Il retire brusquement son bras de celui de Morgana, après avoir grondé. Ils viennent de transplaner à Cambridge et il a été gêné, honteux, de lui demander si elle pouvait le faire transplaner avec elle. Il connaît Cambridge, ils auraient pu transplaner dans un endroit connu des deux, mais il ne peut toujours pas transplaner. Cela fait plus de deux mois depuis son duel contre Voldemort et certaines choses n'ont toujours pas réussi à se replacer chez lui. La grande majorité de sa magie est revenue, vibre au bout de ses doigts et de sa baguette, mais il ne peut toujours pas transplaner sans risquer le désartibulement. Alors Morgana s'en moque. Il le mérite bien. Il le prend quand même mal. Il n'aime pas avoir besoin d'aide. L'Auror suit sa comparse dans la ville, par les différents détours qu'elle emprunte pour qu'ils ne soient pas vus et qu'ils puissent arriver rapidement jusque chez Vincianne, où leur petite réunion du jour a lieu. Une rencontre importante. Pour eux. Pour tous.
Les deux sorciers arrivent finalement devant le 15 Norfolk St. Une maisonnette coincée entre d'autres, avec seule une porte bleue pour qu'elle soit bien reconnaissable aux yeux des autres. Un truc moldu, de toute évidence, la planque parfaite. Les Mangemorts n'ont pas assez d'imagination pour réellement chercher chez les moldus. Un petit commentaire : « Y'en a qui vivent bien. »
Comprenez : Vincianne.
Alors qu'ils sont reclus à des endroits crasseux et miteux, la Française a une maison. Très bien pour elle, ma foi. Ceci explique cela. Davius regarde la maison d'un œil quelque peu envieux, des réminiscences de sa vie de famille rangée revenant hanter son esprit, et suit Morgana jusqu'à la porte d'entrée, la laissant désactiver tous les pièges et sorts quelconques. Il y en a peu, c'est ce qu'il retient, mais ils sont surtout judicieusement placés. Il retiendra tout. Pour pouvoir revenir en toute quiétude, sans nécessairement la compagnie de Salazar. Pas qu'il ait vraiment envie d'avoir affaires à Vincianne en tête à tête autrement que lors de leurs duels, mais... sait-on jamais. Les deux silhouettes entrent dans la maison. Du bruit est audible. Il lève sa baguette, prudent, même s'il est conscient que seuls eux ont pu entrer ici. Il n'est jamais trop prudent – jamais trop paranoïaque. « CARIAD ! » Un appel rauque, qui résonne un peu et trouve réponse dans un bruit de pas qui se dirige vers eux. Le Llewellyn retire son lourd pardessus et cherche des yeux un endroit où l'accrocher – peine perdue – avant de simplement le laisser tomber sur le sol, le plus possible contre le mur du couloir étroit qui leur sert d'entrée. Qu'il baigne dans la neige qui fondra de ses chaussures, tant pis, ce machin ne peut certainement pas être plus élimé et vieux que ce qu'il est déjà. Il retire justement ses chaussures et s'avance dans la maison, jusqu'à déboucher au salon, la porte en étant ouverte. Un cimetière de vêtements abandonnés, laissés là par leur propriétaire. Un sourire étire ses lèvres, un peu distrait, un peu amusé également. L'endroit est loin d'être riche et élégant, mais c'est mieux que tout ce qu'il a connu depuis des années. Il lève le ton, s'adressant à la Française sans la voir, supposant qu'elle ne doit pas être très loin (en même temps, vu la grandeur de ce clapier...) : « J'comprends pourquoi tu continues de travailler pour la Couronne. Y'a des avantages. » Il lui en veut quand même, à quelque part, de ne pas être pleinement des leurs, mais ce n'est rien. Presque rien. Il est quand même là, chez elle, pour une rencontre où ils prendront tous les trois part. Ils devraient être quatre. Elles ont faillit être deux.
Dernière édition par Davius Llewellyn le Lun 14 Sep 2015 - 18:02, édité 1 fois
It's a time of war, Alera. [...] Nothing is fair, and nothing is right, and it isn't easy to understand or accept.
(vogel in kafig) ●●● Son nez se plissa de déplaisir. Ca puait le sang et elle ignorait comment faire partir l'odeur ferreuse qui s'accrochait aux mailles du tissu sans abîmer le ... les vêtements. On n'avait pas idée de crever aussi salement franchement. Le pull, presque neuf atterrit dans une corbeille, bientôt rejoint par un pantalon dont la trame usée était tâchée de sang. Puis, abandonnant ses sous-vêtements sur le sol carrelé, elle se glissa sous la douche. L'eau brûlante détendit ses muscles fatigués par la traque et entraîna la saleté qu'elle avait accumulée après une nuit en forêt. Du bout des doigts, elle examina la longue blessure qui avait déchiré sa cuisse, tira avec douceur de chaque côté de la cicatrice rose. Le salaud ne l'avait pas loupée, elle avait été imprudente, conclut-elle en se souvenant de cette grande main d'homme qui l'avait étranglée violemment pendant que le fer lui mordait les chairs. Qu'importe. Au final, elle avait obtenu sa proie et l'information dont elle avait besoin. Et le sort de soin qu'elle avait lancé en rentrant semblait suffire pour garder la blessure fermée. Probablement. Abandonnant l'examen de la blessure, elle haussa les épaules. Elle avait survécu à pire dans sa vie.
Elle n'était pas encore sortie de la douche lorsqu'elle sentit que ses pièges étaient désactivés. Par réflexe, ses doigts se tendirent vers sa baguette et s'enroulèrent autour du manche. Morgana savait les désamorcer, mais les pièges étaient peu nombreux, question de discrétion, alors ça ne voulait absolument rien dire. « CARIAD ! » Ah oui. Le rendez-vous. Elle l'avait presque oublié. Coupant l'eau, elle s'extirpa hors de la cabine. Contre ses pieds, le carrelage était glacé et elle jura en bon vieux breton avant d'enfiler des vêtements propres à la hâte, cachant les marques de strangulation avec un col haut. Ses épaisses boucles brunes étaient encore trempées quand elle les dompta en un chignon bancal et c'est avec sa corbeille de fringues ... sales sous le bras qu'elle rejoignit le rez-de-chaussée.
Du pied, elle écarta de son chemin un pardessus qu'elle identifia comme celui que Davius traînait partout avec lui, et reconnut la silhouette de Morgana par l'entrée du salon. Ce fut à ce moment seulement qu'elle abaissa sa baguette, la plantant dans son chignon qui noyait son col roulé avec son eau. « J'comprends pourquoi tu continues de travailler pour la Couronne. Y'a des avantages. » Fut l'accueil qu'elle reçut en entrant dans le salon et, en réponse, un reniflement moqueur fit vibrer sa gorge. « Tu veux rejoindre les rangs de Sa Majesté, darling ? Tu sais que ça t'obligerait à prendre la nationalité française ? » Si la voix était plus rauque qu'à l'accoutumée, le ton portait toujours ces notes familières de désinvolture. Comme si proposer un changement de nationalité, d'allégeance, n'était pas à moitié une insulte à la loyauté de Davius. Décochant un sourire canaille à l'ancien Auror, elle s'avança et frôla délibérément Morgana en passant, se dressant un instant sur la pointe des pieds pour laisser ses lèvres frôler la pommette, instant volé avec un éclat mutin. Morgana détestait quand elle prenait des libertés de ce genre, mais depuis sa capture, il y avait ce besoin compulsif de la toucher, d'être bien certaine qu'elle était là, en sécurité. Si elle s'était écoutée, elle aurait observé Morgana sous toutes les coutures pour vérifier que l'Ecossaise avait bien guéri de ses blessures. « Pas de magie dans cette baraque. » Annonça-t-elle en passant devant Davius. Même si l'endroit ne contenait aucun objet fondamentalement important (à l'exception de Bubulle dont le bocal était posé sur un meuble près du canapé), elle ne tenait pas à se faire traquer jusqu'ici. Cette maison était son point de chute et les caches qu'elle avait semées ailleurs dans le pays pour cacher son butin n'étaient pas aussi confortables (autant dire que c'étaient des trous - littéralement).
Alors qu'elle s'accroupissait devant la cheminée, Vincianne les invita de la main à s'installer sur le canapé où traînait des fringues et un plaid roulé en boule. « J'ai uniquement du thé, du café et ..., elle s'arrêta, en jetant un vieux journal froissé dans l'âtre : De la soupe, je crois bien. Pas de crêpes aujourd'hui. ... Sauf si Morgana nous fait l'honneur. » Au papier, s'ajoutèrent des bûches et les vêtements ensanglantés, roulés en boule, avant qu'elle ne mette le feu au tout avec son briquet et de rabattre la porte en verre. « Vous me pardonnerez l'odeur. » Annonça-t-elle en se relevant, ses mains se frottant contre son jean. Merlin, sa mère la tuerait probablement si elle savait qu'elle accueillait ses invités de cette façon.
Dernière édition par Vincianne de Lancastre le Jeu 2 Avr 2015 - 9:39, édité 1 fois
Grabataire. Tu lâches son bras en laissant échapper un rire entendu. « T’inquiète pas Helga, t’es toujours aussi sexy. » Sa démarche possède encore le chancelant de la flamme prête à s’éteindre. Marqué par la mort. Tu la sens toute proche. Davius ne t’apprécie pas. Le sentiment est partagé. Toutefois, il semble évident que vous devez faire front. Depuis la mort d’Henri, des décisions sont à prendre. Rapidement. Ton regard glisse sur les façades grises de Norfolk Street avec une certaine tendresse. Tu aimes venir ici. C’est un havre. Un endroit où tu peux faire tomber les barrières, où tu peux laisser couler le vernis policé du futur chef que tu ne manqueras pas d’être. Tes lèvres et tes mains répètent machinalement les gestes effectués maintes et maintes fois désormais. Tu serais capable de les reproduire les yeux fermés. Tu l’as déjà fait après la traque. Après les blessures. Pour rechercher et donner le repos du guerrier. Ton corps pressé contre le bois de la porte. Quand tu pénètres dans le couloir de l’entrée, c’est le poids des derniers événements qui restent de l’autre côté du seuil. Mais les stigmates restent. Le bonnet en laine noire couvre la nudité de ton crâne. Les couches de vêtements, les bleus et les plaies. Et surtout l’horrible brûlure qui peine à se résorber au-dessus de ta poitrine. Tes doigts la frôlent à travers le tissu épais. D’un geste précis tu retire ton manteau sur lequel la neige termine de fondre. Les pas dans l’escalier sont ceux de Vince. Tu saurais les reconnaître entre mille. Tendus puis légèrement sautillants. La Comtesse de Lancastre ne marche pas. Elle danse.
Avec un sourire indulgent, tu observes son manège. C’est rassurant de voir comment les choses demeurent parfois immuables. Malgré la guerre et les traumatismes et la tempête et la rage, il existe encore des constantes. Des lignes de vies auxquelles vous raccrocher. Comme ce contact léger qui vient de frôler pommette. Il y a quelques semaines, cela lui aurait valu un regard aussi froid que les icebergs. Aujourd’hui, c’est un vague sourire qui flotte sur tes lèvres alors que tu effleures son cou en guise de salut. Les muscles te paraissent étrangement tendus à travers l’étoffe détrempée. Interrogatrice, tu l’observes un instant avant de fixer son dos lorsque qu’elle tente d’allumer un feu avec ses vêtements croûtés de sang. Tes lèvres gercées forment un pli soucieux. « Pas de crêpes. Mais j’ai quelques muffins que Murphy a réussi à dénicher. Toutefois avant ça, tu vas venir poser tes fesses d’aristocrate sur ce canapé et tu vas me laisser t’examiner. » Ca aurait été plus pratique si j’avais ramené la gamine ici. Tu laisses tes doigts trainer sur sa nuque alors que tu contemples l’étendue des dégâts. « Episkey » Et les ecchymoses disparaissent. Un regard et tu lui tends une pâtisserie comme on récompense un enfant avant d’en jeter une à Davius. Il ne faut pas être aveugle pour comprendre ce qui vous lie. « Bon maintenant que tout le monde est entier. Nous allons pouvoir commencer. La situation est instable du côté des belliqueux. Les Aliénés ont perdu leur chef de groupe. Il faut trouver une solution avant qu’ils ne se dévorent entre eux. Je pense qu'on peut proposer la question à l'ordre du jour.»
Vous êtes trois. Vous êtiez quatre. Elle aurait pu se retrouver seule.
L'Auror ne peut retenir un reniflement de mépris à la suggestion rauque de Vincianne, la seule idée de devenir Français lui faisant partir toute envie de travailler pour la même cause qu'elle. Elle sait bien ce qu'il en pense et c'est bien pour cela qu'il ne prend même pas la peine de répondre, s'affalant sur le canapé suite à son invitation. Et son ordre de ne pas faire de magie. Il grogne indistinctement et range sa baguette sous son pull, détaillant ses deux comparses avec un peu plus d'attention. Morgana est encore blessée, marquée, et si elle le cache, c'est par tout autant d'orgueil que lui-même – quant à Vincianne, il y a également quelque chose, même il ne relève rien. Il ne dit rien. Il pense seulement au fait que ses cheveux sont encore mouillés, donc qu'elle a pris une douche. Une douche, par Merlin, il en rêverait presque. Les sorts de nettoyage ont certaines vertus, mais rien ne remplace une douche chaude qui ferait tellement de bien sur ses épaules endolories.
Il attrape le muffin balancé sans railler que bien sûr, lui n'a pas le droit de faire de la magie, mais que madame Morgana a le droit, elle. Elle a des privilèges qu'il n'a manifestement pas, lui. Pas besoin d'être spécialement clairvoyant pour le remarquer et lui-même ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire de malice en les voyant. Le goût de la pâtisserie est réconfortant et il se renfonce autant qu'il peut dans le canapé, comme s'il essayait de s'y cacher, de ne plus être capable d'en sortir. « Du thé, cariad. » Oh non, il n'a pas oublié les suggestion précédemment dites par la Française. Et très loin de lui l'idée de manquer l'occasion de déguster un thé à autre chose qu'à la terre.
Morgana ouvre la réunion en entrant directement dans le vif du sujet, ce qu'il approuve du chef. « Bonne idée. Un chef intérimaire, peut-être, à moins qu'une de vous ait des candidats sérieux en tête. Ou envie de se proposer. » Ses yeux passent de Vincianne à Morgana, et dans un geste automatique, à un endroit où un rouquin représentant de Serdaigle aurait dû se tenir. Henry est mort comme ils se doivent de mourir dans cette guerre, en défendant ce pourquoi ils se battent tous, mais le coup est chaque fois difficile. « La mort de Rowena a aussi laissé les Silencieux sans chef. J'crois que Specs gère la bande pour le moment. Pas possible de demander à Franckie de faire ça avec les Aliénés. » Et ils savent tous les trois pourquoi : le chef des Loups a un caractère trop impossible, encore pire que le sien, pour gérer deux groupes à la fois, pour se gérer lui-même, à la limite. Mentionner Potter le fait brusquement penser à quelque chose – qu'il avance en changeant de sujet sans crier gare : « La garce à Greengrass est passée dans le groupe du Gamin. » L'amertume dans sa voix est nettement audible. Il a fouillé le campement des Loups de fond en comble pour retrouver Astoria, quand le changement de camp de Daphné s'est avéré vrai et non pas une rumeur, une supercherie, une bête tactique, et c'est seulement lorsqu'un camarade Audacieux l'a informé de sa nouvelle location qu'il a trouvé un peu de repos. Ou plutôt, non. Parce qu'il ne comprend toujours pas ce que cette gamine sotte et inutile fout dans leurs pattes et pourquoi la trahison de sa sœur n'est pas une bonne idée pour la tuer et envoyer sa dépouille à sa famille. En toute retenue.
Dernière édition par Davius Llewellyn le Sam 28 Mar 2015 - 15:55, édité 1 fois
It's a time of war, Alera. [...] Nothing is fair, and nothing is right, and it isn't easy to understand or accept.
(vogel in kafig) ●●● Son dos offert à Morgana et Davius, elle loupa la moue soucieuse de la première et l'agacement du second, toute occupée qu'elle était à effacer les traces du délit. Elle n'en avait pas honte, mais dans un quartier moldu sans histoire, jeter des fringues pleines de sang dans sa poubelle, c'était appeler les ennuis. Alors Vincianne les brûlait. Une fois qu'ils n'étaient plus que de la cendre froide, elle pouvait prétendre que ça n'était pas arrivé. Qu'elle n'avait pas dérapé, à nouveau, alors que sa dague mordait la chair au lieu de son familier Avada. De toute façon, on s'en foutait ; ce n'était qu'un tas de Mangemorts - de la raclure puriste - alors qu'est-ce que ça faisait si elle les saignait comme les animaux qu'ils étaient ? C'était la conclusion à laquelle elle parvenait, aujourd'hui comme hier, en allumant le feu et en se tournant vers ses invités.
« Pas de crêpes. » Son sourire se fâna, sa bouche adopta le pli de l'enfant à la gourmandise contrariée. Elle en aurait gémi sans la mention des muffins probablement volés par Murphy. La gamine savait se faufiler partout, ce n'avait rien d'étonnant qu'elle ait déniché ces pâtisseries. Non. La curiosité de Vincianne se tournait plutôt vers ce que Morgana avait dit, ou fait, pour en récupérer la garde. Elle allait d'ailleurs poser la question, entrelacée de quelques sous-entendus (tu l'as menacée, pas vrai ? Julian va te gueuler dessus quand elle l'apprendra) moqueurs quand l'Ecossaise réclama un examen de sa personne. « Devant Davius ? » Son obéissance se paya avec un sourire en coin qui n'annonçait aucune idée politiquement correcte. « Je ne te savais pas exhibitionniste, chérie. Je te préviens que je ne te partage pas avec lui. » Elle laissa Morgana tirer le col et exhiber les ecchymoses. Elle n'avait pas voulu les cacher, pas vraiment. Elle n'avait simplement pas voulu les exhiber et elle était trop fatiguée par sa nuit de chasse pour les cacher avec sa Métamorphomagie. Depuis sa capture, l'Ecossaise s'inquiétait d'un rien et avait l'insupportable manie de vouloir la materner sans cesse. Pff, comme si c'était elle qui avait été capturée et torturée. Qu'est-ce qu'elle disait ? L'Episkey de Morgana soulagea sa trachée écrasée, mais la gamine ingrate qu'elle était ne se résolut pas à la remercier. « J'ai dit pas de magie. C'était trois fois rien. » Ca ne l'empêcha pas de s'emparer du muffin en se relevant pour rejoindre la cuisine. « Si ça te dérangeait, j'aurais pu les effacer avec ma Métamorphomagie. » Mentit-elle avec aisance alors que ses pas la menaient vers la cuisine, toujours visible pour les deux sorciers.
« La situation est instable du côté des belliqueux. Les Aliénés ont perdu leur chef de groupe. Il faut trouver une solution avant qu’ils ne se dévorent entre eux. Je pense qu'on peut proposer la question à l'ordre du jour. » De la cuisine, elle écouta l'entrée en matière de Morgana en remplissant la bouilloire et une vieille cafetière fut lancée. Si les deux Anglais aimaient leur thé, la sorcière rêvait d'un café assez serré pour électriser ses neurones. « Bonne idée. » Conclut Davius quand le cas des Aliénés arriva sur la table. « Un chef intérimaire, peut-être, à moins qu'une de vous ait des candidats sérieux en tête. Ou envie de se proposer. » Je passe mon tour sur celui-ci. Ne comptez pas sur moi. Plutôt crever. » Ses mots sonnaient comme un rire moqueur. Elle refusait de devenir le leader de qui que ce soit. Ce n'était compatible ni avec ses objectifs, ni avec son tempérament. Davius et Morgana le savaient : elle ne faisait pas un bon général. Un chef d'équipe ? A la rigueur. Mais elle considérait trop facilement les gens comme des pions sacrifiables. « La mort de Rowena a aussi laissé les Silencieux sans chef. J'crois que Specs gère la bande pour le moment. Pas possible de demander à Franckie de faire ça avec les Aliénés. » Un loup enragé, ça n'est d'aucune utilité. Vous auriez dû l'abattre depuis belle lurette. » C'était comme ça qu'on s'occupait des branches devenues incontrôlables en France. Parce qu'un loup, et on ne parle même pas d'un loup enragé, n'est d'aucune utilité. C'est un animal sauvage qui n'obéit à aucune règle, sinon les siennes. Il ne tend vers aucun but, sinon sa survie. S'il n'a aucune laisse pour le diriger, il ne sert à rien. Vincianne le savait bien, elle était une louve autrefois. Son entraînement l'avait brisée, puis ils l'avaient remontée de façon à lui donner un but. « Que l'un de vous deux se propose. » La bouilloire se mit à siffler et elle la sortit du feu. Trois tasses, sa cafetière ... Elle faisait le compte en évaluant les possibilités et finalement, décida d'ajouter une fiole au contenu orangé sur le plateau avant de revenir dans le salon. « Chez les Aliénés, je ne vois que Lilith. Elle a le respect du groupe, mais ce serait perdre ses talents de la laisser accéder au poste. » L'ancienne Tireuse de Baguette d'Elite était comme elle. Une sorcière de terrain, et elle faisait une sacrément bonne chef d'équipe, prête à sacrifier ce qu'il fallait quand il le fallait.
Le plateau déposé sur la table basse fatiguée, elle fit signe à ses deux invités de faire comme chez eux quand Davius jeta une nouvelle information sur la table. « La garce à Greengrass est passée dans le groupe du Gamin. » Tu veux dire son cadavre ? Franckie n'aurait jamais laissé la soeur de Greengrass quitter son camp vivante, Specs ou pas. » Dans sa bouche, le nom de famille de Daphné était dépouillé de toute émotion. Contrairement à Davius, ou même Morgana, rien d'autre n'y résonnait qu'une neutralité scientifique. Une absence parfaite d'états d'âme. Mais après avoir tué son propre cousin pour traîtrise, on ne pouvait guère douter de ce que ferait Vincianne si la rousse venait à croiser sa route.
Dernière édition par Vincianne de Lancastre le Jeu 2 Avr 2015 - 9:41, édité 1 fois
Tu roules des yeux. Vincianne et sa puérilité. Comme si la métamorphomagie pouvait soulager la douleur ou guérir les traumatismes. Elle ne faisait que camoufler les dommages si ce n’est les empirer. Comme la fois où tu avais dû réparer une triple fracture ouverte avec deux branches, de l’huile de coude, des grognements et l’un de tes derniers débardeurs. Vincianne et sa violence à peine dissimulée sous un vaste sourire maculé de sang frais. Puis elle s’évaporerait encore comme le Chat du Cheshire. Ton regard se fixe sur sa nuque avant que la réponse de Davius ne lui fasse tourner la tête. La situation était extrêmement instable. Il fallait mettre à terme à cela avant que le tout n’explose avec vos derniers espoirs. Tu serres suffisamment la mâchoire pour faire éclater une myrtille sous la pression. Belliqueux. Aliénés. Bombes à retardement. Il n’est pas question que tu prennes la direction des Silencieux. Vos intérêts ne divergent que trop. Tu finirais sans doute par les assassiner un à un. Lilith ? Tu fais tourner le nom sur ta langue. Pourquoi pas. Mais saura-t-elle protéger vos intérêts ? Saura-t-elle veiller aux approvisionnements. A la protection ? N’est-il pas temps que vous cessiez de subir ? N’est-il pas temps de reprendre le pouvoir ? « Je prendrai la direction des Aliénés. »Leur regard pèse sur tes épaules et même si tu aimes parler, depuis quelques temps, tu économises tes mots. Ce n’est pas une proposition mais une décision. Cela ne signifie pas que tu resteras à l’arrière. Tu seras l’Architecte dans les ombres. « Quoi ? » La réflexion est teintée d’agressivité. Tu en es capable. Tu y as réfléchi. Longuement. Dans les ténèbres des bois, entre les limbes du sommeil, devant ton bol de gruau, au cœur des bois. « Il leur faut un chef de file. J’en suis. Et de toute façon, je ne supporte plus Frank. Je pense que si je ne pars pas maintenant, je finirai par le tuer.» Sous la désinvolture d’une explication, les doutes t’assaillent. Mais les dés sont jetés. Alecta jacta est.
Tes longs doigts se resserrent autour de la tasse brûlante. Tu la laisse consumer la gangue glacée qui t’entoure. Depuis que tu es revenue, il te semble que le monde n’est perceptible qu’à travers un voile grisâtre et que le monde est sans relief. La vie sans goût. Tes lèvres brûlent délicieusement. Specs. Tu grimaces. Il pourrait fusionner les deux entités mais en a-t-il les épaules ? « Il a la maîtrise des lycantes, Frog. Il leur fourni de la potion Tue-Loup, gère les conflits hiérarchiques. Même si je suis acceptée parmi eux, c’est tout simplement parce que je me soumets au bon vouloir de leur chef de meute. Tue-le et nous aurons cette bande de chiens dans la nature…Et quitte à te le dire franchement, je préfère qu’ils attaquent les mangemorts. Je ne suis pas dératiseur. La vermine, je m’en passe. » Une autre gorgée fait naître un foyer au creux de ton estomac. Bienfaisant. Tu fermes les yeux avant de t’enfoncer comme ton comparse dans le canapé. L’épaule d’Helga contre la tienne. La voix de Godric. L’absence de Rowena. Cela te mords le cœur avec une violence si surprenante que ta main tremble légèrement manquant de renverser le précieux liquide.
La mention de Greengrass par ton voisin te fait grincer les dents. Cette petite garce ne mériterait qu’une chose : se faire dévorer le cœur par ses crocs acérés. Que tu rêvais de sentir sa carotide éclater sous la pression de tes dents. Trahison. Depuis combien de temps vous vend-t-elle ? Comment ose-t-elle se pavaner dans les rues de Londres ? Aucune vergogne. Et leur laisser la cadette. Ce piège. Ce chausse-trappe. Si on t’en avait laissé le choix, tu l’aurais tuée depuis la première heure. Nourriture gaspillée. Gardes. Temps perdu. Tout cela pour un résultat minable. Tout cela pour aller finir sa retraite dorée chez Potter l’Incompétent qui perdait plus d’hommes que cela en était humainement possible. « Non. Elle a été transférée avant la trahison de la sœur. Elle a eu peur qu’on lui renvoie ses mains par hibou et elle avait bien raison, la charogne. » Tu siffles entre tes dents, ton mépris et ta rage. « De toute manière, je fais confiance au Balafré pour la faire crever comme les autres… » Le venin suinte de tes paroles. « Ou Julian s’occupera d’empoisonner sa nourriture. On a eu des nouvelles. Elle est en approche. »
La surprise traverse Davius, qui fixe aussitôt son regard pâle sur Morgana, sincèrement étonné de cette proposition. Oh, oui, il a bien lui-même suggéré que l'une d'eux prennent la direction du groupe, mais il ne pensait pas que leur compagne allait prendre la suggestion avec tant de rapidité. Il tente bien de trouver l'idée mauvaise, mais au contraire, elle lui paraît excellente. Il a plusieurs conflits avec la Serpentard. Ses méthodes ne lui plaisent pas. Mais il a confiance en elle et sait qu'elle saura diriger ce groupe efficacement. Alors, à ses explications plus que sensées, il offre un simple hochement de tête et un : « Amen » qui, pour lui, scelle le sort des Aliénés.
Ainsi soit-il.
L'amertume remplace la surprise satisfaite. Franckie. Davius ne sait pas quoi en penser. Lui aussi le Loup lui tombe sur les nerfs, échauffe son caractère belliqueux, et il traîne de moins en moins avec son propre groupe, reprenant une distance avec eux qu'il n'avait pas eu depuis sa rencontre avec Samwell. Il n'est pas satisfait. Franckie est ingérable. Il n'a aucun contrôle. Aucune gestion. Il est un mauvais chef. Et lui ne fait toujours rien. Le tuer est une idée. Mauvaise, peut-être. Il ne peut pas demander à Potter de les assurer, ou à Morgana de fusionner les deux groupes une fois la mort advenue. Deux groupes de Belliqueux, certes, mais les différences sont suffisantes pour que les deux groupes soient nécessaires. L'idée fera son chemin. Lentement, mais sûrement. Ne vous inquiétez pas.
Vincianne revient avec la plateau de thé et il s'écarte légèrement du canapé pour mieux s'en servir une tasse, dont la chaleur est diffuse et réconfortante entre ses mains. Il s'appuie à nouveau contre Morgana. Ils ressemblent à des gamins. Des gamins blessés. Perdus. Décidés. Bagarreurs. Il soupire. « Je vais parler à Fireworks. Il serait plus utile à la tête d'un groupe Audacieux qu'à traîner dans les pattes de Specs. » N'est-ce pas que la raison qui pousse Hank à laisser ses talents et son autorité moisir sous la coupelle de ce gamin est que ledit gamin ressemble à James ? Il était ami avec James Potter, jadis non ? Davius n'a jamais vraiment supporté James, ni Sirius, mais ce n'était pas la même chose pour son ami. Oh, il comprend la chose, mais ce n'est pas une bonne raison. Puis, Hank serait plus utile chez vous encore plus, mais il faut y aller un pas à la fois.
Quant aux sœurs Greengrass... « Qu'importe. Elles mourront toutes les deux. Et ce sera une bonne chose de faite. Le sujet de Julian l'intrigue, cela dit. En approche ? Ses sourcils se haussent, interrogateurs. Ses cobayes meurent de la cause appropriée ? Sa voix est ironique. Les expériences de Julian le dégoûtent sincèrement, mais il s'est toujours contenté de ne pas poser de questions et de ne pas lui en parler. Son idée lui a toujours paru farfelue, mais vu la situation, il n'y a rien qui soit trop farfelu, ou imaginatif. Est-ce qu'elle peut faire un test en milieu critique, ou c'est encore trop instable ? Il doit bien y avoir quelques collabos qu'on peut faire crever sans que ce soit trop louche. » Au hasard, voyez-vous. Histoire de joindre l'utile à l'agréable.
Une autre gorgée de thé. « De toute façon, on a le 21 janvier à préparer avant cela. »
It's a time of war, Alera. [...] Nothing is fair, and nothing is right, and it isn't easy to understand or accept.
(vogel in kafig) ●●● « Je prendrai la direction des Aliénés. » « Amen. » En les rejoignant avec les victuailles, Vincianne accueille la décision de Morgana avec un haussement d'épaule. Pas vraiment intéressée, mais pas désintéressée non plus par la tournure des choses. C'était la guerre civile des Anglais, à eux de la mener comme bon leur semblait. Elle n'était là que pour les aider, son ordre de mission n'impliquait pas qu'elle s'amuse à jouer les bergers. Foutues proies. Peut-être que Sa Majesté aurait dû envoyer un autre Ombre avec elle. Octave par exemple. Merlin, elle se serait même contentée de ce poseur de Michael. Son insupportable manie à jouer les chefs et sa capacité à se mettre tout le monde dans la poche l'auraient probablement placé à la tête d'un des groupes à l'heure qu'il était et il aurait su transformer ça en une armée. Seulement leurs renseignements n'avaient pas su évaluer correctement à quel point les insurgés étaient désorganisés.
L'Angleterre avait toujours été si laxiste (c'était ce qui lui plaisait ; mais si elle pouvait faire à sa guise, c'était aussi le cas de tous - et parfois - souvent, ça ne faisait qu'irriter ses habitudes de militaire). Et avec ses mots, même la stricte Morgana le lui prouvait à nouveau. Franck était ingérable, indompté et imprévisible. Il lui ressemblait au fond, sauf que Vincianne avait encore assez de lucidité pour maîtriser ses instincts. Pour avoir un but plus fort que le simple besoin de déchirer la chair et briser les os. En France, les chiens fous et les loups, on les domestiquait ou on les tuait. C'était une réalité simple et élégante. Française. Mais les Anglais, eux, se contentaient de laisser courir. Parce que c'était mieux que rien. Foutues proies. Et Vincianne laissa échapper un bruit de gorge méprisant en avalant son café.
Délaissant le canapé, Vincianne s'installa sur un coussin, négligemment jeté à terre. « Qu'importe. Elles mourront toutes les deux. » Grognement. Toute menteuse et traîtresse qu'elle était, Vincianne n'aimait pas qu'on piétine la confiance qu'elle accordait aux gens. Question d'honneur, vous voyez. En tant qu'informatrice, elle n'appréciait jamais de se tromper et de mal juger - et elle prenait toujours soin de corriger ses erreurs. Elle l'avait fait avec Loup et ça lui avait arraché le coeur. Si elle recroisait Daphné Greengrass, elle était prête à parier que ça ne lui tirerait qu'un rictus satisfait. « On a eu des nouvelles. Elle est en approche. » Ils parlaient de Julian. Son retour était une bonne chose. Elle ne pouvait pas demander sans cesse à Murphy de la soigner - et il était hors de question qu'elle foute les pieds chez les Pacifistes. « Est-ce qu'elle peut faire un test en milieu critique, ou c'est encore trop instable ? Il doit bien y avoir quelques collabos qu'on peut faire crever sans que ce soit trop louche. » Greengrass par exemple. Et si la famille y passait aussi, ils appellerait ça des dommages collatéraux sans que ça dérange sa conscience.
« De toute façon, on a le 21 janvier à préparer avant cela. » « Percy m'a dit que son frère n'arrivera peut-être pas à finir tous les explosifs pour le 21 janvier. » Et aussi que le roux refusait de travailler avec Pepper malgré les efforts de Percy. Fred Weasley était peut-être doué mais son entêtement à travailler seul était problématique parfois. « Il faudrait peut-être décalé l'opération. Mais de toute façon, il faut d'abord que les gens » les planqués « se décident à lancer une manifestation d'abord. » à sortir de leur trou. « Enfin, je suppose que je pourrais leur donner un coup de main. Donner un coup de pied dans la fourmillière, un truc du genre. » Comme pour tout le reste. « Vous avez choisi l'équipe pour la radio ? »
« Est-ce qu'elle peut faire un test en milieu critique, ou c'est encore trop instable ? Il doit bien y avoir quelques collabos qu'on peut faire crever sans que ce soit trop louche. » Un sourire sinistre anime un instant tes traits. Tu serais prête à lancer la bombe dans le cœur de Londres et de voir ce qui survivrait. Les hommes l’ont vite compris : tous les hommes sont égaux devant la maladie. Cependant, il est vrai que les expériences que mène Julian au cœur de son laboratoire sont pour le moins mystérieuse. Tu sais que les tests sur sujet vivant n’en sont encore qu’à des balbutiements. Les comptes rendus que tu as pu lire ne sont guère concluant. « D’après ce que j’en sais, la mortalité de l’agent pathogène est encore trop haut. Le taux ne propagation n’est pas assez important. Elle vient justement pour trouver un viver plus important. Vous savez à quel point elle déteste s’en prendre aux moldus de passage. Les Mangemorts sont peu présents dans les Orcades, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle a décidé d’installer son laboratoire là-bas. » Conclus-tu avec une certaine désinvolture. Un mort restait un mort et il était malheureusement évident que si un accident d’ordre biologique se déclarait en plein cœur de Londres, les dommages collatéraux deviendraient généraux.
Davius te coupe dans tes réflexions. « De toute façon, on a le 21 janvier à préparer avant cela. » L’une des raisons qui t’as poussée à prendre cette terrible décision, à t’engager un peu plus sur les sentiers de la guerre était sans doute cette date fatale. Il fallait de l’ordre pour que l’action coup de poing – susceptible de réveiller les consciences endormies sous le joug de la dictature. Personne d’autre que toi pour remplacer le vieux. Il le fallait, et même si ça te lacérait la bouche de l’avouer, c’était également pour toi. Organiser le chaos pour trouver du sens. « Percy m'a dit que son frère n'arrivera peut-être pas à finir tous les explosifs pour le 21 janvier. » La phrase de Vincianne tombe comme un couperet. Pas prêt ? Tu ravales ta salive. A l’Asile, ta place n’est pas faite. Il te faut se coup de grâce pour gagner tes galons de chef. Sans cela, rien ne serait possible et le groupe se dissoudrait. Ne resterait que les cendres d’une révolution aussi vite étouffée dans l’œuf. Tes ouailles ont besoin de sang pour soigner leur blessure. Pour retrouver cette cohésion envolée dans les affres de la défaite.
« Il leur manque du matériel ? Je croyais pourtant que tous les composants étaient en leur possession. Je sais que la fratrie Weasley travaille en autonomie mais les Aliénés peuvent toujours leur fournir ce qui leur fait défaut. Nous ne souffrirons pas le moindre retard. » Ta voix ne tremble pas. Pourtant, le trouble qui t’assaille va grandissant. Il faut régler ce problème au plus vite. D’où ton impériosité subite qui tranche avec le calme apparent de tes traits. Il fallait, effectivement, un événement extérieur pour lancer l’action mais encore fallait-il être prêt. Que ce produirait-il si les moutons du régime se décidaient à bêler leur colère avant que tout soit prêt ? Une occasion manquée, encore. Et du temps, les insurgés en avaient de moins en moins. L’aigreur des sorciers, quant à elle, n’avait pas besoin d’engrais pour enfler de manière exponentielle. Les fêtes de Noël avaient bien entamées le moral londonien et il suffisait de regarder les faces grises des passants pour se rendre compte que la situation allait bientôt s’embraser. « Avant de se lancer dans une quelconque entreprise de sape, il vaut mieux être sûr de nos moyens. Nous ne pouvons pas nous permettre l’échec. Sinon, nous aurons une autre révolution sur les bras et celle-ci pourrait bien signer notre arrêt de mort. ». Ton regard glisse vers Helga alors que tu poursuis : « J’en serai, et je prendrais deux ou trois de mes hommes. Pour le reste, il faudra compléter avec des personnes de confiance. Nous serons peu, mais nous devons être efficaces. »
« Percy m'a dit que son frère n'arrivera peut-être pas à finir tous les explosifs pour le 21 janvier. La réplique de la Serpentard n'attend pas – se plaçant entre les mots de la Française. Par réflexe, peut-être, il a posé une main sur le bras de Morgana, prévenant un éclat de colère qui heureusement ne vient pas. Il leur manque du matériel ? Je croyais pourtant que tous les composants étaient en leur possession. Je sais que la fratrie Weasley travaille en autonomie mais les Aliénés peuvent toujours leur fournir ce qui leur fait défaut. Nous ne souffrirons pas le moindre retard. »
Une chose de réglée. Pratiquement réglée. Il va devoir parler à Fred. Lui parler de l'aide des Aliénés et de merde, s'il pouvait s'acoquiner à Hank ne serait-ce que pour cette mission, ça ferait plaisir. Quitte à le secouer. Ils n'ont pas le luxe de prendre du retard, dans cette opération, et certainement pas de manquer d'explosifs. Un type bien, Fred. Mais entêté comme pas deux, quand c'est le moment. Foutu Gryffondor. « Il faudrait peut-être décaler l'opération. Mais de toute façon, il faut d'abord que les gens se décident à lancer une manifestation d'abord. Enfin, je suppose que je pourrais leur donner un coup de main. Donner un coup de pied dans la fourmillière, un truc du genre. Juste de quoi les aider un peu. » Quelques mots amusés, presque sournois. Pour les aider à voir ce dont ils ont besoin. Ils sont bien d'accord. « Vous avez choisi l'équipe pour la radio ? Ses yeux tombent sur Morgana. Cette mission est la leur, c'est le point culminant de tout ce plan. Et il sait que tout cela tient particulièrement au cœur de sa comparse, qui doit montrer qu'elle est le chef que les Aliénés méritent. J’en serai, et je prendrais deux ou trois de mes hommes. Pour le reste, il faudra compléter avec des personnes de confiance. Nous serons peu, mais nous devons être efficaces. J'en serai, avec Fred. Un autre Loup est intéressé, Dragonfly, et il a mentionné que Janus et Violin, des Aliénés, avaient envie de venir. Violin est celui large comme un troll, qu'il ajoute en regardant Vincianne, histoire qu'elle se figure bien de qui il parle. Large comme un troll, mais bien plus malin – et pas du genre à faire dans la dentelle. Six. C'est un bon chiffre. Et cariad au bout du miroir. Sept. »
Il termine d'un coup sa tasse de thé, se brûlant la langue merveilleusement (du thé chaud, par Merlin, CHAUD). Comme pour sceller le chiffre, l'équipe qu'ils formeront. Six et le sept magique, le sept chanceux, non loin. « Je vois Fred demain. Je lui dirai, pour les Aliénés. » Ils reprennent les duels. Il a besoin de se dégourdir, de jouer de sa magie, de la laisser affluer. Il ne peut pas transplaner, mais il a récupéré ses moyens – autant les utiliser. Il ne veut pas se rouiller. Pas alors qu'ils sont si près d'un gros coup. Il se lève du canapé et s'étire. « Tu me laisses prendre une douche, cariad ? On reprendta la réunion après. » L'idée n'est pas partie bien loin. Elle est revenue avec les cheveux humides de Vincianne, avec ses chaussettes pas totalement sèches, avec le thé qui lui a brûlé la langue. Son ton est involontairement avide, un peu anxieux. Quémandeur. Elle éclate de rire et le laisse aller jusqu'à la douche, lui indiquant d'un vague signe du bras par où aller pour effectuer ses ablutions. Il ne sait pas quand il aura le loisir d'en prendre une autre, autant profiter du confort de la maisonnette de Vincianne.
Et sous le jet d'eau brûlant, Davius ferme les yeux de contentement, de bien-être. Content d'être ici et de planifier les opérations avec des personnes compétentes, qui désirent réellement avancer. Qui savent qu'attendre ne saura rien résoudre. C'est le moment pour un grand feu d'artifice.
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