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sujet; ABSYCH ~ Manipulation and Submission
MessageSujet: ABSYCH ~ Manipulation and Submission   ABSYCH ~ Manipulation and Submission EmptySam 10 Jan 2015 - 23:25

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Fréquenter un cabaret n’avait jamais effleuré son esprit déjà fortement encombré par ses différents plans et stratégies qu’il peaufinait toujours plus en avant.  Sa dernière sœur n’aurait également pas beaucoup apprécié l’idée de le voir trainer dans ce genre d’endroits. Connaitre ses desseins était une chose déjà difficile pour elle à supporter. Le Serpentard n’avait pas envisagé l’idée qu’elle puisse le découvrir, continuant de l’enfermer dans la merveilleuse bulle qu’il avait créé tout particulièrement à son égard. C’était Aloys qui avait dirigé sa jumelle sur la voie de ce que leur aîné trafiquait dans l’image pièce constamment verrouillée auquel on accédait par la porte sous l’escalier du hall d’entrée du manoir Keller. Petit à petit, Kathrina avait fini par comprendre et Ulrich n’avait pas nié sans pour autant l’impliquer davantage. Son don la mangeait déjà tellement comme ça à cause des émotions qu’il émettait et qu’elle ne manquait pas de ressentir. Il avait bien essayé de l’entrainer à le contrôler ou bien chercher à trouver une potion capable de l’isoler de son ombrageux caractère mais la peine s’était révélée infructueuse et perdue.
Depuis sa précieuse et dernière sœur vivait dans la crainte de le perdre. Malgré ses sourires et l’émerveillement qu’elle ressentait pour son aîné, le regard de ce dernier n’était pas dupe. Comment l’aurait-il pu ? Lui qui était entrainé et avait affiné avec les années ce rôle qui était le sien, ce masque qui dissimulait le monstre qu’il était au fond de lui-même. Son lit était presque devenu celui de la jeune femme qui venait à ses côtés dès les prémices de ses cauchemars. L’apaisement, c’est ce qu’elle cherchait. Le fait de ne pouvoir lui être utile lui était d’ailleurs insupportable puisqu’elle savait pertinemment les raisons qui permettaient à son frère de dormir tranquillement.  Aux yeux d’Ulrich tant d’empressement de la part de quiconque d’autre en serait devenu dérangeant mais pas quand il s’agissait de l’ancienne Poufsouffle. C’était tout ce qu’il lui restait.  En témoignaient les mots rassurants qu’il n’avait que pour elle ainsi que certaines promesses comme celle de ne pas se mettre inutilement en danger ou ne pas s’entrainer plus que nécessaire.

Fort heureusement, elle était loin de se douter de tout ce qu’Ulrich faisait ou avait l’intention de faire. Nul doute que la naissance de son désir pour devenir un demi-loup pour profiter des avantages de la condition ait fait son engouement. Pas plus d’ailleurs que l’absence de fiancée pour celle qui tenait tant à devenir la tante  d’un neveu qui ne manquerait pas de ressembler à son frère bien-aimé.  Le voir fréquenter le cabaret dans lequel il venait de pénétrer ne ferait que l’inquiéter, il lui faudrait donc faire attention.
Un enfant … Aucune personne saine d’esprit ou totalement partial n’aurait l’envie de le voir en avoir un !  Une pauvre créature traumatisée par un père violent, brutal et incapable d’amour ou de sincérité à son égard… Quel être voudrait ou souhaiterait cela ? Personne ! Et c’était très bien ainsi au final.

Comment aurait-il pu décemment venir dans un tel endroit sans cela ? Et côtoyer ce cabaret rempli d’êtres inférieurs et idiots lui était grandement utile. Là où les femmes se dénudaient et où l’alcool et le sexe coulaient, les langues se déliaient plus facilement. Les jeunes femmes qui se trémoussaient à moitié vêtues étaient les tombes de ces monstres bien trop bavards en leur présence. Ulrich ne serait pas des leurs. Il ne buvait jamais en extérieur pour rester parfaitement maitre de ses manières, de son précieux masque qu’il portait en permanence sans la moindre imperfection.
Au contraire, il serait plutôt de ceux qui prêterait une oreille attentive aux informations détenues par ces trainées sans la moindre cervelle aussi facilement manipulables que des enfants.
L’endroit était enfumé mais confortable et intimiste. Au moins cela aurait un avantage. Quitte à aller chercher des informations ne retrouverait-il pas à arpenter les bas quartiers comme cela avait déjà été le cas par le passé. Pas qu’il soit précieux. Après tout, son corps était marqué de nombreuses cicatrices dues au peu d’intérêt qu’il lui portait. Non, la réputation publique qu’il avait à tenir était une chose plus précaire, plus fragile et bien plus changeante.  Qui il fréquentait, comment il se comportait, tous ses éléments entaillaient ou glorifiaient la vision que ses ennemis avait de lui et il ne pouvait se permettre de les voir s’éloigner de lui.
Suivant ses compagnons, Ulrich s’installa à une table non loin de la scène principale où une brune faisait son spectacle. Décadence et ennui… La soirée serait longue mais l’être qu’il cherchait dans cette cambuse lui serait fabuleusement utile et ça, ça n’avait clairement pas de prix. Dollwound, juste son nom de famille, c’était tout ce qu’il avait choisi de retenir la concernant pour la retrouver.
Pour lui qui n’aspirait qu’au contrôle et à la domination, jouer le jeune homme frêle, vierge et émerveillé devant ses comparses était pour le moins dérangeant et difficile. Ulrich y parviendrait mais l’exercice n’était pas pour lui plaire, très clairement et il espérait que sa peine se verrait récompensée.
Une des créatures du lieu justement s’approchait dans sa direction. Faussement nerveux,  le Serpentard prétexta de vérifier sa tenue. Il prenait toujours soin de la garder aussi neutre que possible. Certes, il s’habillait selon ses préférences mais chacun de ses rôles gardait cette préférence de sorte qu’il puisse passer d’une attitude à l’autre selon les personnes qu’il rencontrait sur son chemin. La fiole de poison qu’il avait au cou était toujours soigneusement dissimulée sous ses chemises mais la prudence lui intimait toujours de vérifier qu’elle était clairement dissimulée. Le bijou était loin d’être laid ou indicateur de ce qu’il renfermait. C’était même plutôt tout le contraire d’ailleurs.

 - Mad… Mad… Mademoiselle, murmure-t-il à la jeune femme qui est venue se poster près de lui avec cette timidité qu’il sait si bien feinté, Bonsoir.

Un timide embarrassé vient compléter le rôle et le tableau qu’il offre à son interlocutrice.



995 mots


Dernière édition par Ulrich Keller le Jeu 22 Jan 2015 - 22:28, édité 2 fois
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Absynthe et Ulrich
Absynthe sourit. Absynthe éclate de rire et laisse ses dents blanches briller un instant dans la semi-pénombre du cabaret avant de laisser doucement glisser sa chevelure brune le long de ses épaules. Ses yeux pétillent doucement et elle salue gentiment une des danseuses qui passe à côté d’elle. Elle vient de finir son tour sur scène. Et comme à chaque fois un sentiment de puissance mêlée à la douce saveur de l’adrénaline coule dans ses veines. Peu de gens comprennent. Tous écarquillent leurs yeux en entendant parler de son métier avant de lui demander si elle fait cela pour entretenir une famille ou parce qu’elle est désespérée. Ils ne peuvent pas admettre qu’Absynthe aime son métier. Ils la jugent dégradante. Dégradée. Elle n’est rien de tout ça. Absynthe aime se fondre dans la douceur feutrée du cabaret.

Elle aime jouer. Se dévoiler. Se couler contre eux comme dans un rêve pour mieux aller se cacher.

Absynthe c’est la tentation. Le fruit défendu. Celui qu’on regarde sans jamais toucher. Et elle s’en fait une joie. Elle se sent puissante de cette façon, elle qui ne maitrise rien. Qui n’a aucun contrôle sur sa vie ou son avenir. Doucement elle relève la tête pour venir croiser son reflet dans le miroir situé sur le mur. Comme dans chaque loge. Mais tandis qu’elle s’observe Absynthe ne voit qu’une étrangère. Elle a tellement menti qu’elle ne sait plus comment dire la vérité. Elle est tellement perdue qu’elle ne sait plus ou est la réalité. C’est ça Absynthe. Une poupée brisée. Une femme-enfant qui n’a jamais appris à grandir. C’est pour qu’elle ne sait plus se retrouver. Pour ça que lorsqu’elle regarde dans ses grands yeux verts elle ne voit rien de plus que mensonge et perdition entremêlés pour former la plus cruelle des mélodies. Celle qui bourdonne constamment dans son crâne et qui l’entraine toujours un peu plus vers le fond.

Lentement Absynthe se lève et laisse glisser le long de ses épaules le peignoir en soie qui la couvrait jusqu’alors avant de se diriger vers l’armoire placée au fond de la pièce. On peut penser qu’après avoir fini son show elle retournerait simplement chez elle. Mais non. La direction trouve plus intéressant de demander aux danseuses de se mêler ensuite aux clients. Sous prétexte d’améliorer une image de marque. Absynthe s’en moque elle. Mais si cela veut dire qu’elle va pouvoir prendre un verre d’alcool sur le compte de la maison avant de pouvoir secrètement se moquer d’autres clients elle est preneuse. Doucement sa main saisit une robe rouge avant qu’elle ne s’en vêtisse. Puis Absynthe se jette un dernier coup d’œil dans le miroir avant de se juger satisfaite et de se diriger lentement vers le couloir. A chaque danseuse qui passe à côté d’elle, la jeune femme envoie un sourire et un regard sans pourtant s’arrêter pour leur parler. Elle n’en a pas envie. En vérité ce soir elle s’ennuie.

Un soupir de mécontentement s’échappe de ses lèvres roses et aussitôt les danseuses placées derrières elles se jettent des regards inquiets avant de partir le plus vite possible. Il faut dire que toutes la connaissent bien. Et savent parfaitement que si Absynthe peut être d’une gentillesse à tout épreuve son ennui est quelque chose à craindre. Car Absynthe est prête à tout pour se divertir. Et généralement les choses ne finissent pas très bien pour les autres. En vérité Absynthe sait parfaitement que si elle ne rameutait pas autant de clients et que si elle n’était pas une mangemort elle se serait faite mise à la porte. Mais elle est, fait tout cela. Alors elle est intouchable. Aussi facilement que cela. Sans prêter attention aux légers murmures qui s’élèvent quand elle entre dans la pièce, comme à chaque fois que n’importe qu’elle danseuse entre d’ailleurs, Absynthe se dirige droit vers le bar pour réclamer un verre de vin blanc.

Elle en boit à peine une gorgée avant de se tourner vers la foule un sourire royal et de commencer à jouer son rôle avec grâce et célérité. Un rire de gorge par-ci, une caresse appuyée sur un bras par là, un mouvement de cheveux pour parachever son œuvre et son rôle est terminé. Il suffit de les convaincre de revenir. Et bien souvent cela ne demande juste qu’une parole ou un soupir. Mais soudain Absynthe pose son regard sur un visage inconnu. Un inconnu qui est visiblement mal à l’aise à l’idée d’être là. Du moins c’est ce que son langage corporel semble indiquer. Absynthe  plisse lentement les yeux. Intriguée. Voila quelqu’un qui, avec un peu de chance la divertirait un peu avant qu’elle ne rentre chez elle. Un sourire se peint lentement sur les lèvres incarnates d’Absynthe alors qu’elle s’approche de lui avec la démarche chaloupée qu’elle utilise toujours lorsqu’elle travaille. Doucement elle l’entend la saluer et elle ne peut empêcher un rire de lui échapper. Pas moqueur non. Mais content. Presque doux.

«  Mais bonsoir à vous aussi cher monsieur ! J’aimerais dire que vous avez l’air de passer une bonne soirée mais … je crains qu’il ne s’agisse d’un mensonge n’est-ce pas ? " Absynthe se penche lentement sur la table son sourire toujours accroché sur ses lèvres. « Dites-moi … qu’est-ce qui peut bien vous emmener dans un lieu ou vous êtes, de toute évidence absolument mal à l’aise ? » Puis elle secoue la tête en se souvenant de quelque chose qui lui parait soudain évident, même si la confusion n’arrive pas souvent. « A moins que vous ne soyez là pour nos soirées hommes ? Auquel cas je vous annonce, bien que vous l’aillez surement déjà remarqué qu’elles se déroulent uniquement le premier lundi de chaque mois. Navrée. » Absynthe présume. Un peu. Beaucoup. Et peut-être sera-t-il énervé. Mais Absynthe ne voit rien de choquant dans ce qu’elle est dit. Elle est trop franche souvent. Mais elle n’a jamais compris l’intérêt de masquer la vérité. Tout simplement.
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Prometteur, voilà ce que lui inspire le rire qui s’échappe des lèvres de la jeune femme, si visiblement contente d’elle. Petite créature prétendue folle à lier qui pourtant pourrait lui être tant utile. Fort heureusement, la folie est, selon son jeune frère, un trait de caractère qu’ils ont en commun. Tout dépend du point de vue bien sûr. Lui-même se sent parfaitement sain d’esprit. Un dingue aurait eu tôt fait d’être découvert et pris. Or voilà plus d’une dizaine d’années qu’il dupait parfaitement chacun des êtres qui croisaient sa route. N’avait-il pas tué plusieurs membres de leur rang désormais ? Sa très chère fiancée ainsi que sa famille de dégénérés n’avaient-ils pas eu un tragique accident auquel il s’était fait un plaisir immense de participer ? Et pourquoi ? Parce qu’ils avaient été bien trop confiants en le laissant pénétrer au sein de leur domaine sournoisement, gravissant petit à petit les échelons, gagnant leur estime, leur gratitude, leur amitié et puis finalement leur amour. Jusqu’à l’apothéose final lorsqu’il avait été couronné fiancé de l’héritière. C’en était devenu ennuyeux et il avait bien fallu qu’il se débarrasse de ces jouets devenus lassants. Le Serpentard leur avait offert une ultime manière de le divertir, leur spectacle final. Et quel spectacle ! Du feu, des cris, des larmes, des supplices et toujours son propre reflet alors que leurs yeux le réfléchissaient avant que la vie ne les quitte. La scène lui revenait encore naturellement à l’esprit dans le moindre détail.
Cette pensée lui permet de tolérer l’approche de l’étrange créature dont il semble avoir capturé l’attention. Celle-ci marche complètement dans le trompe l’œil qu’il lui a spécifiquement servi puisqu’elle lui fait gentiment remarqué en se penchant sur la table, le malaise qu’il feint depuis son entrée dans la bâtisse. S’il avait été lui-même en cet instant, le jeune homme ne serait pas privé de la jauger de haut en bas avec l’arrogance et l’orgueil qui le caractérisait ordinairement avant de lancer un rictus en direction de la personne qui lui faisait face, donnant clairement un aperçu du mépris qu’il avait à son égard. Cependant, il n’était, ce soir, pas ce monstre qu’il n’avait le loisir d’être qu’au sein de son manoir, son domaine, le seul refuge où il pouvait laisser tomber son masque et les barrières se briser les unes après les autres. Jamais trop cependant pour ne pas perturber Kathrina, ne pas entacher son âme pure et innocente et lui passer un peu de la sienne, corrompue et noircie jusqu’à la racine. Quoiqu’il arrive, sa précieuse sœur resterait inatteignable et intacte. C’était le prix qu’il avait donc à payer que de ne pouvoir être complètement lui-même pour le salut de la dernière des Keller indemne.
Son propre rôle de puceau effarouché par la gente féminine semblait plutôt convaincant. A un tel point qu’elle en vient à douter de ses préférences, lui annonçant à brûle point que les soirées hommes ne se déroulaient que chaque premier lundi du mois, l’air navré pour lui.

- Les soirées pour hommes, dites-vous ?, la questionne-t-il avec une innocence feinte en regardant autour de lui comme s’il ne comprenait pas du tout ce à quoi elle fait référence Je me suis laissé entrainer par mes compagnons, je ne savais pas qu’il s’agissait d’une soirée réservée aux femmes…

La réalité est toutefois tout autre. Hétérosexuel, dupant sans le moindre remord un mangemort ayant une préférence marquée pour ceux de son sexe tout simplement parce que son statut peut lui être utile, Ulrich n’a, sans doute, pas grand-chose à apprendre sur le sujet. Cependant, après quelques minutes, ce sont des rougeurs qui apparaissent sur les joues du brun alors que ses yeux aussi sombres que son âme s’ouvrent, étonnés et d’autant plus gêné.

- Des hommes? C’est-à-dire que … Je suis navré, vraiment. J’avais cru comprendre … Désolé vraiment., lui dit-il en se mordant brièvement la joue, contrecarrant habilement le haussement désapprobateur et l’agacement que l’être qu’il joue lui inspire.

Baissant les yeux en feintant de se reprendre, Ulrich attend patiemment que plusieurs instants s’écoulent avant de redresser la tête pour faire face à la jeune femme lui faisant toujours face.

- Je suis démasqué. L’endroit ne me met pas à l’aise parce que … et bien,je n’y suis jamais venu et n'en suis donc pas un habitué comme mes compagnons.Je n’ai pas réellement d’expérience avec les jeunes femmes, voyez-vous, lui murmure-t-il sur le ton de la confidence en baissant d’un ton tout en jetant un coup d’œil faussement angoissé à ses compagnons en train de boire un peu plus loin.



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Absynthe et Ulrich
Tendre Absynthe. Naïve Absynthe si pleine de contradiction. Capable de détruire un innocent sans hésiter, souillant ses mains de sang pour un homme qui ne fait que l’utiliser et la manipuler à sa guise. Mais incapable de voir le cœur de loup derrière les yeux d’un jeune homme on ne peut plus banal. Le temps pourtant aurait du lui apprendre qu’il n’existait aucune personne digne d’être crue dans ce monde. Qu’ils étaient tous souillés et salis par la colère et la haine. Et que même les plus purs et les plus doux se tenaient en équilibre sur le gouffre menant à l’horreur. Mais Absynthe ne comprends pas tout cela. Elle entend quelqu’un et elle le croit. Même s’il n’est que mensonge et cruauté. Même s’il ne peut apporter que larmes et terreur.

C’est pour ça qu’elle à besoin de quelqu’un pour veiller sur elle Absynthe. Parce qu’elle n’arrive pas à vivre seule.

Pauvre petite fille perdue qui ne se rend même pas compte qu’elle vient se jeter tout droit dans la gueule du loup. Au lieu elle regarde le jeune homme avec de grands yeux doux. Des yeux qui pourraient même sembler atrocement innocents si l’on ne pouvait y discerner l’ombre pernicieuse de la folie qui rode toujours autour d’Absynthe. Comme une très vieille amie dont l’on ne peut se séparer. La brune caresse le bois de la table doucement, du bout des doigts dans un geste à la fois nonchalant et interrogateur. Elle penche lentement sa tête sur le côté. Un peu perplexe. Il y a quelque chose chez lui. Absynthe ne saurait pas vraiment bien dire quoi. Mais oui il y a chez quelque chose qui l’intéresse. Qui l’attire. Et pour Absynthe c’est à la fois rare et dangereux.

Car le problème avec Absynthe voyez-vous c’est qu’elle est comme ces junkies qui ne peuvent arrêter de prendre leurs doses. Mais Absynthe elle est accro au danger. Aux choses brisées qui peuvent lui donner ce bref moment de frisson qui lui donne l’impression d’être en vie. Vraiment en vie. Et non pas la petite coquille vide qu’elle est réellement. Mais c’est dangereux. Et l’une des raisons qui font que Lazarus à du venir à son aide de nombreuses fois. Heureusement qu’Absynthe rapporte plus que ce qu’elle coute. Elle inspire longuement à cette idée. Un peu attristée avant de se concentrer sur l’inconnu qui lui parle. Et Absynthe éclate de rire de nouveau. Un rire frais. Divinement content. Car Absynthe est heureuse d’avoir trouvée un divertissement pour cette soirée un peu trop longue.
« Et bien je suppose que ce rouge sur vos joue règle la question que je posais. Vous n’êtes définitivement pas venu pour les soirées hommes. » Son sourire s’agrandit légèrement et soudain Absynthe ressemble plus à une gamine ravie d’avoir un nouveau jouet plutôt qu’a la femme séduisante qu’elle est censée être. Mais c’est ce qui fait son charme. Parce qu’un au fond Absynthe n’est rien d’autre qu’une femme-enfant à la fois délicate et mûre. De quoi séduire tout un chacun. Elle reprend d’une voix gaie, légère. « Cependant si vous rougissez pour une simple allusion je ne suis pas sûre que vous soyez réellement à votre place ici, vous risquez bien d’être gêné toute la soirée ! » Surtout en fin de soirée d’ailleurs. Car il n’était pas rare que les danseuses ou le personnel du cabaret décident de prolonger leur fin de soirée en choisissant un client qui leur plaisait.

Après tout c’était bien ici qu’ Absynthe avait rencontré Sabal ! Un nouvel éclat de rire lui échappe. « Ne vous inquiétez pas pour ce qui est du manque d’expérience ! Une grande partie de nos spectateurs est composée de jeunes sorciers à peine majeurs venus s’encanailler ou d’autres bien plus vieux qui ont raté leur premier mariage et ne savent plus vraiment quoi faire … » Et au milieu les clients réellement intéressant. Comme Sabal. Comme Wayland. Comme certaines femmes de la bonne société qui venaient parfois. Des gents puissants. Assurés. Ceux dont il fallait se méfier en quelque sorte. Absynthe hausse doucement ses épaules. « Ceci dit si vous êtes mal à l’aise ici vous ne devriez plus suivre vos amis … à quoi sert de payer votre entrée et vos boissons si chères si vous ne vous amusez pas ? » Si le patron d’Absynthe avait entendu cette phrase il aurait explosé. Mais Absynthe ne voyait pas pourquoi. L’entrée du cabaret était prohibitive car il était le seul à proposer un endroit suffisamment chic et classe pour les grands de ce monde. De fait tout y était absolument hors de prix. Absynthe penche la tête. Regarde le jeune homme. « Mais puisque nous parlons il serait probablement temps de nous présenter ! Je suis Absynthe … et vous ? » Un peu cavalier certes. Mais il était admis qu’Absynthe n’avait que peu de vestiges des bonnes manières qu’on lui avait enseigné et qu’elle n’en faisait qu’à sa tête.
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Rire… Cette créature semblait dépourvue d’autre émotion. Seul son amusement comptait. C’était également la seule chose qui la préoccupait.  
A ces dépends d’ailleurs pour l’instant. Mais ce n’était que partie remise. Dans le futur, ce serait lui qui se divertirait d’elle.

 -  Gêner … Cela se voit-il tant que cela ? Je ne cherchais qu’à répondre favorablement à l’invitation de mes compagnons. Je refuse généralement toujours, vous comprenez…

Son rire, à nouveau… Ulrich l’aurait bien étranglée sur place. La jeune femme qui lui faisait face l’agaçait prodigieusement plus les minutes passaient. Mais son masque restait bien en place comme toujours. C’était l’un des avantages que de vivre caché derrière un rôle : il était facile généralement de s’y tenir. Elle lui assura alors que le manque d’expérience n’était pas une tare puisque nombre de leurs clients s’avéraient être de jeunes sorciers ou a contrario, des maris ayant complètement raté leur énième mariage.
Cela ne le surprend pas. L’une des raisons qui l’ont poussé à se laisser emmener dans ce genre d’endroits à justement trait à ces personnes. Les observer, tisser de potentiels liens qui lui permettra de les blesser ou de s’immiscer à leur côté, comme toujours.
Son conseil quant au fait de ne plus suivre ses pseudos amis si c’était pour ne pas s’amuser, le fit intérieurement sourire et ricaner. Si elle savait combien la situation était divertissante à ses yeux. Se montrer sous l’apparence du jeune premier effarouché, se glisser parmi ses semblables s’encanaillant sans qu’ils aient conscience du crotale qui rodait parmi eux  et finalement les duper comme il était en train de le faire avec la jeune femme qui lui faisait face.
Celle-ci finit d’ailleurs par se présenter officiellement. Absynthe. Comme s’il ne connaissait pas son identité.  Le rôle qu’il jouait feintait de l’ignorer, certes. Mais le monstre tapit derrière connaissait parfaitement son nom et ses attributions.  Dollwound, la mangemorte réputée folle qui n’agissait, disait-on sur les ordres d’un mystérieux personnage…

 -  Mais je m’amuse…, murmura-t-il faiblement avant de relever des yeux timides vers la brune, Même si sa présence et ma personne sont peut-être moins agréable à tolérer pour vous... Je souhaitais juste leur être agréable, Mademoiselle.  Le paiement de mon entrée m’aide à rester proche d’eux et à leur faire plaisir. C’est bien peu de choses.

Baissant les yeux dans une attitude clairement gênée, Ulrich attendit quelques instants avant de relever avec hésitation les yeux.

 -  Vous devez me trouver idiot de faire cela n’est-ce pas ?, se moqua-t-il de lui-même.

Écarquillant les yeux comme s’il se rendait soudainement compte d’un oubli, le jeune homme se leva prestement pour s’incliner poliment devant la jeune femme.
Il ne tarderait probablement pas à se rasseoir. Sa démarche était trop assurée et bien trop féline même s’il tentait de la faire correspondre à l’identité qu’il prenait, pour ne pas attirer l’attention de la jeune femme.

 -  Je ne me suis pas présenté. Je me nomme Ulrich, mademoiselle Absynthe. Pour vous servir…

Mais ce serait plutôt l’inverse. Elle lui servirait et serait son jouet tandis que lui-même feindrait le jeu d’être le sien.
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Absynthe et Ulrich
 Il à l’air si vulnérable. Si innocent. Bien sûr tout cela n’est qu’un vil mensonge. Qu’un masque derrière lequel se cache un loup. Mais Absynthe ne pouvait pas le deviner … comment aurait-elle pu ? De toute façon Absynthe essaye toujours de voir le meilleur chez ceux qui l’entourent même quand ils ne sont faits que d’ombres et de cris. Sans doute un sentiment issu de sa folie. C’est difficile à dire. Absynthe change si vite. Aussi rapidement que le vent tourne. C’est parce que son esprit est en constante évolution. Comme un labyrinthe mouvant, dévorant des terres sur son passage pour mieux en créer de nouvelles. Difficile à comprendre donc. Pratiquement impossible. C’est souvent ce qui fait peur aux gens qui la fréquente.

Absynthe passe du rire aux larmes. Du rire à la haine. Des cris au sang …

Parfois on dit qu’Absynthe est un monstre de foire. C’est peut-être vrai. Après tout elle à certainement plus de sang sur les mains que bon nombre de mangemort. Et son esprit est probablement celui qui à sombre le plus loin dans les profondeurs de la folie. Alors sans doute ont-ils raison de l’appeler ainsi. Mais à vrai dire Absynthe s’en moque. Parce que même s’ils l’appellent folle avec un soupir de dédain sur les lèvres. Mêmes s’ils la détestent et veulent la détruire. Même si elle les répugne. Ils la regardent tous avec une lueur de convoitise au fond des yeux. Le désir plus fort que la haine. Et rien que pour cela Absynthe gagne. Les écrase. Se coule vers eux la bouche pleine de mots doux et de promesses. Puis elle s’en va ; les abandonne. Les laisse seuls avec cette envie qui leur dévore les tripes sans qu’ils n’y puissent rien. Sa manière à elle de punir. Sans aucun doute.

Absynthe penche la tête sur le côté. Curieuse. Puis hausse les épaules. « Non je ne comprends pas vraiment. Mais il faut dire que je ne fait jamais quelque chose qui ne me plait pas uniquement pour m’attirer les bonnes grâces des autres. » Ses mots peuvent paraitre cruels. Mais ils ne le sont pas. Absynthe se comporte simplement comme une petite fille un peu trop gâtée. Comme toujours. Mais ce qu’elle dit est vrai. Il n’y a que pour son maitre, que pour Lazarus qu’elle ferait quelque chose qui lui déplait. Et non pas pour lui plaire mais simplement parce qu’elle est incapable de faire autre chose que d’obéir à ses ordres comme une jolie petite poupée. Absynthe secoue la tête s’intéresse de plus près aux traits avenants du jeune homme.

« Idiot ? Certainement pas. Moi-même je ne suis pas stupide. Je sais que pour obtenir ce dont on à besoin il faut parfois faire profil bas. Mais je ne pense pas que vous soyez venu uniquement pour leur faire plaisir. » Un sourire doux se peint sur les traits tendre de son visage. Absynthe est loin d’être stupide. Elle ne l’a jamais été. Ne le sera jamais. Alors oui elle sait que si ce garçon l’a intéressé c’est qu’il doit caché quelque chose. Absynthe aime les secrets. Les esprits brisés ou si étranges qu’ils deviennent comme des puzzles à résoudre. Et lui fait sans aucun doute partie de cette catégorie. Elle penche doucement la tête en avant. Jusqu'à ce que ses boucles caramel viennent effleurer le visage du jeune homme. » La question est … mais que voulez-vous d’eux ? » Clairvoyante Absynthe. Mais pas assez pour comprendre que c’est d’elle qu’il cherche à obtenir quelque chose. Et c’est bien dommage. Pour elle bien sûr.

« Je suis enchantée de vous rencontrer Ulrich » Doucement elle attrape une bouteille derrière elle pour la poser sur la table et se servir délicatement un verre d’alcool. Ses lèvres se collent contre la paroi froide. Elle avale une gorgée qui lui brûle la gorge. « Un verre ? Après tout ce n’est pas parce que vous êtes obligé de rester ici qu’il faut vous ennuyer. » Il l’amuse. L’intrigue. Et Absynthe n’est pas prête à laisser partir un objet d’amusement. Pas alors que la nuit est encore jeune et qu’elle doit travailler pendant de longues heures. Non elle à besoin d’une distraction.
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La manière d’être de son interlocutrice l’agace. Rien que la façon dont elle se tient lui prouve qu’il s’agit là de la bonne cible manipulable à souhait selon ses exigences. Avec un haussement d’épaules, elle lui affirme ne pas pouvoir comprendre. L’ancien Serpentard se retient de lever les yeux au ciel face à cette affirmation. A quoi s’attendait-il ? S’attendait-il réellement à avoir de la compréhension de la part de cette créature ? Jamais. Pas même l’espace d’un minuscule instant. Pour cela, il devrait considérer ses pions comme des êtres humains. Or, aux yeux du jeune homme, ceux qui l’entoure où qu’il côtoie ne sont que des pièces qu’il manœuvre selon son bon plaisir, ses besoins, ses désirs et … ses desseins. Rien de plus.

Absynthe poursuit même en lui expliquant qu’elle ne fait jamais rien qui ne lui plait pas uniquement pour s’attirer les grâces des autres. Un frêle sourire s’étire sur les lèvres d’Ulrich. Le rictus mauvais originel est transformé en sourire timide d’un jeune puceau mal à l’aise, le rôle qu’il joue habilement aux yeux de celle qui lui fait face. D’après les rumeurs qui courent au sujet de celle-ci, ce qu’elle vient effrontément de lui dire est erroné. N’est-elle pas celle qui travaille pour le compte d’un mangemort ? N’est-ce pas pour lui qu’elle accomplit sans discernement la moindre de ses demandes ? Risible vraiment que de voir ce genre pâle copie à apparence humaine tenir de tels propos.
Cela le devient d’autant plus lorsqu’elle lui affirme ne pas être stupide et qu’elle pense qu’il souhaite obtenir quelque chose de ses compagnons. Pathétique. Si seulement elle savait que la seule personne dont il souhaite obtenir quelque chose est elle, que l’unique être chassé lui fait face.

- Je ne souhaite rien d’eux. Pourquoi le voudrais-je ? Ce sont des collègues…, commence-t-il avant de se corriger, des amis.

Mais la brune semble être déjà passée à autre chose. Quoi de plus normal après tout de la part d’une telle âme ? Sa rencontre l’enchante selon ses propres propos tandis qu’elle saisit une bouteille derrière elle pour s’en servir délicatement un verre qu’elle porte déjà à ses lèvres, l’encourageant à en faire autant.

- Le plaisir est … partagé, Miss Dollwound, lui répond-t-il.

En réalité, sa connaissance est loin d’être une réjouissance. C’est bien plus que cela. Il s’agit d’une véritable satisfaction et d’une énième avancée dans ses plans, ses desseins et son rôle. Plus il avance, plus il lui devient facile de jouer les différents rôles qu’il endosse face aux autres. Bien sûr, sa véritable personnalité tapie en dessous souffre parfois de personnalités telles que celle qu’il joue aujourd’hui. Mais le jeu en vaut largement la chandelle. Une fois son interlocutrice entre ses filets, il lui sera aisé de pouvoir atteindre son maître et les amis de ceux-ci.

- Je vous remercie, lui murmure-t-il en se servant un minuscule fond du verre qui se trouve devant lui en ajoutant en rosissant timidement, Je n’ai guère l’habitude de boire, Miss. Je suis désolé d’être d’une si … ennuyeuse ou agaçante compagnie.

L’alcool n’est pas un problème. Cependant, le breuvage a cette tendance que de briser ses défenses et révéler sa véritable personnalité. Il ne lui serait pas profitable de se dévoiler de sitôt même s’il en faut déjà beaucoup pour qu’il perde le contrôle.

- Votre travail est-il terminé, Miss Dollwound ? Je ne voudrais pas vous retenir si vous pouvez regagner votre demeure ou si une charmante personne vous attend.
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