute tentative de nier les faits. Tu ne peux rien faire d'autre que d'écouter le président, en attendant le jugement. En ces temps déjà troubles, le directeur de Poudlard ne t'a laissé d'autre choix que l'expulsion de l'école, te laissant aux bons soins du ministère pour décider de l'avenir de ta baguette. Pour décider de ton avenir, et savoir si tu sera un jour capable de retourner à Poudlard ou ne serait-ce que récupérer une baguette et pouvoir utiliser à nouveau la magie. Tu en doutes fortement. Les accusations sont trop graves pour te permettre d'avoir une peine aussi légère, pour te permettre de récupérer un jour une baguette magique. Au moins, te consoles-tu en te disant qu'Azkaban n'est pas un risque que tu encours aujourd'hui. Étant mineur, tu ne peux y être envoyé. Mais Sainte-Magouste reste une possibilité. Tu ne veux pas en entendre parler, tu ne veux pas y être envoyé. Tu ne veux pas passer le reste de ta vie entouré de fous, de malades mentaux et de dégénérés. Tu n'es pas comme eux. Tu restes parfaitement conscient de tes actes, même lorsqu'Il les commet.

« Vous êtes bien Wayland Bartholomew d'Anjou, domicilié à Herpo Creek, Wiltshire ? » Les mots du président te sortent de ta torpeur. Le regard vide, tu le fixes silencieusement. Ainsi donc, aucun témoin pour te défendre. Ta propre famille n'est même pas venue assister à ton procès, sans doute trop occupée à gérer les affaires à l'étranger. Tu ne veux de toute façon pas voir la honte et l'incompréhension dans leur regard. Tu n'as pas la tête à ça, et tu te prends à être finalement ravi de ne pas les voir ici. « Oui. » Tu remarques les mouvements du greffier, qui note chacune des paroles prononcée dans cette salle d'audience. Et elle risque d'être longue, s'il faut à chaque fois attendre qu'il ait fini de tout coucher à l'écrit avant de continuer la procédure. « Vous êtes accusé d'avoir usé de la magie pour attaquer trois autres étudiants, d'avoir tenté de lancer un sortilège impardonnable sur l'un d'entre eux, d'avoir lancé un oubliettes sur une autre et envoyé le troisième à Ste. Magouste suite à plusieurs sortilèges. Est-ce exact ? » Tu ne peux pas le nier. Expliquer que ce n'est pas réellement toi t'enverrait immédiatement en internement, et tu ne veux absolument pas de ce châtiment. Tant pis, tu t'es préparé à assumer les conséquences de ses actes. Quitte à perdre tout lien avec le monde magique et rester enfermé chez toi jusqu'à ce que tout ça se tasse. « Oui. » Un nouveau silence pesant, alors que le greffier continue de griffonner le parchemin, notant inlassablement chaque mot prononcé. Quel travail ingrat. « Bien. Nous allons maintenant appeler les témoins, écouter une dernière fois le détenu, et procéder au jugement. » Il ne reste plus beaucoup de temps. Les témoins ne sont pas nombreux, et tu n'as rien à dire. Seule l'apparition de Marcus te laisse comme une boule dans l'estomac. Te laisse le sentiment désagréable que tout ne va pas se passer comme prévu. Son père a du lui faire répéter son témoignage, encore et encore, jusqu'à ce qu'il soit le plus dur possible envers toi. « Premier témoin, Marcus Flint. »



Dernière édition par Wayland B. d'Anjou le Lun 26 Jan 2015 - 15:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 3 EmptyVen 23 Jan 2015 - 15:53

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And I'm not expecting you to care

« Tu leur dis exactement ce qu’on a répété ensemble. » J’acquiesce silencieusement. Adossé contre le mur froid. Les opales vides virées sur l’autre bout du couloir sombre. J’évite les prunelles agacées de mon père. Depuis notre arrivée au ministère. Depuis notre départ du manoir à vrai dire. « N’oublie pas de leur signaler qu’il a enfreint son isolement forcé. » Le balancer. Avouer une nouvelle crise. L’enfoncer. Lui maintenir la tête sous l’eau. Après avoir tenté de lui éviter la noyade. Oublier notre amitié. Brisée. Recollée. Puis  une dernière fois émiettée. Oublier l’intérêt du meilleur ami. Pour prouver mon allégeance à la famille. Comme n’importe quel Flint. Digne de ce nom. Il est temps de faire un choix. De faire le bon. Ce procès a presque plus de sens pour mon père, qu’il n’en a pour moi. « Tu ne peux plus l’aider de toute façon. Il s’est condamné seul. C’est trop tard maintenant. » Alors aggraver sa situation est permise. C’est même intensément encouragé. Pourquoi cacher la vérité ? Si de toute manière son cas est déjà scellé. Une faute de plus sur son dossier n’a aucune importance. Sa maladie moldue le déraisonne. Lui vole ses limites. Efface ses barrières morales. Il ne pourra jamais guérir. Une potion concoctée uniquement pour lui semble dérisoire. Cette notion abstraite appuie sur mon témoignage. Il est foutu. Sa sentence n’arrangera rien. Elle ne l’empirera pas non plus. Il est trop déconnecté de la réalité. Pour que son environnement l’affecte encore. Alors obéir aux ordres paternels et s’attirer la reconnaissance tant désirée est la meilleure option. Ça ne sert à rien de s’acharner. De soutenir une amitié futile. Qui n’a de toute façon aucune valeur aux yeux de Wayland. Ça ne vaut pas le coup, n’est-ce pas ? Il l’a prouvé cette après-midi là à Poudlard. Et aussi le soir où il lui a semblé judicieux de menacer le patriarche Flint.

La porte de la salle d’audience s’ouvre. Pour laisser apparaître une petite sorcière. Elle ramène inutilement une mèche imaginaire sur ses cheveux tiré en arrière. Lui renforçant la dureté des traits de son visage. « Marcus Flint, c’est à vous. » Je me décolle du mur. Et me dirige machinalement vers elle. La main de mon père posée sur mon épaule stoppe mon élan. « Dis simplement la vérité. Reste loin des problèmes. » Je ne lui accorde aucune approbation. Aucun échange verbal. Aucun regard d’entente. Lui offrant une mine lasse et résignée qui semble lui suffire. Me contentant de reprendre mon chemin en silence. Je passe devant la sorcière qui referme la porte derrière nous. Elle m’indique tout bas l’endroit où je dois me placer. Et m’invite à pénétrer dans la pièce circulaire. J’avance vers le centre de la salle. Passe à côté de Wayland. Qu’il me semble apercevoir enchainé sur sa chaise. Je ne sais pas. J’évite de poser mes iris sur lui. Simplement avancer. Témoigner. Et m’en aller. Direct. Droit. Et sûr de soi. Comme me l’a rabâché mon père. Je m’arrête à la barre devant le président du Magenmagot. Et lève mes rétines sur son pupitre surélevé. Puis sur ses yeux. Qui ne trahissent aucune émotion. Hormis l’indifférence. Il vérifie mon identité une dernière fois. Que je confirme une dernière fois. « Vous étiez présent ce 19 mai 1993 lorsque M. Wayland d’Anjou ici présent a commis l’attaque contre trois élèves à Poudlard. Est-ce exact ? » « Oui. » « Etiez-vous l’une des victimes ? » Le mot résonne douloureusement dans mon esprit. Victime. L’écho se heurte dans ma tête. Se répète. A n’en plus finir. Ce qualificatif semble exagéré non ? Non. Ses poings se sont abattus. Ses sortilèges ont atteint leur cible. Le mot est approprié finalement. « Oui. » Je soutiens le regard. Comme indiqué par mon père. Ne pas montrer d’hésitation. « Pouvez-vous nous raconter les faits de l’incident ? » Par où commencer ? Eviter les fioritures. Aller droit au but. Ne pas s’attarder sur les jugements puérils d’un adolescent blessé et faible. Se contenter de déballer le déroulement de cette après-midi. D’ajouter son manquement au règlement cette nuit là. Rester en dehors des problèmes. Rien de plus. «  Wayland et moi étions dans la volière. On essayé de faire sortir les chouettes pour s’amuser. Un jeune serdaigle est arrivé. Wayland est parti à sa poursuite quand il a pris la fuite. Je les ai suivis quelques secondes après. Je pensais qu’il essaierait de le convaincre de ne pas rapporter l’histoire à un professeur. Je les ai retrouvés dans un couloir du château. Le plus jeune était suspendu en l’air par la cheville. Et son corps a été projeté contre la vitre. J’ai désarmé Wayland et pris sa baguette. Il l’a récupéré après m’avoir frappé par trois fois. On s’est lancé quelques sorts. Et j’ai perdu connaissance. » J’arrête mon récit. Déballé d’un trait. Mais mon témoignage ne semble pas terminé. A peine commencé. « Avez-vous vu M. d’Anjou lancé un sortilège sur un autre élève ? » Les souvenirs sont flous. Bien trop vagues. Je me rappelle sa détermination. La lueur malsaine dans ses prunelles. Le sentiment que mon meilleur ami m’échappe. D’avoir tenté de le distraire pour permettre aux autres de fuir. « Je ne suis pas sûr. Je devais déjà être à terre et déboussolé par les coups. » Est-ce qu’une petite fille est tombée ? C’est ce qu’on m’a rapporté après. Mais je n’arrive plus à m’en souvenir. « Avez-vous subi le sortilège Doloris ? » « Il me semble. Je n’ai rien senti. Je pense néanmoins avoir entendu Wayland prononcé la formule. » J’ai enfoui ce passage. Enterré ce moment. Pour essayer de l’oublier. Pour l’effacer complètement de ma mémoire. Presque avec succès. Mais le choc du geste est trop fort. Pour que je puisse y arriver. « Vous avez passé deux jours à l’infirmerie, le nez cassé et une baguette plantée dans la cuisse. Est-ce exact ? » J’approuve simplement. J’aurai pu sortir plus tôt. Madame Pomfresh voulait s’assurer que je récupère mon énergie. Avant de m'autoriser à quitter le lit de l'infirmerie. « Aviez-vous connaissance du comportement violent de l’accusé ? » Bien sûr que non. Qui aurait pu s’en douter ? Wayland était un élève tout ce qui a de plus normal. « Non, il ne s’est jamais comporté ainsi. » « Confirmez-vous que M. d’Anjou est coupable des attaques ayant-eu lieu à Poudlard le 19 mai dernier ? » Suis-je en position de nier l’évidence ? Certainement pas. De plus, j’ai le soutien de Wayland. Pour tout avouer. « Oui » Est-ce tout ? Est-ce que je peux enfin m’en aller ? «  Avez-vous autre chose à ajouter ? » Oui. Je suis allé le voir. Malgré l’interdiction. J’ai essayé de monter un faux témoignage pour le sauver. Non. Je ne suis pas censé le notifie. C’est lui qui a enfreint la loi. En sortant de son domicile. Pour venir menacer mon père. Lui qui a balancé les cailloux contre la fenêtre du salon Flint. Lui que j’ai dû ramener chez lui inconscient. Trimballant son corps inerte dans Herpo Creek. Au milieu de la nuit. Lui qui est atteint d’une maladie moldue incurable. Lui qui ne pourra jamais être raisonné à cause de ça. Malgré les sentences. « Non. » Ma réponse ne tarde pas. « Bien, ce sera tout. Vous pouvez sortir M. Flint. » Mes prunelles glissent sur les membres du Magenmagot. Tous indifférents. Sur le greffier relisant mon témoignage. Le nez plongé dans ses parchemins. Et je bouge enfin. Quitte la pièce d’un pas pressé. Sans un regard pour Wayland. Je passe devant la sorcière qui m’ouvre la porte. Je retrouve mon père à l’extérieur. Où les autres témoins sont arrivés et attendent dans le couloir leur tour. Il est étonné de la rapidité de mon passage. Maudissant presque cette expédition. Pour se décharger de cette affaire. Et de ne pas effectuer le travail correctement. Il ne me demande pas comment ça s’est passé. Ni si j’ai tout avoué. Caché un nouveau délit. Ou encore m’avoir mis dans le collimateur du ministère. Il se contente de me presser pour rentrer. Sa paume collée dans mon dos pour me faire avancer. Et ça s’arrête là. Wayland est maintenant livré à son sort. Je n’assisterai pas à l’annonce de sa sentence. Ni à sa sortie du procès. J’ai couverts ce que j’ai pu. Dans quel but ? Je l’ignore. Une erreur. Que j’assumerai plus tard. Une dernière erreur pour lui. En l’honneur de notre amitié passée. Avant de passer à autre chose. Avant d’en avoir fini avec lui. Définitivement.




Dernière édition par Marcus Flint le Ven 23 Jan 2015 - 20:15, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 3 EmptyVen 23 Jan 2015 - 18:15

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marcus flint ► 15/07/1993

Le corps immobilisé ne t'empêche pas de réfléchir. De penser. Tu passes par tous les états possibles, attendant avec une impatience difficilement contenue le verdict du jury. Mais tu sais que tu dois d'aborder passer les témoignages, dont celui de Marcus. Celui qui fût ton ami. Mais cette amitié a été brisée, broyée par tes poings et tes sortilèges. Torturée par le doloris que tu as vainement tenté de lui lancer, alors que tu tanguait tel un navire en perdition entre tes deux personnalités. Tu n'éprouves pourtant aucun regret, aucun remord quant à tes actes. Ils ne sont pas de toi, tu n'as rien fais. Et cette idée seule te permet de ne rien ressentir par rapport à lui. Aucune culpabilité ne t'habite, et tu ne sens pas ce poids indescriptible qui assaille habituellement les accusés présents sur ce siège. Seule les démangeaisons dans tes membres te gênent et te mettent mal à l'aise. Tu détestes être enchaîné comme un animal, incapable de redevenir maître de tes mouvements. Ces chaînes te maintiennent au fond du fauteuil, te paralysent bras et jambes. Te rendent malade. Tu bouillonnes, tu veux être libéré de cette prison inhumaine. Incapable de comprendre leur utilité. Sans baguette, sans magie, que craignent-ils ? Tu n'aurais jamais le temps de te précipiter sur eux. Pas plus que tu n'en n'aurais la stupidité. Ton cas est perdu, et tu veux pas aggraver la sentence en les attaquant. Pourtant, ils sont là, à te fixer comme une bête de foire. A te juger comme une vulgaire vermine à éradiquer. Comme tous les autres. Tu n'es rien de plus qu'une vermine, une mauvaise herbe qu'il faut à tout prit retirer. Tous. Marcus, son père, ces sorciers, tout le monde. Et tu te jures de le leur rendre. Dès que tu pourra reposer la main sur une baguette.

L'entrée de Marcus interrompt ta pensée. Ca y est. Son discours va commencer, et tu sais déjà ce qui sortira de sa bouche. Il a voulu mentir pour toi. Et tu as refusé cette aide. Comment peut-il t'aider, de toute façon, alors que d'autres témoins viendront tour à tour polluer l'air de leurs paroles stériles. Tu lui as demandé de ne dire que la vérité. Sans préciser qu'aucune mention ne doit être faite du doloris, ou de ton escapade nocturne à leur fenêtre. Ou du sort lancé par son propre paternel. Tu ne le lâches pas des yeux tandis qu'il s'avance à côté de toi et se dirige jusqu'à sa place. Il n'a aucun regard pour toi, et ignore totalement ces yeux qui le fixent inlassablement. Sans doute ne glissera-t-il aucun mot pour toi, conformément aux instructions de son père. Tu tentes un regard derrière toi, étirant les muscles de ta nuque jusqu'en avoir mal. Mais la porte est déjà refermée, et tu ne peux pas voir ce foutu paternel Flint que tu imagines pourtant aisément derrière cette barrière de fer. « Vous êtes bien Marcus Flint, domicilié à Herpo Creek, Wiltshire ? » Il acquiesce, le regard braqué sur le président. Alors que tu restes silencieux, débarrassé de tous les regards. Marcus est maintenant le centre de l'attention, et tu peux désormais détailler librement les membres du magenmagot. Tentant de trouver ceux qui paraissent les plus faibles, ceux qui subiront d'abord ta colère. Mais les regards reviennent rapidement vers toi, lorsque le serpentard commence à dévoiler les faits exacts aux membres du tribunal. « Wayland et moi étions dans la volière. On essayait de faire sortir les chouettes pour s'amuser. » Un sourire s'étire sur tes lèvres. Visiblement, il respecte parfaitement tes consignes – et celles de son père – en racontant tout depuis le début. Quitte à s'attirer les foudres de ce vieux sénile lors de son retour à Poudlard. Tu n'écoutes toutefois pas la suite de l'histoire. Tu la connais déjà, et il te semble inutile de revenir dessus. De toute façon, tu n'as aucun droit à la parole désormais. « Avez-vous subi le sortilège Doloris ? » Tu relèves les yeux vers le président. Il le sait. De la bouche même de Marcus, certainement. Tu es persuadé qu'il a déjà parlé de tout ça, lors d'une pré-audience ou quelque chose du genre. Pourtant, cette phrase sonne bizarrement dans ton esprit. Tu as lancé – ou du moins tenté – de lancer un Doloris sur Marcus. Mais tu ne sais plus pourquoi. Ni même pourquoi il n'a pas fonctionné. Tu sentais pourtant toute la haine, toute cette volonté de faire souffrir qu'Il ressentait à ce moment-là. Es-tu responsable de l'échec ? Ton manque de volonté a-t-il joué dans la balance ? Tu étais pourtant en retrait à ce moment-là, incapable de faire quoi que ce soit, te contenant d'assister à l'horreur que tu perpétrais. « Il me semble. Je n'ai rien senti. Je pense néanmoins avoir entendu Wayland prononcer la formule. » Tu lâches un léger soupire, sans doute passé sans être remarqué. Stupide. Tu l'es. Pour ne pas lui avoir précisé de ne pas en parler. Attaquer est une chose, lancer un sortilège impardonnable en est une autre. Et il l'est tout autant. Pour ne pas avoir réfléchi à ça avant d'en parler.

« Confirmez-vous que M. d'Anjou est coupable des attaques ayant eu lieu à Poudlard le 19 mai dernier ? » Tu souris intérieurement. Tu connais sa réponse, il a ton aval. Et celui de son père. Il ne peut de toute façon pas le nier, pas après avoir déclaré que tu l'as effectivement frappé et attaqué, lui ainsi que deux autres élèves. « Oui. » Tu restes silencieux, tandis que Marcus est congédié. Aucun regard dans ta direction, tandis qu'il quitte la salle pour faire place à un nouveau témoin. Que tu ne connais pas, et que tu ne veux de toute façon pas connaître. Alors tu baisses la tête, attendant simplement que passe le temps. Mais il ne passe pas aussi rapidement que prévu, et l'ennuie t'atteint vite tandis que s'enchaînent les témoins. Chacun t'enfonce plus que l'autre, et tu comprends au fur et à mesure qu'aucun espoir n'est permit. Tu t'étais fais à l'idée, mais il restait jusque là un fin espoir. Qui disparaît petit à petit, jusqu'à ne rien laisser. Pas même les cendres de cette folle utopie. « M. Wayland d'Anjou. Maintenant que le passage des témoins est terminée, nous allons procéder au jugement. La proposition est la suivante : votre baguette sera détruite, vous n'aurez aucun droit d'en acheter une et ce même votre majorité passée, et vous resterez en isolement chez vous. » Ou alors c'est Azkaban dès le jour de ma majorité. Le choix n'est pas si difficile à faire. « Désirez-vous ajouter quelque chose ? » « Non. » réponds-tu directement. Tu n'as de toute façon aucun choix, aucune marge de manœuvre. « Bien. Qui est pour la mise en place du jugement? » La levée de main est unanime. Visiblement, Azkaban n'aura pas l'honneur de t'accueillir parmi ses clients. Et tu te prends un lâcher un soupir de soulagement. L'option de l'internement n'a même pas été abordée. « M. d'Anjou, vous pouvez disposer. » Et sur ces mots, les chaînes te libèrent enfin. Te laissant seul dans une salle désertée par les membres du tribunal.

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But now I have finally seen the end

Le parchemin se froisse. Entre mes doigts crispés. Alors que la colère pointe. Coule rapidement dans mes veines. Parcourent les vaisseaux sanguins dans une allure folle. Jusqu’à atteindre le cœur. Dans un électrochoc violent. Tordant ce palpitant d’adolescent dans des battements brusques et frénétiques. La lettre chiffonnée tombe mollement sur le sol de ma chambre. Pendant que mon pied détrône la chaise du bureau. Elle percute le mur. Et tombe lourdement sur le parquet. « Marcus ? » J’ignore l’appel de ma mère. Restée cette après-midi au manoir. Je soupçonne mon père de lui avoir demandé de me surveiller. De me faire rester sagement au foyer. Se doutant très certainement où je passe la plupart de mes journées d’été. Préférant braver ses ordres plutôt que de faire sagement les devoirs imposés. Mais il ne peut pas le faire lui-même. Non. Me retourner le cerveau. M’imposer ses règles ridicules. Me bourrer ses idéologies dans le crâne. Tout ça, oui. Il peut le faire. Il joue ce rôle très bien même. Mais assumer physiquement son rôle du père normal. Sans que ses ambitions le freinent. Non. Il ne peut pas le faire. Alors il exige de sa parfaite petite femme soumise d’endosser cette corvée pour lui. Pantin éduqué par ses soins. Entre deux passages éclairs du ministère. Ou il doit se pavaner fièrement pour un rien. Mettant son nez arrogant dans les affaires des autres. Pour voir s’il n’a rien à se mettre sous la dent. Et dans la poche.

J’ouvre brutalement la porte de ma chambre. Et descend les escaliers en bois d’un pas pressé. Je ne jette aucun regard sur ma mère dans le hall. Elle ne m’arrête pas. Se contente de m’observer, muette, sortir du manoir. Elle n’est bonne qu’à ça de toute façon. A faire la potiche. A être aussi inutile qu’aux bras de mon père qu’à l’intérieur de ce foyer qu’on lui a interdit de gérer. Je lui en veux. Autant qu’à mon père. Autant qu’à Wayland. Autant qu’au reste du monde. Je maudis chaque personne de mon entourage. Pendant que je traverse rapidement les rues d’Herpo Creek. Le temps ensoleillé et la chaleur ont fait sortir les habitants. Profitant ridiculement d’un temps clément. Il me faut peu de temps pour arriver chez les d’Anjou. Je pousse nerveusement le portail de l’entrée. Avant de pénétrer dans leur jardin aussi grand qu’extravagant. Ils ne connaissent pas la modestie ces saletés de français. Ils n’ont aucun sens de réserve. De pudeur et de réserve. Se faire bien voir. C’est tout ce qui compte. Et pourtant leur fantaisie est presque trop bien cachée. Faire connaître la richesse. Mais ne pas l’afficher ouvertement. Tout est question de subtilité décalée. Je hais la France. Je hais ses progénitures arrogantes. Egocentriques et insolentes.

Je contourne la maison. Jusqu’à retrouver la fenêtre qui donne sur la chambre de Wayland. « Des insultes ? » Je hurle. Jusqu’à m’en irradier la gorge. Jusqu’à m’en cramer les poumons. Je crache ma haine. Je déverse ma fureur. « Sors de là ! » Je sais qu’il m’entend. Il ne pourra pas m’ignorer longtemps. Il doit même se douter de ma venue. S’il me connait un minimum. Il sait que je ne peux pas rester indifférent longtemps. Face à sa connerie affichée. « Des insultes ? Après t’avoir couvert ? » Après avoir essayé par tous les moyens de sauver ce crétin égoïste. Tenté de recoller une amitié qui me tenait à cœur. Après avoir fait quasiment l’impossible pour rattraper ses conneries. Après avoir continué à le voir après le procès. Pour le sortir de sa solitude morbide. Par peur qu’elle affecte un peu plus son cerveau malade. J’ai défié l’autorité de mon père pour lui. A plusieurs reprises. Je suis resté à ses côtés. Alors que tout le monde me sonnait de ne pas le faire. Et il ose m’envoyer une lettre d’insulte. Déplacée. Complètement injustifiée. Basée sur quoi au juste ? Je ne fais pas ce qu’il faut ? Je n’agis pas comme il le souhaiterait ? Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez ce con ? Son abus me crève l’estomac. Crispe chaque parcelle de mon épiderme. Il fait ressortir la violence. Une partie obscure. Encore partiellement enfouie. Qui ne t’ardera pas à s’exprimer librement dans quelques années.

Mes phalanges attrapent une pierre sur le sol. Et la lance contre la vitre. Celle de la chambre de Wayland. Brisant le verre qui le protège. « Montre-toi fils de … » « Marcus ! » Voilà que la gouvernante se mêle encore de nos histoires. Qui ne l’ont jamais concernée. Incompétente et tout aussi inutile que ma mère. Affolée mais prudente, elle ne s’approche pas plus. Elle reste plantée là. Et je ne m’attarde pas un instant de plus sur cette vieille française qui n’a jamais fais l’effort de parler correctement la langue anglaise. « Alors Tolly ? Tu peux attaquer des élèves ? Tu peux lancer un sortilège impardonnable ? Et tu n’es pas capable de sortir de chez toi et enfreindre une nouvelle règle ? » Qu’il sorte. Qu’il m’attaque de nouveau. Qu’il m’injure encore. Je n’attends que ça. Je m’impatiente de son retour. Je m’impatiente de voir son visage de gamin insolent. Hautain. Se croyant au dessus de tout le monde. Je m’impatiente de croiser ses prunelles qui brûlent de supériorité non méritée. « Lâche ! » Il se cache derrière des mots. Derrière un parchemin. Qu’attend-il pour faire éclater une nouvelle crise ?

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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 3 EmptySam 24 Jan 2015 - 16:55

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peace was never an option
marcus flint ► 29/07/1995

Le temps défile, inlassablement. Tu perds la notion du temps, à force d'être enfermé dans cette maison devenue trop étroite pour toi. Plus rien ne se passe, plus rien n'existe en dehors de ces murs. Ceux qui jadis furent réconfortants deviennent aujourd'hui une prison dont tu rêves de t'échapper. Tu pensais que rester serait facile, que de toute façon, t'y cloîtrer ne changerait pas ta vie. Tu ne vois personne, tu ignores tout le monde, et l'isolement te permet de faciliter tout ça. Mais tu te rends compte aujourd'hui qu'il n'y a rien de plus difficile. Revoir chaque jour le même visage, celui de ta gouvernante, entendre sa voix à toute heure de la journée... Elle te donne envie de la frapper, jusqu'à ce que son visage soit enfin méconnaissable. Jusqu'à ce que sa voix se taise définitivement. Jusqu'à ce que la paix t’irradie enfin, ne laissant plus qu'un vide dans ton esprit. Jusqu'à ce que tout disparaisse, jusqu'à ce que tu ne sois plus qu'une coquille, attendant l'heure à laquelle elle pourra enfin te libérer de son emprise. Mais ce scénario n'existe que dans tes pensées, et tu te contentes de subir, jour après jour, la solitude et les reproches de cette bonne femme incapable de comprendre ce que tu traverses. Elle n'est bonne à rien. Tout juste capable de faire le ménage et la cuisine. Ce qu'un elfe de maison pourrait très bien, sans réclamer tout l'argent qu'elle réclame. Tes pensées divaguent, courent d'un point à l'autre sans se soucier de la transition. Personne n'est là pour te parler, pour essayer de te comprendre. Et tu n'as plus besoin d'ordonner tout ça, alors tu laisses le tout dans un bordel immense, sans même savoir toi-même la suite logique de tout ça. Rien n'est plus difficile que l'isolement. Hormis la Mort.

Ta chambre ne ressemble plus à grand chose. La poussière s'accumule sur les meubles, les livres submergent le bureau dont on ne voit plus la surface. Elle ta ramène autant de livres que possible, pour t'aider à passer le temps. Mais rien ne semble suffisant pour canaliser ton esprit. Il se laisse aller. Semble s'amuser de disparaître pour Lui laisser la place. A cette créature incapable de ressentir la moindre émotion, si ce n'est la colère et la violence. Vous vous ressemblez, et pourtant, tu n'oses pas faire le dixième de ce qu'il fait. Attaquer à vue, torturer... tuer. Tu n'es jamais passé à l'acte, et lui non plus. Mais cette envie te brûle l'estomac, accélère ton pouls, et te donne une excitation telle que l'idée en devient obsessionnelle. Tu sais que tu devra de toute façon tuer un jour, sans le moindre regret. Car l'horcruxe le demande. Mais tu ne franchis toujours pas le pas, hésitant encore sur le sacrifice nécessaire à sa création. Tuer n'est pas suffisant, tu le sais. Tout le monde pourrait alors en créer un, et il ne bénéficierait pas de cette aura malsaine, noire, pire que toute autre forme de magie. Mais tu es incapable de trouver le chaînon manquant, celui qui te permettra un jour de parvenir à tes fins, de devenir immortel. Je deviens fou. Comme si tu ne l'étais pas déjà. A tourner en rond dans cette chambre étroite, froide comme la pierre, sans aucune décoration. Tu ne te l'ai jamais appropriée, et tu ne le fera sans doute jamais. Pourquoi ? Qui sait. Rien ne dit que cette chambre sera encore la tienne dans quelques années, que cette maison sera encore entre les mains de ta famille. Peut-être tes parents mourront-ils bientôt. Peut-être devras-tu un jour déménager, aller vivre ailleurs. Retourner en France ? Tu y penses. Cette idée ne te lâche pas, s'accroche à toi comme une moule à son rocher. Une fois libéré, tu ira y vivre. Personne là-bas ne sait que tu es malade. Tu y as encore de la famille, sûrement. Prêts à t'héberger peut-être. Ou pas. Que ferait ta petite sœur sans toi ? Elle maintient ce qui reste de ta normalité à flot. Elle t'empêche de devenir totalement fou, de faire quelque chose que tu regretterais. Tu ne peux pas l'abandonner. Pas elle, alors qu'elle est la seule à te voir régulièrement. Pas Aliss. Ni même Marcus. Qui ne vient te voir que lors des vacances. Trop occupé à Poudlard, avec sa petite Susanna chérie. Trop occupé pour se soucier de toi. Il ne vient que pour mieux énerver son paternel. Que pour mieux l'éviter. Il ne l'a jamais aimé. Et tu n'es rien de plus qu'un prétexte pour alimenter leur petite guerre.

Ton esprit marche à plein régime, mais ton corps lui reste parfaitement immobile. Installé sur le lit, les genoux contre ta poitrine. Attendant que l'heure tourne. Ne quittant ta chambre que pour aller manger, et y retourner immédiatement après. Ton immobilisme t'affaiblit, tu le sens. Ton corps est traversé de fourmis. Tes articulations deviennent douloureuse, et tu maigris. Jour après jour, tu maigris. Trop occupé à réfléchir pour te nourrir correctement et bouger. Tu ne veux rien faire d'autre que lire, réfléchir, et attendre. Attendre que la peine soit levée, attendre de pouvoir enfin sortir de chez toi. Et vivre à nouveau. « Des insultes ? » Le cri t'extirpe de tes pensées. La sortie est violente, imprévue, et te laisse silencieux sur ton lit. Tu ne reconnais pas immédiatement la voix. Et elle t'irrite, t'énerve. Te donne la nausée et cette envie de cogner. Tu ne sais pas qui il s'agit, ni de quoi il parle, mais tu sens déjà cette envie de le frapper jusqu'à ce qu'il se taise. Comme cette vermine de gouvernante. « Sors de là ! » Marcus. Tu le reconnais. Cette voix si familière. Est-ce déjà les vacances ? Tu n'en sais rien. Tu n'as plus la notion du temps. Quel heure est-il, quel jour est-ce... Rien de tout ça ne t'atteint désormais. « Des insultes ? Après t'avoir couvert ? » Tu restes immobile, silencieux, alors que des éclats de verre retombent ta chambre, encerclant la pierre qu'il a eu l'audace de lancer. Tu n'as aucune envie de le voir, de lui parler, ni même d'entendre ses justifications pour cette attaque contre ton domicile. Tu sens la colère filtrer dans chacune de ses paroles. Et tu sais pertinemment qu'elle ne fera qu'engendrer la tienne. Et provoquer une nouvelle crise. Depuis le procès et ton isolement, tu n'as jamais lutté contre Lui. Contre ses apparitions. Et tu crains aujourd'hui de le laisser s'exprimer face à Marcus. La dernière fois fut difficile, presque impossible, à calmer. Cette fois risque d'être pire, tu le sais. Et tu ne veux toujours pas le tuer, malgré cette haine qui commence à te nouer l'estomac. « Montres-toi fils de... » « Marcus ! » La voix de ta gouvernante stoppe sa phrase. Mais tu connais la fin. Tu sais parfaitement ce qu'il a voulu dire. Et il n'aurait jamais du avoir l'idée de prononcer ces mots. Tu sais que la gouvernante n'intervient que pour éviter d'empirer une situation déjà délicate. Que t'attirer l'attention du Ministère pourrait t'envoyer à Azkaban en septembre, dès le jour de ta majorité. Mais tu ne veux rien savoir de tout ça. Seuls compte désormais les mots de cet abruti. Son insulte, qui s'infiltre dans ton esprit malade et le pousse à se révolter. Il ne peut pas rester impuni. Et il est chez toi.

Tu ne prends pas la peine d'écouter la suite. Tu ne veux rien entendre de lui. Seulement éclater tes poings sur lui. Déverser toute la fureur qui t'habite, et que tu as besoin de laisser échapper. Puisqu'il fait tout pour que cela retombe sur lui, tu ne comptes pas le priver de ça. Puisqu'il tient tellement à être battu de nouveau, tu répondra à sa demande. Mais tu ne le traînera pas jusqu'à chez lui comme il a pu le faire pour toi. Obéissant tel un chien docile aux ordres de son père. Tu quittes la maison par la porte arrière, te retrouvant face à lui. Ignorant totalement cette gouvernante qui t'intime de retourner à l'intérieur. « Tu ne devrais pas être en train de faire des devoirs de vacance, sac à merde ? » L'insulte est française. Il en connaît, à force de te fréquenter. Mais certaines sont restées hors de ses oreilles, et celle-ci en fait partie. Tu sais qu'il déteste ne pas comprendre ce que tu dis. Et aujourd'hui, tu veux le faire sortir de ses gonds. Voir ce qu'il est réellement capable de faire. Voir que cette amitié soit-disant importante à ses yeux n'est qu'une fumisterie. Une illusion dans laquelle il se berce vainement. « Pars, si tu veux vivre. » dis-tu en montrant ouvertement le couteau présent dans ta main. Tu as l'impression d'entendre au loin le cri de la gouvernante, dépassée par les événements. Comme elle l'est toujours. Mais cette fois, tu ne veux pas t'arrêter au milieu. Comme lorsque le doloris l'a atteint sans lui causer le moindre mal. Cette fois, tu comptes bien Lui laisser carte blanche. Qu'Il fasse ce qu'il veut à Marcus, tu n'as désormais plus rien pour lui.



Dernière édition par Wayland B. d'Anjou le Lun 26 Jan 2015 - 15:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 3 EmptyDim 25 Jan 2015 - 21:47

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peace was never an option




But now I have finally seen the end

Il sort enfin. L’air arrogant affiché. Aussi agaçant que dans mes souvenirs. Il ignore la gouvernante. Qui tente de lui faire signe silencieusement à l’autre bout du jardin. Pour que bébé Wayland retourne à l’intérieur. En sécurité. Loin des ennuis que je suis susceptible de lui apporter. Loin du collimateur du ministère. Qui se contente de simples visites régulières. Il peut sortir. Il peut s’en aller. Tant qu’il est là avant eux. Tant qu’il reste discret. Personne  ne peut prouver qu’il ne respecte pas son confinement. Il est presque trop libre. Pour ce qu’il a fait. Il mérite d’aller à Azkaban. Maintenant qu’il est majeur. C’est là bas qu’il devrait être. Isolé et confronté à lui-même. Avec pour seule compagnie le froid, le vide et les détraqueurs. Jusqu’à anéantir son cerveau déréglé. Il ne devrait pas être là. Il ne mérite pas autant de clémence. « Tu ne devrais pas être en train de faire des devoirs de vacances, sac à merde ? » Il utilise le français. Il se cache encore. Il se croit malin. Persuadé d’être le plus fort. Je ne comprends pas totalement l’insulte. Même si je saisis très bien le sens du dernier mot. Combien de fois Wayland l’a prononcé devant moi ? Il s’amuse. Trouve-t-il la situation drôle ? Il s’en fou. Que je sois en colère. Que je puisse lui en vouloir. Il ne doit même pas être capable de ressentir quelconque émotion. Avec ce cœur souffrant qui irrigue mal sa cervelle de gosse. Parce que ce n’est pas sa faute. Ce n’est jamais la sienne. C’est toujours quelqu’un d’autre qui interfère. Empire la situation. Non, c’est trop compliqué d’assumer ses actes. « Au moins, je ne suis pas reclus chez moi. Presque interné, comme un fou. » J’insiste sur le dernier mot. J’accentue. Je hausse le ton. Je crache. Je cris. Je tonne. Je grogne. J’aurai du lui dire qu’il l’était. Fou. Lorsqu’il me l’a demandé. J’aurai dû avouer à l’audience sa maladie. Son état irrécupérable. Tout le monde devrait le savoir. Qu’il est instable. Qu’il est perdu. Que rien ne changera ça. Qu’il faut l’enfermer pour de bon. Ou l’envoyer chez ces copains les toqués moldus comme lui. J’aurai dû le détruire lorsque j’en avais l’occasion.

« Pars, si tu veux vivre. » Il montre le couteau dans ses mains. Il l’affiche. S’en vante. Les rayons solaires s’éclatent contre la lame. Pour n’attirer qu’un peu plus mon intention. Pour ne nourrir qu’un peu plus ma colère. La peur n’arrive pas. Non. Un adolescent enragé. Pas moins. Presque aussi inconscient que ce con. Sa dague ne me fait pas reculer. Ses menaces ne me font pas prendre la fuite. Non. Son arrogance me fait avancer. Alors que les cris de la gouvernante brisent le silence. Alimentant un peu plus l’adrénaline qui secoue mon cœur. J’avance. J’avance. Je cours. Je fonce sur la maigre silhouette de Wayland. Heurte son corps frêle. Avant qu’il ne puisse réagir. Je projette cette masse insignifiante. Elle s’écroule. S’écrase contre l’herbe sèche. Allongé durement sur le dos, il ressemble à un gosse ridicule. Je profite de sa position pour lui retirer le couteau des mains. Sa poigne se serre contre le manche. Mais il a passé trop d’heures enfermées. Une année entière à l’intérieur a été suffisante. Pour lui ôter le peu de force qu’il avait. Je réussis à lui prendre le couteau. Avant de le jeter plus loin sur la pelouse. Avant que mes doigts empoignent l’encolure de son t-shirt. Pour soulever sa tête du sol. Pour mieux abattre mon poing contre sa mâchoire. Une fois. Deux fois. Le flanc de mon avant bras plaque son crâne contre la terre. Ecrase sa gorge. Il s’enfonce dans sa trachée. J’entends trop bien son étranglement. Où sont passés les cris de la vieille française ? Où est-elle passée ? Ce moment d’inattention profite à Wayland. Qui se dégage. Et me repousse. Prêt à ramper jusqu’à la lame échouée à quelques mètres. Il n’y arrive pas. Je le stoppe avant. Mes phalanges agrippent son t-shirt. Ses bras. Pour le relever. Mon genou frappe son estomac. L’obligeant à se plier en deux. De se tordre face à moi. « Arrêtez ! » La gouvernante est revenue. La baguette levée sur nous. Je lâche l’étoffe. Un goût amer dans la bouche. Le souffle saccadé par l’effort. « Rentre chez toi, Marcus. Maintenant. » Les pensées reviennent enfin. La fureur n’a pas disparu. Mais elle n’aveugle plus. Elle reste là. Brûlant mes muscles raidis pour continuer le combat. Mais ma raison la bloque. Le frapper. Le cogner. Lui casser ses os friables. Lui déchirer l’épiderme. Tordre son ventre. Couper l’oxygène de ses poumons. Mais pour quoi au juste ? Pour le tuer ? Non. Je n’en suis pas encore là. La haine ne suffit pas encore.

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MessageSujet: Re: MF ◘ peace was never an option   MF ◘ peace was never an option - Page 3 EmptyLun 26 Jan 2015 - 17:41

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peace was never an option
marcus flint ► 29/07/1995

« Au moins, je ne suis pas reclus chez moi. Presque interné, comme un fou. » Tu feins un sourire. Il s'imagine t'affecter, te torturer avec ses mots. Encore une preuve qu'il ne comprend rien à qui tu es, à ce que tu vis. A cet éloignement constant que tu ressens envers les gens. A l'habitude que tu as désormais d'être insulté, traîné dans la boue. Tu te contentes seulement de lui présenter ton sourire le plus hypocrite, le plus détestable. Puisque c'est ce qu'il semble vouloir de toi en cet instant. Tu sais le combat inévitable, et tu sais déjà perdant. D'où la présence d'un couteau au creux de ta main. « Tu ne connais pas les dernières nouvelles ? Voldemort de retour... Crois-tu que ta mort passerait inaperçue à côté de ça ? » Un sourire élargit tes lèvres, découvre tes dents blanches. Ta démence n'atteint aucune limite. Dépasse toutes les règles dictées par la morale. Tu te fous de la morale. « Pars, si tu veux vivre. » Mais tu n'as pas le temps d'en dire qu'il fonce sur toi. Te prend au dépourvu. Il te plaque au sol, te retire le couteau des mains malgré ta résistance. Et te soulève la tête par le t-shirt avant de te frapper.

Le poing s'abat contre ta mâchoire, faisant parcourir un frisson de douleur dans chacun de tes nerfs. Et tu n'as pas le temps de réagir, ni de prononcer un seul mot, avant que le second coup ne suive le premier. Un goût étrange t'arrive sur les pupilles. Un goût que tu n'as jamais connu jusque-là, et qui te semble étrangement doux. Comme un verre de vin chaud. Mais tu sais qu'il ne s'agit pas de vin. Que tu es en train de boire ton propre sang, provenant de tes gencives abîmées, torturées. Mais tu ne cries pas, ne donnes aucune impression de panique. Tu ne veux pas lui donner cette victoire, à ce serpent venimeux qui montre enfin son véritable visage. Que tu as été idiot, toutes ces années, de croire en cette amitié superficielle. Dans laquelle ni lui ni toi ne faisiez réellement attention à l'autre, vous contentant de vous retrouver pour des plaisirs futiles, de gamins. Tu ne sais pas ce qui t'a causé ce déclic. Peut-être ces deux années passé seul, ou le procès. Ou l'audience, en septembre dernier, qui devait déterminer si oui ou non tu devais aller en prison. Ou plus simplement, peut-être est-ce les coups portés à ton encontre qui te rafraîchissent l'esprit, te libèrent de ces illusions utopiques. Un sourire se dessine sur tes lèvres, avant que son bras ne se pose contre ta gorge, empêchant l'air de filtrer jusqu'à tes poumons. Te causant pour la première cette frayer indescriptible. Celle de mourir. De disparaître, sans ne laisser aucune trace. Tu ne peux pas mourir. Pas maintenant. Pas alors que tes recherches n'en sont qu'à leurs débuts. Tu es trop loin de la réussite pour te laisser tuer maintenant. Et cet idiot de vert ne peut pas être celui qui causera ta mort. Trop faible. Trop attaché à des notions puériles et vaines. Peut-être que finalement, ces principes ne sont aussi que des mensonges ? Il n'est plus à ça près. Et semble pencher d'avantage vers ta mort, tant son bras s'enfonce contre ta trachée. Paralysant les dernières traces de souffle au creux de ta gorge. Tu tentes tant bien que mal de l'éloigner, sans réussite. Tu n'es physiquement pas à sa hauteur, tu le sais. Seule la magie te permet d'avoir un ascendant sur lui. Mais tu ne peux plus en faire, pas depuis que tu as perdu ta baguette et ton seul moyen de dévoiler l'étendue de tes talents. Alors tu restes là, petite marionnette docile entre les mains de son bourreau. Incapable de te défendre, de le mettre à terre. Tandis que tout son poids repose désormais sur ta gorge frêle.

Une libération. Un souffle d'air bienvenue s'infiltre dans tes poumons. Il lâche la pression, et ne se concentre plus sur toi. Tu ne prends pas le temps de réfléchir, de chercher à comprendre les raisons de son arrêt. Il ne te laissera pas d'autre chance, tu le sais bien. Et puisqu'il a voulu te tuer, il ne te laisse d'autre choix que de faire la même pour lui. Œil pour œil. Sans lui laisser le temps de se focaliser de nouveau sur toi, tu parviens à le repousser d'un coup de genou dans les côtes. Un coup faible, qui ne laissera aucune trace. Mais qui te permet de sortir de son emprise. Pour te laisser une chance de récupérer le couteau jeté plus loin. Ta main arrive à quelques centimètres du manche. Mais elle ne parvient pas à l'attraper. Il t'arrête dans ton mouvement, pour te relever. Tout se passe trop vite pour ton cerveau endolori qui n'arrive pas à suivre. Un coup de genou dans tes côtes te plie en deux. La souffrance est grande, et tu ne peux t'empêcher de laisser échapper un filet de vomi lorsque les effets du contact se font sentir. Et tu attends. Qu'un nouveau coup arrive. Encore et encore. Jusqu'à te laisser là, comme un pantin désarticulé, ton sang tâchant l'herbe verte du jardin. Mais rien ne se passe, et il te semble entendre au loin la voix de la gouvernante. Les yeux brouillés par la douleur, tu ne vois pas bien ce qu'elle fait. Mais elle tient sa baguette, ou quelque chose y ressemblant. Voilà donc ce qui explique son absence alors que les coups pleuvaient contre toi, faisaient vibrer chacun de tes os au rythme de ses poings.

Tu t'effondres aussitôt, lorsque les mains de Marcus lâchent ton vêtement. Tu n'as plus la force de tenir debout par toi-même, encore trop endolori de la correction que tu viens de recevoir. Il ne cherche plus à t'attaquer, ni même à s'approcher de toi. Trop effrayé par la baguette de la gouvernante. Couard. Lâche, faible. Trop effrayé à l'idée de recevoir un sort. Comme à Poudlard, où il n'a finalement rien tenté pour t'arrêter. Il répond présent pour venir t'attaquer au moment où tu es le plus faible, mais reste pétrifié devant une baguette. Stupide gamin, encore bloqué par la Trace. Tu te doutes qu'il n'a même pas pensé à prendre sa baguette avec lui. Sans savoir que tant qu'un adulte est là, il peut lancer tous les sorts qu'il veut.
« Rentres chez toi, Marcus. Maintenant. »
Tu restes au sol, incapable de te lever. Et tu laisses malgré toi échapper un rire. Plus rien ne t'atteint désormais, si ce n'est cette folle envie de rendre au centuple chaque coup que Marcus t'a donné. Tu as enterré depuis bien longtemps votre amitié, laissant les morceaux à terre sans chercher une seule à les recoller. Au contraire de lui. Mais le voilà aujourd'hui qui brise à nouveau ce qu'il s'entêtait à reconstruire. Résigné face à l'ampleur de la tâche. « Lèves-toi Tolly. » Elle se dirige lentement vers toi, la baguette toujours pointée en direction de Marcus. Elle ne le laissera pas t'approcher un peu plus. Trop préoccupée à l'idée qu'il puisse réellement te tuer. Mais est-elle seulement capable de te défendre, malgré sa baguette ? Sans doute que non. Toi, tu l'es. Et tu te dois de te défendre toi-même. Tu te dois de montrer que tu n'es pas dépendant d'une bonne femme. Que tu es capable d'agir par toi-même. Tu profites de sa main bienveillante, de sa concentration portée sur Marcus. Le geste est rapide, même s'il t'arrache une grimace de douleur. Et en quelques secondes, la voilà poussée à terre. Et toi debout, tenant difficilement sur tes jambes, sa baguette à la main. Un sourire fou aux lèvres.

Il reste immobile. Paralysé face à la baguette que tu tiens. Personne n'ose bouger. Pas même la gouvernante, restée au sol, le regard fixé sur toi. Elle a peur de toi, tu le sens. Et ce sentiment te procure une joie incroyable, presque irréelle. Tu es tout puissant, une baguette à la main. Nul n'ose se mettre en travers de ta route. Pas même Marcus. Je suis le prédateur, ils sont les agneaux. Et tu as tout pouvoir sur eux. Celui de leur faire ce que tu veux. « Episkey. » Tu pointes la baguette vers toi, réparant la côte endommagée. Qui t'arrache une nouvelle grimace. « Tu sais, j'ai beaucoup réfléchi... Je voulais savoir pourquoi le sort n'a pas fonctionné la dernière fois, et j'ai trouvé une réponse. » Tu n'es plus toi-même. Tu le sais, tu le sens. Mais cette fois est différente des précédentes. Cette fois, tu ne veux pas Le retenir. Qu'il fasse souffrir Marcus si cela lui chante, tu es désormais indifférent à son sort. Qu'il meurt, si cela peut Lui faire plaisir. « Maintenant je sais comment le faire fonctionner. Endoloris ! » Une cri de douleur brise le silence. Sans qu'aucun voisin ne pointe le museau hors de chez lui. Sans doute pensent-ils à une nouvelle attaque. Maintenant que le Seigneur des Ténèbres est de retour. « Endoloris ! » Un nouveau flash quitte ta baguette. Augmente l'intensité des cris, à mesure que la puissance du sort augmente. Tu ne souffres plus d'aucune entrave, plus d'aucune limite. Le gouvernement ne s'intéresse plus à toi, petit être devenu insignifiant à côté du grand Lord Voldemort. Et tu es à présent libre de tes mouvements, avec cette baguette qui n'est pas la tienne. Mais qui te permet tout de même de ressortir tes folies les plus sombres.

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