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sujet; DRACEZIA + do or die
MessageSujet: Re: DRACEZIA + do or die   DRACEZIA + do or die - Page 2 EmptyJeu 7 Mai 2015 - 19:02

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
DRACEZIA + do or die - Page 2 Tumblr_ob1ibueZ761rmsoypo3_250

‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14108
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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Do or die,

Fate is coming, Time is running
6 JANV. 2002 & Dracezia








« Commence doucement. Progressivement, s’entend. Les trois gouttes seraient plus efficaces, je te l’accorde, mais je préfèrerais avoir les moyens de faire dans la décence. » Négation d’un mouvement de tête. Du bout des doigts, il fit glisser le récipient de verre jusqu’à elle. Curieuse objet : modèle réduit, coupe délicatement ouvragée, il était presque innocent dans l’apparence. Et à l’intérieur, une véritable arme : la vérité pouvait être tantôt remède, tantôt guillotine. « Cette partie, je ne la gère pas : c’est à toi de doser. » Il recula contre le dossier de sa chaise pour lui laisser de l’espace sans pour autant la libérer de sa présence et de la pression, de la dure réalité qu’elle impliquait. Regard lourd de sens mais vide de jugement. En quelques mots il délaissait l’identité du compagnon pour endosser le costume plus professionnel du langue de plomb – LDP véreux, cependant, selon ce qu’en dirait certains. Il leur faudrait être méthodiques et précis, ne rien laisser passer. « Je comprends ta pudeur, l’idée de tenter moi-même l’exercice d’ici quelques heures m’horripile. » Crispation de la mâchoire, légère ombre dans le regard gris – il allait confier sa vie à Granger. Sa vie. C’était réellement un choix de dernier recours, presque un cauchemar. « N’oublie juste pas que demain ou après tu te retrouveras dans la même position, mais face à d’autres que moi. Ils commenceront probablement par une goutte, et augmenteront la dose au moindre doute. » Elle n’avait pas à s’expliquer sur le choix de dosage ; simplement à peser le pour et le contre, à mesurer les risques. Une simple goutte était peut-être tout à fait suffisante pour extirper les informations voulues des méandres de son esprit. Restait à voir si sa maîtrise et ses réticences la pousseraient à pour leur faire barrage, ou si elle se contenterait d’enrober leur formulation à sa guise sans pour autant tenter de les cacher. A ce stade, ce n’était pas à lui de lui forcer la main sur ce point.

Il ne la suivit pas du regard lorsqu’elle se leva pour récupérer la Pensine – généralement, les sorciers qui en possédaient les gardaient à l’abris des regards du fait de leur caractère intime, et c’était presque une violation d’épier les sorts employés pour les protéger. « Mes descriptions ne sont pas fiables, la plupart des souvenirs compromettants sont enfouis, morcelés ou me donnent la migraine. » « Tu as déjà songé à t’essayer à l’Occlumencie ? » demanda-t-il, curieux. « Si l’oubli ne te réussit pas, la solution pourrait être de devenir pleinement maîtresse des souvenirs qui te tracassent ? » Il était inquiet, même sans l’exprimer précisément. C’était évident : elle s’effondrait. Elle était d’une nature froide et distance qui laissait songer à une maîtrise parfaite au premier abord, mais plus il la poussait à lui révéler des bribes de l’énigme qu’elle représentait, plus il avait l’impression qu’elle masquait derrière un voile de déni ce qu’elle ne voulait pas que les autres découvrent. Le problème était que la seconde guerre magique devenait à ce point éprouvante que les réalités leur explosaient à tous au visage, qu’ils le veuillent ou non. Et ça, ça semblait ronger dangereusement ses bases et ses remparts. « Accordes-y un peu de réflexion, quand la situation s’y prêtera. Trier, classer, organiser, mais ne jamais tenter d’effacer à moins d’y être forcé, ça peut être la clé : après tout, c’est notre vécu qui nous forge. » Bien sûr, les interrogatoires comptaient justement au nombre des problèmes de taille qui exigeaient des mesures extrêmes. Mais en dehors de ce cas particulier il ne comprenait que trop bien la situation de Lucrezia pour l’avoir vécue de l’intérieur… combien d’années avait-il passées à se mentir à lui-même ? A son propre sujet, à celui de son père, à celui des Mangemorts, du Lord, du monde. C’était cette erreur-là qui en avait engendré d’autres, et c’était cette accumulation de fautes inconsidérées qui l’avaient mené sur une pente dangereuse qui lui avait presque coûté la vie. Il n’avait pas eu d’autre choix que de se reprendre en main ; de se regarder en face et de choisir d’assumer ses actes autant que possible, bons ou mauvais.

Elle le rejoignit une fois le lourd récipient de pierre offert à leur vue. Elle était de plus en plus crispée, à mesure qu’approchait le moment de commencer. « La prochaine fois que je lie mon existence à un type un tant soit peu charismatique, promets que tu me frappes, Malfoy. Ca nous évitera ce genre de problèmes. » « C’est dans mes cordes », plaisanta-t-il en lui offrant un demi-sourire espiègle ; pieux mensonge. « Il te faudra orienter des questions sur Maksim Dolohov et... » Minute syncope. La fameuse identité qu’il lui coûtait temps de révéler tomba finalement entre eux tel un couperet : « Fred Weasley. » Dire qu’il était étonné aurait été un euphémisme – il lui fallut user de tout son contrôle sur son esprit et son corps pour souffler les braises de l’éruption qu’aurait habituellement déclenché l’entente de ce nom. Dégoût, mépris, haine même, bombe de négativité qui aurait pu tout ruiner en braquant sa vis-à-vis. Il lui opposa un visage marmoréen et s’appliqua à croiser son regard pour lui prouver qu’il était bel et bien prêt à tout entendre. « C’est de la folie », souffla-t-elle, déjà trop usé et il sentit quelque chose se rebeller en lui. Quelque chose qu’il s’appliquait habituellement à étouffer. « Ce qui est fou, c’est de devoir justifier nos moindres faits et gestes », lâcha-t-il d’une voix sans timbre en griffonnant les deux noms sur la liste qu’elle avait entamée. « Au moment de te priver temporairement de tes souvenirs, je commencerai par les plus anciens pour garder ta motivation intacte jusqu’au dernier moment. Ce serait embêtant de faire disparaître trop tôt ce qui t’a poussée à me donner ton accord. » Ce serait surtout le meilleur moyen de tout gâcher.

Il préféra ne pas lui laisser plus de temps de réflexion, de peur qu’elle ne se rétracte. « A chaque fois que tu seras sûre d’avoir complété un souvenir au maximum, tu le mettras dans l’une des fioles. » Il attendit qu’elle acquiesce et ingurgite le Veritaserum, puis entama : « Avais-tu commis un ou plusieurs actes répréhensibles avant d’être Marquée ? » Si non, la période sur laquelle ils auraient à travailler serait réduite à l’après. Si oui… eh bien, la tâche serait potentiellement plus colossale. « Est-ce qu’un ou plusieurs évènements dont tu as été témoin ou auxquels tu as participé t’ont poussée à douter, même inconsciemment, de la légitimité du Magister ? » Il cherchait les toutes premières failles, les craquelures qui avaient précédé la cassure. « Si oui, lesquels ? » 
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MessageSujet: Re: DRACEZIA + do or die   DRACEZIA + do or die - Page 2 EmptyVen 8 Mai 2015 - 17:19

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Do or die.



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« Tu as déjà songé à t’essayer à l’Occlumencie ? » Un haussement de sourcils. L’Occlumencie ? Non. « Si l’oubli ne te réussit pas, la solution pourrait être de devenir pleinement maîtresse des souvenirs qui te tracassent ? » Mh. Y accorder de la réflexion, oui, ça ne te coûtait rien mais tu restais sceptique sur le sujet, peut-être parce que tu ne t’estimais pas potentiellement compétente dans un tel art. « J’ai perturbé le dernier legilimens qui a tenté d’entrer, et les empathes me détestent cordialement, j’imagine donc qu’être folle et labyrinthique peut avoir des aspects positifs. » Esquisse de sourire en coin. Mieux valait prendre cette réalité sur le ton de l’humour, même si vous saviez tous les deux que ça n’était pas bon signe. Tu glaçais le moindre empathe à proximité, taxée de sociopathie ou autre privations de sentiments, quand tes souvenirs eux, jouaient de tourbillons inextricables. Tu ne tiendrais pas une année de plus dans cet état. Pas sans recourir à des solutions drastiques. « Ca m’a surtout sauvé la vie. L'Occlumencie demande une discipline.. dont je pense être dépourvue. » Le ton est beaucoup moins léger. Tu cherches encore ce qui t’a épargné d’être démasquée, en concluant donc qu’il n’y a que ça pour te servir de barrière, une folie latente. Le regard, cependant, lui indique que tu prendras le temps d’étudier la chose. Ca ne serait qu’un domaine de plus à observer attentivement. Il y a une défaillance dans ta confiance en toi, toutefois. Un vrai paradoxe quand on voit la masse de connaissances abstraites et complexes que tu es capable d'assimiler. Brillante, indéniablement, mais brisée.

La Pensine, les fioles, le veritaserum et ses billes anthracites lorsque le nom honnie s’extirpe d’entre tes lèvres. Prêt à tout entendre, n’est-ce pas ? Mais le masque ne suffit pas à te tromper, tu sais ce qu’il en pense, tu sais comment il considère la lignée des.. comment dit-on ? Traîtres à leur sang. Tu choisis de ne pas t’étendre sur le sujet, parfaitement consciente qu’il reviendrait bien assez tôt sur le tapis, durant les aveux. Pourquoi diable as-tu consenti à cela, déjà ? « Ce qui est fou, c’est de devoir justifier nos moindres faits et gestes » La surprise se lit sur tes traits. N’était-il pas le petit prodige ? N’était-il pas le mois enclin à considérer, non, à exprimer ce qui ruinait le moral et potentiellement la fidélité des troupes ? « Tu dois t’ajouter à la liste. » lâches-tu, calmement, avec douceur et un léger sourire, évidemment qu'il y figurait, mais tu sous-entendais:  plus tôt que tu ne le penses. Si Draco Malfoy n’était pas le nom le plus compromettant du petit club, sa volonté à te faire tenir debout restait gravée au fer rouge dans ton esprit, nette. Il savait et n’avait jamais dénoncé, ça faisait de lui un complice, n’est-ce pas ? Cela aussi, ressortirait bien assez vite. Tu aurais pu ajouter que tu l’aimais un peu trop, au même titre que Fred, mais tu ne tenais pas à le vexer.

La jolie fiole te nargue. Tu acquiesces à ses consignes mais demeures un peu raide, comme si tu luttais contre toi-même. Une goutte ? Non. Si. Les trois ? Ta main est restée suspendue, oubliant jusqu’à la présence du jeune homme. Une. Il y a une violente réticence qui t’empêche d’aller au-delà de cette limite. L’accès à tes vérités intérieures te terrorisait déjà au point d’en faire trembler tes doigts. « Avais-tu commis un ou plusieurs actes répréhensibles avant d’être Marquée ? »  Ca ne vient pas de suite. Il te faut bouger, te reposer sur une chaise, faire tourner une des perles décorant la table pour reconstituer la scène. Il t’a fait douter. Tu n’as pas dénoncé cette rencontre, jamais. « En Mars 2000 j'ai croisé la route de Fred, je n'ai rien fait pour lui nuire. J'ai gardé le silence à ce sujet, jusqu'à aujourd'hui. » La bouche un peu sèche de nervosité. Ta Marque datait du mois d'Avril, une dangereuse proximité chronologique. C’est tout. Rien ne vient ensuite. Tu t’étonnes même d’avoir été si.. irréprochable. Cette culpabilité semble si vieille dans ton esprit que tu ne réalises qu’à cet instant combien elle est, en fait, récente, en ce qui concerne le gouvernement.

« Est-ce qu’un ou plusieurs évènements dont tu as été témoin ou auxquels tu as participé t’ont poussée à douter, même inconsciemment, de la légitimité du Magister ? » Silence. Tu as l’air de chercher, ou du moins d’attendre d’intégrer pleinement l’étendue de tes doutes. « Si oui, lesquels ? » « Chaque enfant condamné pour les erreurs de leurs parents. Chaque rafle nécessitant de prendre en chasse un être définitivement trop jeune pour mourir ou être vendu comme du bétail moldu. » C’est sec. Ca a glissé tout seul d’entre tes lèvres, s’il cherchait la faille, il venait de tomber directement dessus. Tu as torturé par plaisir, tu as menacé des vies, peut-être beaucoup moins tué que tu ne l’aurais dû grâce aux crochets de Daeva mais tu as très vite été révulsée à l’idée de condamner la jeunesse. « La pureté du sang n’excuse pas toutes les barbaries. » Tu recroises son regard. Ta voix est un peu plus distante. Tes muscles traduisent un peu moins de nervosité. « Consciemment, je n’ai douté qu’après. » Avant, tu étais verrouillée, trop fermée à tous les signaux à la fois de ton corps et de tes pensées ; tu songes que cela risque de lui compliquer la tâche. Tu t'en veux un peu, d'ailleurs. Tant pis, impossible de reculer, désormais.

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: DRACEZIA + do or die   DRACEZIA + do or die - Page 2 EmptyDim 10 Mai 2015 - 5:55

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‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
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‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
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Tandis qu’elle répondait à ses trois premières questions, Draco griffonna les informations qu’elle livrait sur le parchemin ; sous le nom de Weasley, il précisa la première date indiquée, puis ajouta les enfants qu’elle venait de mentionner, à la suite de la liste des relations jugées dérangeantes. « Prends quelques minutes pour te concentrer sur le souvenir de votre rencontre, puis place le dans l’une des fioles. Votre relation comptait déjà à ce point pour toi, avant cette confrontation ? » Il était préférable de ne pas tenter de l’effacer complètement : s’il passait à côté de quelques souvenirs apparemment anodin mais plus significatifs en réalité, elle risquait de retrouver dans sa mémoire les traces d’une relation intense, même sans savoir quelle image y associer ; or si on la poussait sous Véritaseum à mentionner ses relations potentiellement répréhensibles, et qu’elle se retrouvait à évoquer un personnage flou dépourvu de nom, l’interrogatoire risquait fort de mal tourner. Mieux valait encore qu’elle se rappelle de Fred Weasley, mais le prenne pour une connaissance vague, sinon inamicale. Elle serait ainsi plus à même de se défendre si les questions se précisaient au sujet du rouquin – après tout, les mensonges les plus crédibles restaient ceux qui se rapprochaient un tant soit peu de la vérité. Il lui laissa la plume, pour qu’elle annote l’étiquette de la fiole en y encrant les informations concernant son contenu. F. W. – Mars 2000. « Est-ce que Weasley a tenté de te recontacter par la suite ? Ou as-tu essayé de le revoir, de lui parler, de t’informer sur sa situation ? » Puisqu’elle l’avait mentionné, ils pouvaient tout aussi bien achever de répertorier tout ce qu'elle était capable de se rappeler à son propos. Des bribes de retours concernant les lieux où il aurait pu se trouver, les attaques auxquelles il aurait pu prévoir de participer, son état, des échanges ou rencontres – tout ce qu’on s’attendrait à voir une mangemort parfaitement dévouée utiliser contre un fugitif sitôt qu’elle en aurait eu vent.

Une fois la relation avec Weasley décortiquée, il la questionna à propos de potentiels évènements ayant pu la faire douter du Magister, et elle mentionna les vendette contre une génération que la guerre aurait dû épargner. « Certains de ces enfants t’ont peut-être marquée tout particulièrement ? Est-ce que des visages ou des mots prononcés te reviennent ? Je suggère qu’on efface ce que tu as de plus précis à leur sujet, pour que tu te sentes un peu moins concernée par leur sort, et que tu conserves les réminiscences les plus floues. Même si les membres du comité s’intéressent à ce que tu as à en dire, ils ne devraient pas s’offusquer outre mesure du fait qu’une jeune recrue ait trouvé cette étape difficile. » Le but de ce genre d’exercices délicats, après tout, était bien de gommer les imperfections des armes que devaient être les mangemorts, en les rendant insensibles par l’exercice à toutes sortes d’atrocités. « Je ne doute pas que tu sauras ensuite arrondir les angles, sembler moins vindicative… les convaincre que ce ne sont peut-être pas les tâches qui te plaisent le plus, mais que ta dévotion pour le Magister passe en priorité. » Il ne pouvait que deviner, pourtant, à quel point tenir un tel discours risquait de l’horripiler, elle qui avait connu la douleur de la perte d’un enfant. Mais il ne pouvait pas se permettre de lui ôter tout ce qu’elle conservait à propos des plus jeunes victimes : Rookwood savait pertinemment quel type de missions on réservait aux nouveaux Marqués et il était probable qu’il aborde ce sujet sensible dans sa quête de travers inavoués. Inutile, donc, de prétendre que cela n’avait jamais eu lieu, ou de nier l’impact au point de pousser l’homme à creuser pour la pousser à avouer ce qu’elle avait ressenti. Il était prévu qu'il efface aussi leur rencontre de l'esprit de Lucrezia, mais elle serait probablement encline à formuler les faits en sa faveur, une fois délestée de ses doutes concernant le gouvernement ou ses propres actes.

Les questions s’enchaînèrent de longues minutes durant, jusqu’à ce que les minutes elles-mêmes deviennent heures. Sur la table se déclinaient les fioles, désormais plus ou moins pleines selon la densité du souvenir contenu, et classées par ordre chronologique. Alors que son hôtesse extirpait de sa tempe ce qui semblait être le dernier filament de pensée et disposait dans une ultime fiole la texture à la fois aérienne et liquide, Malfoy s’enfonça dans son siège confortable, pour détendre les muscles crispés de son dos. Il n’avait pas eu conscience d’être resté tendu comme un arc sous l’effet de la concentration, tout le temps qu’avait duré l’échange. « Il est temps de passer au visionnage et aux sorts d'oubli », reprit tout de même Draco à voix basse, interrompant les quelques minutes de silence vouées à laisser Lucrezia se recomposer, après qu’elle eut mis son âme à nu. « Si tu es d’accord, je préférerais que nous regardions tes souvenirs ensemble. D’autres détails pourraient peut-être te revenir… » Il prenait conscience de la répugnance de Lucrezia à remuer le passer, mais il était possible que l’avalanche de questions n’ait pas entièrement suffit à tout faire remonter à la surface – il se méfiait de tout ce que Rookwood pouvait juger bon de demander.
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MessageSujet: Re: DRACEZIA + do or die   DRACEZIA + do or die - Page 2 EmptyDim 10 Mai 2015 - 15:15

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« Prends quelques minutes pour te concentrer sur le souvenir de votre rencontre, puis place le dans l’une des fioles. Votre relation comptait déjà à ce point pour toi, avant cette confrontation ? » Trier est d’une complexité que tu ne soupçonnais pas. Tu optes pour te focaliser sur l’entrevue de mars, plus simple, avant de répondre. Son rire devant ta nouvelle couleur, ce roux dans tes cheveux et sa colère ensuite quand tu lui as annoncé qu’il devait partir, que tu avais fait ton choix, que tu allais servir le Lord. La prochaine fois, nous serons ennemis. La phrase était tombée comme un couperet et, pas encore Marquée, tu avais jugé plus judicieux de le laisser partir, pour ta propre conscience, en souvenir de votre amitié. « Notre relation était vitale. » Le mot est fort mais tu ne peux pas mentir, tu ne veux pas tenter d’atténuer. Si tu es là, c’est pour être honnête, non ? Autant ne pas chercher mille moyens de conserver son estime. Le vernis était déjà écaillé, de toute façon. Le souvenir glissé dans la fiole, ton regard s’y perd, un moment, cherchant l’explication la plus claire. « Ca remonte à Poudlard, ils m’ont surprise à l’extérieur après le couvre-feu. Ils ont gardé mon secret et m’ont appris à gérer ces moments où les émotions étaient trop fortes. » Une pause, tes billes claires croisent celles de Draco. « Je devais ruser pour échapper à ta curiosité et les retrouver. » Tu lui laisses de quoi combler les blancs. De quoi situer. Tu parles au pluriel, ne pouvant décemment pas, en évoquant cette période, séparer Fred de George. Chaque chose en son temps. « .. ne pas craquer toute seule. » Craquer. Tu savais que le blondinet te faisant face avait compris ta faiblesse lorsqu’il t’avait surprise à vaciller, quelques années plus tôt. Tu avais même plutôt mal vécu son attitude autoritaire, distante, inquisitrice. En revanche, avouer que cet état datait de ton enfance, bien qu’il soit aujourd’hui à un véritable paroxysme, te donnait l’impression de te dévêtir volontairement des derniers voilages de mystères.

« Est-ce que Weasley a tenté de te recontacter par la suite ? Ou as-tu essayé de le revoir, de lui parler, de t’informer sur sa situation ? » Tu détournes le visage. De tous les souvenirs dont tu avais à te détacher, celui-ci était sans nul doute le plus douloureux, celui auquel tu voudrais rester accrochée, bec et ongles, parce qu’il te tient debout, parce que ta promesse te tient debout. « Novembre 2001. Une erreur de transplanage, j’ai roulé dans un champ moldu, sur le chemin de Fred. » Les images qui te reviennent semblent à peine t’appartenir tant tu te trouvais dans un état de détresse violent, mais tu poursuis, obstinée. « J’étais désarmée, désorientée et.. suicidaire est sans doute le terme adéquat. Aucun de nous n’a consenti à attaquer. Il m’a proposé de le rejoindre et je crois que je l’aurais fait si mon entêté de rebut n’était pas plus attaché au Ministère que moi. » C’est franc. Un brin horrifiant, mais franc. « Je lui ai promis de vivre et c’est pour cela que je suis là, c’est donc le dernier souvenir à effacer, j’imagine. » Méthodique. Même si les déchirures se rappellent joyeusement à ta mémoire. Ses suppliques, ses bras autour de toi, qui t’apaisent. Ces justifications insensées, ta façon de lui dire que tu ne peux pas le tuer parce que tu l’aimes, lui, pas George, juste lui. Il a arraché le tissu couvrant le tatouage avec tellement d’empressement. Et tes larmes. Comment un corps si froid, si distant, pouvait-il s’accrocher à quelqu’un comme ça et pleurer tant d’eau salée ? Tu as promis de vivre parce qu’il a dit qu’il t’attendrait. « Je n’ai aucune information sur sa situation, sur ce qu’il fabrique chez les insurgés. Juste, je me souviens de l’odeur de l’alcool. » Âcre et persistante dans ton esprit. Tu y reviens, depuis, chaque fois que le whisky joue avec ton sens olfactif. (Defying gravity)

« Certains de ces enfants t’ont peut-être marquée tout particulièrement ? Est-ce que des visages ou des mots prononcés te reviennent ? Je suggère qu’on efface ce que tu as de plus précis à leur sujet, » Murphy. Lancelot. Un moment, tu ne sembles plus vraiment l’écouter. « mais que ta dévotion pour le Magister passe en priorité. » Tu le fixes, longuement, avant de consentir à à nouveau ouvrir la bouche. « Un rafleur a été gravement blessé, par ma faute. Il y avait une petite rousse rebelle, je l’ai attrapée et détourné de sa route. Le hasard fait bien les choses : un serpent y avait élu domicile. J'ai espéré qu'on accuse .. l'Autre. » Potter. Un fourchelangue susceptible d'être héroïque. La promenade en forêt à la recherche d’espèces particulières, de plantes et autres ingrédients. Dire que c’était un jour de ‘’congés’’. Le souvenir est court, bref, une impulsion qui t’avait poussée à attraper la gamine, épargner sa vie et repartir aussi sec une fois certaine qu’elle était hors de danger. Comme tu aurais épargné la vie de ta fille, si tu en avais eu une. « Et un garçon qui s’est introduit ici, nourri, réconforté. Lancelot et Murphy. C’est tout ce que je sais d’eux. Je me suis dis que moins j’aurais d’informations, moins le danger serait grand. » En effet, tu n’avais jamais posé de questions à Lancelot sur son appartenance, tu savais à peine son âge, son prénom et sa pâtisserie préférée. Tu l’avais gavé de nourriture, et visiblement il n’a jamais porté plainte à qui que ce soit, sinon tu aurais eu un insurgé colérique sur le dos. Il s’était montré timide, un peu craintif quand il a réalisé que toute la demeure ne dormait pas, que les serpents étaient méfiants, bavards. Les yeux et les oreilles de ‘miss Rowle’, comme il disait. Blond, les yeux clairs. Et encore la perte d’un enfant même pas baptisé qui te torture.

Les heures qui défilent. Les morceaux de mémoires qui s’alignent dans les fioles. Rien d’aussi dense que l’entrevue de novembre avec Weasley. Tu enchaines de pièces de culpabilité, des enchevêtrements complexes d’angoisses et de rejets, un puzzle de blessures. Fred, Murphy, Lancelot, Morgana. Tu lui avoues même avoir douté de ta capacité à rester fidèle lorsque votre relation s’est tendue, lorsqu’il s’est éloigné. Tu t’étais sentie abandonnée, diablement abandonnée. Après avoir perdu la stabilité offerte par les jumeaux, songer que Draco puisse te détester t’avait fait plus de mal que tu ne l’avais songé jusqu’alors.

« Il est temps de passer au visionnage et aux sorts d'oubli » Tu ne sais pas combien de temps tu es restée silencieuse à observer les filaments prisonniers. Tu t’es surprise à songer qu’à y être, vous pourriez juste effacer les sources d’émotions, que tu serais mieux ensuite. Libre. « Si tu es d’accord, je préférerais que nous regardions tes souvenirs ensemble. D’autres détails pourraient peut-être te revenir… » Ta main sur tes tempes. Tu finis par hocher la tête, laissant retomber ton bras le long de ton corps. Tes parents sont allés se coucher, tu le sais, il n’y a plus de mouvements dans les étages, plus de voix ni de lumière sous la porte. « Nous ne sommes plus à ça près.. » Non, en effet. Et tu te sens atrocement vulnérable. Plus qu’à chaque crise d’angoisse, plus qu’à chaque bataille, à chaque contact. Tu es vulnérable parce que tu n’as plus rien qui te protège.

Tu te lèves, les muscles engourdis, la tension est palpable. Il faut en finir et en finir convenablement. Une inspiration. Tu as tourné le dos à Draco, un instant. « On en est vraiment à faire ça ? A s’effacer pour ne pas contrarier notre Maître ? » Tu n’as pas réellement opposé de résistance aux effets du Veritaserum, il t’a délié la langue, ouvert un accès vers tes dénis et tu ne sais pas comment gérer la révolte qui gronde. Si, tu sais mais tu es trop fatiguée pour lutter. Ca ira mieux la prochaine fois. Tu pioches le souvenir au sujet de Morgana : « Elle était mon ancienne collègue, on va forcément m’interroger sur cette dingue. » Cette dingue, c’est peu dire. La silhouette sombre de Morgana dans ton propre fauteuil, au milieu de tes appartements, là, le décor qui se tenait déjà derrière vous. La terreur, la raideur de ton corps. Tu lui as servi un gâteau, amadouant le danger. Joyeux anniversaire. La liasse d’informations qu’elle avait jeté devant tes yeux, mentionnant un « mangemort sympathisant », surtout, le cadeau d’épargner ta vie plus tard, pour avoir sauvé la jeune Murphy. Les insurgés savent que tu essayes d’aider. (Tout est bruit pour qui a peur).

Fourchelangue ; italique.
(c) AMIANTE

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MessageSujet: Re: DRACEZIA + do or die   DRACEZIA + do or die - Page 2 EmptyMar 2 Juin 2015 - 14:13

PRISONERS • bloodstains on the carpet
Draco Malfoy
Draco Malfoy
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‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14108
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
DRACEZIA + do or die - Page 2 489546spea
Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
http://www.smoking-ruins.com/t4710-draco-there-s-a-hole-in-my-so
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Do or die,

Fate is coming, Time is running
6 JANV. 2002 & Dracezia



   
   
   
Enfin sonnait l’heure la plus complexe – il était déjà temps de la réformer, ce qui sonnerait comme un terrible affront s’il ne le faisait dans l’espoir de lui sauver la vie. Malfoy en sauveur, ça paraissait toujours un peu incongru, même pour lui-même. Il n’était pas fait pour le beau rôle, c’était une tâche qu’il laissait au Balafré. Mais miss Rowle n’avait rien des causes perdues pour lesquelles Potter s’échinait à gâcher sa jeunesse, et quelque chose se nouait désagréablement au fond de la cage thoracique de Draco, quelque chose d’aussi lourd qu’une chape de plomb. Et s’il n’y parvenait pas ? S’il endommageait son esprit de façon incurable ou pire, s’il n’était pas assez pointilleux, pas assez efficace, si tous ces efforts ne s’avéraient pas payants ? Il ne déplorerait pas la mort de Weasley et de tous ceux qu’elle avait souhaité aider ; non, il ne les regretterait pas, même par égard pour elle. Sans doute en éprouverait-il même un plaisir malsain, puisqu’il les jugerait coupable de sa perte – tout comme Granger serait le bouc-émissaire de ses réflexions assassines s’il devait tomber par sa faute. Mais il n’était pas certain de pouvoir supporter de la voir croupir longuement dans les cachots, traitée en vulgaire criminelle de guerre pour avoir voulu épargner des vies : un péché de sensibilité qui, pour d’autres, était ironiquement une forme d’héroïsme. Le sang affluait douloureusement à ses tempes.

Les failles remontaient plus loin qu’il ne l’avait soupçonné : à une époque où elle avait semblé forte pourtant. Encore qu’il ne les avait sans doute remarquées que parce qu’il avait été témoin de quelques-unes de ses blessures… A présent il en connaissait tous les aspects, tous les reliefs jusqu’à la dernière convexité, à l’ultime cavité traitresse. Les informations ainsi acquises tourbillonnaient dans son esprit à une allure presque violente qui l’étourdissait et lorsqu’il ancra ses mains dans la Pensine, il eut à serrer les dents pour contenir les reflux de son estomac noué. « On en est vraiment à faire ça ? A s’effacer pour ne pas contrarier notre Maître ? » « Pas pour lui : pour nous. Pour vivre. », répondit-il presque à bout de souffle. Avant d’ajouter d’un ton terne, le visage fermé : « Quelle meilleure motivation pourrions-nous avoir ? » Il n’était plus question de pouvoir, plus depuis longtemps. Et il n’avait jamais été question d’argent. Mais l’avidité avait rongé sa famille jusqu’à la moelle, dévoré la moindre parcelle de liberté et, étroitement enchaîné à présent, Draco luttait pour l’essentiel en priorité. « Tu vas… » Tu vas partir, n’est-ce pas ? Les mots moururent dans sa gorge et il inspira profondément pour ravaler l’interrogation. Rester stoïque. L’ampleur de tout ce qu’elle avait avoué le dépassait : l’histoire de Lucrezia avait le goût des regrets et de… de…

De la trahison.

Mais non, bien sûr. Elle ne pouvait pas. Pas elle. Elle était forte. Elle tiendrait le coup. Sourire amer. Inspiration. Elle tiendrait le coup. « Tu tiendras le coup. » (qui tentait-il de convaincre, elle ou lui ?) Ses lèvres s’étirèrent en un semblant de sourire – distorsion des commissures alors que son regard restait froid. Et de murmurer : « Allons-y. »

Il s’immergea dans la substance vaporeuse des souvenirs matérialisés comme on se plongerait dans une étendue glacée, inhospitalière : nuque raide et épaules tendues. Regard alerte et mâchoire crispée. Le décor de l’appartement cédait la place aux secrets soigneusement gardés de Lucrezia. Il regretta de ne s’être accordé un dernier verre, puis avisa d’un bref coup d’œil celle qui lui confiait sa mémoire et se rabroua : c’était pour le mieux, il aurait besoin de toutes ses facultés pour les manipulations requises. Déjà, le cauchemar prenait forme (cauchemar pour les sens, pour la conscience, réalité crue qu’il avait longtemps ignorée et qui prenait tout à coup sens) :  

Au-dessus de l’herbe grasse s’étendait un voile nocturne piqué d’étoiles. Le paysage était familier, rassurant, mais quelque chose l’oppressait. Au loin, l’ombre branlante d’une cabane grossière. Quelque chose l’oppressait. Derrière, la masse inquiétante que formaient les ombres bougeait doucement au gré des bourrasques. A l’opposé, le château, lui était immobile, bloc de pierres froid et inébranlable. Poudlard. Que n’aurait-elle souhaité être ce roc – les sensations n’étaient pas siennes. Deux éclats roux, jumeaux, percèrent les ténèbres ambiants. Sentiments chaleureux, réconfort, éclats malicieux et goût de vivre. Cette scène ne lui appartenait guère. Il en scruta pourtant les contours avec attention. Témoin d’un autre temps, froidement observateur. Il fit un pas en arrière en s’assurant qu’elle ne le voie pas – Pas la Lucrezia du souvenirs, celle qui s’avérait étrangement lumineuse à présent qu’elle n’était plus seule, mais sa réplique plus âgée, plus brisée, restée tétanisée devant les images qui lui étaient chères. Il esquissa un pas de plus et observa de nouveau la nuit noire. Elle était devenue rassurante, plutôt qu’étouffante, mais sous peu tout cela ne serait plus qu’un rêve…



( extrait : Ses doigts sont impitoyables et dénudent la marque honnie. Il sait que c'est là. […] « Pourquoi ... Pourquoi tu ne te défends pas, Luce ? » « Parce que je t’aime. » Il est trop fort, ce verbe. Il est trop humain, trop significatif. « Parce que j’ai besoin de savoir que tu vis. » […] « J’ai froid.. toujours froid sans toi. » )



Quelques minutes d’avance. C’était peut-être tout ce qu’il fallait à cet imbécile – il y arriverait n’est-ce pas ? Main crispée sur la baguette, regard alerte. Les serpents envahissaient les bois et lui susurraient leurs observations comme autant de paires d’yeux disséminées de tous côtés. Quelques minutes d’avance – était-ce une erreur ? Etait-ce suffisant ? L’épuisement suintait pas tous ces pores. Pas les siens, à lui, mais à elle. Il était étranger à la scène et pourtant elle l’atteignait telle une onde de choc, déversant sur lui les tourments des sens de leur propriétaire. Il y avait cette douleur… mais c’était « marche ou crève », n’est-ce pas ? Ses pas s’allongeaient, plus rapide, alors que le souffle lui manquait. L’insurgé n’était nulle part en vue. « Cours, cours », suppliait-elle inconsciemment, certaine pourtant qu’il ne l’entendait pas – il valait mieux. Parallèlement à elle, Travers avançait implacablement. Impitoyable, comme elle l’aurait dû l’être. Mais cette douleur… Son esprit migrait déjà plus loin, ses yeux fouillaient les environs, mais son corps céda. Les arbres s’effaçaient et tout à coup, ce fut la chute : la terre meuble, les cailloux enfoncés dans ses genoux tremblants. Il grimaça, fit un pas en avant, l’appela, gorge nouée. Arrête, arrête, lui soufflait-il. Ton enfant… Mais c’était trop tard : le tragique destin appartenait au passé. Choc. L’odeur ferreuse du sang lui parvenait et, Merlin, cette douleur – ! Gémissement. Que se passait-il… ? Il voulut l’emprisonner dans ses bras, mais elle n’était qu’un nuage de fumée, le fruit d’un souvenir. Merde, merde. Aucun parent ne devrait subir cette peine, et son cœur se – brisait. Que lui arrivait-il ? Impossible d’appeler à l’aide, déjà, l’inconscience la happait.



« Tu n’es peut-être pas si forte que tu en as l’air… » C’était lui, plus jeune. Intrigué, Draco approcha. Il portait déjà des cernes discrets qui ne feraient que se creuser avec le temps, mais il avait l’air fier, arrogant, malgré la lueur inquiète qui frémissait au creux de ses prunelles. Il faisait semblant. « Tu sembles sur le point de te briser. » Moqueur. Désapprobateur. « Sais-tu ce qu’il advient des faibles et des traîtres ? » Some days I can't even trust myself… It's killing me to see you this way. Elle semblait trop fragile, trop fragile. Les impressions s’entremêlaient : ils avaient ce souvenir en commun. Draco se rappelait, bien sûr… il savait... « L’enfant est mort, il est trop tard pour pleurer. » Dur, froid, distant. Il aurait voulu lui hurler de se relever, ses doigts le démangeaient de la secouer. Mais elle avait mal, et elle avait perdu ses repères. Elle sourit, amère. « Comment peux-tu être si cruel ? » Il fronça le nez, arqua un sourcil, dédaigneux. « Le Lord a instauré un nouveau jeu. On leur fend la langue, on leur perce les yeux – » Murmure, supplique : « Arrête... » « Ce n’est que le début, bien sûr. La suite, tu la connais. Tante Trixie aime le bruit que font leurs os, en se disloquant. » « Je ne vois pas en quoi ça me concerne », claqua-t-elle, glaciale. « Je l’espère pour toi. Si tu trébuches, tu te relèves. Si tu restes au sol, attends-toi à être piétinée. C’est ainsi que va notre monde. » « Tais-toi… » « Achève ton deuil, Rowle. Au plus tôt. Et relève-toi. Le Lord se charge personnellement des faibles. »



Le Manoir, une éternité plus tôt. La nuit noire, encore, mère de toutes les erreurs. La fenêtre avait grincé. Quelque chose glissa sans bruit contre le sol froid – il percevait sa présence sans le voir, le serpent à l’affut avait senti l’intrus. De sa langue, il goûta l’air pour situer la source de chaleur étrangère, et ses anneaux s’étirèrent lorsqu’il se tourna vers la bonne direction. C’était un gamin, un peu maigrichon et encore mal proportionné. Longs bras. Longues jambes. Tignasse blonde échevelée. Il devinait les cernes, mais le serpent non loin semblait souffler que l’excitation baignait l’air, bien plus que l’inquiétude. Le serpent se méfiait du voleur, mais la femme l’arrêta d’un sifflement discret. La douleur fantôme était encore là, celle qui lui rappelait qu’elle était une mère – non. Qu’elle avait failli l’être. Et Merlin, ce n’était qu’un enfant.



Les éclats de lumière tranchaient impitoyablement le paysage. Sombre, encore, toujours, comme cette existence semblait-il. Mais il y avait des tâches de couleur, des tâches de bonheur interdit qui fendaient le cœur – comme les traits de cette inconnue prise au piège, à l’autre bout de la baguette. Une enfant, encore. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? C’était une innocente. Colère, détresse, et plus loin les cris. « Exterminez-les jusqu’au dernier ! » Le petit cœur sursauta à l’entente de l’ordre aboyé par un monstre invisible, mais comme s’il s’agissait d’un signal, elle se rebiffa. Sa poitrine s’élevait à un rythme irrégulier, mais elle défiait la mort. La baguette tremblait. Peut-être était-il possible de… « Etripez-moi la petite démone qui les accompagne ! » Le sorcier à la tête de leur équipe et de la Rafle en avait parlé – une gamine aux mains trop vives. Elle se faufilait absolument partout, anguille instoppable. « Ces chiens regretteront d’avoir vu le jour. » Frisson le long de la colonne vertébrale. Indignation. Ce n’était pas un animal, c’était une enfant. La baguette s’abaissa et, d’un ton pressant : « Vas-t-en. Vite ! » Leurs regards se croisèrent de nouveau, mais avec autre chose que la haine cette fois. Il y avait de l’incrédulité, de la méfiance, et puis le petit corps sembla presque se relaxer. Comme pour dire, silencieusement : « Vous n’êtes peut-être pas si mauvaise, tout compte fait… » Apaisement. Se reverraient-elles un jour ?



Il y avait quelqu’un à l’intérieur. Un coup d’œil suffit à distinguer l’ombre familière d’une ancienne collègue LDP. « Happy Birthday, little snake », siffla-t-elle d’un ton moqueur qui n’augurait rien de bon. Elle n’avait pas l’air tout à fait agressive, mais bienveillante encore moins…



(…)

Les murs reprirent leur place. La table chargée de mets, les sucreries étalées comme une offrande de paix, les verres vidées un peu plus tôt ; il avait quitté la Pensine sans rappeler Lucrezia. Main sur la baguette. Il ne voulait pas qu’ils regardent les scènes ensemble – en vérité, il comptait seulement la distraire. Rictus tourmenté, cœur battant. Boum, boum. Il était temps de la réformer, de l’esseuler. Il leva sa baguette, sa main ne trembla pas : « Obliviate », articula-t-il d’une voix ferme, intransigeante, concentré sur les images qu’il venait de découvrir de ses yeux. Il visionnait la vérité comme un voile et l’enroulait, l’enroulait pour mettre à nu l’âme de Lucrezia, la priver des remparts qu’étaient ces bribes de son passé. Il l’altéra d’abord en pensées et prononça : « Reponere verum mente mendacium. » Pour que Poudlard demeure silencieux et froid (oublié le roux éclatant et la chaleur humaine, le réconfort), que le corps juvénile de la petite inconnue chute (regard vide de vie), que l’adolescent efflanqué soit hargneusement chassé, pour que tout change et s’adapte. Pour que le cours du temps soit ce qu’il aurait pu être, si Lucrezia Rowle n’avait été profondément humaine – plus qu’on ne soupçonnerait une reine de glace de pouvoir l’être. Elle avait déjà quitté la Pensine mais y était encore agrippée, figée sur la place, tandis que les sorts agissaient et que ses traits s’affaissaient. Blême, cadavérique même, elle tremblait de tout ses membres tandis qu’il retraçait son histoire – pour son bien, se répétait-il presque désespérément.


La sueur perlait à leurs fronts lorsque les dernières lueurs s’évanouirent, laissant derrière elle des relents de magie. Elle trembla encore de tous ses membres et quand ses paupières battirent, annonçant qu’elle revenait à elle, Draco la frappa d’un ultime sortilège, informulé cette fois. Boum, boum. Elle s’écroula, évanouie, et il l’attrapa avant qu’elle ne s’effondre au sol. Avec une infinie délicatesse, il l’allongea sur le canapé. Le serpent était tendu, alerte, et ne manquait pas le moindre de ses mouvements, prêt à attaquer au moindre geste brusque. Il devait avoir reçu des ordres cependant, puisqu’il se tint tranquille alors même que l’instinct devait vouloir le pousser à mettre hors d’état de nuire ce qui semblait être un ennemi. Ennemi… l’était-il ? « C’est pour nous, Lucrezia », plaida-t-il faiblement, épuisé. « Il n’existe pas de cause plus valable que notre volonté de vivre. » Il se répétait – il voulait se convaincre. Mais c’était la seule option, il n’existait aucun autre échappatoire. L’oubli ou la mort. « Tu tiendras le coup », offrit-il une dernière fois, mais sa voix se brisa et sa main se suspendit au-dessus du front de l’endormie, sans qu’il n’ose la toucher. Il portait le poids de leurs tourments mais savait qu’au réveil, elle serait plongée dans le gouffre terrible d’une vie trop fausse, trop privée de sentiments.

Il n’était pas temps de regretter. Ou de s’apitoyer.

Malfoy se redressa, ouvrit les fenêtres, aéra la pièce. Lança une flopée de sortilèges sans conséquences pour atténuer les traces de ceux, puissants, qu’il avait utilisés sur la propriétaire des lieux. Remit tout en place, effaça les traces du festin dont la table était chargée. Froissa le parchemin sur lequel s’étirait la liste des erreurs, envoya les cendres dans le néant. [Il ne s’était rien passé ici, ce n’était qu’une soirée comme une autre, en solitaire. Il vida la Pensine avec le plus grand soin, referma le meuble sans pouvoir y poser toutefois les sorts adéquats, rouvrit à moitié pour laisser une impression d’inachevé – il espérait qu’elle penserait l’avoir consultée et s’être écroulée de fatigue sans penser à tout remettre en ordre. Enfin, il récupéra sa cape, jeta un dernier coup d’œil derrière lui (le serpent se lovait contre sa maîtresse en lui offrant une œillade torve) et franchit la porte.

Il restait deux témoins dans la demeure, désormais endormie – il était très tard. « Hominum Revelio », murmura-t-il dans le couloir désert, et trois fuseaux de lumière échappèrent à sa baguette : l’un derrière lui menant à Lucrezia, deux autres à un autre étage. Il les suivit. Mal à l’aise de faire prudemment irruption dans les quartiers des maîtres des lieux, mais déterminé. Il les priva des réminiscences de sa présence. Il n’était pas venu, ce soir. Il n’était même jamais venu.

Dehors, il faisait froid (comme cette nuit, à Poudlard… non. Ce souvenir n’était pas le sien). Sourcils froncé, pas chancelant, il s’éloigna au plus vite du Manoir, franchit la limite des sorts de protection ajustés pour permettre son départ. Sans un regard en arrière, le pas rapide. Le souffle saccadé. Tu vas partir, n’est-ce pas ? Ce n’était pas une question – à quoi bon la poser, alors ? Une part de lui la niait farouchement, s’accrochait à un mantra futile (Elle est forte. Elle tiendra bon.) mais…

Il ne s’était pas aperçu qu’il avait accéléré, encore, encore, jusqu’à courir. Loin, longtemps.

Le sang battait encore trop fort à ses tempes, il étouffait. Il avait aidé une amie (une traitresse ?), il avait commis un acte pardonnable (une erreur ?), rendu un service louable (répréhensible ?). Les fioles rangées dans la bourse ensorcelée pesaient lourd, lourd, lourd. Il ralentit, décontenancé, en s’apercevant qu’il avait atteint la Tamise. Quand ? Ses genoux cédèrent sous lui et il se réceptionna sur une main, se retourna pour s’avachir au bord de l’eau. Tu vas partir, n’est-ce pas ? Tôt ou tard... Il pouvait faire disparaître toutes les traces, toutes les preuves, pour obliger Lucrezia à vivre la vie dont elle ne voulait plus. Il pouvait changer le cours de son existence. Mais alors, elle ne serait plus… elle. Draco serra les poings (l’un sur la bourse et l’autre sur le vide), appuya fermement la base de sa paume contre son front plissé. Un son indescriptible s’échappa de sa gorge nouée – amalgame de sanglot, de gémissement frustré et furieux et plein d’effroi et… Tu vas partir, n’est-ce pas ?

Cette vie était un gouffre, et elle les engloutissait déjà. Peut-être n’y avait-il pas de porte de sortie, tout compte fait… à peine quelques heures de sursis grappillées, cher payées.  

You’ve gone, gone, gone away. I watched you disappear, all that's left is a ghost of you... Now we're torn, torn, torn apart, there's nothing we can do. Just let me go, we'll meet again soon. The truth vary and soon it will all be over, buried with our past.
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