Une douleur s’était emparée de son bras. Lancinante et brulante, parcourant ses muscles, détruisant sa peau. A peine fut-il arrivé, Merlin seul savait où, il pouvait sentir le sang couler de sa plaie béante. Aussi loin qu’il se souvienne, il n’avait eu d’accident de transplanage. C’était quelque chose qu’il avait vite réussi à maitriser à la perfection. Rapidement son regard se posa sur la jeune femme agrippée à lui. Astoria. Par Merlin qu’est-ce qu’elle faisait là et qu’est-ce qu’il lui était passé par la tête pour s’agripper à lui sans prévenir ? Elle voulait sa mort ou quoi ? Il poussa un simple grognement avant d’attraper avec force la jeune femme, sans commentaire, se contentant simplement d’avancer dans le village où il venait d’atterrir, à la recherche d’un endroit où il pourrait trouver de l’aide. Il sentait le sang couler le long de son bras, inlassablement. Sans faire attention il poussa la porte du premier endroit qu’il avait trouvé. Un pub, il aurait pu trouver mieux, cependant il ne dirait pas non à un bon verre en cet instant précis. Pourtant, il ne tarda pas à reconnaitre quelques visages. « Merde. » Juron prononcé entre les deux, sans lâcher la jeune femme, il quitta de nouveau le pub. « On doit trouver un endroit où se planquer. » Il regarda rapidement autour de lui avant de s’éloigner du pub et espérant pouvoir quitter la petite ville le plus rapidement possible. Pour aller où ? Il n’en avait pas la moindre idée. Quelques pas plus loin il lâcha enfin le bras de la jeune femme, récupérant son bras pour venir appuyer sa main sur sa plaie sanguinolente. « Par Merlin, qu’est-ce qu’il t’es passé par la tête Astoria ? » Il laissa échapper un soupire avant de serrer les dents avec force, comme si ça pouvait faire partir cette fichue douleur qui lui bouffait le bras. Il y avait des rafleurs plein le pub et il aurait pu mettre sa main à couper que l’un d’eux avait reconnu Astoria. Il était hors de question qu’on leur mettre la main dessus, il allait ramener Astoria à sa sœur, qu’elle le veuille on non. « Viens, on va aller par là. » Il désigna une rue d’un signe de tête, il ne savait pas franchement où ils étaient, mais il fallait bien aller quelque part alors qu’importait la direction l’important était de bouger et avant qu’il se soit complètement vidé de son sang si possible.
26 octobre 2001 • Jamais elle n'avait pris une décision si importante aussi rapidement que celle-ci. Cela faisait plusieurs semaines qu'elle les observait, tournait en rond et cherchait une échappatoire. Mais la parution de la gazette avait changé quelque chose, comme si cela n'avait finalement servi qu'à ébranler son monde plus encore qu'auparavant, et parler à Daphné ne la menait strictement à rien. Elle avait donc choisi de l'éviter... pour cet instant, ce moment précis où ses doigts s'étaient agrippés au bras d'Ichabod pour profiter d'un voyage gratuit et imprévu. Son cœur se fracassait encore contre sa poitrine lorsqu'ils arrivèrent dans cette rue inconnue sur laquelle ses prunelles océanes se portèrent, à la recherche de la moindre réalité familière. Avaient-ils atterris dans un village moldu ? Ce serait bien... sa vaine. Il lui fallait de la magie, un moyen de communiquer, de trouver refuge le temps de parvenir à rentrer. Une main se referma familièrement sur son bras avant même qu'elle n'ait le temps de protester, laissant un soupir s'exhaler en écho au grognement, sans qu'elle ne tente de se soustraire à la poigne qu'elle connaissait bien trop pour imaginer que cela servirait à quoique ce soit. Néanmoins, tandis qu'il l'entraînait dans les ruelles, jusqu'à ce pub, ses iris remarquèrent le sang qui glissait de son bras, analysant cette nouvelle information comme si elle serait un poids dans un hypothétique marché. Pour preuve, il ne lui avait même pas demandé de le soigner... Alors qu'à peine avaient-ils pénétrés dans le pub, il la faisait à nouveau ressortir avec lui sous une réflexion, son épaisse silhouette la dissimulant rapidement... tout en lui dissimulant ce que lui avait remarqué et pas elle. Merde oui, c'était bien le mot, qu'avait-il vu ? Mais il l'entraînait déjà ailleurs, sans la lâcher, continuant à perdre du sang... Une question glissa de ses lèvres, celle qui la laissa ancrée dans une mer d'égoïsme d'avoir pu le mettre en danger par la même occasion. Qu'est-ce qui lui était passé par la tête ? Elle en aurait presque ris jaune tant la question lui paraissait stupide alors que cela faisait trois ans qu'elle disait qu'elle voulait qu'on la laisse partir. Elle ne savait pas ce qu'il fuyait, mais... "Tu aurais plus de chance si on se séparait..." Si je rentrais. Les mots ne trébuchaient pas de ses lèvres, mais ils planaient, flottant entre eux comme une indéniable vérité alors qu'elle n'avait pas même desserré les lèvres à sa question, tandis qu'elle ne faisait aucun geste pour le suivre dans cette ruelle. "Et je pourrais te soigner... si tu me laissais une chance de mon côté." ajouta-t-elle, en désignant sa plaie d'un signe de tête, sans rester néanmoins trop en évidence, il ne serait pas forcément dans son intérêt d'être rattrapée par les mauvaises personnes, et elle en avait terriblement conscience. Tant que cela lui arracha un frisson sous les battements acharnés de son palpitant qui trahissaient la calme détermination qu'elle affichait. "Tu pourrais dire que tu n'as rien pu faire... que tu étais blessé... Je dois rentrer Icha."
Echapper aux rafleurs, ramener Astoria au camp, ça semblait simple comme bonjour dit comme ça. Echapper aux rafleurs, c’était ce qu’il faisait depuis le début de la guerre. Il n’avait pas toujours réussi, la preuve étant qu’Emilia avait été vendue aux enchères. Mais il n’empêchait que ça faisait parti de son quotidien depuis des années maintenant. Pourtant là, ça semblait déjà beaucoup plus compliqué, parce qu’il y avait Astoria et qu’il n’était pas assez fou pour transplaner dans cet état. Il avait déjà bien de la chance que son bras soit encore attaché au reste de son corps, s’il tentait de transplaner une nouvelle fois, il risquait de laisser son membre derrière lui. Il préférait autant le garder. Mais se séparer, laisser une chance à Astoria de s’échapper ? Ce n’était pas envisageable. Il pouvait comprendre ses volontés, mais il ne pouvait pas la laisser faire. Daphné avait confiance en lui et jamais il n’oserait la trahir. Elle était celle qui lui avait sauvé la vie, celle qui s’assurait à ce qu’il reste enfermé les soirs de pleine lune. Elle était probablement sa meilleure amie et des amis, au milieu de ce chaos, il n’avait pas l’impression d’en avoir encore beaucoup. Il ne pouvait pas laisser cette chance à Astoria. « On ne se séparera pas. Si tu veux vraiment t’enfuir, alors attends donc que je me sois vidé de mon sang. » Si elle voulait négocier des soins contre sa liberté, elle n’était pas sortie de l’auberge. Trahir Daphné était vraiment impossible à ses yeux. Astoria était tombé sur la mauvaise personne, il l’aimait bien cette petite, mais en bon Poufsouffle il était doté d’une loyauté très difficile à plier et sa loyauté allait à Daphné bien plus qu’à sa sœur cadette. « Je ne vais pas mentir à ta sœur. Elle m’a sauvée la vie, elle est là à chaque fichue pleine lune pour s’assurer que je reste enfermé dans un coin. C’est mon amie, je ne peux pas lui faire ça. » Elle pouvait le supplier, ça n’allait pas changer grand-chose. Il appuyait avec force contre sa blessure, mais il sentait le sang couler entre ses doigts. Il fallait qu’il trouve une maison vide pour aller piquer de quoi soigner ça, mais ça semblait plus facile à faire. Alors qu’il avançait il tachait de jeter un coup d’œil aux maisons devant lesquelles ils passaient, tout en gardant un œil sur la jeune femme. « C’est ta sœur Astoria et elle pense avoir agit pour ton bien. » Il ne savait pas si Daphné avait véritablement bien agit, elle avait séparé une mère de son fils, mais elle avait aussi protégé sa sœur de la folie qui gagnait les esprits et de leur dégénéré de père. Il était difficile de juger si elle avait bien agit ou non et ce n’était, de toute façon, pas son rôle à lui. « Elle a fait ça parce qu’elle tient à toi, essaie de comprendre au moins ça. » De l’accepter surtout, ce serait plus simple pour tout le monde de toute évidence. Surtout pour lui, au final convaincre Astoria de retourner auprès de sa sœur était presque sa seule chance de survie à en juger le monde qui commençait à tourner devant ses yeux et à sa démarche se faisant de plus en plus incertaine.
Son obstination la rendait nauséeuse, dans ce village qui ne lui plaisait pas réellement, qui lui rappelait étrangement Pré-au-lard, tout en étant définitivement différent. Elle détestait ces lieux parce que les pas d'Ichabod lui prouvaient qu'ils n'étaient pas seuls et que rester ici ne serait qu'un instant de trop pour qu'il lui arrive quelque chose. Et si son désir de fuir était égoïstement ardent, elle en était venue à apprécier l'insurgé tout en lui vouant une rancune tenace. Sentiments contradictoires qui se livraient un duel sans merci au sein de son être, qui dérivaient à l'intérieur de ses veines comme un poison bien trop doux qui semblaient se mouvoir sans même flouer le flot de son sang. Néanmoins il lui était juste impossible de rester muette à ses paroles, tandis qu'elle lui emboîtait machinalement le pas, consciente qu'il la contraindrait si elle faisait mine de s'enfuir, mais également incapable de le laisser dans cet état à sa recherche au point de s'en laisser mourir. "Il faut toujours penser à la grande Daphné qui fait tout ça pour les autres, pour les protéger, pour une cause plus grande qu'elle..." ironisa-t-elle, un sourire teinté de cynisme narguant ses lèvres délicates, ce mouroir à paroles qui semblaient aussi inutiles que le vent qui charriait quelques mèches de sa chevelure. "C'est ça oui ! C'est juste une grande égoïste dont les intérêts coïncident avec le reste ! Parce que si elle tenait vraiment à moi, elle me laisserait retrouver mon fils au lieu de me retenir dans cette prison boisée que je déteste, pendant que mon ancienne meilleure amie me vole ma famille, devient la mère de mon enfant !"
Ses poings se serrèrent comme sous le frêle écho de sa désastreuse réaction quelques heures auparavant en compagnie d'Emrys. De cet instant où elle avait maudit chaque insurgé face aux boniments de cet article qui ne faisait que renforcer l'impression de perte qui l'étouffait, la noyait sous l'insanité de ces secondes où l'important lui échappait. Draco... mais elle ne voulait pas penser à lui, ni à Sue à cette seconde, elle désirait ébranler la fidélité tenace de l'ancien poufsouffle, lui laisser entrevoir la similitude de leur douleur, la noirceur qui dévorait ces secondes et son cœur. "Elle ne m'entend pas... Elle ne comprend pas... Elle ne sait pas ce que c'est de perdre quelqu'un de sa famille et d'avoir encore une chance de le retrouver." souffla-t-elle en tendant une main vers son bras valide pour s'y agripper, le retenir, lui faire cesser sa stupide marche contre le temps qui les préservait surement de ce qu'il avait vu. "Elle ne m'avait pas perdue, mais toi tu peux comprendre... Tu peux m'aider à l'aimer encore... avant que je finisse par la haïr autant je hais notre père pour les mêmes raisons." glissa-t-elle en noyant ses perles de glace dans l'océan des siennes, levant son autre main pour gagner sa blessure, retenant le flux, ressentant, soignant la plus importante des déchirures pour éviter qu'il... "Ne meurs pas bêtement... laisse-moi partir... s'il te plaît." expia-t-elle en délaissant son être, en reculant d'un pas, preuve indiscutable qu'elle voulait partir à présent qu'elle était certaine qu'il ne se viderait pas de tout son sang alors que quelques larmes rougeoyantes avaient nimbé ses doigts.
Daphné l’avait sauvé, Daphné l’avait aidé. La rousse était devenue une amie fidèle à laquelle il ne pouvait pas faire faux bond. Peut-être qu’elle avait commis des erreurs, peut-être que kidnapper sa sœur cadette n’était pas la meilleure idée du siècle, mais elle avait fait un choix qu’elle pensait être le bon et il n’était pas en droit de la contredire. Astoria avait ses raisons d’en vouloir à son ainée et il la comprenait, mais ça ne changeait absolument rien au problème qui se présentait à eux. Quoi qu’il puisse penser de la situation, jamais il ne trahirait Daphné. Il ne pouvait pas lui faire ça, même si ça devait dire qu’il devait crever ici, vidé de son sang au beau milieu d’une ville moldue. « Il n’est pas rare de commettre des erreurs lorsqu’on essaie de protéger les personnes à qui on tient. » Des erreurs, il en avait commises pour essayer de retrouver Emilia, la malédiction qui planait sur lui chaque soir de pleine lune, en était la preuve. Il aurait voulu l’aider, la protéger et au lieu de ça, il devenait un monstre capable de la tuer elle et tous ceux qui passaient sur son passage à chaque fois que la lune était pleine. « Elle m’a sauvé la vie et elle risque la sienne pour m’empêcher de devenir un monstre psychopathe. De mon point de vu, il y a des gens beaucoup plus égoïstes qu’elle. » Certes, il comprenait qu’Astoria puisse être énervée contre sa sœur, c’était de son enfant dont il était question, elle avait toutes les raisons du monde d’être énervée, mais dans le fond, il était persuadé que Daphné ne pensait pas à mal quand elle avait agit comme elle l’avait fait. « J’ai pensé plus d’une fois à forcer ma sœur à venir avec moi. » Il pouvait comprendre Astoria tout comme il pouvait comprendre Daphné. Il n’était pas à l’aise en sachant Margaery au milieu de tout ses fous et pourtant, elle était plus en sécurité là-bas qu’avec lui, ça ne l’empêchait de souvent se répéter qu’elle serait mieux avec lui.
Il s’arrêta, s’appuyant contre un muret pour fixer la jeune femme. Il n’y avait rien qu’elle puisse faire ou dire pour qu’il change d’avis. Sa décision était prise et les larmes d’Astoria n’y changeraient rien. Il n’allait pas trahir Daphné, alors si elle voulait s’enfuir, ce serait en laissant son cadavre derrière elle. « Je peux comprendre, mais je ne peux pas t’aider Astoria. Je ne peux pas trahir Daphné. » Il n’allait pas en démordre. Sa loyauté allait vers Daphné, il avait beau apprécier Astoria, il ne pouvait pas agir comme elle voulait qu’il le fasse. « Je suis désolé. » C’était tout ce qu’il pouvait lui dire en cet instant. Désolé, il l’était sincèrement, mais il ne pouvait pas l’aider. « Même si je te laisserai partir, où est-ce que tu irais ? Tu ne sais même pas où on est, je me trompe ? Il y a des rafleurs dans le coin, ils n’hésiteraient pas à te tuer s’ils te tombaient dessus. » Maintenant qu’ils l’avaient vu avec un insurgé, un traitre, ils l’abattraient sans se poser de question. « Je ne crois pas que mourir par loyauté soit particulièrement bête. » Il n’y avait pas à dire, poufsouffle avait été la maison parfaite pour lui. Sa loyauté était inébranlable et malheureusement pour Astoria cette loyauté n’allait pas dans son sens.
Il ne disait pas que des non vérités, mais elle ne pouvait simplement se contenter de celles-ci... Trois années étaient un délai mille fois trop long pour une erreur, combien même celle-ci possédait un certain nombre de vérité. A présent, il était temps que l'on réalise enfin qu'elle ne pouvait simplement rester et sentir le monde entier s'écrouler autour d'elle. Comme si les Parques s'étourdissaient d'une joie brûlante à constater la douleur que le fil tissé produisait sur celle qui se languissait de son enfant, qui souffrait de cette séparation, et se noyait sous cette rancune et cette haine qui grandissaient, choyées au creux de son être délicatement indifférent aux malheurs des autres. Il disait des vérités, mais elle sentait l'égoïsme brutal de son aînée qui l'empêchait de vivre selon ses propres choix... elle n'était plus une enfant, le destin l'avait fait grandir beaucoup trop vite quand le verre protecteur de son existence avait commencé à suavement se fissurer avant de voler en un millier d'éclats luminescents. Le ciel s'était alors constellé d'étoiles scintillant de cruauté, d'injustice et de douleur. Mais il parlait de Daphné... ignorant qu'elle avait soigné bon nombre d'êtres lors de la bataille de Poudlard, qu'il lui arrivait encore de soigner, bien trop rarement, des êtres insurgés. Égoïste et protectrice, elle apprenait à détester sa sœur, elle mordillait sa lèvre pour retenir la question ultime d'un... "Alors pourquoi tu ne le fais pas si c'est tellement louable comme attitude ?" Parce que tu as peur qu'elle te haïsse comme je commence à la haïr ? ne poursuivit-elle pas. Elle sentait qu'il ne cèderait pas, qu'il lui faudrait agir seule, sans attendre son accord, malgré les mots qui dérivaient encore de ses lèvres, venant finalement s'étourdir de ses propres paroles. Il comprenait mais... Il...
La douceur de ses paroles, ses excuses, tout faisait naître en elle cette nausée pernicieuse... elle en avait assez de les entendre, assez de se noyer sous cette loyauté qu'ils vouaient tous à celle qui avait toujours été son modèle avant de chuter de ce piédestal en un fracas hanté. Subtilement soigné en parti, un pas en arrière, elle ferma brièvement les yeux, inspirant une gorgée d'air plus étouffante que salvatrice, tandis que ses poings se contractaient, que la rancœur cheminait parallèlement à l'inefficacité de son douceâtre plaidoyer. "Je ne crois pas que mourir en tentant de vivre soit particulièrement bête." reprit-elle sous une ironie mordante. Il était indéniable qu'elle ne désirait pas mourir, mais le message était limpide... elle ne vivait plus, elle étouffait, elle se fanait... elle perdait cet être qu'elle n'avait vu que quelques minutes et qui était plus important que toutes leurs causes idiotes. Tandis qu'elle préférait nier et enfermer la douleur de la trahison de Draco. "Je trouverai." répondit-elle à ses premières interrogations... Il avait raison, elle ignorait le nom de ce village, voir même si elle le connaissait, si cela lui serait d'une utilité quelconque, puisqu'ils étaient du côté des moldus. Concernant les rafleurs... c'était une autre réalité légèrement plus ennuyante. "Et à qui la faute si je risque de me faire tuer ? A Daphné ! A toi !" s'exclama-t-elle en bifurquant rapidement, volontairement sans attendre sa réponse... Première idée lumineuse ? Demander de l'aide à l'une de ces maisons... à l'un de ces moldus... pour ensuite trouver un moyen de contacter le monde sorcier. Sans hésiter, se dissimulant dans l'obscurité, elle frappa à une porte. Il la suivrait sûrement, mais elle ne pouvait risquer de courir et tomber dans les bras d'un rafleur, car il avait raison, ils risquaient de l'éliminer. Ce n'était pas d'un sous-fifre dont elle avait besoin à cet instant... mais... joindre quelqu'un qui avait l'un de ces trucs servant à communiquer que les moldus affectionnaient. Comment Amelia appelait ça déjà ? Ah oui, un téléphone. Il lui fallait un téléphone.
Ichabod ne pouvait pas juger Daphné pour les décisions qu’elle avait prise. Il n’avait pas envie de juger Daphné. Elle était son amie et il prendrait toujours sa défense. C’était ainsi que les choses devaient fonctionner en amitié, selon la vision des choses qu’en avait Ichabod en tout cas. Il n’allait pas aider Astoria à s’échapper. Il était hors de question qu’il agisse ainsi et Astoria pouvait bien essayer de le convaincre pendant des heures entières, ça ne changerait absolument rien. Il était borné, entêté à suivre à la lettre les décisions qu’il avait prise et si Astoria devait le détester après ça, il s’arrangerait pour vivre avec sa haine. « Parce que je suis trop occupé à jongler entre les pleines lunes et mes tentatives de retrouver ma petite amie. » C’était compliqué en ce moment et il n’avait pas revu sa sœur depuis un long moment maintenant, la dernière fois qu’il l’avait vu, c’était quand le père d’Astoria et Daphné avait tué leur père sous leurs yeux. « Peut-être que c’est moi l’égoïste à faire passer ma sœur après le reste. Elle travaille pour ton père, il peut la tuer quand ça lui chante et je la laisse tomber. » Il aurait du aller chercher Margaery, l’ôter des sales pattes du paternel Greengrass avant qu’il ne soit trop tard. Daphné elle, elle avait peut-être agit avant qu’il ne soit trop tard.
Un soupire passa le seuil de ses lèvres, il se sentait épuisé, ce qui n’avait rien d’étonnant en vu du sang qu’il avait déjà perdu. Cette dispute avec Astoria le fatiguait d’autant plus, ça ne servait à rien. C’était vain, ils perdaient leurs temps. Il avait la loyauté des poufsouffle, ça ne faisait aucun doute, mais la patience qu’on attribuait aux personnes appartenant à cette maison, elle, elle lui faisait défaut en cet instant. « Comprend juste que si tu meurs ici, tu auras encore moins de chance de revoir ton fils qu’en restant avec les insurgés. » C’était évident, mais mourir pour une cause en laquelle on croyait, c’était comme un élan d’héroïsme qui tôt ou tard traversait l’esprit des plus désespéré et à ce niveau là, il était bien placé pour savoir de quoi il parlait, lui qui avait pendant un instant voulu se laisser mourir suite à la morsure de loup-garou qu’il avait reçu. Il s’était battu, il avait perdu, ainsi soit-il. Maintenant, il réalisait à quel point ça avait été stupide. « C’est une blague ? Tu crois vraiment que c’est de ma faute si tu es dans la merde, là maintenant ? » Il commençait à hausser le ton, las et définitivement à court de patience. « Est-ce qu’il faut que je te rappelle, que je suis celui qui a perdu la moitié de son sang parce qu’une cinglée à décidé certainement sans réfléchir plus de deux secondes, de s’agripper à moi quand je transplanais ! C’était complètement stupide de faire et égoïste ! Bienvenue au club des égoïstes ! » Il laissa échapper un soupire, il était agacé et elle l’avait poussé à bout. « Tu juges ta sœur mais tu es loin d’être mieux qu’elle ! » Après tout, elle était prête à le laisser crever pour pouvoir lui filer entre les pattes. « Si je meurs ici, tu seras celle qui m’aura tué, au moins Daphné n’a jamais tué personne. » S’il fallait commencer à juger de qui était égoïste, peut-être qu’elle devrait commencer par se regarder dans la glace au lieu de renvoyer la pierre sur sa sœur en cet instant, c’était bien elle qui avait agit de façon égoïste et stupide pour couronner le tout.
Elle préféra ne pas relever le discours qu'il eut au sujet de sa sœur, de son père, de... Rester auprès de Wyatt n'était peut-être la meilleure idée au monde, mais tant qu'elle aurait une utilité, elle ne risquait rien, de cela, elle en était certaine pour avoir longtemps été cet objet manipulable aux yeux de son paternel. A cette seconde, elle espérait simplement que le monde s'ébranlerait et que quelqu'un viendrait ouvrir aux quelques coups frappés à la porte. Mais il glissait une vérité qu'elle ne niait pas... à ceci près qu'elle n'avait pas l'intention de mourir à cette seconde, seulement de lui retourner sa phrase idiote qui n'avait pas plus de sens le concernant. Comment protégerait-il sa sœur s'il mourait ici ? C'était idiot ! Cependant, ce furent d'autres paroles, d'autres accusations qui la laissèrent rebrousser chemin, ses cheveux voguant autour de ses traits comme autant de serpents sur la tête d'une Minerve furieuse. Elle braqua un doigt accusateur sur le torse du blessé, ses prunelles azurées se noyant sous l'orage qui s'y développait, grondant, éclatant en un millier d'éclairs assassins. "Qui m'a enlevée il y a trois ans ? Qui ?!Tu étais là ! Tu me gardes prisonnière tout comme elle ! Maintenant dis-moi qui a fait de moi une fugitive ! Une personne à abattre ? Moi ?" ironisa-t-elle subitement en croisant ses prunelles, avant qu'elle ne pivote rapidement pour rejoindre à nouveau la porte de cette maison qui n'avait eu aucune réaction jusqu'à présent.
"Alors fiche-moi la paix ! Si j'ai pris ce risque c'est parce que Draco va en épouser une autre ! Qu'il va lui donner mon bébé à qui tes grands copains peuvent très bien s'en prendre maintenant qu'ils savent qu'il existe par la faute de cette scribouillarde !" s'emportait-elle alors qu'elle avait l'impression que tout se précipitait, que tout lui échappait. Ses doigts martelaient à présent cette porte qui refusait de s'ouvrir, plutôt que de laisser ses mains se mettre à trembler, ou le désespoir d'une fuite avortée l'étreindre. Elle y parviendrait, il fallait qu'elle y croit. Et si, bien sûr, elle aurait pu utiliser sa baguette pour faire céder la serrure, elle ne savait pas à quoi ressemblait un téléphone... Ce qui était un problème non négligeable compte tenu du fait qu'elle voulait y avoir recours et que l'être non loin d'elle ne l'y aiderait pas. "J'en ai assez d'écouter tous ceux qui croient savoir mieux que moi ce qui est bon pour moi ! Je veux retrouver mon fils, Icha, alors traite-moi d'égoïste autant que tu le voudras, mais tu ne vas pas mourir, j'ai soigné ton artère !" lui jeta-t-elle au visage, son regard revenant flâner sur le sien comme si elle lui posait cette question silencieuse... c'est digne d'une égoïste, hein ? Elle aurait pu le laisser se vider de son sang, mais elle s'était attachée à lui. Il avait cette importance que son geste prouvait, ce vulgaire détail qu'elle avait été incapable de le laisser mourir malgré son indéfectible et embarrassante loyauté envers Daphné. Mais déjà elle reportait son attention sur une autre porte vers laquelle elle se dirigeait étant donné la non réaction de la première. "Et je m'en vais !"
Cette dispute entre Ichabod et Astoria n’avait presque aucun sens. Ça n’allait pas les mener bien loin, elle avait raison dans le fond et il aurait pu l’admettre. Qu’est-ce que ça aurait changé ? Il avait fait son choix depuis longtemps maintenant : il n’allait pas trahir Daphné. Il n’allait pas laisser la jeune Greengrass filer et rien de ce qu’elle pourrait dire n’allait changer ça. Sa volonté était vaine, elle se heurtait – malheureusement pour elle – à quelqu’un de bien trop loyal. Daphné était une fille bien et peut-être qu’elle avait commis des erreurs, mais peut-être également qu’elle préférait savoir sa sœur de son côté, là où les gens n’étaient pas tous cinglés et assoiffé de sang innocent. Certes, elle était plus en sécurité du côté des mangemorts, mais il y avait toute une idéologie derrière cette sécurité dont Daphné avait certainement voulu la faire sortir. A sa réplique, le sorcier laissa échapper un long soupire. « Qu’importe, ce qui est fait est fait. On peut passer la nuit entière à débattre là-dessus, ça ne changera rien au pourquoi du comment. » Ils perdaient leur temps et ça pouvait vraiment durer longtemps puisqu’aucun des deux n’avaient l’intention de lâcher ses positions. Il laissa échapper un nouveau soupire. « C’est la guerre. Malheureusement les choses ne se passent jamais comme on voudrait. » C’était la seule chose qu’il trouvait à dire, sans doute trop fatigué pour réfléchir posément de toute façon. Mais dans le fond, c’était vrai et il savait de quoi il parlait. Toute sa vie n’était plus qu’un véritable carnage à cause de cette guerre, c’était le cas pour un grand nombre de personnes. Certes, ça aurait pu être différent pour Astoria, mais maintenant c’était fait et il n’allait pas la laisser partir. Point final. La jeune femme l’avait quand même soigné, décidée à ne pas le laisser mourir tout autant qu’il était décidé à ne pas la laisser partir. « Merci. » Mais, tu sais que ça ne changera rien. L’idée lui traversa l’esprit sans franchir le seuil de ses lèvres, mais bien vite, il lui attrapa le poignet. « Non, tu ne t’en vas pas Astoria. Je ne peux pas te laisser partir. » Il avait donné sa parole et peut-être que ça n’avait pas de sens aux yeux d’Astoria, mais ça en avait aux siens. « Tu pourrais faire les choses différemment. Récupérer ce qui te revient de droit autrement qu’en retournant là-bas. Ce monde est fou Astoria, laisser ton enfant grandir là-bas c’est de la folie. » Il espérait qu’elle ne veuille pas voir son fils grandir et le voir devenir comme son paternel. Greengrass était un monstre, ce qu’elle devait faire ce n’était pas retourner vers eux, se mêlé à ce monde de fou et laisser son enfant grandir dans ce monde insensé. « Tu peux faire en sorte que ton fils grandisse dans un monde meilleur. » Et ce n’était pas en se précipitant auprès de sa famille qu’elle pourrait faire ça.
#EVENTS & #MISSIONS. NE MANQUEZ PAS LA WIZPRIDE (rp et hrp) !#SCRYNEWS. refonte du ministère (plus d'infos) & nouveaux procès de guerre (plus d'infos)#FORUMATHON.
Accueil 
![[MISSION#1] just turn and go. Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif)
26 octobre 2001 • Jamais elle n'avait pris une décision si importante aussi rapidement que celle-ci. Cela faisait plusieurs semaines qu'elle les observait, tournait en rond et cherchait une échappatoire. Mais la parution de la gazette avait changé quelque chose, comme si cela n'avait finalement servi qu'à ébranler son monde plus encore qu'auparavant, et parler à Daphné ne la menait strictement à rien. Elle avait donc choisi de l'éviter... pour cet instant, ce moment précis où ses doigts s'étaient agrippés au bras d'Ichabod pour profiter d'un voyage gratuit et imprévu. Son cœur se fracassait encore contre sa poitrine lorsqu'ils arrivèrent dans cette rue inconnue sur laquelle ses prunelles océanes se portèrent, à la recherche de la moindre réalité familière. Avaient-ils atterris dans un village moldu ? Ce serait bien... sa vaine. Il lui fallait de la magie, un moyen de communiquer, de trouver refuge le temps de parvenir à rentrer. Une main se referma familièrement sur son bras avant même qu'elle n'ait le temps de protester, laissant un soupir s'exhaler en écho au grognement, sans qu'elle ne tente de se soustraire à la poigne qu'elle connaissait bien trop pour imaginer que cela servirait à quoique ce soit. Néanmoins, tandis qu'il l'entraînait dans les ruelles, jusqu'à ce pub, ses iris remarquèrent le sang qui glissait de son bras, analysant cette nouvelle information comme si elle serait un poids dans un hypothétique marché. Pour preuve, il ne lui avait même pas demandé de le soigner... Alors qu'à peine avaient-ils pénétrés dans le pub, il la faisait à nouveau ressortir avec lui sous une réflexion, son épaisse silhouette la dissimulant rapidement... tout en lui dissimulant ce que lui avait remarqué et pas elle. Merde oui, c'était bien le mot, qu'avait-il vu ? Mais il l'entraînait déjà ailleurs, sans la lâcher, continuant à perdre du sang... Une question glissa de ses lèvres, celle qui la laissa ancrée dans une mer d'égoïsme d'avoir pu le mettre en danger par la même occasion. Qu'est-ce qui lui était passé par la tête ? Elle en aurait presque ris jaune tant la question lui paraissait stupide alors que cela faisait trois ans qu'elle disait qu'elle voulait qu'on la laisse partir. Elle ne savait pas ce qu'il fuyait, mais... "Tu aurais plus de chance si on se séparait..." Si je rentrais. Les mots ne trébuchaient pas de ses lèvres, mais ils planaient, flottant entre eux comme une indéniable vérité alors qu'elle n'avait pas même desserré les lèvres à sa question, tandis qu'elle ne faisait aucun geste pour le suivre dans cette ruelle. "Et je pourrais te soigner... si tu me laissais une chance de mon côté." ajouta-t-elle, en désignant sa plaie d'un signe de tête, sans rester néanmoins trop en évidence, il ne serait pas forcément dans son intérêt d'être rattrapée par les mauvaises personnes, et elle en avait terriblement conscience. Tant que cela lui arracha un frisson sous les battements acharnés de son palpitant qui trahissaient la calme détermination qu'elle affichait. "Tu pourrais dire que tu n'as rien pu faire... que tu étais blessé... Je dois rentrer Icha."