Le vent devenait de plus en plus froid, certainement dû à la saison. Abraxas venait de finir sa journée de travail et il se trouvait dans le petit village de Godric's Hollow, là où se trouvait sa demeure. Pourquoi habitait-il dans un village qui était considéré comme le premier à s'être opposé au gouvernement actuel ? Au départ, c'était pour rétablir un peu l'ordre et espionner également ! Maintenant, le jeune homme y reste surtout pour avoir une chance de rencontrer un insurgé et puis, il se plaisait dans ce charmant petit village. Personne ne lui avait ordonné de le quitter alors il comptait bien rester dans sa demeure encore plusieurs années. Rentrant dans celle-ci, il posa son long blouson noir avant de se frotter les mains, pour les réchauffer. Puis une petite voix se fit entendre depuis la cuisine. « Maître, Dearon vous a préparé un café, en espérant que celui-ci vous convienne.» Un large sourire se dessina sur le visage du secrétaire à la justice magique, débarquant alors dans la cuisine avant de prendre place à sa place habituelle, en bout de table. « Merci Dearon, j'en avais grand besoin ! Avec ce froid dehors, je ne sentais presque plus mes doigts. » Prenant alors la tasse de café, il en but une gorgée avant de sourire, à nouveau, voulant faire comprendre à son elfe de maison que son café était délicieux. Parfois Abraxas aimait s'exprimer à travers les gestes au lieu de toujours parler. Pendant qu'il buvait son café, l'elfe de maison lui apporta le journal et Abraxas en profita pour lire les nouvelles du jour. Et un article attira son attention, un article parlant de Saint Mangouste. « Taylor Anderson. Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu de lui. Sûrement un nouvel exploit qu'il a fait dans son service ! » Déclara-t-il sur un ton assez neutre avant que Dearon ne prenne la parole, voulant savoir s'ils se connaissaient. « Mon maître connait-il ce Taylor personnellement ? Veut-il que j'aille le surveiller aussi ? » Abraxas regarda quelques instants l'article avant de fermer le journal, répondant alors à son serviteur. « Non pas besoin de le surveiller. Il n'y a qu'une seule personne que je veux que tu surveilles, c'est tout. Et oui je le connais personnellement. Il a été comme un mentor lors de ma période à Poudlard. Mais lorsque j'ai décidé de servir le seigneur des Ténèbres, notre relation a pris un nouveau chemin, pas très glorieux je dois l'avouer. » Le jeune homme soupira légèrement avant de finir son café, assez rapidement d'ailleurs, ce qui semblait surprendre l'elfe de maison. « Mon maître semble contrarié comme si ce Taylor était un fantôme du passé. » Fantôme du passé non mais Abraxas n'avait pas eu de nouvelles depuis plusieurs mois, depuis ce fameux jour où il était allé lui demander de lui enseigner la médicomagie. « Je lui ai demandé un service, il l'a refusé. Voilà l'histoire. Mais il est peut-être temps que j'aille lui rendre une petite visite. De courtoisie bien évidemment. » Précisa-t-il en lançant un clin d'oeil à Dearon avant de se lever de table et de se diriger vers la porte d'entrée, prenant alors son long manteau noir. « Je m'absente donc tu connais la chanson. Si quelqu'un vient, qu'il repasse plus tard ! » Quittant alors la maison, il allait transplaner direction l'hôpital Sainte Mangouste.
Cela faisait quelques mois qu'il n'avait plus osé remettre les pieds dans ce grand bâtiment. Certainement par crainte de revoir son ancien ami, ne sachant pas trop quoi lui dire. Mais aujourd'hui, tout avait changé, il avait décidé de réparer quelques-unes de ces erreurs, tout en restant discret sur son identité bien sûr ! Il n'était pas encore prêt à dire à tout son entourage ce qu'il était vraiment : un agent double. Entrant dans l'hôpital, il se présenta à l'accueil, demandant alors où se trouvait Taylor Anderson. La jeune demoiselle qui lui faisait face lui indiqua alors qu'il se trouvait, dans son bureau, au quatrième étage. Se dirigeant vers cet étage, en chemin, il entrevu une personne grièvement blessée, sur un lit, avec une femme qui pleurait à côté. Pas très beau à voir, même pour un mangemort. Abraxas pouvait s'estimer heureux de n'avoir jamais été grièvement blessé au combat. Quelques petites coupures de temps à autre mais rien de bien méchant ! Contrairement à cet homme dans ce lit .. Le jeune homme s'arrêta quelques instants devant cette chambre, regardant alors le spectacle qui s'offrait à lui. Pas très beau à voir mais il comprit qu'en étant ici, il venait de faire le bon choix. En voulant reparler à Taylor, c'était la meilleure chose qu'il puisse faire pour retrouver son amitié d'antan. Mais voulait-il le revoir lui ? Cette question allait bien vite avoir une réponse lorsque le jeune blond atteignit enfin le quatrième étage. Essayant de trouver le bureau de Taylor, il s'arrêta devant une porte où son nom était inscrit. Lorsqu'il frappa à la porte, celle-ci s'entrouvrit un peu, Abraxas rentrant alors dans la pièce. Taylor n'avait pas changé depuis la dernière fois. « Bonjour Taylor ..» Aucun autre mot ne put sortir de la bouche du secrétaire, attendant alors la réaction de son ancien ami, espérant qu'il n'allait pas le foutre dehors.
Un article de journal. Voilà ce qui avait pris autant de temps à Taylor Andersen en cette matinée hivernale. Ste-Mangouste, bien que froid et austère sous bien des aspects, pouvait aussi se montrer chaleureux et accueillant. C’était un hôpital digne de ce nom, et le jeune homme était fier de travailler ici. Il avait conscience qu’avec cet article, une réputation allait se faire, et peut-être que finalement, ce n’était pas si mal, pour lui qui souhaitait prendre la tête du service pour lequel il travaillait. Ambitieux, le châtain s’était toujours débrouillé pour élargir au maximum ses connaissances en matière de magie, mais aussi en savoir-faire. Et c’était notamment ce qui faisait de lui quelqu’un de relativement fiable dans son domaine. Il avait vingt-huit ans désormais, et se concentrait sur sa vie professionnelle, puisque plus rien au monde ne le retenait ailleurs qu’en ces lieux. On dit souvent que la perte d’un être cher est douloureuse, ce fut le cas pour lui. […] Dix-huit heures venaient de sonner à l’horloge qui égaillait son bureau. Cette horloge était magique et des personnages de bois s’animaient toutes les heures, chose qui était souvent très amusante. En voyant l’heure, il savait que la plupart des sorciers londoniens avaient terminés leur journée de travail et c’était dans ce genre de moment qu’il se disait qu’il n’avait pas choisi la voie la plus simple. Cette nuit, il serait de garde jusqu’à environ minuit, la journée n’était donc pas terminée. Alors qu’il terminait de rédiger un compte-rendu sur un patient décédé des suites d’une chute de balais magique. Cela pourrait ressembler à quelque chose de banal, sauf qu’il avait découvert qu’il avait été soumis à un sortilège de confusion. Sans aucun doute une tentative de meurtre, qui pour le coup avait fonctionné. Avec un gouvernement comme celui-ci, les accidents étaient nombreux et c’était plutôt inquiétant d’en arriver là. Il se demandait encore à quoi pouvaient bien servir ses rapports puisqu’aucune enquête n’aurait lieu, du moins, c’était ce qu’il pensait fortement. L’attention du guérisseur se voyait désormais accaparée par quelqu’un venant frapper à sa porte. Alors qu’il s’était levé pour ranger son dossier dans une grande armoire du fond de son bureau, il donnait un léger coup de baguette dans les airs, laissant la porte s’ouvrir juste à peine, histoire d’inviter la personne à entrer. C’était vêtu d’un pull-over noir, ainsi que d’un pantalon de cette même couleur, le tout contrasté par sa blouse blanche, ouverte, qu’il faisait face au visiteur. Son sourire habituel se fanât presque aussitôt en se rendant compte de qui venait à lui. ‘’ Abraxas Pilliwickle, quelle bonne surprise. ‘’ laissait-il sous-entendre avec ironie. Il lui faisait signe de s’asseoir, d’un geste de la main. ‘’ Que me vaut donc ta visite ? ‘’ ajoutait-il en prenant les initiatives du dialogue. Andersen pouvait être patient lorsque cela concernait son travail et ses patients, mais il ne l’était que rarement pour les choses de la vie quotidienne. Il restait debout un instant, venant ensuite prendre place sur son siège de cuir noir. ‘’ Six mois que l’on ne s’est pas revu n’est-ce pas ? Et tu oses débarquer comme ça, sans prévenir. Pathétique. ‘’ commentait-il d’un air las. Honnêtement, la dernière fois qu’ils s’étaient vu, Abraxas était venu pour que Taylor lui enseigne quelques notions de médicomagie. Le spécialiste des pathologies des sortilèges avait aussitôt refusé, justifiant son refus par son code déontologique qui l’en empêchait, mais aussi du fait que l’autre garçon ait rejoint les rangs du Magister. Il se disait néanmoins qu’il avait eu de la chance de connaître personnellement l’ancien Gryffondor, et que celui-ci ne l’avait pas attaqué. Si cela avait eu lieu, qu’est-ce que Taylor aurait fait ? Se défendre puis fuir ? Si c’était pour vivre comme un indésirable du gouvernement, il préférait autant mourir. Sur ce, le médicomage croisait ses bras sur son torse, patientant.
Une nouvelle heure de vérité pour Abraxas. Il allait devoir certainement affronter le colère de son ancien ami. Entrant dans la pièce, un simple bonjour sortit de la bouche du secrétaire avant qu'il ne reste planter là, en attendant la réaction de Taylor. Bonne surprise ? Vu le ton qu'il prit, le jeune homme en avait vite déduit que c'était simplement de l'ironie de la part du médicomage, rien de plus, rien de moins. Un début de conversation qui commençait sur les chapeaux de roue. Haussant simplement un sourcil, Abraxas ne répondit rien à l'ironie de Taylor, le laissant continuer la conversation, par une question de sa part. Ce qu'il venait faire ici ? Très bonne question que posa le médicomage. Abraxas lui-même, ne savait pas vraiment ce qu'il faisait ici. Bien sûr dans sa tête, il se disait que c'était pour réparer ces erreurs concernant sa relation avec son ancien ami, mais le pouvait-il ? N'était-il pas trop tard pour des réparations ? Seul l'avenir le lui dira. Des réponses qui n'allaient pas mettre autant de temps que l'on pourrait le croire à arriver. Alors qu'il s'apprêtait à répondre, Taylor reprit à nouveau la parole, mettant en évidence la situation dans laquelle les deux se trouvaient. Six mois ? Cela faisait-il donc autant de temps ? Comme quoi, le temps passait bien vite lorsqu'on était occupé. Il soupira légèrement, mettant alors ces deux mains dans les poches avant de prendre la parole. « Tu devrais savoir que de nos jours, les gens osent de plus en plus. Et je te pris de surveiller tes paroles. Cela serait dommage que l'on en vienne à la baguette. Surtout que je viens en paix si je puis dis ainsi. » Fit-il avant de se débarrasser de son long manteau, le pendant sur un objet qui servait à cet effet mais dont le nom échappait souvent à notre secrétaire à la justice. Prenant place alors sur une chaise, se tenant face à Taylor, Abraxas entremêla ces doigts entre eux, petit sourire aux lèvres avant de regarder son ancien ami, droit dans les yeux. « Pour répondre à ta question, je suis ici après avoir lu un article sur toi. A ce que je vois, tu fais toujours des miracles ! » Un petit rictus sortit de sa bouche. Un peu d'ironie dans sa phrase ? Peut-être bien que oui car après tout, les miracles n'existaient pas selon le jeune blond. Seul le talent pouvait nous faire accomplir de grandes choses. Tout dépendait le domaine dans lequel se trouvait le talent. Abraxas se dit en avoir un dans les mots, se trouvant assez fier de la manière dont il parlait. Comme un philosophe ou politicien pour certains mangemorts. Quoiqu'il en soit, savoir bien parler n'arrangeait pas toutes les situations. « Durant ces six mois, beaucoup de choses ont changé. » Son petit sourire qu'il aimait afficher, n'effaça peu à peu. « Je ne sais pas si tu es au courant mais j'ai perdu mon frère. Et je dois avouer que sa mort m'a affecté et fait quelque peu changer. Peut-être pour cela que je suis là. » Petite pause avant qu'il ne reprenne la parole. Abraxas laissa planer un peu de mystère sur ces raisons d'être dans cet hôpital, étant de nature mystérieuse. « Aurais-tu de quoi me désaltérer un peu je te pris ? » La conversation allait être certainement un peu plus longue que les deux auraient pu l'espérer, surtout Taylor. Il ne devait pas s'attendre à ce qu'Abraxas vienne le voir en paix, sans lui demander un autre service comme la dernière fois. Enfin ce n'était pas l'intention du jeune homme en tout cas.
Les paroles de son ancien ami sonnaient quelque peu comme un avertissement. Ce qu’il disait n’était absolument pas faux, les gens avaient pris un culot monstrueux et se permettaient des choses qu’ils n’auraient pas faites autrefois, sous les anciens gouvernements. Par-là, il pensait notamment aux sang-purs qui prenaient davantage de liberté, profitant sans scrupule de la situation actuelle. Lui, ne le ferait jamais, il se contentait d’afficher une image des plus neutres et imparable possible. Il n’était pas un profiteur ni un salaud, il tentait juste de se faire une place de manière juste et loyale. Les sourcils de Andersen s’élevèrent dans un étonnement qui n’en était pas moindre. Son ami de Gryffondor avait changé, il le sentait très bien. Il était plus jeune que lui, et certainement même beaucoup plus influençable. En venir à la baguette serait totalement ridicule alors qu’il venait en paix, comme il le prétendait si bien. ‘’ Allons, allons, ce n’est pas parce que tu es à la solde du Gouvernement qu’il faut te sentir obligé d’en venir aux baguettes. N’es-tu donc pas capable d’exprimer tes idées sans faire usage de violence ? ‘’ demandait-il d’un ton qui se voulait volontairement pacifiste. ‘’ Et sans prétention aucune, garde bien à l’esprit que je suis relativement capable de me défendre. ‘’ précisait le châtain d’un air toujours aussi neutre, comme si cette discussion n’avait finalement aucun but en elle-même. Le médicomage pourrait se sentir menacé mais ce n’était pas le cas. Il était un sorcier doué et il n’avait rien d’un enfant de cœur. Il avait longuement étudié la magie noire, pas au point d’en devenir un mage noir, mais il connaissait suffisamment de choses pour s’en défaire. Par ailleurs, ses compétences en magie médicale lui donnaient un avantage certain. Il l’observait sans aucun bruit, le regardant poser son manteau et se mettre à l’aise. Il écoutait ses paroles avec attention, jusqu’à ce qu’une lueur amusée vienne briller dans son regard noisette. ‘’ Je fais des miracles, hein ? Serait-ce une pointe d’admiration pour mes compétences ? ‘’ La question n’avait absolument rien d’intéressé, il voulait simplement savoir ce que Abraxas pouvait penser de lui. Ils ne s’étaient pas revu depuis six mois environ, et autant dire que savoir qu’il avait pu se renseigner sur lui avait quelque chose de rassurant. Au moins, il ne l’avait pas oublié. Le docteur prenait place dans son siège en cuir noir, s’installant juste en face du blond, scrutant ses traits d’un air toujours aussi neutre et inexpressif. Taylor était capable de rester stoïque dans toutes les situations, habileté très souvent déroutante pour les autres individus. Les muscles de sa mâchoire se crispèrent en écoutant l’histoire de l’ancien Gryffondor. Ainsi, il avait perdu son frère, ceci expliquerait un changement net chez lui, et le fait qu’il soit présent ce soir, dans son bureau, à Ste-Mangouste ? Il avait peine à y croire. ‘’ Changer dans quel sens ? Pour l’instant, si je peux me permettre, je constate simplement du négatif par le fait que tu as osé me menacer, geste que tu n’aurais jamais tenté autrefois. ‘’ Abraxas semblait avoir perdu le respect et l’amitié qu’il vouait au châtain. Deux qualités que le guérisseur admirait chez les gens, qualités qui étaient de plus en plus rares actuellement. ‘’ Je n’étais pas au courant. Je ne vais pas te dire que je suis désolé ou bien que je t’accorde mes condoléances. J’ai toujours pensé que c’était purement inutile et malhonnête comme attitude. ‘’ commentait-il avec sincérité. ‘’ Qu’as-tu ressentit lorsque tu l’as perdu ? Comment cela s’est passé ? ‘’ Dans son métier, on lui avait toujours appris qu’il était primordial de verbaliser les émotions que l’on pouvait ressentir lors du processus de deuil. De toute évidence, le blond n’en avait pas terminé avec tout ceci, le souvenir semblait hélas bien ancré, ce qui était amplement normal. Même s’il l’avait menacé, Taylor était capable de faire l’impasse sur ceci, juste parce qu’il sentait bien que l’autre homme en avait lourd sur le cœur et qu’il avait certainement besoin d’une épaule sur laquelle se reposer un peu. Venait ensuite l’instant où il lui demandait s’il avait quelque chose à boire. Andersen ne pouvait que légèrement rire à ce moment précis. ‘’ Tu me rappelles Dumbledore à ta façon de t’exprimer. Le professeur Dumbledore demandait toujours quelque chose à boire lorsqu’il avait une conversation sérieuse. C’est amusant je trouve, cette ressemblance. ‘’ Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’avait pas dit cela pour se mettre l’autre garçon dans la poche, non, il l’avait dit de manière quasiment inconsciente, mais d’une manière honnête et sincère. Sur ce, il se levait, se dirigeait vers une armoire de son grand bureau, l’ouvrait et en sortait deux verres à pieds sculptés dans le cristal, qu’il venait déposer sur le meuble imposant fait de bois de chêne. Il se dirigeait de nouveau vers l’armoire, sortant cette fois-ci une bouteille de vin rouge qu’il conservait pour les grandes occasions comme celles-ci. ‘’ Rien de tel qu’un bon vin, vieillit et raffiné à souhait pour des retrouvailles entre amis, n’est-ce pas ? '' commentait-il avec intérêt en servant son ami, puis lui-même. Ils allaient certainement trinquer à une nouvelle relation, une nouvelle amitié, renaissante, à l’image d’un phénix ramené à la vie de par ses cendres. La métaphore était très significative.
Peut-être avait-il eu tort de parler de baguette dès le début de leur conversation ? Une erreur qui pourrait être, une nouvelle fois, fatale à sa relation avec le jeune brun. Malgré tout, le secrétaire à la justice magique resta avec une expression neutre, bien qu'il sentît une forme de provocation dans ces paroles, surtout la partie concernant le fait qu'il soit à la solde du gouvernement. Il savait que trop bien qu'être un représentant de la loi, aujourd'hui, pouvait lui attirer des ennuis. Car certaines personnes n'aimaient guère la politique actuelle. A vrai dire, Abraxas en faisait partit sur certains points comme celui concernant les rébuts. Mais pouvait-on lui en vouloir de faire seulement son métier ? Certainement pas ! Il était peut-être un mangemort, enfin maintenant un espion, mais il a toujours été juste dans son travail ! Quoiqu'il en soit, il devait rattraper la situation, surtout que ce n'était pas réellement son intention de le menacer, seulement le prévenir. Rien de plus, ni de moins d'ailleurs. « Bien sûr que si, je le peux. Je voulais simplement te prévenir. Tu sais, je suis toujours l'homme qui privilégie la parole avant la violence. » Abraxas émit un léger rire lorsque son vieil ami insista sur le fait qu'il n'avait aucune prétention en disant qu'il serait se défendre. Cela paraissait assez amusant aux yeux du jeune blond d'entendre ce genre de phrase car il ne comprenait pas pourquoi les gens disaient que ce qu'ils vont dire n'est pas prétentieux alors que ça l'est. Comme lorsqu'on veut dire quelque chose de méchant et pour ne pas vexer la personne en face de nous, on dit que ce n'est pas méchant avant de dire la chose méchante. L'Homme pouvait se montrer bizarre dans ses dires et sa façon d'agir. « Je n'en doute pas une seule seconde ! » Avoua-t-il sur un ton neutre, petit sourire aux coins des lèvres se dessinant malgré tout.
En venant alors au fait de sa visite, la question que posa Taylor, semblait amuser le blond qui répondit à celle-ci quand même. Par politesse et aussi pour lui montrer qu'il avait changé depuis la dernière, qu'il voulait faire la paix ou bien plutôt essayer de retrouver l'amitié d'autrefois. « Nous pouvons dire cela. Ce n'est pas donné à tout le monde de faire ce que tu as fait. Alors oui, je t'admire. Tu remarqueras que j'ai le courage de l'avouer ! Contrairement à d'autres personnes ! » Finit-il avant de se mettre légèrement à rire, comme pour détendre l'atmosphère. Il ne visait personne avec sa dernière phrase, juste qu'il voulait simplement mettre en avant qu'il restât honnête avec son vieil ami. Ne serait-ce pas une preuve de bonté ? Taylor le soulignerait peut-être. Expliquant alors plus en profondeur sa raison de sa vie, il mit en avant les six derniers mois, durant lesquelles tout un tas de choses s'étaient passées dans la vie d'Abraxas. Choses que Taylor semblait vouloir connaitre. « Dans le sens où j'ai décidé de prendre une nouvelle voie pour la suite de ma vie. Pour l'instant c'est tout ce que je peux dire. Par contre tu dis que tout est négatif donc j'en conclue que le fait que je vienne soit négatif ... Hm charmant. » Finit-il par dire en haussant un sourcil. Il faisait que dire un fait, rien de plus. Taylor n'avait guère changé dans ces paroles et dans ces choix. Abraxas s'en était rendu compte par les mots qu'il dit envers son frère. « Je pense que cela dépend de la personne qui le dit. Si c'est ton meilleur ami, je pense que c'est honnête de sa part. Après si cela vient d'une connaissance, je penserai plus comme toi. Mais qu'importe, j'ai tourné la page, je vais de l'avant. » Pouvait-il vraiment dire qu'il avait tourné la page alors que son comportement (et donc son revirement de camp) provenait de la mort de son frère ? En tout cas, le jeune Pilliwickle voulait surtout faire un trait sur ce passage de sa vie. L'avenir lui paraissait bien plus important que le passé. Soudain, Taylor semblait agir comme un médicomage, s'intéressant alors aux émotions ressenties par Abraxas lors de la mort de son frère. Etait-il prêt à en parler ? Il fallait bien un début à tout non ? Et puis, peut-être qu'il fallait souffrir pour guérir non ? Certaines personnes le disaient ! « J'étais en mission avec des rafleurs pour arrêter des insurgés. Ou plutôt des personnes qui en ont aidé. Sauf que durant cette mission, mon frère qui était avec eux, s'est pris un mauvais sort avant d'en mourir quelques minutes après. » Abraxas revoyait alors la scène qui s'était déroulée, cela faisait quelque temps maintenant, et ressentait alors ce qu'il avait ressentit à ce moment-là. De la douleur et de la tristesse. « Lorsqu'il est parti, je me suis sentit coupable de sa mort et je dois avouer que j'ai senti une grande tristesse. Mais je ne devais le montrer, un mangemort se devant d'être fort et sans émotion comme celle-là. » Bien que cela a été difficile, Abraxas était resté fort. Il soupira alors, laissant son vieil ami faire un commentaire. On notera le fait que le jeune secrétaire n'ait pas parlé du secret révélé par son frère, comme quoi ce fut les mangemorts qui avaient tué leur père et non les insurgés.
Préférant alors passer à autre chose, il demanda au médicomage de lui donner à boire. Il avait une petite soif et puis la conversation s'annonçait longue. Autant se déshydrater un peu avant d'être de vrais moulins à paroles. Un sourire se dessina sur son visage lorsque Taylor le compara à Dumbledore. Un compliment pour Abraxas vu qu'il appréciait fortement cet homme qu'il a eu la chance de connaitre lors de son séjour à Poudlard. « Aussi surprenant que cela te puisse paraitre, Dumbledore est un homme que j'admirais et que j'admirerai toujours. J'aimais sa façon de parler, un vrai philosophe ! » Fit-il en rigolant légèrement avant de reprendre. « Et oui, je suis comme lui pour les longues conversations. J'aime bien les commencer avec un petit rafraichissement. » Le regardant alors s'avancer vers une grande armoire pour en sortir dans un premier temps deux verres, puis une bouteille, il lâcha un léger rire en écoutant les quelques mots que prononça son vieil ami. « Cela fait quelque temps que je n'ai pas eu le droit à un vin vieillit et raffiné. A chaque fois que j'allai chez des collègues, on me proposait du vin de bad gamme. » Petite plaisanterie pour détendre à nouveau l'atmosphère avant de trinquer avec Taylor, certainement à une nouvelle amitié. Mission qui semblait réussite pour Abraxas mais pas de réjouissance prématurée. Le jeune homme savait très bien que pour reconstruire une amitié, il fallait du temps ! Mais pour l'heure, il voulait plutôt profiter de l'instant présent. « Alors, comment vas-tu depuis notre dernière rencontre. Car j'ai parlé un peu de moi à l'instant. A ton tour. » Fit-il en levant légèrement son verre avant de boire une petite gorgée du vin et d'ajouter. « Très bon vin dis-moi. » Petit sourire amical accompagnant cette phrase.
Un soupire se laissait entendre de la part de Andersen en écoutant l'autre homme expliquer qu'il était toujours cette personne qu'il avait connu, cette personne qui privilégiait la parole à la violence. Si c'était le cas, il n'aurait sûrement pas eu l'audace de se mettre à la botte du Magister. Quoique, après tout, il n'avait pas eu réellement le choix non plus. En effet, s'il voulait garder, ne serait-ce qu'un soupçon de crédibilité pour sa propre personne, autant dire que conserver son métier et sa place au Ministère était quelque chose de primordial. Et puis il devait admettre qu’il était totalement exaspéré par les petits sourires et autres mimiques stupides du secrétaire, c’était totalement ridicule parfois, mais peu importe, là n’était pas la question. ‘’ Tu n’en doutes pas une seule seconde mais arrête tes petits sourires, c’est totalement débile. ‘’ murmurait-il d’un ton las. Il s’était installé et continuait à écouter ce que lui disait le blond. Il racontait qu’il était capable d’avouer qu’il l’admirait, qu’il était ainsi plus courageux que certaines personnes. Taylor haussait les épaules, soupirant de nouveau. ‘’ Avouer les choses ne doit pas être signe de courage, mais davantage d’honnêteté. ‘’ […] Il remarquait que l’autre garçon faisait des réflexions bien hâtives, exprimant le fait qu’il était donc négatif qu’il soit venu ici ce soir. Le guérisseur ne répondrait rien à cela, préférant se faire une réelle opinion par lui-même. Par la suite, il s’était enquit d’en savoir davantage sur ce qui amenait Abraxas ici, et il était face au fait que son frère était décédé. Il continuait de l’écouter, sans aucune interruption de sa part. Il disait qu’il faisait face, qu’il allait de l’avant désormais. Mais était-ce réellement bien le cas ? En tout cas, son histoire parlait d’elle-même. Une mission avec les Rafleurs l’avait conduit à perdre son frère. Il notait l’antithèse de cette fratrie, l’un au service des mages noirs, et l’autre au service du bien. C’était vraiment un détail qui avait alerté le châtain. Pilliwickle se confiait sur son ressenti et cela confortait Taylor dans l’idée qu’il avait encore besoin de se confier concernant ces faits. ‘’ C’est une réaction normale, sans compter que la plupart des individus ressentent tout autant de tristesse, de désarroi que de colère. ‘’ Il était bien important de verbaliser son propre ressenti, de ne rien garder pour soi. Ce n’est pas ainsi qu’il est possible d’avancer, malheureusement. Le passionné de Métamorphose ne cessait de penser qu’il était primordial et rationnel d’assumer ses émotions et de ne pas les refouler. Ses lèvres se crispèrent lorsqu’il écoutait son ami évoquer le fait que les Mangemorts n’étaient pas censés montrer leurs émotions, il ne pouvait pas le laisser poursuivre, il se devait de donner son avis, de commenter cela. ‘’ J’avoue que je ne comprendrai jamais cela. On ne peut pas cacher ni combattre ses propres émotions toute une vie. Tôt ou tard, elles nous rattrapent. Et comment se fait-il que tu aies été tenté par les forces du Lord et non pas par le groupe des Insurgés comme ton frère ? ‘’ Il devait avouer qu’il ne comprenait pas réellement ce fossé entre les deux. ‘’ Et si tu me le demandes, j’ai conscience que tu pourrais me faire arrêter pour avoir cette conversation indiscrète avec toi. ‘’ Il savait bien que le thème du Magister et des Mangemorts était extrêmement dangereux à inclure dans une conversation actuellement. Néanmoins, il se devait de savoir, il fallait qu’il comprenne ce qui l’avait poussé à ne pas prendre la voie de son frère. Il voulait mieux comprendre le conflit entre les deux partis, lui qui se montrait neutre depuis des années. […] Un sourire était venu se greffer sur le visage du médicomage lorsqu’il prenait le temps d’entendre les paroles de son ami de Gryffondor. Ainsi donc, il admirait Dumbledore. ‘’ N’est-ce pas dangereux pour toi d’admirer un homme vénéré des Insurgés ? ‘’ La question pouvait se montrer offensante mais elle ne l’était pas. Andersen avait cette manie d’être curieux, mais ce n’était pas une mauvaise chose, il souhaitait simplement mieux comprendre les enjeux, les points de vue de chacun. Il riait de bon cœur au moment où Abraxas exprimait ce qu’on lui servait chez des collègues. ‘’ Comme quoi le bon goût n’est pas synonyme de grandeur sociale. ‘’ répliquait le guérisseur avec un haussement de sourcils. Il lui avait ensuite demandé des nouvelles, flattant par ailleurs la qualité du vin. Le sourire d’Amiel – son deuxième prénom – disparaissait néanmoins. ‘’ Je n’ai pas grand-chose de passionnant à raconter. Malheureusement, je me suis récemment rendu compte que j’ai passé un bon nombre d’années à me concentrer sur mon travail à Ste-Mangouste. Je devais me préserver de la mort de mon ex compagne. ‘’ Abraxas saurait très bien de quoi il voulait parler, la liste des morts avait bien entendu fait le tour de l’Angleterre et la seule et unique demoiselle que Taylor n’avait jamais aimé avait perdu la vie dans le conflit d’une violence extrême. ‘’ Je n’ai même pas été capable de la maintenir en vie. Il était trop tard. ‘’ Ainsi donc, niveau culpabilité, il était au même stade que le blond. Mais il avait fait son deuil et remerciait royalement ses facultés spirituelles qui lui permettaient d’intellectualiser les choses et de ne pas trop montrer ce qu’il pouvait ressentir, malgré la douleur toujours présente. ‘’ Pour avoir exploré la magie noire à ma sortie de Poudlard et dans le cadre de mes recherches pour la médicomagie, je sais très bien qu’elle a succombé d’une attaque de mangemorts. ‘’ En même temps, il fallait avouer que seuls les plus puissants et puissantes sorcier(e)s étaient capables de se maintenir en vie après une telle bataille. S’il avait été sur place, il était persuadé qu’ils auraient pu s’en sortir, tous les deux. Sur ce, il reprenait une gorgée de vin, redevenant silencieux à souhait.
Toujours aussi franc Taylor à ce que pouvait en juger le jeune homme. Son vieil ami ne semblait guère avoir changé depuis leur dernière rencontre. Ou plutôt depuis leur éloignement. Ce qui remontait à l'époque où Abraxas venait de rentrer dans les rangs du Lord. A la remarque du médicomage, le secrétaire ne répondit rien. Non pas qu'il ne savait pas quoi lui répondre, mais il voulait surtout ne pas s'embrouiller dès le début de leur conversation. Cela serait comme signer l'arrêt de mort de leur relation amicale. Et il ne voulait pas que les choses se passent ainsi. Par contre, à la seconde remarque, Abraxas ne put s'empêcher d'émettre une réflexion personnelle. Rien de bien méchant, juste une opposition de son point de vue sur la question de l'honnêteté et du courage. « C'est incroyable comment certains qualificatifs s'assemblent. Car oui, je trouve qu'honnêteté et courage sont assez complémentaire. Il faut beaucoup de courage pour être honnête de nos jours. » Réflexion à part, Abraxas aborda alors un sujet qui ne pensait pas développé avec son ami, mais peut-être que s'ouvrir allait l'aider à accepter la mort de son frère. Perdre un être cher ne laissait personne indifférent. Certains arrivaient à cacher leur émotion, d'autres non. Le jeune secrétaire était obligé de ne montrer aucune faiblesse face à la mort de son frère. Il se devait de rester fort pour conserver sa place au sein des mangemorts. Une place qui lui paraissait plus que crucial maintenant qu'il avait changé de camp. Heureux de savoir qu'il avait réagi comme la plupart des individus, cela n'empêcha pas malgré tout, le fait qu'il s'en veuille. Car après tout, celui qui commandait cette mission, c'était lui. Abraxas Pilliwickle. « Tu sais, lorsque l'on sert le Lord et que l'on devient un mangemort, peu à peu, la solitude nous envahit et fait partit de notre quotidien. Alors, lorsqu'un proche meurt, la plupart des serviteurs du Lord ne ressentent que la joie et le bonheur de voir une nouvelle personne morte. Ce genre de réaction, ce sont les plus proches serviteurs du seigneur des ténèbres comme Bellatrix Lestrange. » Un léger soupire sortit de la bouche du secrétaire, se sentant un peu minable d'avoir rejoint les forces obscures. Heureusement, il n'était pas devenu un fanatique du Lord et ressentait encore certaines émotions. La question de Taylor paraissait bien intéressante et Abraxas accepta de lui parler de son entrée dans les rangs du Lord pour qu'il comprenne mieux son choix. « Après Poudlard, je suis rentré au Ministère comme tu le sais. Dans cette guerre, je me voulais neutre car je sais que si je m'engageais, je perdrais bien plus que ma propre vie. La preuve, je me suis engagé dans cette guerre et j'ai perdu mon frère. Enfin bref .. un soir, un mangemort est venu chez moi me parler de mon père. Mon père avait disparu peu de temps avant mon entrée à Poudlard et je lui en voulais d'être partit. Mais ce mangemort m'a dit alors que mon père avait été tué par les insurgés, celui-ci trempant dans la magie noire. Je l'ai cru car c'était vrai que mon père n'était pas très clean. Alors pour me venger, je suis entré dans les rangs du Lord et je suis devenu mangemort. » Oui le jeune homme avait décidé de servir le seigneur des Ténèbres simplement par vengeance et non par conviction. « Et toi ? Pourquoi être neutre ? Et ne t'en fais pas, je ne compte pas t'arrêter car nous disons la vérité. Puis nous sommes entre amis. » Dit-il avec un léger rire. Abraxas exécutait souvent les ordres à la lettre, mais les lois, c'était une autre paire de manches.
Le secrétaire à la justice magique avait bien évolué depuis ces derniers mois, et n'avait pas aussi peur de dire certaines choses comme le fait qu'il admirait Albus Dumbledore. Etais-ce une crime d'admirer un grand sorcier ? Oui dans ce monde. Tout dépendait alors de la personne a qui on disait ce genre de chose. Il avait confiance en son vieil ami pour dire ce qu'il pensait réellement. « Hm je crois que si, il doit bien y avoir une loi contre ça. » Petit rire. « Mais je reste réaliste. Dumbledore a été un grand sorcier et le nier serait complètement débile. Il a fait de grandes choses également et je pense, par conséquent, que cela peut-être une source d'inspiration. Tu sais, tout les mangemorts ne sont pas aussi noir qu'on pourrait le croire. Certains ont encore une raison. » Mais assez parlé de lui-même, Abraxas voulait en savoir plus sur la vie de son ami et cela ne semblait pas aussi complexe que la vie que menait le jeune secrétaire. Buvant alors son verre de vin, une gorgée, il eut un pincement au coeur en écoutant Taylor parler de son ex compagne. Il se doutait que cela lui faisait de la peine. Chose qu'il comprenait parfaitement vu qu'il avait perdu son frère et que cela lui faisait toujours du mal d'en parler encore. « Tu le sais mieux que quiconque, on ne peut pas sauver toutes les vies .. malheureusement. Maintenant il faut que tu essayes d'avancer, d'avoir de nouveaux projets, un but. » Il voulait se montrer utile pour aider son ami à passer à autre chose, mais il ne voyait pas comment faire. Peut-être que .. « Pour bien connaitre la magie, il faut explorer ces bons et ces mauvais côtés selon moi .. Après, si tu le souhaites, je peux essayer de me renseigner sur la mort de ton ex compagne. Cela pourrait peut-être t'aider à passer à autre chose non ? » Il n'était pas très fort dans la psychologie, bien qu'il avait quand même quelques notions de bases. Après, c'était à Taylor de voir, mais Abraxas voulait bien l'aider. Preuve qu'il voulait faire renaitre leur amitié.
Même s’il ne laissait absolument rien paraître, Taylor ne pouvait s’empêcher de rire intérieurement face à ce que pouvait dire Abraxas. Il était vrai qu’il fallait aujourd’hui du courage pour être honnête mais il en fallait tout autant, voire même bien plus pour être capable de garder pour soi ses propres pensées et son propre jugement des choses. Le châtain n’avait pas peur de ce qu’il pouvait bien penser de la situation actuelle. Pour être parfaitement objectif, il se gardait bien de donner son véritable point de vue sur tous les événements actuels. Un gage de sécurité personnelle. ‘’ Tu parles comme un vrai politicien. ‘’ remarquait-il avec un sourire qui se voulait sincère. Il prendrait cela comme il le souhaiterait mais il se doutait bien qu’on lui disait souvent cela à sa façon de parler. En tout cas, le guérisseur ne pouvait s’empêcher de hausser les sourcils à ce que venait de dire son ami sur les mangemorts et leur façon de penser. ‘’ C’est un milieu très particulier, de toute évidence. ‘’ Son commentaire n’avait absolument aucune animosité, il constatait simplement un fait. ‘’ Mais j’avoue que j’aimerais parfois me fondre dans cette masse pour mieux comprendre ses mœurs et ses aspirations funestes. ‘’ Et pour cela, il savait qu’il pourrait compter sur Abraxas. Le jeune homme était un mangemort mais étrangement Taylor sentait que quelque chose l’en détachait très nettement. Il ne savait pas quoi mais il voulait pousser son ami à le lui révéler. Lorsque l’on est amis, on ne se cache rien parait-il. ‘’ Et si je mourrais là maintenant, que ressentirais-tu ? ‘’ La question était posée, comme plaquée contre le marbre. Mais peu importe, le médicomage n’avait peur de rien, il voulait savoir, connaître ce qu’il lui était inconnu. ‘’ Je suis certainement ton ami le plus ancien et le plus fidèle, quand bien même notre dispute. ‘’ Il attendait donc une réponse sincère et il l’obtiendrait coute que coute. Taylor Andersen était aussi déterminé que fin connaisseur des techniques de persuasion. Bien entendu, il ne voulait pas manipuler le blond, il était proche de lui et voulait renouer. Mais il avait conscience du fait – ou ce n’était qu’une impression – que quelque chose les séparait encore. Un secret, quelque chose du genre. […] Pilliwicle avait mentionné l’histoire macabre de sa famille et le châtain n’avait absolument rien dit lors de cela. Il n’avait pas à juger ni à exposer le moindre commentaire. Une discipline mentale extrêmement couteuse mais au combien révélatrice de son ouverture d’esprit. ‘’ Pourquoi être neutre ? Je ne sais pas. ‘’ Il exposait ici le vrai fond de sa pensée. ‘’ J’aimerais me faire connaître du gouvernement, mais suffisamment pour monter en grade. Après tout, je le mérite bien, non ? ‘’ Ses compétences n’étaient plus à prouver. ‘’ La Haute Société m’intrigue pour tout te dire, tout autant que les Insurgés. ‘’ Et c’est sans doute pourquoi il restait tout aussi neutre dans toutes les actions qu’il entreprenait. ‘’ J’ai la sensation que tout ce qui se passe actuellement n’est qu’un échiquier que le Magister se contente de faire avancer. Je veux profiter de cela tout en conservant ma propre personnalité. ‘’ Il avait posé de manière très concrète ses ambitions. Abraxas en ferait ce qu’il voudrait, d’ailleurs, il pourrait même le faire exécuter pour ce qu’il venait de dire. Mais le médicomage savait très bien qu’il ne le ferait pas. L’amitié était encore bien présente. Il laissait de côté la partie sur Dumbledore, notant toutefois que certains mangemorts avaient une raison. Intéressant. […] On ne peut sauver toutes les vies, oui en effet il le savait mieux que quiconque. Le jeune homme de vingt-huit ans venait alors à joindre ses bras sur son torse, écoutant attentivement son ami. Il venait de parler de son ex compagne, celle-ci morte de la main d’un mangemort. ‘’ Pour avancer, je dois me venger. ‘’ précisait-il d’un ton brutal. ‘’ Je suis d’accord pour que tu te renseignes sur cette affaire. En vérité je n’en attendais pas moins de toi. ‘’ Il voulait par ces paroles exprimer sa satisfaction quant à la fidélité de l’autre homme. Ce que souhaiterait désormais Taylor Andersen, c’était découvrir le meurtrier de sa femme, monter en grade dans la société pour l’atteindre, gagner sa confiance et se venger en le faisant régresser plus bas que terre, puis le tuer en dernier recours. ‘’ Les pires trahisons viennent toujours de ceux en qui on a le plus confiance. ‘’ murmurait-il en regardant dans les yeux le mangemort. Ce dernier comprendrait ainsi le plan de Taylor quant à ce qu’il venait de dire plus tôt.
Un petit sourire se dessina sur le visage du jeune homme lorsque son ami le compara à un vrai politicien. A vrai dire, il en était même flatté que Taylor le lui dise. Abraxas a toujours été attiré par la politique, d'où le fait qu'il voulait travailler dans un premier temps au Ministère. Bien sûr, il n'avait pas prévu dans ces projets qu'il travaillerait sous le joug du Mal. Mais ce n'était qu'un détail au final. « Tu sais à quel point j'aime la politique. De plus, lorsque l'on est secrétaire dans un département, il vaut mieux savoir utiliser le jargon d'un politicien, cela est mieux vu aux yeux des directeurs. » En disant cela, on aurait pu croire qu'Abraxas parlait ainsi pour être mieux vu de son patron. Mais ce n'était en rien le cas. A vrai dire, il s'en contrefichait un peu de l'image qu'il donnait à son patron. S'il avait obtenu ce poste, cela montrait que le directeur de la justice magique le trouvait assez compétent pour ce poste. Cela lui suffisait amplement. Après quoi, le jeune blondinet expliqua alors, en détail, ce que s'était d'être sous les ordres du Lord. Il ne put s'empêcher d'émettre un léger rictus en écoutant son ami dire que le milieu était particulier. Abraxas n'aurait pas dis mieux maintenant. Avant, lorsqu'il croyait dur comme fer que les insurgés étaient les auteurs du meurtre de son père, être sous le Lord ne lui paraissait pas particulier, bien au contraire, il disait comme un aveugle qui suivait un culte, que c'était le seul chemin à suivre, la meilleure voie pour mieux vivre dans la vie quotidienne. Maintenant, bien évidemment, Abraxas avait totalement changé de discours, bien qu'il le gardait pour lui. Il tenait quand même à sa vie. « Je peux t'aider à mieux les comprendre si tu le souhaites. Bien sûr, pas tout, n'ayant pas exploité tout ce qu'il fallait connaitre de la magie noire. » Comme par exemple l'art de la nécromancie. Il n'avait jamais réussi à créer des Inferis, et bien que l'idée pouvait paraitre séduite, il ne préférait pas tremper aussi loin dans la magie noire. Il voulait rester humain et non devenir un monstre. La question que lui posa alors Taylor surpris quelque peu le secrétaire qui haussa un sourcil, se demandant dans un premier temps si ce c'était pas une question piège. Mais il comptait répondre à celle-ci honnêtement. « Je ressentirai une grande tristesse. Tu es mon ami depuis de nombreuses années. Je pense que c'est normal. Un grand vide dans ma vie se ferrait sortir également, une partie de moi en moins. » Dit-il sur un ton assez neutre, ne voulant pas montrer l'étonnement qu'il avait eu en écoutant sa question. Puis une hypothèse lui vint en tête quant à sa question. « Tu sais, les mangemorts peuvent ressentir des émotions. Mais nous ne devons pas les montrer. C'est ce qui nous différencie de la plupart des gens normaux. Si tu nous demandes si l'on connait la tristesse, on te dira que non. Mais au final, on n'aura pas été honnête. » Il marqua une pause avant de reprendre sur une théorie qu'il avait eue, il y a de cela quelques années auparavant. « Je pense que l'on devient mangemort à cause de ces émotions qui peuvent être négative comme la colère, la honte, la tristesse tu vois ? C'est ce qui nous pousse à rejoindre les forces obscures. »
Après avoir fait part de ces pensées sur le sujet, le jeune homme voulait en savoir un peu plus sur la neutralité de son ami. Pourquoi avait-il décidé de rester neutre ? Même lui-même n'avait pas réussi à l'être. Il pourrait quitter les rangs du Lord et se faire oublier quelque temps, devenant alors neutre. Mais il se sentait concerner par cette guerre, maintenant plus que jamais. Il se disait que s'il aidait les insurgés, le Magister pourrait plus vite tomber et cette terrible guerre cesserait enfin. Malgré tout, il ne se voilait pas la face, sachant pertinemment qu'il y aurait toujours des personnes qui voudraient répandre le mal. « Tu le mérites en effet. Tu as fait beaucoup pour cet hôpital et pour nos concitoyens également. Peut-être qu'un jour, tu dirigeras cet hôpital. » Fit-il avec un sourire en coin. Il serait fier de son ami, si cela arrivait. Et il le lui souhaitait bien évidemment. Diriger un hôpital était une source de grandes responsabilités et on se sentait plus important, plus à même de mieux servir les gens parfois. « Je suis aussi intrigué que toi. Surtout par les insurgés. Je me demande parfois comment ils fonctionnent. Bien sûr, j'ai appris certaines choses leur concernant. Mais j'aimerais bien en savoir plus sur leur manière de vivre. » L'avantage de parler avec Taylor, c'était qu'Abraxas pouvait dire ce qu'il pensait réellement et non se cacher derrière une personne qui n'était plus lui. Lorsque son ami lui parla de l'échiquier, il émit un léger rictus. Non pas qu'il se moquait de lui, bien au connaitre. Il pensait comme son ami. « Nous ne sommes pas amis pour rien dis moi ! Je pense comme toi. Selon moi, le Lord fait tout pour que les insurgés se montrent. Ce qui n'est pas stupide en soit, mais je pense qu'un jour, cela lui portera préjudice. » En disant cela, il repensait alors à une trilogie moldus, Star Wars. Le Magister ressemblait étrangement à l'Empereur dans cette trilogie et agissait comme lui. Puis la conversation prit une tournure assez inattendue aux yeux du jeune blond. Il ne s'attendait pas à ce que Taylor parle de sa femme. Mais au final, c'était un mal pour un bien vu que le jeune homme proposa de l'aider dans sa quête de vérité. Cela serait un bon moyen de se rapprocher. « Je me renseignerai alors dès mon retour au Ministère. Le plus vite cette histoire sera réglée, le mieux ça sera pour toi, pour que tu avances. » Finissant alors son verre de vin qu'il tenait dans sa main depuis déjà quelques minutes maintenant, il souriait légèrement en écoutant la dernière phrase, assez philosophique, de son ami. « C'est bien vrai. J'en suis la preuve vivante après tout. » Dit-il en se mettant légèrement à rire. Car après tout, en aidant son ami dans sa quête de vérité, il trahissait en quelque sorte son clan, les mangemorts, surtout un en particulier. Et si le meurtrier de la femme à Taylor était un de ces amis dans les rangs des mangemorts ? Tant pis, Taylor était bien plus important qu'eux. Après tout, il le connaissait depuis de nombreuses années. « Et sinon, quoi de neuf dans ta vie personnelle ? Je vois que ta vie professionnelle est une réussite pour l'instant. » Abraxas voulait savoir s'il avait fait de nouvelles rencontres, ce genre de choses. Peut-être que cela pouvait être indiscret au vu du sujet précédent, mais cela l'intéressait néanmoins.
Tayler Andersen soupirait d’amusement en écoutant les paroles de l’autre garçon. Ce qu’il disait était bien vrai, il aimait la politique et possédait un certain contentement à user d’un langage soutenu se rapprochant de l’environnement dans lequel il travaillait. Le châtain, lui, devait aussi faire usage de cette forme de dialogue. Néanmoins, il fallait qu’il s’adapter à chaque personne en face de lui. Si un interlocuteur était un enfant, il fallait s’adapter sans cesse à ses qualités langagières. ‘’ J’imagine que ce doit être appréciable pour eux d’avoir quelqu’un de cultivé dans leur Département. ‘’ Plissant alors le regard, il écoutait attentivement ce que lui disait Abraxas. Il expliquait qu’il pouvait éventuellement l’aider à mieux les cerner, mieux les comprendre. ‘’ Eh bien pourquoi pas. Mais n’est-ce pas étonnant qu’un Mangemort puisse aider un sorcier lambda à en savoir plus sur son propre camp ? ‘’ Il devait avouer qu’il était plutôt étonné de ce fait. Certes, il n’irait absolument pas s’en plaindre puisque cela pourrait l’aider, mais sa question persistait. Pourquoi vouloir l’aider alors qu’il faisait lui-même partie de cette organisation néfaste ? Evidemment, comme il aurait pu s’y attendre, ce genre de personne refoulait leurs émotions. Devait-il en déduire qu’ils étaient tous des psychotiques ? Et pourquoi pas après tout. Il y avait une explication à tout selon cet homme de sciences et autant dire qu’il pourrait avoir de quoi travailler chez les Mangemort. Pilliwickle rapportait alors le fait qu’ils rejoignaient le Magister à cause d’émotions hostiles, c’était intéressant. Andersen reprenait la conversation d’un air détaché. ‘’ Durant mes recherches personnelles sur la Défense Contre les Forces du Mal, j’ai lu une théorie selon laquelle les Mages Noirs convaincus et ancrés dans leurs pratiques et mœurs sont incapables de produire un Patronus. Tu es capable d’en faire apparaître un ? ‘’ La question n’était pas spécialement dirigée pour lui, mais surtout pour l’ensemble de ses ‘collaborateurs’. C’était un détail important selon lui, l’espoir provient et est synonyme des Patronus, s’ils ne sont pas capables d’en émettre.. C’est problématique. […] Un vague sourire venait de se dessiner sur les lèvres du guérisseur. Pour tout dire, il ne savait pas réellement ce que serait son avenir à Ste-Mangouste. Il espérait au moins pouvoir se saisir du poste de directeur de son service, il donnerait beaucoup pour réaliser cette ambition. ‘’ En effet, cette technique risque de lui porter préjudice lorsqu’il sera incapable de gérer l’armée grandissante des Insurgés. D’ailleurs, on ne sait pas réellement qui ils sont, ce qu’ils font. Cela doit être plutôt perturbant pour le Seigneur des Ténèbres, tu ne crois pas ? ‘’ Même s’il contrôlait la société sorcière d’une main de fer, il fallait reconnaître que ne pas savoir où se cachent ses ennemis est assez dangereux. Certes il restait le sorcier le plus puissant à ce jour, mais nous avons tous des faiblesses et Taylor imaginait le fait qu’il finirait bien par tomber un jour. Le plus tôt serait le mieux, évidemment. Buvant une gorgée de vin – la conversation étant intéressant, il avait oublié son verre – le jeune homme se contentait de nouveau de sourire, mais cette fois d’un air gratifiant. ‘’ Merci beaucoup de faire cela pour moi. ‘’ C’est vrai qu’il avait déjà songé à avoir quelqu’un du Ministère pour l’aider. Il devait être simple pour quiconque travaillant là-bas de découvrir tout et n’importe quoi. La prochaine question était plutôt étrange. Pour tout dire, il ne s’était jamais réellement préoccupé de sa vie personnelle depuis le drame. Il travaillait, travaillait et travaillait, sans cesse et d’arrache-pied. Aussi, il devait avouer qu’il en avait assez de se cantonner à ses recherches personnelles, cela le hantait. ‘’ Franchement.. ? Vraiment rien. Je me contente de faire mes recherches pour Ste-Mangouste, mais aussi mes recherches personnelles pour le drame dont nous avons discuté. Pour le reste je me contente d’exister. ‘’ admettait-il d’un ton grave. Mais finalement cela ne le dérangeait pas plus que cela, il se sentait vivant au travers de son métier et du relationnel qu’il avait avec les autres. Mais sans plus.
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